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L’ENTREPRENEUR AFRICAIN ET LE CHOIX DE SES SOURCES DE


FINANCEMENT : UNE INFLUENCE CULTURELLE ?

Article · March 2022

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Abaté André Modeste


University of Douala
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REMFO N°14 mars 2022 ISSN 2489-205X
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Revue D’Etudes en Management et Finance D’Organisation


Revue D’Etudes en Management et Finance D’Organisation N°14 Mars 2022

L’ENTREPRENEUR AFRICAIN ET LE CHOIX DE SES SOURCES DE


FINANCEMENT : UNE INFLUENCE CULTURELLE ?

THE AFRICAN ENTREPRENEUR AND HIS CHOICE OF FINANCING SOURCES :


A CULTURAL INFLUENCE?

André Modeste ABATE


Enseignant chercheur
Faculté des Sciences Economiques et de Gestion Appliquée
Université de Douala
aandrémodeste@yahoo.fr

Résumé
Ce travail s’inscrit dans la logique des recherches sur les spécificités du management et de la gestion
des entreprises en Afrique subsaharienne en général et au Cameroun en particulier. Il aborde la
problématique de l’influence de la culture locale sur le choix des sources de financement. L’étude
s’appuie sur une enquête portant sur 725 entrepreneurs des petites entreprises des villes de Douala et
Yaoundé au Cameroun. Les résultats établissent un poids négatif de la culture (les facteurs esprit de
famille et esprit de partage) dans le choix des sources formelles et un impact positif pour les sources
informelles. Ainsi, dans le contexte camerounais, les institutions informelles contribuent mieux à
réduire les incertitudes et apportent plus de prévisibilité dans les relations entre les entrepreneurs et les
institutions de financement.
Mots-clés : Culture, Institutions informelles, Sources de financement, Entrepreneur, PME.
Abstract
This work is part of the logic of research on the specificities of management and business management
in sub-Saharan Africa in general and in Cameroon in particular. It addresses the issue of the influence
of local culture on the choice of funding sources. The study is based on a survey of 725 entrepreneurs
from small businesses in the cities of Douala and Yaoundé in Cameroon. The results establish a
negative weight of culture (the family and spirit of sharing factors) in the choice of a formal source of
funding and a positive impact for informal sources. Thus, in the Cameroonian context, informal
institutions better contribute to reducing uncertainties and bring more predictability in the relations
between entrepreneurs and financing institutions.
Keywords: Culture, Informal institutions, Sources of finance, Entrepreneur, SME.

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Introduction
Selon diverses sources littéraires, les difficultés d'accès aux financements sont le premier
obstacle au développement de l’entrepreneuriat en Afrique (GEM, 2014 ; Banque Mondiale,
2019) et particulièrement des petites entreprises (PE). L’entrepreneur et ses projets sont, en
effet, bloqués par l’insuffisance des ressources propres. Et les solutions de financement
externe ne sont pas acquises car, soumises à diverses réalités et contraintes :
 La quasi virtualité des marchés financiers (Kauffmann (2005) ;
 La très timide percée du crowdfunding (Abate et Fouda, 2020) ;
 L'inadéquation du système bancaire (Derreumaux, 2009), réfractaire au risque PME
(Ngongang, 2015) et conséquemment en surliquidité (Doumbia, 2011) ;
 Le changement de l’orientation des IMF qui ont abandonné leurs missions initiales
d’inclusion financière pour rapprocher leurs offres de celles des banques (Messomo,
2017) ;
 Et les tontines malgré un encrage sociologique établi (Kemayou et al., 2011) n’ont pas
assez de ressources pour accompagner les entreprises (Kauffmann, 2005).
A côté de ces caractéristiques de l’offre de financement, il semble également qu’il y ait des
différences géographiques dans la demande et notamment la mobilisation des sources à
travers le monde (Pollin, 2010). Ainsi, selon Nahmias (2015), en 2009-2010, 70 % du
financement des entreprises de la zone euro est d’origine bancaire « de l’ordre de 45 % en
Autriche, de 35 % en Belgique, Allemagne et Pays-Bas et seulement de 20 % en France. Aux
États-Unis, à l’inverse, les entreprises se financent à 80 % auprès des marchés (sans
intermédiaire ». Et en Afrique, les entreprises de petites tailles préfèrent de loin recourir aux
sources de financement informel (tontine) et semi formelles (les IMF) (GEM, 2016). Ces
éléments permettent alors de conclure que, les personnes provenant de cultures différentes ont
des comportements différents face aux choix des outils de gestion.
En effet, si la culture est une programmation mentale (Hofstede 1991) qui conditionne la
façon dont les acteurs résolvent les problèmes communs à l’humanité (Schein, 2004) et si les
dimensions culturelles révélées dans divers travaux permettent d’établir les différences entre
les cultures, alors la localisation géographique est une dimension importance dans l’éclairage
de ces différences.
Cependant, la littérature est dominée par la perspective théorique explicative qui considère
que les petites entreprises en Afrique font face à un marché du crédit formel qui est
globalement offreur (Cieply et Paranque, 1998) et dans lequel ils doivent simplement adhérer
aux conditions imposées par les institutions sinon, elles sont exclues. Toutefois, bien que
fournissant des repères importants pour la compréhension des causes de la désaffection des
instituions de financement formel pour les PME, cette approche semble incomplète.
En effet, à ce jour, elle n’a pas permis d’avoir une théorie universellement reconnue, capable
d’expliquer adéquatement les choix de financement dans les pratiques de gestion, d’autre part.
Il faut donc explorer de nouvelles grilles explicatives. Aussi, considérant qu’il n’est question
de financement que pour celui qui en exprime le besoin, « la première démarche à
entreprendre pour obtenir un crédit est de procéder à une demande » (Kenfack, 2016), Bita et
al. (2017) suggèrent alors que « les causes de ce blocage du financement peuvent également
être recherchées du côté de demandeurs de crédit eux-mêmes ». Aussi, nous postulons qu’on
ne peut mieux comprendre les préférences de financement de l’entrepreneur qu’en examinant
son point de vue sur le marché du crédit.

