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Cours de Physique Nucléaire S5 Pr. A.

Choukri

Faculté des Scieces-Kénitra

Cours de Physique Nucléaire

S5

Polycopiés du Cours de Physique Nucléaire

S5

2020 / 2021

Pr. Abdelmajid CHOUKRI

Pr. El Mahjoub CHAKIR


Cours de Physique Nucléaire S5 Pr. A. Choukri

Cours de Physique Nucléaire

S5

Plan du cours :

Chapitre 1 : Notions sur la relativité restreinte

Chapitre 2 : Généralités sur les éléments de structure nucléaire et quelques définitions de


base

Chapitre 3 : Masse, Energie de liaison dans le noyau et Stabilité nucléaire

Chapitre 4 : Instabilité des noyaux et transformations radioactives

Chapitre 5 : Notions sur les réactions nucléaires et activation neutronique

Chapitre 6 : Interaction des rayonnements avec la matière


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Chapitre 1 : Notions sur la relativité restreinte

La relativité restreinte est la théorie élaborée par Albert Einstein en 1905 en vue de
tirer toutes les conséquences physiques de la relativité galiléenne et du principe selon lequel
la vitesse de la lumière dans le vide a la même valeur dans tous les référentiels
galiléens (ou inertiels).
La théorie de la relativité restreinte a établi de nouvelles formules permettant de passer
d'un référentiel galiléen à un autre. Les équations correspondantes conduisent à des prévisions
de phénomènes qui heurtent le sens commun (mais aucune de ces prévisions n'a été infirmée
par l'expérience), un des plus surprenants étant le ralentissement des horloges en mouvement,
qui a permis de concevoir l'expérience de pensée souvent appelée paradoxe des jumeaux.
La relativité restreinte a eu également un impact en philosophie en éliminant toute possibilité
d'existence d'un temps et de durées absolus dans l'ensemble de l'univers (Newton). À la suite
d'Henri Poincaré, elle a forcé les philosophes à se poser différemment la question du temps et
de l'espace.

1) Les postulats d'Einstein (1905)


La théorie d'Einstein est centrée sur le principe de relativité qui concerne l'observation et la
mesure des phénomènes en fonction du référentiel depuis lequel l'observateur (ou l'appareil de
mesure) effectue les mesures sur l'expérience.
La relativité restreinte ne considère que le cas où l'observateur est dans un référentiel inertiel,
les autres référentiels sont l'objet d'étude de la relativité générale. Rappelons qu'un référentiel
est dit inertiel si tout objet isolé de ce référentiel (sur lequel ne s’exerce aucune force ou sur
lequel la résultante des forces est nulle) est soit immobile, soit en mouvement de translation
rectiligne uniforme. Par exemple : une fusée dans l'espace loin de toute masse constitue un
référentiel inertiel si aucun moteur n'est allumé.
Les deux postulats de la relativité restreinte sont les suivants :

1. Les lois de la physique ont la même forme dans tous les référentiels galiléens
2. La vitesse de la lumière dans le vide a la même valeur dans tous les référentiels
galiléens

2) Synchronisation des horloges[


La synchronisation des horloges immobiles au sein d'un même référentiel inertiel
permet de dater les événements qui y sont observés et de définir une simultanéité pour ce
référentiel, alors que les informations ne parviennent à l'observateur que de manière retardée
car elles voyagent au maximum à la vitesse de la lumière.
Mais deux horloges en mouvement l'une par rapport à l'autre ne peuvent pas être
synchronisées, la simultanéité ne pouvant être la même pour deux référentiels inertiels en
mouvement l'un par rapport à l'autre.
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3) Les transformations de Lorentz


On considère deux référentiels R’ et R, le premier référentiel R’ étant animé de la
vitesse V par rapport au référentiel R. Pour simplifier le calcul on travaille d'abord dans le
cadre de transformations dites « spéciales », caractérisées par le fait que les systèmes d'axes x,
y, z et x′, y′, z′ sont parallèles, que les axes O′x′ et Ox sont communs et parallèles à la
vitesse V, et en supposant que quand les origines spatiales des deux référentiels étaient
confondues, les horloges (fixes dans les référentiels respectifs, en O et O′) indiquaient toutes
deux t = 0 et t′ = 0 (initialisation des horloges). Cette restriction ne nuit nullement à la
généralité des résultats. On écrira ci-dessous les formules relatives à une vitesse pointant dans
une direction quelconque.
Systèmes d'axes parallèles pour faciliter le travail

Les hypothèses d'Einstein conduisent aux transformations dites « de Lorentz ».


Les formules de Lorentz permettent d'exprimer les coordonnées (x, y, z, t) d'un événement
donné dans le référentiel « fixe » (disons la Terre) en fonction des coordonnées (x′, y′, z′, t′) du
même événement dans le référentiel « mobile » (disons une fusée). Elles s'écrivent :

Les transformations de Lorentz mènent à une vision révolutionnaire de la physique et font


apparaître des phénomènes qui heurtent le sens commun.
Dans les exemples qui suivent nous allons être amenés à considérer deux événements
successifs. On réécrira donc les formules précédentes en remplaçant les x et les t par des Δx et
des Δt représentant l'écart spatial ou temporel entre le premier événement et le second.
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Relativité de la simultanéité

La relativité limite la notion de simultanéité aux événements vus à partir d'un seul
référentiel galiléen : si deux événements sont simultanés dans R, en deux points différents
de R, alors, en général, ils ne sont plus simultanés dans un autre référentiel R’ en mouvement
par rapport à R.

Dilatation des durées

L'intervalle de temps séparant deux événements dans un référentiel est mesuré par une
quantité différente dans un autre référentiel si celui-ci est en mouvement par rapport au
premier. Ainsi, une horloge en mouvement dans un référentiel semblera ralentie par rapport à
une horloge identique mais immobile dans ce référentiel.

Une vérification expérimentale a été menée en 1960 par les physiciens Robert
Pound et Glen Rebka en accélérant des atomes, d'un cristal radioactif vibrant autour de leur
position d'équilibre, par augmentation de la chaleur, ce qui a donné une mesure plus petite de
la fréquence des rayons gamma émis (c'est-à-dire une dilatation de leur période), les mesures
étant en accord avec les prévisions avec 10 % de marge d'erreur.
Un paradoxe semble alors apparaitre : comment peut-il se faire que les horloges
de R ralentissent quand elles sont vues depuis R’, et que, par symétrie, les horloges
de R’ ralentissent quand elles sont vues depuis R ? Ceci ne pose pas de problème : chaque
référentiel voit l'autre fonctionner au ralenti, et, s'il y a une mise à zéro commune des horloges
des deux référentiels, chacun voit ce qui vient du passé de l'autre par rapport au temps écoulé
sur sa propre horloge immobile. Le cas où entre deux horloges il y a une rencontre puis un
éloignement et ensuite une nouvelle rencontre, permettant de comparer à proximité le temps
écoulé entre les deux rencontres chez l'une et l'autre, est l'objet du paradoxe des jumeaux.
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Si l'installation avec deux miroirs A et B est vue immobile, la distance parcourue par la
lumière est 2*L. Si l'installation est vue en mouvement, la distance parcourue est 2*D,
supérieure à 2*L, mais à la même vitesse par la lumière. Donc, le phénomène prend plus de
temps quand il est vu en mouvement.

Contraction des longueurs

Supposons qu'une barre de longueur L soit immobile dans le référentiel R’, orientée
dans la direction de la vitesse relative entre les référentiels R’ et R et qu'elle soit mesurée, au
passage, à l'aide d'une règle immobile dans le référentiel R. Cette mesure donnera un résultat
plus petit que L : dans le référentiel R’, la barre est en mouvement et est mesurée plus courte
que sa longueur propre.
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Le quadrivecteur énergie-impulsion

Équivalence de l'énergie et de la masse au repos


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Chapitre 2 : Généralités sur les éléments de structure nucléaire et quelques


définitions de base
1) Historique

L’évolution de la pensée scientifique a connu 3 étapes :

- Etape 1 (philosophique): les philosophes grecs anciens comme Thalès, Anaxi


mandre, Héraclite et Anexagore se sont posés le problème de la continuité ou de la
discontinuité de la matière et de la nature

- Etape 2 (scientifique expérimentale), la notion d’atome pénètre systématiquement


dans la recherche scientifique. La théorie atomique a été élaborée entre 1789 et
1815 en particulier :

1811 : Avogadro : distinction entre atome et molécule

1815: Proust : notion de nombre de masse

- Etape 3 : étape subatomique, fin du XIX siècle)

1868: Mendeliev : Classification des éléments chimiques

1895 : Rontgen : Découverte des rayons X

1896 : Becquerel découvre la radioactivité de l’uranium

1897 : J.J. Thomson découvre l’électron. L’e- constituant de l’atome, ce qui montre
l’existence d’une charge positive dans l’atome neutre qui doit rester neutre

1903 : H.A. Wilson : mesure de la masse de l’e- (me- = 10-27 g) et Rutherford identifie la
particule alpha ( α = 24 He )

1904 : Barkla : Diffusion des rayons X

1911: Rutherford découvre le noyau atomique grâce à l’interprétation de la diffusion des


particules α ce qui a permis de déterminer le diamètre du noyau autour de 10-12 à 10-13 cm et
le diamètre de l’atome autour de 10-8 cm.

1919 : Rutherford identifie des protons grâce à la réaction nucléaire

1932 : Chadwick découvre le neutron. Il démontra que si le rayonnement était dû à des γ, dont
la masse est nulle, leur énergie devait être d’autant plus élevée que les noyaux de la cible
étaient lourds, ce qui n’avait aucun sens. En supposant par contre que le rayonnement était dû
à des particules de masse voisine de celle du proton, ces particules avaient une énergie
constante de l’ordre de 5 MeV quelle que soit leur cible. La réaction de Bothe était en réalité
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Chadwick avait enfin fini par découvrir « son » neutron. Dès le 17 février 1934, il annonça
dans la revue Nature la « Possible existence d’un neutron », confirmant en mai ce résultat par
des expériences plus complètes ; Ce qui marqua le début des différents développements dans
le domaine du nucléaire.
Les grandes étapes du développement de la physique nucléaire sont :
- Entre 1900 et 1930 : Découverte de la radioactivité, construction de quelques
détecteurs nucléaires et premières transmutations nucléaires
- Entre 1930 et 1960 : Après la découverte du neutron (1932), Fission, Energie
Nucléaire, Développement des premiers réacteurs nucléaires, Application des
radio-isotopes, construction des accélérateurs et découverte des particules
élémentaires ;
- De 1960 à nos jours : Production d’énergie nucléaire, réacteurs de puissance, étude
des particules élémentaires, Réactions avec les ions lourds et fusion nucléaire.

2) Principaux domaines d’application de nucléaire


La physique nucléaire a contribué au développement de la science dans différents domaines :
En sciences fondamentales :
- Structure nucléaire
- Forces nucléaires (qui assurent la cohésion du noyau)
- Réactions nucléaires et leurs mécanismes
- Mise en évidence des particules élémentaires (mésons, pions, muons, ….)
En sciences appliquées :
- Energie nucléaire, production de l’électricité par des centrales nucléaires et
production de bombes nucléaires
- Applications en médecine (Dignostic et radiothétapie)
- Applications en Industrie
- Applications dans le domaine agricole (Stérilisation des produits alimentaires)
- Analyse et dosage des éléments avec une grande précision ( en ppm)
- Applications dans le domaine des sciences de la Terre et de l’archéologie (datation
des évènements dans le passé).
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3) Qu’est-ce que c’est la matière ?


La matière désigne l’ensemble des composants et objets, naturels ou synthétiques, qui
compose notre environnement. Elle est, au sens classique du terme, caractérisée par une
masse et un volume.

La matière est constituée d’atomes ou de molécules (assemblage d’atomes). Les atomes sont
entre cent mille et un million de fois plus petits que le diamètre d’un cheveu (10-10m) et
constituent les briques élémentaires qui permettent de différencier un élément chimique d’un
autre. Au total, il existe actuellement 118 éléments regroupés dans un tableau périodique des
éléments, aussi appelé tableau de Mendeleïev.

Un atome est composé d’un noyau, situé en son centre, et d’un nuage d’électrons en
mouvement autour. Il est essentiellement composé de vide. En effet, si le noyau était une balle
de tennis, le nuage électronique s’étendrait à environ 6 kilomètres de la balle ; ce qui montre
que la matière est constituée essentiellement du vide.

Le noyau d'un atome est composé de protons et de neutrons qui tiennent ensemble grâce à la
force nucléaire forte. Protons et neutrons sont eux-mêmes composés de grains de matière
encore plus petits, les quarks. Ces derniers sont maintenus ensemble grâce à des échanges
continus de gluons, des particules élémentaires qui appartiennent à la famille des bosons.

Les électrons sont des particules qui circulent autour du noyau. La cohésion de l’atome est
assurée par la force électromagnétique. Celle-ci lie ensemble les électrons chargés
négativement avec les protons chargés positivement. Cette attraction électromagnétique est le
résultat d’un échange continu de photons, aussi appelés particules de lumière.

La force électromagnétique est présente partout autour de nous : lumière, électricité,


magnétisme… Au quotidien, cette force électromagnétique empêche par exemple un verre
posé sur une table de passer au travers de la table : les électrons de la table et du verre, étant
de même charge électrique (négative) se repoussent.

Dans un atome qui est neutre, il y a autant d’électrons que de protons. Les propriétés
chimiques d’un élément sont déterminées par le nombre d’électrons de l’atome, donc par le
nombre de protons du noyau. La chimie est la science qui s’intéresse à la composition et à la
transformation de la matière.
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4) Nomenclature :

Un nucléide est un système de nucléons càd un noyau. On le note ZA X avec X : symbole


chimique de l’élément ; Z : nombre de protons ou numéro atomique et A : nombre de masse.
Le nombre de neutrons N = A – Z.
La principale différence entre le proton et le neutron réside en ce que le proton est une
particule chargée dont la charge est égale à e = 1,60210-19 C. C'est la charge élémentaire
numériquement égale à la charge de l'électron. Le neutron est électriquement neutre. Le
proton et le neutron ont des spins égaux au spin de l'électron, i.e. à 1/2 (en unités hbar); les
deux particules sont des fermions et sont donc régies par la statistique de Fermi-Dirac. La
masse du proton est peu différente de celle du neutron:

mp = 1836,15 me , mn = 1838,68 me, où me est la masse de l'électron: me = 9,109510-28 g.

Noyaux pair-pair : les noyaux dont Z et N sont pairs donc A pair

Noyaux impair-impair : Les nucléides dont Z et N sont impairs donc A impair

Noyaux pair-impair ou impair-pair : les nucléides dont Z ou N est impair et l’autre est pair ce
qui donne un A impair.

La carte des nucléides organise leur répartition le long de l'axe X (abscisse) suivant leur
nombre de neutrons et le long de l'axe Y (ordonnée) suivant leur nombre de protons. Les axes
sont parfois inversés. Extension du tableau périodique des éléments qui permet seulement de
décrire les propriétés chimiques des éléments, cette représentation donne accès à tous les
isotopes d'un même élément qui diffèrent par leur nombre de neutrons et donc par leurs
caractéristiques radioactives.

 Les isotopes sont des nucléides avec le même nombre de protons (Z) mais un nombre
de neutrons (N) différent. Ils ont donc le même numéro atomique (Z) et appartiennent
tous au même élément chimique. Les isotopes sont donc voisins sur une même rangée
horizontale de la carte des nucléides. Exemples d'isotopes : carbone 12, carbone
13, carbone 14.
 Les isotones sont des nucléides avec le même nombre de neutrons (N) mais un
nombre de protons (Z) différent. Les isotones sont donc voisins dans une même colonne
verticale de la carte des nucléides. Exemple d'isotones : carbone 14, azote 15, oxygène 16.
 Les isobares sont des nucléides avec le même nombre de nucléons (Z + N, ou nombre
de masse) mais un nombre de protons (Z) et de neutrons (N) différents. Les isobares sont
voisins en diagonale d'en bas à droite vers en haut à gauche. Exemples d'isobares :
carbone 14, azote 14, oxygène 14.
 La vallée de stabilité est une région de la carte des nucléides qui contient la plupart des
isotopes stables.

Des isomères sont des états énergétiques différents d’un même noyau. On parle aussi
volontiers d’états excités, par analogie avec l’atome. On devrait dire en principe « isomères
nucléaires », tant le mot isomère est familier en chimie dans une autre acception, mais on
s’épargnera cette précaution tant qu’il n’y a pas d’ambiguïté sur le mot.
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Au fur et à mesure qu’on s’élève dans la carte des isotopes, la règle de symétrie se voit
peu à peu mise en défaut au profit des neutrons. Plus le noyau est lourd et plus il présente un
excès de neutrons rapport aux protons. Le déséquilibre devient même très important pour les
noyaux très lourds.
En résumé, l’ensemble des isotopes se retrouveront dans une région qui pour les noyaux
légers suivra la diagonale principale à 45°, pour laquelle Z=N, mais qui petit à petit décollera
de cette droite et s’inclinera progressivement vers l’axe N.

Sur la carte des nucléides « diagramme N-Z »), différentes couleurs sont associées aux
différents types de radioactivité :

 Bleu pour la radioactivité .


Rappelons que la radioactivité concerne les noyaux trop riches en neutrons, donc
placés au-dessous da la vallée de stabilité dans le diagramme N-Z.
 Rouge pour la radioactivité et la Capture Electronique.
Ces deux types de radioactivité concernent les noyaux trop riches en protons, ou
autrement dit trop pauvres en neutrons, donc placés au-dessus da la vallée de stabilité.
 Jaune pour la radioactivité .
Rappelons que la radioactivité alpha concerne essentiellement des noyaux lourds
(partie en haut à droite du diagramme N-Z).
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 Noir pour les noyaux stables

Sur la carte des nucléides, d'autres types de radioactivités extrêmement rares sont également
mentionnés
.

5) Noyaux miroirs

La faible différence entre les masses et l'égalité des spins du proton et du neutron témoignent
que malgré la différence liée à la présence de la charge électrique chez le proton et la
différence entre les moments magnétiques de ces particules, celles-ci sont semblables par
ailleurs. Cette similitude, qui joue un rôle fondamental en physique nucléaire, se manifeste
d'une façon particulièrement nette dans les propriétés de noyaux miroirs. Ce sont deux
noyaux ayant le même nombre de masse A, l'un dérivant de l'autre en remplaçant tous les
neutrons par des protons et tous les protons par des neutrons. Un exemple d'une telle paire est
le neutron et le proton eux-mêmes. On peut en donner d'autres exemples:
3
1 H et 23 He , 47 Be et 37 Li , 115 B et 116 Li , 136C et 137 N , 157 N et 15
8 O , 178 O et 17
9 F

(Le plus lourd de chacune de ces paires est radioactif). L'expérience montre que les noyaux
miroirs possèdent, des énergies de liaison presque égales, des spectres des niveaux d'énergies
excités semblables, des spins égaux, etc. Tout cela témoigne de la similitude des forces
s'exerçant entre deux protons et deux neutrons.

6) Dimension des noyaux


En posant que le noyau a une forme sphérique, toutes les méthodes de détermination de son
rayon conduisent à la formule R  r0 A1 / 3

Dans le cas de noyaux lourds, les différentes méthodes de mesure fournissent des
valeurs de r0 quelque peu différentes qui sont comprises cependant dans les limites

r0  (1,2 à 1,5). 10-13 cm.

On notera qu'en physique nucléaire et en physique des particules élémentaires il est commode
de prendre pour unité de longueur le fermi (symbole fm) qui est égal à 10-13 cm.

Autres définitions utiles en physique nucléaire


Abondance isotopique : L'abondance isotopique d'un isotope est la fraction molaire de
cet isotope dans le mélange exprimée en %. La somme des abondances isotopiques est égale à
100. La composition isotopique d'un élément est constituée des valeurs des
abondances isotopiques des isotopes qui le composent. Exemple le bore (B) a 2 isotopes
stables ( 105 B (20 %) et 115 B (80%)). L’étain (Sn) a 10 isotopes stables.

Unité de masse atomique : L'unité de masse atomique unifiée, de symbole « u », est


une unité de mesure standard, utilisée pour exprimer la masse des atomes et des molécules.
Cette unité n'appartient pas au Système international (SI), mais son usage est accepté avec lui.
Sa valeur est obtenue expérimentalement. Elle est définie comme 1⁄12 de la masse d'un atome
du nucléide 12C (carbone 12), non lié, au repos et dans son état fondamental. En d'autres
termes, un atome de 12C a une masse d'exactement 12 u . En conséquence, 1 u vaut
approximativement 1,660 538 921 × 10−27 kg.
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Unité d’énergie en physique nucléaire : Le joule est une unité d'énergie inadaptée à l'échelle
microscopique. On utilise plutôt à cette échelle l'électron volt (notée eV).

On utilise aussi comme unité le


Par un calcul simple, on peut montrer que 1 u = 931,5 MeV/c2 .L'intérêt de cette unité est de
faire directement la correspondance entre une énergie et une masse.

