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FAMILLE

FRANCISCO CANDIDO XAVIER


dicté par divers esprits

1
2
INTRODUCTION

Cher lecteur
Un livre sur la famille terrestre, consignant toutes les complexités qui dictent sa
formation, aurait la taille d'un énorme compendium, incompatible avec les finalités de
notre tâche d'illumination et de réconfort.
Avec une appréciation respectueuse, nous laissons les études détaillées sur le sujet
aux chercheurs des sciences psychologiques du Plan Physique, puisque, pour répondre
aux compagnons qui nous interrogent sur le domaine domestique, nous ne faisons
qu'entrevoir quelques situations et thèmes liés à la famille, du point de vue de la
réincarnation ou, plus exactement, de la loi de cause à effet.
Dans cette perspective, ami lecteur, nous livrons à votre considération les notes et
les communications simples de ce livre, afin de réfléchir ensemble sur les responsabilités
et les engagements, la joie et les bénédictions de la vie familiale sur Terre, qui découle
toujours, dans le domaine des conséquences, vers le réajustement et l'amélioration, le
bonheur et la sublimation dans la Vie Spirituelle.

Emmanuel
Uberaba, 21 février 1981

3
TABLE DES MATIERES
LA LEÇON DE L'OUBLI 5
LA TERRE - NOTRE ÉCOLE 6
AFFECTIONS SPIRITUELLES 7
LEVIER DE VIE 8
NOTES EN SERVICE 9
DEVANT L'ORPHELINAT 10
DEVANT LE COMBAT 11
AVANT LE BERCEAU 12
NOTES DE FAMILLE 13
APTITUDES ET QUALIFICATIONS 15
ICI ET LÀ 16
CHANT D'ENFANT 17
CORRRIGEONS-NOUS MAINTENANT 20
COURTOISIE 21
DÉTACHEMENT 22
DU CIEL À LA TERRE 23
DRAME DU PÈRE 24
DANS LA FAMILLE 26
L'ÉMANCIPATION AU-DELÀ DE LA TOMBE 27
AUJOURD'HUI AVEC VOUS 28
HONOREZ PÈRE ET MÈRE 29
ENFANCE 30
JÉSUS À LA MAISON 31
LIBERTÉ ET EXPIATION 32
LUMIÈRE ET BÉNÉDICTION 33
À L'ÉCOLE DU BIEN 34
C'EST INUTILE DE SE QUERELLER 35
PAGE AUX PARENTS 36
SI VOUS MANQUEZ 37
VOTRE ENFANT 38
VOTRE FILS AVEC VOUS 39
HISTOIRE DE MARIAGE 40
DEMANDE MATERNELLE 42

4
LA LEÇON DE L'OUBLI
Emmanuel

S'il n'y avait pas l'oubli temporaire qui assure la refonte de l'âme, dans la
réincarnation, selon la miséricorde du Seigneur qui la guide vers la droite justice, au lieu
de l'école rédemptrice, nous aurions certainement dans le monde, la cage sombre et
étendue, où les hommes deviendraient des bêtes à combattre indéfiniment.
Sans le don de l'oubli qui entoure le berceau terrestre, la haine vivrait
éternellement transformant la Terre en un purgatoire angoissant et terrible, où nous ne
ferions que pleurer et nous lamenter, accuser et gémir.
Cependant, la Bonté Divine, dans chaque voyage de l'esprit dans le champ du
monde, lui donne dans le corps physique la nouvelle charrue susceptible de valoriser la
replantation de son destin, sur le chemin de l'avenir.
D'existence en existence, le Seigneur veille charitablement sur notre mémoire,
afin que nous sachions transformer les épines en fleurs et les aversions en liens divins.
Le Père, cependant, avec une telle mesure, ne nous soutient pas seulement avec
l'anesthésie providentielle des blessures antérieures, en faveur de notre succès dans de
nouveaux engagements.
Avec ce don, Celui qui nous réforme en nous prêtant l'opportunité de travailler,
d'expérience en expérience, nous incite à la vraie fraternité, à l'oubli de nos réciprocités,
jour après jour.
Apprenons à oublier les ulcères et les cicatrices, les difformités et les défauts du
frère en chemin, si nous nous proposons effectivement d'avancer, à la recherche de voies
de renouvellement.
Chaque jour est comme une « réincarnation d’opportunité », dans laquelle il nous
appartient d'apprendre par le bien, en rachetant le passé et en élevant le présent, afin que
notre avenir ne soit plus obscurci.
Dans les tâches de rédemption, il vaut mieux oublier que se souvenir, afin que
nous sachions comment mentaliser avec sécurité et efficacité la sublimation personnelle
que nous devons atteindre.
Le Seigneur garantit nos dettes, afin que nous puissions acquérir les ressources
destinées à notre propre réajustement devant la Loi.
Souvenons-nous de l'exemple du Ciel, en détruisant les résidus d'ombre qui, sous
forme de lamentations et de plaintes, émergent encore à la surface de notre personnalité,
en se répandant en angoisse et en maladie, par la pensée et la parole, la voix et l'attitude.
Exaltons le bien, développons-le et consacrons-le dans les plus petits gestes et
dans nos moindres tâches, à chaque instant de la vie, et c'est seulement ainsi que nous
apprendrons du Seigneur à oublier la nuit du passé, en direction de l'aube qui nous attend
dans la clarté de demain.

5
LA TERRE - NOTRE ÉCOLE
Emmanuel

Contemplez la beauté de la Terre – notre école – pour que le pessimisme


n'obscurcisse pas votre chemin, en annulant votre temps dans la régénération du destin.
Il ne s'agira pas de faire du lyrisme inefficace, mais d'ouvrir les yeux sur le panel
des réalités objectives.
Pensez au Soleil qui est lumière infatigable ;
Au ciel constellé de tourbillons d'étoiles, de nouvelles patries de lumière
exaltant l'espérance ;
À la source qui se donne, étanchant votre soif ;
À l'arbre généreux qui protège vos pas ;
À la minuscule graine qui s'ouvre en fleur et en pain ;
À la maison douillette qui vous garde, prometteuse...

Tout ce qui se trouve sur l'autel de la nature est un plaisir d'aider et un privilège de
servir.
Cependant, nous portons souvent en nous, la tristesse et la cruauté dues aux
toxiques du chemin...
Et renaissant d'hier dont nous avons passé les minutes à construire notre propre
malheur, nos cœurs sont comme un vase de fiel, anéantissant en nous les bienfaits de la
joie.
Nous ne pouvons pas nier la condition d'esprits prisonniers, lorsque notre
expérience dans le corps physique se déroule, cependant, c'est dans cette ségrégation
opportune que nous récapitulons nos leçons perdues.
C'est dans le vêtement physique que nous revenons vers l'adversaire du passé, à
l'affection mal vécue et à l'obstacle devenu le résultat de notre propre négligence.
Il n'y a pas de mal sur Terre, mais en nous-mêmes - la mère de notre rébellion
multimillénaire contre la Loi Éternelle, de l'Amour - générant les maux qui marquent
notre manque de prévoyance.
Ouvrons les portes de notre âme à la lumière de la grande compréhension et, en
cherchant à apprendre des ressources du monde, qui nous soutiennent au nom de la
Divine Providence, réajustons-nous dans l'amour qui comprend et aide, qui bénit et sert
toujours, dans la certitude que, en reflétant en nous les Desseins Divins, nous trouverons,
désormais, dans les complexités et les brumes du monde, le précieux chemin d'accès au
Bien Éternel.

6
AFFECTIONS SPIRITUELLES
Emmanuel

Comme un arbre qui se dresse bien en vue sur des racines cachées, votre existence
temporaire sur Terre est équilibrée sur des affections invisibles.
Ils sont presque tous tissés dans les liens que vous avez laissés au loin, devant le
berceau d'où vous êtes venus, dans la lutte rénovatrice où vous êtes maintenant.
Rappelez-vous que l'apprentissage d'aujourd'hui est une tentation sacrée pour vous
de vous débarrasser de tout ce qui était, dans vos pas, illusion et ombre d'hier.
Aussi, n'oubliez pas que si vous avancez vers le front de la lumière, sous
l'influence des affections supérieures qui vous tendent des bras amicaux depuis les
régions élevées, vous êtes aussi contraint de supporter l'influence de l'arrière-garde des
ombres, par toutes les affections subordonnées avec lesquelles vous avez partagé les
malheureuses déceptions de l'obsession et de la délinquance.
Ne vous confiez pas à ceux qui s'offrent à vous sur les chemins de l'Au-delà, pour
la solution d'intérêts inférieurs.
Bien souvent, la servilité gratuite des entités moins éclairées qui vous incitent à la
paresse ou aux avantages immédiats, au détriment de votre prochain, sera plus tard une
lourde réparation, lorsque la libération du corps physique clarifiera la force de votre
compréhension.
Rappelez-vous qu'il est toujours facile de partager les rêves et les aspirations de
ceux qui nous sont égaux sur le chemin de l'évolution ou qui marchent à un niveau
inférieur au nôtre, à la lumière de la connaissance, et d'apprendre la science difficile de la
vie avec des instructeurs qui, en tant qu'amis sages et généreux de notre propre avenir,
nous imposent la discipline du travail et du sacrifice, de l'humilité et de l'abnégation dans
la construction du bonheur des autres, car ce n'est qu'avec eux et pour eux, sentinelles
impuissantes de notre amélioration, que nous pourrons chérir avec le Christ et en nous-
mêmes, les richesses de l'amour éternel et d'excellents mérites pour l'ascension divine.

