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Brangier, E., & Hammes, S., (2006).

Elaboration et validation d’un questionnaire de mesure de l’acceptation des technologies de


l’information et de la communication basé sur le modèle de la symbiose humain-technologie-organisation. In Brangier, E., Kolski, C.,
Ruault, J-R. (Eds). L’humain comme acteur de performance des systèmes complexes. Actes du congrès Ergo'IA 2006. Estia Innovation
éditeur, 71-78.

Élaboration et validation d’un questionnaire de mesure


de l’acceptation des technologies de l’information et de
la communication basé sur le modèle de la symbiose
humain-technologie-organisation

Éric Brangier & Sonia Hammes


Université Paul Verlaine – Metz. LabPsyLor (EA 3947)
Équipe Transdisciplinaire sur l’Interaction et la Cognition
Ile du Saulcy. BP30309 - F - 57006, Metz Cedex 1
brangier@univ-metz.fr & soniahammes@free.fr

RESUME INTRODUCTION
Cet article a pour objet de mieux comprendre les facteurs Plusieurs recherches récentes portant sur les formes
qui expliquent l’utilisation des nouvelles technologies de d’appropriation, d’utilisation ou d’acceptation sociales
l’information et de la communication. Dans un premier des technologies nouvelles ont insisté sur la notion de
temps, il reprend les éléments d’une théorie de la sym- symbiose pour caractériser la relation qui se noue entre
biose humain-technologie-organisation et un modèle l’homme et la machine [1, 2, 3, 5, 11, 14].
formel fait d’équations sémantiques qui permettent de ca-
ractériser ce modèle. Dans un second temps, cette com- Dans la continuité de ce champ théorique, l’objectif de
munication propose une échelle de mesure de la liaison cet article est de faire le point sur la notion de symbiose,
entre l’humain et les technologies de l’information et de puis de proposer un questionnaire d’évaluation de la
la communication. Cette échelle se présente sous la symbiose humain – technologie - organisation. La passa-
forme d’un questionnaire composé de 27 items, dont la tion de ce questionnaire sur un échantillon de 172 per-
passation sur un échantillon de 172 personnes tend à sonnes permettra ensuite de discuter les résultats obtenus.
montrer sa pertinence. Finalement, l’interprétation des résultats permettra de
discuter la pertinence de l’approche symbiotique par
MOTS CLES : Symbiose, relation homme-technologie- rapport aux autres approches de l’acception sociale des
organisation, questionnaire, validation. technologies.