Equivalence masse-énergie : La masse de toute particule est liée à son énergie totale par la
relation d'Einstein E = mc2. En physique nucléaire et en physique des particules élémentaires,
on évalue les masses en unités d'énergie, l'unité d'énergie étant le mégaélectronvolt (MeV).
On trouve ainsi mec2 = 0,511 MeV, mpc2 = 938,3 MeV, mnc2= 939,6 MeV, m désignant
toujours la masse au repos de la particule.
On évalue aussi les masses des particules en unités de masse atomiques (symbole u). C'est la
fraction 1/12 de la masse de l'atome du nucléide 12C : 1 uc2 = 931,5016 MeV
Densité nucléaire : La masse volumique du noyau est considérablement plus grande que
celle de l'atome lui-même. Elle est à peu près constante pour tous les noyaux dans leur état
fondamental (non excité) : environ 200 millions de tonnes au cm3 (2×1014 g·cm-3).

ρN = Nombre de nucléons dans un noyau / Volume du noyau = A / V


V = 4/3 π R3 R  r0 A1 / 3 ce qui donne V proportionnel à A donc ρN = constante
indépendamment du noyau.
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Chapitre 3 : Masse, Energie de liaison dans le noyau et Stabilité nucléaire

1) Notations

M(A,Z) : la masse atomique de l’élément A


Z X ( M(A,Z)*C2 son équivalent en énergie)

m(A,Z) : la masse nucléaire de l’élément A


Z X ( m(A,Z)*C2 son équivalent en énergie)

me : la masse de l’électron au repos ( me*C2 son équivalent en énergie)

mp : la masse nucléaire du proton ( mp*C2 son équivalent en énergie)

Mp ou MH : masse atomique du proton ( la masse d’un atome d’Hydrogène)

( Mp*C2 son équivalent en énergie) ( hydrogène = un proton + un électron)

Mn = mn : masse du neutron ( Mn*C2 son équivalent en énergie)

A A
Un atome Z X neutre = un noyau Z X + Z électrons.

N.B. Lorsque 2 ou plusieurs particules s’associent pour former un seul système, elles
perdent une partie de la somme de leurs masses (l’équivalent à l’énergie de liaison qui
assure la cohésion du système).

Relation entre la masse atomique M(A,Z) et la masse nucléaire m(A,Z) :

M(A,Z) = m(A,Z) + Zme – el(Ze-) ( d’après N.B.)

On peut montrer par un calcul simple que l’énergie de liaison des électrons est très
négligeable devant les autre termes donc on peut écrire

M(A,Z) = m(A,Z) + Zme ou M(A,Z)*C2 = m(A,Z)*C2 + Zme*C2

ce qui en résulte : Mp*C2 = MH*C2 = mp*C2 + me*C2

mais mn*C2 = Mn*C2 puisque le neutron n’a pas de charge.

On rappelle que 1 u*C2 = 931,5 MeV ou 1 u = 931,5 MeV/C2( équivalence masse-énergie).

2) Excès de masse
On appelle excès de masse d'un noyau la différence entre la masse et le numéro de masse tel
que :
ΔM(u) = M(u) – A(u).

ou ΔM (MeV) = M(MeV) – A931,5.


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Où M est la masse atomique du nuclide X(A,Z).


L’excès de masse peut être positif ou négatif.

3) Défaut de masse
La masse d’un noyau est toujours inférieure à la somme de ses constituants à l’état libre. On
appelle défaut de masse d’un noyau, la différence
Δm(A,Z) = ZMH + (A-Z)mn - M(A,Z)

M(A,Z) est toujours inférieure à (ZMH + (A-Z)mn) donc le défaut de masse Δm(A,Z) est
toujours positif.

Attention :
Il ne faut jamais confondre excès de masse et défaut de masse.

Exemple pour 12C : ΔM = 0 et Δm  7 MeV.


12
Le C est la référence en spectrométrie de masse
M(12C) = 12 u et ΔM(12C) = 0 u ou 0 MeV.
La masse nucléaire d’un proton est 1,00759 u
La masse nucléaire d’un neutron est 1,00898 u
Dans un atome de 12C, la masse nucléaire moyenne par nucléon est 1u.

4) Energie de liaison du noyau


L’équivalent en énergie du défaut de masse se trouve dans le noyau sous forme d’énergie de
liaison noté B(A,Z) ou tout simplement B :
B(A,Z) = Δm(A,Z)*C2 = El (A,Z) = (Zmp + Nmn — m (A,Z) )c2
Après passage aux masses atomiques B(A,Z) = (ZMp + NMn - M (A,Z) )c2 (l’énergie de
liaison des électrons est négligeable).
l’énergie de liaison dans un noyau est l’énergie fournie par les nucléons pour former le
noyau ; on peut la définir également comme étant l’énergie nécessaire à fournir au noyau pour
le dissocier complètement en ses nucléons isolés.
B doit croitre avec les dimensions du noyau d’où l’intérêt de considérer l’énergie de liaison
B ( A, Z )
moyenne par nucléon B 
A
B ( A, Z )
Le rapport càd l'énergie de liaison rapportée à un nucléon, est appelé énergie de
A
liaison par nucléon. Considérons quelques propriétés des noyaux atomiques qui ont été
déterminées expérimentalement et voyons à quelles conclusions concernant la structure du
noyau elles permettent d'arriver.
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Energie de liaison par nucléon

Il est important de souligner que chaque nucléon individuel n’est pas réellement lié au
noyau par la même énergie ; il s’agit d’une valeur moyenne. Ainsi l’énergie de séparation qui
est l’énergie nécessaire pour enlever au noyau son dernier nucléon est toujours différente de
B.

On remarque que

- De A=20 à A= 220 (même jusqu’à A= 220) , l’énergie de liaison par nucléon B


est approximativement constante avec une légère décroissance vers la fin ; sa
valeur étant environ 8 MeV.

- Pour A grand (A>220) ; il y a décroissance lente de B ; cette décroissance est due


à l’augmentation de la force coulombienne ; ce sont donc les noyaux
intermédiaires qui sont les plus liés
- Les noyaux ayant 2, 8, 20, 28, 50, 82, 126 protons et/ou neutrons sont plus liés
que les autres ; Ces nombres sont appelés nombres magiques correspondants à
des couches complètes
Les noyaux magiques – hélium, oxygène, calcium, nickel, étain, plomb..– sont
plus stables que leurs voisins, c'est-à-dire que l'énergie de liaison des nucléons qui
les forme est particulièrement grande. On qualifie de doublement magique les
noyaux comme l'hélium 4 ou l'oxygène 16 dont le nombre de protons et le nombre
de neutrons sont tous les deux magiques.

A( A  1)
Le nombre de liaison dans un noyau est proportionnel à A2. Donc B doit être
2
proportionnel à A ; càd théoriquement B doit augmenter. Or l’expérience ne confirme pas la
théorie,
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Ce résultat témoigne de ce que les forces nucléaires sont des forces de faible portée,
leur rayon d'action étant du même ordre de grandeur que les dimensions des nucléons ou
même inférieur à ces dernières. Cela se traduit par le phénomène de saturation de ces forces.
La saturation implique que chaque nucléon n'interagit dans le noyau qu'avec quelques
nucléons voisins.

5) Energie de séparation d’un proton


C’est le travail minimal qu'il faut fournir pour extraire le proton le moins lié du noyau. Cette
énergie est donnée par la formule

Sp(A,Z) = El(A,Z) – El (A – 1,Z - 1)

et représente, donc la différence entre les énergies de liaison dans le noyau initial et dans le
noyau ayant perdu un proton.

( Exercice : établir Sp(A,Z) en fonction des masses atomiques)

6) Energie de séparation d’un neutron

De même l'énergie de séparation du neutron est donnée par

Sn(A ,Z) = El(A,Z) – El (A-1 , Z)


( Exercice : établir Sn(A,Z) en fonction des masses atomiques)

7) Energie de séparation d’une particule α


Enfin l'énergie de séparation de la particule alpha est

S = El(A,Z) – El (A – 4,Z-2) - El()

Où El() est l'énergie de liaison de la particule alpha.

( Exercice : établir Sα (A,Z) en fonction des masses atomiques)

8) Energie nucléaire
On note mnuc la masse nucléaire moyenne dans le noyau par

m
B est une perte de masse par nucléon B =
A

Si B est faible mnuc est grande

Si B est grande mnuc est faible

Cela signifie que si B croit (passage de B faible à B grande) diminution de mnuc


dans le noyau c à d dégagement d’énergie nucléaire et l’énergie dégagée par nucléon sera
ΔE=Δ mnuc *C2.
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La figure de l’énergie de liaison par nucléon montre qu’il y a 2 moyens de production


d’énergie

a) Fission nucléaire
C’est la cassure d’un noyau très lourds (A> 230) en 2 fragments de masses voisines (A 120)

Exemple (fission de 235U) : B (235)  7,6 MeV, B (120)  8,5 MeV

Energie dégagée par nucléon ΔEfiss= Δ mnuc *C2  8,5 – 7,6  0,9 MeN/nucléon

Donc l’énergie dégagée par un noyau 235 qui contient 235 nucléons sera

Efiss = 235*0,9  200 MeV.

b) Fusion nucléaire
C’est le regroupement de 2 noyaux légers en un seul noyau plus lourd
2 3 4 1
Exemple : 1 H + 1 H 2 He + 0 n

B (2) = 1,11 MeV B (3) = 2,83 MeV, B (2H +3H)  2 MeV, B (4) = B (α)  7 MeV

Ce qui donne ΔEfus= Δ mnuc *C2 = 5 MeV/nucléon.

Donc l’énergie dégagée par unité de masse par fusion est à peu près 5 fois plus
importante que l’énergie dégagée par la fission.

9) Modèle de la goutte liquide


La saturation des forces nucléaires permet d'expliquer pourquoi 1’énergie de liaison
des noyaux stables moyennement lourds est grosso modo proportionnelle au nombre de masse
A. Si l'effet de saturation n'existait pas et si chaque nucléon était en interaction efficace avec
tous les autres (A - 1) nucléons, l'énergie de liaison du noyau serait proportionnelle à A (A -
l)/2 et pour les grandes valeurs de A elle croîtrait presque proportionnellement au carré de A
et non pas à A. L'effet de saturation des forces nucléaires justifie aussi le fait que la densité de
la substance nucléaire des noyaux qui ne font pas partie des noyaux les plus légers est
approximativement constante, i.e. ne dépend pas de A. De ce fait le rayon R du noyau est
proportionnel à A1/3. C'est en s'appuyant sur ces résultats qu'il a été proposé de considérer le
noyau atomique comme une goutte de liquide incompressible chargée positivement (modèle
nucléaire de la goutte liquide ou hydrodynamique). Ce modèle classique se laisse justifier
pour les grandes valeurs du nombre de masse A.
Selon le modèle de la goutte liquide on doit s'attendre à ce que l'énergie de liaison par nucléon
soit inférieure à celle qui existerait si les nucléons étaient soumis à l'action des seules forces
d'attraction nucléaires saturées. On observe effectivement une telle diminution de l'énergie de
liaison. Cette diminution est liée d'une part à l'influence des nucléons périphériques. Un
nucléon se trouvant à la périphérie du noyau interagit avec un nombre moindre de nucléons et
par suite il ne sera pas retenu dans le noyau par le nombre maximal de liaisons. Cet effet est
surtout notable dans le cas de noyaux légers puisqu'il est d'autant plus important que le
rapport de la surface au volume du noyau est grand (proportionnel à R-1 ~ A-1/3).
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D'autre part l'énergie de liaison est amoindrie par la répulsion coulombienne mutuelle des
protons. Cet effet est peu important dans les noyaux légers puisque dans ce cas l'intensité des
forces nucléaires est de deux ordres de grandeur plus grande que celle des forces
coulombiennes. Or les forces coulombiennes sont des forces à grande distance dont l'énergie
est proportionnelle à Z (Z - 1) ou à ~Z2 pour les grands Z, tandis que l'énergie des interactions
nucléaires est ~ Z. De ce fait, pour Z grand, l'énergie coulombienne commence à prédominer,
c'est ce qui explique la diminution de l'énergie de liaison par nucléon des noyaux lourds à
mesure que Z augmente.
Outre les énergies de surface, de volume et coulombienne, l'énergie de liaison du noyau
comporte encore deux termes. Le premier de ces termes tient compte de l'observation que
dans le cas des noyaux légers un noyau contenant un nombre égal de protons et de neutrons (Z
= N) est plus stable que les autres noyaux de même nombre de masse A = Z + N. Dans le cas
des noyaux lourds une stabilité réduite est liée à la répulsion coulombienne des protons, dont
il a été déjà tenu compte dans ce qui précède. On généralisera donc les résultats
expérimentaux en admettant que la tendance à une stabilité accrue resterait valable pour les
noyaux lourds si l'on supprimait l'effet de l'interaction électromagnétique. Lorsque les
nombres Z et N cessent d'être égaux, on voit apparaître dans l'expression de l'énergie
nucléaire, en plus de l'énergie coulombienne, un terme négatif appelé énergie d'asymétrie.
L'essence physique de cette énergie reste imprécise, mais son existence implique que le
proton diffère du neutron non seulement par sa charge électrique, mais qu'il existe entre ces
deux particules d'autres différences moins importantes cependant. Tout en écartant la question
de la nature de l'énergie d'asymétrie cherchons à établir une expression approchée de cette
énergie à partir des données empiriques.

Donc L’énergie de liaison peut être exprimé selon le modèle de la goute liquide ( Formule de
Bethe et weizsacker)
2
Z2 (N  Z ) 2
B(A,Z) = Bv +Bs +BC + Bas + Bapp = av A - as A 3  a c 1  a a   ( A)
A
A3
Avec :  ( A )  0 si A est impair.

33 ,5
( A)   3
si A est pair [- si (noyau impair- impair) et + si (noyau pair- pair)].
4
A

Explication des termes de B(A,Z)

Bv : L'énergie de volume : L'énergie de volume rend compte du fait que chaque nucléon d'un
noyau est entouré par d'autres nucléons. Chaque nucléon va donner une certaine énergie
potentielle nucléaire aux autres nucléons du noyau. L'énergie potentielle nucléaire du noyau
est donc la somme de l'énergie potentielle nucléaire de chaque nucléon. Pour rappel, la force
nucléaire a une portée limitée : chaque nucléon interagit avec ses voisins immédiats, mais pas
avec les autres nucléons du noyau. Ainsi, chaque nucléon n'interagit qu'avec un nombre
constant de nucléons voisins. Dit autrement, l'énergie potentielle est égale au nombre de
nucléon, multiplié par une constante qui rend compte du nombre de voisins et de la force
nucléaire entre deux nucléons.
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BV = aV*A, avec aV la constante qui rend compte du nombre de voisins et de la force


nucléaire entre deux nucléons.

BS : L'énergie de surface
Les nucléons situés à la surface ont un nombre de voisins qui est inférieur : ils ne sont pas
totalement entourés. En conséquence, on doit corriger l'énergie de volume pour en tenir
compte. On doit donc retrancher une énergie de surface à l'énergie de volume, cette énergie
de surface dépendant du nombre de nucléons situés à la surface du noyau. Cette énergie est
donc proportionnelle à la surface du noyau, qui est elle-même proportionnelle à R2 donc à A2/3
D'après ce raisonnement, on obtient l'équation suivante :
BS = aS A2/3 , avec aS une constante qui englobe toutes les constantes parues dans le
calcul .
BC : L'énergie de répulsion électrostatique
Enfin, il faut aussi tenir compte du fait que les protons d'un noyau se repoussent à cause de
leur charge électrique. Cette répulsion est causée par une énergie potentielle électrostatique,
qui s'ajoute à l'énergie du noyau. En clair, cette répulsion diminue l'énergie de liaison en
ajoutant un terme d'énergie coulombienne. Sans rentrer dans les détails, on peut considérer
que le noyau est une sphère dont la densité de charge (la charge électrique par unité de
volume) est constante. Sous une telle hypothèse, les lois de l’électrostatique nous disent que
l'énergie potentielle électrostatique est donnée par la formule qui suit, où BC est l'énergie
coulombienne, Q est la charge totale de la sphère et R est le rayon de la sphère.

(EC= BC)
Pour le noyau, on a : Q=Ze et R = rnA1/3 (avec rn le rayon d'un nucléon, qui est une
constante). En injectant dans la formule précédente, on trouve :

Regroupons tous les termes constants dans un même terme, séparé du terme avec Z et A (les
deux seules variables).

Collapsons le terme purement constant en une seule constante aC.


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Bas : L'énergie d'asymétrie

L'énergie d'asymétrie, rend compte du fait que les noyaux sont plus stables quand le nombre
de neutrons et de protons est identique (si on néglige l'effet de la répulsion électrostatique).
Tout excès de neutrons ou de protons entraine une hausse de l'énergie du noyau. Néanmoins,
cet effet dépend du nombre de nucléons dans le noyau : un excès de deux protons n'a pas le
même effet dans un noyau composé de 50 nucléons que dans un noyau composé de 2
nucléons. Rendre compte de ce phénomène demande juste d'ajouter un terme qui est
proportionnel à la différence entre nombre de protons et de neutrons, et inversement
proportionnel au nombre de nucléons. Ainsi, l'énergie d'asymétrie vaut : (Ea = Bas)

Bap : L'énergie d'appariement tente de rendre compte du fait que les noyaux avec un
nombre pair de neutrons ou de protons sont plus stables que les autres. Empiriquement, il
semblerait que cette énergie a une valeur absolue proportionnelle à la racine carrée de A. Pour
les noyaux avec Z et N pair, cette énergie est comptée en positif, additionnée à l'énergie de
liaison. Pour les noyaux avec Z et N impair, cette énergie est comptée en négatif, soustraite à
l'énergie de liaison. Pour les noyaux avec Z et N de parité différente, cette énergie est nulle.
(Bap = Eap = δ(A)
( A)  0 si A est impair.

33 ,5
( A)   3
si A est pair [- si (noyau impair- impair) et + si (noyau pair- pair)].
4
A

Il existe une série de valeurs expérimentales pour les constantes de B(A,Z).


Les coefficients de la formule de la masse sont choisis de façon à assurer le meilleur accord
possible avec les résultats expérimentaux. Actuellement on utilise les valeurs suivantes :
aV = 14,1 MeV, aS = 13 MeV, aC = 0,595 MeV, aas= 19 MeV,

10) La parabole de masse


On peut reformuler la formule de Bethe-Weizsäcker pour un A (nombre de masse) fixé c à d
pour une série d’isobares de même A ;
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B(A,Z) =

aa c’est aas
Ce qui donne :
M(A,Z)*C2 = α(A) + β*Z + γ(A)*Z2 ± δ(A)
Avec
α(A) = A*mn – A*aV + aS*A2/3 + aas*A
β = mp + m0 – mn – 4aas
aC a as
γ(A) = 1 + 4*
3 A
A
33 ,5
( A)   3

A4

δ(A)= 0 si A est impair. Si A est pair [+ si (noyau impair- impair) et - si (noyau pair- pair)].
Le noyau le plus stable d’une série d’isobares est celui ayant la masse la plus faible et
l’énergie de liaison la plus grande.
Donc pour A donné, M(A,Z) = f(Z) est une parabole que l’on appelle parabole de masse. Le
minimum de la parabole permettra de déterminer l’élément le plus stable ( il peut y avoir 2
éléments plus stable selon les cas)

Pour A impair :
δ(A)= 0 M(A,Z)*C2 = α(A) + β*Z + γ(A)*Z2 ( une seule parabole)
M ( A, Z )
le minimum de la parabole est obtenu par = 0 ; cad β + 2*γ*Z0 = 0
Z

ce qui donne Z0 = - .
2

Z de l’élément le plus stable est le nombre entier le plus proche de la valeur réelle calculée.
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Illustration de la parabole de masse pour A impair (égal à 59) où Z0 = 27.


(l’élément le plus stable étant 2759Co )

Les isobares sur la parabole tels que Z < Z0 sont radioactifs et se désintègrent chacun vers le
suivant par β-.
Les isobares tels que Z>Z0 se désintègrent par β+ et/ou Capture électronique (C.E.)
Donc pour un A impair, on a une seule parabole avec en principe un seul élément stable mais
cette règle souffre en réalité de 2 exceptions
113
A=113 on a 2 isobares stables ( 48 C d et 113
49 I )

Pour A pair :

Il ya 2 paraboles de masse séparées de 2 δ(A)

M(A,Z)*C2 = α(A) + β*Z + γ(A)*Z2 - δ(A) pour Z pair et N pair


M(A,Z)*C2 = α(A) + β*Z + γ(A)*Z2 + δ(A) pour Z impair et N impair
Le calcul du minimum de M(A,Z) = f(Z) se fait de la même manière que pour A impair. Le Z0
(l’entier le plus proche à la valeur réelle calculée) peut présenter 2 cas

1er cas : Z0 est un entier impair ;


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A
Dans ce cas, l’élément Z0 X sera placé sur la parabole impair-impair donc n’est pas stable.
A
Z0 X
va donc se désintégrer par β- d’un côté et par β+ et/ou C.E d’un autre côté pour donner 2
éléments plus stable que lui

Dans la nature il y a 56 paires d’isobares stables ( pair-pair) ( en présence chaque fois de 2


éléments stables)
Il existe cependant dans la nature 5 éléments stables dont A pair et Z impair et N impair qui
2
sont 1 D , 36 Li , 105 B , 147 N et
180
T
73 a

2ème cas : Z0 est un entier pair ;


A
Dans ce cas, l’élément Z 0 X sera placé directement sur la parabole pair-pair donc stable (
donc il y aura un seul élément stable dans ce cas).

Dans la nature, il y a 39 isobares cas (pair-pair) avec un seul élément stable.


