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1 Espaces affines 2
1.1 Espaces et sous-espaces affines . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
1.1.1 Espaces affines . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
1.1.2 Sous-espaces affines . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
1.2 Parallélisme et intersection de sous-espaces affines . . . . . . . . . . . . 4
1.3 Barycentres . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
1.4 Convexité dans un espace affine réel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
1.5 Repères - Coordonnées . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
1
Chapitre 1
Espaces affines
Exemple. Tout espace vectoriel V (en particulier V = Kn ) est un espace affine associé
à lui-même par l’application ϕ : (x, y) 7→ y − x. Cette structure d’espace affine sur
l’espace vectoriel V est dite canonique.
Remarque et notation. Soient A ∈ E et ~u ∈ V . D’après l’axiome (A2), il existe un
unique B ∈ E tel que ~u = ϕ(A, B). L’application A 7→ B de E dans E est appelée
translation de vecteur ~u et notée tu~ . On étend aux espaces affines les notations cor-
−→
respondant au cas des espaces vectoriels ; on pourra ainsi écrire B − A au lieu de AB.
−→
Donc B = A + AB (notation de Grassmann). Par conséquent,
−→
t~u (A) = B ⇔ B = A + ~u ⇔ AB = ~u.
2
Chapitre 1 Espaces affines 3
Dans ce cas, on dit que V est un sous-espace affine de direction V et passant par A.
Donc, un espace est caractérisé par un point et sa direction.
Remarque. Soit V un sous-espace affine de direction V .
−−→
Pour tout point A de V, on a V = A + V et V = {AM /M ∈ V}.
Remarques.
1. A est un sous-espace affine de E si et seulement si Af f (A) = A.
2. Si A ⊂ A′ , alors Af f (A) ⊂ Af f (A′ ).
−−−−−→
Théorème 1.1.7 Soient A une partie non vide de E et Af f (A) la direction de
Af f (A).
−−−−−→ −−→
(i) Pour tout A ∈ A, Af f (A) = V ect{AM , M ∈ A}.
−−−−−→ −−→
(ii) Af f (A)=V ect{MN , M, N ∈ A}.
Corollaire 1.1.8 Si A={A0 , A1 , ..., An } est une famille finie de points de E, alors
−−−→ −−−→
Af f (A) = A0 + V ect(A0 A1 , ..., A0 An ).
Exemples.
−→
1. Si A et B deux points distincts de E, alors Af f (A, B) = A + k AB est une droite
et c’est l’unique droite passant par A et B, on la note (AB).
2. Si A, B et C trois points non alignés de E (i.e., ils n’appartiennent pas à
−→ −→
une même droite), alors Af f (A, B, C) = A + V ect(AB, AC) est un plan et c’est
l’unique plan passant par A, B et C, on le note (ABC).
Exemples.
1. Un singleton est faiblement parallèle à n’importe quel sous-espace affine.
2. On dit que le quadrilatère ABCD est un trapèze si (AB)k(CD).
Exercice. Soient A, B, C et D quatre points non alignés de E.
Montrer que ABCD est un parallélogramme si et seulement si (AB)k(CD) et
(AD)k(BC).
Remarques.
1. Le parallélisme est une relation d’équivalence sur l’ensemble des sous-espaces
affines de E.
2. Le parallélisme faible est une relation réflexive et transitive sur l’ensemble des
sous-espaces affines de E. Cette relation ne peut pas être symétrique car une
droite peut être faiblement parallèle à un plan, mais l’inverse est impossible.
3. Si V et V ′ ont même dimension, les deux notions précédentes sont équivalentes.
Conséquence. L’intersection d’un hyperplan et d’une droite non parallèle à cet hy-
perplan est un singleton. En particulier, si dim(E) = 2, deux droites non parallèles ont
un unique point en commun. Si dim(E) = 3, une droite D non parallèle à un plan P
rencontre ce plan en un point unique.
Chapitre 1 Espaces affines 6
1.3 Barycentres
La notion de barycentre est essentielle en géométrie affine. Elle joue un rôle identique
à celui que tient la notion de combinaison linéaire en algèbre linéaire.
Dans ce qui suit, E est un espace affine associé à un espace vectoriel E sur le corps
K.
Définition 1.3.1 On appelle point pondéré le couple (A, λ) formé d’un point A de
E et d’un scalaire λ de K. λ est appelé poids (masse ou coefficient) du point A.