ABSTRACT ORIENTATION THÉORIQUE : LA SYMBIOSE HUMAIN-


This article concerns the creation and validation of a TECHNOLOGIE-ORGANISATION
questionnaire about human-technology-organisation Le modèle biologique de la symbiose
symbiosis level using a sample of 172 persons, about Le terme de symbiose est en général utilisé par les
their use of new technologies. This questionnaire has sciences de la vie pour définir un état d’interdépendance
been devised following symbiosis’ model by Brangier [2, durable entre deux êtres vivants. Il s’agit d’un fait cou-
3]. The interest of this study is, on the one hand, to cor- rant dans le monde animal, végétal et bactérien, dans le-
roborate Brangier’s model and, on the other hand, to give quel chaque organisme va profiter des avantages décou-
a statistical confirmation of the model. lant de l’association avec l’autre organisme. On peut tout
simplement penser à la fertilisation des fleurs par l’action
KEYWORDS: Acceptance, Human-machine symbiosis, des insectes butineurs qui bénéficient en échange d’un
human-technology-organisation relationship, question- accès à une nourriture.
naire, validation of a technology use scale.
Le lien entre la biologie et les technologies de
l’information et de communication (TIC) peut sembler
lointain mais si l’on considère cette idée d’un point de
vue métaphorique, on peut comprendre l’emploi de ce
terme car l’homme d’aujourd’hui entretient une relation
durable et profitable avec TIC. En effet, l’homme cons-
truit des TIC visant à l’aider dans son travail ou à
l’assister dans sa vie quotidienne. Il bénéficie chaque
jour de ces dispositifs techniques pour l’accompagner ou
totalement le suppléer dans ses activités (en particulier
les plus pénibles). En retour, l’homme « alimente » la sociale et le support technique et ont ainsi révisé le TAM
technologie, l’améliore et la fait progresser de manière de Davis. Mais malgré cette révision, la valeur explica-
continue. tive du TAM cité précédemment tourne autour de 24%,
valeur qui est sensiblement la même pour son petit frère
L’émergence de la notion de symbiose humain- le TAM révisé [10].
machine.
Pour l’approche symbiotique, la relation entre l’homme Un autre modèle intéressant a été développé par Roy et
et la technologie est durable et mutuellement profitable. Illia [12]. Les auteurs remarquent que de nombreux mo-
L’application de la notion de symbiose à la caractérisa- dèles explicatifs de l’utilisation des TI ont été développés
tion de la relation entre l’humain et la machine provient sans qu’il ne soit jamais fait la liaison entre eux c’est ce
des travaux initiaux de Licklider [13] qui, en 1960 avait qu’ils se proposent de faire en créant un nouveau modèle
été le premier à utiliser la notion de symbiose pour des- intégrant les facteurs et les théories utilisés par leurs pré-
siner le futur de l’informatique en soulignant que décesseurs. Ces auteurs proposent un « modèle concep-
l’ordinateur devait quitter le domaine des « calculs » tuel intégré » qui met en relation les deux orientations
pour se transformer en outil de communication moderne. prises par l’étude des interactions homme-machine et dé-
Se faisant, Licklider fut suffisamment clairvoyant pour finies par Clegg [6], c'est-à-dire le versant ergonomique
imaginer que l’ordinateur pourrait devenir une sorte de et le versant psycho-sociologique. Ce modèle conceptuel
symbiote technologique destiné à assister l’humain dans intégré est assez séduisant car il intègre de nombreuses
sa vie toute entière. L’histoire lui a sans doute donné rai- variables et souligne, d’une part, les relations causales
son. Du moins, c’est ce que nos résultats tendent à mon- entre les variables et, d’autre part, il permet de com-
trer. prendre que ces variables forment un système plus ou
moins stable et régulé. Mais à ce jour, nous ne connais-
Plus récemment, l’approche symbiotique a été dévelop- sons pas de validation de ce modèle, du moins sur le plan
pée dans le domaine de la relation entre l’homme et la statistique. La capacité explicative de ce modèle est plus
technologie par Bender, De Haan et Bennett [1] et aussi empirique que statistique. Nous ne savons donc pas quel
par De Rosnay [14] qui a contribué à diffuser cette no- est le poids relatif de chaque facteur. En bref, ce modèle
tion. D’un point de vue plus théorique, Brangier [2] a semble certes intégrer une multitude de facteurs et de
proposé un modèle de la symbiose humain-technologie- théories, mais cela complique singulièrement sa possibi-
organisation que nous ne redévelopperons pas ici, mais lité d’utilisation à des fins d’opérationnalisation et de va-
que nous opérationnaliserons dans les paragraphes sui- lidation. Il nous semble par ailleurs qu’il serait possible
vants. de faire des regroupements entre certains facteurs. C’est
ce que nous proposons de faire dans le modèle ci-
L’humain agit sur les TIC qui agissent sur l’humain dessous.
L’idée centrale de la symbiose est de considérer que
l’humain et les TIC sont intimement liés et que le genre Modélisation de la symbiose humain-technologie-