7
LEVIER DE VIE
Emmanuel

Grâce à l'amour, la personne naît dans le berceau que le monde lui tisse, dans les
fils de l'espoir, et avec lui, elle se développe, respirant l'existence.
C'est tôt, presque toujours, que de l'amour passionné, on s'attache à l'orgueil et, de
l'amour débridé, on cède aux réseaux de la délinquance.
Au-delà de la mort, cependant, l'amour authentique réveille le discernement
anesthésié, et dans l'amour vigilant, converti en remords, nous retournons tous à la
droiture du travail, en remboursant le fardeau qui pèse sur nos vies.
Et là, dans ces provinces tourmentées d'ombres, cet amour touche les âmes dans le
réajustement précis...
Des mères sacrifiées qui se sont trompées, empoisonnant le miel de la tendresse,
demandent la bénédiction d'un nouveau départ, afin de recueillir, à nouveau, dans leurs
bras, les enfants qu'elles avaient oubliés dans l'insouciance et le vice ;
Des parents amis, qui ont fait de la protection et de la sécurité un système de
tyrannie, reviennent une fois de plus sur Terre, souffrants et pénitents, avec pour mission
de rassembler, au prix du chagrin et du fiel, le troupeau d'âmes qu'ils ont dispersé dans la
rébellion ;
De grandes femmes qui, par amour mal avisé, ont enivré leur propre vie, implorent
des tâches de sacrifice dans lesquelles elles lavent avec les eaux des larmes les taches
affligeantes qui marquent leur chemin, de même que des hommes remarquables, qui par
amour fou se sont empêtrés dans les crimes de l'intelligence, mendient les preuves de la
frustration ou de la maladie avec laquelle ils enlèvent d'eux-mêmes la blessure de la folie
et la douleur du repentir.
C'est ainsi qu'à travers l'amour surgit la mare de la cruauté, mais aussi à travers
l'amour jaillit la source des larmes, qui en toute chose la purifie.
Cherchons dans le renoncement notre forme d'amour, car ce n'est qu'en aimant
l'opportunité de faire le bien aux autres, sans considérer l'attachement à nous-mêmes, que
nous serons happés par le soleil de l'amour triomphant, qui sur Terre et au Ciel est et sera
être toujours le levier de la vie.

8
NOTES EN SERVICE
Emmanuel

Corrigez-nous oui, et toujours.


Condamnez-nous, non.
Apprécions la vie pour ce qu'elle nous présente d'utile et de beau, de noble et de
grand.
Le simple devoir nous améliore, en améliorant notre propre chemin, de toute
urgence ; cependant, abstenons-nous de l'habitude de remuer inutilement nos propres
blessures, en les aggravant.
Nous sommes des esprits endettés par d'autres époques et, de toute évidence, nous
ne sommes pas encore engagés, comme il se doit, au rachat de nos dettes ; cependant,
nous reconnaissons déjà nos propres comptes avec la disposition à les éteindre.
Nous ne possédons pas de vertus, mais nous ne sombrons plus consciemment dans
la criminalité et la vengeance, la violence et la cruauté.
Nous ne donnons pas aux autres tout le bonheur que nous pourrions leur donner,
mais nous ne cultivons plus volontairement le goût de persécuter ou d'insulter qui que ce
soit.
Sans doute, nous ne nous sommes pas encore adonnés à la pratique du bien, comme
nous l'aurions souhaité ; cependant, nous savons déjà prier, en demandant à la Divine
Providence de soutenir nos cœurs contre la chute dans le mal.
Nous n'avons pas su inspirer confiance à nos frères qui manquent de foi ; mais nous
avons déjà appris à faire preuve de compréhension pour les aider.
Pour l'instant, nous n'avons pas réussi à rompre complètement avec les tendances
malheureuses que nous portons de nos existences passées, mais nous nous sommes déjà
identifiés à la condition d'esprits inférieurs, en acceptant l'obligation de nous rééduquer.
Serviteurs des serviteurs liés aux ouvriers du Seigneur, dans la Moisson du
Seigneur, cherchons à nous oublier pour travailler et servir.
Pour cela, rappelons-nous les paroles de l'Apôtre Paul, aux versets 9 et 10, du
chapitre 15, de sa Première Lettre aux Corinthiens : « car je suis le moindre des apôtres,
je ne suis pas digne d'être appelé apôtre, parce que j'ai persécuté l'Église de Dieu. » 

9
DEVANT L'ORPHELINAT
Emmanuel

Vous cultiverez la noble graine qui vous fournit le pain.


Vous protégerez l'arbre respectable qui vous assure la bénédiction du confort.
Et vous planterez dans l’enfance l'avenir qui vous attend.
Elle accueille l'enfant qui pleure l'absence du bras paternel ou qui regrette l'absence
du giron maternel que la mort lui a enlevé.
La douleur de ceux qui errent sans but est un cri de détresse qui s'élève dans
l'auguste sein de l'Éternelle Bonté.
N'abandonnez pas à l’orphelinat moral les petits cœurs que le Ciel vous confie pour
faire vivre votre prochain.
Ne vous croyez pas exonéré du devoir de porter assistance à tous ceux qui, à l'aube
de la vie humaine, vous rencontrent sur votre chemin.
Ils attendent tous votre parole d'instruction et d'affection et votre démonstration de
solidarité et d'amour.
Ils sont guidés par vos pas, guidés par vos paroles et ils répondent à votre appel.
Maintenant ils assimilent vos gestes et écoutent vos affirmations et, plus tard, ils
rapporteront le message de l'exemple aux existences qui les entourent.
Le monde d'aujourd'hui est le portrait fidèle des hommes d'hier qui nous l'ont
transmis avec les qualités et les défauts qu'ils avaient nourris dans le champ de leur âme.
La Terre de demain sera inévitablement le reflet de nous-mêmes.
Ne vous laissez pas seulement émouvoir par la souffrance qui étouffe des milliers
de petits.
Faites quelque chose.
Commencez devant ceux que le Seigneur place près de vos propres rêves, dans
l'institut domestique, afin que vos espérances de bien ne se réduisent pas à des fantaisies.
Rappelez-vous que les enfants d'aujourd'hui sont destinés à la position de maîtres
de foyer qui vous accueilleront dans le grand futur et en eux vous trouverez la récolte de
ce que nous avons semé, puisque la loi est toujours la loi qui multiplie les biens et les
maux de la vie, selon la plantation que que nous avons faite, dans la négligence ou dans
la vigilance, dans le travail ou dans la paresse, dans les principes de l'ombre ou dans les
éminences de la lumière.

10
DEVANT LE COMBAT
Emmanuel

De la montagne de lumière, l'âme contemple la vallée sombre dans laquelle elle


doit travailler à l'acquisition de valeurs impérissables pour l'envol vers les Cieux
Supérieurs, et elle apprécie les aspects de la lutte sous le prisme propre à sa juste
ascension ...
Il lui appartient de revêtir l'habit physique, pour un temps, à la manière d'un élève
qui se prépare commodément à entrer dans l'école où il se qualifiera pour le plus noble
des services.
Et l'esprit réfléchit en termes d'éternité, contestant le travail le plus dur comme une
ressource efficace pour la victoire qu'il recherche.
L'opulence matérielle lui semble une déplorable pauvreté d'élévation.
La connaissance de soi dans la satisfaction des sens lui apparaît à travers la
réclusion dans le climat enivrant de l'égoïsme.
La beauté physique lui apparaît comme une dangereuse entrave au triomphe des
qualités qu'il souhaite acquérir et perfectionner.
L'évidence sociale est interprétée à son juste jugement comme fixateur d'illusions
regrettables, malgré les nobles responsabilités que cette même évidence comporte.
L'éclat de l'intellectualité vide lui suggère un accès facile à la cristallisation dans la
vanité et l'orgueil.
Et la maison terrestre, sans aucun problème, apparaît à son observation comme un
tombeau d'oisiveté menaçante dans lequel, probablement, les meilleures impulsions
d'amélioration seront gelées.
Incorporé, cependant, à la vallée, il se laisse souvent tromper par des mirages et des
fantasmes, fuyant délibérément la réalité que seules la douleur et la mort lui imposeront à
nouveau par la suite.
Personne ne sous-estime la lutte et l'épreuve, le travail et la difficulté qui, sur Terre,
nous favorisent l'amélioration spirituelle pour la Vie Supérieure.
Faisons de chaque jour un chapitre de service et de bienveillance dans le livre de
nos relations avec la vie et avec nos semblables !
Que la joie et l'espérance, l'optimisme et la foi nous éclairent la route, même
lorsque nous sommes amenés à libérer nos afflictions sous forme de larmes !
Soyons, aujourd'hui, des cœurs fraternels et amis, en nous unissant les uns avec les
autres pour résoudre les énigmes propres à notre expérience commune, car, demain, la
mort nous aura tous réunis dans le temple de la volonté, en échappant à l'attrait de la
fantaisie et en restaurant notre vision.

