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UNIVERSITE OFFICIELLE DE MBUJIMAYI

www.uom.cd

FACULTÉ DES SCIENCES ÉCONOMIQUES ET DE GESTION

TRAVAIL PRATIQUE DE QSEI

Sujet : Incidence de la coopération Sino Africaine


sur l’endettement des pays Africains

Présenté par :
 MALEKERA ZIHALIRWA Olivier
 MPUNGA CIMBALANGA Judith
 LUKUSA MUKADI Henock
 MIANDABU CILOMBOJI Sarrive
 MUKUNDI KALALA Arlice

Dirigé par : MUMPAMBALA LUZOLO Didier


Professeur

Assisté par : CT Danny MISAKABU

Promotion : L2 Economie Monétaire

ANNÉE ACADEMIQUE 2023-2024


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INTRODUCTION
0.1. Contexte d’études

Dans un contexte mondial où les relations économiques entre la Chine et l'Afrique


connaissent une croissance significative, l'impact de la coopération sino-africaine sur
l'endettement des pays africains suscite un intérêt croissant tant au sein de la communauté
académique que des décideurs politiques au monde.
La spécificité de cette coopération réside dans ses caractéristiques uniques, telles que
des prêts accordés à des conditions souvent plus souples que celles des bailleurs de fonds
traditionnels ainsi que des investissements massifs dans des secteurs tels que les
infrastructures et les ressources naturelles. (BAD, 2023).

Au vu de l'importance croissante de la Chine en tant que partenaire financier majeur de


l'Afrique, il est crucial de comprendre les implications de cette coopération sur l'endettement
et le développement économique des pays africains.

Le rapport récent de la Banque africaine de développement sur les perspectives


économiques de l’Afrique, révèle qu’au cours de ces dernières années, les prêts accordés par
la Chine aux gouvernements africains en 2022 ont chuté à leur plus bas niveau depuis 2004,
pour s’établir à 994,48 millions de dollars seulement. Paradoxalement, l’évolution des
échanges commerciaux ont atteint un montant record de 282 milliards de dollars, soit une
hausse de 11 % par rapport à 2021.2
Toutes fois, le même rapport indique qu’entre 2000 et 2018, les prêts de Pékin en faveur
de l’Afrique ont augmenté en se maintenant au-dessus des 10 milliards $ par an entre 2012 et
2017, avec un pic à près de 30 milliards $ en 2016. Ces prêts ont ciblé des secteurs importants
pour le développement du continent tels que celui des infrastructures avec des nombreux
grands projets de construction de routes, ports, et aéroports. (BAD, 2023).
Nonobstant l’intensification de la coopération sino-africaine, nombreuses études ont
permis d’identifier plusieurs irrégularités émaillant cette dernière entre autres, le manque de
transparence, l’impact de ses contrats sur les industries locales et l’absence d’options de
restructuration collective dans leurs clauses suscitent des inquiétudes, poussant à conclure que
la chine pourra être la cause première de la crise de la dette en Afrique en occasionnant son
surendettement.
Face à cette situation, la préoccupation centrale de cet exposé repose sur la question
suivante : Quelle est l’incidence de la coopération sino-africaine sur l’endettement des
pays Africains ?
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0.2. Objectif

Cette étude vise à analyser les mécanismes par lesquels la coopération sino-africaine
influence l'endettement des pays africains, en mettant en lumière les caractéristiques
spécifiques des prêts chinois et leur impact sur le développement économique de la région.

Pour ce faire, nous examinerons plusieurs variables clés telles que le montant et la
répartition des prêts chinois, les conditions de prêt, ainsi que les implications économiques et
politiques de cette coopération.

0.3. Plan d’exposé

Outre l’introduction et la conclusion, le présent exposé s’articule autour des points que voici :

Chapitre 1 : Généralités
1.1. Théories qui sous-tendent la coopération sino africaine
1.2. Caractéristiques des prêts traditionnels
1.3. Comparaison de ces caractéristiques aux Prêts accordés par la Chine à l’Afrique

Chapitre 2 : Incidence de la coopération sino-africaine sur l’endettement


2.1. Présentation des faits actuels inhérent à la coopération sino-africaine
2.2. Mécanismes de la coopération sur l'endettement des pays africains
2.3. Implications économiques de la coopération sino-africaine
2.4. Défis et opportunités de la coopération sino-africaine
2.5. Les stratégies pour maximiser les bénéfices de la coopération et atténuer les risques
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Chapitre 1 : GENERALITES
Ce chapitre permet de comprendre les notions théoriques qui entourent la
problématique de la coopération sino-africaine à travers les points ci-dessous :