Soient I un ensemble, (λi )i∈I une famille de scalaires presque tous nuls et X S =
(Ai , λi )i∈I une famille (ou un système) de points pondérés de E × K. Le scalaire λi
i∈I
est appelé poids total du système S.
Définition 1.3.2
X Soit (Ai , λi )i∈I un système de points pondérés
X d’un espace affine E
−−→ ~
de poids total λi non nul. L’unique point G de E vérifiant λi GAi = 0 est appelé
i∈I i∈I
barycentre du système (Ai , λi )i∈I . On le note Bar(Ai , λi )i∈I .
Si tous les poids λi sont égaux, on dit que G est l’isobarycentre (équibarycentre
ou centre de gravité) de la famille des points (Ai )i∈I . En particulier, l’isobarycentre
de deux points A et B est appelé le milieu du bipoint (A, B).
Remarque. Le barycentre d’un système de points pondérés n’est défini que si le poids
total du système n’est pas nul. De plus, l’isobarycentre n’existe que si la caractéristique
de K n’est pas un diviseur de card(I).
X
Proposition 1.3.3 Soit (Ai , λi )i∈I un système de points pondérés de E avec λi 6= 0.
i∈I
Alors les assertions suivantes sont équivalentes :
Chapitre 1 Espaces affines 7
Propriétés.
1. Commutativité : Bar(Ai , λi )i∈I = Bar(Aσ(i) , λσ(i) )i∈I pour toute permutation
σ de l’ensemble I. Autrement dit, le barycentre d’un système de points pondérés
est indépendant de l’ordre de ces points.
2. Homogénéité : Bar(Ai , λλi )i∈I = Bar(Ai , λi )i∈I pour tout λ ∈ K∗ . Autrement
dit, le barycentre d’un système de points pondérés ne change pas lorsque l’on
multiplie tous les poids par un même scalaire non nul.
Associativité : Soit (Ij )j∈J une partition de I telle que pour tout j ∈ J, µj =
3. X
λi 6= 0. Posons Gj = Bar(Ai , λi )i∈Ij . Alors Bar(Ai , λi )i∈I = Bar(Gj , µj )j∈J .
i∈Ij
Autrement dit, le barycentre d’un système de points pondérés ne change pas
lorsqu’on remplace un certain nombre de points pondérés dont le poids total est
non nul par leur barycentre affecté de ce poids total.
Remarque. D’après la propriété de l’homogénéité, on peut toujours se ramener au cas
où le poids total est égal à 1. Dans ce cas, on note
X
Bar(Ai , λi )i∈I = λi Ai .
i∈I
Corollaire 1.3.5 Le sous-espace affine engendré par une partie A non vide de E est
l’ensemble de tous les barycentres de points de A, c’est-à-dire
X X
Af f (A) = λi Ai : λi = 1 et Ai ∈ A .
i∈I i∈I
Dans tout ce paragraphe, on suppose que E est un espace affine réel (K = IR).
Remarque. Le milieu du bipoint (A, B) est appelé aussi milieu du segment [AB]
dans le cas d’un espace affine réel.
Définition 1.4.2 Une partie Γ de E est dite convexe si pour tout couple (A, B) de
points de Γ, le segment [AB] est inclus dans Γ.
Exemples.
1. Tout sous-espace affine est convexe.
2. Tout segment est convexe.
3. On appelle demi-droite fermée d’origine A et de vecteur directeur ~u l’ensemble
−−→
{M ∈ E/AM = λ~u, λ ≥ 0}. Alors, toute demi-droite est convexe.
4. Les intervalles sont les seules parties convexes de IR.
Exemples.
1. Conv(∅) = ∅ et pour tout A ∈ E, on a Conv(A) = {A}.
2. L’enveloppe convexe de deux points {A, B} est le segment [AB].
3. L’enveloppe convexe de 3 points {A, B, C} du plan est le triangle plein ABC.
Chapitre 1 Espaces affines 9
Définition 1.5.1 On appelle repère cartésien de E tout couple R = (O, B), où O est
un point de E, et B est une base de E. Le point O est appelé origine du repère R.
On appelle coordonnées cartésiennes d’un point M dans le repère R les compo-
−−→
santes du vecteur OM dans la base B.