11
AVANT LE BERCEAU
Emmanuel

Avant le berceau, presque toujours, l'âme humaine, pleinement éveillée, connaît une
grande partie des dettes qui poussent son cœur à se remobiliser dans les forces du Plan
Physique.
Souvent avec l'aide de bienfaiteurs qui cautionnent les nouvelles expériences, elle
contemple le cadre d'épreuves dans lesquelles elle sera témoin de l'humilité et du
renoncement.
De nombreux candidats au nouveau départ de l'apprentissage sur Terre, dans des
visions similaires du Seuil, tremblent et pleurent, en se débattant dans une peur bruyante,
lâches à la dernière heure.
C'est alors que l'affection parentale leur donne un doux refuge.
Dans l'atmosphère nourricière du foyer, ils apaisent leurs propres angoisses, se
refaçonnant à la lumière de la compréhension et de la prière, pour le combat avec eux-
mêmes sur le chemin rédempteur.
Cependant, si les pères et les mères, à ce moment-là, apparaissent moralement non
qualifiés, entre indifférence et discorde, des inadaptations et des maladies peuvent
survenir dans le grand passage, car l'avortement et le déséquilibre apparaîtront pénibles,
surchargeant l'enfant à naître de lourds fardeaux que, dans de nombreuses occasions,
seule la mort inattendue pourra réprimer.
Parents amis, gardez auprès de vous, devant le berceau terrestre, la prière et
l'affection, la charité et la paix, car vous êtes responsables, à la lumière de la
réincarnation, de celui qui revient, au nom du Seigneur, vous supplier de l'héberger, pour
grandir et servir, en vous offrant, en même temps, les plus nobles opportunités
d'élévation.

12
NOTES DE FAMILLE

Mucio Teixeira
Moulée dans la douleur et le plaisir,
La famille est un champ à traverser,
Dans lequel on doit apprendre
Les grandes leçons de l'amour

Lulu Parola
Trouvé dans le livre de la vie
Ce concept profond :
- La famille qui se bat ensemble
Peut réussir dans le monde.

Quintino Cunha
De nombreuses dettes sont payées
Où la vie nous lie,
Dans de nombreuses réincarnations,
Au lien de la parenté.

Lucano Reis
Il y a beaucoup de culpabilité cachée,
De cendre qui brûlait la haine
Ce qui revient parfois dans la vie
Dans le parent que vous aimez le plus

Oscar Batista
La maison me paraît comme une enclume
Devant le marteau, dans un certain jeu,
Dans lequel l'amour est testé
Dans les hautes épreuves du feu.

Corneille Pires
Le mariage sans amour
Cela peut arriver
Dans les complots de l'obsesseur
Qui est pressé de naître.

Boris Freire
La position chanceuse est rare,
La fortune, le pouvoir, l’éclat...
Rien de tout cela ne se compare
À la bénédiction du foyer heureux.

13
Jésus Gonçalves
La vérité qui se répand,
Devant la force de la raison :
À la maison, tout se paye
Par la loi de la réincarnation.

Jésus Gonçalves
Ils promirent dans l'autre monde
Famille, travail et foi,
Mais en voyant les luttes à la maison,
Les pauvres s'en vont.

Luis de Oliveira
Les familles qui traversent
Les allées douloureuses
Me rappellent les rosiers épineux
Couvert de roses.

Alvaro Martins
En or ou en ferraille,
La maison des angoisses et des espoirs
C'est le champ où on rachète
Les dettes d'autres époques.

Silveira Carvalho
La famille, quelle qu'elle soit,
Érigée où que vous soyez
C'est une bénédiction de travail
Que Dieu nous crée par amour.

14
APTITUDES ET QUALIFICATIONS
Emmanuel

L'aptitude est la capacité de l'esprit à accomplir telle ou telle tâche sur le plan
évolutif dans lequel il se trouve.
C'est pour cette raison que l'aptitude appliquée est l'accès de l'homme aux niveaux
supérieurs, conformément à la Loi divine qui récompense chacun, selon les œuvres qu'il
accomplit.
La Terre est un vaste champ d'opportunités pour le développement de nos
ressources potentielles.
Afin de les perfectionner, la Bonté Éternelle distribue les capacités humaines,
selon nos requêtes et nos désirs.
Mais il ne suffira pas de les obtenir pour que l'âme s'honore du triomphe
indispensable dans tel ou tel cercle d'action.
Dieu accorde des titres, et c'est le juste devoir de l'homme de les utiliser et de les
ennoblir.
On voit ici un médecin, dignement formé pour le sacerdoce de guérison,
cependant, si celui-ci, avec un diplôme de mérite, ne soutient pas les malades, en vain
recevra-t-il la bienveillance de l'école de médecine.
En outre, nous constatons qu'un enseignant dûment préparé est à la tête de la
profession enseignante, mais s'il manque d'amour pour ses élèves, il aura recueilli en vain
les bienfaits de la culture.
Et partout on voit des ouvriers appelés au travail, méprisant l'atelier qui les
accueillait ; des mères absentes du temple domestique, hostiles à la noble mission que le
Ciel leur a confiée, et des pères qui désertent la maison. Ils fuient délibérément l'apostolat
affectif qui pourrait les préparer au présent du travail et à l'avenir éclairé par l'amour.
Comme il est facile de le voir, nous sommes sur Terre d'heureux dépositaires de
qualifications précieuses que nous méprisons souvent à notre propre détriment, oubliant
que nous avons tous des aptitudes pour atteindre le meilleur sur notre propre chemin.
Si vous pouvez déjà comprendre la vérité, profitez des titres que le Seigneur vous
a prêtés à l'ordre du jour des conventions terrestres, dans la certitude qu'avec eux, vous
détenez les plus grandes opportunités de servir vos semblables et de grandir pour Dieu.
N'oubliez pas que la houe la plus riche est un simple candidat à la rouille quand
elle ne répond pas à la qualification pour laquelle elle est destinée et, en faisant de votre
propre vie votre instrument de travail et d'étude, sans que vous vous en rendiez compte, le
monde vous conférera d'autres talents et d'autres valeurs, en vous armant de nouvelles
ressources pour conquérir de nouvelles et plus belles expériences.

15
ICI ET LÀ
Emmanuel

Chaque être humain sur Terre reste dans la ligne de connaissance et de mérite dans
laquelle il se place, et, dans l'Au-delà, chaque esprit se retrouve dans l'étape évolutive
qu'il a déjà conquise.
La tombe n'est qu'un passage pour se renouveler, tout comme la crèche n'est qu'une
ressource pour retourner à l'apprentissage.
La naissance et la mort se complètent par des étapes sur le chemin de la vie infinie.
Il y a des hommes qui partent pour le Grand Monde, en emportant avec eux tout un
purgatoire de révolte et de désenchantement, et il y a ceux qui reviennent du Plan
Spirituel vers le champ terrestre, en apportant dans leur être tout un tourbillon de
désespoir.
Pour cette raison, nous voyons dans le monde des enfants des touchantes images
d'angoisse que seule la clé de la réincarnation peut comprendre.
Dans la dentelle du berceau, il y a de tout petits visages que les ulcères consument,
et dans l'enfance des corps tendres qui souffrent de mutilations et de maladies.
Les âmes qui conservent encore, dans leurs fibres les plus intimes, les cendres de la
rébellion et de l'amertume, retournent au véhicule physique dans des conditions
angoissantes, en demandant commisération et aide.
D'autres, dans les premiers jours de leur existence terrestre, révèlent dans leurs
gestes les plus simples le ressentiment et l'amertume qu'ils ont hérités de leur propre
passé criminel.
En comprenant la réalité de la vie impérissable qui régit nos destins, accueillons
dans l'enfant d'aujourd'hui, dans le monde physique, le compagnon du passé qui frappe à
la porte de notre cœur, en implorant réajustement et aide.
N'oublions pas que plus tard, notre tour viendra probablement d'implorer l'aide de
ceux qui nous ont quittés, et faisons maintenant de notre mieux pour l'enfance.
Étendons la lumière de l'éducation et de l'amour, en diminuant les ombres de la
pénurie et de l'ignorance.
Il est possible que nos enfants d'aujourd'hui soient nos grands-parents d'hier.
Avec eux, nous avons pu prendre des engagements sérieux devant la loi.
C'est pourquoi nous devons nous soutenir mutuellement dans la fraternité, en
sachant que, très probablement, ils seront eux-mêmes nos instructeurs et nos plus proches
parents de demain.

16
CHANT D'ENFANT
Leandro Gomes de Barros

À propos du monde des enfants


Quelqu'un me dit d'écrire :
Celui qui peut est celui qui commande
Car l’obéissance est un devoir.
J’aime beaucoup les petits
Mais je ne sais pas quoi faire.

Celui qui est né autrefois


Trouvait ceux qui le protégeaient,
Père et mère formaient un couple
Qui veillait nuit et jour ;
Et cette preuve d'amour
Tout enfant la connaissait.

Le nouveau-né est arrivé,


Il ressemblait au voyageur
Un parent du cœur
Il y a longtemps loin d’ici,
Toute la famille en fête
Est devenue plus importante

Des amis ont apporté des fleurs


De paix et de satisfaction,
L'enfant a entendu des prières
D'amour et de gratitude,
Se sachant reçu
À l'intérieur du cœur.

Sur les raisons de la naissance


Personne ne voulait savoir le pourquoi
L’enfant a été embrassé
Avec joie, vous pouvez le voir,
La petite mère dans la chambre
Qui allaitait le bébé.

Aujourd'hui, un petit
Est né triste et seul,
Il est remis à l'infirmière,
Il ne voit ni grand-père, ni grand-mère,
Il ne reçoit pas de lait maternel ;
Il est né en ne prenant que du lait en poudre.

