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Travaux pratiques de mécanique des fluides 1

TP : Pertes de charge linéaires et singulières

TP FAIT PAR : Benomar Majd


Yasmine Benkhayi
El Bachari Oussama

I - But de la manipulation
Le but de ce TP est de mesurer les pertes de charge provoquées par les composants des circuits de faible diamètre
(incluant dans notre cas canalisations droites, élargissements ou rétrécissements brusques, coudes et vannes)
utilisés dans les installations de chauffage.

II - Description de l’appareil utilisé


L’appareil utilisé dans cette expérience est composé de deux circuits hydrauliques :

- Un circuit bleu foncé ;


- Un circuit bleu clair.

Chaque canalisation comporte un certain nombre d’éléments dont la description vient ci-après :

- Pour le circuit bleu foncé :


o Une conduite droite (A) ;
o Un coude à angle vif à 90° (B)
o Un coude rond (C) ;
o Une vanne à diaphragme (D).
- Pour le circuit bleu clair :
o Un élargissement brusque (E) ;
o Un rétrécissement brusque (F) ;
o Trois coudes courbés de rayon de courbure différents (G), (H) et (J) ;
o Une conduite droite (L) ;
o Une vanne à pointeau (K).

Les pertes de charge dans ces éléments sont mesurées par des tubes piézométriques remplis d’eau, sauf dans les
deux vannes où elles sont mesurées par des manomètres à mercure à tube en U.

En ce qui concerne les données techniques de l’appareil, les deux circuits hydrauliques sont des assemblages
d’éléments normalisés en cuivre fin :

a- Diamètre interne des conduites :


 Conduite droite (A) : 13.7mm
 Conduite droite (L) : 26 .4mm
 Elargissement brusque (E) : 13.7/26.4 mm
 Rétrécissement brusque (F) : 26.4/13.7 mm
b- Rayon de courbure des coudes :
 Coude à angle vif à 90° (B) : 0mm
 Coude ronde (C) : 12.7mm
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 Coude courbé (G) : 101.6mm

 Coude courbé (J) : 152.4 mm


La distance entre les prises de pression placées sur les conduites droites et de part et d’autres des coudes :
0.914 m.

III - Théorie :

L’écoulement d’un fluide incompressible dans une conduite circulaire est régi par les deux équations de conservation
de la masse et celle de Bernoulli :

- Equation de continuité : Q = V1A1 = V2A2


2 2

- Equation de Bernoulli : Z1 + P V
1 1
= Z2 + P V h
2 2

g 2g g 2 g f1 2

Où les paramètres sont définis comme suit :

- Q : débit volumique ;
- V : vitesse moyenne ;
- A : section de la conduite ;
- Z : hauteur par rapport au niveau de référence ;
- P : pression statique ;
- Hf : perte de charge ;
- ρ : masse volumique de l’eau ;
- g : accélération de la pesanteur ;

Pour le calcul des pertes de charge, on a les équations suivantes :

- La perte de charge dans une conduite droite de longueur L et de diamètre d est donnée par l’expression :
2

hf = 4f L V
d 2g
Où f est le coefficient de frottement, fonction du nombre de Reynolds et de la rugosité relative (ε/d).

- Dans les élargissements brusques :

hf = (V1-V2)2/2g

- Dans les rétrécissements brusques :

hf = kr V22/2g
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Où kr est un coefficient sans dimension dépendant du rapport des deux sections : A2/A1, A2 étant la section de faible
diamètre, et A1 celle du diamètre le plus important.

- Dans les coudes :

hf = kC V2/2g

Où Kc est un coefficient dont la valeur dépend du rayon de courbure du coude ainsi que du débit d’écoulement.

- Dans les vannes :

hf = kv V2/2g

Où kv est un coefficient dont la valeur dépend du type de la vanne et de son degré d’ouverture.