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Chapitre 4 : Instabilité des noyaux et transformations radioactives

Un noyau stable se trouve dans son état fondamental qui correspond à la masse la plus
faible possible. Si le noyau a un excès d »énergie interne, il est dans un état excité et retourne
à l’état fondamental après un temps caractéristique de chaque noyau excité.
Les désintégrations proviennent donc du noyau qui passe d’un état quantique excité
initial instable vers un état final plus stable que l’état initial ;
Le passage de l’état instable à l’état stable se fait selon plusieurs processus ( transition
gamma, conversion interne, désintégration β-, désintégration β+, capture électronique et
désintégration alpha, …

1) Valée de stabilité des noyaux et tendances de transformations :

Carte des nucléides par type de désintégration. Les zones rose et bleue figurent des nucléides
instables, séparées par la ligne en noir des nucléides stables. Un nucléide stable se définit
comme ayant a une demi-vie au moins égale à 1012 a. À part le protium et l'hélium 3 aucun
nucléide stable n'a un plus grand nombre de protons que de neutrons. Au-delà de 20 protons
(40 nucléons) un nucléide doit nécessairement avoir un plus grand nombre de neutrons que de
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protons pour être stable. Les discontinuités de la courbe noire en neutrons (19, 21, 35, 39, 45,
84, 115 et 123) et en protons (43 et 61) correspondent aux cas où il n'y a aucun noyau stable
avec ces quantités. Les nombres magiques de neutrons et protons sont repérés suivant les
marches d'escalier de la courbe noire (2, 8, 20, 28, 50, 82 et 126). En limites périphériques des
zones bleue et orange on distingue les zones peu étendues où des protons ou neutrons sont
éjectés par le noyau très fortement instable.

2) Modes de désintégration radioactive

a) Désintégration gamma

Les désintégrations γ sont souvent produites en même temps que d'autres formes de
radiations comme les désintégrations α et β. Quand un noyau émet une particule
alpha ou bêta, il se retrouve souvent dans un état excité. Il peut alors redescendre vers un
niveau de moindre énergie en émettant un rayon gamma de la même façon
qu'un électron atomique peut descendre de niveau d'énergie en émettant un photon ultraviolet.
Un exemple de production de rayon gamma.
Le cobalt 60 se transforme en nickel 60* (donc avec un noyau excité) par une désintégration
bêta :

Puis le nickel 60* retombe à l'état fondamental en émettant deux photons gamma :

Les rayons gamma, les rayons X, les UV et la lumière visible sont chacun une forme
de rayonnement électromagnétique, différenciés simplement par leur fréquence, et donc
l'énergie de leurs photons ; les rayons gamma ont la fréquence la plus élevée, la longueur
d'onde la plus courte, et sont donc les plus énergétiques des rayonnements
électromagnétiques.
Les rayons gamma sont plus pénétrants que les particules alpha et bêta, mais sont
moins ionisants. Ils sont de même nature que les rayons X mais sont d'origine et de fréquence
différente.

Les rayons gamma sont produits par des transitions nucléaires tandis que les rayons X
sont produits par des transitions électroniques provoquées en général par la collision d'un
électron avec un atome, à haute vitesse. La fréquence de leurs ondes est de l'ordre de 1017 à
1019 (en Hz). Comme il est possible pour certaines transitions électroniques d'être plus
énergétiques que des transitions nucléaires, il existe un certain chevauchement entre
les rayons X de haute énergie et les rayons gamma de faible énergie.

La radioactivité γ a été découverte en 1900 par Paul Villard, suite à son observation de
rayonnements radioactifs non déviés dans un champ magnétique et 160 fois plus pénétrants
que les rayons β.
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Figure … :

Figure …. :

Comme on peut le voir, si un noyau émet un rayon gamma, les nombres atomiques et
de masse du noyau fille restent les mêmes, mais le noyau fille formera un état d’énergie
différent du même élément. Il convient de noter que les nucléides ayant un nombre de protons
et un nombre de masses égaux (ce qui en fait par définition le même isotope), mais dans un
état d’énergie différent, sont appelés isomères nucléaires. Nous indiquons généralement
les isomères avec un exposant m, donc: 241m Am ou 110m Ag.

La désexcitation d'un noyau X* (énergie d'excitation Ei*) vers son état fondamental X peut se
faire de deux manières :
- soit par émission de rayonnement gamma () (transition  directe "au fondamental "
d'énergie E = Ei*, ou cascade de rayonnements γ dont la somme des énergies est égale à Ei*)
- soit par conversion interne, c'est-à-dire un transfert direct de l'énergie d'excitation nucléaire
à un électron atomique, qui est alors éjecté avec une énergie Te- = Ei* - Be-
(Be représentant l'énergie de liaison de l'électron avant éjection): ce processus est moins
général que le précédent.

Désexcitation gamma
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b) Conversion interne

La conversion interne est un processus électromagnétique et un mode de désexcitation


nucléaire par lequel un électron, acquérant directement l'énergie d'excitation d'un noyau
atomique, est expulsé de l'atome. Il s'agit également de l'un des trois mécanismes par lesquels
un noyau dans un état excité peut se désexciter ; les deux autres étant la radioactivité γ et
la création de paires lorsque les conditions énergétiques le permettent pour ce dernier. La
conversion interne se traduit donc par l'émission d'un électron énergétique, mais en dehors de
tout processus de désintégration β− : les électrons provenant d'une conversion interne ont donc
toujours une énergie déterminée, à la différence de ceux issus d'une désintégration β−, qui
partagent l'énergie de désintégration dans des proportions variables avec l'antineutrino
électronique émis avec eux. Cette absence de neutrino implique également l'absence
de transmutation, contrairement à une désintégration β− : la nature chimique de l'élément ne
change pas.

La plupart des électrons de conversion interne viennent de la couche K (l’état « 1s »), étant
donné que les deux électrons se trouvant sur cette couche ont la plus grande probabilité de se
trouver à l’intérieur du noyau. Cependant, les états « s » des couches L, M et N (c’est-à-dire
les états « 2s », « 3s » et « 4s ») sont également capables de se coupler aux champs nucléaires,
et provoquent l’éjection d’électron de conversion interne depuis ces couches (appelées
conversion interne L, M ou N).
L’énergie fournie à l’électron « s » doit être au minimum égale à l'énergie de liaison atomique
de cet électron, afin de l’éjecter de l’atome pour aboutir à une conversion interne ; c’est-à-dire
que la conversion interne ne peut pas avoir lieu si l’énergie de décroissance du noyau est
insuffisante pour surpasser l’énergie de liaison atomique
On peut mesurer la conversion interne à l’aide des rayons X caractéristiques émis lors du
réarrangement des électrons suite à l’éjection de l’électron heurté par gamma.

c) Emission alpha (α)

La radioactivité alpha (ou rayonnement alpha, symbolisé α) est le rayonnement provoqué


par la désintégration alpha, soit la forme de désintégration radioactive où un noyau atomique
A 4 
(Z X ) éjecte une particule alpha ( 2 H e ) et se transforme en un noyau de nombre de
A 4
masse diminué de 4 et de numéro atomique diminué de 2 ( Z 2Y )

Exemples
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L'énergie libérée lors d'une désintégration alpha se retrouve sous forme d'énergie
cinétique partagée entre la particule alpha et le noyau qui recule. Comme dans un tir
d'artillerie où l'obus emporte pratiquement toute l'énergie de la déflagration, les particules a
emportent environ 98 % de l'énergie et le noyau de recul (la culasse du canon) le reste.
L'énergie de la particule alpha est unique pour une désintégration donnée. Elle est supérieure
à celle des électrons bêta et rayons gamma, de l'ordre de 4 millions d'électronvolts (MeV) ou
davantage.
Un exemple de désintégration alpha est celui, historique, du radium-226 qui se
transforme en un noyau de radon-222 en éjectant une particule alpha. La réaction libère 4,6
MeV. Le noyau résiduel de radon-222 est un gaz rare lui-même radioactif, ce qui permit à
Rutherford de le détecter en 1898 à Montréal.
Les périodes des désintégrations alpha sont souvent longues. Ainsi, certains émetteurs alpha
comme le thorium-232 et l'uranium-238 mettent des milliards d'années à se désintégrer. Le
radium-226 se désintègre lui avec une période de 1600 ans.

Exemple de schéma de désintégration radioactive alpha

Le noyau 226Ra peut se désintégrer par émission alpha selon l'une ou l'autre des deux
possibilités suivantes :
Branche α1 : Probabilité d'émission ~ 95 % Energie cinétique de α 1 : T α 1 = 4,782 MeV
Branche α 2 : Probabilité d'émission ~ 5 % Energie cinétique de α 2 : T α 2 = 4,599 MeV

Les énergies cinétiques T α 1 et T α 2 sont spécifiques de la désintégration de 226Ra en 222Rn:


ce sont les "raies" alpha caractéristiques de la désintégration.

La probabilité d'émission alpha est d'autant plus grande que T α est plus grand, c'est-à-dire
que le bilan est plus grand.

Le bilan énergétique Q α de la désintégration α s'écrit pour chacune des deux transitions


- vers l'état fondamental de 222Rn: Q α 1 = [m (226Ra) - {m (222Rn) + m}] c2 = Q
- vers l'état excité de 222Rn*: Q α 2 = [m (226Ra) - {m (222Rn*) + m}] c2 = Q*
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Le bilan de référence caractérisant la désintégration est le bilan maximal Q qui s'exprime


encore, en fonction des masses atomiques, par:

Q = [M (226Ra) - M (222Rn) - M(4He)] c2

L'application des lois de conservation de l'énergie et de la quantité de mouvement permet


d'établir la relation entre l'énergie cinétique T α de la particule alpha et le bilan énergétique de
la désintégration Qα :

La conservation d’énergie totale donne : Qα = TRa + TRn +E* (Désintégration au repos),


E* énergie d’excitation du noyau de recul

On peut poser Qα* = TRa + TRn dans le cas d’excitation

La conservation de l’impulsion (quantité de mouvement) donne :


  
0 = p + pY pY2 = p2
2
p2
T = ½ MV =
2M
2 2
pY p
Trec = TY = et Tα =
2M Y 2M 
M
pY2 = p2 permet de déduire la relation entre Trec et TY : Trec = Tα*
MY
Ce qui donne à la fin la relation entre Tα et Qα ou Qα*

M  MY A
A l’état fondamental : Qα = Tα*  Tα*
MY A4
(Rapport des masses atomiques = rapport des A)
M  MY A
Dans un état d’excitation Qα* = Tα*  Tα*
MY A4
Ce qui permet de calculer les énergies cinétiques des particules alpha émises à l’état
fondamental et dans les différents états d’excitation
A4
Tα = (Qα – E*)
A
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d) Emission bêta moins (β-)

Le noyau expulse un électron c'est-à-dire qu'un neutron se transforme en proton, et l'émission


de l'électron s'accompagne de l'émission d'un anti-neutrino  (particule de masse et de charge
nulles).
On représente une désintégration β- par :

Désintégration bêta- du 66Cu

Le bilan énergétique s'écrit Q = [m (66Cu) - {m (66Zn) + me}] c2 avec les masses des
noyaux, soit encore Q = [M (66Cu) - M (66Zn)] c2 avec les masses des atomes. L'énergie Q
disponible pour la désintégration se partage entre l'énergie cinétique de l'e- et l'énergie
cinétique de l’anti-neutrino (l'énergie cinétique de 66Zn est négligeable puisqu’il émet une
particule légère) :

- Le partage de l'énergie de la désintégration, entre l’anti-neutrine  et -, peut se calculer. On


n'a pas une énergie Te- caractéristique de X —> Y (c'est-à-dire que l'on n'a pas une "raie" -"),
mais un "spectre" d'énergie Te--continu (0<Te-<Q) ; ce qui a montré l’existence de l’anti
neutrino (neutrino dans le cas de β+) qui est une particule sans charge, sans masse mais elle
emporte de l’énergie. Sinon, la conservation d’énergie ne sera pas respectée ce qui est
impossible.

e) Emission bêta moins (β+)

Définition :
Le noyau expulse un positron (particule de charge +e et de même masse que l'e-) c'est-
à-dire qu'un proton du noyau se transforme en neutron, et l'émission du positron
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s'accompagne de l'émission d'un neutrino  (particule de masse nulle):

p---- n + e+ +  ( = neutrino)

(bien que mp < mn, cette transformation est possible par prélèvement d'énergie au sein du
noyau)

On représente une désintégration  + par :

Désintégration bêta+ du 62Cu

Le bilan énergétique de la désintégration est Q = [m (62Cu) - m (62Ni) - me}] c2. Le neutrino


n'étant pas une particule matérielle (masse nulle), il n'intervient pas dans ce bilan. En
exprimant les masses m des noyaux en fonction des masses M des atomes correspondants, ce
bilan s'écrit: Q = [M (62Cu) - M (62Ni) - 2me] c2
Cette énergie Q disponible pour la désintégration se partage entre l'énergie cinétique du
positron et l'énergie cinétique du neutrino (l'énergie cinétique u noyau de recul est
négligeable) : Q # T(e+) + Tβ+
pour que la désintégration β+ soit possible, il faut que Q soit positive ( ≥ 0) cad
(M (62Cu) - M (62Ni)) C2 ≥ 2mec2

Le partage de l'énergie de la désintégration, entre e+ et , peut se calculer : on n'a pas une


énergie Tβ+ caractéristique de X --- Y (c'est-à-dire que l'on n'a pas une "raie" β+), mais un
"spectre" d'énergie Te+ continu (0 < Tβ+ < Q).
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f) Capture électronique

Définition :

Le processus de désintégration (+) apparaît presque toujours en compétition avec le


processus de capture électronique dans lequel le noyau capture un électron du cortège
électronique entourant le noyau (en général un électron proche du noyau). Cette capture, tout
comme le processus de désintégration +, conduit elle aussi à la transformation d'un proton
du noyau en neutron :

p + e- ----» n +  (= neutrino)

On représente une désintégration par capture électronique par :

Re
marque :

L'atome fils Y est excité car l'électron capturé a laissé une place inoccupée (une lacune
électronique, c'est-à-dire un "trou") dans une couche électronique profonde: le nombre total
d'électrons est bien égal à celui des protons du noyau, mais leur répartition n'est pas celle qui
correspond à un atome dans son état fondamental. Le réarrangement des électrons de l'atome
s'accompagne d'une émission secondaire : émission de rayons X ou d'électrons Auger.
L'émission d'un photon X correspond, par exemple, à la transition d'un électron de la couche
L vers un "trou" dans la couche K (transition créant un "trou" dans la couche L qui sera à son
tour comblé par une autre transition d'un électron de la couche M vers la couche L, etc..)
L'émission d'un électron Auger correspond à un phénomène d'auto-ionisation : l'énergie
d'excitation de l'atome est transférée à un électron du cortège atomique qui est alors éjecté de
l'atome, et il y a donc formation d'un ion.
On arrive à distinguer la désintégration et la C.E. grâce à l’émission de ces rayons X
caractéristiques de la Capture Electronique.
L'émission de rayons X est un phénomène de désexcitation, alors que l'émission d'électrons
Auger est un phénomène d'ionisation.
55 55
• Exemple : Fe + e  Mn + 
La désintégration radioactive de 55Fe se fait à 100% par capture électronique. L'atome excité
de 55Mn se désexcite par émission de rayonnements X d'énergies 5,9 KeV et 6,5 KeV
caractéristiques de l'atome Mn. Le bilan énergétique de la désintégration par capture
électronique est :

Q = [ {m (55Fe) + me) - m (55Mn) ] c2 = [ M (55Fe) - M (55Mn) ] c2

L'énergie libérée Q # EX + Tv se retrouve sous forme de rayonnement X et d'énergie cinétique


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du neutrino {l'énergie cinétique de 55Mn est tout à fait négligeable).

Le schéma ci-dessous illustre les différents modes de désintégrations autres que gamma.

Différents modes de désintégration radioactive : radioactivités α, β– et β+, capture


électronique ε, émission de neutron n et émission de proton p.

3) Loi de désintégration radioactive

La radioactivité est le phénomène physique par lequel des noyaux atomiques instables (dits
radionucléides ou radio-isotopes) se transforment spontanément en d'autres atomes
(désintégration) en émettant simultanément des particules de matière
(électrons, noyaux d'hélium, neutrons, etc.) et de l'énergie (photons et énergie cinétique). La
radioactivité a été découverte en 1896 par Henri Becquerel dans le cas de l'uranium, et très
vite confirmée par Marie Curie pour le radium.
L'émission de particules matérielles et immatérielles est appelée rayonnement, et l'énergie des
particules est suffisante pour entraîner l'ionisation de la matière traversée, d'où le nom
de rayonnements ionisants. On distingue classiquement les rayons α constitués de noyaux
d'hélium (également appelés particules α), les rayons β constitués d'électrons (particules β) et
les rayons γ constitués de photons, auxquels il faut ajouter les neutrons qui dérivent
des fissions spontanées.
Les effets sur un organisme vivant d'une exposition aux rayonnements ionisants (irradiation)
dépendent du niveau et de la durée de l'exposition (aiguë ou chronique), de la nature
du rayonnement ainsi que de la localisation de la radioactivité (exposition externe, interne, en
surface, etc.).
Les rayonnements provenant de substances radioactives sont largement utilisés dans
l'industrie pour le contrôle de pièces manufacturées, les soudures, l'usure, et en médecine
nucléaire à des fins de diagnostic à faible dose, et à des fins thérapeutiques à forte dose pour
soigner les cancers. Lors des différents usages de la radioactivité, il convient naturellement de
suivre les mesures de prévention, de protection et de contrôle adaptées au niveau de
radioactivité.
La radioactivité est un phénomène totalement spontané ; l’état chimique, l’action de hautes
pressions, de températures élevées, de radiations lumineuses, de champs électriques ou
magnétiques n’ont aucun effet décelable sur la loi d’émission radioactive.
La probabilité que présente un noyau radioactif de se désintégrer pendant l'unité de temps
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s'appelle la constante radioactive . Elle s'exprime comme l'inverse d'un temps, soit en
seconde-1.

• Dans un échantillon de matière radioactive constituée de noyaux radioactifs d'une espèce


donnée (nucléide) le nombre de ces noyaux varie au cours du temps et sera donc noté N(t).

• Si l'on considère, à un instant t, une collection de N(t) radionucléides de constante


radioactive  le nombre de désintégrations que l'on observera (le plus probablement) dans
l'intervalle de temps [t, t + dt] sera : N(t)..dt

Mais ce nombre de désintégrations est aussi le nombre de radionucléides qui disparaîtront (se
transformeront par radioactivité) dans l'intervalle de temps [t, t + dt]. On peut donc écrire pour
la variation du nombre N(t) des radionucléides, pendant [t, t + dt]:

dN(t) = - N(t)..dt (signe - car diminution)

• La constante radioactive  d'un nucléide est une caractéristique de ce nucléide. Elle est
indépendante de l'âge des noyaux (c'est une constante!). Elle ne dépend pas non plus des
conditions physiques (pression, température) du matériau contenant ce nucléide au sein des
atomes, ni de la combinaison chimique dans laquelle se trouvent les atomes (hormis un effet
très faible dans certains cas, lié au cortège électronique). En règle générale  est d'autant plus
grand (et donc la période radioactive T d'autant plus courte) que les noyaux sont plus éloignés
de la ligne de stabilité.

a) Loi De Décroissance Radioactive – Période radioactive - Vie Moyenne

• Expression de la loi de désintégration radioactive

A l'instant t, le nombre de noyaux radioactifs (d'une espèce donnée) est N(t). Pendant
l'intervalle de temps [t, t + dt], ce nombre varie de dN = -  . N(t) dt. On peut donc écrire que

On peut définir le nombre de désintégrations ou le nombre de noyaux ainsi

On peut définir le nombre de désintégrations ou le nombre de nouveaux noyaux formés par


désintégration par : N’(t) = N0 – N(t) = N0 (1 – e-t)
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• Période radioactive : T

. Vie moyenne

Au bout d'un temps T, statistiquement, la moitié des noyaux auront été désintégrés. Mais,
pour un noyau donné, quel est le temps moyen pendant lequel il survivra à la désintégration,
sachant qu'à l'instant t il existe ?

 Représentation graphique de la loi de désintégration

b) Activité d’une source radioactive


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On peut aussi définir l'activité comme cela : c'est l'activité au bout de n périodes
radioactives, une période étant égale à T1/2, le temps au bout duquel l'activité radioactive est
divisée par 2 :

 Unité d’activité

L’unité SI de l’activité a(t) est le Becquerel (Bq)=1désintégration par seconde=1dps.


L’ancienne unité est le Curie. 1 Curie (Ci) est l’activité d’un gramme de 226Ra,

1 Ci=3.7 1010 Bq

c) Filiation radioactive - chaine de deux radioéléments

On considère deux substances radioactives A et B en filiation, soit


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Exercice : selon le même raisonnement, calculer le nombre de noyaux C supposés


stables.
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Discussion du cas particulier où TA >> TB

C’est à dire que A se désintègre beaucoup plus lentement que B, et observons la situation à un
temps t >> TB .