humain est devenu, sur le plan phylogénétique et ontogé- organisation
nétique un homme technologique. L’humain se définit La symbiose est un processus caractérisant la relation
par et en rapport avec la technologie, qui n’est pas un humain-technologie qui s’enclenche si des conditions
élément qui lui est extérieur mais bien une dimension es- particulières de la relation homme-technologie-
sentielle de l’existence humaine. L’humain naît, vit, se organisation sont satisfaites. Ces conditions particulières
développe, travaille, joue, consomme, apprend, etc, dans reposent sur la mise en oeuvre de trois facteurs détermi-
des espaces technologiques qui sont à la fois co-extensifs nant la symbiose, à savoir :
de la nature humaine et constructifs de l’essence hu-  les fonctionnalités : la symbiose suppose une adapta-
maine. tion optimale des fonctions proposées par la techno-
logie aux objectifs à atteindre par l’homme, par son
Cette approche symbiotique complète les modèles clas- travail, par son environnement organisationnel. La
siques de l’acceptation des TIC qui reposent sur une première condition d’acceptation est donc de consi-
sorte d’apprentissage des interactions ou de gestion des dérer qu’une TIC doit être dotée de fonctionnalités
changements socio-organisationnels. Parmi ces modèles, utiles, ou du moins évaluées comme telles.
on pense au TAM : Technology Acceptance Model de  l’utilisabilité : c'est-à-dire la facilité d’utilisation du
Davis [7 et 8] qui souligne que l’utilité perçue et la facili- système technique, souvent exprimée par le niveau
té d’utilisation sont des variables déterminant de compatibilité entre l’humain, la TIC et la tâche.
l’acceptation de la technologie. On peut constater immé- La deuxième condition d’acceptation repose donc
diatement qu’il manque un versant essentiel à ce modèle sur la simplicité d’utilisation ce qui correspond en-
qui est celui des considérations psychosociales et socio- core à l’optimisation ergonomique de la TIC.
organisationelles. C’est sans doute pour ces raisons que  les formes de régulation liées aux comportements
Karahanna et Straub [10] ont fait appel à trois facteurs organisationnels : il s’agit des formes
supplémentaires qui sont la présence sociale, l’influence
d’appropriation, de rejet, d’innovation sociale et les fonctionnalités proposées par la technologie sont con-
autres accommodements construits par l’homme formes à ce que l’homme souhaite réaliser (H(f)) pour ef-
dans un contexte social qui est transformé par fectuer une tâche donnée (T(f)).
l’arrivée d’une technologie. La troisième condition
de la symbiose vise donc à restituer l’optimisation Utilisabilité. Pour profiter pleinement des fonctionnali-
de la TIC aux contextes sociaux d’utilisation. tés, il est nécessaire que l’homme puisse s’en servir faci-
Détaillons ces trois points et montrons leur manière de lement. Elles doivent donc être adaptées aux caractéris-
s’agencer. tiques humaines, le but étant de réduire au maximum
l’écart entre le fonctionnement de l’humain et le système.
Fonctionnalités. Une fonctionnalité est une action utile L’utilisabilité apprécie donc la fluidité des échanges
réalisée avec un système technique. Les fonctionnalités à entre l’humain et le système [4].
mettre en œuvre dans une TIC sont dégagées lors de
l’analyse du travail d’un opérateur réalisant ce travail. Il Sur le plan formel, si nous reprenons la fonctionnalité f
y a symbiose si le système propose des fonctionnalités et sa réalisation par un système technique, soit S(f).
valides, c'est-à-dire des fonctionnalités dont l’utilisateur L’utilisabilité de cette fonctionnalité serait U(S(f)).
a réellement besoin et que le système a la possibilité L’utilisabilité peut-être formalisée par la proximité des
technique de fournir. modèles de connaissance en jeu au niveau de l’homme
soit H(S(f)) et au niveau de la tâche T(S(f)). Moins il y a
D’un point de vue formel, la fonctionnalité « f » propo- de différence entre U(S(f)), H(S(f)) et T(S(f)) et plus
sée par une TIC doit être compatible avec le travail « T » l’utilisabilité du système (U(S(f)) est proche de ce que
de l’humain « H ». On a alors : les gens ont dans la tête (H(S(f)) et est proche de la ma-
 la réalisation de f par le système « S », soit S(f) ; nière dont le travail se retrouve dans le système (T(S(f)) ;
 le modèle mental que l’homme se fait de la réalisa- alors on peut considérer l’utilisabilité comme appropriée.
tion de la fonctionnalité par la technologie soit H(f) ; A ce niveau, la symbiose vise donc à qualifier le type de
 la tâche à réaliser avec la fonctionnalité f soit T(f). compatibilité entre les caractéristiques de l’utilisabilité
Si les modèles de connaissance en jeu dans S(f), H(f) et du système U(S(f)), la tâche (T(S(f))) et la représentation
T(f) sont proches, alors on peut dire que la symbiose est que l’homme (H(S(f)) se fait de la fonctionnalité implan-
optimisée au niveau de la fonctionnalité. Autrement dit, tée dans l’instrument.

