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Matières plastiques

Les matières plastiques ont envahi notre quotidien, difficile de leur échapper.

Elles sont le symbole de la société de consommation, car considérées comme un matériau non
noble : les consommateurs l'assimilent à un produit "jetable" après usage.

Pourtant il devient impératif de réagir car elles représentent environ 7 % de la masse totale
des ordures ménagères. Les plastiques sont des matériaux qui sont difficilement décomposés
par les micro-organismes : ils ne sont pas biodégradables. Les matières plastiques sont aussi
incassables qu'imputrescibles et ne craignent ni le gel ni l'assèchement. Ces propriétés vont
être une cause de pollution durable, elles ont une longue vie... De plus, entreposées dans les
décharges, si elles restent à la surface, elles s'envolent à la moindre brise, si elles sont
enfouies dans le sol, elles sont imperméables et empêchent les gaz inflammables de
décomposition des déchets de s'échapper ce qui augmente les risques d'incendie ou
d'explosion. Le recyclage ou leur traitement est donc impératif!

De plus, les plastiques sont reconnus pour rejeter, lors de leur dégradation, des produits
toxiques pour notre environnement et notre santé.

Définition
Les matières plastiques sont des matériaux organiques de synthèse fondés sur l'emploi des
macromolécules (polymères). Les caoutchoucs sont aussi regroupés sous cette appellation.

Matière plastique = résine de base + adjuvants + additifs

La matière première généralement utilisée est le pétrole, duquel sont extraites des molécules
d'hydrocarbure. Elles sont ensuite unies entre elles pour former des molécules de masse plus
importante: les polymères. 4% du pétrole est utilisé pour fabriquer des matières plastiques. On
peut aussi trouver du pétrole dans le dentifrice.

En sus de la résine, les additifs et adjuvants sont là pour améliorer les propriétés chimiques et
physiques du matériau, notamment la résistance aux chocs, la couleur, la plasticité, la
résistance au vieillissement, etc.

[ Incinération, recyclage, mise en décharge…?


Abandon dans la nature
[

Entre 60 et 85 % des déchets ramassés sur le littoral sont des matières plastiques.

Incinération

Elle consiste à brûler les déchets dans des fours à une température de 700°C à 900° C.

Ce procédé transforme les déchets en composés volatils et en cendres. Les émissions de


polluants sont limitées et contrôlées. L'incinération de certains plastiques est une source
importante de création de dioxines(composés chimiques dangereux très stables, difficilement
dégradables par l'organisme). Elle offre cependant une alternative à la mise en décharge car
tout n'est pas encore recyclable. Les procédés de séparation, de purification et de mise en
forme sont encore inadaptés ou trop coûteux.

Recyclage

Le recyclage est en cours de recherche, quelques solutions ont été apportées mais il y a au
départ le difficile problème de récupération, de séparation, de manutention, de stockage...

Les taux de récupération et de recyclage des plastiques sont très faibles, de l'ordre de
quelques % ce qui constitue une singularité par rapport aux autres matériaux de grande
consommation: métal, verre, papier. Le plastique reste difficile à recycler. Ce n'est pas un
matériau unique. Les milliers de formules chimiques utilisées pour les différents produits
gênent considérablement la récupération et le tri des déchets plastiques. Les plastiques
recyclables sont le PP, le PET, le PEHD. Les fabricants devraient re-concevoir leurs produits,
y compris le conditionnement afin de les rendre recyclables. Attention : les produits en
plastique deviennent tôt ou tard des déchets. Le recyclage ne fait que retarder l'inévitable
incinération ou mise en décharge. Il laisse la porte ouverte à l'augmentation de la production
au lieu de véritablement remplacer la production première.

La mise en décharge

• Pesticides, colorants, métaux lourds, stabilisateurs, adjuvants sont libérés dans la


nature lors de sa dégradation en décharge.
• L'accumulation des déchets plastiques en décharge est devenue un problème d'ampleur
planétaire, particulièrement les emballages et les sacs.

[modifier] Les nouvelles matières plastiques


[modifier] Les bio fragmentables

Elles sont constituées d'un film de polyéthylène dans lequel sont inclus des grains d'amidon.
Avec le temps, ces derniers s'imbibent d'eau, gonflent et font éclater le film de PE. Mais
attention ces plastiques sont fragmentables mais pas biodégradables, c'est à dire non
assimilables par la nature. Ils libèrent des particules invisibles de plastique, dispersant les
déchets et par là même la pollution.

Résultat: Après un séjour de courte durée à l'extérieur, le sac de plastique a en apparence


disparu, mais est toujours présent sous forme de petites particules toujours très polluantes!!

