LA KABBALE

TRADITION MYSTIQUE ET ESOTERIQUE DU JUDAÏSME ; RECEPTION DE LA LUMIERE DIVINE.

La Kabbale se fonde sur un schéma vertical, la descente de la lumière de l’infini – la sagesse divine – vers
nous. La Kabbale est l’étude des voies entre le monde supérieur et les mondes inférieurs, via notamment les
lettres de l’alphabet et la Tora, les mondes intermédiaires et les Sefirot.
2 textes essentiels : Le Sefer Yetsirah, livre de la Création : court et ésotérique (2ème siècle) relate la formation
du monde via les lettres de l’alphabet hébraïque et Le Zohar, Livre de la Splendeur (13ème siècle) ;
commentaire de la Torah sous forme d’homélie ou de dialogue, il expose la méthode propre à l'exégèse
kabbalistique.

CREATION DU MONDE EN 3 PARTIES : RETRAIT, BRISURE ET REPARATION

Originalité de la thèse de la kabbale : le 1er acte de Dieu n’est pas un acte de création, mais de retrait.
1/ Tsimtsoum (retrait, contraction)
Le En Sof, la transcendance divine, contient toute chose, passée, présente ou future. Il est infini et ne laisse
donc aucune place à la création, car tout est déjà en lui.  retrait de Dieu, qui se contracte pour permettre à
quelque chose d’autre d’exister. Ce retrait crée le vide, l’espace à l’intérieur duquel le cosmos prend place.
Ce n’est qu’un point, comparé à l’infini, mais il comprend le monde et tous ses degrés d’existence.
Dieu envoie ensuite un rayon de Lumière (Adam Qadmon ou homme primordial) qui pénètre ce vide et devient
matière sous la forme de 10 sefirot, qui vont contenir la lumière. La lumiere qui a créé ces vases les remplit
successivement.
2/ Chevirat hakelim (brisure des vases) Quand les lumières émanent des vases, l’impact se révéle trop fort
pour leurs récipients qui éclatent. La majeure partie de la lumiere libérée remonte à la source supérieure, mais
un certain nombre d'étincelles demeurerent collées aux fragments des récipients brisés (écorces) et tombent
dans I'espace vide.
3/ Tiqoun (réparation) Le monde est créé dans un état brisé, la présence divine est en exil. La mission de
l'homme est de briser les écorces, de recueillir et libérer la lumière divine et les étincelles de sainteté, pour
restaurer l’intégrité du monde. (Cette réparation aurait pu être faite par le 1 er homme, Adam, différent d’Adam Qadmon. Mais il a
échoué, c’est la 2nde brisure)

Cette mission, celle du kabbaliste, s’appuie sur 1/ la connaissance des différents mondes et des
degrés de l’âme, les Sephiroth et 2/ La Tora, les noms divins et les lettres qui les composent

LES 4 MONDES De la lumière émanée dérivent

quatre mondes éternels cachés. De haut en bas :
Emanation, archétypes, mode divin.
Création, essences intellectuelles, pur esprit.
Formation, émotions et des sentiments.
L’Action, Monde physique où nous vivons, également
domicile des démons.

LES 3 PILIERS Le monde repose sur 3 colonnes

Droite = amour, générosité, miséricorde. Gauche =
rigueur, justice, loi. Centre = harmonie
Parallèles avec autres symbolismes : Actif, Passif,
Équilibre / Yang, Yin, Tao / Père, Mère, Enfant
Les autres religions s’appuient sur un seul pilier :
Christianisme : amour. Islamiste : rigueur (soumission à
loi divine). Bouddhisme : axe central

