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Séries de Fourier

Toujours à méditer, souvent à adopter :

Le premier fruit de la sagesse est le travail.


Emile-Auguste Chartier

Pré-requis :

1. Pages de calculs
2. Nombres complexes et trigonométrie.
3. Dérivées et primitives.

Résumé du cours :
1. Introduction, Généralités, Définitions et premières propriétés.
2. Développements en série de Fourier. Cas d’une période quelconque. Forme complexe.
3. Opérations sur les séries de Fourier.
4. Analyse harmonique d’un signal.
.
Séries de Fourier
SERIES DE FOURIER Dans tous les calculs à venir, on suppose que l’on peut

I – GENERALITES SUR LES SERIES DE FOURIER


intervertir
ò et å (se dit que intégration termes à termes)

I – 1 Définitions : Vocabulaire des séries de Fourier Calcul de a0


(1) On appelle série de Fourier une série de la forme 2p 2p ¥
a0 + a1cost + b1sint + a2cos2t + b2sin2t + … + ancosnt +
bnsinnt + …
On a
ò S(t)dt =
ò [ a0 + ån =1
(ancosnt + bnsinnt)]dt
0 0
dont le terme général, qui est une fonction de la variable t,
2p ¥ 2p ¥ 2p
est: un(t) = ancosnt + bnsinnt
avec a0, an, bn ∈ ℝ.
=
ò a0dt + å
n =1
an
ò cosntdt + å
n =1
bn
ò sinntdt = a02π
0 0 0
(2) a0, an, bn sont appelés coefficents de Fourier réels de la 2p
série de Fourier. 1
(3) En un point t où la série est convergente (si t est fixé, on a
d’où a0 =
2p ò
0
S(t)dt
affaire à une série numérique), sa somme est notée
¥ Calcul de an
S(t) = a0 + å (ancosnt + bnsinnt) 2p 2p

å
¥

n =1 ò S(t)cosptdt =
ò [ a0 +
n =1
(ancosnt + bnsinnt)]cosptdt
(4) D’après les propriétés des fonctions sinus et cosinus, on 0 0
sait que si la série converge pour le réel t, alors on a: 2p ¥ 2p

S(t + 2kπ) = S(t) pout tout k ∈ ℤ


=
ò a0cosptdt + å
n =1
an
ò cosnt cosptdt
0 0
¥ 2p
I – 2 Fonctions orthogonales
Théorèmes + å
n =1
bn
ò sinntcosptdt = apπ
(1) Si f(t) est une fonction périodique de période T, 0
2p
intégrable, alors on a pour tout a ∈ ℝ: 1
T a +T
d’où ap =
p ò S(t)cosptdt

ò
0
f(t)dt =
ò
a
f(t)dt
Calcul de bn
0

A A
Avec les même méthodes et raisonnements, on trouve
2p
(2) Si f(t) est une fonction paire, alors
ò
-A
f(t)dt = 2
ò0
f(t)dt
bp =
1
p ò S(t)sinptdt
A 0
Remarques
Si f(t) est une fonction impaire, alors
ò
-A
f(t)dt = 0
(1) Pour tout a de ℝ, on peut faire le calcul intégral entre a et
(3) En posant fn(t) = sinnt et gn(t) = cosnt, on a pour n, p, q a + 2π, en particulier entre – π et π.
entiers: (2) Le procédé de calculs des a0, an et bn indique que s’ils
2p 2p 2p existent, ils sont uniques.
a-
0
ò fn(t)dt = 0,
ò
0
gn(t)dt = 0 pour n ≠ 0,
ò
0
g0(t)dt = 2π (3) Cas d’une fonction paire
Si S(t) est paire, alors S(t)cosnt l’est aussi alors que S(t)sinnt
2p 2p
est impaire, d’où,
p p
b-
ò
0
fp(t)fq(t)dt =
ò
0
gp(t)gq(t)dt = 0 si p ≠ q
bn = 0; a0 =
1
p ò S(t)dt; an =
2
p ò S(t)cosntdt
0 0

2p 2p
(4) Cas d’une fonction impaire,
Si S(t) est impaire, alors S(t)sinnnt est paire alors que
ò
0
[fn(t)]2dt =
ò
0
[gn(t)]2dt = π si n ≠ 0
S(t)cosnnt est impaire, d’où,
p
2
ò
2p 2p
a0 = an = 0; bn = S(t)sinntdt
ò
0
[f0(t)]2dt = 0,
ò
0
[g0(t)]2dt = 2π p
0

