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1. Introduction et notations
De nombreux objets géométriques sont définis ou caractérisés à l’aide de distances : la
médiatrice d’un segment, les bissectrices d’une paire de droites, le cercle,.. Ici nous allons
étudier l’ensemble des points d’un plan affine euclidien dont le rapport des distances à un point
et à une droite est constant. Dans le cas où cette constante est 1 on sait que l’on obtient une
parabole et, lorsque la constante est différente de 1, cette étude nous permettra d’introduire
deux nouvelles courbes, l’ellipse et l’hyperbole. La parabole, l’ellipse et l’hyperbole étaient déjà
connues des mathématiciens grecs qui les avaient definies comme l’intersection d’un cône et d’un
plan.
Pour étudier analytiquement C(F, D, e), il faut d’abord choisir un repère. La droite F H, axe
de symétrie de C(F, D, e), s’impose comme l’un des axes du repére. Pour origine du repère,
−→
0 →
− OA →
−
prenons le milieu O de [AA ], posons a = OA, i = et introduisons le vecteur j tel que
→ −
− → a
R = (O, i , j ) soit un repère orthonormé. Par définition des points A et A0 , on a :
−→ −−→ −−→
(1 + e)OA = OF + eOH
−→ −→ −−→ −−→
(−1 + e)OA = (1 − e)OA0 = OF − eOH
Par addition et soustraction de ces égalités, on obtient
−−→ −→ −→ −−→
OF = eOA, OA = eOH,
a
d’où les coordonnées respectives de A, H et F dans R : (a, 0), ( , 0) et (ea, 0). L’é galité
e
M F 2 = e2 M H 2 est équivalente, pour un point M de coordonnées (x, y),
a
e2 (x − )2 = (x − ea)2 + y 2 ,
e
ce qui équivaut encore à
x2 y2
2
− 2 2 = 1 (1).
a a (e − 1)
Cette équation permet de donner déjà quelques propriétés intéressantes de C(F, D, e).
(1) Les axes du repère (O,~i, ~j) sont des axes de symétrie de C(F, D, e).
(2) Le point O, milieu de [AA0 ], est un centre de symétrie de C(F, D, e). C’est l’unique
centre de symétrie de C(F, D, e). En effet, si O0 est un second centre de symétrie alors
C(F, D, e) est invariant par la translation de vecteur 2OO ~ 0 (Le composé des symétries de
0
centres O et O est la translation définie par 2OO ~ 0 ). La droite passant par A et dirigée
~ 0
par OO rencontre donc C(F, D, e) en une infinité de points A, A + 2OO ~ 0 , A + 4OO
~ 0, . . .
. C’est absurde car l’étude analytique de l’intersection de C(F, D, e) avec une droite,
c’est-à-dire l’étude du système
2
x y2
− =1
a2 a2 (e2 − 1)
ux + vy + w = 0
L’ELLIPSE
3. Définition de l’ellipse
Définition 17.1. Soit, dans un plan affine euclidien, une droite D et un point F n’appartenant
pas à D. Pour tout nombre réel e ∈]0, 1[, l’ensemble C(F, D, e) = {M ∈ P|M F = eM K} est
appelé l’ellipse de foyer F , de directrice D et d’excentricité e
3.1. Equation réduite de l’ellipse. On conserve les notations précédentes en supposant
0 < e < 1 d’où e2 − 1 < 0.
On a vu que pour toute ellipse il existe un repère orthonormé (O,~i, ~j) dans lequel cette
courbe a une équation donnée par (1). Posons a2 (e2 − 1) = −b2 avec b > 0. On a 0 < b < a et
l’équation (1) devient
x2 y 2
+ 2 =1 (2)
a2 b
c
Si l’on pose c = ea alors e = et dans (O,~i, ~j) les coordonnées de F deviennent (c, 0) et
a
a2
l’équation de D est x = . Notons que a2 = b2 + c2 .
c
x2 y 2
Réciproquement, considérons la courbe Γ d’équation 2 + 2 = 1 dans un repère orthonormé
a b
p c
(O,~i, ~j) avec 0 < b < a. Soit c = a2 − b2 , e = , F le point de coordonnées (c, 0) et D la
a
a2
droite d’équation x = . On a e ∈]0, 1[ et, d’après ce qui précède, l’ellipse C(F, D, e) a, dans le
c
repère (O,~i, ~j), la même équation que Γ et donc C(F, D, e) = Γ.