Fonctionnalité Utilisabilité Régulation Conditions de symbiose


Niveau de la technologie S(f) U(S(f)) R(S) S(f)≈U(A(f))≈ R(A)
Symbiose optimisée au ni-
veau de la technologie

Niveau de l’humain H(f) H(S(f)) R(H) H(f)≈H(S(f))≈ R(H)


Symbiose optimisée au ni-
veau de l’humain

Niveau du contexte organi- T(f) T(S(f)) R(O) T(f)≈T(S(f))≈ R(O)


sationnel
Symbiose optimisée au ni-
veau de l’organisation

Conditions de symbiose S(f)≈H(f)≈ T(f) U(S(f))≈ H(S(f))≈ T(S(f)) R(S)≈R(H)≈ R(O)


Symbiose optimisée au ni- Symbiose optimisée
Symbiose optimisée veau de l’utilisabilité au niveau des régu-
au niveau des fonc- lations
tionnalités

Tableau 1 : Modèle de connaissance en jeu aux différents niveaux de l’interaction homme-technologie-organisation croisés avec les
processus de la symbiose –fonctionnalité, utilisabilité, régulations (le signe ≈ correspond à la proximité, à la compatibilité des mo-
dèles en jeu), selon Brangier [2] et [3].

Régulations. Pour être utilisée, une technologie ne doit organisationnelles qui généreront des attitudes et des re-
pas seulement fournir des fonctionnalités pertinentes et présentations plus ou moins favorables. Lors de
facilement utilisables ; elle doit encore être située dans l’implantation d’une nouvelle technologie, les humains
un contexte social qui l’accepte (c’est le principe sym- qui l’utilisent produisent des compromis, des arrange-
biotique de tolérance du contexte de l’organisme exté- ments socialement acceptables avec ces technologies, qui
rieur par l’hôte). Autrement dit, une condition supplé- produisent par conséquent des changements durables des
mentaire porte sur les régulations socio- comportements personnels et professionnels. Les
hommes doivent mettre en œuvre des moyens nouveaux de la situation (technologie, humain, organisation). La
pour adapter la technologie à leur fonctionnement, symbiose est donc à rechercher dans les trois lignes et
s’adapter eux-mêmes ou adapter le mode de fonctionne- trois colonnes du tableau 1, soit dans les neuf cases.
ment social et organisationnel, si la technologie ne
s’adapte pas elle-même. En conséquence, le tableau 1 est à lire comme jouant un
rôle charnière entre l’explication que nous donnons à la
On a donc : symbiose d’une part, et, l’opérationnalisation d’une
 des régulations en jeu au niveau de l’homme : R(H) ; échelle quantitative qui permettrait de valider le modèle,
c'est-à-dire ses adaptations psychosociales et psy- d’autre part. Pour ce qui nous concerne, nous proposons
chologiques en lien avec la technologie. Selon leurs une validation quantitative en établissant un question-
possibilités, les humains régulent les usages des naire qui, soumis à une population, servira à mesurer des
technologies. scores de symbiose. Ce score sera à la fois global et dé-
 des régulations en jeu au niveau de la technologie : composable en plusieurs sous-échelles correspondant à
R(S) ; c'est-à-dire son adaptabilité à la situation chacune des lignes ou des colonnes (i.e sous-échelles de
d’utilisation. symbiose ou niveau des fonctionnalités, de l’utilisabilté
 des régulations en jeu au niveau du contexte socio- ou des régulations). Ce sont à la fois les réponses faibles
organisationnel R(O) : c'est-à-dire les modifications ou fortes et l’organisation statistique des réponses des
collectives (i.e. relatives au groupe social) mises en questionnés qui permettront la discussion de la proposi-
place lors de l’introduction de la technologie. tion scientifique de notre modèle de l’acceptation des
La régulation est maximisée lorsque l’on peut observer la TIC basé sur la symbiose.
concordance de ces trois formes de régulations. La sym-
biose est alors optimisée au niveau des régulations so- Attentes
ciales. Plus que des hypothèses, la validation d’une échelle im-
plique des attentes métriques particulières. Aussi, le
D’une manière générale, la symbiose repose sur une questionnaire devrait-il prétendre à :
compatibilité cognitive des modèles en jeu [16]. Une
technologie sera acceptée si elle correspond à l’idée que 1. Une bonne corrélation entre l’utilisation réelle des
s’en fait l’utilisateur, à son mode de fonctionnement, à TIC et le score de symbiose mesuré par le question-
l’idée qu’il se fait de sa tâche, de lui-même et de son en- naire. Plus les questionnés se déclarent d’intenses
vironnement social et professionnel. Le modèle proposé utilisateurs, plus le score global de symbiose devra
(tableau 1) n’est pas un modèle purement explicatif où être élevé, et inversement.
telle cause expliquerait tel effet. Les processus (fonction- 2. Une valeur explicative supérieure à celle du TAM
nalité, utilisabilité, régulation) constituant les éléments [7, 8, 11] soit 24%.
de la symbiose sont interdépendants. Ces trois dimen- 3. Une fiabilité ou cohérence interne de l’échelle de-