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Dans ce sens, dans le sillage des tenants des approches qui montrent que les valeurs
culturelles sont aptes à influencer la vie de l’entreprise en général (Granovetter 1973), divers
auteurs soutiennent que les actes et les comportements des entrepreneurs doivent être
expliqués en les situant dans leurs contextes spécifiques (Tounés, 2003). Ainsi, la culture
nationale est devenue un élément important pour expliquer et comprendre les comportements
(Hofstede, 1980). Brasseur (2008), dans cette logique, montre que les manières de gérer les
entreprises varient en fonction des particularités nationales. Cette logique a d’ailleurs produit
de nombreux résultats importants dans divers domaines des sciences de gestion (notamment
en marketing et en gestion des ressources humaines).
Aussi, étendre la réflexion en vue d’identifier des facteurs culturels favorables ou
défavorables aux choix des sources de financement, au sein des espaces socioculturels
africains, nous semble opportun. Notamment, parce que, la littérature insiste sur le fait que
l’une des difficultés des entreprises africaines et que les outils de gestion moderne, sources de
financement formelles, ne sont pas adaptés aux pratiques culturelles en vigueur dans ces
communautés. Or, si la notion de communauté au plan cultuel peut recouvrir diverses
dimensions notamment selon Srnka et al., (2006) : internationale, régionale, nationale, voir
ethnique. Dans le cadre de cette recherche c’est la communauté nationale qui a été retenue
comme unité culturelle d’analyse.
En effet, le lien entre la culture locale et le recours au marché financier, dans notre contexte
d’étude, est mis en évidence notamment par Tchapga Djeukui et Feudjo (2016). Ces auteurs
soutiennent que les modes de financement des entreprises camerounaises sont encore
fortement marqués par la culture locale et que cela est l’une des raisons pour lesquelles les
entreprises camerounaises sont dans la situation paradoxale d’être en carence de financement
alors qu’il y a une sous-utilisation de l’épargne qui est parfois oisive dans les comptes créant
pour les banques une situation de surliquidité. Tchapga Djeukui et Feudjo (2016) indiquent
que, les entrepreneurs camerounais préfèrent conserver un lien privilégié avec une banque de
proximité ou avec un réseau professionnel ou identitaire au détriment des marchés financiers
caractérisés par une exigence de transparence.
Au regard de cette littérature, il semble alors que dans le contexte africain, les facteurs
culturels sont un poids négatif pour le recours aux sources de financement formel et un
élément pertinent dans l’explication de la préférence pour les sources de financement
informel. Toutefois, il ressort que l’une des faiblesses relevées dans les approches
d’explication structurelle des caractéristiques culturelles des sources de financement est
l’absence d’une base large et solide de vérification empirique de leur validité. Aussi, nous
inscrivons cette étude dans la logique des contributions aux explications des spécificités
managériales africaines. Il s’agit d’une part, de mettre en évidence les facteurs de la culture
nationale (mécanismes ou moyens d’influence) et d’autre part, le sens (manière) de
l’influence (positive ou négative).
Cet article est structuré en quatre sections. Dans la première, nous fixons le cadre de théorique
explicatif de notre recherche. Dans la deuxième on aborde les aspects méthodologiques. Dans
la troisième, nous présentons les résultats. Et enfin la quatrième, est consacrée à la discussion.

I. CADRE THEORIQUE
Au regard de la problématique retenue, notre cadre théorique repose sur deux concepts : la
culture nationale (1.1) et le système d’endettement dans le contexte africain (1.2).

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I.1. La culture nationale communautaire africaine


Selon North (1990), la culture, ainsi que les normes de comportement font parties des
institutions informelles d’un pays et qui, avec les institutions formelles comme la constitution,
les lois et régulations, définissent les règles du jeu ou les contraintes que les organisations ont
tendance à suivre. Dans cette architecture institutionnelle, la culturelle s’intéresse
spécifiquement aux conceptions partagées qui constituent la nature de la réalité sociale et les
cadres par lesquels le sens se crée (Scott, 2008).
En effet, Goodenaugh (1971, 24) définit la culture comme étant : « un ensemble de croyances
et de normes, partagées par un groupe de gens, qui aident l’individu à décider ce qui est, ce
qui peut être, comment on doit le ressentir, que faire et comment procéder pour réaliser cela ».
Pour Schein (1990) « la culture peut être définie comme un ensemble d’hypothèses
fondamentales qu’un groupe donné, a inventé, découvert ou constitué en apprenant à résoudre
ses problèmes d’adaptation externe et d’intégration interne ». Hakizumukama (2011) soutient
alors que « La culture commande notamment nos cerveaux et nos actions » et Adler (1994, p.
17) montre que « l’orientation culturelle [africaine] d’une société reflète la complexe
interaction des valeurs, des attitudes et des comportements de ses membres ». Hofstede (1983,
76), définit la culture comme étant une programmation mentale collective, c’est-à-dire un
conditionnement que les membres d’une société partagent. Toujours selon Hofstede (1987,
28), la culture pourrait être définie par un ensemble interactif des caractéristiques communes
qui influencent la réponse d’un groupe humain aux problèmes qu’ils rencontrent.
La littérature distingue plusieurs sources de la culture. Usunier et Valette-Florence (1992)
identifie six sources : la nationalité, la profession / l’éducation, le groupe d’appartenance /
l’ethnie, la religion, la famille, l’entreprise / l’organisation. Cependant, Hofstede (1983)
montre que le concept de culture nationale est très important puisque les citoyens de chaque
pays réagissent différemment dans divers domaines et ces divers travaux ont démontré que les
différences concernant la culture nationale remontent aux valeurs de la société. Les valeurs de
la société vont alors influencer les attitudes des individus qui, vont adopter les comportements
en fonction de la situation (Bergeron, 2001).
Ainsi, dans cette recherche nous nous appuyons sur l’approche des logiques des différences
nationales en nous basant sur les indicateurs culturels suivants proposés par d’Iribarne (1989)
: la nature des relations interpersonnelles, le rapport au temps, l’appartenance au milieu social
traditionnel, etc.
Sur la base de ces indicateurs, divers travaux ont mis en perspective que le management en
Afrique est influencé par une valeur majeure : l’esprit communautaire (D’iribane, 1989 ;
Donsimoni, 2018) et donc par la « relationalité » (Mutabazi, 2008) c’est à dire la rationalité
relationnelle. En effet, D’Iribarne (1989) a présenté les organisations françaises comme
fonctionnant selon la logique de l’honneur, les organisations américaines selon celle du
contrat, et les organisations hollandaises selon celle du consensus ou de la coopération et les
organisations en Afrique fonctionnent selon la logique de la « communauté », « d’amitié » ou
de la « relation ». Cette valeur communautaire est également présente dans les modèles de
Hernandez (2007) avec « le facteur c » (pour Coopération, Communauté, Collaboration) et le
modèle circulatoire africain de gestion de Mutabazi. Dans le même ordre d’idée, Bourgoin
(1984) soutient que la culture communautaire, caractéristique de l’espace africain, fait de
l’entreprise, un prolongement de la famille. Trompenaars et Hampden-Turner (2004) pointent
l’esprit communautariste africain. Pour Galiègue et Madjimbaye (2006) le comportement de
l’entrepreneur africain relève de l’homo-africanus qui privilégie les obligations
communautaires, et de l’homo-economicus qui est soumis aux principes universels de la
gestion d’entreprise. Cette constance communautaire de « l’orientation culturelle [africaine]