Proposition 17.1. Une partie E d’un plan affine euclidien P est une ellipse si et seulement
il existe un repère orthonormé (O,~i, ~j) de P par rapport auquel E est la courbe d’équation
x2 y 2
+ 2 = 1, 0 < b < a.
a2 b
L’unicité de l’équation précédente et des axes du repère va résulter de l’étude des isométries
qui conservent une ellipse.
3.2. Le groupe des isométries d’une ellipse. Soit E une ellipse et (O,~i, ~j) le repére
x2 y 2
orthonormé introduit dans son étude analytique. Dans ce repère, l’équation de E est 2 + 2 = 1,
a b
192 17. L’ELLIPSE ET L’HYPERBOLE
(O, ~j). Cette reflexion conserve E mais ne conserve pas F et D. On peut donc penser que
E possède un second couple foyer-directrice, image par s de (F, D). Pour préciser cela, soit
F 0 = s(F ), D0 = s(D), M un point de P et K sa projection sur D. Si M 0 = s(M ) et K 0 = s(K)
alors K 0 est la projection de M 0 sur D0 et
M ∈ E ⇔ M 0 ∈ E ⇔ M 0 F = eM 0 K ⇔ M F 0 = eM K 0 ⇔ M ∈ C(F 0 , D0 , e)
et donc (F 0 , D0 ) est un second couple foyer-directrice de E. L’ellipse E ne peut pas posséder
p un
0
troisième foyer car tout foyer appartient à la droite AA et est situé à la distance c = a − b2
2
de O, centre de l’ellipse. De même il n’y a pas de troisième directrice car toute directrice est
a2
perpendiculaire à AA0 et la distance de O à une directrice est .
0 0
c
On a M F = eM K et M F = eM K d’où
M F + M F 0 = e(M K + M K 0 ) = eKK 0 =
c a2
2eOH = 2 = 2a car M ∈ [KK 0 ], l’abscisse
a c
a a2
x de M vérifiant |x| ≤ a < = = OH. La
e c
somme des distances d’un point de E à F et F 0
est donc constante. Cette propriété va conduire
à une deuxième caractérisation géométrique de
l’ellipse.
FF0
Proposition 17.2. Soit F et F 0 deux points distincts d’un plan affine euclidien P, c =
2
et a > c. L’ensemble Γ = {M ∈ P|M F + M F 0 = 2a} est l’ellipse de foyers F , F 0 et dont la
longueur du grand axe est 2a. Toute ellipse est l’ensemble des points dont la somme des distances
à deux points fixes est constante.
F~F 0
Preuve. Soit O le milieu de [F F 0 ], ~i = 0
et (O,~i, ~j) un repère orthonormé. Posons
F F
M F = r, M F 0 = r0 et considérons la fonction f de P dans R définie par
f (M ) = (r + r0 + 2a)((r + r0 − 2a)(r − r0 + 2a)(r − r0 − 2a).
On a |r − r0 | = |M F − M F 0 | ≤ F F 0 = 2c < 2a donc r − r0 6= ±2a. Il en résulte que f (M ) = 0
équivaut à r + r0 − 2a = 0. On a :
f (M ) = [(r + r0 )2 − 4a2 ][(r − r0 )2 − 4a2 ]
= [r2 + r02 − 4a2 + 2rr0 ][r2 + r02 − 4a2 − 2rr0 ]
= (r2 + r02 − 4a2 )2 − 4(rr0 )2
r2 = (x − c)2 + y 2 = x2 + y 2 + c2 − 2cx
r02 = (x + c)2 + y 2 = x2 + y 2 + c2 + 2cx
x2 y2 p
d’où f (M ) = −16a2 (a2 − c2 )( + − 1). Posons b = a2 − c2 . On a 0 < b < a et
a2 a2 − c2
x2 y 2
M ∈ Γ équivaut à 2 + 2 = 1. L’ensemble Γ est donc l’ellipse de foyers F et F 0 et ayant pour
a b
longueurs de ses axes 2a et 2b.