1.1. Théories qui sous-tendent la coopération sino-africaine


Plusieurs théories tant traditionnelles que modernes de l'échange international
servent de fondement à la coopération sino-africaine :

1) Théories traditionnelles

 Théorie de l'avantage absolu (Adam Smith) :

Selon cette théorie, les pays se spécialisent dans la production des biens pour lesquels
ils ont un avantage absolu en termes de coûts de production.

Dans le contexte sino-africain, la Chine pourrait investir dans des secteurs où elle
possède un avantage absolu, tels que la fabrication et les infrastructures, tandis que les pays
africains pourraient bénéficier de ces investissements pour moderniser leur économie et
stimuler leur croissance.

 Théorie de l'avantage comparatif (David Ricardo)

Cette théorie soutient que les pays se spécialisent dans la production des biens
pour lesquels ils ont un avantage comparatif, même s'ils sont moins efficaces dans la
production de tous les biens.

Dans le contexte sino-africain, la Chine pourrait investir dans des secteurs où elle
possède un avantage comparatif, tandis que les pays africains pourraient bénéficier de ces
investissements pour diversifier leur économie et accroître leur compétitivité sur le marché
mondial.

2) Théories modernes
 Théorie de la dépendance (André Gunder Frank)

Cette théorie soutient que les pays en développement sont structurellement


dépendants des pays développés en raison de leur intégration inégale dans l'économie
mondiale.

Dans le contexte sino-africain, certains chercheurs pensent que la coopération


entre la Chine et l'Afrique perpétue cette dynamique de dépendance, en particulier si elle se
traduit par une exploitation des ressources naturelles africaines sans un développement
durable et inclusif.
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 Théorie de la gouvernance mondiale (Robert Cox) :

Cette théorie met en évidence l'importance des structures de pouvoir et des institutions
internationales dans la gouvernance des relations économiques mondiales.

Dans le contexte sino-africain, l’on peut s’intéresser sur comment la coopération entre
la Chine et l'Afrique influence les dynamiques de pouvoir et les règles du jeu économique
mondial, notamment en matière de gouvernance financière et de développement durable.

 Théorie de la mondialisation (Immanuel Wallerstein)

Cette théorie analyse les processus de mondialisation économique et sociale et met en


évidence les inégalités structurelles entre les pays du Nord et du Sud.

Dans le contexte sino-africain, on peut examiner comment la coopération entre la Chine


et l'Afrique s'inscrit dans les tendances plus larges de la mondialisation et comment elle
influence la répartition des richesses et des opportunités à l'échelle mondiale.

1.2. Caractéristiques des sources des financements traditionnels (Prêts)

Les prêts traditionnels, souvent octroyés par des institutions financières occidentales
telles que la Banque mondiale et le Fonds monétaire international (FMI), ont généralement les
caractéristiques suivantes :
Conditionnalité : Les prêts traditionnels sont souvent assortis de conditions strictes,
telles que des réformes économiques, des politiques de gouvernance et des programmes
d'ajustement structurel, que les pays emprunteurs doivent respecter pour obtenir un
financement.
Transparence : Les conditions des prêts traditionnels sont généralement transparentes
et bien documentées, avec un processus de demande formel et des critères d'admissibilité
clairs.
Surveillance : Les institutions financières traditionnelles effectuent généralement un
suivi étroit de l'utilisation des fonds prêtés et exigent des rapports réguliers sur les progrès
réalisés dans la mise en œuvre des réformes convenues.
Taux d'intérêt : Les taux d'intérêt des prêts traditionnels peuvent varier en fonction des
conditions du marché financier international, mais ils sont généralement alignés sur des taux
compétitifs.
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1.3. Comparaison aux caractéristiques des prêts chinois accordés en Afrique

