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Table des matières
1 INTRODUCTION GÉNÉRALE ..........................................................................................................................3
1.1 INTRODUCTION DE LA SÉANCE ......................................................................................................................3
2 CHAPITRE 1....................................................................................................................................................3
2.1 A. LES ÉVOLUTIONS DE LA FAMILLE ..............................................................................................................4
2.2 B. VIEUX ET JEUNES : TOUS VULNÉRABLES ?................................................................................................11
3 GLOSSAIRE...................................................................................................................................................18
1 Introduction générale
En 2002, puis 2007, le film de la série « Nos enfants chéris » évoque les familles recomposées
Nous étudierons cette fragilisation des liens sociaux à travers deux études.
3 heures
2 chapitre 1
2.1.1 Introduction
La famille est l’un des fondements des sociétés humaines, et elle peut revêtir des formes très diverses –
dans le temps et dans l’espace.
De manière assez récente à l’échelle des temps historiques, la famille française a connu de nombreuses
mutations, que l’on peut saisir par le biais de grandes réformes législatives: ainsi, l’introduction du divorce
par consentement mutuel (en 1975), l’ouverture de l’adoption aux personnes seules (en 1996) ou bien
encore plus récemment l’octroi du mariage aux couples homosexuels (2013).
Si l’État ne fait a priori que valider des choix demandés par la société ou bien des pratiques de fait, il a aussi
un rôle à jouer dans la protection de la famille: c’est pour cela que sont créées les allocations familiales
après guerre.
Aujourd’hui, le développement des divorces, des familles recomposées et des familles monoparentales
invite à reconsidérer les politiques publiques en faveur des familles.
Comprendre pourquoi les familles monoparentales se développent, et les questions qu’elles posent
à la société et à l’État.
S’initier à des débats politiques en identifiant des arguments.
Le graphique montre une augmentation constante du nombre de familles monoparentales, qui passe
d’environ 700 000 en 1962 à environ 1,8 million en 2005. Dans le même temps, la part des chefs de famille
veufs diminue (de plus de 50% à 10%) alors que celle des chefs de famille divorcés augmente de 15 à 40%.
Exercice 1 - Corrigé à la page 20
A quelle catégorie peuvent appartenir les familles monoparentales qui ne sont pas issues d’un
veuvage (environ 10%) ni d’un divorce (environ 40% en 2005) ?
2.1.5 Les difficultés des familles monoparentales révélées par les Gilets jaunes
« A la faveur du grand débat national consécutif à la crise des « gilets jaunes », le sort des familles
monoparentales, qui sont environ deux millions en France (soit un quart des familles françaises) et à 85 %
menées par des femmes, a gagné en visibilité. La réflexion, menée conjointement par les secrétaires d’État
Christelle Dubos et Marlène Schiappa, porte notamment sur les modes de garde et les impayés de pension
– qui concerne 20 % à 40 % du total des pensions. Elle vise aussi à améliorer l’accès à l’information sur les
aides spécifiques destinées à ces familles, telles que l’allocation pour parent isolé et le complément de
Bien souvent, pour ces familles, chaque euro compte. Ainsi, depuis sa séparation il y a dix ans, Vanessa
Camprasse, une dynamique entrepreneuse qui a fondé son studio de création graphique, note
consciencieusement dans un cahier tout ce qu’elle dépense pour sa fille de 13 ans, dans l’espoir qu’un jour,
peut-être, son ex-conjoint lui en reverse une partie. En attendant, elle assume seule le quotidien, y compris
sur le plan financier, ce qui est en totale contradiction avec le jugement rendu par le juge aux affaires
familiales. »
Solène Cordier, « Le quotidien difficile des familles monoparentales », Le Monde, 7 mars 2019.
La photographie montre un groupement de Gilets jaunes, en se focalisant sur une femme de dos, portant
un gilet jaune sur lequel est inscrit « Mère célibataire en colère »?
Exercice 2 - Corrigé à la page 20
Pourquoi les femmes sont-elles particulièrement concernées ? Sur quel aspect concret portent
leurs revendications ?