194 17. L’ELLIPSE ET L’HYPERBOLE
x2 y2
Réciproquement, soit E l’ellipse d’équation réduite + = 1 dans le repère orthonormé
a2 b2 p
(O,~i, ~j) avec 0 < b < a. Les foyers de E ont pour coordonnées (c, 0) et (−c, 0), avec c = a2 − b2 ,
et donc F F 0 = 2c. D’après ce qui précède, Γ = {M |M F + M F 0 = 2a} à pour équation
x2 y 2
+ 2 = 1 d’où Γ = E. Toute ellipse est l’ensemble des points dont la somme des distances à
a2 b
deux points fixes est constante. De plus ces points fixes sont nécessairement les deux foyers de
l’ellipse.
Remarque. La fonction f , introduite dans la preuve précédente, peut paraı̂tre un peu com-
pliquée mais la traduction analytique de M F + M F 0 = 2a n’est pas facile en raison de la
présence de deux radicaux. Comme on le verra, la même fonction peut être utilisée dans le cas
de l’hyperbole.
2). L’ellipse peut aussi être obtenue comme image d’un cercle par une affinité orthogonale ou
comme projection orthogonale d’un cercle de l’espace sur un plan. Un document est consacré à
ces définitions.
3. DéFINITION DE L’ELLIPSE 195
3). Soit, dans un espace affine euclidien de dimension 3, un cône de révolution à base circulaire
C, de sommet S, et P un plan ne passant pas par S. Soit PS le plan parallèle à P passant par S.
L’intersection P ∩ C est une ellipse si et seulement si PS ∩ C = {S} et si P n’est pas orthogonal
à l’axe de C. Lorsque P est orthogonal à l’axe de C alors P ∩ C est un cercle. Toute ellipse peut
être obtenue de cette façon.
Ce résultat est connu sous de nom de théorème de Dandelin (1794-1847) pour le cône et, plus
généralement, l’ellipse, l’hyperbole et la parabole peuvent être obtenues comme l’intersection
d’un cône et d’un plan, ce qui justifie le fait que ces courbes sont appelées des coniques.
Il existe aussi un théorème de Dandelin pour le cylindre disant qu’en général l’intersection
d’un cylindre et d’un plan est une ellipse ou un cercle.
Dans le cas de l’intersersection d’un cône et d’un plan, le résultat était connu des mathématiciens
grecs et, en particulier, d’Appolonius (260-190 av. J.-C.).
3.4. Compléments. Un cercle est-il une ellipse ?
x2 y2 → −
− →
Soit l’ellipse E d’équation 2 + 2 = 1 dans le repère orthonormé R = (O, i , j ) du plan
a b
affine euclidien P. Si on pose ~i0 = a~i et j~0 = b~j et si on considère le produit scalaire sur P faisant
→ −
− →
de R0 = (O, i0 , j 0 ) un repère orthonormé alors l’équation de E devient x2 + y 2 = 1. L’ellipse
E est le cercle trigonométrique de (P, R0 ). Seule la structure euclidienne de P permet donc de
distinguer un cercle d’une ellipse et les propriétés exclusivement affines du cercle et de l’ellipse
sont donc identiques.
Les caractérisations de l’ellipse que nous avons données font intervenir la structure euclidi-
enne de P et on ne peut obtenir un cercle que comme cas particulier de l’intersection d’un plan
avec un cône ou un cylindre.
L’HYPERBOLE
4. Définition de l’hyperbole
Définition 17.2. Soit, dans un plan affine euclidien P, une droite D et un point F n’appartenant
pas à D. Pour tout nombre réel e > 1, l’ensemble C(F, D, e) = {M ∈ P|M F = eM K} est appelé
l’hyperbole de foyer F , de directrice D et d’excentricité e
4.1. Equation réduite de l’hyperbole. On reprend les notations des paragraphes 1 et 2
en supposant maintenant e > 1 .