Comparativement aux prêts accordés par des institutions financières occidentales telles
que la Banque mondiale et le Fonds monétaire international (FMI), les prêts chinois
présentent souvent les caractéristiques suivantes, qui peuvent différer des prêts traditionnels :
 Conditions souples :
Les prêts chinois peuvent être accordés sans les mêmes exigences de transparence et de
conditionnalité que les prêts traditionnels, offrant ainsi aux pays emprunteurs une plus grande
flexibilité dans leur utilisation.
 Rapidité :
La Chine est souvent en mesure de fournir un financement plus rapidement que les
institutions financières traditionnelles, ce qui peut être attrayant pour les pays africains ayant
des besoins urgents en matière d'infrastructures et de développement.
 Garanties sur les ressources naturelles :
Contrairement aux prêteurs traditionnels, la Chine peut parfois demander des garanties
sur les ressources naturelles ou d'autres actifs stratégiques en échange de prêts, ce qui peut
présenter des risques pour la souveraineté et la durabilité environnementale des pays
emprunteurs.
 Opacité :
Les termes des prêts chinois peuvent parfois manquer de transparence, ce qui peut
rendre difficile l'évaluation complète des risques pour les pays emprunteurs et la société
civile.

Brève conclusion
Bien que les prêts traditionnels et les prêts chinois puissent tous fournir un financement
au développement, ils présentent des différences significatives en termes de conditions, de
transparence et de processus de prise de décision.

En résumé, la coopération sino-africaine en matière d'endettement présente des


caractéristiques uniques par rapport aux coopérations avec d'autres régions du monde. Il est
important pour les pays africains de gérer leur dette de manière responsable et de tirer parti
des avantages et des défis associés à chaque partenaire économique et financier.
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Chapitre 2 : INCIDENCE DE LA COOPERATION SINO-AFRICAINE SUR


L’ENDETTEMENT DES PAYS AFRICAINS

2.1. Présentation des faits actuels inhérent à la coopération sino-africaine


A. Montant et répartition des prêts chinois en Afrique

Sur base des analyses de la Global Development Policy Center, un think tank rattaché à
l'Université de Boston (États-Unis). On peut lire de ce graphique ce qui suit :
Au début des années 2000 jusqu’à 2005, on constate une faible proportion des prêts
chinois destinés aux Etats Africains, qui s’étend sur une moyenne d’environs 2,5 millions de
dollars.
Selon la même institution, entre 2000 et 2018, les prêts de Pékin en faveur de l’Afrique
ont augmenté en se maintenant au-dessus des 10 milliards $ par an entre 2012 et 2017, avec
un pic à près de 30 milliards $ en 2016. Ils ont ciblé des secteurs importants pour le
développement du continent tels que celui des infrastructures avec des grands projets de
construction de routes, ports, et aéroports au cours de la décennie passée.
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Notons néanmoins que ces dernières années, notamment entre 2019 et 2022, Les prêts
accordés par la Chine aux gouvernements africains ont sensiblement chuté à leur plus bas
niveau depuis 2004, pour s’établir à 994,48 millions de dollars seulement.

D’après la BAD qui se base sur l’Initiative de recherche Chine-Afrique de la SAIS de


l’Université Johns-Hopkins, la baisse de la valeur des prêts chinois au cours des deux
dernières années ne s’explique pas seulement par l'impact de la pandémie du coronavirus,
mais aussi par le fait que la Chine se détourne du financement des grands projets
d’infrastructures sur le continent, où de plus en plus de pays souffrent du poids de la dette.

Deux autres facteurs entrent aussi en jeu : le recentrage de la chine sur ses priorités
nationales et l’adoption d’une nouvelle approche relative à l’initiative des « Nouvelles routes
de la Soie » basée sur des projets plus petits, de meilleure qualité et plus respectueux de
l’environnement (Green, small and beautiful).

Les pays africains ayant bénéficiés de ces prêts en raison notamment de leurs dotations
en ressources naturelles abondantes sont : Angola, premier débiteur de la Chine en Afrique,
suivi par d’autres pays tels que le Cameroun, l’Éthiopie, le Ghana, le Kenya, le Nigéria,
l’Afrique du Sud, le Soudan, l’Égypte, la Zambie, la République démocratique du Congo, la
République du Congo et bien d’autres.

B. Niveaux d’échanges commerciaux

Contrairement aux prêts chinois qui accusent un recul depuis 2018, les échanges
commerciaux, entre la Chine et l’Afrique ne cessent d’accroitre en atteignant ainsi un
montant record de 282 milliards de dollars, soit une hausse de 11 % par rapport à 2021.