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d’une société reflète la complexe interaction des valeurs, des attitudes et des comportements
de ses membres » (Adler, 1994, p. 17). De même, en comparant les dimensions de la culture
nationale de Hofstede (1990) entre les pays africains et les autres pays, nous remarquons que
les pays africains semblent avoir une homogénéité par rapport au score de la dimension
individualisme (IDV) qui est faible, traduisant la dimension communautaire des pays
africains. Contrairement, les pays occidentaux semblent plus orientés vers l’individualisme
avec un score élevé pour cette variable. Les autres dimensions ne montrent pas une
démarcation significative des pays africains.
Or, si la tradition communautaire est présentée comme l’une des caractéristiques primordiales
du fonctionnement des entreprises africaines (Simen et Ebene Nkoa, 2019) des c’est-à-dire,
les entreprises évoluant en Afrique et appartenant aux africaines (Cause et Fouda, 2020 ;
Koanda, 2005), d’autres auteurs pensent que la culture africaine n’est plus totalement
communautaire (Azon et al., 2010). Henry (2008) soutient « qu’une attention trop grande aux
aspects communautaires des sociétés africaines rend souvent invisible l’omniprésente du rôle
des individus et du poids de leurs intérêts » (p.7). Pour l’auteur, « contrairement à ce que peut
laisser croire l’image de la solidarité africaine, la pression communautaire n’implique pas un
effacement des individus et de leurs intérêts. ».
Il suggère alors que « l’idéal communautaire africain a été grossie » par une lecture
culturaliste européenne. Dans ce sens, prenant le contrepied de d’Iribarne (1993) qui soutient
que la « solidarité » vecteur de l’esprit communautaire et qui exige l’écrasement systématique
de l’individu au profit de la communauté, est « loin d’être ressentie par les intéressés comme
une « valeur », est vivement dénoncée par eux comme une charge communautaire peu
supportable, parfois qualifiée de « calvaire ». D’Iribarne (2000) révèle des formes très
poussées d’individualisme dans certaines communautés africaines. Kamdem (1999) va dans le
même sens en trouvant dans certaines ethnies un individualisme compétitif (réalisation de soi)
et Warnier (1993) parle de « solidarité au mérite »
Cependant, les empreintes culturelles communautaires africaines influencent elles la
structuration du système financier africain ?

I.2. Le dualisme du système financier africain : Formel vs Informel


Pour caractériser les réalités de financement des PME africaines, la littérature relève quelques
faits stylisés dont nous en retenons ici les trois principaux. Premièrement, le secteur financier
en Afrique comprend un système financier formel et un système financier informel (Dinar et
Meziouni, 2016). Seibel (1996) souligne que la finance formelle regroupe les institutions qui
offrent les financements portés par les intermédiaires financiers agréés, légalement
constituées, bénéficiant de l’encadrement des institutions de supervision réglementaire et
soumises aux règles prudentielles de gestion. En Afrique, les plus courantes accessibles aux
TPE sont généralement les banques et les institutions de microfinance (Sangaré, 2011). A
l’inverse, le système financier informel, selon Gasse-Helio (2000) regroupe l’ensemble des
transactions effectuées, en marge des règles établies, par des intermédiaires non agrée et/ou
non enregistrés. Elle comprend donc « les mécanismes originaux non officiels qui permettent
en effet de faire circuler la monnaie en contrepartie d’une accumulation temporaire des
créances et des dettes.» (Lelart 1990, p.50). Seibel (1996) souligne que la finance non-
formelle se pratique généralement à l’échelle locale ou communautaire, se compose
d’activités financières directement accessibles, théoriquement, à l’ensemble de la population
ou groupe mutualisé.

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Elle fonctionne selon deux démarches : un développement d’organisations au sein de leur


propre normes (loi non écrites) et elles ne sont pas reconnues et évoluent en marges des lois
nationales écrites (fonctionnent extra-légal) et en dehors de l’encadrement des institutions de
supervision réglementaire. Gasse-Helio (2000) précise que le système financier informel
comprend généralement trois grands types d’intervenants : 1- Les prêteurs individuels (qui
prêtent habituellement leurs propres ressources : les amis, les parents, les propriétaires
fonciers, les prêteurs ruraux, les fournisseurs d’intrants agricoles, les négociants, les
marchands, les prêteurs de marchés parallèles urbains ou usuriers). 2- Les groupements de
personnes organisées sur une base mutualiste (comme les associations rotatives d’épargne et
de crédit, les associations informelles de crédit, les organisations d’auto-assurance ou les
fonds familiaux ou tribaux). 3- Les sociétés organisées en partenariats (les préteurs sur gages,
les banquiers autochtones, les autre intermédiaires financières non bancaires, etc).
Deuxièmement, l’accès aux financements formels reste médiocre et très peu adapté aux
petites entreprises (Kauffman, 2005). En effet, l’une des trois fonctions des intermédiaires
financiers bancaires ou non est l’intermédiation de la liquidité à côté de l’intermédiation des
risques et de l’intermédiation de l’information (Bita et al., 2017). Cependant, les institutions
financières, différent par rapport aux fonctions qu’elles privilégient. Certaines, négligent,
parfois, la fonction d’intermédiation de la liquidité. C’est ainsi que les banques, en Afrique
subsaharienne francophone notamment, sont en situation de surliquidité (détention de la
liquidité au-delà du seuil du ratio prudentiel « coefficient de liquidité » qui s’explique par le
fait du rationnement excessif du crédit aux PME c’est-à-dire que les banques, par exemple,
préfèrent conserver des capacités oisives plutôt que de prêter une partie de l’épargne collectée
auprès de la clientèle (Doumbia, 2011).
Troisièmement, l’autofinancement et les associations informelles d’épargne et de crédit – les
tontines – restent la principale source de financement (Kauffman, 2005). Elles offrent des
financements aux conditions très favorables à leurs membres avec notamment, la rapidité
d’octroi d’un prêt sans conditionnalités, le coût faible (taux d’intérêt, garantie exigée et autres
coûts), la facilité d’accès (proximité géographique et horaires d’ouverture de l’agence), la
flexibilité (des montants, délais et modalités de remboursement), etc. Mais, leur performance
est limitée quant aux montants accordés qui sont généralement faibles, dans la limite des
cotisations des membres. Hugon (1991) tout système financier informel présente les
caractéristiques suivantes : - La prédominance des transactions en espèce ; - L'absence
d'enregistrement et de réglementation ; - L'échelle restreinte des opérations ; - La facilité
d'entrer ; - L'échange d'actifs hors des cadres juridiques ; - Un fonctionnement qui s'appuie sur
des relations personnelles ou sur des solidarités communautaires. La personnalisation des
relations privées qui pousse les entrepreneurs informels à choisir les circuits de financement
informel, amène Letart (1990) à situer la finance informelle par rapport à la finance
institutionnelle : - L'absence de conditions préalables (absence de garantie, pas de formalité à
remplir, pas de délai) ; - L'absence de frais de gestion (l'administration est réduite au
maximum) ; - L'absence du cadre fixé (pas de formules toutes faites, le cadre s'adapte aux
besoins des uns et des autres) ; - L'absence de contrôle de l'Etat (les règles ne sont pas
préétablies).
Ce dualisme du système financier s’exprime également dans divers éléments opérationnels sur
lesquels s’appuie tout financement. Notamment :
1/ l’orientation stratégique des réponses de chacune de ses sources avec une orientation
transactionnelle pour les sources formelles et orientation relationnelle pour les sources de
financement informel. En effet, selon Cottet et al. (2012) les stratégies des institutions
financières sont classées le long d’un continuum allant d’une orientation transactionnelle «
pure », à une orientation « hybride » (transactionnelle et relationnelle), pour finir avec une

