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Brian Baldwin
Président, Comité de coordination,
Plateforme mondiale des donneurs
pour le développement rural et
Conseiller principal pour la gestion
des opérations,
Fonds international pour le
développement de l’agriculture
Photo : IFAD
Rome, Italie
B.Baldwin@ifad.org
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THÈME PHARE – LES ULTRAPAUVRES
ture a chuté en dessous de 3 pour cent tation des budgets qui en découle au
Les sources de financement
alors qu’elle représentait 18 pour cent niveau législatif pour l’agriculture (de
du total de l’aide en 1979. subsistance) et le développement rural, Au fil du temps, les fondations privées
les questions hommes/femmes et l’envi- et les philanthropes sont devenus
d’importantes sources de financement
1. Appropriation : « Les pays parte- ronnement. En général, il manque une
et d’investissement dans l’agriculture
naires exercent une réelle maîtrise sur ligne directrice clairement définie entre
africaine. Dans le même temps, la
leurs politiques et stratégies de dévelop- les stratégies de réduction de la pauvreté Chine, le Brésil et l’Inde sont subite-
pement et assurent la coordination de et les stratégies sectorielles, avec pour ment devenus des partenaires fiables
l’action à l’appui du développement » conséquence une faible intégration en matière d’investissement agricole.
Les populations rurales ayant du mal des priorités sectorielles aux processus A ce titre, le financement pour le
à se faire entendre et étant mal représen- (budgétaires) nationaux. En Tanzanie, développement devrait reconnaître la
tées dans les processus nationaux, on l’engagement des donneurs à s’aligner diversité des partenaires financiers :
note des déviations politiques condui- comme principe de base s’est avéré fondations publiques et privées ;
donneurs traditionnels ; rôle d’entités
sant à des distorsions et à de graves fos- un bon instrument pour sortir les don-
philanthropiques telles que l’AGRA,
sés en termes d’appropriation (étude neurs et le gouvernement de moments et notamment utilisation productive
Platform CSO). La faiblesse des insti- difficiles et même de confrontations des dons de la diaspora (atteignant
tutions rurales, la participation rurale lors de la progression de la stratégie plus de 300 milliards de dollars US et
limitée et le défaut de confiance entre d’assistance conjointe (Joint Assistance dépassant l’aide publique au dévelop-
gouvernements et organisations de la Strategy, JAS). pement (l’APD) dans certains pays).
société civile ont créé des « fossés » L’influence de ces nouveaux donneurs/
d’appropriation dans la formulation des 3. Harmonisation : « Les actions des acteurs sur l’efficacité collective du
soutien des donneurs à l’agriculture
politiques, les stratégies et les affecta- donneurs sont mieux harmonisées et
doit donc faire l’objet d’une analyse et
tions de ressources, discriminant sou- plus transparentes, et permettent une
d’une réflexion plus poussées.
vent les parties prenantes rurales. plus grande efficacité collective »
Dans plusieurs pays (Ghana, Kenya, Dans les pays ou des JAS et des
Ouganda, Zambie et Tanzanie), les SWAps (approches sectorielles, de rurales. Les déclarations politiques en
stratégies d’assistance conjointe (« Joint l’anglais « sector-wide approaches ») matière d’harmonisation ne sont pas
Assistance Strategies », JAS) incluant le ont été initiées par des pays partenaires accompagnées de changements de
secteur agricole ont été menées par le (Honduras, Mozambique, Nicaragua, processus internes adéquats et de mesu-
gouvernement. Au Mozambique, en Ouganda, Vietnam, Tanzanie, Ghana, res incitatives de la part des donneurs
Tanzanie, au Vietnam, au Nicaragua Kenya et Zambie) pour le secteur agri- comme des partenaires du développe-
et en Bolivie, les stratégies de réduc- cole, les donneurs bilatéraux et multila- ment. Cela a été l’un des points clés des
tion de la pauvreté sont en place et des téraux ont développé leurs programmes débats du Forum de haut niveau d’Accra
stratégies sectorielles sont en cours de de soutien en s’alignant sur ces straté- qui s’est tenu en septembre 2008.
développement. Toutes les politiques gies nationales. Cela a facilité l’utili-
doivent réfléchir sur les choix poli- sation des systèmes nationaux pour la 4. Gestion axée sur les résultats :
tiques, difficiles (par exemple entre gestion financière et l’approvisionne- « Gérer les ressources et améliorer le
consommateurs et producteurs ou sec- ment national. Toutefois, des concepts processus de décision en vue d’obtenir
teurs), le besoin d’un plus grand dialo- clairs font encore défaut pour que les des résultats »
gue entre parties prenantes et minis- donneurs agissent en harmonie avec le Dans le monde entier, budgets serrés
tères et l’amélioration des capacités secteur de l’agriculture ; par exemple, il et citoyens exigeants mettent de plus en
nécessaires pour ces choix politiques. est nécessaire de distinguer le dévelop- plus les gouvernements sous pression,
pement rural en tant que domaine spé- qui doivent montrer qu’ils utilisent bien
2. Alignement : « Les donneurs font cifique et le développement agricole en l’argent. Les parties prenantes poussent
reposer l’ensemble de leur soutien sur tant que secteur économique. les gouvernements des pays partenaires
les stratégies nationales de développe- Il faut également se préoccuper du et les agences de donneurs à prouver les
ment, les institutions et les procédures fait que le temps et les ressources impli- résultats et l’efficacité de l’aide. La ges-
des pays partenaires » qués dans l’élaboration de l’architecture tion axée sur les résultats du dévelop-
Cet aspect fondamental de la Décla- de processus ne font que grever encore pement constitue la base cruciale qui
ration de Paris reconnaît les difficultés davantage une fonction publique déjà fait de cette relation mutuelle une réa-
causées par les niveaux élevés de contri- faible et cela au prix de garantir que lité. La définition de cibles en matière
butions internationales non alignées qui les ressources nouvelles et existantes de performances agricoles au niveau
déséquilibrent souvent la définition des fournissent des services et des investis- national demeure une condition clé de
niveaux de priorité du pays et l’affec- sements plus efficaces dans les zones l’évaluation de la progression vers les
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