« On a découvert, il faut bien le dire avec beaucoup d’humilité durant ce mouvement, ce qu’on appelle
aujourd’hui les familles monoparentales, la plupart du temps ces femmes seules qui élèvent leurs enfants
et travaillent. Très peu de choses sont faites dans la société pour elles, pour ne pas dire rien. […] Je veux
que dans les prochains temps nous puissions redéfinir une véritable ambition et la force d’une politique
familiale pour accompagner nos familles qui se sont profondément transformées ces dernières années –
ce n’est pas le visage des familles françaises d’il y a 20 ans – mais qu’on doit accompagner pour retrouver
une dynamique de notre natalité qui commençait à baisser ces derniers temps et aussi pour accompagner
bien mieux qu’on ne le fait des situations familiales particulières. […]
Ces fameuses familles monoparentales, souvent ces mères vivant seules, je veux que nous mettions en
place de manière très rapide un système où on donnera la prérogative de puissance publique à la Caisse
d’allocation familiale pour qu’elle puisse aller prélever directement les pensions alimentaires dues quand
elles ne sont pas versées. On ne peut pas faire reposer sur les mères seules qui élèvent leurs enfants et ce
faisant qui construisent la république de demain, l’incivisme de leurs anciens conjoints or aujourd’hui c’est
ce qui se passe. »
« Après une séparation ou un divorce, de plus en plus de parents choisissent la garde alternée. En 2016,
400 000 enfants mineurs vivaient la moitié du temps chez chacun de leurs parents, selon une étude publiée
jeudi 10 janvier par l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee). Cela représente
2,7 % de l’ensemble des moins de 18 ans, soit deux fois plus qu’en 2010, selon les données issues de
l’administration fiscale et de l’échantillon démographique permanent de l’Insee.
Le principe n’a été intégré dans la loi que récemment, en 2002, et reste l’exception : selon des données du
ministère de la justice, seuls 17 % des parents qui se séparent y avaient recours en 2012, alors que les
enfants étaient le plus souvent confiés à la mère (dans 73 % des cas). »
Anne-Aël Durand, « La garde alternée des enfants a doublé entre 2010 et 2016 », Le Monde, 10 janvier
2019.
www.lemonde.fr
2.1.8.1 Documents
« Ce mode de garde est notamment dénoncé comme perturbant pour les jeunes enfants. Cette situation
reste rare chez les moins de 3 ans : en 2016, selon l’Insee, elle concernait seulement 0,7 % d’entre eux
(contre 0,3 % en 2010). En revanche, la proportion d’enfants alternant entre le foyer de leur père et celui de
leur mère augmente régulièrement avec l’âge : 3,8 % des 11-14 ans sont désormais concernés, contre 1,9
% en 2010.
Une autre critique de la garde alternée est liée à la taille du logement nécessaire pour que chaque parent
puisse héberger ses enfants. L’étude de l’Insee montre ainsi que la résidence alternée est trois fois moins
fréquente dans les premiers déciles de revenus (1,4 % parmi les 10 % les moins riches) que dans le
sixième décile (3,7 %). De même, on observe que les résidences alternées sont moins fréquentes dans les
communes densément peuplées, surtout en Ile-de-France où l’immobilier est cher : seuls 2,4 % des
enfants y vivent en résidence alternée, contre 4,2 % en Nouvelle Aquitaine. »
Anne-Aël Durand, « La garde alternée des enfants a doublé entre 2010 et 2016 », Le Monde, 10 janvier 2019
www.lemonde.fr
L’évolution de la société française, marquée notamment par le développement du divorce et des familles
hors mariage, amène une modification importante des familles : les familles monoparentales sont plus
importantes.
2.1.11 Vocabulaire
Pension alimentaire : La loi dispose que chacun des parents doit contribuer à l’entretien et à
l’éducation des enfants, en fonction de ses ressources et des besoins de l’enfant. La pension
alimentaire, fixée par le juge aux affaires familiales lors d’un divorce ou d’une séparation, est due
par l’un des parents à celui qui a la garde des enfants.
Égalité / Équité :
Alors que l’égalité consiste à fixer des droits égaux à tous les individus membres d’une société de manière
abstraite ou théorique (on parle d’égalité en droit), l’équité vise à corriger des inégalités de fait.