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orientation relationnelle « pure ». Sur ce continuum, les banques seraient plus


transactionnelles et les tontines plus relationnelles.
2/ Le caractère extraverti des banques et les tontines autocentrées. En effet les banques
nationales en Afrique ont été calqués sur le modèle étrangers alors que les tontines
contrairement ont un ancrage sociologique et pas seulement territorial, ont l’avantage
d’intégrer les valeurs du terroir : sentiment d’appartenance communautaire, solidarité,
participation aux actions communautaires. Selon les auteurs, le rejet est des banques et la
préférence des tontines en Afrique serait alors liée aux différences d’ancrage culturelle entre
les deux sources « Le système bancaire et financier ne reflétant pas les éléments de la culture
locale, il ne pouvait qu’être bâti sur la méfiance, le paraître, l’entregent, en lieu et place de la
confiance, de la valeur intrinsèque, de la caution morale, toutes choses si chères aux tontines.
De ces méprises de l’ordre d’appréhension sociologique d’un système conçu, par et pour
l’Occident, et « greffé » tel quel dans un milieu aux valeurs socioculturelles opposées, il ne
pouvait émerger qu’un phénomène de rejet » Kemayou et al.(2011).
3/ les informations requises et les caractéristiques de financement. Bien qu’on distingue
différents types de tontine selon la typologie de Bekolo-Ebe (1996), le point commun de ces
sources de financement est l’absence d’un document de financement, l’absence
d'intermédiaire, l’absence de garantie matérielle et prégnance des cautions morales, un taux
d’intérêt accessibles. A l’opposé, dans le cas des crédits bancaires ou auprès des IMF, il est
établit un contrat de crédit, en d’autres termes un document de référence légale qui définit la
relation entre l’emprunteur et le prêteur et qui recense obligatoirement toutes les modalités, y
compris les conditions pour obtenir son crédit. Par ailleurs, selon Derreumaux (2009) les
banques sont à l’aise avec des états financiers fiables et validés par des commissaires aux
comptes, c’est-à-dire qu’elles privilégient les informations quantitatives. Elles souhaitent en
outre trouver chez leurs clients des structures bien organisées et encadrées, requièrent en
permanence des entreprises qu’elles exposent une vision claire et précise de leur avenir et
demandent que celles-ci disposent de fonds propres substantiels capables de faire face aux
imprévus. Enfin, les banques espèrent toujours appuyer leurs concours sur des garanties
solides leur permettant de satisfaire les exigences de leurs autorités de tutelle.
Au regard de toutes ces différences et en lien avec les théories culturelles nous établissons le
tableau ci-dessous :

Tableau 1: Caractéristiques des sources de financement selon les théories culturelles


Récence à la théorie culturelle Banque IMF Tontine

Document de Logique de régulation : logique de contrat (d'Iribane) vs


Contrat Contrat Amicale
financement logique amicale (Henry)

Cultures polychroniques (Long terme) vs Cultures


Durée de Long terme Long terme
monochroniques (court terme) (Hall) Court terme
financement possible rare
Dimension « contrôle de l'incertitude » (Hofstede)
Contexte de communication (informations formelles =
informations Hard = culture à contexte faible) vs Combinaison
Type d'information Information hard Soft
(information informelle = confiance relationnelle = hard/soft
informations soft = culture à contexte fort) (Hall, 1984)

Dimension « individualisme/collectivisme » de Hofstede : Physique et Physique et Morale et de


Type de garantie
Physique et matérielle, de groupe et morale matérielle matérielle groupe

La force des liens Fort vs faible (Granovother) Faible Faible Fort

Source : auteur

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Le tableau ci-dessus montre que les théories culturelles permettent d’attabler des différences
entre les différences sources de financement étudiées dans ce travail.

II. MÉTHODOLOGIE DE LA RECHERCHE ET ÉCHELLE DE MESURE


La section méthodologique nous permet de présenter et justifier les choix des méthodes de
collecte et (1) et de traitement des données (2).
II.1. La collecte des données
Notre étude empirique porte sur les entrepreneurs des Petites et Moyennes Entreprises (PME)
spécifiquement les Très petites entreprises (TPE) et les Petites entreprises (PE). Sa
construction est en cohérence avec les données du deuxième Recensement Général des
Entreprises (RGE) réalisé en 2016 par l’Institut National de la Statistique (INS) et qui
montrent qu’elles regroupent 98,5% de l’ensemble des entreprises. Au plan géographique,
nous avons ciblé les PME des métropoles de Douala (Capital économique du Cameroun) et de
Yaoundé (Capitale politique) qui abritent respectivement 33,5% et 23,9% des entreprises
(INS, 2019).
L’analyse du profil managérial des entreprises fait ressortir que sur les 725 entrepreneures
objets de l’enquête, 60% sont des hommes et 40% du genre féminin. Cette statistique est
parfaitement similaire avec les statistiques de l’INS qui relèvent que l’initiative privée est
majoritairement le fait des hommes qui créent 6 entreprises sur 10, contre 4 entreprises sur 10
pour les femmes. Pour ce qui est de l’âge, les statistiques de notre échantillon son également
cohérente avec les chiffres nationaux, soit 65% pour la tranche de 20 à 40 ans. Le niveau de
scolarisation est plus élevé du fait d’un échantillon exclusivement urbain, avec 43% un niveau
de formation secondaire et 41% de formation supérieure.
Pour ce qui est du profil d’activité, notre échantillon diversifié reflète également les grandes
tendances nationales avec une majorité des entreprises dans le secteur secondaire notamment
le commerce avec 36% et 22% pour le secteur des services, 11% pour l’industrie et 27% pour
le secteur primaire avec respectivement l’agriculture 15%, les pêches 2%, l’élevage 5% et
l’artisanat 5%.
Le tableau 2 ci-dessous présente les caractéristiques sociodémographiques de et les secteurs
d’activité de l’échantillon.
Tableau 2 : Présentation des caractéristiques sociodémographiques d’activités de
l’échantillon
Nombre %
Masculin 435 60%
Genre Féminin 290 40%
Total 725 100%
< 20 ans 3 0%
20 à 30 ans 158 22%
30 à 40 ans 309 43%
40 à 50 ans 150 21%
Age
50 à 60 ans 73 10%
60 à 70 ans 30 4%
> 70 ans 2 0%
Total 725 100%
Niveau d’étude Sans niveau 24 3%

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Primaire 93 13%
Secondaire 314 43%
Supérieur 294 41%
Total 725 100%
Agriculture 110 15%
Pêche 16 2%
Élevage 36 5%
Commerce 281 39%
Secteur d'activité
Service 163 22%
Artisanat 36 5%
Industrie 83 11%
Total 725 100%

Source : auteur

Cette recherche repose sur deux concepts majeurs, la culture d’une part et les sources de
financement d’autre part. Aussi, la collecte des informations notamment dans le choix des
thèmes du questionnaire recoupe ces concepts. Ainsi, pour ce qui est de la culture, les
questions ont porté principalement sur les aspects les plus généralement retenus dans la
littérature pour traduire le caractère communautaire africain : le sens du partages ou d’entraide
(Paul, 2017), l’esprit de famille (Boltanski et Thévenot, 1991 ; Hernandez et Kamdem, 2007),
l’importance du groupe et de la collectivité (Warnier, 1993), l’attachement aux traditions,
l’esprit d’austérité (Warnier, 1993), l’importance de l’accumulation de la richesse, le désir
d’indépendance, etc. Pour les sources de financement, nous avons listé les principales sources
disponibles dans le contexte d’étude : les banques, les microfinances, les tontines, l’épargne,
les amis, la famille, le conjoint, etc.
Cependant, d’autres facteurs ont souvent été retenus comme pertinents pour l’explication des
choix des sources d’endettement. Parmi ces facteurs il y a des facteurs d’activité de
l’entreprise comme : le secteur, la taille, les facteurs sociodémographiques de l’entrepreneur :
l’âge, le genre, le niveau d’instruction et la situation matrimoniale. Et le comportement
financier mesuré par le facteur de multibancarité. Dans le cadre de ce travail, ces facteurs
seront utilisés comme facteurs de contrôle.