C'est la constante de désintégration de A qui "gouverne" l'évolution de B lorsque


A est très inférieure à B : les noyaux B disparaissent au même rythme qu'ils sont
formés par désintégration des noyaux A (c-à-d avec une constante A) et l'on est alors
dans une situation d'équilibre.

d) Familles radioactives naturelles

Une chaine de désintégration radioactive = une filiation radioactive

Lors d'une désintégration, l'élément radioactif se transforme en un autre élément


appelé produit de désintégration. Une désintégration peut être représentée
graphiquement par un schéma de désintégration, particulièrement utile lorsque la
désintégration peut présenter des variantes complexes. Ce produit de désintégration est
généralement lui-même radioactif, et sa propre désintégration conduira à un troisième
élément, et ainsi de suite. De proche en proche, le noyau radioactif perd ses nucléons
en excès (par la radioactivité alpha) ou ses neutrons en excès (par radioactivité bêta),
jusqu'à atteindre une configuration stable non radioactive, correspondant le plus
souvent à un atome de plomb.
La chaîne de désintégration désigne cette série de radioisotopes, qui fait passer de
la tête de série (un atome d'uranium ou de thorium, pour les éléments minéralogiques)
jusqu'à l'élément stable, à travers tous les descendants successifs.
Trois de ces chaînes se rencontrent dans la nature : celles de l'uranium 235, de
l'uranium 238, et du thorium 232. La quatrième chaîne, celle du neptunium 237, a
disparu lors des premiers âges de la Terre, et ne comporte que
des radionucléides artificiels.
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Famille radioactive du 232Th ( série 4n+0)

C'est l'unique isotope primordial du thorium, qui se désintègre en radium 228


par radioactivité α avec une période radioactive de 14,05 milliards d'années (un peu plus que
l'âge de l'univers). Il se trouve dans la nature en équilibre séculaire avec son descendant le
thorium 228, à raison d'environ 1,3 × 10−10 g de 228Th par gramme de 232Th ; le thorium 232
est l'isotope très largement majoritaire du thorium naturel.
C'est un isotope fertile, car il donne un isotope fissile — en l'occurrence l'uranium 233 — par
capture d'un neutron suivie de deux désintégrations β- successives :
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Famille radioactive du 238U ( série 4n+2)

L'uranium 238 est l'isotope d'uranium qui représente en abondance plus de 99,2743 %
de l'uranium naturel, il se désintègre naturellement en plomb 206, stable et non radioactif.
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Famille radioactive du 235U ( série 4n+3)

Le plutonium 239 est un métal lourd artificiel, utilisé pour fabriquer des têtes
nucléaires et du combustible MOX. Le plutonium 239 est aussi contenu dans certains déchets
radioactifs, il est cependant difficile à détecter.
Il se désintègre dans sa première étape en uranium 235, qui est 30 000 fois moins radioactif
que lui : en première approximation, le plutonium 239 se convertit en uranium 235 qui est un
élément fissile et présent à raison de 0,7202 % de l'uranium à l'état naturel. La chaîne de
désintégration du plutonium 239 se confond ensuite avec celle de l'uranium 235.
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Famille radioactive du 237Np ( série 4n+1)

Cette série est entièrement artificielle. La durée de vie de cette série est insuffisante
pour que l'on en trouve des traces minéralogiques. Les radioisotopes correspondants n'ont été
isolés qu'après l'invention du réacteur nucléaire, et n'ont donc pas de désignation historique.
Le plutonium 241 est un isotope fissile, mais rarement utilisé séparément en raison de la
difficulté à le produire en grande quantité, du coût élevé de sa production, de sa demi-vie
brève, et de sa radioactivité plus élevée que celle du plutonium 239. Le plutonium 241
possède un descendant radiotoxique, l'américium 241, qui, s'il s'accumule dans les tissus, en
particulier les reins et les os, y crée un danger semblable à celui du plutonium.
À plus long terme (échelle du millénaire) la radioactivité du plutonium 241 est dominée par
son descendant le neptunium 237, dont la demi-vie est de 2 millions d'années.
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Chapitre 5 : Introduction aux réactions nucléaires

1) les différents types de collisions

Diffusion élastique Exemple: p + 12C --p+12C

Les particules ne changent pas de nature et restent dans leur état d’énergie fondamental : elles
ne sont pas excitées dans la collision, Il n’y a donc pas de transformation d’énergie cinétique
incidente en énergie de masse. Il y a toutefois transfert d’énergie cinétique de la particule
incidente à la particule cible (“élastique’ signifie qu’il y a conservation de l’énergie cinétique
totale, et non pas conservation de l’énergie cinétique du proton incident!)

Diffusion inélastique

Exemple: p+12C--- p+12C* .

Les particules ne changent pas de nature mais l’une des particules au moins se retrouve dans
un état excité, après la collision: il y a donc transformation d’énergie cinétique incidente en
énergie masse.

Réaction Nucléaire

Les particules changent de nature : il y a transformation d’énergie cinétique incidente en


énergie masse si la réaction est endoénergétique, ou transformation d’énergie de masse en
énergie cinétique si la réaction est exoénergétique.

Exemple: +8Be ---n+12C*

(Réaction de ‘découverte du neutron” par Chadwick)

Réaction nucléaire induite

On notera X + Y —> C + D la réaction nucléaire induite par une collision entre le noyau X
(possédant une énergie cinétique notée TX ) et le noyau Y (au repos).

Les nucléides C et D produits dans la réaction ont nécessairement une certaine énergie
cinétique (ils ne peuvent pas être produits au repos en raison de la loi de conservation de la
quanti mouvement.

- Pour qu’une réaction nucléaire puisse éventuellement avoir lieu, il faut que les
deux nucléides X et Y entrent en contact. Sauf si X (ou Y) est un neutron, la mise
en contact de X et Y exige de vaincre la répulsion coulombienne (X et Y portent
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des charges de même signe +); nous supposerons que TX, énergie cinétique du
projectile X, est suffisante pour vaincre la répulsion coulombienne.

L’expression générale d’un bilan énergétique pour une réaction nucléaire est de la forme
Q = ( mi c2 -  mf c2)
(où les indices i et f correspondent respectivement aux masses nucléaires initiales et finales)

Si Q > O il y a perte de masse (soit encore gain d’énergie de liaison) et libération d’énergie

Si Q <O il y a gain de masse (perte d’énergie de liaison) et absorption d’énergie.

Ainsi le bilan énergétique de la réaction nucléaire X + Y -> C + D s’écrit

Q = [(mX+mY)-(mC+mD)]c2

La réaction est dite exoénergétique si Q > O et endoénergétique si Q < O

— Cas d’une réaction exoénergétique : Q >0 (soit mX + mY> mC + mD:

Dès lors que les noyaux sont en contact, la réaction est énergétiquement possible puisque l’on
a mX + mY> mC + mD. L’énergie de masse Q libérée est transformée en énergie cinétique et
en énergie d’excitation des nucléides produits C et D.

- Cas d’une réaction endoénergétique Q <0 (soit mX + mY< mC + mD)

Les lois générales de conservation

Les noyaux sont considérés ici comme des particules ponctuelles (sans dimensions propres.
Quel que soit le type de collision, trois lois fondamentales de conservation sont toujours
vérifiées, relatives à l’énergie totale, à la charge électrique et à la quantité de mouvement.

1. Conservation de l’énergie totale du système de particules en interaction

Exemple : A+B---C+D
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2. Conservation de la charge électrique totale du système de particules en interaction

3. Conservation de la quantité de mouvement totale du système de particules en


interaction

Energétique des réactions nucléaire


Notations : Soit une réaction a+A ---B+b
On note également une réaction nucléaire par A(a,b)B
Avec : A : cible a : projectile b : particule émise B : noyau de recul (noyau résiduel)
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2) Quelques définitions :

Section efficace d’une réaction nucléaire :

En physique nucléaire ou en physique des particules, la section efficace est


une grandeur physique reliée à la probabilité d'interaction d'une particule pour une réaction
donnée.
La section efficace étant homogène à une surface, l'unité de section efficace du Système
international est le mètre carré. En pratique on utilise souvent le barn, de symbole b :
1 barn =1 b = 10−24 cm2 = 10−28 m2 soit 10-24 cm2 .

C’est la surface qui entoure le noyau cible de façon que si le projectile passe à travers cette
surface, il y aura réaction nucléaire.
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Taux de réaction nucléaire :

Le taux de production de la réaction, R, est donné par l’équation suivante:

 N représente le nombre de noyaux cibles,


 ɸ représente le flux projectiles en particules/cm2/s ,
 σeff est la section efficace ou « cross section » de la réaction en barns. Les sections
efficaces correspondent à l’aire du noyau capable de capturer un projectile.

4) Activation neutronique :

L’activation neutronique est définie comme étant une technique pour laquelle son analyse est
fondée sur l’identification ainsi que la mesure des rayonnements spécifiques
de radionucléides formés par réaction nucléaire. Cette définition est aussi valide pour toutes
les réactions nucléaires obtenues par bombardement soit de photons, soit de particules
chargées ou neutrons. Les neutrons, tout comme les photons, ont la possibilité de pénétrer
dans la matière sans interactions électrostatiques. De plus, ces derniers vont interagir avec les
noyaux de deux manières différentes :

1. Ils vont créer des défauts par collision ou par diffusion élastique et inélastique
2. Ils vont produire des noyaux différents des noyaux cibles par réactions nucléaires2.
Dans le cas où les neutrons vont interagir avec les noyaux pour produire des noyaux différents
des noyaux cibles par réaction nucléaire, deux possibilités peuvent survenir :

1. Si le noyau « résiduel » est stable, tout se passera comme s’il n’y avait pas eu
d’activation
2. Par contre si ce dernier est instable, ce sera la mesure de son activité qui permettra de
remonter au nombre de noyaux cibles afin d’effectuer un dosage de l’élément
considéré2.
Le principe d’une analyse d’activation neutronique est fondé sur l’irradiation d’un échantillon
avec des neutrons, n’ayant aucune charge électrique pour pouvoir après doser par mesure de
radioactivité le radio-isotope qui ont été créés par une transmutation des éléments que l’on
retrouve à l’intérieur de l’échantillon.
Le taux de production, R, est donné par l’équation suivante:

 N, représente le nombre de noyaux cibles,


 ɸ, représente le flux neutronique en n/cm2/s (n est le nombre de neutrons) ,
 σeff, est la section efficace ou « cross section » de la réaction en barns. Les sections
efficaces correspondent à l’aire du noyau capable de capturer un neutron.
Il existe plusieurs types de neutrons :
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 Des neutrons thermiques qui sont agités par leur température. Ces derniers ont une
énergie moyenne de 0 à 0,25 eV à la température de 300 K.
 Des neutrons ayant une énergie entre 1 eV et 0,5 MeV, qui seront des neutrons
épithermiques. Dans ce domaine d’énergie, apparaissent les niveaux d’excitation qui
créent les phénomènes de résonance.
 Des neutrons ayant une énergie supérieure à 0,5 MeV, seront appelés des neutrons
rapides. Dans un réacteur, ces derniers représentent une fraction des neutrons de fission
qui n’interagissent pas avec le modérateur, soit la barrière limitant l'énergie de ceux-ci.

Equation générale d’activation neutronique :

Soit un nombre N0 de noyaux stables cibles bombardés par un flux de neutrons ɸ. Le taux de
production des noyaux radioactifs par activation étant N0σɸ (σ la section efficace qui dépend
de l’énergie incidente)

Soit λ la constante de désintégration des noyaux radioactifs formés

Donc pendant un temps dt, le nombre de noyaux radioactifs formés est donné par

dN/dt = N0σɸ - λN

l’intégration donne le nombre de noyaux formés après un temps d’irradiation ti

N 0
N(ti) = (1- e-λ ti) et l’activité est a(ti) = N0σɸ (1- e
-λ ti
)

Avant de procéder à la mesure il y a un temps de décroissance qu’on appelle temps de


refroidissement (td) nécessaire pour récupérer la source et la placer devant le détecteur.
-λ ti
Donc l’activité au début de comptage est : a(ti+td) = N0σɸ (1- e )e-λ td
L’activité au moment de l’arrêt de la masure après un temps de comptage tc est

a(ti+td+tc) = N0σɸ (1- e-λ ti)e-λ td e-λtm


donc l’activité mesurée pendant le temps de comptage sera :

ac(tm) = N0σɸ (1- e-λ ti)e-λ td(1- e-λtm)


pour remonter à l’activité réelle délivrée par la cible irradiée, il faut tenir compte, comme en
toute mesure de radioactivité qui nécessite un étalonnage adéquat utilisant des standards
prouvés, d’un certain nombre de facteurs de correction parmi lesquels on peut citer

- Facteurs de géométrie dus à l’emplacement de l’échantillon par rapport au


détecteur,
- Facteurs d’auto-absorption dus à la matrice de l’échantillon irradié
- Facteurs liés au détecteur tels que le temps mort, l’efficacité qui dépend du
détecteur et de l’énergie du rayonnement mesuré
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- Intensités relatives des raies utilisées


- ….

Chapitre 6 : Interaction Rayonnements-Matière

L’interaction des rayonnements avec la matière dépend de la nature du rayonnement et


de son énergie. Il dépend est ce que le rayonnement est un photon ou une particule chargée, et
est ce que la particule chargée est lourde ou légère.

L’étude de l’interaction Rayonnements-Matière est à la base de la détection nucléaire et aux


différents études sur les effets biologiques des rayonnements ionisants.

1) Interaction des particules chargées avec la matière

L'ionisation et l'excitation

 Les électrons interagissent de manière prépondérante avec les électrons des atomes
constituant le milieu traversé.
 Si l'énergie transférée par l'électron incident est supérieure à l'énergie de liaison (E >
30 eV) d'un électron de l'atome cible, celui-ci est expulsé du cortège et il y a ionisation
de l'atome. Les électrons atomiques concernés sont les électrons fortement liés de la
couche K.
 Si l'énergie transférée par l'électron incident est exactement égale à la différence entre
les énergies de liaison de 2 couches électroniques de l'atome cible, un électron de cet
atome saute sur une couche moins liée et il y a excitation. Les électrons atomiques
concernés sont les électrons faiblement liés des couches externes.
 Les ionisations et les excitations sont à l'origine des lésions biologiques

Pouvoir d'arrêt et parcours

En traversant la matière, les particules chargées énergétiques ionisent les atomes ou


molécules sur leur parcours. Par conséquent, les particules perdent peu à peu leur énergie.
Le pouvoir d'arrêt est la perte moyenne d'énergie de la particule par distance parcourue,
mesurée par exemple en MeV/cm (voir la figure ci-contre).

Le pouvoir d'arrêt dépend du type de particule, de son énergie et des propriétés de la


matière traversée. Car la production d'une paire d'ions (typiquement un ion positif et un
électron) requiert une quantité fixe d'énergie (par exemple, à peu près 33 eV pour l'air), la
densité d'ionisation est proportionnelle au pouvoir d'arrêt du matériau.
Les électrons, les ions atomiques, les mésons etc. perdent tous de l'énergie en traversant la
matière. Ici, nous considérons surtout des ions atomiques.
Le pouvoir d'arrêt mesure une propriété du matériau, tandis que la perte d'énergie par
cm considère la situation du point de vue de la particule. Mais la valeur et les unités sont les
mêmes et cette valeur est normalement positive, à cause du signe moins devant la définition
suivante :
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On peut montrer que Pour un milieu donné, Le pouvoir d’arrêt d’une particule (M,z,V,E)) :
z2 Mz 2
S(E) ∝ ∝
V2 E

où E est l'énergie, et x est la distance parcourue. Le pouvoir d'arrêt, et par conséquent la


densité d'ionisation, croissent normalement avec la décélération : c'est la courbe de Bragg,
nommée d'après William Henry Bragg. Un peu devant la fin du parcours, la perte d'énergie
passe par un maximum, le pic de Bragg. Ce pic est primordial en radiothérapie.

La courbe de Bragg pour les particules alpha de 5,49 MeV dans l'air
Dans la figure ci-dessus, on voit que le pouvoir d'arrêt des particules
α de 5,49 MeV dans l'air monte avant d'atteindre un maximum puis il chute brutalement pour
s’annuler. La chute est due au fait qu’au fur et à mesure la distance parcourue augmente,
l’énergie des particules diminuent et finissent par se combiner avec le milieu pour s’annuler à
la fin ; c’est le principe de la loi de Bragg ;
le pouvoir d'arrêt linéaire peut être exprimé en unités comme MeV/mm, par
exemple. Très souvent, S(E) est divisé par la densité du matériau ; de cette manière-là, on
arrive au pouvoir d'arrêt de masse qui peut être exprimé en unités comme MeV/mg/cm2, par
exemple. Le pouvoir d'arrêt de masse ne dépend pas de la densité, approximativement.
On peut calculer le parcours moyen en intégrant la réciproque du pouvoir d'arrêt S(E) sur la
quantité d'énergie.
Donc pour 2 particules de même vitesse, on a pour α, z=2 et S= Sα et pour le proton,
z=1 et S= Sp.

S1 z
= ( 1 ) 2 ce qui donne Sα = 4 Sp.
S2 z2

Et pour 2 particules ayant la même énergie on a pour α, z=2 et S= Sα et pour le


proton, z=1 et S= Sp.
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S1 M z A1 z1 2
= 1 ( 1 )2 ( ) ce qui donne Sα = 16 Sp.
S2 M 2 z2 A2 z 2

Donc si on connait l’un des deux S, on pourra déduire l’autre.

La loi de Bragg peut être d’une façon plus claire :

S (E )
L’ionisation spécifique Is = ∝ à S(E) avec  l’énergie moyenne nécessaire pour

produire une ionisation.

Donc lorsque E Is

Mais à la fin du parcours la vitesse des particules devient très faible et les particules
chargées peuvent capturer des électrons et deviennent neutres, ce qui montre que
l’ionisation spécifique Is chute à la fin du parcours ce qui donne la loi de Bragg.

Le parcours

Le parcours R est la distance parcourue dans le matériau par une particule jusqu’à ce qu’elle
s’arrête
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Parcours des particules chargées lourdes monocinétiques

Des particules identiques de même énergie n’auront pas à la fin du parcours exactement le
même parcours ce qui montre qu’il y a un effet statistique de perte d’énergie et du nombre de
collisions.
Jusqu’à une épaisseur x0, toutes les particules lourdes ayant la même énergie sont transmises ;
a partir de cette épaisseur x0, le nombre de particules transmises chute brutalement. On définit
le parcours moyen comme étant l’épaisseur qui absorbe la moitié du faisceau incident ; c’est
la valeur la plus probable. La statistique autour R moyen est appelée Straggling.

Parcours des particules chargées légères (électrons et positrons)

Les électrons et les positons bêta sont des corpuscules extrêmement légers, porteurs d'une
charge électrique. Lors des désintégrations, ils sont émis avec des vitesses pouvant approcher
celle de la lumière, beaucoup plus élevées que celle des particules alpha
.
Une particule bêta perd sa vitesse et son énergie en arrachant des électrons aux atomes qu'elle
rencontre : elle ionise la matière le long de son parcours. Le parcours d'un électron ou positon
diffère cependant sensiblement de celui d'une particule alpha, un noyau certes petit mais 7300
fois plus lourd.

Electron et positons possèdent la même masse que les électrons arrachés aux atomes. Un
électron bêta est identique à ces électrons atomiques. Comment les distinguer alors les deux
corpuscules après la collision ? L'énergie se partage entre deux minuscules boules identiques
et l'électron atomique expulsé peut emporter 100 % de l'énergie initiale.

Les noyaux freinent également les électrons et positons quand ils passent à immédiate
proximité : il y a alors émission d'un photon gamma appelé photon de freinage
(Bremsstrahlung en allemand), qui emporte une partie de l'énergie et qui sera lui-même
absorbé à distance.

Au total, les bêta sont moins ionisants que les particules alpha. Leur parcours est aléatoire,
long et sinueux. Le rayonnement est plus pénétrant, mais l'énergie étant déposée sur une plus
longue distance, ils sont moins nocifs en cas d'absorption. Il est un peu plus difficile de les
arrêter : il faut trois mètres d'air ou une plaque d'aluminium de 7 millimètres d'épaisseur pour
stopper sûrement un électron bêta. Il peut traverser la peau de personnes exposées
Cours de Physique Nucléaire S5 Pr. A. Choukri

La trajectoire d'un électron dans un milieu donné peut être trés sinueuse, puisque les électrons
peuvent subir des déviations de 180° dans le cas de la rétrodiffusion. En conséquence,
la profondeur maximale atteinte par un électron dans la direction incidente initiale est
inférieure à la longueur de sa trajectoire.

Cette profondeur maximale est ce que l'on appelle le parcours (ou profondeur de pénétration
ou portée). Le parcours d'un électron dans un milieu donné est fonction de son énergie et ce
parcours peut être estimé par la relation empirique suivante :
Parcours = 0,412 . En / r avec : n = 1,265 - 0,0954 . Ln(E)
Le parcours s'exprime en cm, E en MeV et r en g.cm-3.

Loi d’absorption de e- monocinétiques

Pour E > 0,2 MeV, l’absorption est pratiquement linéaire


Pour E < 0,2 MeV, N(x) = f(x) n’est plus linéaire ce qui montre que le parcours Re est
difficile à déterminer avec précision ; on le détermine par extrapolation de la droite linéaire
sur l’axe des x.

Loi d’absorption des β- émis par une source β-

Les rayonnements émis par β- émis par une source β- ont de énergies comprises entre 0 MeV
-μx
et Eβmax. L’absorption des rayonnements obéit à la loi N(x)=N0e où : N0 est le nombre
initial correspondant à x=0 et μ est le coefficient d’atténuation linéique.