17
Plus de fêtes, ni de prières...
Que ce soit un garçon ou une fille,
Qu'il ne soit pas arraché de son berceau,
Qu’il attende après la bouillie,
Au lieu de câlins et d'embrassades.
C'est du vaccin et encore du vaccin.

Maman va travailler,
L'enfant pleure et appelle,
Il a soif et faim d'amour,
Mais personne ne remarque son drame,
Après les mains de l'infirmière
Il va dans ceux de maman.

L'infirmière vit dans le système,


Le bébé veut parler,
Mais papa n'a pas le temps
Pour faire des câlins à la maison,
Maman rentre tard,
Elle a besoin de se reposer.

L'enfant a tout
Des jouets, des vêtements ornés,
Des fêtes d'anniversaire,
La télévision et l'argent de poche,
Mais des parents dont il est né
Il se sent déjà rejeté.

Puis commence le scandale


De la maison qui se décompose,
Rare est l'enfant qui arrive
De la vie supérieure,
C'est presque toujours un parent,
Qui demande l'hospitalité et de l'amour.

Se sentant déprécié,
L’esprit renaissant
Sans support qui le maintienne,
Devient rebelle et malade,
Froid, amer et colérique
Bien que fort et intelligent.

Aujourd'hui, à l'écoute des enseignants,


En parlant d'éducation,
Je ne sais pas quand un non est un oui,
Je ne sais même pas quand un oui est un non,

18
Je demande seulement aux parents d'observer
La loi de la réincarnation.

Organiser l'avenir
Pour le meilleur est un devoir,
Mais ici je dis la vérité
Que tout le monde devrait savoir :
Ce que vous faites à un enfant
Qui va arriver.

19
CORRRIGEONS-NOUS MAINTENANT
Emmanuel

Au milieu de la vie spirituelle, au-delà du chemin étroit de la chair, nous faisons


toujours le point sur nos acquisitions dans le monde.
En pareilles occasions, nous nous scandalisons invariablement devant nous-mêmes
et nous prions alors la Divine Providence de nous accorder la grâce de retourner dans une
matière plus dense, sans les avantages terrestres qui nous ont servi de perte.
C'est pourquoi nous renaissons dans le monde avec des inhibitions congénitales
particulières.
Voici un aveugle qui a demandé la médication de l'ombre pour soigner d'anciens
troubles de la vision.
Là, c'est un sourd qui a demandé le silence dans ses oreilles, comme une
bénédiction pour le réajustement de sa propre âme.
Plus loin, nous sommes confrontés au lépreux qui suppliait du Ciel de le vêtir des
blessures et des afflictions comme un remède purificateur de la personnalité qui s'était
détournée du vrai bien.
Plus loin, on trouve l'infirme de naissance, qui a accepté la mutilation naturelle pour
un service précieux d'autocorrection.
La maladie et l'amertume, les difficultés et les douleurs sont des moyens dont nous
nous servons pour la juste réparation de notre vie, en nous ou en dehors de nous.
Tenons compte de l'avertissement de l'Évangile, comme le Seigneur nous avertit : -
« Marchez pendant que vous avez la lumière ».
Alors que dans le monde le bonheur de rester dans le corps physique vous est
accordé, - temple de formation de nos ailes spirituelles pour la vie éternelle -, ne cherchez
pas de scandale, la distance de votre cercle individuel !
Scandalisons-nous lorsque notre conduite est contraire aux principes supérieurs que
nous embrassons.
Censurons nos pensées, nos paroles et nos actions, quand elles ne sont pas en
accord avec le Maître de la Croix, dont nous cherchons le modèle, et, ainsi, demain nous
n'aurons pas à nous lamenter sur de plus grandes fautes, en remportant la victoire sur
nous-mêmes, en paix avec notre propre conscience, en pleine Vie Impérissable qui nous
attend devant le Maître Seigneur.

20
COURTOISIE
Emmanuel

Toute science exige certainement des répétitions et une préparation.


C'est ainsi que l'art d'aimer son prochain demande un début adéquat.
Considérons la courtoisie comme l'initiation à l'amour pur.
Vous ne serez pas toujours poussé à de grands témoignages de sacrifice public,
mais où que vous soyez, à chaque instant, vous serez sollicités par la bonté.
Chez vous comme dehors, à tout moment, vous êtes naturellement appelé à la
compréhension, à l'affabilité et à la serviabilité.
Ne vous fiez pas aux attitudes qui vous blessent chez les autres, ni ne prononcez des
mots qui blesseraient votre cœur s'ils étaient articulés dans les bouches de ceux qui vous
entourent.
Souvenez-vous de vos propres besoins d'affection et ne refusez pas à votre
compagnon le stimulus de la phrase généreuse et du soutien fraternel.
Rappelez-vous combien de fois par jour vous vous faites créancier du pardon des
autres, au vu de vos frivolités mêmes qui rendent votre environnement lourd et difficile,
et excusez, aussi souvent que nécessaire, les petites offenses qui visitent votre route.
N'oubliez pas les exigences qui entourent vos démarches, vous obligeant à recevoir
des faveurs de toutes sortes, et, attentif à la collaboration que vous attendez des autres, ne
vous dérobez pas au plaisir d'aider.
Bannissez la cruauté de la pensée, afin que la calomnie n'empoisonne pas vos lèvres
et, des mains fermes, sur la charrue de la bonté, tendez vos bras dans l'infatigable
conjugaison du verbe servir.
La grande symphonie naît en quelques notes.
Le plus long voyage commence par un simple pas.
Mille fois vous ferez référence à l'amour, en soulignant son existence ou en
commentant sa divinité, cependant, pour qu'un jour nous puissions atteindre le sanctuaire
céleste et rayonner sa lumière, n'oublions pas qu'il faut soutenir parmi nous la culte
incessant de l'amitié et de la compréhension.

21
DÉTACHEMENT
Emmanuel

Il est facile de se séparer du superflu d'argent en faveur d'un voisin dans le besoin,
mais il est très difficile de projeter, au profit des autres, un sourire d'encouragement et
l'étreinte de la fraternité qui aide efficacement.
C'est facile de donner, selon notre volonté et notre façon de voir ou de ressentir,
mais il est toujours difficile d'aider un compagnon dans un cheminement humain, selon
les projets et les aspirations qu'il nous présente.
Il est facile de détacher son cœur des objets et des biens, dans l'enrichissement de
ceux qui sont sympathiques à nos caprices individuels, mais il est très difficile de céder à
ceux qui ne suivent pas nos opinions.
Il est facile de transmettre ce qui ne nous a coûté aucun effort, mais il est difficile
de diffuser ce que nous supposons être notre propre conquête.
Il est facile de se sacrifier pour le bien de nos amis et de notre famille, cependant, il
est toujours difficile de renoncer en faveur de ceux qui ne partagent pas les points de vue
de nos dévotions personnelles.
Il est facile de diffuser la parole qui enseigne, mais il est très difficile de développer
l'action qui exécute.
Sans aucun doute, un grand amour pour l'Humanité démontre l'apprenti de
l'Évangile qui distribue le pain et le médicament, le secours et l'enseignement, l'aumône
et l'assistance, dans les lignes matérielles de la vie ; cependant, jusqu'à ce que nous
apprenions à donner de notre sueur, de notre point de vue, de notre contribution
individuelle, de notre sang, de notre temps et de notre cœur, en faveur de tous, nous
n'entrerons pas vraiment dans le grand Temple de l'Humanité, où nous recevrons, édifiés
et heureux, le titre de compagnons et de disciples de Jésus.

22
DU CIEL À LA TERRE
Emmanuel

Aux Portes Célestes, des âmes de la Terre apparaissent chaque jour. Sublimés dans
l'altruisme et la douleur, elles ressemblent à des anges à naître que le fléau de l'arrière a
laissé sans nom...
Désormais, les croix de travail se détachent de leurs épaules, comme des ailes très
blanches, avec lesquelles ils aspirent aux vols suprêmes vers l'Éternité...
Enchantés, ils écoutent les constellations lointaines, demeures suspendues de la
Création qui leur suggèrent, enfin, le bonheur parfait, et ils écoutent avec extase la
musique des sphères, qui les invite à la lumière de l'ascension divine...
Pourtant, à la frontière du soleil, des cris d'expiation parviennent à leurs poitrines...
Ils viennent de la Terre obscure où la nuit règne. Ils traduisent le désespoir, l'agonie
et l'affliction...
Ils apportent des fléaux atroces, des notes de tempête et des sanglots poignants...
Ce sont les larmes et les angoisses de ceux qui ont fait dans l'abîme de la nostalgie,
entre la grille des ténèbres et le martyre de l'épreuve...
Ce sont des enfants qui souffrent, des amis qui pleurent, des compagnons dans
l'ombre et des amours enchaînés...
C'est alors que les rachetés, s'éveillent presque toujours au Christ Immortel et, au
lieu de s'élever jusqu'au rayonnement des étoiles, reviennent à la matière obscure, ils s'y
hâtent, en souffrant le pauvre berceau dans les plaies de l'amertume, en allumant de
nouveau le feu de la joie là où couve l'angoisse, en enseignant la bonté dans le silence et
la résignation, en montrant le chemin vers la splendeur de la Hauteur et en mourant à la
louange de la Sublime Bonté, en apprenant, avec le Christ, que la vertu d'amour est de
cesser tout haine et que la grâce du Ciel est de convertir l'enfer d'origine humaine en un
temple rédempteur de travail et d'espérance pour le Royaume de Dieu.