II.2. Test des échelles


Les données ont été analysées par les méthodes d’équations structurelles. En effet, selon
Fornell et Bookstein, (1982), les méthodes d’équations structurelles concentrent plusieurs
capacités : capacité à traiter simultanément plusieurs ensembles de variables observées
explicatives et expliquées, capacité à analyser les liens entre variables théoriques non
observables et à tenir compte des erreurs au niveau de la mesure et, enfin, capacité
d’applications confirmatoires.
La procédure d’analyse des données sous les logiciels SPSS 26 et AMOS, a suivi les deux
étapes préconisée par Anderson et Gerbing (1988) : d’abord une analyse factorielle permettant
de s’assurer de la validité du modèle de mesure ; ensuite un test des relations entre les
variables latentes afin de vérifier l’hypothèses de la recherche à savoir : les facteurs associées
à la dimension communautaire de la culture nationale influencent négativement le choix des
sources formelles pour le financement des activités.

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III. ANALYSE ET INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS


L’analyse s’est effectuée en deux temps. D’une part, une analyse factorielle pour déterminer
et hiérarchiser les facteurs de la culture communautaire africaine et une régression logistique
pour dégager les liens de causalité entre les facteurs culturels et le choix entre les sources de
financement formel et informel.

III.1. Détermination et hiérarchisation des facteurs de la culture communautaire


africaine
Nous avons d’abord effectué une analyse factorielle exploratoire (AFE), afin de mesurer le
poids de contribution factorielle de chaque item dans la formation de l'échelle de mesure.
Selon Anderson et Gerbing (1988) l’AFE est une « technique préliminaire lors de la
construction d’une échelle de mesure ». Dans ce cas, le test de dimensionnalité nous a amené
à retenir dans un premier temps, les items avec de fortes qualités de représentation (supérieure
à 0,5) et à éliminer les items présentant de faibles scores factoriels ou se répartissant sur
plusieurs axes. Cette étude nous a également permis de nous assurer de la simplicité et de la
clarté des items.
Ainsi, pour la variable explicative, les 16 items conservés se répartissent entre les 6 facteurs
généralement présents dans les études relatives aux spécificités culturelles africaines.
Et pour la variable expliquée, les 7 items retenus pour représenter les sources de financement
dans le conteste camerounais sont répartis en 2 facteurs ce qui permet de confirmer que dans
le contexte camerounais en matière d’endettement les entrepreneurs choisissent entre les
sources « d’argent chaud » (généralement formel) et les sources « d’argent froid »
(généralement informel). (Servet, 1996 ; Mayoukou, 1994).
Après la phase exploratoire, nous avons recours à l’analyse factorielle confirmatoire pour
valider les échelles construites dans la phase exploratoire. Afin de mettre en œuvre l’AFC,
trois critères doivent être étudiés (Roussel et al, 2002) : la qualité d’ajustement du modèle de
mesure ; la fiabilité du construit et la validité du construit.
La qualité d’ajustements du modèle peut être appréciée à travers l’évaluation d’un
ensemble d’indices. Chacun de ces indices dispose d’un ensemble de caractéristiques
spécifiques. Ils se regroupent en trois catégories, nous limiterons la présentation aux indices
que nous avons utilisés. Les indices absolus (Chi-deux, RMSEA ou root mean square error of
approximation) déterminent la similarité/dissimilarité entre le modèle estimé et la matrice de
variances/covariances observée (Roussel et al., 2002). Les indices incrémentaux (CFI ou
comparative fit indice, NFI Normed-fit index et TLI ou Tucker–Lewis index) permettent
d’évaluer la contribution du modèle étudié par rapport à un modèle de référence ayant une
corrélation nulle entre les données. Les indices de parcimonie (Chi–deux normé : Chi-
deux/nombre de degré de liberté (χ2/ddl), PGFI Parsimony Goodness-of-Fit Index) contrôlent
la surestimation du modèle.

Tableau 3 : Les indices de la qualité d’ajustement pour l’AFC des facteurs culturels et sources
de financement
Sources de
Indices Valeurs Clefs Culture
financement

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χ2 106,76 18,91
χ2/ddl > 1 ˂ 5 (Gardes, 2018) 2,81 4,73
CFI > 0.9 ,95 ,97
NFI > 0.9 ,93 ,96
TLI > 0.8 ,92 ,88

< 0.05 : seuil satisfaisant (Steiger et Lind, 1980)


RMSEA ,05 ,07
< 0.08 : seuil tolérable (Browne et Cudeck, 1993)

ECVI ECVI du modèle < = ECVI du modèle ,250 < ,252 ,069 = ,069

Source : auteur
D’après le tableau (3) ci-dessus, les indices d’ajustement du modèle sont considérés comme
très satisfaisants : les CFI sont de 0,95 et 0,97 ; les NFI de 0,93 et 0,96 ; les TLI sont de 0,92
et 0,88; RMSEA = 0,05 et 0,07.
La structure factorielle de l’échelle ayant été vérifiée, il faut donc étudier la cohérence interne
et la fiabilité de construit des modèles.
Celles-ci ont été analysées par les indices du rhô de Jöreskog (pour ce qui est de la fiabilité de
construit) et l'alpha de Cronbach (pour la cohérence interne du construit) et des SMC qui
correspondent à la fiabilité individuelle de l'item (Bagozzi et al., 1988). Ce dernier indicateur,
selon Evrard et al. (2009), est acceptable s’il est supérieur ou égal à 0,30.
Selon Moussa (2008), la fiabilité exprimée en terme de cohérence interne des construits,
indique que les items qui sont censés mesurer le même phénomène ou les mêmes dimensions
d’un phénomène, sont suffisamment corrélés entre eux et qu’ils partagent ainsi une part
importante de l’information. Le coefficient alpha de Cronbach est sans doute la mesure de
fidélité la plus utilisée, mais aussi la plus abusée de toutes. (Laveault, 2012 ; Moussa, 2008).
Il est généralement satisfaisant à partir de 0,70. Mais, selon Evrard et al., (1997, p.292) ce
seuil n’est qu’un seuil empirique donné par l’expérience des études en psychométrie qui est
beaucoup plus subjectif que scientifique puisqu’il n’existait pas de distribution statistique
connue permettant de conclure si α est acceptable ou non. En effet, Cortina (1993) a démontré
que, le coefficient alpha est fortement influencé par le nombre d’items et lorsque le nombre
d’items est suffisamment élevé (de l’ordre de 40 items ou plus). Il indique alors qu’il est
relativement facile d’obtenir des valeurs acceptables du alpha (0,70 et plus) suggérant que
quand le nombre d’items est faible la valeur de alpha peut être plus faible que ce seuil.
Tableau 4 : Analyse en composantes principales des facteurs culturels
l'alpha de rhô de Contribution
Facteurs Items SMC
Cronbach Jöreskog factorielle