On définit l’épaisseur moitié x1/2 = épaisseur qui absorbe la moitié du faisceau incident N0.
L’étude de ln(N(x) = f(x) = - μx qui est une droite linéaire permet de déterminer à la fois :
- Le parcours maximum des dans le matériau étudié
- Le coefficient d’atténuation linéique μ

(voir travaux pratiques)


Cours de Physique Nucléaire S5 Pr. A. Choukri

Le rayonnement de freinage

L'électron incident est dévié dans le champs coulombien de l'atome cible et ce


changement de trajectoire s'accompagne de l'émission d'un rayonnement X
appelé rayonnement de freinage. Ce phénomène ne concerne que les électrons de très fortes
énergies (plusieurs MeV) et qui de plus traversent un milieu constitué d'atomes lourds, c'est-à-
dire un milieu dense.

Effet Vavilov-Tcherenkov ( rayonnement Cerenkov)

L'effet Vavilov-Tcherenkov est un phénomène similaire à une onde de choc, produisant un


flash de lumière lorsqu'une particule chargée se déplace dans un milieu diélectrique avec une
vitesse supérieure à la vitesse de la lumière dans ce milieu (la vitesse de la lumière dans
le vide étant toujours supérieure à celle de la particule).
C'est notamment cet effet qui provoque la luminosité bleutée de l'eau entourant le cœur
d'un réacteur nucléaire.

Dans un milieu matériel, la lumière se déplace à une vitesse c1 = c/n où c est la vitesse de la
lumière dans le vide et n est l'indice de réfraction du milieu. Une particule chargée peut se
déplacer dans ce milieu à une vitesse v supérieure à c1 mais reste inférieure à c ce qui ne
contredit pas la théorie de la relativité. La particule chargée interagit, tout au long de sa
trajectoire, avec le milieu qu'elle traverse en perturbant temporairement la polarisation des
couches électroniques des atomes rencontrés, ce qui provoque une émission radiative. Chaque
atome rencontré par la particule devient donc émetteur d'un rayonnement à son passage. Or
l'onde émise se propage à la vitesse c1 inférieure à v. L'interférence des ondes émises par
chaque atome perturbé est alors constructive ; un front d'onde cohérent apparaît sous la forme
d'un cône de lumière. La fréquence de cette onde constructive correspond généralement, pour
l'effet Tcherenkov dans l'eau, à celle du bleu ou de l'ultraviolet.
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2) Interaction des rayonnements électromagnétiques X et γ avec la matière

Les photons interagissent avec la matière selon 3 processus que l’on appelle 3 effets

a) L'effet photoélectrique

Un photon d'énergie incidente EI qui interagit avec un électron d'un atome cible peut éjecter
cet électron de son orbite en lui communiquant une énergie cinétique, EC : EC = EI - EL

où EL est l'énergie de liaison de l'électron éjecté sur son orbite.

Effet photoélectrique

Si l'énergie du photon incident est inférieure à l'énergie de liaison de l'électron K, l'effet


photoélectrique se fait avec un électron de la couche L, etc...

- Le photoélectron mis en mouvement perd son énergie par phénomène d'ionisation du milieu,
ces ionisations sont à l'origine des radiolésions.

- La seconde conséquence d'une interaction par effet photoélectrique est la réorganisation du


cortège électronique pour combler la lacune sur la couche dont a été expulsé l'électron.

Il en résulte essentiellement l'émission d'un autre électron d'une couche encore plus
périphérique que l'on appelle un électron Auger.
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b) L'effet ou diffusion Compton

Le photon incident interagit encore une fois avec un électron, mais cet électron a une énergie
de liaison beaucoup plus faible que celui impliqué dans l'effet photoélectrique.

Effet Compton

La diffusion Compton concerne donc des électrons moins liés, voire libres.

L'électron cible est expulsé dans une direction donnée: c'est l'électron Compton. Le photon
incident est quant à lui, diffusé dans une direction qui fait un certain angle avec la direction de
l'électron Compton.

Lorsque l'énergie du photon incident croît, l'énergie emportée par l'électron Compton devient
de plus en plus importante par rapport à celle du photon diffusé.
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c) La production de paires ( matérialisation et dématérialisation)

Le champs électrique intense qui entoure un noyau peut transformer un photon en négaton et
positon: c'est l'effet de production de paires.

Effet de création de paires

Cette matérialisation nécessite une énergie minimale du photon incident d'au moins 2
fois 511 keV, soit Emin = 1,02 MeV.
Le négaton et le positon créés perdent leur énergie par phénomène d'ionisation du milieu
(comme vu précédemment).
Enfin, le positon s'annihile avec un électron négatif du milieu et il en résulte un rayonnement
de 2 photons gamma d'énergie individuelle 511 keV à 180° l'un de l'autre ; c’est la
dématérialisation ( ou annihilation) qui est l’inverse de la matérialisation

Atténuation des rayonnements électromagnétiques

Au contraire des particules chargées qui cèdent progressivement leur énergie à la matière,
les rayonnements électromagnétiques disparaissent brutalement à la suite d'une interaction.
On ne peut plus parler de ralentissement. Il faut introduire la notion d'atténuation en nombre.

Loi d'atténuation
Dans le cas d'un faisceau monochromatique parallèle de rayons X ou γ, le nombre de rayons émergeant
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(N) n'ayant subit aucune interaction dans la traversée d'un écran d'épaisseur X est lié au nombre de rayons
incidents (N0) par la relation :
N(X) = N0 . e-µX

µ est le coefficient linéique global d'atténuation dont l'unité est cm-1; µ dépend de l'énergie des photons
incidents et de la nature du matériau. Puisque les photons considérés sont monochromatiques,

Couche de demi-atténuation : On appelle couche de demi-atténuation (CDA) ou épaisseur


moitié (X1/2), l'épaisseur de matériau nécessaire pour atténuer d'un facteur 2 le nombre initial
de photons (ou bien leur énergie initiale).

On a la relation : CDA = X1/2 = Ln2 / µ


Cours de Physique Nucléaire S5 Pr. A. Choukri

3. Principe de détection nucléaire :

L'émission de rayonnements est toujours associée à la radioactivité. Aucun des sens dont
dispose l'être humain n'est sensible aux rayonnements émis par les substances radioactives.

On ne peut détecter ces rayonnements donc déceler la radioactivité qu'en utilisant deux des
types d'interaction entre les rayonnements ionisants et la matière : l'ionisation et l'excitation.

Mode de fonctionnement d’un détecteur

Quel que soit le mode de fonctionnement d'un détecteur et donc le principe sur lequel s'appuie
la détection des rayonnements, il est toujours constitué des mêmes éléments:

 un capteur au niveau duquel le rayonnement interagit avec la matière ;


 un système d'amplification qui met en forme et amplifie le signal produit par la sonde ;
 éventuellement un système de traitement du signal ;
 un système d'affichage qui indique :
1. un flux de particules : le compteur ;
2. l'énergie des particules : le spectromètre ;
3. la dose absorbée ou le débit de dose absorbée : le dosimètre ou le débitmètre.

Paramètres caractéristiques d'un détecteur

 l'efficacité de détection : c'est le rapport du nombre de particules détectées au nombre


de particules reçues par le détecteur. L'efficacité dépend donc de la nature et de
l'énergie du rayonnement ;
 le temps mort : c'est le plus petit intervalle de temps entre deux informations pour que
chacune d'entre elles soit prise en compte par le système ;
 le mouvement propre : c'est le taux de comptage (notion définie plus loin) enregistré
en absence de toute source de rayonnement ;
 les caractéristiques géométriques : elles définissent la forme du détecteur, l'importance
de sa surface sensible et sa directivité.

Principaux types de détecteurs nucléaires

 Détecteurs basés sur l’ionisation gazeuse


 Détecteurs à semi conducteurs
 Détecteurs à scintillation
 Détecteurs solides de traces nucléaires
Travaux dirigés de Physique Nucléaire Prof A. Choukri 1

Faculté des Scieces-Kénitra

POLYCOPIES DE TRAVAUX DIRIGES

DE

PHYSIQUE NUC LEAIRE

S5

2020/2021

Pr. Abdelmajid CHOUKRI


Pr. El Mahjoub CHAKIR
Travaux dirigés de Physique Nucléaire Prof A. Choukri 2

EXERCICE 1:
Calculer, en utilisant les relations de la mécanique classique, les vitesses
respectives d’un neutron thermique (énergie cinétique = 0,025 eV) et d’un neutron très
rapide (énergie cinétique = 100 MeV).
Un calcul relativiste est-il nécessaire ? Dans l’affirmative, comparer les valeurs
obtenues pour la vitesse selon les deux mécaniques.
On donne : mn = 1,6729286.10-27 kg

Solution :
Si En > 50 MeV, le neutron est relativiste. Les neutrons à cette énergie sont produits dans les
accélérateurs

En = 0,25 eV (neutron thermique) . Il s’agit d’un cas classique où on utilise la mécanique


classique ;

On sait que 1 Joule = 1 J = 1 W.s = 1 N.m = 1 kgm2s-2.

Ec = ½ mv2
1 eV = 1,602 10-19 J 1 MeV = 1,602 10-13 J ou 1 J = 6,24 1012 MeV

Ec (n) = 0,25 eV = 0,004 10-19 J v ≈ 2,187 103 m/s.


V << c ce qui confirme que le neutron est thermique ( non relativiste).

Ec (n) = 100 MeV :

Si on utilise la mécanique classique, Ec = ½ mv2 v = 1,3838 108 m/s ≈ c/2.


sachant que c ≈ 3. 108 m/s.

donc ce neutron de 100 MeV est relativiste d’où l’utilisation des calculs relativistes

l’invariant pour toute particule relativiste est

m02c4 = E2 –p2c2.

Avec E= Ec + E0 = Ec + m0c2.
E= 1,66584 10-10 J
m0c2 = 1,50564 10-10

après calcul p = 2,3758 10-19

ce qui donne v = p/m0 ≈ 1,42 108 m/s. les 2 résultats sont un peu différent ;
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Exercice 2:
Calculer l’équivalent en énergie de la masse de l’électron au repos, sachant que :
m0 = 9,1095. 10-31 kg, c = 2,9979.108 m/s et e = 1,602.10-19 C.
1. Faire le calcul en joule et convertir le résultat en MeV.
2. Faire le même calcul pour le proton et le neutron.
On donne : mp = 1,6726231.10-27 kg
mn = 1,6729286.10-27 kg

Solution :
Soit un électron au repos

m0 = 9,1095 10-31 kg.


c = 2,9979 108 ≈ 3 108 m/s.
e = 1,602 10-19 C.

1 eV = 1,602 10-19 J
2
Après calcul, m0c = 0,511 MeV

De la même manière, on peut calculer :

mpc2 = 938,28 MeV et mnc2 = 939,57 MeV.

La masse du proton ≈ 1836 fois la masse de l’électron


La masse du neutron ≈ 1839 fois la masse de l’électron

Et le neutron qui est la particule élémentaire la plus lourde ;


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Exercice 3:
Dans le système actuel de mesure des masses atomiques, l’atome de carbonne-12
est choisi comme référence, sa masse valant 12 u.
Lorsque l’oxygène naturel servait de référence, sa masse valant alors 16 u.m.a.
(ancien symbole de l’unité de masse atomique), quelle était la masse du carbone-12 dans
cet ancien système ?
On rappelle la composition isotopique de l’oxygène naturel ainsi que, pour
chacun des isotopes, indiquée entre parenthèses, la masse atomique dans le système
actuel de base : carbone-12 :
16
O : 99,760% (15,99451 u)
17
O : 0,036% (16,99913 u)
18
O : 0,204% (17,99915 u)

Solution :
M(12C) = 12 u ( le 12C est la référence en spectrométrie de masse moderne) . ΔM (12C) = 0 u.

Le nombre d’Avogadro est NA = 1,6022 1023. C’est un nombre sans dimension ; il représente
le nombre d’atomes (nombre de noyaux aussi ) dans une mole d’une substance quelconque.
12 * NA u = 12 g.

Dans l’ancien système (avant 1960), on utilisait le uma à la place de u actuellement dans le
nouveau système.

Le uma a été défini par rapport à la référence de 16O tel que M(16O) = 16 uma.

Le nombre d’Avogadro NA0 était défini par : 16 * NA0 uma = 16 g.

Donc pour exprimer la masse de 12C dans l’ancien système ou celle de 16O dans le nouveau
système, il suffit d’exprimer le u en fonction du uma et par la suite NA en fonction de NA0.

La masse est la même en passant d’un système à l’autre ; ce qui change c’est son expression
en fonction de l’unité

Donc si on considère la masse de l’16O ; on aura 15,99451 u = 16 uma .

Ce qui donne 1 uma = 0,9996568 u et 1 u = 1,003432 uma

On a 12 * NA u = 12 g et 16 * NA0 uma = 16 g NA/NA0 = 1 uma / 1u = 0,9996568.

Donc NA0 avait la valeur de 6,02396 1023.

Donc la masse de 12C =12 u dans l’ancien système de 16O était 12 * 1,003432 = 12,03984 uma
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Exercice 4:
Montrer que l'on peut calculer l'énergie de liaison B(A,Z) d'un noyau X(A,Z) en
utilisant les unités de masse atomique, moyennant une certaine approximation que l'on
justifiera numériquement, en considérant l'exemple du noyau de fer (Z= 26, A= 57) pour
lequel la masse atomique est 56,935389 u. Les énergies de liaison électronique dans les
atomes d'hydrogène et de fer sont respectivement 0,0137 keV et 31,50 keV.

Solution :
L’énergie de liaison dans le noyau est l’énergie qu’il faut fournir à un noyau pour lui arracher
tous ses nucléons .
2
On note B(A,Z) cette énergie qui est égale à [Zmp + NMn – m(A,Z)]c .

A
m(A,Z) = masse nucléaire du noyau Z X , mp masse du proton et mn masse du neutron

B(A,Z) est toujours > 0 car la masse du noutau est toujours < à la somme des masses de tous
ses nucléons qui le constituent.

On passe aux masses atomiques :

M(A,Z) = m(A,Z) + Zmec2 – b(Ze-)


A
-
Avec b(Ze ) l’énergie de liaison des Z électrons de l’atome correspondant au noyau Z X.

Mpc2 = MHc2 = mpc2 + mec2 – b(e-) avec b(e-) l’énergie de liaison d’un seul électron
1
dans l’atome d’hydrogène ( 1 H ) qui contient un proton et un électron
Le neutron ne contient pas d’électrons mn= Mn.

ce qui donne en remplaçant dans l’expression de B(A,Z)


2 - -
B(A,Z) = [ZMp + NMn – M(A,Z)]c + Zb(e ) – b(Ze )

On cherche à comparer le terme des énergies de liaison de électrons au terme des masses

Par un calcul simple dans le cas du fer ( Z= 26, A = 57 et N = 31) on trouve

Terme des masses ≈ 501 MeV


|Terme des énergies de liaison des électrons| ≈ 0,031 eV <<< 501 MeV

Donc on peut aisément négliger dans les calculs le terme dû aux énergies de liaison des
électrons ; ce qui donne
2
B(A,Z) = [ZMp + NMn – M(A,Z)]c
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Exercice 5:
On considère des ensembles constitués de 3 protons et 3 neutrons répartis de trois
façons différentes :
Cas n°1 : 6 nucléons pris isolément,
Cas n°2 : 1 noyau 4He et 1 noyau 2H (une particule  et un deuton),
Cas n°3 : 1 noyau de 6Li.

1) Sachant que l’énergie de liaison par nucléon est égale à 7,07 MeV pour la
particule  et que l’énergie de liaison du deuton vaut 2,225 MeV, calculer, en u,
les masses des deux premiers ensembles.
2) La masse de 6Li étant égale à 6,01348 u, comparer les masses respectives des trois
ensembles. Que peut-on en conclure ?
3) Calculer l’énergie de liaison par nucléon pour 6Li
mp = 1,007277 u ; mn = 1,008665 u

Solution:
On considère 3 ensembles constitués chacun du même nombre de nucléons 3 protons et 3
neutrons chacun)

S1 constitué de 3 protons et 3 neutrons isolés


4 2
S2 constitué d’un noyau d’hélium ( 2 H e ) et d’un noyau de deutérium ( 1 H ))
6
S3 constitué d’un noyau de L
3 i

On calcule en u la masse de chaque système:

mS1 = 3mp + 3 mn = 6,047826 u

mS2 = mHe + mH
= 2 mp + 2 mn – 7,07 * 4/ 931,5 + mp + mn – 2,225/931,5 = 6,0150 u
7,07 MeV c’est l’énergie de liaison par nucléon pour l’He par contre 2,225 MeV c’est
l’énergie de liaison totale pour l’ H et 1 u*c2 = 931,5 MeV

6
mS3 = m ( 3 Li ) = 6,01348 u ( donné).

On remarque donc que mS3 < mS2 < mS3

Ce qui confirme que lorsque des particules s’associent pour former un système, elles perdent
de leurs masses qui se transforme en énergie de liaison qui assure la cohésion du nouveau
système.
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Exercice 6:
1) Exprimer les énergies de séparation du neutron Sn(A,Z), du proton Sp(A,Z) et de la
particule alpha S(A,Z) en fonction des masses atomiques des atomes considérés et
des énergies de liaisons totales des noyaux considérés.
87
2) Calculer Sn et Sp dans le noyau 37 Rb . On donne les masses atomiques suivantes:
86 87 86
M ( 37 Rb ) = 85,93736 u ; M ( 37 Rb ) = 86,92950 u ; M ( 36 Kr ) = 85,93658 u
1
M ( 1 H ) = 1,007825 u ; mn = 1,008665 u

Solution :
L’énergie de séparation d’un neutron est l’énergie qu’il faut fournir au noyau pour lui arracher
un neutron

Sn + X(A,Z) neutron + Y(A-1,Z)

Donc la conservation d’énergie totale donne :


Sn + Z MHc2 + (A-Z)Mnc2 – B(A,Z) = Mnc2 + ZMHc2 + (A-1-Z)Mnc2 – B(A-1,Z)

Ce qui donne Sn = B(A,Z) - B(A-1,Z). Sn peut être donc calculée soit à partir des masses
atomiques, soit à partir des énergies de liaison des noyaux mis en jeu ;

De la même façon on peut calculer


- L’énergie de séparation du proton : Sp = B(A,Z) - B(A-1,Z-1).
- L’énergie de séparation d’une particule α : Sα = B(A,Z) - B(A-4,Z-2) – Bα (4,2)

Pour l’application numérique :


Sn = ?

87
37 Rb contient Z = 37 protons ; A=87 nucléons (nombre de masse) et N=50 neutrons.

On a les masses atomiques

86 87
Sn = Mnc2 + M( 37 Rb )c2 – M( 37 Rb )c2 ≈ 15,3 MeV.

Sp = ?
De la meme manière

86 87 86
Sp = Mpc2 + M( 36 K r )c2 – M( 37 Rb )c2 ≈ 13,37 MeV. 36 K r c’est le Krypton.

Sn ≈ 15,3 MeV > Sp ≈ 13,37 MeV ; c’est normal puisque N est pair donc tous
les neutrons sont appariés 2 à 2 tandis que Z est impair avec un proton non
apparié (célibataire). Donc le dernier neutron de la couche est plus lié que le
dernier proton de la couche de remplissage.
Travaux dirigés de Physique Nucléaire Prof A. Choukri 8

Exercice 7:
Les excès de masse M des noyaux 156C , 157N et 158O sont respectivement égaux à
9,87 MeV/c2, 0,1 MeV/c2 et 2,86 MeV/c2.
Lequel de ces trois noyaux est stable ? Quel (s) type (s) de transformation (s)
radioactive (s) subissent les deux autres ?

C , 157N et 158O sont des isotopes de la série A= 15. Donc les moins stables peuvent se
15
6
désintégrer vers l’élément le plus stable soit par β- soit par β+ et/ou Capture électronique.

L’élément le plus stable pour une série d’isobares est celui ayant l’énergie de liaison la plus
grande cad la masse la plus faible.

ΔM( 156C ) = 9,87 MeV/c2 = 0,010596 u


ΔM ( 157N ) = 0,1 MeV/c2 = 0,000107 u
ΔM ( 158O ) = 2,86 MeV/c2 = 0,003O u

ΔM = M –A. ΔM le plus faible M le plus faible puisque c’est le même A.

Donc l’élément le plus stable de la série A= 15 est le 157N

Les autres se désintègrent vers lui de la façon suivante :

15
C
6
15
7N + β- + 
15
7N + β + 
15 +
O
8
15
O + e- 7N + 
15 -
8
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Exercice 8:
La masse d’un atome dont le noyau comprend Z protons et N neutrons peut-être
calculée par la formule semi-empirique de Weizsäcker:
2 2
2 Z2
2 (N  Z ) 3
M (A,Z)c = (ZMH + NMn)c - avA + as A + a c 1 + aa +  (A)
3
A
A
Avec:  (A) = 0 si A est impair
33,5
 (A) =  3
si A est pair (noyau pair - pair)
4
A
33,5
 (A) = 3
si A est pair (noyau impair - impair)
4
A
av = 14,1 MeV, as = 13 MeV, ac = 0,595 MeV, aa = 19 MeV
(N.B: il existe d'autres séries de valeurs pour les constantes av, as, ac et aa )

1) Donner la signification physique des différents termes de la formule ci-dessus.