On a vu auparagraphe 2 que pour toute hyperbole il existe un repèrep orthonormé (O,~i, ~j)
dans lequel cette courbe a une équation donnée par (1). Ici, posons b = a e2 − 1. L’équation
(1) devient
x2 y 2
− 2 = 1 (3).
a2 b
c
Comme pour l’ellipse, posons c = ea d’où e = . Les coordonnées de F deviennent (−c, 0)
a
a2 p
et l’équation de D est x = − . Pour l’hyperbole, remarquons que c = a2 + b2 .
c
x2 y2
Réciproquement, considérons la courbe Γ d’équation 2 − 2 = 1, a > 0, b > 0, dans un
a b
~ ~
p
2 2
c
repère orthonormé (O, i, j) . Soit c = a + b , e = , F le point de coordonnées (−c, 0) et D
a
a2
la droite d’équation x = − . On a e > 1 et, d’après ce qui précède, l’hyperbole C(F, D, e) a,
c
dans le repère (O,~i, ~j), la même équation que Γ et donc C(F, D, e) = Γ.
Proposition 17.4. Une partie E d’un plan affine euclidien P est une hyperbole si et seule-
ment il existe un repère orthonormé (O,~i, ~j) de P par rapport auquel E est la courbe d’équation
x2 y 2
− 2 = 1, a > 0, b > 0.
a2 b
L’unicité de l’équation précédente va résulter de l’étude des isométries qui conservent une
hyperbole.
4.2. Le groupe des isométries d’une hyperbole. Soit H une hyperbole et (O,~i, ~j) le
repére orthonormé introduit dans son étude analytique. Dans ce repère, l’équation de H est
x2 y 2
− 2 = 1, a > 0, b > 0. Soit M un point de E de coordonnées (x, y). On a
a2 b
x2 y 2 2 x
2 y2
OM 2 = x2 + y 2 = a2 ( + ) ≥ a ( − ) = a2 ,
a2 a2 a2 b2
l’égalité étant possible seulement si y = 0, c’est-à-dire si M = A ou M = A0 . On a donc
caractérisé géométriquement A et A0 : ce sont les points les moins éloignés du centre de E. La
propriété précédente donne aussi une caractérisation géométrique du réel a : a est la plus courte
distance de O à un point de H.
4. DÉFINITION DE L’HYPERBOLE 197
On a déjà remarqué que ces quatre isométries conservent les courbes du type C(F, D, e). Elle
constituent donc le groupe des isométries de l’hyperbole H. Ce groupe est isomorphe à (Z/2Z)2 .
x2 y2
Il en résulte que si, dans un repère (O0 , ~i0 , j~0 ) l’équation de H est de la forme 2 − 2 = 1,
α β
avec 0 < β, 0 < α alors O = O0 , ~i = ±~i0 , ~j = ±j~0 et a = α. Soit M un point de E de coordonnées
y2 y2
(x0 , y0 ) dans (O,~i, ~j) avec y0 6= 0. On a 20 = 02 d’où b = β. (Les carrés des coordonnées de M
b β
~ ~ 0 ~0 ~
sont les mêmes dans (O, i, j) et (O , i , j ))0
• Les droites (O,~i) et (O, ~j) qui sont les axes des deux reflexions qui conservent E, sont
appelées les axes de l’hyperbole, (O,~i) est l’axe focal, (O, ~j) l’axe non focal.
• Les points A et A0 sont les sommets de H. Ce sont les points les moins éloignés du
centre de H.
• Dans un repère orthonormé dont les axes sont les axes de H, l’équation de H est de
x2 y2
la forme 2 − 2 = 1, avec 0 < a, 0 < b. Cette équation est appelée l’équation
a b
réduite de H. Les constantespa et b étant uniquement déterminées, il en est de même
a2 + b2
de l’excentricité e de H (e = ).
a
2). Comme pour l’ellipse on peut aussi obtenir l’hyperbole en tant qu’intersection d’un cône et
d’un plan. On considère dans un espace affine euclidien de dimension trois, un cône de révolution
à base circulaire C de sommet S. Soit P un plan ne passant pas par S et PS le plan parallèle à
P passant par S. L’intersection P ∩ C est une hyperbole si et seulement si PS ∩ C est formé de
deux génératrices distinctes de C. Toute hyperbole peut être obtenue de cette façon.