De plus, les échanges commerciaux intra-africains ont également enregistré une


croissance de 18,6 % en 2022, atteignant 193,17 milliards de dollars.
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C. Comparaisons aux autres sources des financements

Parmi les grandes sources de financements destinés à l’Afrique (Banque mondiale,


Banque Africaine de Développement).

Le rapport révèle qu’entre 2000 et 2022, plus de 39 bailleurs de fonds chinois ont
accordé 1243 prêts d’une valeur globale de 170,08 milliards de dollars à 49 gouvernements
africains, des dizaines d’entreprises publiques et sept institutions multilatérales régionales.

Ces prêts chinois servis à l’Afrique entre 2000 et 2022 représentent 64 % du total des
financements accordés au continent par la Banque mondiale durant la même période (264,15
milliards de dollars) et près de cinq fois les prêts décaissés par la Banque africaine de
développement (36,85 milliards de dollars).
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D. Répartition par secteurs ciblés par les investissements chinois

La répartition de ces prêts débloqués au cours des 23 dernières années par sous-région
du continent africain fait ressortir que l’Afrique australe tient le haut du pavé avec 67,67
milliards de dollars devant l’Afrique de l’Est (40,35 milliards), l’Afrique de l’Ouest (28,38
milliards), l’Afrique centrale (19,65 milliards) et l’Afrique du Nord (11,09 milliards).

La ventilation des prêts par secteur montre par ailleurs que le secteur de l’énergie a
accaparé 35% du total des prêts entre 2000 et 2022, devant ceux du transport (29%), des
technologies de l’information et de la communication (8%) et des services financiers (6%),
de 2000 à 2022, la Chine a accordé des prêts à divers secteurs en Afrique.

Ces prêts chinois ont joué un rôle significatif dans le développement économique de
nombreux pays africains.
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E. Conditions de prêt et modalités de remboursement


Les conditions des prêts chinois à l'Afrique dans le cadre de la coopération sino-
africaine varient d'un projet à l'autre et peuvent être soumises à des négociations bilatérales
entre la Chine et les pays africains.
Cependant, les caractéristiques générales des prêts chinois en Afrique sont :
 Taux d'intérêt compétitifs
Les prêts chinois sont souvent assortis de taux d'intérêt compétitifs par rapport à
d'autres sources de financement, ce qui peut être attrayant pour les pays africains en quête de
fonds.

 Longues périodes de remboursement


Les prêts chinois peuvent offrir des périodes de remboursement prolongées, ce qui
permet aux pays africains de différer les paiements et d'étaler le remboursement de la dette sur
plusieurs années.
 Flexibilité des modalités de remboursement :
La Chine peut être disposée à offrir une certaine flexibilité dans les modalités de
remboursement, comme des périodes de grâce ou des ajustements en cas de difficultés
économiques.
 Utilisation des ressources naturelles comme garantie :
Dans certains cas, la Chine peut demander des garanties sous la forme d'accès aux
ressources naturelles des pays africains en échange des prêts.
 Contrats assortis de conditions favorables à la Chine :
Certains critiques soulignent que les contrats associés aux prêts chinois peuvent être
opaques et comporter des clauses favorables à la Chine, ce qui peut entraîner une dépendance
accrue vis-à-vis de la Chine et limiter la marge de manœuvre des pays africains.

En somme, il est important de noter que ces conditions peuvent varier en fonction des
circonstances spécifiques de chaque projet et des priorités stratégiques des deux parties
impliquées.
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2.2. Mécanismes de l’incidence de la coopération sur l'endettement des pays africains


La coopération sino-africaine peut influencer l'endettement des pays africains de
plusieurs manières spécifiques :
 Prêts concessionnels
La Chine offre souvent des prêts à des conditions plus souples que les institutions
financières occidentales, ce qui peut encourager les gouvernements africains à s'endetter
davantage.
 Financement des infrastructures
La Chine finance de nombreux projets d'infrastructures en Afrique, tels que les routes,
les ponts et les barrages. Bien que ces investissements puissent stimuler la croissance
économique, les pays africains peuvent s'endetter pour financer leur part des coûts de
construction.
 Ressources naturelles en garantie
En échange de prêts et d'investissements, la Chine peut demander l'accès aux
ressources naturelles des pays africains en garantie, ce qui peut entraîner un endettement
accru si les revenus des ressources ne suffisent pas à rembourser les prêts.
 Dépendance accrue
Les pays africains qui deviennent dépendants des prêts chinois peuvent être plus
vulnérables aux fluctuations économiques mondiales et à l'incapacité à rembourser leur dette,
ce qui peut entraîner un cycle d'endettement continu.
En résumé, bien que la coopération sino-africaine puisse apporter des avantages
économiques, elle comporte également des risques d'endettement accru pour les pays
africains.
 Risque de surendettement
Les prêts chinois peuvent potentiellement entraîner un risque de surendettement pour les pays
bénéficiaires, en particulier s'ils ne parviennent pas à générer suffisamment de croissance
économique pour rembourser ces dettes.