2) Calculer l'énergie de liaison moyenne par nucléon dans le noyau 235
92 U .
235
3) Calculer l'énergie de séparation d'un neutron dans le noyau 92 U et comparer la
à l'énergie de liaison moyenne par nucléon calculée en 2).
236
4) Calculer Sn dans le noyau 92 U et comparer la à celle calculée en 3). Expliquer la
différence s'il y en a.
A
5) Calculer l'énergie libérée par fission symétrique d'un noyau Z U en deux noyaux
identiques de nombres de masse A/2 et de charges Z/2 (on pourra négliger  (A)).
236
Application numérique à la fission symétrique du noyau U.
92

Solution :
N.B. : pour comprendre cet exercice et les exercices suivants, il est indispensable de réviser
et comprendre le cours.

1) Voir cours
235
2) Energie de liaison moyenne par nucléon dans le noyau U ( Z= 92, A = 235 et
92
235
235 B( U )
92
N=143) est B ( U)=
92
235

B(A,Z) = (ZMp + NMn - M (A,Z) )c2


2
Z2 (N  Z ) 2
= B(A,Z) = Bv +Bs +BC + Bas + Bapp = av A - as A  a c 3
1
 aa   ( A)
A
A3
Avec :  ( A )  0 si A est impair.
33 ,5
( A)   3 si A est pair [- si (noyau impair- impair) et + si (noyau pair- pair)].
4
A
Ici A = 235 impair  ( 235)  0
Travaux dirigés de Physique Nucléaire Prof A. Choukri 10

Les calculs des différents termes de l’énergie de liaison donnent :

Bv = 3313,5 MeV
Bs = - 495,07 MeV
Bc = - 816,087 MeV
Bas = _210,294 MeV
Bapp = 0 MeV

Donc B( 235
92 U ) = 1792,062 MeV et B(
235
U ) ≈ 7,623 MeV. Energie de liaison moyenne
92
235
par nucléon dans le noyau U.
92

235
3) Energie de séparation d’un neutron dans U
92

On a Sn ( 235 235
92 U ) = B(A,Z) - B(A-1,Z). Ici B(A,Z) = B( 92 U ) et B(A-1,Z) = B( 234
92 U )

B( 234 235
92 U ) se calcule de la même manière que B( 92 U ) avec une différence dans δ puisque A
= 234 est pair (noyau pair-pair)

234
Pour U
92

Bv = 3299,4 MeV
Bs = - 493,6( MeV
BC = - 817,248 MeV
Bas = - 202,991 MeV
Bapp = + 0,5599 MeV ( + car noyau pair-pair)

B( 234
92 U ) = 1786,071 MeV

Ce qui donne Sn ( 235


92 U ) = 5,991 MeV qui est inférieure à B ( 235
92 U ) ≈ 7,623 MeV. Sn
235
concerne ici le dernier neutron de U qui n’est pas apparié donc moins lié que les autres
92
nucléons.

4) Le même calcul donne

236
B( U ) = 3327,6 -496,46 – 814,933 – 217,695 -+ 0,556 = 1799,068 MeV.
92
236
Et Sn ( 92 U ) ≈ 7 MeV
236
On voit bien que Sn ( U ) ≈ 7 MeV
92 > Sn ( 235
92 U ) = 5,991 MeV .
236 235
Dans 92 U tous les nucléons sont appariés 2 à 2 tandis que dans U (A impair) , il y a le
92
236
dernier neutron non apparié moins lié que le dernier neutron dans 92 U ( A pair (noyau pair-
pair)).
Travaux dirigés de Physique Nucléaire Prof A. Choukri 11

5) Fission symétrique :

A A/ 2
Z U + neutron 2 Z /2 X + 1 ou 2 neutrons + Efission (dégagée)

M(A,Z)c2 = 2 M(A/2,Z/2)c2 + Ef

En remplaçant les masses atomiques en fonction des masses de leurs constituants, on obtient :

Ef = 2 B(A/2,Z/2) – B(A,Z)
A= 236, Z =92 ; A/2 = 118 et Z/2 = 46

De la même faon que avant on calcule :

B(118,46) = 1663,8 – 312,75-256,688-108,847 ( on néglige δ) ≈ 986,45 MeV

B(A,Z) = B( 236
92 U ) = 1799,068 MeV (Déjà calculée).

236
Donc l’énergie de fission dégagée par cette fission symétrique de U est ≈
92

173,83 MeV.
Travaux dirigés de Physique Nucléaire Prof A. Choukri 12

Exercice 9:
La masse d'un atome dont le noyau comprend Z protons et N neutrons peut-être
calculée par la formule semi- empirique de Weizäcker:
2
Z2 ( N  Z )2
M(A,Z)c2 = (Z MH + N mn)c2 - av A + as A 3  ac 1  aa ( A)
A
A3
Avec :  ( A )  0 si A est impair.
33 ,5
( A)   3 si A est pair [+ si (noyau impair- impair) et - si (noyau pair- pair)].
A4

(av= 14,1 MeV, as= 13 MeV, ac= 0,595 MeV, aa= 19 MeV)

1) Montrer que pour une série d'isobares, M (A,Z) peut se mettre sous la forme:
M(A,Z)c2 =  + Z +  Z2 + Ep

2) Pour A impair donné,


a) Montrer que M (A,Z) passe par un minimum pour un nombre réel Z'0 dont
on donnera la valeur numérique en fonction de A.
b) Discuter la stabilité du noyau ZOA X où Z0 étant l’entier le plus proche de Z0' .
c) Calculer numériquement Z0 pour A=17, 27, 51, 109, 167 et 207. Les noyaux
stables correspondants sont: 17 O ,27 Al ,51 V ,109 Ag ,167 Er et 207Pb .

3) Quelle relation approchée existe-il- entre N et Z pour les noyaux stables. Calculer la
valeur numérique du rapport N/Z pour les noyaux lourds dont A = 231.

4) Montrer que les isobares de A pair se répartissent sur 2 courbes à allures


paraboliques, distantes d'une valeur qu'on déterminera en fonction de A.
5)
a) Calculer le minimum mathématique Z0 des paraboles de masse A = 64.
b) Y'a-t-il un ou deux éléments stables de la famille A = 64? Lequel ou lesquels? Les
64 64 64
différentes isobares de A = 64 sont: 31 Ga , 30 Zn , 29 Cu , 2864Ni et 2764Co.
64
c) Comment se désintègre le 29 Cu ?

64 64 64
6) Calculer la différence de masse en (MeV) entre 29 Cu et Ni , puis entre
28 Cu et 3064Zn.
29

Que peut-on conclure ?

Solution :
Nous avons déjà vu avant que la masse atomique est donnée par :
2
2 2 Z2 ( N  Z )2
3
M(A,Z)c = (Z MH + N mn)c - av A + as A  ac 1  aa ( A)
3
A
A
Avec :  ( A )  0 si A est impair.
33 ,5
( A)   3 si A est pair [+ si (noyau impair- impair) et - si (noyau pair- pair)].
A4
Travaux dirigés de Physique Nucléaire Prof A. Choukri 13

1) (Voir cours)

2 2
Après regroupement des termes on a : M(A,Z)*C = α(A) + β*Z + γ(A)*Z ± δ(A)
Avec :
α(A) = A*mn – A*aV + aS*A2/3 + aas*A
β = mp + m0 – mn – 4aas

aC a as
γ(A) = 1 + 4*
3 A
A
33 ,5
( A)   3
4
A
δ(A)= 0 si A est impair. Si A est pair [+ si (noyau impair- impair) et - si (noyau pair- pair)].

Le noyau le plus stable d’une série d’isobares est celui ayant la masse la plus faible et
l’énergie de liaison la plus grande.
Donc pour A donné, M(A,Z) = f(Z) est une parabole que l’on appelle parabole de masse. Le
minimum de la parabole permettra de déterminer l’élément le plus stable ( il peut y avoir 2
éléments plus stable selon les cas)

2) Pour A impair donné:

δ(A)= 0 M(A,Z)*C2 = α(A) + β*Z + γ(A)*Z2 ( une seule parabole)


M ( A, Z )
le minimum de la parabole est obtenu par = 0 ; cad β + 2*γ*Z0 = 0
Z

ce qui donne Z0 = - .
2
Z de l’élément le plus stable est le nombre entier le plus proche de la valeur réelle calculée.
Travaux dirigés de Physique Nucléaire Prof A. Choukri 14

Illustration de la parabole de masse pour A impair (égal à 59) où Z0 = 27.


59
(l’élément le plus stable étant 27 Co )

Les isobares sur la parabole tels que Z < Z0 sont radioactifs et se désintègrent chacun vers le
suivant par β-.
Les isobares tels que Z>Z0 se désintègrent par β+ et/ou Capture électronique (C.E.)
Donc pour un A impair, on a une seule parabole avec en principe un seul élément stable

C) Calcul de Z0 pour A=17, 27, 51, 109, 167 et 207.

 ( M n  M p )c 2  4a a 76,78
Z0 = - = =
2 ac aa 1,19 152
2 1
8 1

3
A 3
A
A A

A 17 27 51 109 167 207


Z0 réel 8,16 12,74 23,26 46,71 68,17 82,08
Z0 entier 8 13 23 47 68 82
17 27 51 109 167 207
Isotope 8 0 13 Al V
23 47 Ag 68 Er 82 bP
Stable Oxygène Aluminium Vanadium Argent Erbium Plomb

3) Pour les noyaux stables on a la relation pour Z0.

2
76,78 A N Z
Z0 = 2
Ce qui donne = 1,98 + 0,015 A 3
3
Z
1,19 A  152
Travaux dirigés de Physique Nucléaire Prof A. Choukri 15

2
N
et = 0,98 + 0,015 A 3 ( Relation entre N et Z pour les éléments stables).
Z

N
Pour A < 20 ; on a ≈ Constante = 1
Z

Lorsque A croit ( à partir de A= 20) et devient grand ; on peut plus négliger le terme en A

et N = (0,98 + 0,01 A 3 ) Z . Donc N ne varie plus


linéairement avec Z

N
pour A= 231 par exemple, = 1,55.
Z

On sait que pour un noyau lourd, le nombre de noyaux doit être plus grand que le nombre de
protons pour compenser la répulsion coulombienne et assurer la cohésion du noyau .

4) Pour un A pair :

Il ya 2 paraboles de masse séparées de 2 δ(A)


M(A,Z)*C2 = α(A) + β*Z + γ(A)*Z2 - δ(A) pour Z pair et N pair

M(A,Z)*C2 = α(A) + β*Z + γ(A)*Z2 + δ(A) pour Z impair et N impair


Le calcul du minimum de M(A,Z) = f(Z) se fait de la même manière que pour A impair. Le Z0
(l’entier le plus proche à la valeur réelle calculée) peut présenter 2 cas

A
1er cas : Z0 est un entier impair ; Dans ce cas, l’élément Z0 X sera placé sur la parabole
A
impair-impair donc n’est pas stable. Z 0 X va donc se désintégrer par β- d’un côté et par β+
et/ou C.E d’un autre côté pour donner 2 éléments plus stable que lui

A
2ème cas : Z0 est un entier pair ; Dans ce cas, l’élément Z 0 X sera placé directement sur la
parabole pair-pair donc stable ( donc il y aura un seul élément stable dans ce cas).

5) A = 64
64
Z0 = 28,73 l’entier le plus proche est Z0 = 29 ( correspond au 29 Cu )

Or Z0 = 29 est impair ce qui montre que le ne sera pas l’élément le plus stable de
cette série d’isobares (A=64) et il va se placer sur la parabole impair-impair et il va se
désintégrer par les transitions isobariques pour donner 2 autres éléments plus stables
que lui et placés sur la parabole pair-pair.
Travaux dirigés de Physique Nucléaire Prof A. Choukri 16

c)
64
29 Cu 64
30 Z n + β- + 
64
29 Cu 64
28 N i + β+ + 
64
29 Cu + e- - 64
28 Ni + 

64
6) M( 29 Cu ) – M( 28
64
N i ) = M(64,29) – M(64,28) = 2,34825 MeV ( après calcul)

64
M( 29 Cu ) – M( 3064 Z n ) = 0,90125 MeV

64
Dans les 2 cas on confirme que la masse du 29 Cu est supérieur aux deux autres
éléments ça montre qu’il est plus instable que eux.
Travaux dirigés de Physique Nucléaire Prof A. Choukri 17

Exercice 10:

1. Ecrire les réactions de désintégrations suivantes:


a  238
92 U par gamma.
226
b 88 Ra par alpha sachant que le Z du Rn est 86.
C- 14
6 C par -
d- 30
15 P par +
30
e- 15 P par capture électronique.
2. Comparer les désintégrations d et e. Comment peut-on distinguer entre les
deux ?
3. Ecrire la loi de conservation d'énergie pour la désintégration +. En déduire la
condition pour que cette désintégration soit possible.
4. En utilisant les lois de conservation de l’énergie et de l’impulsion pour la réaction
alpha. Etablir la relation entre l'énergie cinétique de la particule alpha (T), la
chaleur
de la réaction Q à l'état fondamental et les masses des noyaux à l’état final.

1)

238
a 92 U par gamma.

238 238
U*
92 γ + 92 U

226
b 88 Ra par alpha sachant que le Z du Rn est 86.

226 222
88 Ra α + 86 Rn

c- 14
6 C par -
14 14
6 C 7 N + β- + 

d- 30
15 P par +
30
15 P 30
14 S i + β+ + 

30
e- 15 P par capture électronique.

30
15 P + e- - 30
14 Si + 

2) les désintégrations d) (β+) et e) (C.E.) donnent lieu au même noyau produit ; On distingue
entre les deux processus grâce à l’émission des rayons X dus aux réarrangements du
cortège électronique après capture de l’électron.
Travaux dirigés de Physique Nucléaire Prof A. Choukri 18

A
3) Z X A
Y
Z 1 + β+ + 

Conservation de l’énergie totale dans le noyau :

m(A,Z)c2 = mec2 + m(A,Z-1)c2 + Tβ+ + Tʋ + Trec + Wex


on passe aux masses atomiques

M(A,Z)c2 = 2mec2 + M(A,Z-1)c2 + Tβ+ + Tʋ + Wex ( Trec négligeable)

On pose Tβ+max = Tβ+ + Tʋ

Ce qui donne
2 2 2
[M(A,Z)c - M(A,Z-1)c - 2mec ] = Tβ+max + Wex ( Trec négligeable)

Pour que le processus β+ soit possible il faut que Tβ+max ≥ 0 à l’état fondamental ( Wex =0)
2 2 2
Cad [M(A,Z)c - M(A,Z-1)c - 2mec ] ≥ 0

Ce qui donne la condition sur les masses pour que le processus β+ soit possible, il faut que

M(A,Z)c2 - M(A,Z-1)c2 ≥ 2mec2 (= 1,024 MeV)


4) L’équation de désintégration alpha

A
Z X A 4
Y
Z 2 +α

Conservation de l’énergie totale M(A,Z)c2 = Mαc2 +MYc2 + Tα + TY + Wex


2 2 2
On a Qα = [M(A,Z)c - Mαc -MYc ] = Tα + TY + Wex

La conservation de l’impulsion (quantité de mouvement) donne :


  
0 = p + pY pY2 = p2
2
p2
T = ½ MV =
2M
2 2
pY p
Trec = TY = et Tα =
2M Y 2M 
M
pY2 = p2 permet de déduire la relation entre Trec et TY : Trec = Tα*
MY
Travaux dirigés de Physique Nucléaire Prof A. Choukri 19

Ce qui donne à la fin la relation entre Tα et Qα ou Qα*

M  MY A
A l’état fondamental : Qα = Tα*  Tα*
MY A4
(Rapport des masses atomiques = rapport des A)
M  MY A
Dans un état d’excitation Qα* = Tα*  Tα*
MY A4
Ce qui permet de calculer les énergies cinétiques des particules alpha émises à l’état
fondamental et dans les différents états d’excitation

A4
Tα = (Qα – Wex)
A

A4
A l’état fondamental, Wex = 0, Tα0 = Qα
A

A4
Un un état d’excitation i (Wexi) ona Tαi = (Qα – Wexi)
A
Travaux dirigés de Physique Nucléaire Prof A. Choukri 20

Exercice 11: Réaction de fission

Soit Q=180 MeV, l'énergie libérée par la fission d'un noyau 235U .
1- Calculer l'énergie produite par la fission complète d'un gramme de 235U .
2- Calculer le nombre de fissions correspondant à une énergie égale à 1 Joule.

Solution :
235
1) Soit Q = 180 MeV libérée par la fission d’un noyau U.

On utilise la notion de mole

235
235 g de U contient NA = 6,023 1023 noyaux

235
Donc 1 gramme de U contiendra N noyaux

Selon une règle de trois simple, on aura = 1 * NA /235 .

235
Et l’énergie totale dégagée par la fission d’un gramme de U est :
23
1 * NA /235 * 180 = 4,6 10 MeV = 7,37 1010 J

2) 1 J = 6,24 1012 MeV

Nombre de fissions correspondants à une énergie de 1 J est

6,24 1012 / 180 = 3,47 1010 fissions.


Travaux dirigés de Physique Nucléaire Prof A. Choukri 21

Exercice 12:
Les - de désintégrations de 141Ce se
58
répartissent sur deux spectres dont les
énergies Emax sont respectivement 0,435 et 0,58 MeV. L’expérience montre que 30 %
environ des - sont émis en coincidence avec des  d’énergie 0,145 MeV.

Sachant que la masse de l’atome neutre du 141 Pr est 140,907596 u :


59
a) Faire le diagramme énergétique de la désintégration du 141
58
Ce

b) Calculer la masse atomique du 141 Ce


58
c) Calculer l’énergie du noyau de recul associée à l’émission d’un - d’énergie
cinétique de 0,58 MeV.

Solution :
Compte tenu des valeurs données, on peut tracer le diagramme énergétique de cette
désintégration ( Schéma de désintégration)

b) conservation de l’énergie totale lors de la désintégration β-

M(A,Z)c2 = M(A,Z+1)c2 = Tβ-max + Wex.

A l’état fondamental Wex = 0

2 2 -
Donc M( 141
58
Ce )c = M( 141 Pr )c + Tβ max (en MeV)
59
-
M( 141
58
Ce ) = M( 141 Pr ) + Tβ max / 931,5 (en u)
59

Donc M( 141
58
Ce ) = 140,90829 u
Travaux dirigés de Physique Nucléaire Prof A. Choukri 22

c) on veut Calculer l’énergie du noyau de recul associée à l’émission d’un - d’énergie


cinétique de 0,58 MeV et montrer qu’elle est négligeable

Tβ-max = 0,58 MeV cad le 141 Pr


59
est formé dans l’état fondamental.

   2
p rec + p   = 0 p 2  = p rec

Mécanique relativiste pour le β- ; p 2  c2 = Tβ-(Tβ- + 2 mec2)

Ce qui donne 2 MPrc2 Trec = Tβ-(Tβ- + 2 mec2)

Et on tire Trec = Tβ-(Tβ- + 2 mec2) / 2 MPrc2

Tβ- = 0,58 MeV et mec2 = 0,511 MeV

Après calcul, on trouve Trec = 3,54 eV (1 ev = 10-6 MeV.)

Valeur que l’on peut aisément négliger devant les autres énergies intervenant dans les calculs
de l’énergie.
Travaux dirigés de Physique Nucléaire Prof A. Choukri 23

Exercice 13:
141 Ba
La désintégration bêta du 137 55 Cs conduit à un état isomérique du 56 qui se
désintègre par transition  de 0,661MeV.
Calculer les énergies des électrons de conversion K et L. Les énergies de liaisons
K et L, pour le césium, sont : 35,9 et 5,7 keV, et pour le baryum : 37,4 et 6,0 keV
respectivement.

Solution :

En réalité, le Eγ attribué au Cs est émis par son fils le Ba qui a une courte période radioactive.

Pour calculer les énergies des électrons, on utilise :

Te (K) = Eγ – B(k)Ba = 623,6 keV


Te(L) = Eγ – B(L)Ba = 655 keV
Travaux dirigés de Physique Nucléaire Prof A. Choukri 24

Exercice 14 :
Le Curium 243 96 C m est émetteur alpha. Le noyau fils Pu ( plutonium ) est
obtenu dans un état excité d’énergie E* ;
1) Calculer le Q de la désintégration à partir des excès de masse en micro u.m.a
suivants : 61370 µu pour le Cm, 52160 µu pour le Pu et 2603 µu pour la particule
.
2) En écrivant la conservation de l’énergie et de l’impulsion au cours de la
désintégration, établir la relation existant entre Q ,A, E* et l’énergie cinétique
T des alpha émis.
3) Les particules alpha émises possèdent les énergies suivantes : T1 = 5,985 MeV ;
T2 = 5,777 MeV ; T3 = 5,732 MeV. Déterminer les énergies d’excitations du
noyau fils qui leur correspondent.
4) L’émission de la particule alpha de 5,777 MeV donne lieu à l’émission simultanée
d’un photon 1 de 0,226 MeV ou d’un photon 2 de 0,277 MeV. Compléter les
valeurs des énergies d’excitation du noyau fils et tracer le schéma de
96Cm .
désintégration du 243

Solution :
1)
243
96 Cm α+
239
94 Pu

Qα = M init  M fin (en u) = ( M init  M fin )c2 ( en MeV)

Qα = MCm – Mα – MPu

On a ΔM = M – A

ACm = APu + Aα ;

ce qui donne Qα = ΔMCm – ΔMα – ΔMPu = ( les A s’annulent) = 6607 μu = 6,154 MeV.