Ainsi, la contribution des parents à l’entretien des enfants ne se fait
2.2.1 Introduction
Les évolutions de la famille font aussi écho aux évolutions plus larges de la société : ainsi, le maintien d’un
chômage massif ou encore la nécessité de poursuivre des études longues font peser sur les jeunes de
lourds obstacles à leur insertion sociale (en dehors du cadre familial). De la même manière, les personnes
âgées une fois retraitées sont de plus en plus victimes d’isolement.
Comprendre les vulnérabilités auxquelles sont exposés certaines classes d’âge dans notre société.
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Exercice 4 - Corrigé à la page 21
Quelles sont les différentes formes d’isolement que peuvent subir les personnes âgées ?
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https://www.youtube.com/watch?v=kCu1CfNFp6I
La critique de ce même service par une dessinatrice, qui a été postière dans la Creuse :
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Voir le site de la source de l'image en cliquant sur l'image.
LILY LA FRONDE
Quatre mois après le lancement du service «Veillez sur mes parents», les sons de cloches sont quelque
peu discordants entre La Poste et les syndicats. Le groupe se déclare «satisfait» du nouveau service de
proximité destiné aux seniors lancé le 22 mai 2017. Éric Baudrillard, directeur de «Veillez sur mes
parents», explique au Figaro que «les 2000 contrats actifs totalisés par l'entreprise publique et les 20 à 30
souscriptions par jour» sont «en ligne avec les prévisions». Il a également souligné la satisfaction de
l'ensemble des facteurs, qui se sentiraient pour 75% d'entre eux «à l'aise avec le service» et convaincus
par son utilité à 80%, selon une enquête menée par le groupe auprès de 503 facteurs, dont les résultats ont
été consultés par Le Figaro. […]
Les bons résultats affichés par le groupe public viennent le conforter dans sa stratégie de développement
des services à la personne, déployée ces dernières années. La nouvelle offre «Veillez sur mes parents»
s'inscrit en effet dans le cadre d'une diversification de ses activités avec, en ligne de mire, les services de
proximité. Face au vieillissement de la population, les facteurs, professionnels du lien social, constituent
selon Éric Baudrillard «un atout évident pour accompagner la mutation de la société». «Il s'agit de
développer de l'activité en renfort du courrier qui diminue dans les boîtes aux lettres», a-t-il ajouté. […]
Pourtant, si le groupe postier semble se réjouir de ces avancées, le retour d'expérience en provenance du
terrain est différent. De plus en plus insatisfaits par le tournant de l'entreprise dans les services à la
personne, les syndicats avaient exprimé leurs craintes dès le lancement de «Veillez sur mes parents». Ils
dénonçaient, en outre, une commercialisation du lien social ainsi que des mauvaises conditions de travail
[…].
Alix COUTURES, « Un premier bilan mitigé pour le service «Veillez sur mes parents» de La Poste »,
Lefigaro.fr, 10 octobre 2017.
VRAI FAUX
En 2014, un concours publicitaire Génération Pub a proposé à de jeunes publicitaires de créer une
campagne autour du thème de la précarité des jeunes.
Les deux images ci-contre ont remporté respectivement le Grand Prix et le 2e prix.
« […] La règle est claire : Uber, Deliveroo et Stuart s’engagent à ne faire travailler que des
autoentrepreneurs de 18 ans et plus. Mais à écouter les ados rencontrés près des Halles, place de la
République ou ailleurs dans la capitale, l’interdiction n’est qu’une façade. Désormais majeur, Abdel a
débuté en empruntant les comptes des « grands» de son quartier, Porte de Bagnolet. Variante : louer celui
d’une personne via les réseaux sociaux. « Tout le monde fait ça. Dans mon groupe de potes, on est quatre
ou cinq à avoir commencé à 15 ou 16 ans », assure Abdel, croisé entre un McDo et un KFC, dans
le XXe arrondissement. « Je peux faire jusqu’à 600 euros par semaine les bonnes périodes», raconte-t-il,
ajoutant avoir levé le pied, comme s’il répondait ce que l’on voulait entendre dans sa bouche.