En pratique, et comme mentionné ci-dessus, les mesures expérimentales des pertes de charge se font à partir de
la mesure des différences de pression entre deux points distincts du circuit, ce grâce à un manomètre à eau. Les
deux équations d’écoulement du fluide permettent de déduire hf = x, où x est la différence de hauteur dans les tubes
piézométriques. On exclut le cas des deux vannes, où l’on a recours à un manomètre à mercure à tube en U : hf est
mesurée grâce à la relation : hf = 12.6x.

IV - Calcul à effectuer :

1 – Les tableaux de mesure pour les deux circuits :

Il est à noter que toutes les valeurs prises dans les tableaux ont une marge d’erreur de plus ou moins 5 mm d’eau.

- Pour le circuit bleu foncé :


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- Pour le circuit bleu clair :

2 – Calcul des pertes de charge linéaires :

2 - a – Calcul des pertes de charge en fonction du débit Q :

On a: hf = 4 f (LV²) / (2gd)

Sachant que V = Q/A, et que A = π*(d/2)², on trouve finalement que :

hf = (32*f*L*Q²) / (g*π2*d5)

2 - b – log (hf) en fonction de log (Q):

- Pour la conduite A :
Essai n° Q (m3/s) Log (Q) hf (en mm d’eau) Log (hf)
1 0,000176785 -3,752555469 0,25 -0,602059991
2 0,000152369 -3,817102404 0,215 -0,66756154
3 0,000143885 -3,841984805 0,195 -0,709965389
4 0,000120294 -3,919757781 0,17 -0,769551079
5 0,00010553 -3,976625052 0,145 -0,838631998
6 0,00010305 -3,986950788 0,13 -0,886056648
7 6,29247E-05 -4,201178556 0,09 -1,045757491

- Pour la conduite L :
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Essai n° Q (m3/s) Log (Q) hf Log (hf)


1 0,000182482 -3,738780558 0,012 -1,9208188
2 0,000179115 -3,746867628 0,01 -2
3 0,000155521 -3,808210973 0,015 -1,8239087
4 0,000127226 -3,895422546 0,01 -2
5 0,000138889 -3,857332496 0,009 -2,0457575
6 0,000123762 -3,907411361 0,01 -2
7 0,000119048 -3,924279286 0,006 -2,2218487
Les graphes représentant log (hf) en fonction de log (Q) sont donnés ci-après.

La méthode des moindres carrés nous fournit l’équation de la droite qui est de la forme : y = a*x + b.

En posant E (a,b) =  (log (hfi) - a.log(Qi) -b), le minimum de E est atteint pour les valeurs de a et de b telles que :
dE/da = dE/db = 0

- Pour la conduite A :

Series2 Linear (Series2)


0
-1.6 -1.4 -1.2 -1 -0.8 -0.6 -0.4 -0.2 -1 0
-2
log (Hf)

-3
-4
-5
-6
y = 1.4604x - 2.7929
log (Q)

- Pour la conduite L :

0
-4 -3.95 -3.9 -3.85 -3.8 -3.75 -3.7

-0.5

-1
Axis Title

-1.5

-2

-2.5
Axis Title
y = 1.1318x + 2.338
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2 - c – Calcul de n où Hf est proportionnelle à Qn :


La valeur de n est donnée par la pente des droites tracées ci-dessus (au sens des moindres carrés).

On trouve que : Pour le circuit bleu foncé on a : n =1,4604

Pour le circuit bleu clair on a : n = 1,1318

Commentaire : On remarque que dans les deux cas, la valeur de n ne se situe pas dans l’intervalle [1.75, 2.00] ;
ceci peut être justifié par les erreurs dues à l’instabilité des niveaux d’eau dans les manomètres, ainsi qu’aux
erreurs accidentelles liées à la lecture des graduations.