23
DRAME DU PERE
Frère X

La pensée angoissée de Paulo Silva nous est venue de loin... Avant notre
désincarnation, nous avions connu en lui un garçon tendre et amical.
Il nous attendait dans le quartier le matin pour nous serrer tendrement dans ses bras.
Maintenant, après tant de temps écoulé, ce devrait être un homme mûr.

Oui, quand on l'a revu, au seuil de la cinquantaine, nous avons été surpris de le
reconnaître avec des cheveux blancs, son corps dans un terrible abattement, ses yeux embués
de larmes, ses cris de folie...
Qu'est-ce qui avait bien pu se passer pour motiver ce drame ?
La réponse est venue d'un épais journal paternel, affectueusement tenu sur une table
voisine, dont quelques titres plus importants se détachaient et que nous alignons ici, à titre
d'étude :

18/11/1950 – Je suis père, comme je suis heureux !...


J'ai reçu mon fils aujourd'hui dans mes bras... Mon fils !... J'ai convenu avec ma femme,
qu'il porterait mon nom. Il s'appellera Paulo Junior.

20/02/1954 – Ma mère pense que Cecilia et moi, devrions avoir d'autres enfants. Je ne
veux pas. Je ne garderai que mon Paulinho, mon idole. Il aura tout ce que la vie ne m'a pas
donné...

05/03/1957 – Quelle joie de voir Paulinho à l'école ! Une intelligence !... J'ai acheté
aujourd'hui, en son nom, deux cents actions d'une société respectable, un investissement
précieux dans l'industrie.

18/11/1958 - L'anniversaire de mon fils. J'ai acheté pour lui un terrain de vingt mille
mètres carrés à Jacarepaguá. Un pays de grand avenir.

05/11/1960 – J'ai profité de la situation de deux amis qui avaient la corde au cou et j'ai
acheté pour mon fils deux maisons dans un super endroit à Tijuca. Une bonne affaire.

14/08/1960 – J'ai rêvé de mon père, mort il y a vingt ans. Chose étrange ! Il m'a
demandé de penser aux enfants abandonnés, aux enfants sans personne, aux petits sans
défense. Il a ajouté que je peux et dois aimer mon fils, mais sans oublier que nous sommes
tous des enfants de Dieu et que le monde est plein de personnes nécessiteuses qui implorent
de l'aide...
Je me suis réveillé effrayé.
Tout cela, cependant, n'a pas de sens. Les morts sont morts. Je dois m'occuper de mon
fils et rien d'autre.

15/04/1961 – Vive la chance !... Deux veuves en détresse m'ont vendu leur maison pour
une bouchée de pain. De vrais manoirs ! Actes rédigés au nom de Paulinho. Mon fils sera un
grand propriétaire.

17/06/1962 – Davantage de terres pour mon fils. Deux parcelles à Teresópolis.

24
19/07/1962 - J'ai acquis quatre cents actions, au nom de Paulinho, d'industries textiles à
l'intérieur du Minas Gerais.

20/01/1963 – Des religieuses d'un asile sont venues me demander de l'aide, en faveur
d'enfants orphelins. Je n'ai jamais rien donné et je ne donne pas. Mon fils ne sera pas lésé par
un détournement de fonds caritatifs.

22/02/1964 - Les spirites qui construisent un refuge pour enfants errants sont arrivés en
commission, implorant de l'aide. Je les ai trouvés marrants ! Ma réponse a été non, comme
d'habitude. Tout ce qui me tombe sous la main appartiendra à Paulinho.

18/11/1965 – Quinze ans. Gâteau et joyeux anniversaire à mon fils ! Cet après-midi, je
lui ai acheté une bonne ferme dans la campagne de Rio de Janeiro.

20/11/1965 – J'ai encore rêvé de mon père, me disant de ne pas oublier l'enseignement
évangélique qui indique dans la charité la force capable de couvrir nos fautes et de renouveler
notre destin. Je me souviens parfaitement de ses paroles disant qu'il faut aider ceux qui
souffrent sur Terre pour recevoir l'aide de ceux qui habitent au Ciel. Non-sens !... Je crois que
la conversation des spirites d'avant-hier, a eu sur moi une influence négative.

31/12/1965 – J'ai acheté deux autres maisons pour mon fils. Une affaire à laquelle je
n'avais pas compté.

03/04/1967 – Paulinho brille dans ses études secondaires. Quelle carrière va-t-il
poursuivre ? Avant tout, je veux qu'il soit un homme riche. Je ne crois pas à un pouvoir plus
grand que celui de l'argent.

04/06/1967 – J'ai acheté deux voitures pour mon fils, une pour la ville, une pour la
ferme. Les quatre voitures que nous avions en famille ne semblaient plus dignes de lui.

18/11/1967 – Un autre anniversaire de Paulinho. J'ai acheté quatre appartements à son


nom. Je veux que mon fils soit de plus en plus riche, toujours plus riche.

30/01/1968 - Selon les notes de mon comptable, la fortune de mon fils, d'après le
dernier bilan, dépasse déjà un milliard de vieux cruzeiros.

19/04/1968 – Mes oncles Arlindo et Antonio m'ont demandé de l'aide, se déclarant dans
la pénurie. J'ai refusé. J'ai mon fils à charge.

22/01/1970 – Mon Dieu !... Paulinho est hospitalisé dans un état grave !...
Ici se terminaient les notes. Le reste était le calvaire sous nos yeux.
Paulo Silva, qui concentrait une immense fortune sur son fils unique, et qui, pour cette
raison même, refusait de répondre à tout appel de bienfaisance ou de coopération fraternelle,
profondément déséquilibré, assista, à côté de nous, au départ de son fils mort, qui s'était
désincarné, dans sa jeunesse, victime d'une hépatite.

25
DANS LA FAMILLE
Emmanuel

La famille consanguine est le champ de lumière de l'âme, au sein duquel ne


triomphent que ceux qui se revêtent de patience, de renoncement et de bonne volonté.
De temps en temps, l'amour nous rassemble, au milieu du champ de la vie, en nous
régénérant dans les semailles du destin.
En général, il ne s'agit pas de rejoindre les compagnons qui sont déjà passés à la
sphère supérieure, dignes des victoires, mais plutôt de retrouver des amis moins estimés
d'autres époques, afin de restaurer le tissu de fraternité, indispensable à la chaleur de
notre âme, dans le cheminement vers les sommets de la vie.
Souvent, en tant que parents et enfants, conjoints ou proches, nous ne sommes que
des débiteurs qui rachètent d'anciens engagements.
Si vous êtes père, n'abandonnez pas vos enfants aux processus évolutifs de la nature
animale, comme s'ils étaient moins dignes d'attention que les légumes de votre maison.
L'enfant est une « parcelle de terre spirituelle » qui rendra invariablement ce qu'il
apprend, en fonction de la semence qu'il a reçue.
Si vous êtes un fils, ne méprisez pas vos parents, en les reléguant aux oubliettes et
en sous-estimant leur cœur, comme s'ils étaient en contradiction avec vos idéaux
d'élévation et de noblesse, car un jour vous aurez aussi besoin de la compréhension des
autres pour parfaire votre individualité dans la région actuellement moins raffinée et
moins fréquentée.
La personne au hasard de l'existence est le miroir de votre propre avenir sur Terre.
Apprenez à utiliser la bienveillance, à doses intensives, en l'ajustant à la
compréhension et à la vigilance pour que votre expérience familiale ne disparaisse pas
avec le temps, sans bénéfice pour le chemin à parcourir.
Celui qui n'aide pas quelques-uns n'est pas qualifié pour en aider beaucoup.
Celui qui ne tolère pas les petits tracas domestiques, en sachant se sacrifier avec
spontanéité et joie, au profit de son compagnon au travail ou à la maison, s'érigera en vain
de sauveur de personnes et de situations qu'il ne connaît pas lui-même.
Cultivez le travail constant, le silence opportun, la générosité saine et vous gagnerez
le respect des autres, sans lequel personne ne peut quitter le monde en paix avec lui-
même.
Si vous ne pratiquez pas la communion avec Jésus dans votre groupe familial ou
dans votre effort isolé, ne tardez pas à rechercher son voisinage, son inspiration et sa
ligne directrice.
Ne gaspillez pas le trésor que représente le temps en vous plaignant de manière
inutile ou destructive.
Essayez de comprendre et d'aider tout le monde à la maison, afin que tout le monde
à la maison vous comprenne et vous aide dans la lutte quotidienne, autant que possible.
Le foyer est le port d'où l'âme se retire vers la haute mer du monde, et quiconque ne
porte pas le lest de l'expérience dans son cœur n'échappera guère au naufrage partiel ou
total.
Cherchez la paix avec les autres ou seul.
Rappelez-vous que chaque jour est un jour pour commencer.