1 μu = 10-6 u

2) (Voir cours et exercice 10 )

3) A = 243
Wex = 6,154 – 243/239 Tα .
Etat fondamental : Wex = 0 ; Tα0 = 6,053 MeV

Etat d’excitation 1, Tα1 = 5,985 MeV ; Wex1 = 0,069 MeV

Etat d’excitation 2, Tα2 = 5,985 MeV ; Wex2 = 0,280 MeV

Etat d’excitation 3, Tα3 = 5,985 MeV ; Wex3 = 0,326 MeV


Travaux dirigés de Physique Nucléaire Prof A. Choukri 25

Il y a 3 états d’excitation ce qui donne 4 groupes de particules alpha puisque un groupe alpha
est émis dans l’état fondamental.

4) Emission de 0,277  0,28 MeV correspond au passage de l’état 2 à l’état fondamental.


L’émission de Eγ = 0,226 MeV correspond probablement au passage de l’état 2 à
l’état 1 puisque Wex2 – Wex1  0,22 MeV. Sinon ca sera un autre état voisin mais il
n’est pas donné.
Travaux dirigés de Physique Nucléaire Prof A. Choukri 26

Exercice 15:
L'isotope 116C a une période T égale à 20,4 mn.
1) Qu'appelle t-on période radioactive? Etablir la relation entre la période et la
constante de désintégration radioactive  . Calculer  et préciser son unité.
2) Nous voulons trouver l'activité d'un échantillon de cet isotope. Rappeler la
définition et l'expression définissant l'activité.
3) Combien de noyaux y a t-il dans un échantillons de 6,2 g de cet isotope? En
déduire son activité.
4) Combien de noyaux reste t-il une heure plus tard? Et combien de noyaux se sont
désintégrés pendant ce temps ?
5) Quelle est alors l'activité de l'échantillon à cet instant?

Solution : (voir cours)


11
6C est un isotope radioactif de carbone de période T = 20,4 minutes.

1) La période radioactive d’une substance radioactive est le temps nécessaire à un


nombre de noyaux de cette substance existant à un instant pour se réduire de moitié. Si
à l’instant initial (t=0) on N0, après une période radioactive (t=T) on aura N0/2 .

N(t) = N0e-λ*t
N(t=0) = N0
N(t=T) = N0/2
N(t=2T) = N0/4
N(t=3T) = N0/8
N(t=4T) = N0/16
N(t=5T)= N0/32
N(t=6T) =N0/64
N(t=7T) = N0/128, etc …..

On remarque que N(nT) = N0 /2n.

On remarque que après 7 périodes, le nombre de noyaux radioactifs encore présents est
inférieur à 1 %. On peut considérer que la substance radioactive a pratiquement disparu.
Théoriquement, on considère qu’après 10 périodes l’élément radioactif n’existe plus ;

N(t=T) = N0 = N0e-λT ln 2 = λ*T T = ln 2 / λ ou λ = ln 2 / T


C’est la relation qui lie T à λ .
Travaux dirigés de Physique Nucléaire Prof A. Choukri 27

Donc pour 116C , λ = ln 2/ 20,4 = 0,0339778 mn-1 = 3,4 10-2 mn-1 = 5,663 10-4 s-1.

2) L’activité d’un radioélément est le nombre de désintégrations par unité de temps. Elle
est souvent notée a(t) avec a(t) = a0 e-λT (a0 est l’activité initiale = a(t=0))
3) On a 6,2 μg de 116C = 6,2 10-6 g.
Nombre de noyaux en appliquant la notion de mole

N0 = 6,2 10-6 * 6,023 1023 / 11 = 3,395 1017 noyaux


L’activité correspondante est a0 = λ * N0 = 5,663 10-4 * 3,395 1017 = 19,23 1013 Bq

Avec 1 Bq = 1 désintégration / seconde


On sait que 1 Curie = 1 Ci = 3,7 1010 Bq ; ce qui donne a0 = 5197 Ci.

4) Une heure plu tard, on aura


17 -(5,663 10-4 * 3600)
N(1h) = 3,395 10 e = 3,395 1017 * 0,13 = 4,4135 1016 noyaux.
Le nombre de noyaux ayant disparu par désintégration est
N’(1h) = N0 – N(1h) = 2,95 1017 noyaux.
5) De la même manière a(1h) = λ * N(1h) = a0 * 0,13 = 2,5 1013 Bq = 676 Ci.

Exercice 16:

Calculer l’activité d’un gramme de thorium–232. Quel est le nombre de


désintégrations qui se produit en un an. On donne T = 1,41 1010 années.

Th T = 1,41 1010 années


232
90
232
Calcul du nombre de noyaux présents dans un gramme de Th
90

Notion de mole

232 g NA= 6,023 1023


1g N0

N0 = 1 * NA / 232 = 2,596 1021.


3
Calcul de l’activité : a0 = λ N0 = ln2/T * N0 = 4,046 10 Bq = 4046 Bq

Après un an

On garde l’an comme unité de calcul

0 , 693*1

1, 41.1010
N(1an) = N0 e  N0 le nombre de noyaux décroit très lentement vu la très grande
période et l’activité ne sera vue diminuée qu’après plusieurs années.
Travaux dirigés de Physique Nucléaire Prof A. Choukri 28

Exercice 17:
On dispose d’une source de 100 µCi de Pu-239 dont la période est égale à 24 000
ans. Calculer le poids en mg de cette source de plutonium.

Solution :
On a une source de 239
94 Pu a0= 100 µCi = 3,7 106 Bq , 1 Ci = 3,7 1010 Bq et 1 Bq ^1 des/s
3,710 6 * 24000 * 365 * 24 * 3600
T = 24 000 ans donc N0 = = 4,04 1018 noyaux.
0,693

Calcul de la masse correspondante à cette activité

239 g NA=6,023 1023


m0 = ? N0

4,041018 * 239
donc m0 = 23
= 1,6 10-3 g = 1,6 mg
6,02310

Exercice 18:
L’iode –131 a une période T = 8 jours. Quelle est l’activité d’un gramme d’iode ?
Au bout de combien de temps, l’activité sera –t-elle de 1 % de l’activité initiale ?

Solution :
L’Iode ( 131I) de période radioactive T = 8 jours ^

131 g NA=6,023 1023


1g N0

N0 = 6,023 1023 / 131 = 4,6 1021 noyaux


20
et l’activité : a0 = λ*N0 = ln2/T * N0 = 3,985 10 des/jour ( peut être convertie en
Bq et en Ci)

l’activité sera 1 %

on a a(t) = a0 e  t = 1%a0 = 0,01 a0. Ce qui donne e  t = 0,01

ln 0,01 ln 0,01 * T
t= = = 6,644*T = 53,15 jours.
 0,693
Travaux dirigés de Physique Nucléaire Prof A. Choukri 29

Exercice 19:
L’uranium naturel se compose de deux isotopes radioactifs 235U et 238U, dont les
caractéristiques seront indiquées par les indices 5 et 8 respectivement.
On donne :
Les périodes : T5 = 7,038.108 ans et T8 = 4,468.109 ans.
Les abondances isotopiques : a5 = 0,7 % et a8 = 99,3 %.
La masse molaire de l’uranium naturel : Mu = 237,97g
1) Calculer le rapport des activités A5 / A8 .
2) Calculer la masse m d’uranium naturel ayant la même activité qu’un gramme de 226Ra.
3) En notant N5(t) et N8(t) les nombres de noyaux présents au temps t, donner les
expressions des abondances isotopiques a5(t) et a8(t).

Solution :
Unat = U5 + U8 (T5 = 7,038 108 ans et T8 = 4,468 109 ans)

On note les abondances isotopiques a5 pour 235U et a8 pour 238U

Tandis que les activités seront notées dans cette exercice par A5(t) et A8(t).

0,7 99,3
U5 = U et U8 = U. masse atomique de U est MU = 237,97 g
100 100

1)
A5 5 N 5 a N a Ta
R= = = 5 5 U = 5 5 = 8 5 = 4,475 Constante.
A8 8 N 8 8 a 8 N U 8 a 8 T5 a8
2)
AU = A(1 g de 226Ra) = 1 Ci = 3,7 1010 Bq.

AU = A8U + A4U = 3,7 1010 Bq

3,71010 3,71010 3,71010


NU = = = T5T8 =
 5 a 5  8 a 8 a 5 a8 ln 2(T8 a5  T5 a8 )
ln 2(  )
T5 T8

7,03810 8 * 4,46810 9 (364 * 24 * 3600) 2 3,710 7


0,7 99,3
0,693(4,46810 9 * 365 * 24 * 3600 *  7,03810 8 * 365 * 24 * 3600 * )
100 100
17
Donc NU = 1,9598556 10 noyaux (calculs à vérifier)

Et on a 237,97 g NA=6,023 1023


mU NU

Ce qui donne mU = 7,74 μ g (Résultat à vérifier)


Travaux dirigés de Physique Nucléaire Prof A. Choukri 30

3) Les expressions de a5(t) et de a8(t) :


N (t ) N 5 (t ) 1 1
a5(t) = 5 = = =
N (t ) N 5 (t )  N 8 (t ) N (t ) 99,3 (  8  5 )t
1 5 1 e
N 8 (t ) 0,7
et de la même manière

N 8 (t ) N 8 (t ) 1 1
a8(t) = = = =
N (t ) N 5 (t )  N 8 (t ) N (t ) 0,7 (  8  5 )t
1 8 1 e
N 5 (t ) 99,3
Travaux dirigés de Physique Nucléaire Prof A. Choukri 31

4) Exercice 20:
Un échantillon de l'isotope 131
53 I a eu son activité divisée par 16 en 32 jours.

1- Tracer qualitativement sur graphe à deux échelles linéaires la décroissance de


l'activité en fonction du temps : l'unité de temps sera la période T de l'isotope; on
indiquera a(t=0) = a0; ainsi que les valeurs de a(t=nT) pour n =1,2,3 et 4 en fonction
de a0, n et des puissances de 2.
2- En déduire la période T de 13153 I ?

3- Retrouver la période à partir de la loi de décroissance a (t).

Solution :
1)

2) La période d’après les schémas est T = 8 j

ln 2*t
 t 
3) a(t) = a0 e = a0 e T

ln 2*32

a 1
4) = =e T
a0 16
Ln16 =ln 24 = ln2 *32 / T

4 ln2 = ln2 *32/T

T = 32/4 = 8 j
Travaux dirigés de Physique Nucléaire Prof A. Choukri 32

Exercice 21 :
238
On considère la filiation radioactive suivante de la famille U:

226  222  218  214 
Ra Rn Po Pb
1600a 3,8 j 3mn 27 mn
226
Un milligramme de Ra pur est enfermé dans une capsule étanche.

1- Calculer en (Bq) l'activité du radium (considérée constante).


2- Calculer l'activité du radon ( 222 Rn ) en fonction du temps écoulé à partir de la mise
en capsule.
3- Au bout de combien de temps l'équilibre radioactif maximal (99,9%) est atteint entre
le radon et le radium.

Solution :
226 222 218
Ra Rn Po

1 (λ1, T1) 2 (λ2,T2) 3 (Stable) .

T1 = 1600 ans T2 = 3,8 j.

1) T1 = 1600 ans l’activité de radium peut être considérée constante à


l’échelle de notre vie.

226 g NA = 6,023 1023


1 mg = 10-3 g N0

10 3 * 6,02310 23
N0 = = 2,665 1018 noyaux.
226

ln 2 * 2,6651018
L’activité est a0 = λ*N0 = = 3,66 107 Bq
1600 * 365 * 24 * 3600

C’est normal puisque l’activité d’un gramme de 226Ra est 1 Ci = 3,7 1010 Bq.
1 mg = 10-3 g. a(1mg de 226Ra) = 3,7 107 Bq.
2)

1 (λ1, T1) 2 (λ2,T2) 3 (Stable) .

On suppose que à t=0 ; on a N1(t=0) = N0.

N1(t) = N0e-λt
1 N 0 1 2 N 0  t
N2(t) = (e  t  e  2t ) et
1
a(Rn(t)) = (e  e  2t ) (voir cours).
1

( 2  1 ) ( 2  1 )
Travaux dirigés de Physique Nucléaire Prof A. Choukri 33

3) Calcul du temps (te) au bout duquel l'équilibre radioactif maximal (99,9%) est atteint
entre le radon et le radium.

dN 2
= λ1N1 - λ2N2.
dt

dN 2
A l’équilibre maximal, a1 = a2 = λ1N1 - λ2N2 = a1 - a2 = 0
dt

dN 2 1 N 0
)te = 0 = (1e  t  2 e  t ) = 0 à t = te
1e 2 e

dt 2  1

1e   t  2 e   t
1e 2 e

1
ln
2
Ce qui donne après calcul te =
1  2
T1
T1T2 ln
T2
Et en fonction des périodes, on aura : te =
(T1  T2 ) ln 2

On a T1 = 1600 ans >>> T2 = 3,8 j T1 –T2  T1

T1
ln
T2
et te  T2
ln 2

le calcul numérique donne te  135 j.


Travaux dirigés de Physique Nucléaire Prof A. Choukri 34

Exercice 22 : Datation par 14C


Le carbone-14 radioactif est produit spontanément dans l’atmosphère par irradiation
aux rayons cosmiques. Il est absorbé par les végétaux puis par les êtres vivants en
donnant 20 Bq (désintégrations par seconde) et par gramme de carbone. A la mort, le
14
C décroît avec une période de 5600 ans et l’absorption s’arrête. Le carbone extrait du
bois tiré d’une tombe ancienne manifeste 15,24 Bq et par gramme. Quel est l’âge de la
tombe ?

La datation par le carbone-14 est une méthode de datation radiométrique fondée sur la mesure
de l'activité radiologique du carbone 14 (14C) contenu dans la matière organique dont on
souhaite connaître l'âge absolu, c'est-à-dire le temps écoulé depuis la mort de l'organisme
(animal ou végétal) qui le constitue.

Le domaine d'utilisation de cette méthode correspond à des âges absolus de quelques


centaines d'années jusqu'à, et au plus, 50 000 ans.

Dans la haute atmosphère, des réactions nucléaires initiées par le rayonnement


cosmique (spallation) produisent un flux de neutrons libres. Après avoir été ralentis par
collision avec les molécules de l'air, les neutrons dans une certaine gamme d'énergie
cinétique réagissent avec l'azote pour former du radiocarbone, selon l'équation bilan :

La datation par le carbone 14 se fonde ainsi sur la présence dans tout organisme de
radiocarbone même en infime proportion. À partir de l'instant où un organisme meurt, la
quantité de radiocarbone qu'il contient ainsi que son activité radiologique décroissent au cours
du temps selon une loi exponentielle. Un échantillon de matière organique issu de cet
organisme peut donc être daté en mesurant son activité X années après la mort de l'organisme.
14 14
L’équation de désintégration de 14C : 6 C 7 N + β- + 

La décroissance de 14C suit la loi


ln 2*t
 t 
a(t) = a0 e = a0 e T

avec a0 = l’activité initiale de 14C par unité de masse juste au Moment de la mort et la
fossilisation
a(t) : activité de 14C par unité de masse mesurée actuellement dans l’échantillon à dater.

ln 2*t
a 
Le rapport = e T permet de déduire le temps qui représente l’âge s’il n y avait pas eu
a0
échange de 14C pendant la fossilisation.

T a
Ce qui donne l’âge = t = ln 0 (T= 5600 ans d’aprèe l’énoncé)
ln 2 a
a0 = 20 Bq/ gramme de carbone et a(mesurée) = 15,24 Bq par gramme de carbone ce qui
donne un âge de 2196 ans.
Travaux dirigés de Physique Nucléaire Prof A. Choukri 35

Exercice 23 : Activation neutronique


Les neutrons sont utilisés pour produire le nucléide radioactif β-, 24Na de période
T=15,03 h à l’aide de la réaction 27Al (n, α) 24Na. La section efficace de la réaction est
σ=113 mb. Le flux de neutrons utilisée est =109 n/cm2/s. La cible d’aluminium utilisée
est pure et contenait N0 noyaux avant irradiation.

Retrouver les expressions littérales des activités des noyaux ;


24
1) Na produits pendant le temps d’irradiation ti en supposant que le nombre de noyaux
d’Al ne change pas significativement.
2) 24Na présents au début et à la fin d’un comptage pendant un temps tc. Le comptage est
effectué après un temps de décroissance td. En déduire le nombre de rayonnements
susceptibles d’être comptés pendant tc.
3) Pour évaluer l’activité d’une source, quelles sont les principales corrections nécessaires ?

Solution :
On suppose que le nombre de noyaux de 27Al ne change pas (N1 = N0 = constante)

Le taux de réaction est : σɸN0.

Le nombre de 24Na radioactifs (N2) formés au cours de l’irradiation est géré par :

dN 2 dN 2
= σɸN0 – λ2N2 . + λ2N2 = σɸN0
dt dt

N 0
*eλt des 2 cotés ce qui donne en intégrant : N2(t) = (1- e  2t )
2
N 0
Et à la fin d’irradiation qui a duré tirr on a : N2(tirr) = (1- e  2tirr )
2
 2tirr
a2(tirr) = λ2 N2(tirr) = N 0 (1- e )

2) avant de commencer le comptage on a besoin d’un temps pour placer la source devant le
détecteur ( ce temps est appelé temps de décroissance ou temps de refroidissement et il es
souvent noté td)

N 0   tirr  t
Donc N2(tirr + td) = (1- e 2 )e 2 d
2
 2tirr
ce qui donne l’activité au début du comptage ( tc=0). a2(tirr + td) = N 0 (1- e ) e  2 t d

après l’arrêt de comptage qui a duré un temps tc :


N 0   tirr  t  t
N2(tirr + td+tc ) = (1- e 2 )e 2 d e 2 c
2
a2(tirr + td + tc ) = N 0 (1- e  2tirr )e  2td e  2tc
Travaux dirigés de Physique Nucléaire Prof A. Choukri 36

le nombre de comptage sera donc le nombre de noyaux 24Na disparus pendant le temps de
comptage tc.

N 0   tirr  t  t
Nc(tc) = N2(tirr + td) - N2(tirr + td+tc ) = (1- e 2 )e 2 d (1  e 2 c )
2

3)pour remonter à l’activité réelle délivrée par la cible irradiée, il faut tenir compte, comme en
toute mesure de radioactivité qui nécessite un étalonnage adéquat utilisant des standards
prouvés, d’un certain nombre de facteurs de correction parmi lesquels on peut citer
- Facteurs de géométrie dus à l’emplacement de l’échantillon par rapport au
détecteur,
- Facteurs d’auto-absorption dus à la matrice de l’échantillon irradié
- Facteurs liés au détecteur tels que le temps mort, l’efficacité qui dépend du
détecteur et de l’énergie du rayonnement mesuré
- Intensités relatives des raies utilisées
- ….
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4) Exercice 24 :
I. Dans le cas des particules chargées lourdes non relativistes traversant un milieu
ralentisseur constitué d'une substance pure monoatomique, la formule de
dE 4e 4 z 2
perte d'énergie s'écrit sous la forme: S    NZ .B
dx m0 v 2
où B est un terme qui dépend du milieu ralentisseur.
1) Discuter la variation de l’énergie et du pouvoir d’arrêt en fonction de la distance
parcourue. En déduire la loi de Bragg.
2) Comment peut-on évaluer le parcours des particules légères dans les deux cas
suivants
a. Un flux d’électrons homogènes
b. Un flux de particules bêta moins émises par une source radioactive.
3) Pour le même milieu, exprimer le pouvoir d’arrêt de la particule alpha en
fonction de celui du proton dans les 2 cas suivants
a. Le proton et l’alpha ont la même vitesse
b. Les 2 particules ont même énergie

II. Décrire brièvement les 3 processus d’interaction des rayonnements gamma avec
la matière. Donner l’allure d’un spectre gamma correspondant à une source
gamma d’énergie E supérieure à 1,5 MeV et expliquer l’origine des
différentes parties du spectre y compris des petites raies à 0,511 MeV, E-
0,511 MeV et E-1,022 MeV.

Solution :
I.
1) On peut montrer que le pouvoir d’arrêt S(E) est proportionnel à l’inverse de
l’énergie E pour un milieu traversé donné.

S (E )
L’ionisation spécifique Is = ∝ à S(E) avec  l’énergie moyenne nécessaire pour

produire une ionisation.

Donc lorsque E Is

Mais à la fin du parcours la vitesse des particules devient très faible et les particules
chargées peuvent capturer des électrons et deviennent neutres, ce qui montre que
l’ionisation spécifique Is chute à la fin du parcours ce qui donne la loi de Bragg.
Travaux dirigés de Physique Nucléaire Prof A. Choukri 38

2) - Particules chargées légères monocinétiques

Pour E > 0,2 MeV, l’absorption est pratiquement linéaire


Pour E < 0,2 MeV, N(x) = f(x) n’est plus linéaire ce qui montre que le parcours Re est
difficile à déterminer avec précision ; on le détermine par extrapolation de la droite linéaire
sur l’axe des x.
- Particules β- émises par une source
Les rayonnements émis par β- émis par une source β- ont de énergies comprises entre 0 MeV
-μx
et Eβmax. L’absorption des rayonnements obéit à la loi N(x)=N0e où : N0 est le nombre
initial correspondant à x=0 et μ est le coefficient d’atténuation linéique.

3) Pour un milieu donné, Le pouvoir d’arrêt d’une particule (M,z,V,E)) :


z2 Mz 2
S(E) ∝ 2 ∝
V E

Donc pour 2 particules de même vitesse, on a pour α, z=2 et S= Sα et pour le proton,


z=1 et S= Sp.