La plupart commencent par des remplacements, livrent quand ils ont un trou dans leur emploi du temps
scolaire, se contentant de courses près du lycée. Puis c’est l’engrenage : les soirées, les week-ends ou les
vacances à temps plein. Abdel assure être raisonnable par rapport à ses potes qui, eux, « sèchent le lycée
pour bosser sur Uber Eats: ils disent que les cours, ça ne sert à rien». Lui qui tente de poursuivre une
terminale S reconnaît tout de même que ses notes sont en chute libre depuis qu’il travaille : « C’est la
catastrophe : au premier trimestre, j’avais 9 de moyenne. Là je pense que c’est pire… » Abdel se surprend
surtout à être détaché de tout ça, comme si le fait de livrer l’avait un peu déconnecté du système scolaire :
«D’habitude, quand j’ai des mauvaises notes, je panique. Là, non. C’est bizarre. Je me dis qu’au pire, je
redoublerai… »
[…] Combien sont-ils, ces ados, à travailler la nuit dans les grandes villes ? Il n’existe aucune donnée sur le
travail des mineurs, indique le ministère de l’Education nationale. Le directeur de recherches au CNRS
Thierry Berthet le déplore : « Il n’y a pas de chiffres officiels sur les élèves dans le secondaire (collège,
lycée) qui travaillent. D’autres pays sont plus actifs », faisant signer des chartes aux entreprises pour
qu’elles respectent les périodes d’examen et n’abusent pas sur les horaires.[…] »
Marie Piquemal et Gurvan Kristanadjaja, « Plateformes de livraison : pour les mineurs, une course à
l’argent facile », Libération, 3 mai 2019.
www.liberation.fr
VRAI FAUX
Les classes d’âge sont inégalement intégrées dans notre société. Lorsque les solidarités familiales ne
jouent plus et/ou lorsque les revenus sont modestes voire faibles, jeunes et vieux sont parmi les catégories
les plus vulnérables.
Si l’isolement représente le risque majeur pour les personnes âgées, la précarité économique et financière
semble concerner plus directement les jeunes.
Dans les deux cas, des politiques spécifiques d’inclusion peuvent tenter de contrer les effets de cette
vulnérabilité.
Un entretien avec Serge Guérin et Pierre-Henri Tavoillot sur l’impossible « guerre des
générations » : https://www.liberation.fr/debats/2017/03/20/la-guerre-des-generations-est-une-
fiction-impossible_1557086
3 Glossaire
Terme
Pension alimentaire : La loi dispose que chacun des parents doit contribuer à l’entretien et à
l’éducation des enfants, en fonction de ses ressources et des besoins de l’enfant. La pension
alimentaire, fixée par le juge aux affaires familiales lors d’un divorce ou d’une séparation, est due
par l’un des parents à celui qui a la garde des enfants.
concubinage
hors mariage
non mariés
Il s’agit de familles constituées hors cadre du mariage. L’INSEE distingue d’ailleurs les couples qui se sont
séparés avant la naissance de l’enfant (2%), et les personnes qui sont devenus parents sans avoir jamais
été en couples (13%).
Exercice 2 - Page 6
Pourquoi les femmes sont-elles particulièrement concernées ? Sur quel aspect concret portent
leurs revendications ?
les femmes
85 %
des familles
monoparentales
des femmes
revendications
les modes de garde
pension
Les femmes sont concernées : 85 % des familles monoparentales sont menées par des femmes.
Revendications : les modes de garde et les impayés de pension
Exercice 3 - Page 8
Quelles sont les solutions proposées par l'état pour répondre aux problèmes des impayés de
pensions alimentaires ?
Face au problème croissant des impayés de pensions alimentaires (40 % des pensions en 2013), l'Etat
Français se propose de mettre en place différents dispositifs où la puissance publique interviendrait si le
conjoint est défaillant.
Parmi les solutions proposées, on trouve :
- le prélèvement des pensions dues par la Caisse d'Allocations Familiale ;
1 Opposé 21
2 Favorable 12
13
26
15
24
27
18
VRAI FAUX
Si les niveaux de précarité restent toujours plus faibles lorsque les jeunes sont plus diplômés, on constate
que l’écart s’est creusé entre 1985 et 2016 : alors qu’en 1985, l’écart n’est que de 7-8 points environ (13%
VRAI FAUX