[modifier] Les biodégradables et fragmentables

C'est un plastique végétal composé uniquement de produits naturels : amidon (de maïs, de
pomme de terre), eau, dérivés d'Amidon. Il réintègre après usage les cycles de la nature. C'est
l'idéal du matériau performant pendant sa seule durée d'utilisation. Il conduit à rapprocher la
durée de vie utile d'un objet (le temps réel qu'il va servir) et sa durée de vie réelle (son temps
réel d'existence matériologique). La production de ce plastique végétal ne doit entraîner ni
agriculture intensive, ni utilisation de fragmentables : il perdrait immédiatement toute valeur
écologique. Certains sacs poubelle vendus comme "biodégradables" ne sont en fait que
fragmentables. En effet, on peut y trouver du polyéthylène. Lisez bien l'étiquette!
Le système à 7 codes
Le plastique doit être trié par type pour le recyclage car chaque type de plastique a des
propriétés différentes. L'industrie du plastique a créé un système de sept codes. Vous pourrez
les trouver en regardant en dessous du produit (ex: en dessous des bouteilles).

• : Polyéthylène Terephthalate (PET). Souvent utilisé pour les bouteilles de


boissons gazeuses, d'huile de cuisine... C'est actuellement le plastique le plus
recyclable. Bien que le PET ait été considéré comme le choix le plus sûr pour les
bouteilles en plastique, une étude italienne récente a conclu que le taux de DEHP (un
phthalate, disruptif endocrinien probablement cancérigène pour l'homme dans l'eau)
augmentait après 9 mois de stockage dans une bouteille en PET[3].

Présence d'antimoine : "Une étude réalisée par l'Institut de géochimie environnementale à


l'Université Heidelberg d'Allemagne et publiée dans le Journal of Environmental Monitoring
[1] en janvier dernier s'alarme de la présence d'antimoine dans l'eau embouteillée". Cette
substance a une toxicité comparable à celle de l'arsenic. La dose augmente avec le temps de
séjour de l'eau dans la bouteille. [2]. Des associations demandent des expertises notamment au
ministère de la santé en France.

• : Polyéthylène haute densité ou High Density Polyethylene (HDPE). Souvent


utilisé pour les bouteilles de détergents, jus de fruits... Il représente 50% du marché
des bouteilles en plastique.

• : Le polychlorure de vinyle (PVC). C'est le 3ème plastique utilisé dans le


monde (16,5% de l'ensemble des plastiques) après les polyéthylènes (32 %) et les
polypropylènes (20 %)[3]. La fabrication et l'incinération de ce plastique non
recyclable rejettent des dioxines, des substances cancérigènes et des disruptifs
hormonaux. En contact avec de la nourriture chaude et/ou grasse, le PVC peut aussi
laisser filtrer des produits chimiques comme les adipates ou les phthalates, dont on a
vu qu'ils provoquaient sur les souris de laboratoire des malformations de naissance, et
des dégâts sur le foie, les reins, les poumons et le système reproductif.
Malheureusement, les emballages en PVC sont utilisés dans la plupart des
supermarchés et des épiceries pour emballer le fromage et la viande.

• : Polyéthylène basse densité ou Low Density Polyethylene (LDPE). Utilisé


pour certains sacs ou emballages plastiques.
• : Polypropylène (PP). Un des plastiques les plus utilisés à travers le monde.
Il est utilisé pour certaines tasses pour enfant, certaines gourdes souples réutilisables
pour sportifs, des récipients alimentaires réutilisables, les pots de yogourt, de
margarine... Attention: des chercheurs canadiens ont démontrés que le PP contient
quelques fois des additifs qui relarguent naturellement (sans nécessairement être
chauffé) des Quaternary ammonium biocides et de l'oléamide. [4]

• : Polystyrène (PS). Le polystyrène peut laisser filtrer du styrène, un


cancérigène potentiel qui peut être également un disruptif hormonal. Il est facile de
l'éviter en utilisant des tasses en verre ou en porcelaine au lieu des tasses en plastique,
en évitant les couverts en plastique, et en ne chauffant jamais les aliments dans des
récipients en polystyrène (ils fondraient dans votre nourriture et rejetteraient des gaz
toxiques).

• : tout plastique autre que ceux nommés de 1 à 6, par exemple les plastiques à
base de polycarbonate ou contenant plusieurs type de plastiques. Ce signe est une
indication pour le consommateur final qui souhaite recycler mais ne donne pas
d’indication sur le matériau utilisé pour fabriquer le contenant.