LES 10 SEPHIROTH Ce sont les émanations de la

lumière divine, comme un alphabet de 10 éléments ou
forces qui se conjuguent entre elles. Les peuvent être
vus comme des concepts, des attributs divins, des
types de forces, des niveaux de conscience, des
parties du corps…
A chaque Séphira est associé une Qualité Divine, une
lettre hébraïque, un ordre angélique, un Archange
LES NIVEAUX DE L’ÂME 5 niveaux de l'âme sont définis, liés aux 4 mondes
 Nefesh, l'âme animale, le siège des fonctions physiologiques de l'instinct de reproduction. Monde de l’action
 Ruah, l'âme émotionnelle, le siège des sentiments (amour, haine, joie, colère, envie). Monde de la formation
 Neshama, l'âme intellectuelle, le siège de l'intelligence et de la raison. Monde de la création
 Haya, l'âme spirituelle, qui relie l'esprit humain à la vie universelle. Monde de l’émanation
 Yehida, le niveau le plus élevé, qui permet à l'esprit humain de fusionner avec Dieu

INTERPRETATION DES TEXTES BIBLIQUES

La lumière de l’infini peut passer par les sephirot, mais aussi par lettres de l’alphabet (les chevaux de feu) et
la Tora, car elle s’est incarnée dans les lettres ; Aleph, Beth,…
Aleph = la seule lettre qui se voit mais ne se prononce pas. Elle est silence ; le plus haut degré de la clarté

Le monde ne préexiste pas au langage, mais se forme en lui et par lui. Dieu s’incarne dans le texte. Dieu s’est
fait livre.
 Le texte est achevé ; pas une seule lettre de la Tora ne peut être ajoutée ou remplacée
 Le texte est infini, car ouvert à des interprétations toujours nouvelles. Il est inépuisable, ouvert à l’infini.

La Torah connaît quatre degrés d’interprétation qui forment les 4 lettres du mot PaRDeS (Paradis) : Peshat,
le sens littéral ; Remez, l’allusion; Derash, l’interprétation figurée, la parabole, la légende, Sod, le Secret,
niveau ésotérique. Le Pardès illustre le cheminement intellectuel et spirituel.

Dans l’exégèse chrétienne, le lecteur choisit la clé (sens littéral, allégorique, moral et analogique) qui lui
convient, mais dans chaque cas la signification est déterminée. Alors que dans la tradition kabbaliste, le texte
est indéfini.

Pour interpréter, les kabbalistes jouent sur la forme graphique, la signification et la valeur numérique des
lettres.
La Guematria consiste à établir des équivalences numériques entre des mots ou expressions à partir des
valeurs numériques associées aux lettres qui les composent. La Guematria est une invitation à aller au-delà
du texte.
Le Tserouf est l’art de la combinatoire des lettres.

Etude des noms de Dieu. Le plus important est le Tétragramme (YHWH), qu’il est interdit de prononcer mais
il en a beaucoup d’autres.

LES ANGES (MESSAGERS)

Parmi les âmes des mondes supérieurs, les anges jouent un rôle primordial. Ce sont des réalités spirituelles
dotées d’un contenu et de qualités caractéristiques et uniques. Ce sont des êtres complets, conscients et
capables d’agir ; des messagers entre les mondes supérieur et inférieur au leur.
Les Malakhim (le monde de la formation) incarnent un sentiment, une émotion, un élan. Un malakh peut être
envoyé par Dieu pour délivrer des messages dans le monde de l’action, mais il transmet aussi les sentiments
de notre monde vers les mondes supérieurs, par exemple à l’occasion d’une mitsva, quand un fidèle exécute
un commandement de Dieu.
Les Seraphim (ou Malakhim supérieurs) existent dans le monde de la création. Pure intelligence. Anges de
l’étude
Metatron (monde de l’émanation) est l’Archange le plus puissant et le seul à pouvoir regarder Dieu sur son
Trône. Son jumeau, Sandalphon, réside dans monde de la matière.

DEMONS
Leur prince est Samael, équivalent kabbalistique de Satan. C’est le chef des anges déchus qui se sont
rebellés contre Dieu
Lilith, véritable première femme d’Adam, répudiée, puis chassée du paradis par Yahvé, parce qu’insoumise à
son époux, et sexuellement libérée. Elle devient en enfer la concubine des démons, incarne l’appétit sexuel
féminin, et est la reine des succubes, ces démons féminins qui vampirisent l’énergie sexuelle des hommes
dans leur sommeil. Elle est mère d’une myriade d’esprits démoniaques.