S1 z
= ( 1 ) 2 ce qui donne Sα = 4 Sp.
S2 z2

Et pour 2 particules ayant la même énergie on a pour α, z=2 et S= Sα et pour le


proton, z=1 et S= Sp.

S1 M z A1 z1 2
= 1 ( 1 )2 ( ) ce qui donne Sα = 16 Sp.
S2 M 2 z2 A2 z 2

Donc si on connait l’un des deux S, on pourra déduire l’autre.

II. (voir cours)


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Examens avec solutions


Travaux dirigés de Physique Nucléaire Prof A. Choukri 40

Epreuve de Physique Nucléaire


S5 - Session d’Automne-Rattrapage
Filière SMP-Février 2017
Faculté des Sciences, Kénitra Durée : 1h 30 mn

Questions de cours : (4 points)


1) Proposer une méthode expérimentale pour déterminer le coefficient
d’atténuation des particules β- émises par une source β- ainsi que le parcours
maximum dans un milieu donné
2) Décrire brièvement les processus d’interaction des rayonnements gamma avec la
matière
3) Donner la définition de la section efficace d’une réaction nucléaire A(a,b)B en
précisant la signification de A,a, b et B. Définir le barn.

Exercice 1 : (8 points)
La masse d'un atome dont le noyau comprend Z protons et N neutrons peut-être
calculée par la formule semi- empirique de Weizäcker:
2
Z2 ( N  Z )2
M(A,Z)c2 = (Z MH + N mn)c2 - av A + as A 3  ac 1  aa ( A)
A
A3
33 ,5
Avec :  ( A )  0 si A est impair. ( A)   3 si A est pair
A4
(av= 14,1 MeV, as= 13 MeV, ac= 0,595 MeV, aa= 19 MeV)
On donne également : M (11H ) = 938,3 MeV. et M ( 01n) = 939,6 MeV.
7) Montrer que pour une série d'isobares, M (A,Z) peut se mettre sous la forme:
M(A,Z)c2 =  + Z +  Z2 + Ep ( expliquer les différentes étapes de calcul )
Donner les expressions de , ,  et Ep.
8) Calculer les valeurs de  et de  et déterminer l’élément ou les éléments les plus
64 64 64 64 64
stables de la série d’isobares A= 64 ( 31 Ga , 30 Zn , 29 Cu , 28 Ni et 27 Co. ) (tous les
calculs doivent être effectués et justifiés)
9) Placer l’ensemble des isobares données sur le digramme M=f(Z) correspondant à
A=64 et indiquer sur le diagramme comment ces isobares se transforment vers
l’élément ou les éléments les plus stables.
64
10) Calculer (en MeV) la différence de masse entre le 31 Ga et son noyau miroir
A
Z As dont on déterminera le A et le Z.
Travaux dirigés de Physique Nucléaire Prof A. Choukri 41

Exercice 2 : (8 points)

L’uranium naturel se compose de deux isotopes radioactifs 235 92 U et


238
92U , dont les
caractéristiques seront indiquées par les indices 5 et 8 respectivement.
On donne :
Les périodes : T5 = 7,038.108 ans et T8 = 4,468.109 ans.
Les abondances isotopiques : a5 = 0,7 % et a8 = 99,3 %.

1) Calculer la valeur du rapport des activités A5 de l’235U et A8 de l’238U dans


l’uranium naturel.
2) Calculer l’activité A5 de l’235U contenu dans 1 kg d’uranium naturel. Evaluer par
un calcul simple (on n’a pas besoin d’une calculatrice), le temps (en millions
d’années) nécessaire pour que cette activité soit réduite de 87,5 %.
3) L’uranium-235 se désintègre en chaîne selon le schéma suivant :

235 231 231


92U 90 Th 91 Pa ……….

231
T( 231
90 Th ) = 25,52 h et T( 91 Pa ) = 32760 ans.

a) Ecrire les deux premières équations de désintégrations de cette chaîne


231 235
b) Calculer les masse du 231 90 Th et du 91 Pa en équilibre radioactif avec l’ U
contenu dans 1 kg d’uranium naturel. Expliquer la différence entre les masses
des 3 radioéléments.
4) Discuter l’évolution de l’équilibre radioactif entre les 3 radioéléments.
Sachant que le rapport des activités entre le 231 235
91 Pa et le 92 U peut être utilisé pour
dater des fossiles tant que l’équilibre n’a pas été encore atteint entre les deux,
donner sans faire de calcul, l’âge maximum qui pourra être déterminé par cette
méthode.
Travaux dirigés de Physique Nucléaire Prof A. Choukri 42

Solution :
Questions de cours
-μx
1) L’absorption des rayonnements obéit à la loi N(x)=N0e où : N0 est le nombre
initial correspondant à x=0 et μ est le coefficient d’atténuation linéique.

On définit l’épaisseur moitié x1/2 = épaisseur qui absorbe la moitié du faisceau incident N0.
L’étude de ln(N(x) = f(x)= lnN(x) = - μx qui est une droite linéaire permet de déterminer à la
fois :
- Le parcours maximum des dans le matériau étudié
- Le coefficient d’atténuation linéique μ

Rmax = parcours dans un matériau c’est l’intersection de la droite linéaire décroissante


représentant l’absorption des β- et la droite pratiquement horizontale représentant les γ et le
bruit de fond qui nécessitent des épaisseurs plus grandes. (voir TP)
2) Les photons interagissent avec la matière selon 3 processus
a. Effet photoélectrique : un photon γ transfère la totalité de son énergie Eγ, à un
électron lié et c’est l’électron qui part avec une énergie cinétique
Te = Eγ – el(e-)
b. Effet Compton : le photon heurte un électron du milieu libre ou très peu lié et
lui transfère une partie de son énergie et continue son chemin pour
interactions.
c. Effet de création de paires : Si Eγ ≥ 1,02 MeV = 2 mec2 ; il y aura un
phénomène de matérialisation par la création d’une paire e- - e+.
le e+ perd progressivement son énergie et finit par se recombiner avec un e- du
milieu pour donner lieu au phénomène d’hannihilation ou de dématérialisation
par l’émission de 2 photons de même énergie de O,511 Mev chacun et émis
dans des sens opposés l’un par rapport à l’autre ;
3) Une réaction nucléaire A(a,b)B
Travaux dirigés de Physique Nucléaire Prof A. Choukri 43

A + a b + B
Avec a : projectile, A : Cible,
b : particule émise B : noyau résiduel formé (noyau de recul)

la section efficace est la probabilité d’une réaction nucléaire. C’est la surface qui
entoure le noyau cible de façon si le projectile passe à travers cette surface, il y aura
réaction. Son unité est le barn avec 1 b = 10-24 cm2.

Exercice 1 :

2
2 2 Z2 ( N  Z )2
1) M(A,Z)c = (Z MH + N mn)c - av A + as A  ac 3
1
 aa ( A)
A
A3
33 ,5
Avec :  ( A )  0 si A est impair. ( A)   3 si A est pair
4
A
2
On regroupe les termes en Z et en Z , on trouve
M(A,Z)*C2 = α(A) + β*Z + γ(A)*Z2 ± δ(A)
Avec

α(A) = A*mn – A*aV + aS*A2/3 + aas*A


β = mp + m0 – mn – 4aas

aC a as
γ(A) = 1 + 4*
3 A
A
33 ,5
( A)   3
4
A
On donne : (av= 14,1 MeV, as= 13 MeV, ac= 0,595 MeV, aa= 19 MeV)
On donne également : M (11H ) = 938,3 MeV. et M ( 01n) = 939,6 MeV.

2)
β = mp + m0 – mn – 4aas = -77,3 MeV

γ(64) = 1,33625 MeV


M ( A, Z ) 
= 0 ; cad β + 2*γ*Z0 = 0; ce qui donne Z0 = - = 28,9 donc Z0 =29.
Z 2
L’entier le plus proche
64
ce qui correspond au 27 Cu . A est pair et on a 2 paraboles de masse ( pair-pair et impair-
64
impair) ; le 27 Cu est placé sur la parabole impair-impair donc il y a 2 autres éléments plus
stables que lui obtenus par les désintégrations isobariques (β- ; β+ et ou C.E)
3)
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64
29 Cu 64
30 Z n + β- + 
64
29 Cu 64
28 N i + β+ + 
64
29 Cu + e- - 64
28 Ni + 

64 A
11) On Calcule (en MeV) la différence de masse entre le 31 Ga et son noyau miroir Z As dont
on déterminera le A et le Z.

64 A
31 Ga et Z As sont des noyaux miroirs donc le Z de l’un = le N de l’autre
A 64
As = 33
Z As A = 64 et Z = 33.
Deux noyaux miroirs ont même A et le N de l’un = le Z de l’autre, donc dans leur
différence il ne restera que

64 64 33 2 312 1089  961


ΔM( As ) - ΔM( Ga ) = a c
33 31 1
- ac 1
= 0,595 ( ) = 19,04 MeV.
3 3
4
A A
Cette méthode peut être utilisée pour déterminer ac en donnant la différence d’énergie
entre 2 noyaux miroirs appartenant à n’importe quelle série d’isobares A.

Exercice 2 :

235 238
L’uranium naturel se compose de deux isotopes radioactifs U et
92 U
92
On donne :
Les périodes : T5 = 7,038.108 ans et T8 = 4,468.109 ans.
Les abondances isotopiques : a5 = 0,7 % et a8 = 99,3 %.

1) Le rapport des activités A5 de l’235U et A8 de l’238U dans l’uranium naturel qui est
constant parce que les périodes sont très longues.

A5 5 N 5 a N a Ta
R= = = 5 5 U = 5 5 = 8 5 = 4,475 Constante.
A8 8 N 8 8 a 8 N U 8 a 8 T5 a8
Travaux dirigés de Physique Nucléaire Prof A. Choukri 45

235
2) Calcul de l’activité A5 de 92 U dans 1 kg de l’uranium naturel.

1 kg = 103 g A = λ5N5.
Pour calculer N5, on utilise la notion de mole et on tient compte de l’abondance
isotopique ;

235 g NA = 6,023 1023

0,7
103 g N5
100

0,7 3 6,02310 23
Donc N5 = 10 * = 1,794 1022 noyaux.
100 235

0,693
Et l’activité est A5 = λ5N5 = 8
*1,79410 22 = 5,6 105 Bq .
7,03810 * 365 * 24 * 3600

A0 A
L’activité est réduite de 87,5 % cad il reste 0,125 % cad A(t) = = 30
8 2

3 est le nombre de périodes nécessaires pour que l’activité initiale soit réduite de 87,5 % donc
le temps nécessaire est : 3* 7,038 107 ans = 2,114 108 années.
3) L’uranium-235 se désintègre en chaîne selon le schéma suivant :

235 231 231


92U 90 Th 91 Pa ……….

231
T( 231
90 Th ) = 25,52 h et T( 91 Pa ) = 32760 ans.

235 231
a) U
92 90 Th + α
231
Th
90 Pa + β- + 
231
91
Calcul des masses m(231Th) et m(231Pa) en équilibre radioactif avec l’235U contenu dans 1
kg de l’uranium naturel.
231
T( 231
90 Th ) = 25,52 h et T( 91 Pa ) = 32760 ans.

b) A l’équilibre radioactif entre 1 et 2 on a λ1N1 = λ2N2.

Calcul de m(231Th)

0,693
A(231Th) = 5,6 105 Bq (déjà calculée) = λ231ThN231Th = * N231Th
25,52 * 3600
Travaux dirigés de Physique Nucléaire Prof A. Choukri 46

ce qui donne N231Th = 5728,4 noyaux ( très peu) ce qui donne la masse en utilisant la notion
de mole

231 g NA = 6,0231923
m= ? 57628,4

la masse du 231Th en équilibre radioactif avec 235U considéré est :

231 * 5762,4 -18


m(231Th) = 6,02310 23 = 2,21 10 g. ( valeur très faible)

de la même manière on fait les calculs pour m(231Pa)


0,693
A(231Pa) = 5,6 105 Bq = λ231PaN231Pa = * N231Pa
32760 * 365 * 24 * 3600

Ce qui donne N231Pa = 8,35 1017 noyaux. et

m(231Pa) = 0,00032 g = 0,32 mg.

4) Dans le temps le 231Th se désintègre très vite par rapport à son fils 231Pa et ce dernier
suit sa désintégration dans le temps selon sa période. Tout se passera comme si le
231Th n’a jamais existé et donne l’impression que le 231Pa provient directement de
l’235U.

L’âge maximum qui pourra être déterminé par cette méthode (à condition de les
séparer de leur père 235U) est 10 fois la période radioactive de 231Th ; après 10 fois sa
période d, le 231Th séparé de l’235U disparaitra et le 231Pa continuera sa désintégration
dans le temps.
Travaux dirigés de Physique Nucléaire Prof A. Choukri 47

Année universitaire 2017/1018


Epreuve de Physique Nucléaire
S5 - Session d’Automne-
Faculté des Sciences, Kénitra Filière SMP-Janvier 2018
Durée : 1h 30 mn
Questions de cours : (4 points)
4) Soit un référentiel R’ en mouvement rectiligne uniforme par rapport à un autre
référentiel R (supposé galiléen) à une vitesse relativiste V. Discuter sans faire de
calcul : la synchronisation des horloges dans les deux référentiels, la dilatation du
temps et la contraction des longueurs dans le référentiel R’.
5) Expliquer le phénomène de matérialisation et de dématérialisation (annihilation)
et indiquer dans quelles conditions cela est il possible dans les deux sens.
Exercice 1 : (5 points)
L’uranium naturel contient environ 0,7 % de 235U de période radioactive 0,7 milliards
d’années et 99,3 % de 238U de période radioactive 4,5 milliards d’années. Dans la fission
de 235U l’énergie moyenne par nucléon passe de 7,625 MeV à 8,5 MeV.
1) Calculer en joules l’énergie libérée par la fission de l’235U contenu dans 300
microgrammes d’uranium naturel. On donne 1 J = 6,24 1012 MeV.
2) Définir puis calculer l’énergie de séparation d’un neutron dans un noyau 235U
puis dans un noyau 236U et expliquer les causes de la différence.
On donne l’énergie de liaison moyenne dans 236U: 7,623 MeV et celle dans 234U :
7,633 MeV
Exercice 2 : (6 points)
On donne les éléments appartenant à deux séries d’isobares A = 59 et A = 64
59 59 59 59 59 59 59
27 Co , 24 Cr , 28 Ni , 25 Mn , 30 Zn , 26 Fe , 29 Cu .
64 64
29 Cu ; 28 Ni ; 2764 Co ; 31
64 64
Ga ; 30 Zn .
1) Donner, pour les deux séries d’isobares, les allures des paraboles de masse et
placer tous les éléments sur ces paraboles en indiquant le mode de passage de
chaque élément à l’élément suivant sachant que le calcul du minimum des
paraboles donne des valeurs réelles Z=26,64 pour A=59 et Z=28,72 pour A=64.
2) Quels sont, pour chaque série d’isobares, les éléments les plus stables ? justifiez
votre réponse.
64
3) Ecrire les équations des désintégrations isobariques du 29 Cu et établir la
64 64
condition sur les masses atomique pour que le 29 Cu puisse donner le 28 Ni .

Exercice 3: (5 points)
Le carbone-14 radioactif est produit spontanément dans l’atmosphère par
irradiation aux rayons cosmiques. Il est absorbé par les êtres vivants en donnant 20 Bq
et par gramme de carbone. A la mort, le 14C décroît avec une période de 5620 ans et
l’absorption s’arrête. Le carbone extrait du bois tiré d’une tombe ancienne manifeste 2,5
Bq par gramme de carbone.
1) Ecrire les équations de production et de désintégration du 14C.
2) Quel est l’âge de la tombe ? justifier votre réponse
3) Calculer le nombre de noyaux et la masse de 14C présents dans un gramme de
carbone dans l’organisme d’un être vivant
Solution :
Travaux dirigés de Physique Nucléaire Prof A. Choukri 48

Questions de cours :

Soit un référentiel mobile R’ en mouvement de translation rectiligne uniforme par


rapport au référentiel supposé galiléen.
Si R’ se déplace à une vitesse relativiste ; deux horloges placées dans R’ et R n’indiqueraient
pas le même temps ; les deux horloges ne sont donc pas synchronisées . le temps indiqué par
l’horloge dans R’ serait inférieur à celui indiqué par l’horloge dans R ; ce qui montre ce qu’on
appelle dilatation du temps dans R’.
La longueur parait plus petite dans R’ que dans R, ce qui montre une contraction des
longueurs dans R’.

1)
- +
Si Eγ > 1,02 MeV = 2 mec2 il y aura probablement création de paires e -e : c’est la
matérialisation

Le e+ perd son énergie et finit par une combinaison avec un e- du milieu pour donner
lieu à une annihilaion cad une émission de 2 photons de 0,511 Mev chacun dans des sens
opposés l’un par rapport à l’autre ( angle entre les 2 photons = 180°) : c’est la
dématérialisation .

Exercice 1 :

Lors de la fission de l’235U, un nucléon dégage 8,5 – 7,625 = 0,875 MeV.


Un noyau 235U dégage 235*0,875 = 205,625 MeV.

Combien y a-t-il de noyaux dans 300 μg d’uranium naturel ?

1 μg = 10-6 g, l’abondance isotopique de 235U est 0,7 %.

0,7
La masse réelle de l’235U est 30010 6 = 2,1 10-6 g
100
2,110 6 6,02310 23
Donc le nombre de noyaux est N0 = = 5,38 1015 noyaux.
235
Donc l’énergie dégagée par fission de l’235U contenu dans 300 μg de
l’uranium naturel est :

Ef = 5,38 1015 * 205,625 = 1,106 1018 MeV = 1,773 1015 J.


A
2) L’expression de l’énergie de séparation d’un neutron dans un noyau Z X
Travaux dirigés de Physique Nucléaire Prof A. Choukri 49

A A 1 1
Sn + Z X Z X + 0 n

Conservation de l’énergie totale dans le noyau puis passage aux masses atomiques et
en remplaçant les masses de AZ1 X et AZ1 X en fonction de celles de leurs constituants,
on obtient :
Sn = B(A,Z) - B(A-1,Z)
Séparation d’un neutron dans 235U est donnée par Sn = B(235U) – B(234U)

B(235U) = 7,625 * 235 = 1791,875 MeV


B(234U) = 7,633 * 234 = 1786,122 MeV
235
Donc Sn ( U) = 5,753 MeV
Séparation d’un neutron dans 236U est donnée par Sn(236U) = B(236U) – B(235U)

B(236U) = 7,623 * 236 = 1799,028 MeV


Sn (236U) = 7,153 MeV

On voit bien que Sn (236U) = 7,153 MeV > Sn (235U) = 5,753 MeV
236
U est un noyau pair-pair
235
U est un noyau pair-impair

Donc dans 236U tous les neutrons sont appariés 2 à 2 donc le dernier
neutron dans 236U est plus lié que le dernier neutron (célibataire, non
apparié) dans 235U.
Travaux dirigés de Physique Nucléaire Prof A. Choukri 50

Exercice 2 :
1)

2)
Pour A = 59 impair (une seule parabole),

M ( A, Z )
= 0 ; cad β + 2*γ*Z0 = 0 ce qui donne
Z

Z0 = - = 26,64 donc Z0 = 27 ( l’entier le plus proche)
2
59
Puisqu’on une seule parabole donc on a un seul élément stable qui est 27 C o

Pour A = 64 :
 64
Z0 = - = 28,72 donc Z0 = 29 ( l’entier le plus proche) ce qui correspond au 27 Cu A est
2
64
pair et on a 2 paraboles de masse ( pair-pair et impair-impair) ; le 27 Cu est placé sur la
parabole impair-impair donc il y a 2 autres éléments plus stables que lui obtenus par les
désintégrations isobariques (β- ; β+ et ou C.E)
64
29 Cu 64
30 Z n + β- + 
64
29 Cu 64
28 N i + β+ + 
64
29 Cu + e- - 64
28 Ni + 
64 64
Donc les éléments les plus stables de la série d’isobares (A=64) sont : 30 Z n et 28 Ni

3)
64
29 Cu 64
28 N i + β+ + 
Conservation d’énergie totale dans le noyau :
mCuc2 = mec2 + mNic2 + Tβ+ + Tneutrino + Wex
à l’état fondamental (Wex = 0) on remplace par les masses des constituants et on passe
aux masses atomiques:
Travaux dirigés de Physique Nucléaire Prof A. Choukri 51

Mcuc2 = MNic2 + 2mec2 + T β+max


Ce qui donne la condition sur les masses pour que β+ soit possible :
(Mcu - MNi)c2 ≥ 2mec2 = 1,02 MeV (T β+max doit être toujours ≥ 0)
Exercice 3 :
14
6 C 14
N
1) Equation de production de à partir de 7

14
6 C
Equation de désintégration de
14 14
6 C 7 N + β- + 
ln 2*t
14  t 
2) La décroissance de suit la loi 6 C a(t) = a0 e = a0 e T
avec T = 5620 ans

L’activité initiale dans un organisme vivant : a0 = 20 Bq/gramme de 14C.


l’activité mesurée dans l’échantillon fossile est 2,5 Bq/gramme de 14C
20 20
on voit bien que amesurée = 2,5 = = 3 3 c’est le nombre de périodes
8 2
Donc l’âge de cet échantillon est t = 3*T = 3* 5620 = 16860 ans.
a t t
Ou autrement : ln( ) = -ln2 * ce qui donne -3ln2 = -ln2 *
a0 T T donc
L’âge = t = 3*T = 16860 ans

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