 Dépendance économique
Une forte dépendance vis-à-vis des financements chinois peut également limiter la marge de
manœuvre des pays partenaires dans leur politique économique et les rendre plus vulnérables
aux fluctuations économiques mondiales.

 Gestion de la dette
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Il est essentiel que les pays partenaires gèrent leur dette de manière responsable et
transparente pour éviter une accumulation excessive de dettes et des problèmes de solvabilité
à long terme.

2.3. Implications économiques de la coopération sino-africaine


L'impact économique des prêts chinois sur le développement des pays africains peut
être à la fois positif et négatif, et il dépend largement de la manière dont ces prêts sont utilisés
et gérés par les pays emprunteurs. Voici quelques aspects clés :

 Investissements dans les infrastructures

Les prêts chinois ont souvent financé d'importants projets d'infrastructures en Afrique,
tels que des routes, des ponts, des ports et des centrales électriques. Ces investissements
peuvent améliorer la connectivité régionale, stimuler le commerce et faciliter le
développement économique.

 Création d'emplois

Les projets d'infrastructures financés par les prêts chinois peuvent créer des emplois
locaux, tant pendant la phase de construction que dans les secteurs qui en bénéficient
indirectement, ce qui contribue à réduire le chômage et à améliorer les conditions de vie des
populations locales.

 Transfert de compétences

Certains projets impliquent également le transfert de compétences techniques et la


formation de travailleurs locaux, ce qui peut renforcer les capacités humaines et
institutionnelles des pays africains.

 Endettement excessif

Cependant, les prêts chinois peuvent également entraîner un endettement excessif pour
certains pays africains, surtout s'ils ne parviennent pas à générer suffisamment de revenus
pour rembourser ces prêts. Cela peut compromettre la stabilité financière et économique à
long terme de ces pays.

 Dépendance économique
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La dépendance accrue à l'égard des prêts chinois et des investissements peut également
accroître la dépendance économique des pays africains à l'égard de la Chine, ce qui peut
limiter leur marge de manœuvre politique et économique.

 Impact environnemental

Certains projets d'infrastructures financés par la Chine peuvent avoir un impact négatif
sur l'environnement, comme la déforestation, la pollution et la perte de biodiversité, ce qui
peut compromettre la durabilité à long terme du développement.

En résumé, les prêts chinois peuvent jouer un rôle important dans le développement
économique des pays africains, mais leur impact dépend de la manière dont ces fonds sont
utilisés, de la viabilité des projets financés et de la capacité des pays à gérer leur dette de
manière responsable.

2.4. Défis et opportunités de la coopération sino-africaine


La coopération sino-africaine présente à la fois des défis et des opportunités en termes
de gouvernance, transparence et souveraineté économique pour les pays africains. Voici
quelques-uns des principaux aspects à considérer :
A. Défis
Gouvernance
Certains observateurs critiquent la coopération sino-africaine pour son manque de
conditionnalité en matière de gouvernance, ce qui pourrait potentiellement renforcer des
régimes autoritaires ou corrompus en Afrique.
Transparence
Les prêts et les investissements chinois peuvent parfois manquer de transparence, ce
qui peut rendre difficile pour les citoyens et les organisations de la société civile de surveiller
l'utilisation des fonds et de s'assurer qu'ils bénéficient réellement au développement
économique et social.
Endettement excessif : Comme mentionné précédemment, la coopération avec la Chine
peut entraîner un endettement excessif pour certains pays africains, ce qui peut compromettre
leur stabilité financière et leur souveraineté économique à long terme.
B. Opportunités
Financement des infrastructures
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La coopération sino-africaine offre une source de financement alternative pour les


infrastructures, ce qui peut contribuer à combler les lacunes en matière de développement
dans de nombreux pays africains et à stimuler la croissance économique.