2 - d – le coefficient de frottement f en fonction du nombre de Reynolds :

On sait que :
Vd 4 Q
e  
 d

Et que : 32 fLQ2
hf 
 2 gd 5

Donc, pour un Q fixé (et donc un Hf correspondant), on calcule à la fois f et Re :

Essai Re f
N° A L A L
1 14406,83766 14871,11641 0,012767 0,000575

2 12417,14428 14596,76122 0,01478 0,000497

3 11725,71481 12673,98412 0,015033 0,00099

4 9803,165874 10368,1575 0,01875 0,000986

5 8600,012443 11318,57193 0,02078 0,000745

6 8397,951145 10085,85618 0,019538 0,001042

7 5127,971175 9701,633085 0,036277 0,000676

Les graphiques représentant f en fonction de Re sont comme suit :


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f=f(Re) pour la conduite A

0.5
0.4
0.3
0.2
f

0.1
0
-0.1 0 2000 4000 6000 8000 10000 12000 14000 16000

Re

y = -2E-05x + 0.2897

f=f(Re) L

0.0012
0.001
0.0008 y = -6E-08x + 0.0014
0.0006
f

0.0004
0.0002
0
0 2000 4000 6000 8000 10000 12000 14000 16000

Re

3 – Calcul des pertes de charge singulières :

3 - 1 – Elargissement brusque :

On comparera la différence de pression statique mesurée à l’aide des manomètres, et celle calculée à partir de la loi
de Bernoulli et l’expression de perte de charge pour un élargissement brusque en fonction des vitesses à l’entrée et
à la sortie. L’expression de ( P1  P2 ) calculée et ( P1  P2 ) mesurée sont données dans ce qui suit :

( P1  P2 ) mesurée   * g * x Q2 1 1
( P1  P2 ) calculée   * *(  )
A2 A2 A1

Le tableau suivant illustre les valeurs demandées ainsi qu’un graphisme de la différence de pression statique
mesurée en fonction de celle calculée :
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Essai n° Hf (P1-P2) calculée (P1-P2) mesurée

1 0,046 -301,85 -451,26


2 0,045 -290,815 -441,45
3 0,045 -219,245 -441,45
4 0,034 -146,726 -333,54
5 0,031 -174,859 -304,11
6 0,03 -138,845 -294,3
7 0,025 -128,468 -245,25

différence de pression mesurée en fonction de celle y = 1,1762x - 118,62

calculée
0
(P1-P2) mesurée

-350 -300 -250 -200 -150 -100 -50 0


-200

-400

-600
(P1-P2) calculée

On déduit que la pente de la droite (au sens des moindres carrés) passant par le nuage de points du graphique de la
différence de pression statique mesurée en fonction de celle calculée est proche de la valeur 1; les différences ayant
apparu entre ces deux grandeurs sont dues aux erreurs dans les prises des hauteurs piézométriques (accidentelles),
ainsi qu’à d’autres éventuelles et probables intempéries (des fuites dans les canalisations, …)

3 - 2 – Rétrécissement brusque :

Les mêmes opérations seront effectuées dans la conduite bleu clair, sauf que les valeurs seront prises au niveau du
rétrécissement brusque cette fois-ci :

hf = kr * (V22/2g)

La nouvelle formule de calcul de la différence de pression se présente, tous calculs faits, comme suit :

 Q2 A2 2
( P1  P2 ) calculée  2
(1  kr  ( ) )
2 A2 A1
La formule permettant la détermination de cette même différence à travers les mesures reste inchangée :

( P1  P2 ) mesurée   * g * x

A2
Dans notre cas particulier, on a : = 0,27 et kr = 0,37 (déduite à partir d’une interpolation entre les deux valeurs
A1
0,20 et 0,30). Donc : (P1 – P2)calculée=3.1010*Q2. Le graphique et le tableau qui l’accompagne sont les suivants :

Essai n° Hf (P1-P2) calculée (P1-P2) mesurée


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1 -0,212 -998,9877 -2079,72


2 -0,215 -962,4673 -2109,15
3 -0,195 -725,6034 -1912,95
4 -0,164 -485,5972 -1608,84
5 -0,149 -578,7037 -1461,69
6 -0,125 -459,5138 -1226,25
7 -0,12 -425,1701 -1177,2

0
-1200 -1000 -800 -600 -400 -200 0

-500

-1000

-1500

-2000

y = 1.6131x - 571.81

-2500

La différence est encore une fois due aux erreurs de mesure, ainsi qu’aux marges d’incertitudes considérées dans les
calculs.