sions sont enchevêtrées, tant les variables qui les compo- vrait être élevée, sans quoi nous rejetons le modèle
sent sont nombreuses, diversifiées et complexes. Par ail- de la symbiose. A l’inverse, si les items ont une rela-
leurs, il faut signaler que la symbiose, une fois optimisée tion forte avec la variable latente (notion de sym-
ne peut pas être prise comme un état stable. La modifica- biose) alors ils auront une forte corrélation entre
tion d’un des éléments peut modifier l’équilibre eux. On s’attendrait donc à un Alpha de Cronbach
d’ensemble et entraîner des changements d’état. La sym- supérieur à .70. Une échelle fidèle ou stable doit as-
biose est donc un processus en équilibre délicat. Il suffit surer un rapport minimum entre la somme des va-
qu’un de ces constituants soit modifié pour que riances des items et la variance du score total de
l’équilibre soit rompu et entraîne, par exemple, insatis- l'échelle entre les répondants. Plus une échelle pré-
faction, résistance, rejet, malveillance, inutilisation, sabo- sente un cœfficient Alpha élevé, plus sa fidélité est
tage etc., de la part des humains. jugée excellente.
4. Une bonne corrélation de tous les items et des sous-
PROBLÉMATIQUE GÉNÉRALE échelles qui montrerait une relation entre toutes les
Problème posé. réponses aux questions. Cela serait un élément de
La validation d’un modèle scientifique passe toujours par preuve de ce nous appelons l’équivalence (ou la
une confrontation aux données mesurées. Aussi, en pro- proximité) des modèles en jeu à chaque niveau de la
posant de caractériser l’acceptation des TIC par la notion symbiose [2] et [3]. Si cette corrélation de toutes les
de symbiose, nous cherchons également à produire des réponses aux items existe, nous pouvons alors sup-
données qui peuvent valider ou invalider le modèle pro- poser qu’il serait intéressant, pour mesurer le niveau
posé. Notre modèle consiste à défendre l’idée que la de symbiose, de ne mesurer qu’un seul niveau (ou du
symbiose entre l’humain, la technologie et l’organisation moins d’identifier la sous-échelle qui est la plus dé-
va dépendre de l’adaptation des fonctionnalités, de terminante). Nous tenterons par la méthode de ré-
l’utilisabilité et des régulations aux différents éléments
gression ascendante de mettre en évidence ce trait 6. Je pense que je suis capable de réparer une TIC en panne.
particulier. 7. Dans la société, les TIC sont omniprésentes.
5. Des résultats ayant une structure factorielle organi- 8. Les TIC me proposent des fonctions qui me permettent de
gagner du temps et d’être plus efficace au quotidien.
sée autour d’un seul facteur qui restitue la notion de
9. J’organise ma vie quotidienne (communications, relations,
symbiose. Une forte corrélation inter-items suggère travail) en fonction de ce que les TIC me permettent de faire.
que tous les items partagent une notion commune. 10. Les TIC sont faciles à utiliser.
Ainsi une échelle unidimensionnelle ou une dimen- 11. Je peux apprendre rapidement à utiliser les TIC.
sion d’une échelle multidimensionnelle serait un in- 12. Le simple fait d’utiliser des TIC m’amuse.
dicateur supplémentaire de la véracité de la notion 13. Les TIC m’indiquent clairement la manière dont je dois les
de symbiose. utiliser.
14. Les concepteurs de TIC tiennent compte de l’avis des utili-
MÉTHODOLOGIE sateurs.
Matériel 15. J’aime beaucoup passer du temps à comprendre comment
La méthode utilisée est un questionnaire dont la valida- fonctionne une TIC.
16. Pour réaliser mes activités quotidiennes, je trouve que les
tion fait l’objet du présent article. Il tente de repérer la
moyens traditionnels sont souvent moins appropriés que les
relation (acceptation/refus) entretenue par les humains TIC.
avec les TIC. Conscient de la polysémie de ce concept, 17. J’ai l’impression que les interactions que j’ai avec les TIC
les TIC sont ici vues d’un point de vue générique. C’est sont toujours optimisées.
un des avantages de ce questionnaire. Nous nous 18. Les opérations proposées par les TIC donnent un côté plus
intéressons donc à toutes les TIC en général, et à leurs ludique (= plaisant et amusant) à mes activités.
représentations chez de nombreux utilisateurs. Le 19. Je pense que les TIC sont faites de telle manière qu’elles
référencement de 19 types de TIC permet aux permettent à l’homme de conserver ses habitudes.
questionnés de déclarer ce qu’ils utilisent ou pas comme 20. J’ai l’impression que l’évolution des TIC va dans le sens
d’une meilleure adaptation aux attentes de l’homme.
TIC et la durée d’utilisation. Nous avons donc une
21. J’ai l’impression que les TIC devancent les besoins hu-
mesure déclarée (en nombre et en temps) des TIC mains.
utilisées par les questionnés. 22. L’usage des TIC me transforme mentalement.