2p
Exemple:
c-
ò fp(t)gq(t)dt = 0 (même si p = q) Calculer les coefficients de Fourier des fonctions suivantes,
0 éventuellement, on vérifiera d’abord qu’elles sont
Ainsi on dit que l’on a des fonctions orthogonales. 2π-périodique :
1°/ f(t) est une fonction impaire et 2π-périodique telle que
I – 3 Calcul des coefficients f(0) = 0 et sur ]0 ; π], f(t) = π – t.
Soit une série de Fourier convergente de somme 2°/ f(t) est une fonction 2π-périodique telle que
¥
1 si t ∈ [−π ; [ ∪ ] ; π]
S(t) = a0 + ån =1
(ancosnt + bnsinnt) f(t) =
si t ∈ [ ; ]
On va déterminer les relations entre S(t), a0, an et bn. On fera d’abord le graphe de la fonction.
3°/ f(t) = 1 + cos(t) + 4sin(t)cos(t) - cos2(t) + sin2(t)
On utilisera les formules de transformation trigonométriques
Séries de Fourier
4°/ f(t) est une fonction impaire et 2π-périodique telle que Dans la réalité, on rencontre des fonctions périodiques f(t)
f(t) = t sur [0 ; ], f(t) = -t – π sur [−π ; ] admettant une période T ≠ 2π i.e. pour tout nombre réel t, on
a f(t + T) = f(t), T étant le plus petit nombre strictement
II – DEVELOPPEMENT EN SERIE DE FOURIER positif vérifiant cette égalité. La variable t représente le plus
II – 1 Développement en série de Fourier d’une fonction souvent le temps. On se ramène au cas de la période 2π à
périodique l’aide du changement de variable suivant
Soit f(t) une fonction périodique de période 2π et continue t x 2p 2p
= d’où x = t = ωt avec ω =
par morceaux sur [– π; π] (on rappelle qu’une fonction est T 2p T T
continue par morceaux sur [a; b] ssi elle est continue en tous en effet, ainsi on a,
points de [a; b] sauf éventuellement en un nombre fini de cos[ω(t + T)] = cos(ωt + ωT) = cos (ωt + 2π) = cos(ωt)
points en lesquels elle admet une limite à gauche et une limite de même sin[ω(t + T)] = sin(ωt), les fonctions cos(ωt) et
à droite). On peut toujours remplacer [– π; π] par [a; a + 2π], 2p
sin(ωt), avec ω = sont périodiques de période T.
T
pour tout a ∈ ℝ. On se pose alors la question suivante: si à
2p
partir de la fonction f(t), on calcule les coefficients de Fourier Le nombre ω = s’appelle fréquence fondamentale. Les
π π T
1 1
a0 =
2p ò

f(t)dt, an =
p ò

f(t)cosntdt et multiples nω de la fréquence fondamentale, où n ≥ 2 sont
appelées harmoniques, la première harmonique est 2ω, la
π deuxième 3ω, …
1
bn =
p ò

f(t)sinntdt (1) La série de Fourier d’une fonction f(t) admettant T pour
période est définie par les formules suivantes,
¥
et que l’on écrive le développement en série de Fourier
correspondant, soit
S(t) = a0 + å
n =1
(ancosnωt + bnsinnωt)
¥
S(t) = a0 + å (ancosnt + bnsinnt) 2p 1
a +T
2
a +T

n =1
avec ω =
T
, a0 =
T ò f(t)dt, an =
T ò f(t)cosωntdt et
alors, cette série est-elle convergente ? et si oui est-ce que a a
S(t) coïncide avec f(t) ? a +T
2
Le théorème suivant, à admettre, nous donne la réponse. bn =
T òa
f(t)sinnωtdt.

Théorème: de Dirichlet En effet, on a de nouveaux les conditions de fonctions


Soit f(t) une fonction de période 2π. Si la fonction f(t) est orthogonales avec les fonctions cosnωt et sinnωt.
continue et admet une dérivée f ‘ continue sur l’intervalle (2) On montre que si f est une fonction paire bn = 0,
[a; a + 2π], a ∈ ℝ, sauf éventuellement en un nombre fini de T T
2 2
points en lesquels f et f ‘ admettent une limite à gauche et une 2 4
limite à droite, alors,
a0 =
T ò f(t)dt et an =
T ò f(t)cosnωtdt
· En tout point t0 où la fonction f(t) est continue la 0 0

série de Fourier est convergente et a pour somme On montre que si f est une fonction impaire, a0 = an = 0 et
T
S(t0) = f(t0) 2
· En tout point t0 où la fonction f(t) n’est pas continue 4
la série de Fourier est convergente et a pour somme
bn =
T ò
0
f(t)sinnωtdt.