26
L'ÉMANCIPATION AU-DELÀ DE LA TOMBE
Emmanuel

Si vous aspirez à comprendre ce qu'est l'émancipation spirituelle pour ceux qui


attendent la mort, les mains à la charrue des obligations fidèlement remplies, écoutez vos
compagnons emprisonnés dans les épreuves suprêmes de l'arrière-garde.
Demandez aux aveugles qui passent leur vie à regarder en vain la couleur des
fleurs, comment ils se comporteraient, s'ils obtenaient soudain le don ineffable de la
vision, face à la lumière ;
Examinez les désirs les plus intimes des paralysés, qui reste longtemps enchaînés
à leur lit d'affliction, en souhaitant ramper ;
Réfléchissez au martyre des compagnons qui souffrent, à l'hôpital, du déséquilibre
passager de l'esprit, assoiffés d'un retour à leur propre domicile ;
Sondez l'agonie silencieuse des muets qui dépenseraient volontiers toutes leurs
forces pour prononcer quelques mots ;
Écoutez les sanglots des petits orphelins, qui implorent la chaleur du cœur
maternel ;
Méditez sur la torture constante de ceux qui ont été jetés hors de chez eux,
maltraités et malheureux, rêvant de retourner dans les bras qu'ils aiment le plus ;
Énumérez les tortures de ceux qui reposent dans des pénitenciers, prêts à tout
donner d'eux-mêmes, pour le pardon de leurs victimes, afin d'éteindre les flammes du
remords qui attisent leurs consciences ;
Évoquez les larmes des mères malheureuses qui aspirent à caresser leurs enfants
d'outre-tombe, et dont elles sont souvent séparées aux plus belles heures de leur
jeunesse ;
Observez le tourment de l'âme restée seule au monde, en cherchant à tâtons
désespérément devant le tableau noir sur lequel elle a vu disparaître les derniers signes
humains de l'autre âme, dont l'amour résume sa raison d'être ;
Imaginez les cauchemars inconnus de ceux qui se courbent vers la terre, en
endurant les difficultés extrêmes de la vieillesse corporelle, comme le voyageur dans la
nuit, qui demandent aux astres de la prière l'heure de l'âme...
Émancipation ! Tous ceux qui sont un jour enchaînés aux ténèbres de l'épreuve,
connaissent la grandeur de ce mot !
L'émancipation spirituelle est le message de la mort, cependant, pour que la mort
soit joie et clarté, liberté et retrouvailles, il faut avoir su accepter l'école de l'expérience
terrestre, apprendre à souffrir et à servir dans le vêtement physique, à s'imprégner de la
sueur dans un travail digne, afin de recevoir les clés de lumière de la maison éternelle,
dans la plénitude de la Vie Supérieure.

27
AUJOURD'HUI AVEC VOUS
Emmanuel

N'oubliez pas que les ombres que vous avez rapportées d'hier restent avec vous
aujourd'hui pour la régénération de votre propre destin.

Elles se manifestent à chaque pas, vous imposent les problèmes qui assaillent votre
marche, vous proposent amélioration et progrès, travail et perfectionnement.

Ce sont presque toujours : le berceau le moins heureux dans lequel vous êtes
ressuscité ; le corps malade qui vous sert de résidence ; le champ tourmenté d'une
consanguinité incompréhensible dans lequel vous éprouvez l'angoisse et la solitude ; le
poste mondain morne et triste, vous recommandant l'humilité ; l'affection refusée et
affaiblie par la désertion de ceux qui méritent votre affection et votre confiance ; le
conjoint difficile; le compagnon compliqué ; les enfants qui errent dans les labyrinthes de
l'ingratitude ; les amis qui s'enfuient ; le travail de sacrifice en désaccord avec vos
aspirations ; et surtout l'insatisfaction de votre âme, dénonçant les déséquilibres de votre
conscience.

Face à de tels signes, unissez-vous de courage et protégez-vous dans une patience


inlassable, en offrant le bien contre le mal afin que la lumière puisse vaincre les ténèbres
sur votre chemin, car si l'évolution demande des efforts, la rédemption exige le
renoncement si nous voulons regarder à nouveau le soleil de pensées tranquilles.

Rappelez-vous que la difficulté du présent est le rachat de nos erreurs du passé, en


demandant la compréhension et la bienveillance pour que la joie et la victoire puissent
venir nous récompenser plus tard.

28
HONOREZ PÈRE ET MÈRE
Emmanuel

Le commandement exprès de l'Ancienne Loi déclare :


- « Tu honoreras ton père et ta mère. »
Et Jésus, plus tard en complément des vérités célestes, a affirmé positivement :
- « Je ne suis pas venu pour détruire la Loi ».
Cependant, au cours de l'apostolat divin, le Seigneur en est venu à dire :
- « Celui qui ne renonce pas à son père et à sa mère n'est pas digne d'être mon
disciple. »
Au premier examen, une disharmonie apparente apparaît dans les textes de la leçon.
Il est important de souligner que Jésus ne cautionnerait aucune indifférence de notre
part à l'égard des bienfaiteurs terrestres qui nous offrent la bénédiction du sanctuaire
physique.
Le Maître nous a simplement exhortés à renoncer à la demande d'être flattés ou
même engagés par eux.
Il nous a mis en garde contre le narcissisme par lequel, dans le monde, nous
essayons trop souvent de faire de nos parents des satellites de nos points de vue.
Nous devrions plutôt renoncer à l'égoïsme de les garder comme esclaves de nos
caprices, dans la vie quotidienne, afin de rendre leur présence digne de la meilleure
dévotion affective, parfumée d’humilité pure et d'affection incessante.
À aucun moment un enfant, aussi généreux soit-il, ne peut rembourser la dette de
sacrifice et de tendresse à laquelle il s'est engagé envers ses parents.
La Terre n'a pas assez de ressources pour racheter les dettes du berceau auquel nous
retournons au nom du Créateur pour la régénération ou l'élévation de nos propres
destinées.
Souvenez-vous aussi du Maître Incomparable confiant la garde divine de ses jours à
l'apôtre fidèle, devant la croix, et ne vous croyez pas, au nom de l'Évangile, exonérés de
l'obligation d'honorer vos parents humains, à toutes les étapes et sur tous les chemins du
monde, car dans le dévouement inlassable des cœurs qui nous ouvrent sur Terre les portes
de la vie, palpite, en vérité, l'amour inconcevable de Dieu lui-même.

29
ENFANCE
Emmanuel

De nombreux psychologues modernes pensent que les enfants doivent être laissés à
leurs penchants spontanés et qu'il est du devoir des adultes d'écouter leur vocation afin de
les aider à exprimer leurs propres désirs.
Ils oublient cependant que le travail et la réflexion vibrent à la base de toute action
visant à l'amélioration de la nature.
Si le cultivateur attend de la plante un rendement intéressant, il est nécessaire de lui
fournir de l'engrais et des soins.
Si la statuaire conçoit la formation du chef-d'œuvre, elle ne se dispense pas de
l'amour dans le traitement de la pierre.
Si le potier aspire à mouler une idée dans le corps de l'argile, il doit la conditionner
d'une manière appropriée.
Si le constructeur attend de la sécurité et de la beauté dans le bâtiment qu'il
surveille, il ne peut déroger à la discipline, face au plan établi.
Toute œuvre révèle la physionomie spirituelle de celui qui l'exécute.
De la même manière, les poulains sont entraînés pour la course, les mules sont
entraînées pour la traction, les pigeons sont entraînés pour le courrier et les chiens sont
entraînés pour les tâches de sauvetage.
Comment pouvons-nous reléguer l'enfant au fossé de l'indifférence ?
Beaucoup de saints et de héros sortent du berceau humain, pour des tâches
sublimes, cependant, en plus grande proportion, respirent, dans le cadre de l'innocence
temporaire, des âmes communes qui aspirent à se libérer de l'ignorance et de la
délinquance.
L'instinct sauvage de l'enfance est un passeport pour le déséquilibre.
Un garçon désorienté ; - un scélérat en préparation.
Aujourd'hui, un enfant libre ; - demain, des problèmes laborieux.
Les petits enfants sont le reflet des grands.
Les enfants imitent leurs parents.
Les habitudes de la maturité créent la mode spirituelle de la jeunesse.
Éclairons nos enfants dans le livre du noble exemple.
Ne soyons pas froids au point de les maintenir dans la servitude, ni de les laisser se
jeter dans la mare du libertinage.
En effet, l'enfant est l'avenir.
Personne d'autre ne pourra récolter un avenir meilleur sans les fruits de l'éducation.

30
JÉSUS À LA MAISON
Emmanuel

La maison est le sanctuaire où la bonté de Dieu vous place. En son sein, dans les fils
de la consanguinité, vous recevez votre premier mandat de service chrétien.
C'est là que vous vous retrouvez face à face avec l'adversaire d'hier, devenu un
proche parent, et que vous rétablissez le contact d'affections chères que le temps n'a pas
effacées...
Le monde est la grande scène pour vos idéaux et vos convictions, mais la maison
est le miroir pour les témoignages de votre foi.
N'oubliez pas le besoin du Christ dans le cénacle d'amour où vous vous réfugiez.
Choisissez quelques minutes par semaine et rencontrez les liens domestiques qui
peuvent vous accompagner dans la culture de la leçon de Jésus.
Autant que possible, le même soir et à la même heure, formez votre propre cercle de
méditation et d'étude.
Après la prière par laquelle nous remercions le Seigneur pour le pain de notre âme,
ouvrez les pages de l'Évangile et lisez à haute voix certains de ses passages de vérité et de
consolation pour lesquels vous recevrez l'inspiration des Amis Spirituels qui vous
assistent.
Il n'est pas nécessaire de lire plus de dix minutes.
Ensuite, dans l'intimité d'une parole libre et sincère, tous les compagnons doivent
exposer leurs doutes, leurs craintes et leurs difficultés sentimentales.
À travers des conversations édifiantes, des émissaires de la Sphère Supérieure
distribueront des idées et des forces, au nom du Christ, afin que de nouveaux horizons
puissent illuminer l'esprit de chacun.
Vous apprendrez qu'une telle pratique mérite la visite de nos cœurs à l'Éternel
Bienfaiteur, qui prendra notre effort comme un chemin d'accès à Sa Lumière Divine, en
transformant le culte de la Bonne Nouvelle en une source de bénédictions, en dissolvant
dans notre champ de travail toutes les ombres de la discorde et de l'ignorance, du
déséquilibre et de l'irritation.
Vous vous dites un ami du Christ, vous prétendez être un disciple du Christ et vous
revendiquez à juste titre que le Christ est la voie rédemptrice de la Terre, mais n'oubliez
pas de lui ériger un siège constant à la table de votre propre maison, afin que la lumière
de l'Évangile devienne vie et joie dans votre cœur.