La communauté importante c’est mon ethnie ,815 ,600

La communauté importante c’ comprend les gens qui sont


,758 ,477
Importance de la dans ma religion
considération de la 0.733 0.781
communauté La communauté importante c’est les gens qui parlent mon
,716 ,324
dialecte
La communauté importante pour moi comprend les gens de
,698 ,337
mon village

Importance de l’esprit L'entreprise considère comme une famille ,759 ,504


de famille ou de la 0.628 0.652
dimension humaine Vivre en harmonie avec ceux qui m'entourent ,743 ,459

Importance des Les vivants doivent être unis à leurs ancêtres ,811 ,677
valeurs traditionnelles 0.554 0.712
et ancestrales
Respect de la tradition ,771 ,329

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La richesse est la chose commune qui doit être mieux


Importance des répartie ,838 ,392
valeurs de partage et 0.551 0.524
solidarité Ceux qui ont du succès dans la vie doivent aider ceux qui en
,593 ,668
ont moins

Source : auteur
Au regard des tableaux 4 (ci-dessus) et 5 (ci-dessous), correspondants respectivement aux
données d’AFC du modèle culturel et des sources de financement, tous ces indices sont
satisfaisants. La cohérence interne de l’outil de mesure est établie.
La fiabilité de construit des facteurs est assurée niveau confirmatoire par le Rhô de Jöreskog
(ρ) (Fornell et Larcker 1981) dont le seuil empirique à partir duquel les facteurs de premier
ordre sont supposés fortement corrélés est atteint au seuil de 0,7 (Gardès, 2018). Nos résultats
sont tous supérieurs à 0,5 (cf. tableau 4). Mais, comme chaque facteur partage plus de
variance avec ses propres items de mesure qu'avec les autres facteurs, alors nous les jugeons
conformes à ces préconisations. Ces indices ont été calculés manuellement, puisque le logiciel
ne les fournit pas.
Tableau 5 : Analyse en composantes principales des facteurs relatifs de financement
l'alpha de Contribution
Facteurs Items SMC
Cronbach factorielle
Famille ,791 0.624
Source de financement
Amis 0.601 ,683 0.374
informelle
Tontines ,655 0.321

Source de financement Microfinance ,830 0,319


0.631
informelle Banques ,791 0,301
Source :
Selon les résultats de l’AFC, par rapport à la variable explicative, la culture, les deux derniers
facteurs de l’AFE ont sauté pour ne laisser que quatre facteurs : l’importance de la
considération donnée à la communauté, l’importance de l’esprit de famille ou de la dimension
humaine l’importance des valeurs de partage et solidarité et l’importance des valeurs
traditionnelles et ancestrales.
Pour les variables expliquées, source de financement, l’AFE confirme l’idée de Bedard (1986)
selon laquelle l’argent est « chaud » quand il tourne dans un circuit restreint dont les membres
se connaissent. A l’opposé, le circuit de l’argent est « froid » quand il provient d’une source
lointaine pour les usagers, les bailleurs de fonds extérieurs.
Enfin, après l’analyse factorielle confirmatoire de second ordre qui s’est montré valide, il a
fallu confirmer le modèle structurel de l’influence des facteurs culturels sur le choix d’une
source de financement.

Figure 1 : Modèle structurel testé en t sous SPSS

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Source : traitement AMOS

III.2. Les facteurs prédictifs du choix d’une source de financement


Pour dégager une causalité de l’influence des facteurs culturels sur le choix d’une source de
financement formelle et informelle nous avons procédé à une analyse économétrique basée
sur un modèle de régression logistique. La littérature renseigne qu’il existe deux types
d'analyses au niveau de la modélisation logistique : l'analyse pronostic et l'analyse
étiologique. Selon Charpentier et al. (2018), la première cherche à construire un modèle dont
la finalité est de prédire le mieux possible les modalités de la variable d'intérêt (où la
recherche de corrélations suffisamment fortes entre variables suffit) alors que la seconde
analyse s'intéresse plus particulièrement à évaluer le risque associé à un facteur. Elle est alors
« à visée explicative » (Rakotomalala, 2017). Compte tenu de nos objectifs de recherche, nous
avons retenu l'analyse pronostic. Pour ce faire, il est important de diagnostiquer notre modèle
logistique ou en d’autres termes à déterminer la qualité d'ajustement du modèle aux données.

III.2.1. Déterminants du choix d’une source de financement formel


Le tableau 6 présente les résultats du modèle logistique du choix des sources de financement
formel. Nous observons que ce modèle est significatif au seuil de 1 %, bien que le pseudo-R2
soit relativement faible (21,68 %).
Les résultats montrent que les facteurs culturels sont un élément important dans le choix des
sources de financement formel. En effet, il y a une corrélation significativement négative
entre la considération familiale et le choix des sources de financement formel. De même, le
partage et la solidarité influencent négativement le choix des sources de financement formel.
Ce résultat montre que le recours aux sources de financement formel est incompatible avec les
facteurs culturels qui favorisent les comportements conduisant aux prélèvements financiers
dans les entreprises. Or, en Afrique, un des facteurs communautaires qui causent des
nombreux insuccès de ses entreprises est la confusion entre le patrimoine de l’entreprise et
celui de l’entrepreneur. En effet, dans les PME, le patron et sa famille font souvent des
prélèvements en cas de besoin, dilapidant ainsi les ressources de l’entreprise. Ainsi,

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considérant que les banques pour accorder leur financement s’appuient sur les indicateurs
objectifs notamment la performance, ces divers prélèvements effectués par l’entrepreneur tant
pour lui-même que pour son entourage réduisent la capacité de l’entreprise à rembourser son
emprunt, rendent ces institutions très prudentes dans leur décision d’octroi des crédits.
Finalement ce résultat montre que, si la plupart des petits entrepreneurs des TPE n'ont pas
accès au crédit bancaire, c’est en partie du fait de certaines pesanteurs culturelles qui
aggravent la structure de risque de leurs entreprises.
Tableau 6 : Déterminants du choix des sources de Financement formel
Genre (réf. Femmes)
0.295
Homme
(0.23)
Age (réf. Agés)
0.072
Jeunes
(0.24)
Niveau d’éducation (réf. Sans niveau)
0.085
Secondaire
(0.43)
0.125
Supérieur
(0.43)
Situation matrimoniale (réf. Célibataire)
0.139
Marié
(0.24)
Secteur d’activité (réf. Industrie)
-0.826
Agriculture
(1.78)
-0.110
Commerce
(0.43)
0.044
Services
(0.32)
Taille de l’entreprise
0.637**
Activite_avec_d’autres_personnes
(0.23)
Facteurs culturels
-0.283
Considération traditionnelle
(0.40)
-0.239
Considération communautaire
(0.25)
-0.524*
Considération familiale
(0.25)
-0.454*
Partage solidarité
(0.24)
Comportement financier (multibancarité)
-0.215
Obtention du crédit dans plusieurs tontines
(0.26)
0.266
Obtention du crédit dans plusieurs IMF
(0.25)
0.662**
Obtention du crédit dans plusieurs banques
(0.23)
-1.797
Constante
(1.79)