f ( t 0+ ) + f ( t 0- )
S(t0) =
2 Remarques
Avec f (t 0+ ) = lim f(t); f (t 0- ) = lim f(t) Pour T = 2π, on retrouve les anciennes formules.
t ®t 0 t > t 0 t®t0 t<t 0 Le théorème de Dirichlet est également valable pour les
fonctions de période T ≠ 2π.
Exemple
Soit f la fonction de période 2π définie par Exemple :
ì-1 si -p < t < 0 On pose f(t) = ∣cos(t)∣.
f(t) = í et f(π) = 0
î 1 si 0 £ t < p 1°/ Faire la représentation graphique de f(t) entre – 2π et 3π.
1°/ Faire la représentation graphique de f(t) entre – 2π et 3π. 2°/ Calculer les coefficients de Fourier de f(t) puis en déduire
2°/ Calculer les coefficients de Fourier de f(t) puis en déduire son développement en série de Fourier, soit S(t).
son développement en série de Fourier, soit S(t).
2 II – 3 Forme complexe d’une série de Fourier
a0 = an = 0 et bn = (1 – (-1)n) (f impaire) Soit f(t) une fonction de période T devéloppable en série de
np
¥
3°/ Montrer que f(t) satisfait aux conditions de Dirichlet puis
å
2p
en déduire S(t) pour – π < t ≤ π. Fourier, soit S(t) = a0 + (ancosnωt + bnsinnωt) ω =
T
¥ n =1
(-1) p
å
p p En utilisant les formules d’Euler, on a,
4°/ Montrer que = (pout t = )
2p + 1 4 2 un(t) = ancosnωt + bnsinnωt
n =0
einwt + e -inwt einwt - e -inwt
= an + bn
II – 2 Cas d’une période quelconque 2 2i
Séries de Fourier
a - ib n inωt a n + ib n -inωt III – 3 Produit de convolution
= n e + e
2 2 Définition
a - ib n Soient f et g deux fonctions continues de même période 2π.
On pose cn = n coefficient de einωt
2 On appelle produit de convolution de f et g, noté f∗g, la
a n + ib n -inωt fonction définie comme suit
et c-n = = cn coefficient de e
2 2p
1
d’où un(t) = cne inωt
+ c-ne -inωt

a +T a +T
f∗g(t) =
2p ò
0
f(t – x)g(x)dx
a n - ib n 1 i
avec cn =
2
=
T ò
a
f(t)cosnωtdt –
T ò
a
f(t)sinnωtdt
Théorème
a +T Soient f et g deux fonctions continues de même période 2π
1
=
T ò
a
f(t)e-inωtdt développable en série de Fourier. On a
cn(f∗g) = cn(f)cn(g)
On obtient alors la forme complexe du développement en
série de Fourier de la fonction f(t), soit Propriétés
¥ a +T Soient f et g deux fonctions continues de même période 2π
å
1
S(t) =
n =-¥
cneinωt avec cn =
T ò f(t)e-inωtdt, n ∈ ℤ développable en série de Fourier. On a
a (1) f∗g = g∗f (le produit de convolution est commutatif)
On vérifie facilement les égalités suivantes
(2) f∗g est continue et de période 2π.
a0 = c0, an =2Re(cn) et bn = –2Im(cn)
1
(3) an(f∗g) = [an(f)an(g) – bn(f)bn(g)]
Exemple : 2
f(t) est une fonction paire et 2π-périodique telle que 1
(4) bn(f∗g) = [an(f)bn(g) + an(g)bn(f)]
f(t) = et sur [0 ; π] 2
1°/ Déterminer l’expression de f(t) sur [−π ; 0 ].
2°/ Calculer directement les coefficients de Fourier IV – ANALYSE HARMONIQUE D’UN SIGNAL –
complexes de f(t) puis en déduire les coefficients de Fourier EGALITE DE PARSEVAL
réels de f(t). IV – 1 Analyse spectrale d’un signal
3°/ Retrouver par un calcul direct les coefficients de Fourier Soit f une fonction de période T développable en série de
¥
réels de f(t).
å
2p
Fourier S(t) = a0 + (ancosnωt + bnsinnωt) ω =
T
III – OPERATIONS SUR LES SERIES DE FOURIER n =1