31
LIBERTÉ ET EXPIATION
Emmanuel

Ne perdez pas la liberté de marcher vers le domaine de la lumière, par l'esclavage


de vos propres devoirs, de crainte de tomber dans la captivité de l'ombre, par
l'intempérance de vos propres désirs.
Chaque jour nous créons le destin, car, à chaque heure de lutte, il est possible de
renouveler les causes auxquelles sont subordonnées les circonstances de notre marche.
Ne vous considérez pas piégé dans le mal de telle manière que vous ne puissiez pas
vous en libérer.
Imaginons un pénitencier gardant une vaste assemblée de détenus, qui ont tous vu
leur peine établie par les tribunaux humains.
Bien qu'également déterminés par la résolution de la justice, ils peuvent révéler,
dans le lieu où ils se trouvent, une procédure différente, atténuant la rigueur de la peine
qui leur a été infligée ou dilatant les fautes qui ont brisé leur esprit.
On y voit les rebelles qui nécessitent un traitement plus complexe et une vigilance
plus austère, les courageux et les attentifs qui s'équilibrent devant les impératifs de
l'ordre, et ceux qui, au-delà de leur propre discipline, cherchent à coopérer à l'harmonie
de la forteresse de régénération dans laquelle ils se rassemblent, soit en s'attachant au
travail, au-delà de ce que l'amendement stipule pour eux, en faisant preuve d'un
réajustement moral plus élevé, soit en assistant leurs compagnons de détention dans le
travail difficile qui leur est dû..
Comme nous pouvons le constater, même dans le cadre des obligations les plus
sévères, la personne peut améliorer ou aggraver sa propre situation, à travers les attitudes
les plus intimes dans lesquelles elle se caractérise.
Dans cette optique, même empêtrés dans les obstacles les plus durs, acceptons le
chemin de chaque jour dans le bien, car le bien est la loi de l'Univers, qui finira par nous
atteindre, l'esprit redevable de la grande libération.

32
LUMIÈRE ET BÉNÉDICTION
Emmanuel

Dans les jalons les plus simples de votre propre parcours, vous trouverez la charité
comme ingrédient irremplaçable dans tous les processus d'évolution.
La lumière de la vie dans tous les domaines de l'Univers est l'essence de la nature.
La bénédiction de Dieu partout, c'est un blason céleste invisible qui enrichit la
pauvreté humaine.
Sans la charité de la Terre qui se laisse blesser, personne ne recueillerait le salaire
du pain.
Sans la charité de la source qui supporte la sécheresse, le sol souffrirait d'une
désertification incessante.
Sans la charité du foyer, la civilisation serait impossible.
Sans la charité de l'école, le monde rugirait dans une barbarie perpétuelle.
Partout, nous voyons la vertu sublime briller dans le travail qui assure le progrès,
dans la science qui instruit, dans la solidarité qui garantit l'équilibre et dans la religion qui
façonne les chemins de la pensée.
Où que vous soyez et avec qui que vous soyez, entre amis et adversaires, entre
justes et injustes, laissez la charité surgir de votre être, comme un message permanent de
votre amour adressé à toutes les créatures.
Ne croyez pas que votre parole puisse aider sans elle, ni n'admettez que votre or
puisse soutenir quelqu'un sans le sceller dans la bénédiction de votre lumière.
Dieu, chaque jour qui, par Ses lois, allume le pivot solaire qui nous vivifie, est la
charité qui ne cesse jamais, et la charité que vous pouvez faire, en élevant et en
comprenant, en pardonnant et en transmettant aux autres, sera aujourd'hui et toujours
l'incontestable lumière qui, émanant de vous-même, tracera sans ombre votre ascension
au Ciel.

33
À L'ÉCOLE DU BIEN
Emmanuel

Aidons les autres comme nous souhaitons qu’on le fasse pour nous.
Levez-vous chaque jour, en cultivant la leçon divine.
Rappelez-vous à quel point la mauvaise humeur des personnes irritées vous fait
souffrir le matin et levez-vous du lit avec un sourire aux lèvres, en stimulant la joie de
ceux qui vous entourent.
Méditez sur la joie que vous recueillez dans le temple domestique chaque fois que
les membres de la famille bénissent votre présence avec les fleurs invisibles de l'amour et
étendez la bénédiction de la paix à ces cœurs que la Bonté Divine vous a confiés dans la
douce enceinte du foyer.
Pensez combien vous êtes réconforté par les excuses inconditionnelles de ceux qui
apprécient vos paroles et votre cohabitation, chaque fois que l'irréflexion affecte votre
bouche ou empoisonne votre geste, et pardonnez, avec un oubli total, les offenses qui
peuvent être commises à votre encontre dans le milieu où vous vous trouvez.
Réfléchissez à la consolation que la phrase amicale devient messagère dans le
cercle que vous servez et improvisez, autant que vous le pouvez, encouragements et
louanges dans le champ de lutte où se développent activités et aspirations.
N'oubliez pas l'impression de sécurité que la bienveillance anonyme vous insuffle
sur la voie publique et prolongez la pensée de tolérance et la lumière de la fraternité en
faveur de ceux qui marchent dans la rue.
Où que vous soyez et avec qui que vous soyez, souvenez-vous à quel point vous
aimez la compréhension des autres et essayez de comprendre sans restriction, en aidant
infiniment.
N'attendez pas des calamités publiques pour révéler la charité qui vous possède
dans le sentiment, ni l'assaut de la délinquance pour démontrer la capacité de pardon qui
jaillit de votre être.
La compréhension fait penser au fleuve qui coule et qui se forme goutte à goutte
pour s'exprimer dans une grandeur souveraine.
Et si aujourd'hui nous apprenons à pratiquer les petites actions de bonté comme si
elles étaient grandes et nobles, demain nous saurons pratiquer les grandes et nobles
actions de bien, comme si elles étaient toutes humbles et petites.

34
C'EST INUTILE DE SE QUERELLER
Cornélio Pires

Frères, ne nous haïssons jamais. Je vais vous raconter une petite histoire pour vous
dire que, par le principe de la réincarnation, la bonté de Dieu nous pousse constamment à
l'observation de la vraie fraternité, selon la Loi d'Amour.

Nhô Juca a tué João de Nhá Rozenda


Avec deux coups de feu à Sítio da Marmota.
João était amoureux de Quinota,
La jolie fille de la ferme.

L'accusé s'est enfui, mais, pris au piège dans une grotte,


Il s’est rendu au jury et a été relâché, libre...
En cela, la fille a épousé Zé Merenda,
Propriétaire de beaucoup de terres, d'argent et de billets.

L’événement fit scandale, Dieu soit loué !...


João naquit de Quinota...
Et, réincarné, il portait une marque sur sa poitrine
Et une autre à l'arrière de sa tête,

Aujourd'hui c'est un garçon vivant


Qui ne s’enrage pas,
Et, dans la main de son grand-père, de maison en maison,
C'est le petit-fils le plus adorable de Nhô Juca.

35
PAGE AUX PARENTS
Emmanuel

Quelle que soit l'ampleur des engagements qui vous lient à des obligations
prolongées, dans le domaine des affaires ou de la vie sociale, vous consacrerez l'attention
nécessaire à votre famille.
Vous vous souviendrez que le foyer n'est que le refuge que l'architecte a prévu pour
vous, en basant les études et les calculs sur les ressources du sol.
Vous y trouverez le temple des cœurs dans lequel les Lois de Dieu placent
provisoirement votre Esprit, afin que vous appreniez les sciences de l'âme dans
l'intervalle domestique.
« Tu honoreras ton père et ta mère... » proclame l'Écriture et il en découle que nous
devons aussi honorer nos enfants.
Même si, une fois adultes, ils ne peuvent pas nous comprendre, rien ne nous
empêche de les comprendre et de les aider autant que nous le pouvons, sans avoir besoin,
pour cela, de restreindre les projets supérieurs de service qui ont nourri nos cœurs.
En reconnaissant la dette irrémédiable envers vos parents, ces bienfaiteurs qui vous
ont donné le bonheur du berceau dans le monde, vous donnerez à vos enfants, à la
lumière de l'exemple du devoir accompli, la juste occasion de l'échange des impressions
et des expériences.
Si vous n'êtes toujours pas en mesure de leur offrir le service de l'Évangile au foyer,
en apaisant leurs questions et leurs inquiétudes, avec les enseignements du Christ,
n'oubliez pas la rencontre familiale systématique, au moins une fois par semaine, afin de
répondre aux besoins de l’âme.
Arrêtez-vous et enregistrez les demandes de vos enfants, louez leurs projets
édifiants et encouragez-les à faire le bien.
N'abandonnez pas vos enfants à la vague dangereuse des passions débridées, sous
prétexte de leur garantir personnalité et émancipation.
Aidez-les et renforcez-les spirituellement pour la vie d'aujourd'hui et de demain.
Surtout, ne remettez pas à plus tard le moment de leur parler et de les écouter, car
l'heure de la tempête des épreuves du voyage de la Terre, tôt ou tard, tombe à la source de
chacun, comme une épreuve de résistance morale, dans l'œuvre d'amélioration, de
sauvetage et d'amélioration que nous nous sommes engagés.
Persévérez dans l'avertissement et dans l'instruction, dans l'affection et dans
l'avertissement, tant que l'occasion vous est favorable, parce qu'il est très difficile de
s'écouter à l'occasion d'un tumulte ou d'une tempête, et aussi parce qu'enseigner
l'équilibre, quand le déséquilibre s'est déjà installé, signifie, la plupart du temps, travailler
hors du temps ou aider trop tard.