Nombre d’observations 740

Pseudo R2 0.2168

Log likelihood -92.774

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Notes : Ecarts-types entre parenthèses, * significatif à 10 %; **significatif à 5 %; ***significatif à 1. Source :


Auteur à des données de l’enquête.
En ce qui concerne les variables de contrôle, nous remarquons que la présence d’un
copropriétaire a une influence significativement positive sur le choix des sources de
financement formel. Ce résultat s’explique entre autre par le fait que dans un contexte de
grande incertitude, comme au Cameroun, à défaut de pouvoir se fier aux indicateurs
traditionnels de gestion et d’information, la présence d’un copropriétaire devrait exercer un
effet de leurre suffisamment convaincant pour motiver les décisions des bailleurs de fonds.
L’idée sous-jacente est que dans la panoplie des mesures nécessaires pour contrecarrer les
dérives managériales du dirigeant, la répartition des droits de propriété notamment la présence
d’un copropriétaire renforce le climat de confiance entre les deux acteurs (l’organisme de
financement et l’entrepreneur), renforce les sources de garantie et suretés du crédit, dilue le
risque ce qui facilite l’octroi du crédit bancaire à l’entreprise. Le lien positif entre l’existence
d’un copropriétaire et le financement formel s’explique probablement par l’effet présomptif
positif de cette présence dans le renforcement de la transparence et la divulgation
d’information de l’entreprise.

III.2.3. Déterminants du choix d’une source de financement informel


S’agissant du recours aux sources de financement informel, les résultats renseignent que, bien
que le pseudo R2 soit faible (16,92%), le modèle tel que spécifié est globalement significatif
au seuil de 5%. Au regard de ce tableau, il ressort en effet que deux des quatre facteurs
culturels étudiés notamment « la Considération familiale » et « le Partage solidarité » sont
significatifs au seuil de 5%. Un troisième facteur culturel, « la Considération communautaire
» et les variables de contrôle comme : le niveau d’éducation secondaire et les secteurs
d’activités commercial et service sont quant à eux significatifs au seuil de 10%. L’auto-
exclusion et les revers subit dans les sollicitations précédentes auprès des sources formelles
(rationnement) pousseraient les entrepreneurs africains des TPE à se replier sur les sources
informelles.
En effet, en Afrique, il est fréquent que par simple esprit de solidarité communautaire, un
demandeur arrive à mobiliser d'importantes ressources. Ainsi, la communauté en Afrique
constitue alors, parfois une puissante source de financement sans conditionnalité. Le lien
significativement positif de la culture communautaire africaine et le choix d’une source de
financement informel s’explique par le fait que les deux reposent sur : la confiance, la
solidarité, la réciprocité et la proximité. Ainsi, la solidarité de groupes et la confiance
mutuelle facilitent la mobilisation des financements et l’expansion d'activités.
Tableau 7 : Déterminants du choix des sources de Financement informel
Genre (réf. Femmes)
-0.148*
Homme
(0.421)
Age (réf. Agés)
0.146
Jeunes
(0.22)
Niveau d’éducation (réf. Sans niveau)
-0.710*
Secondaire
(0.38)
-0.576
Supérieur
(0.39)
Situation matrimoniale (réf. Célibataire)

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-0.336
Marié
(0.22)
Secteur d’activité (réf. Industrie)
-2.803
Agriculture
(1.72)
-0.788*
Commerce
(0.43)
-0.593*
Services
(0.32)
Taille de l’entreprise
-0.068
Activite_avec_d’autres_personnes
(0.21)
Facteurs culturels
0.571
Considération traditionnelle
(0.36)
0.386*
Considération communautaire
(0.22)
0.647**
Considération familiale
(0.22)
0.535**
Partage solidarité
(0.22)
Comportement financier (multibancarité)
0.099
Obtention du crédit dans plusieurs tontines
(0.24)
-0.156
Obtention du crédit dans plusieurs IMF
(0.22)
-0.209
Obtention du crédit dans plusieurs banques
(0.21)
4.025**
Constante
(1.77)
Nombre d’observations 740

Pseudo R2 0.1692

Log likelihood -110.137

Notes : Ecarts-types entre parenthèses.* significatif à 10 %; **significatif à 5 %; ***significatif à 1. Source :


Auteur à des données de l’enquête.
S’agissant des variables de contrôle les résultats montrent que le choix d’une source de
financement informel diminue avec le niveau d’éducation de l’entrepreneur. En effet, selon le
résultat, plus l’entrepreneur est instruit, moins il recourt au financement informel. L’éducation
notamment au niveau d’instruction secondaire est significativement et négativement corrélée
au choix d’une source de financement informel. Ce résultat rejoint celui Tsafack et Kede
(2016) qui dans une étude portant sur les « difficultés d’accès au financement et performance
des entrepreneurs dans le secteur informel au Cameroun » montrent qu’entre autre,
l’entrepreneur qui a au moins le niveau d’éducation secondaire a plus de chance d’obtenir un
financement bancaire ce niveau d’instruction contribuerait à améliorer l’accès au financement
formel.
Une explication peut se trouver dans le fait que, alors que l’investissement dans le secteur
industriel nécessite des équipements lourds et coûteux, les entrepreneurs du secteur des
services peuvent débuter leur activité avec un petit capital et être plus performants et les
entreprises du secteur commercial rapportent rapidement et quotidiennement des ressources
financières. Une autre explication peut se trouver sur la performance supposée plus élevée des
entreprises de ces secteurs ce qui leur donneraient plus de chance d’obtenir un financement
formel. En effet, Tsafack et Kede (2016) montrent qu’au Cameroun, les entrepreneurs
appartenant à la branche du commerce ont une plus grande performance financière que ceux
qui exercent des activités de service et que, les entrepreneurs de la branche des services sont
plus performants que ceux qui font partie de la branche industrielle.

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Les résultats montrent également que par rapport aux femmes, les hommes recours moins aux
sources de financement informel. Ce résultat confirme, les travaux qui montrent que les
femmes sont plus associatives que les hommes, ont moins de biens à garantir que les hommes,
sont plus exclus du financement formel que les hommes (Akouwerabou, 2020). En effet, pour
accéder au crédit auprès des institutions financières, il faut nécessairement avoir des
hypothèques, or en Afrique, du fait du poids culturel, très peu de femmes disposent de biens
mobiliers et immobiliers. La femme en Afrique hérite des biens mobiliers mais pas des biens
immobiliers. Aussi, elles préfèrent prioritairement solliciter des emprunts au sein du cercle
familial et des associations d’épargne et de crédit encore appelées tontines.
Les résultats ci-dessus valident l’effet prédicteur de la culture dans le choix de la source de
financement. En effet, la culture communautaire africaine est un prédicteur positif pour le
choix d’une source de financement informel. Cependant, cet effet prédicteur est parfois
atténué ou modéré et d’autres fois renforcés ou accélérés par certaines caractéristiques
sociodémographiques et de comportement financier de l’entrepreneur.

