La méthodologie de la consultation

La consultation juridique est une épreuve pratique qui a pour objet de donner une
réponse précise aux questions posées.

I- Commencer par comprendre la question posée

Il est conseillé de concentrer sur la question posée ; rien que la question et pas plus
que la question.

Exemple 1 : Quelles sont les conditions nécessaires pour procéder au traitement

demandé ? ou Quelles sont les conditions nécessaires pour la légalité du
traitement ?

Il faut soulever dans la réponse toutes les conditions que ce soient les conditions
préalables ou les conditions de fond.
Exemple 2 : Commenter la légalité des procédures accomplies par M. X ?

Il faut vérifier dans la réponse toutes les conditions exigées par la loi.

Une fois la question est comprise, il faut y répondre en construisant un

raisonnement juridique.

II- Le raisonnement juridique dans un cas pratique est celui du syllogisme (déductif
et rigoureux) qui comprend 3 étapes :

a. La majeure : énoncer de la règle de droit, (la base juridique : l’article applicable)

b. La mineure : énoncer des faits, (spécifiques à la question)

c. La solution : application de la règle de droit aux faits et conclusion.

NB : Au cas où vous n’avez pas toutes les faits nécessaires pour donner une réponse
précise, vous devez procéder à des hypothèses.

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 Consultation :

M. Fathi vient d’être nommé le Directeur Général de la Startup « Info –Tech », une société
spécialisée dans le conseil, le coaching l’orientation, et l’analyse des données.

Un investisseur sollicite, les services de la société « Info –Tech », afin de créer un nouveau projet.
Il souhaite s’informer sur les nouvelles habitudes des tunisiens âgés de plus de 40 ans, suite au
COVID 19 et leurs intentions de vaccination.

M. Fathi fait réunir les chefs des unités de la société, afin de mettre à jour une nouvelle méthode
de travail dans la société et déterminer un plan d’action adapté au besoin de l’investisseur.

M. Ali chef de l’unité informatique, propose de créer une application permettant le choix entre
plusieurs nouvelles habitudes, après avoir effectué une inscription, nécessitant l’insertion de
nom- prénom, âge, et adresse par le participant.

M. Sami chef de l’unité marketing, propose de demander au ministère de la santé, au nom au

droit d’accès à l’information, la liste des personnes vaccinées en Tunisie.

M. Mohamed responsable des ressources humaines, propose de mettre en place une pointeuse
biométrique au sein de la société, afin de gérer le temps de travail du personnel et des
collaborateurs ainsi qu’un système de vidéosurveillance qui permet à la fois le stockage sonneur,
pour plus de sécurité.

M. Fathi souhaite s’informer, auprès de vous, sur les questions suivantes :

1- Quelle sont les différentes procédures nécessaires pour réaliser la proposition de M. Ali, dans
le cadre de la légalité et la conformité à la loi relative à la protection des données à caractère
personnel ?

2- Que pensez –vous de la proposition de M. Sami ? Justifiez votre réponse ?

3- Faut-il une procédure particulière avant de procéder à la réalisation des propositions de M.

Mohamed ? Quelle serait la sanction en cas de non-respect ?

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 Réponse à la première question
I-Commencer par comprendre la première question
On nous demande de définir le cadre de la légal nécessaire de la proposition de M.
Ali pour être en conformité à la loi des données à caractère personnel, soit la loi 63-
2004.

On nous demande de définir quelles sont les conditions légales nécessaires pour
créer l’application proposée par M. Ali qui nécessite l’insertion de nom- prénom,
âge, et adresse par le participant.

On doit qualifier juridiquement les mots selon les définitions que vous maîtrisez :

- Application : Traitement automatisé (Article 6 de la loi 63-2004),

- Nom prénom, Age et Adresse : Données personnelles. (Article 4 de la loi 63-
2004).

Il est donc clair qu’il nous demande dans la première question de déterminer les
conditions nécessaires du traitement des données personnelles proposé par M. Ali,
à savoir les conditions procédurales préalables et les conditions de fond (Article 27
de la loi 63-2004 et suivants).

Pour y répondre vérifier la procédure préalable requise, s’il s’agit de la déclaration

préalable (Article 7 de la loi 63-2004) ou l’autorisation préalable (Article 8 de la loi
63-2004) ?
II-Rédaction de la réponse selon le raisonnement juridique

a. La majeure : énoncer la base juridique : l’article ou les articles applicable(s)

1. Selon l’article 6 de la loi 63-2004, « le traitement des données à caractère

personnel constitue les opérations réalisées d’une façon automatisée ou manuelle
par une personne physique ou morale, et qui ont pour but notamment la collecte,
l’enregistrement, la conservation, l’organisation, la modification, l’exploitation,
l’utilisation, l’expédition, la distribution, la diffusion ».
NB : Vous n’êtes pas obligés de mettre l’article mot à mot. C’est la qualification
juridique qui compte le plus !
L’application proposée constitue un traitement automatisé qui a pour but la
collecte, l’enregistrement, la conservation, l’exploitation, l’utilisation,
l’expédition…

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2. Selon l’article 4 de la loi 63-2004, « Au sens de la présente loi, on entend par
données à caractère personnel toutes les informations quelle que soit leur origine
ou leur forme et qui permettent directement ou indirectement à identifier une
personne physique ou la rendent identifiable, à l’exception des informations liées à
la vie publique ou considérées comme telles par la loi ».
Les données demandées sont donc des données à caractère personnel directes et
indirectes.
3. Selon les article 7 et 27 et suivants de la loi 63-2004, tout traitement des données
à caractère personnel directe ou indirecte nécessite la déclaration préalable et le
consentement de la personne objet du traitement.

b. La mineure : énoncé des faits d’espèces

En revenant au fait d’espèces, on constate que la proposition de M. Ali consiste à

créer une application permettant le choix entre plusieurs nouvelles habitudes, après
avoir effectué une inscription, nécessitant l’insertion de nom- prénom, âge, et
adresse par le participant.

c. La solution :
En appliquant la base juridique sur les fait d’espèces, on déduit :

Il s’agit d’une application utilisant des données à caractère personnel étant donné
qu’il s’agit des données qui identifient d’une manière directe ou indirecte une
personne physique, conformément à l’article 4 de la loi.
L’application constitue un traitement automatisé au vu de l’article 6 de la loi, en
vertu de laquelle, il y aura, au moins, une collecte, un enregistrement, une
expédition des donnes personnelles.

Selon l’article 7 de la loi, tout traitement des données à caractère personnel nécessite
une déclaration préalable déposée au siège de l’Instance nationale de protection
des données à caractère personnel contre récépissé ou notifiée par lettre
recommandée avec accusé de réception ou par tout autre moyen laissant une trace
écrite.

La déclaration est effectuée par le responsable du traitement ou son représentant

légal. La déclaration n’exonère pas de la responsabilité à l’égard des tiers.

La non opposition de l’Instance au traitement des données à caractère personnel,

dans un délai d’un mois à compter de la présentation de la déclaration, vaut
acceptation.

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En outre, pour être en conformité à la loi, la société doit avoir le consentement des
personnes objet de traitement. En effet, le traitement des données à caractère
personnel ne peut être effectué qu’avec le consentement exprès et écrit de la
personne concernée.

La personne concernée ou son tuteur peut, à tout moment, se rétracter.

Conclusion : pour être conforme à la loi, l’application nécessite une déclaration
préalable et un consentement exprès et écrit.

Exercice : Essayer de finir les autres questions de la consultation