36
SI VOUS MANQUEZ
André Luiz

Si vous manquez d'une certaine utilité, demandez le soutien des autres, en


cherchant à être utile.
Personne n'a besoin de voler.
Si vous manquez de santé, protégez les énergies qui vous restent.
Le costume reprisé est une aubaine pour celui qui pourrait être nu.
Si vous manquez d'affection, recherchez avec noblesse la sympathie d'autrui.
Il y a des milliers de personnes qui pensent au suicide parce qu'elles n'ont pas
l'estime de quelqu'un.
Si vous manquez de tranquillité, essayez de la trouver en vous.
Celui qui le veut, entre dans le feu.
Si vous manquez de force, reposez-vous et recommencez.
Il est très difficile d'établir le point d'interaction entre la fatigue et la paresse.
Si vous manquez d'instruction, donnez-vous plus de temps pour étudier.
La Terre est inondée de livres.
Si vous manquez de travail, n'attendez pas.
Il y a une houe disponible partout.
Si vous n'avez pas l'approbation des autres dans l'effort sincère de vous servir et
de vous améliorer, continuez à faire de votre mieux.
Ceux qui pardonnent nos imperfections et nous bénissent dans nos difficultés nous
sont supérieurs, mais ceux qui nous critiquent ou nous compliquent sont aussi nécessiteux
que nous.

37
VOTRE ENFANT
Emmanuel

Regardez la tendre fleur qui s'épanouit dans le jardin de votre maison...


Esprit extatique, vous vous exclamez devant le fragile hôte qui demande refuge à
votre cœur :
Mon enfant ! Mon enfant !
Et vous ressentez le doux mystère de l'amour qui renouvelle votre force de travail,
en enrichissant votre âme de saintes stimulations.
De cette petite créature légère et douce qui ne parle pas encore, vous recueillez des
poèmes inarticulés d'espoir et de tendresse...
De cet ange à naître qui ne marche pas encore, vous recevez des suggestions
silencieuses de courage pour marcher sans crainte, dans la lutte dans laquelle vous vous
reconvertissez pour la Vie Supérieure...
D'inaccessibles bénédictions du ciel couronnent votre front, et vous apprenez à
porter héroïquement le calice de fiel que le monde vous présente et à cultiver l'humilité
qui vous rend plus humain et meilleur face à votre prochain...
Mais n'oubliez pas que c'est au son de cette musique rénovatrice que votre enfant
sera votre portrait le matin et que vous lui imprimerez vos propres idéaux et vos propres
impulsions, en façonnant sa nouvelle façon d'être.
Sans aucun doute, ce n'est pas un étranger chez vous, ni un étranger à votre
affection...
C'est quelqu'un qui arrive de loin, comme vous-même.
Quelqu'un qui a partagé vos expériences passées avec vous et qui se lie à votre
chemin par les liens lumineux de l'amour ou par les dures chaînes de l'aversion.
Recevez-le donc avec douceur et gratitude, mais n'oubliez pas le devoir de l'armer
de l'élévation spirituelle nécessaire pour le combat qui, demain, il devra mener...
Aidez-le, équilibrez-le avec un travail digne et des études édifiantes.
Aimez-le et éduquez-le, en lui offrant le meilleur de votre âme, car, lorsque vos
obligations à la maison seront remplies, même si votre enfant ne peut pas comprendre la
noblesse du sacrifice et l'excellence de l'abnégation, vous recevrez du Seigneur Éternel,
Notre Père Céleste, la bénédiction de la joie et de la paix, puisque, devant Lui, nous
sommes tous aussi des enfants et des pupilles.

38
VOTRE FILS AVEC VOUS
Emmanuel

La maison est l'atelier.


Les parents sont des artisans.
L'enfant est l’oeuvre.

La maison est le bureau de polissage.


Les parents sont des tailleurs.
L'enfant est un brillant potentiel.

La maison est la terre.


Les parents sont des cultivateurs.
L'enfant est le fruit.

La maison est l'école.


Les parents sont des éducateurs.
L'enfant est le livre blanc.

Rappelez-vous que votre petit fils réclame, avec vous, la rosée de l'amour, l'émeri
du travail, les talents de l'étude et la force de votre propre ascension spirituelle, afin qu'il
puisse s'occuper, à l'avenir, des tâches bénies que la Bonté Éternelle lui indique.
N'oubliez pas votre propre abnégation, en accomplissant les engagements que vous
assumez dans le sanctuaire domestique, en plaçant les fleurs humaines que Dieu vous
confie, dans les enseignements du Christ, puisqu'en les conduisant par votre propre
exemple au souffle du Divin Jardinier, vous offrirez ensuite au Seigneur Suprême le fruit
exquis de votre plus haute espérance, dans la plénitude de la joie et de la victoire, pour
avoir honoré, dans la beauté du foyer, la bénédiction de la création qui incarne le plus
grand prix de la vie.

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HISTOIRE DE MARIAGE
Casimiro Cunha
Ne vous enfuyez pas de chez vous devant l'épreuve,
Ne vous affligez pas en vain,
Le mariage est une lumière sublime
Dans la loi de la réincarnation.

Antonio de Castro
Un mariage sans amour
Avec beaucoup d'ornement sur la route
Est comparable à la nuit
Qui n'a pas vu l'aube.

Jose Nava
Qui dans l'affection fait la comédie,
En se mariant, au gré de ses envies,
Trouvera sans appel
Un drame conjugal.

Vivita Cartier
Le divorce ? La séparation ?
La distance de l'engagement ?
La jalousie ? La méfiance ?
Celui qui aime ne les connaît pas.

Targélia Barreto
Un couple respectant ses vœux
Sans les jeter à la voirie,
Construit le chemin clair
De l'amour qui mène au Ciel.

Lobo da Costa
Le mariage est une plante
Qui quelle que soit la quantité de lumière recueillie
Ne s'épanouit pas, ni ne produit
Sans les ressorts de l'amitié.

Marcelo Gama
La maison qui n'a rien souffert
Et qui ne vit que de fêtes
Me rappelle une noix fermée
Dont personne ne sait si elle est bonne.

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Delphine Bénigna
Un rappel pour les hommes
En tant que pauvres mortels
Si celui qui se marie souffre beaucoup
Celui qui ne se marie pas souffre davantage.

Azevedo Cruz
Les règles du mariage
Dans une règle, il est dit :
Celui qui ne pardonne pas à ceux qu'il aime
Ne peut pas être heureux.

Livio Barreto
La personne que nous aimons
Unie aux autres ou non,
Ne quitte pas notre pensée
Ni ne quitte même pas notre cœur.

José Albano
Le mariage vient de Dieu
Et c'est toujours un tel ajustement :
Une passion qui se termine
Dans une amitié sans fin.

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DEMANDE MATERNELLE
Meimei

Mes enfants
Ne me demandez pas ce que je désire le plus.
J'apprécie les fleurs et les précieux souvenirs, cependant, si je peux demander
quelque chose, je vous prie d'être droit et bon.
J'entends, désolée, les mots de la lassitude et de la désillusion ! Vous parlez d'ennui
et d'angoisse, de découragement et d'inconfort comme si le travail ne nous favorisait
plus !
Ah ! mes enfants, Dieu vous a placés dans mon affection, comme il nourrit les
fleurs dans l'herbe, mais je me demande si j'ai manqué au dévouement avec lequel je vous
ai reçus.
Pardonnez-moi si je ne vous ai pas donné assez de tendresse pour que vous puissiez
vous développer pour la joie du monde que nous avons le devoir de servir ...
Je suppose parfois qu'en vous embrassant, comme étant les meilleures créatures de
la terre, je ne vous ai peut-être pas fait remarquer que les enfants des autres mères sont
aussi les gardiens de la Divine Providence !
Pardonnez-moi si je n'ai pas incliné vos sentiments vers le devoir et la fraternité,
mais croyez-moi que des larmes ont sillonné mon visage et que des afflictions ont blanchi
mes cheveux à force de penser à la bonne manière de vous rendre heureux !
Pardonnez-moi si je n'ai pas pu arracher mon âme de mon corps pour vous donner
du courage et de la patience !
Mais s'il est vrai que je suis faible, nous avons le Ciel pour nous.
Vous voulez que j'aie ma journée… Oui, enfants de mon cœur, je vous attends, à
bras ouverts, pour que nous priions ensemble, en demandant à Dieu de nous rassembler
dans son Amour Infini, pour que la Fête des Mères, partout, soit le Jour de la
Bénédiction.

La langue révèle le contenu du cœur.

Emmanuel

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