Notations On peut écrire


Soit f une fonction développable en série de Fourier. On note un(t) = ancosnωt + bnsinnωt
les coefficients de Fourier de f comme suit: an bn
= a n 2 + bn 2 ( cosωnt + sinωnt)
a0(f),an(f), bn(f) et cn(f). an2 + bn2 a n 2 + bn 2

III – 1 Opérations linéaires = An(cosφncosnωt + sinφnsinnωt)


Soient f et g deux fonctions périodiques de même période et = Ancos(nωt – φn)
développables en série de Fourier. On démontre les résultats bn
avec An = a n 2 + b n 2 et φn = arctan( )
suivants grâce à la linéarité de l’intégrale. an
a0(λf + μg) = λa0(f) + μa0(g) an(λf + μg) = λan(f) + μan(g) un(t) est donc une fonction sinusoïdale d’amplitude
bn(λf + μg) = λbn(f) + μbn(g) cn(λf + μg) = λcn(f) + μcn(g) 2p
An = a n 2 + b n 2 , de pulsation nω, de période T = et dont
nw
III – 2 Coefficients de Fourier d’une dérivée et d’une bn
primitive la phase à l’origine est φn = arctan( ).
an
Théorème
Le développement en série de Fourier peut aussi s’écrire
Soit f une fonction continûment dérivable de période T, on a
¥
a0(f ‘) = 0; an(f ‘) = nωbn(f);
bn(f ‘) = – nωan(f); cn(f ‘) = inωcn(f)
comme suit: S(t) = a0 + å n =1
Ancos(nωt – φn)

(1) D’après le théorème de Dirichlet, f apparaît en tout point


Théorème
où elle est continue comme la somme
Soit f une fonction continue de période 2π. Une primitive F
de f est de période 2π ssi la valeur moyenne de f sur une · d’un terme constant a0 qui est la valeur moyenne de
2p
f sur une période.
· et d’une infinité de fonctions sinusoïdales de
période est nulle i.e.
ò
0
f(t)dt = 0, et alors touts les primitives
pulsation ω, 2ω, 3ω, … , nω, … et d’amplitudes
de f sont périodiques de période 2π. On a alors A1 = a12 + b12 , A2 = a 2 2 + b 2 2 , … ,
1
a0(F) = 0; an(F) = - bn(f); An = a n 2 + b n 2 , …
n
1 i (2) La fonction sinusoïdale de période T, de pulsation ω (pour
bn(F) = an(f); cn(F) = - ωcn(f) n = 1)est appelée la fondamentale.
n n
Séries de Fourier
(3) Les termes Ancos(nωt – φn) pour n > 1 sont appelés
harmoniques de rang n – 1 qui sont de pulsation nω, de
2p
période T =
nw
(4) On appelle spectre de fréquences du signal f(t) la
représentation graphique de la fonction de ℕ vers ℝ qui à n
associe An. Cette représentation est un diagramme en bâtons.
Par convention, on peut poser A0 = a0
(5) Le diagramme du spectre de fréquences est discontinu,
puisque la variable ne prend que des valeurs discrètes. En
pratique, on essaie d’interpoler un tel diagramme à l’aide
d’une courbe continue, appelée courbe enveloppe du spectre.

Exemple :
On pose f(t) = ∣cos(t)∣.
1°/ Déterminer le développement en série de Fourier de f
selon la troisième forme.
2°/ Représenter graphiquement le spectre de fréquences du
signal f(t) et sa courbe enveloppe du spectre.

IV – 2 Egalité de Parseval
On démontre le théorème suivant: si f est une fonction
périodique de période T développable en série de Fourier,
¥
soit S(t) = a0 + å
n =1
(ancosnωt + bnsinnωt)

¥
= a0 + ån =1
Ancos(nωt – φn)

alors on a,
a +T ¥ ¥
a n 2 + bn 2
å å
1 1
T ò
a
f 2(t)dt = a02 +
n =1
2
= a02 +
2
n =1
An 2

Exemple :
Soit f(t) est une fonction 2π-périodique définie par f(t) = 1 si
t ∈ [0 ; π] et f(t) = -1 si t ∈ [π ; 2π]
1°/ Déterminer les coefficients de Fourier réels de f(t).
2°/ En appliquant l’égalité de Parseval, déterminer

1
(2p + 1)

QCM
Cet exercice est un questionnaire à choix multiples. Pour
chaque question, trois réponses sont proposées. Une seule des
réponses proposées est exacte. On justifiera les réponses.

1°/ f(t) = sin2t est une fonction périodique de période


a/ π □ b/ 2π □ c/ 3π □ d/ autre □

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