23. Je sais gérer les changements que m’imposent les TIC.
Ce questionnaire reprend à la fois les trois processus à 24. J’utilise assez souvent les TIC pour autre chose que ce qui
optimiser lors de la mise en place d’une TIC (fonctionna- est initialement prévu.
lité, utilisabilité, régulation) ainsi que les trois domaines 25. Les TIC s’intègrent facilement dans la société.
concernés par la symbiose (homme, technologie et orga- 26. Je pense que les changements produits par les TIC dans la
société sont prévisibles et donc gérables.
nisation). Les trois processus seront subdivisés à nouveau
27. Les changements engendrés par les TIC dans la société sont
en trois, représentant des niveaux de symbiose succes- bénéfiques car ils me permettent d’être créatif.
sifs : Tableau 2 : les 27 items de l’échelle de symbiose humain-
technologie-organisation.
1. La fonctionnalité perçue est appréciée par l’idée que
l’utilisateur n’a pas le sentiment de maîtriser la TIC, Ceci nous donne donc un questionnaire à 27 questions,
possède une maîtrise opératoire (maîtrise du fonc- fondées sur les 9 cases du tableau 1 multipliées par les
tionnement visible), ou a développé une maîtrise trois niveaux de symbiose successifs. Chaque question
cognitive (maîtrise du fonctionnement interne) de la correspond à un croisement entre les processus en jeu
technologie. dans la symbiose et les niveaux de la symbiose.
2. L’utilisabilité perçue est également appréciée par
trois critères : sans utilisabilité perçue, simplicité et Le découpage du questionnaire en six sous-échelles
facilité d’utilisation, ou perception d’aisance dans (fonctionnalités, utilisabilité, régulation, technologie,
l’utilisation. homme, contexte) n’est pas explicité aux questionnés. La
3. La régulation sociale perçue est également vue en passation se fait en auto-administration. Les personnes
trois niveaux : sans aucune régulation perçue, régu- doivent coter la fréquence avec laquelle ils ressentent
lation gérée, régulation des changements a été dé- différentes impressions sur une échelle de Lickert en 7
passée et l’on assiste au développement de conduites points allant de 0 « jamais ressenti » à 6 « ressenti très
inventives (ou innovantes). fréquemment ». Un score élevé à l’item évoque un ni-
veau élevé de symbiose, à l’inverse un score faible
1. Les TIC sont d’un grand intérêt. évoque un faible niveau de symbiose. Pour chaque
2. Je sais manipuler les TIC. échelle, le score recueilli a la même signification en
3. Je n’ai jamais de problème avec les TIC.
fonction de son niveau mais correspond plus particuliè-
4. Je sais comment faire pour réaliser ce que je souhaite à
l’aide des TIC. rement aux fonctionnalités, à l’utilisabilité, à la régula-
5. Si une TIC est en panne, j’essaie de « bidouiller » pour la tion sociale, au niveau de la technologie, de l’homme ou
remettre en fonctionnement. du contexte. Arbitrairement, nous avons décidé que le
score moyen de symbiose serait la moyenne des scores Fidélité : Alpha de Cronbach à 0.9
obtenus à chaque question. De la même façon, le score Le coefficient Alpha de Cronbach obtenu pour
de chaque échelle sera la moyenne des réponses aux l’ensemble des items s’élève à .954, ce qui traduit une
questions correspondantes. excellente cohérence interne de l’échelle. Seuls les items
7, 21 et 25 une fois enlevés augmenteraient la cohérence
La première partie du questionnaire porte sur les caracté- interne du questionnaire à .956 (pour la question 7) et
ristiques du répondant (âge, sexe, expérience..), en parti- .955 (pour les questions 21 et 25). Pour augmenter la fi-
culier dans son rapport aux TIC (nombre de TIC utilisées délité, nous pourrions améliorer ces questions pour une
et durée d’utilisation déclarée). La seconde partie est prochaine version de l’échelle. Ceci dit, la fidélité du
présentée dans le tableau 2. questionnaire est déjà très bonne. Nous pouvons donc
conclure que notre questionnaire dispose d’une excel-
Participants et procédure lente consistance interne. Presque tous les items contri-
L’échantillon était composé de 101 hommes et 71 buent bien à la mesure du score final de symbiose1.
femmes d’un âge moyen de 38,45 ans (écart-type =
20,68 ; âge minimum = 18 ans ; âge maximum = 84 ans). Corrélation des items entre eux, items-échelle,
La passation de ce questionnaire est relativement courte, échelle – sous-échelle et sous-échelles entre elles.
de 5 à 10 minutes en fonction des sujets. En ce qui concerne la corrélation des items avec l’échelle
globale de symbiose, seuls 2 items (7 et 25) possèdent
RÉSULTATS des corrélations inférieures à .35. Plus de 81% des autres
Les résultats sont restitués selon l’ordre des attentes ex- items ont des corrélations supérieures à .60. (p= .01).
primées dans la partie « problématique ». Excepté les items 7, 21 et 25, tous les items sont au mi-