3 - 3 – Coudes :

La perte de charge entre deux points limitant une partie de la canalisation contenant un coude est :

hf = Kc .V2/2.g + hf(linéaire)

Il suffit donc de remplacer dans l’équation ci-dessus V par V = Q / (π * (13,7/2)2) pour aboutir à l’expression de Kc en
fonction du débit Q et de la perte de charge hf pour obtenir les tableaux suivants ainsi que le graphisme
représentant Kc en fonction de R/d, R étant le rayon de courbure du coude à étudier.

La formule permettant le calcul du coefficient Kc des coudes est : Kc = [(2*g* S2)*(hf-hf (linéaire))]/Q² :

Coude Kc (moyen) R/d


B 3,642890817 0
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C 1,598158687 0,927007

G 3,700194538 3,708029

H 4,015720809 7,416058

J 4,002265293 11,12409

Le graphe représentant Kc en fonction de R/d est le suivant :

Kc en fonction de R/d
12
10
8
R/d

6
4
2
0
0 0.5 1 1.5 2 2.5 3 3.5 4 4.5
Kc (moy)

Conclusion : on remarque que Kc varie lorsque le rayon de courbure varie à son tour, mais ne suit pas ce dernier dans
sa variation (le point correspondant au coude rond est légèrement décalé par rapport aux autres). Encore une fois,
nous ne pouvons oublier de mentionner l’effet des erreurs dues aux mesures et à la marge d’incertitude considérée
dans les valeurs indiquées par les tubes piézométriques.

3 - 4 – Vannes :

La formule donnant les pertes de charge au niveau des vannes est la suivante : hf = kv* (V2/2g)

On peut donc déterminer Kv en fonction de Q et de la perte Hf au niveau de la vanne:

Kv = (g* 2*d*Hf) / (8*Q²)

Les tableaux suivants donnent le coefficient Kv en fonction du débit pour chacune des deux vannes :

- Pour la vanne à diaphragme :

Q/Qmax Kv
1 0,068139906
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0,861892427 1,008992837
0,813899281 1,851538316
0,680452304 3,826304235
0,596939637 6,501590477
0,582914262 7,820900708
0,355940096 27,96733251

Remarque : la dernière valeur de Kc Du tableau ne sera pas représentée sur le graphisme car sa fausseté est due à la
fréquente variation des hauteurs piézométriques durant le remplissage du réservoir qui a pris plus de six minutes
pour 5 litres.

Kv = f(Q/Qmax) pour une vanne à diaphragme


30

25

20
Kv

15

10

0
0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1 1.1
Q/Qmax

- Pour la vanne à pointeau :

Q/Qmax Kv
1 0,473242158
0,981551137 0,730160829
0,852255054 1,320698834
0,697201018 1,184072217
0,761111111 1,700107187
0,678217822 4,866103651
0,652380952 3,78660237

Kv = f(Q/Qmax) pour une vanne à pointeau


8
7
6
5
Kv

4
3
2
1
0
0 0.2 0.4 0.6 0.8 1 1.2
Q/Qmax
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Conclusion : On remarque clairement que le coefficient Kv dépend du type de la vanne et de son degré d’ouverture,
et qu’il est plus important pour la vanne à pointeau que pour la vanne à diaphragme, ce pour un même degré
d’ouverture. Malgré cela, le fait est que les valeurs trouvées restent plus importantes que celles mentionnées dans le
TP, et cela est dû aux erreurs de lecture dans les valeurs des hauteurs dans les manomètres, ainsi qu’à l’erreur
introduite dans le chronométrage du débit (plus importante pour des débits plus importants).

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