Diversification des partenariats


Travailler avec la Chine permet aux pays africains de diversifier leurs partenariats
économiques et diplomatiques au-delà des acteurs traditionnels, tels que les pays occidentaux,
ce qui peut renforcer leur position de négociation et leur autonomie économique.
Transfert de connaissances et de compétences
La coopération avec la Chine peut également entraîner un transfert de connaissances et
de compétences dans des secteurs tels que l'ingénierie, la construction et les technologies, ce
qui peut renforcer les capacités locales et favoriser le développement à long terme.
En résumé, la coopération sino-africaine comporte à la fois des défis et des opportunités
en matière de gouvernance, de transparence et de souveraineté économique. Il est crucial pour
les pays africains de naviguer avec prudence dans cette coopération, en veillant à maximiser
les avantages tout en atténuant les risques potentiels. Cela nécessite une gestion transparente
et responsable des fonds, ainsi qu'une vigilance en matière de gouvernance et de gestion de la
dette.
2.5. Les stratégies pour maximiser les bénéfices de la coopération et atténuer les risques
Pour maximiser les bénéfices et atténuer les risques associés aux prêts chinois en
Afrique, les stratégies potentielles suivantes ont été relevé :

Diversification des sources de financement : Les pays africains devraient chercher à


diversifier leurs sources de financement en recherchant des prêts auprès d'autres partenaires
internationaux et en favorisant les investissements directs étrangers.

Renforcement de la transparence : Les gouvernements africains devraient exiger une


transparence totale dans les conditions des prêts chinois, y compris les taux d'intérêt, les
modalités de remboursement et les garanties associées.

Renforcement des capacités de négociation : Les pays africains devraient renforcer


leurs capacités de négociation afin d'obtenir des conditions de prêt plus favorables et de mieux
protéger leurs intérêts économiques.
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Investissement dans des projets rentables et durables : Les fonds provenant des prêts
chinois devraient être investis dans des projets qui génèrent des revenus durables et
contribuent au développement économique à long terme.

Renforcement des institutions financières nationales :

Les pays africains devraient renforcer leurs institutions financières nationales pour
mieux gérer la dette et garantir une utilisation efficace des fonds empruntés.

Évaluation rigoureuse des risques : Avant de contracter des prêts chinois, les
gouvernements africains devraient procéder à une évaluation rigoureuse des risques financiers
et de soutenabilité pour s'assurer que les bénéfices potentiels surpassent les risques.
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CONCLUSION

L’analyse de l’incidence de la coopération sino-africaine sur l’endettement des


pays africains demeure un sujet complexe. Pour y parvenir, cette étude a optée pour une
démarche consistant à :

Présenter les théories tant traditionnelles que modernes de l'échange international


servant de fondement à la coopération sino-africaine afin d’en saisir la portée.

Enumérer et expliquer les caractéristiques des sources des financements


traditionnels (Prêts) notamment, la Conditionnalité, la Transparence, la Surveillance, le Taux
d'intérêt Etc.,

Le rapprochement de ces caractéristiques à celles des prêts chinois accordés en


Afrique a permis de ressortir que les prêts chinois ont des conditions souples, sont rapides,
peuvent reposer sur des garanties sur les ressources naturelles et sont également opaques.

De plus, on a remarqué que la coopération sino-africaine peut influencer


l'endettement des pays africains de plusieurs manières spécifiques, passant par : Prêts
concessionnels, le financement des infrastructures, les ressources naturelles en garantie, la
dépendance accrue occasionnant ainsi le risque de surendettement etc.

Cela nous a permis de comprendre que, bien que les coopérations économiques
avec la Chine puissent offrir des avantages en termes d'infrastructures et de développement
économique aux pays Africains, elles comportent également des risques en matière
d'endettement. Pour ce faire, il est crucial que les pays bénéficiaires veillent à ce que ces
partenariats soient mutuellement avantageux et gérés de manière à garantir une viabilité
financière à long terme.
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Enfin, cette étude à tenter des formuler quelques stratégies que les pays africains
peuvent mettre œuvre pour maximiser les avantages des prêts chinois tout en atténuant les
risques financiers et en garantissant un développement économique durable.

Il s’agit notamment,

 La diversification des sources de financement


 Le renforcement de la transparence
 Le renforcement des capacités de négociation
 L’investissement dans des projets rentables et durables
 Le renforcement des institutions financières nationales

REFERENCES
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