nimum corrélés à r = .30 (p < .01) à 19 autres items. Au
Corrélation entre l’utilisation des TIC et la symbiose : total 65,52% des 351 corrélations effectuées sont supé-
supérieure à 0.6 rieures à .40 (p = .01). Les sous-échelles, quant à elles,
Pour présager de l’efficacité de l’échelle de symbiose, sont toutes très fortement corrélées à l’échelle globale de
nous avons donc demandé aux répondants de nous lister symbiose (p= .01) avec des corrélations allant de .89
les TIC qu’ils utilisaient. Nous les avons compté, ce qui pour l’échelle de régulation à .96 pour l’échelle
a permis ensuite de calculer une corrélation entre le d’utilisabilité (figure 1).
nombre de TIC utilisées et le score de symbiose. Il appa-
raît que le nombre de TIC utilisées suit le score de sym- Les sous-échelles sont également fortement corrélées
biose (r= .68 ; p < .001). Ce score diminue également entre elles avec des indices allant de .67 pour les échelles
avec l’augmentation de l’âge du répondant (r= -.67 ; p < de régulation et de fonctionnalité, à .92 pour les échelles
.001). d’utilisabilité et celle du niveau de l’homme. Si l’on étu-
die les corrélations des sous-échelles deux à deux, elles
Valeur explicative supérieure au TAM (46% contre sont toutes fortement corrélées les unes avec les autres.
24%)
Une régression par la méthode ascendante effectuée sur Comme attendu, le calcul de la régression ascendante
la part représentée par le score de symbiose dans permet de mettre en évidence un facteur suffisant ou un
l’explication d’une plus ou moins forte utilisation des trait particulier qui est fortement explicatif de la relation
TIC, montre que la symbiose explique 46% des varia- symbiotique. Parmi les sous-échelles, c’est celle
tions observables dans le nombre de TIC utilisées. De ce d’utilisabilité perçue qui s’avère être la plus explicative
point de vue, notre modèle explique 46% de la variation des variations du score global de symbiose : environ 92%
dans l’utilisation des TIC. Ce pourcentage obtenu parait de la variance provient de cette sous-échelle (r² ajusté=
énorme par rapport à celui mis en évidence par Davis [7, .916). Bien entendu, il s’agit d’une supériorité relative,
8] dans le TAM et par dans le TAM révisé [11] soit car les autres sous-échelles ont des pourcentages
24%. Nous pouvons penser que ce résultat élevé pour d’explicativité très élevés également étant donné que
notre modèle soit dû : toutes sont très fortement corrélées à l’échelle globale.
 à une plus grande qualité du modèle proposé qui ba-
laye bien tout le champ de la relation homme-
technologie-organisation.
 au type de population choisi qui est tout de même
extrêmement typique dans son rapport à la technolo-
gie. Nous avons ici en majorité des personnes qui
semblent avoir un rapport en tout ou rien à la tech-
nologie. Il faudrait tester une nouvelle fois ce critère
sur un échantillon plus vaste, représentatif de la po- 1
Si l’on tente de savoir comment améliorer encore la fidélité
pulation générale. grâce à l’Alpha de l’échelle sans l’item, nous remarquons que
la suppression de 3 items améliorerait la fidélité.
point de vue, la technologie agit sur l’être humain qui, à
Fonctionnalités son tour, agit sur les facteurs technologiques qui le dé-
Utilisabilité
terminent. C’est donc bien la nature des relations en
œuvre qui permet d’expliquer la valeur des nouvelles
.912 technologies et l’orientation de la conduite humaine dans
Régulations .957 les systèmes technologiques. Ces valeurs associées à la
.889 technologie relèvent des fonctionnalités proposées, de
Symbiose leur niveau d’utilisabilité perçues et finalement des
.937
Organisation
formes de régulations sociales qui leurs sont attachées.
.953 Par voie de conséquence, l’humain évalue les TIC en
.948 fonction du modèle de connaissance qu’il s’en construit,
Homme ce modèle étant fondé d’abord sur les fonctionnalités,
Technologie
l’utilisabilité et les régulations et sur la compatibilité
entre les modèles de connaissances en jeu. Autrement dit,
soient :
Figure 1 : Corrélations échelle de symbiose avec chacune des  Une fonctionnalité « f » ;
sous-échelles (fonctionnalités, utilisabilité, régulation, homme,  S(f) la réalisation d’une fonctionnalité f par un sys-
technologie, organisation)
tème technique,
 H(f), le modèle mental lié à la fonctionnalité f,
Analyse factorielle
La structure factorielle des résultats repose principale-  T(f), le travail réalisé avec la fonctionnalité f,
ment sur un facteur qui comprend 19 items et explique  U(S(f)) l’utilisabilité de la fonctionnalité f implan-
plus de 46% de la variance du score de symbiose. La dis- tée dans le système S.
sémination des résultats sur les autres facteurs est relati-  H(S(f)) le modèle de connaissance de l’homme,
vement faible, sauf pour les questions 7, 21, 25 et 26 qui c’est-à-dire la représentation mentale de la fonc-