5.1. Complément : équation de l’hyperbole rapportée à ses asymptotes. Soit H
x2 y2
l’hyperbole d’équation réduite 2 − 2 = 1, 0 < a, 0 < b, dans le repère orthonormé (O,~i, ~j).
a b
La courbe H est la réunion des graphes des deux fonctions f1 et f2 définies sur R par :
r r
y2 y2
f1 (y) = a 1 + 2 , f2 (y) = −a 1 + 2 .
b b
Chacun de ces graphes s’appelle une branche de H.
x y
L’étude de ces fonctions montre qu’elles possèdent deux asymptotes d’équations + =
a b
x y
0 (D1 ) et − = 0 (D2 ). On dit que ces droites sont les asymptotes de H et cette hyperbole
a b
est dite équilatére si ses asymptotes sont orthogonales. Cela équivaut à a = b.
Nous allons montrer que dans un repère ayant les asymptotes de H pour axes, l’équation de
cette hyperbole est particulièrement simple.
1 1
Soit ~u = (a~i − b~j) et ~v = (a~i + b~j). On verifie que ces vecteurs sont unitaires, linéairement
c c
indépendants et portés respectivement par (D1 ) et (D2 ). Soit (x, y) les coordonnées d’un point
M dans (O,~i, ~j) et (X, Y ) ses coordonnées dans (O, ~u, ~v ). On a :
X Y
x~i + y~j = X~u + Y ~v = (a~i − b~j) + (a~i + b~j)
c c
a b
d’où x = (X + Y ) et y = (X − Y ). En reportant dans l’équation réduite de H on obtient
c c
c2
XY =
4
Réciproquement, soit Γ l’ensemble des points dont les coordonnées (X, Y ) dans un repère
(O, ~u, ~v ) vérifient XY = k, k 6= 0. En remplaçant éventuellemnt ~u et ~v par des vecteurs
colinéaires, on peut supposer le repère normé et k > 0. Considérons ~i = ~u + ~v et ~j = ~u − ~v . Ces
nouveaux vecteurs sont linéairement indépendants et orthogonaux. (Ils dirigent les bissectrices
~i ~j
des axes.) Dans le repère (O,~i, ~j) l’équation de H est x2 − y 2 = k. Soit ~i0 = et j~0 = .
||~i|| ||~j||
x2 y2
Dans le repère orthonormé (O, ~i0 , j~0 ), l’équation de H devient − = 1. On reconnait
k||~i|| k||~j||
là l’équation d’un hyperbole de centre O, d’axe focal (O, ~i0 ) et d’axe non focal (O, j~0 ).
Dans (O, ~i0 , j~0 ) les asymptotes de H ont pour équations x||~j|| ± y||~i|| = 0. L’une est dirigée
par le vecteur ||~i||~i0 − ||~j||j~0 = ~i −~j = 2~u et l’autre par ||~i||~i0 + ||~j||j~0 = ~i +~j = 2~v . Ces asymptotes
sont donc les axes du repère initial (O, ~u, ~v ).
x2 y 2
Proposition 17.7. Soit H une hyperbole d’équation reduite 2 − 2 = 1. Il existe un repère
a b
normé ayant pour axes les asymptotes de H dans lequel l’équation de cette hyperbole est
5. AUTRES DÉFINITIONS GÉOMÉTRIQUES DE L’HYPERBOLE. 201
c2
xy = .
4
Réciproquement, l’ensemble des points dont les coordonnées dans un repère (O, ~u, ~v ) verifient
xy = k, k 6= 0, est une hyperbole de centre O et d’asymptotes (O, ~u) et (O, ~v ).
Remarque. Une hyperbole H est entièrement déterminée par ses asymptotes et l’un de ses
points. En effet, soit un repère (O, ~u, ~v ) ayant pour axes les asymptotes de H. Dans ce repère
l’équation de H est de la forme xy = k et on détermine k en remplaçant x et y par les coordonnées
du point de H qui est connu. On verra que l’on peut même construire à la règle et au compas
un point quelconque d’une hyperbole à partir de ses asymptotes et de l’un de ses points.
5.2. Applications aux sécantes et aux tangentes. Dans la suite on considère une
hyperbole H d’équation xy = k, k > 0, dans un repère (O, ~u, ~v ). Le point O est le centre de H
et les axes du repère sont ses asymptotes.
k
L’application f de R∗ dans R définie par f (x) = est dérivable sur R∗ et sa dérivée n’est
x
jamais nulle. Il en résulte que H possède en chaque point une tangente et cette tangente n’est
jamais parallèle à une asymptote.
a > 0 On a ∆ > 0 et (Σ) possède deux solutions distinctes (x1 , y1 ) et (x2 , y2 ) avec x1 x2 =
k
− < 0. Il en résulte que D ∩ H = {M1 , M2 } et ces deux points ne sont pas sur la même
a
branche de H. La droite D n’est pas tangente à H car a > 0 et la dérivée de f est toujours
négative.