Pour information Si le polycarbonate contient du bisphénol-A, un produit chimique


œstrogénique et un disruptif hormonal chez les animaux de laboratoire, ce qui veut dire qu'il
peut interférer avec la manière dont les hormones guident le développement fœtal. Comme il
en a été fait état dans Current biology le premier avril 2003, l'exposition de souris enceintes
au bisphénol-A a entraîné des erreurs de divisions cellulaires du fœtus. Une autre étude a
permis de constater des anomalies reproductives chez des rats mâles exposés dans l'utérus à
de faibles niveaux de bisphénol-A. Plusieurs études ont démontré que le bisphénol-A présent
dans le plastique pouvait s'exfiltrer s'il était chauffé ou exposé a des solutions acides ou après
une utilisation prolongée. Cette possibilité d'infiltration est une raison supplémentaire de
choisir l'allaitement, qui donne au nourrisson un lait à la bonne température et provenant d'un
récipient naturel et sûr. Quand vous êtes obligé d'utiliser un biberon, choisissez-en plutôt un
en verre de sécurité ou en plastique opaque comme le polypropylène (#5) ou le polyéthylène
(#1), qui ne contiennent pas de bisphénol-A.
Réduction du plastique à la source
La meilleure solution de lutter contre le plastique est d'en produire le moins possible donc
d'en consommer le moins possible :

• Préférez toujours les produits dans des matériaux plus nobles que le plastique : bois,
acier, céramique...
• Refusez les emballages superflus ou non recyclables: faites connaître votre opinion au
vendeur, au fabricant,...
• Refusez les sacs plastiques : utilisez votre propre cabas ou caddie;
• Refusez le jetable : choisir des produits durables, réutilisables, réparables;
• Utilisez des produits recyclés ou non toxiques;
• Achetez des produits contenus dans du verre, du papier et non pas dans du plastique.
Attention les emballages en carton recyclés (déchirer pour voir si le centre du carton
est plus foncé), contiennent souvent de l'encre de journaux, à base d'huile minérale
(pétrole), elles sont également toxiques dans l'alimentation, ainsi que souvent, les
emballages aux couleurs chatoyantes;
• Evitez les produits faits de plastique PVC, optez pour une autre marque;
• Recyclez vos déchets ménagers ;
• Adhérez aux campagnes contre l'incinération ;
• Encouragez et soutenez le travail des associations militantes ;
• Cuisinez vos repas le plus souvent possible en partant de produits de base (farine,
sucre...) souvent vendus dans des emballages recyclables. Par exemple, fabriquez vos
yaourts vous-même : les bouteilles de laits sont recyclables, contrairement aux pots de
yaourt ;
• Compostez au maximum vos déchets alimentaires afin de réduire vos déchets : vous
consommerez ainsi moins de sacs poubelle.
• Utilisez deux poubelles sous votre évier : une poubelle avec un sac plastique pour les
déchets sales et une poubelle sans sac plastique pour les déchets propres (que vous
viderez directement dans la poubelle principale de votre logement). Vous réduirez
ainsi fortement votre consommation de sac poubelle.

La non-utilisation des matières plastiques est certes un moyen efficace de lutter contre la
pollution, mais selon les campagnes de greenwashing des plus grands pollueurs de la planète,
"ne serait pas une solution en soit". En effet, depuis les années 1960, les déchetteries utilisent
les matières plastiques pour fournir de l'énergie présentée comme "propre". Argumentant que
la combustion de polyoléfine produirait la même pollution que la combustion d'une bougie (la
structure chimique de base étant présentée comme identique). Refuser de se servir des
matières plastiques serait selon eux, forcer les déchetteries à bruler des matériaux beaucoup
plus nocifs dans l'atmosphère ou pire, obliger les gouvernements à prendre de réelles mesures
écologiques en construisant des centrales énergétiques utilisant au mieux les énergies douces
déjà disponibles ou encore à valoriser plus intelligemment nos déchets, en particulier par la
récupération du méthane, telle que déjà mise en place dans une grande partie de l'Asie (y
compris les régions les moins développées économiquement et feraient l'objet de transfert de
technologie de la part de la Chine à destination des pays du continent africain en échange de
leurs ressources et terres cultivables).

Argumentant d'autre part, qu'il existe des matières plastiques alternatives biodégradables
telles que les PLA (acide polylactique). Oubliant que ces matières ne rapportant pas
suffisamment aux industriels, ne représentent qu'un part infinitésimale des plastiques
actuellement présents sur nos marchés et par conséquent, dans nos déchets.

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