pourraient être révisées. tionnalité f implémentée dans le dispositif.
 T(S(f)) le travail à réaliser avec le système.
DISCUSSION  R(S) la régulation du système, c’est-à-dire son
Cette recherche tente de comprendre et mesurer les fac- adaptabilité aux variations de la situation ;
teurs qui expliquent l’acceptation de TIC. L’intérêt de  R(H) la régulation de l’homme, c’est-à-dire les pro-
cette question réside dans le fait de mieux comprendre cessus psychosociaux de son rapport à la technolo-
les comportements des utilisateurs et de souligner que gie ;
ces comportements sont déterminés par une série de cog-  R(O) la régulation de l’organisation, les formes de
nitions qui relève de la manière dont les humains changements organisationnels réactives à la mise en
s’emparent des TIC dans un contexte organisationnel place du nouveau dispositif.
donné. Au-delà de son intérêt explicatif, ce type de re- Moins il y a de désaccord entre les modèles de connais-
cherche a également pour objectif de permettre la prise sances en jeu et plus la symbiose est importante. Autre-
en compte des facteurs qui déterminent une utilisation ment dit, plus les niveaux et les processus sont compa-
harmonieuse des TIC et cherche donc à pronostiquer des tibles, plus l’utilisation générale d’une TIC s’en trouve
succès ou échecs d’utilisation, sur la base d’une échelle optimisée : plus S(f), H(f), T(f) sont proches ; plus
composée de 27 items. U(S(f)), H(S(f)), T(S(f)) sont également proches ; et plus
R(S), R(H), R(O) le sont aussi ; et plus le système tech-
Aujourd’hui, les modèles [5, 7, 8, 9, 10, 12, 15] dont le nologique est d’une nature symbiotique optimisée.
manager, l’ergonome, l’ingénieur et l’informaticien dis-
posent sont souvent discutés grâce à des recherches éco- Les résultats présentés, nous amènent à considérer que
logiques ou des validations empiriques. Or comme le l’échelle proposée présente des qualités statistiques qui
souligne Illia et Roy [12], les modèles proposés ren- vont dans le sens d’une validation du modèle de la sym-
voient à des théories distinctes rarement superposables. Il biose humain-technologie-organisation. En effet, si l’on
est donc nécessaire de disposer d’une théorie unifiée et s’intéresse aux sous-échelles, on s’aperçoit que celles-ci
de résultats pour valider cette théorie. sont toutes très fortement corrélées à l’échelle globale de
symbiose. Nous pouvons donc penser que presque tous
Pour ce qui nous concerne, nous estimons que la théorie les items et toutes les sous-échelles sont une mesure per-
de la symbiose présente des intérêts scientifiques impor- tinente de la symbiose telle que modélisée dans le ta-
tants à même d’expliquer le comportement humain dans bleau 1. Par ailleurs, c’est l’utilisabilité qui est la plus
les environnements techniques. Qui plus est, cette théorie corrélée au score global de symbiose. Les deux scores
souligne que nos façons de travailler, de vivre et de pen- sont quasiment corrélés à 1, on peut dès lors penser que
ser se trouvent transformées en même temps que le sys- le score de symbiose dépend principalement du score
tème technique dans lequel elles se déroulent. De ce d’utilisabilité perçue qui devient un prédicteur du score
général. La moindre variation dans l’échelle 9. Goodhue Dale L. & Thompson R. (1995). Task-
d’utilisabilité perçue conditionne une variation similaire Technology Fit and Individual Performance », MIS
sur le score moyen de symbiose. Ceci dit, l’utilisabilité Quarterly, V(N), June, 213-236..
devance les autres échelles de peu. Le questionnaire
10. Karahanna, E. & Straub, D.W. (1999). The Psycho-
comprend donc des indicateurs pertinents du score de
logical origins of perceived usefulness and ease of
symbiose. Nous avons donc pu constater que presque
use. Information and Management, Vol. 35, No. 4,
tout est corrélé dans le questionnaire, c’est sans doute un
pp. 237-250.
élément de validation qui souligne (comme attendu dans
[5 et 6]) que la symbiose est un phénomène constitué de 11. Gill, S.K., (Ed). (1996). Human Machine Symbiosis:
cognitions interdépendantes et imbriquées les unes dans The Foundations of Human-Centred Systems Design.
les autres. Springer Verlag.
12. Illia, A., & Roy, M.C. (2001). Utilisation des TI par
Finalement, le score global de symbiose est conforme à
les managers : Vers un modèle conceptuel intégré,
celui que nous attendions, même au-delà. Aussi, avons-
Document de Travail 2001-002, 2001.
nous tendance à penser que ces résultats sont suffisam-
http://www.fsa.ulaval.ca/rd
ment significatifs pour que de nouvelles passations de ce
questionnaire aient lieu sur un échantillon plus large.. 13. Licklider, J.C.R., (1960). Man-Computer Symbiosis.
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