√ √
a < 0 Si b = ±2 −ka alors ∆ = 0 et (Σ) possède une solution unique. Si b = 2 −ka la
r r
k √ k
solution est ( − , −ak). On vérifie que f 0 ( − ) = a et donc D est tangente à H au point
a r a
k √
M de coordonnées ( − , −ak). Le point M est l’unique point commum à D et H. On
a √
obtient un résultat analogue si b = −2 −ka.
202 17. L’ELLIPSE ET L’HYPERBOLE
√ √
Si b > 2 −ka ou b < − −ka alors (Σ) possède deux solutions distinctes (x1 , y1 ) et (x2 , y2 )
k
avec x1 x2 = − > 0. On a donc D ∩ H = {M1 , M2 }, M1 et M2 étant sur la même branche de
a
H. On vérifie que f 0 (xi ) 6= a ce qui signifie que D n’est pas tangente à l’hyperbole.
√ √
Si −2 −ka < b < 2 −ka alors ∆ < 0 et D ∩ H = ∅.
Proposition 17.9. Soit D une droite non parallèle à une asymptote d’une hyperbole H.
L’ensemble D ∩ H possède zéro, un ou deux éléments. Il possède un seul élément si et seulement
si D est tangente à H.
Construction. On considère une droite D non parallèle à une asymptote et qui passe par M0 .
Si cette droite rencontre les asymptotes en P1 et P2 alors elle rencontre H en un point M qui
est le symétrique de M0 par rapport au milieu I de [P1 P2 ]. Tout point de H est obtenu de cette
façon car si N ∈ H alors N s’obtient lorsque D est la droite M0 N .
5. AUTRES DÉFINITIONS GÉOMÉTRIQUES DE L’HYPERBOLE. 203
Remarques. 1). Si l’on souhaite seulement obtenir cette dernière propriété alors sa preuve
k
directe est très simple. En effet, soit H l’hyperbole d’équation y = dans un repère d’origine O
x
et ayant pour axes ses asymptotes. L’équation de la tangente au point M0 de H de coordonnées
(x0 , y0 ) est
k k
Y − = − 2 (X − x0 ).
x0 x0
k k
Cette tangente rencontre l’axe OX au point P1 d’abscisse X1 tel que − = − 2 (X1 − x0 ) et
x0 x0
donc X1 = 2x0 . Soit P2 l’intersection de la tangente en M0 avec OY , Q1 la projection de M0
sur OX, parallèlement à OY . Le point Q1 étant le milieu de [OP1 ] (X1 = 2x0 ), le point M0 est
le milieu de [P1 , P2 ].
Pour obtenir la tangente en M0 il suffit donc de projeter M0 en Q1 sur OX et de prendre le
symétrique P1 de O par rapport à Q1 . La tangente est la droite P1 M0 .
2). On conserve les notations précédentes et on appelle Q2 la projection de M0 sur OY et P2
le symétrique de O par rapport à Q2 . La tangente en M0 est la droite P1 P2 et soit S l’aire du
triangle OP1 P2 . On a
2S = OP1 .OP2 sin(P\
1 OP2 ) = 4OQ1 .OQ2 sin(P1 OP2 ) = 4|k| sin(P1 OP2 ).
\ \
Cette aire S est donc constante et ne dépend pas du point M0 . Pour trouver la valeur de S, il
suffit de la calculer dans un cas particulier.
x2 y2 → −
− →
Si H est l’ellipse d’équation réduite 2 − 2 = 1 dans R = (O, i , j ) alors en prenant la
a b
tangente au point A de coordonnées (a, 0) dans R, on obtient S = ab car les coordonnées de P1
204 17. L’ELLIPSE ET L’HYPERBOLE
et P2 sont alors (a, b) et (a, −b). C’est la valeur de toutes les aires des triangles définis par les
asymptotes et une tangente.