IV. ANALYSE ET INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS


Bien que la problématique de l’influence culturelle sur le choix des sources de financement
progresse dans la littérature notamment avec les études récentes (Diffo et al., 2021 ; Eriola,
2020 ; Dally, 2018 ; Tchapga Djeukui et Feudjo, 2016 ; Kemayou et al. 2011), il n’y a pas à
notre connaissance des recherches qui se soient intéressées à ce sujet dans une perspective
comparative entre les sources formelles et informelles. L’originalité de la présente recherche
est alors qu’elle comble ce vide.
Ce faisant, d’une part, nos résultats inscrivent l’influence de la culture sur le choix des sources
de financement à la longue liste de ses domaines d’influence étudiées en sciences de gestion
et notamment : la consommation est l’évaluation des produits ; les relations d’affaires (Fouda
Ongodo, 2006) ; l’accumulation du capital (Paul, 2017), la communication d’information
financière (Dammak et al., 2009), ou les le système d’information comptable et des pratiques
comptables des entreprises (Ngongang, 2007).
Et d’autre part, ils élargissent l’approche Culturaliste de Hofstede (1987, 1993) et D’Iribarne
(1989) qui établissent le lien étroit et indéniable entre les pratiques managériales et la culture.
En effet, les facteurs culturels qui influencent le choix d’une source de financement mis en
évidence dans le contexte du Cameroun sont conformes avec ceux relevés dans d’autres
études en Afrique. Eriola (2020) dans une étude portant sur une quinzaine de dirigeants des
PE béninoise et visant à comprendre le rôle des facteurs socioculturels dans la persistance des
difficultés financières montre que la confiance et la solidarité sont au cœur du détour de
financement institutionnel.
Par ailleurs, les résultats de cette étude montrent que l’alternative fournie par le contexte
socioculturel à moindre coût amène les promoteurs à se détourner du financement
institutionnel. Il mentionne notamment les considérations soient de respect des traditions
ancestrales soient la proximité communautaire (ethnie, famille, religion, etc.) vecteur de
solidarité, d’affinité et d’amitié sont les principaux ingrédients du développement des affaires
et de financement à moindre coût. Dally (2018) au terme de son étude portant sur les
orientations des entrepreneurs en ce qui concerne le choix des modes de financement des TPE
(très petites entreprises) sénégalaises, met en exergue le rôle des valeurs culturelles. Il révèle
que le type d’éducation reçu (moderne ou traditionnelle) par le propriétaire dirigeant de la
TPE oriente le choix de la source de financement par ce dernier. Par ailleurs, selon la même

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étude, l’appartenance à une communauté religieuse ou sociale (ethnie, associations) est un


déterminant majeur du comportement financier du chef d’entreprise.
En dehors de ces contributions à la connaissance, notre recherche fait émerger certains aspects
permettant d’améliorer les offres de financement des institutions actives dans les secteurs. En
effet, en Afrique, toutes les institutions financières doivent tenir compte du poids de la culture
communautaire. Dans le contexte, d’évolution de la compétition ou de concurrence verticales
et horizontale entre les sources de financement formel et informel, toutes ces entreprises
doivent améliorer les connaissances des facteurs qui pourraient contribuer à adapter leurs
offres de services financiers aux entrepreneurs. Ce travail, apporte alors une contribution dans
ce sens.
Les résultats de cette recherche , en confirmant le lien positif entre la culture et le choix d’une
source d’endettement, suggèrent d’une part, que les institutions financières devraient elles
aussi tenir compte de la réalité socioculturelle du contexte dans lequel les offres sont
formulées et intégrer de plus en plus que, la famille, la communauté ou le groupe ethnique qui
régissent les comportements individuels sont de véritables groupes de pression et de discipline
financière au Cameroun (Wanda, 2007 ; Kenmegni Noumigue, 2012:14). D’autre part qu’une
grande partie de l’explication de l’auto-exclusion au financement formel par les entrepreneurs
se trouve dans leur auto-évaluation de la qualité et quantité d’infirmation hard que l’entreprise
est susceptible de produire. Dans ce sens, nos résultats apportent une contribution au courant
de la littérature comptable qui fait valoir qu’une meilleure qualité de l’information financière
permet d’améliorer les relations avec les banques, à travers l’abaissement des problèmes
d’asymétrie d’information et des coûts d’agence (Houcine, 2014).
L’extension des garanties à divers membres de la famille avec lesquels les entrepreneurs
partagent éventuellement les résultats de l’entreprise sont un axe pouvant crédibiliser en
grande partie les demandes des TPE. Par ailleurs il faut que les institutions formelles
élargissent les critères d’appréciation de la rentabilité des entreprises. Elles doivent alors
rompre avec les seuls éléments objectifs et hard. Car en effet, selon Kenfack (2016), les
établissements financiers prennent en compte des critères qui favorisent les crédits de nature
objective et les clients qui leur paraissent les plus sûrs, tant du point de vue de l’information
fournie que des investissements réalisés. Dans le même registre, Wamba et Tchamambé-
Djiné (2002), les problèmes posés par l’information financière dans le cadre de l’octroi de
financement aux entreprises sont liés à leur insuffisance et leur imperfection. Selon Van
Caneghem et Van Campenhout (2012), la quantité et la qualité des informations financières
sont liées positivement avec l’endettement des PME. Les entreprises doivent donc soigner ces
aspects afin d’améliorer leur chances d’obtention des crédits.

Conclusion
La conjugaison, d’une part de la forte contribution théorique de la culture comme grille
explicative dans divers domaines du management et des sciences de gestion, et d’autre part, sa
faible mobilisation pour l’explication des choix des sources de financement, ouvrent un axe
nouveau d’exploration de la problématique de préférence des choix des sources de
financement dans le contexte africain marquée par une culture communautaire prégnante.
Cette recherche apporte une contribution majeure sur cette question en établissant que la
culture communautaire africaine est un poids négatif pour le choix des sources de financement
formelle et au contraire un catalyseur des sources de financement informel, validant ainsi les
valeurs sur lesquelles reposent les tontines. A savoir, l’entraide, la solidarité, la sociabilité et
surtout la préservation des liens de famille (Kemayou et al, 2011).

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Ce faisant, ce travail montre que quatre facteurs de la culture africaine ont un impact négatif
pour les sources de financement formel et positif pour les sources de financement informel :
l’esprit de famille, l’esprit de partage, la considération communautaire et l’attachement à la
tradition.
Pour ce faire, notre recherche suggère que l’offre des financements bancaires doit s’adapter
aux cultures locales et s’intégrer durablement dans les pratiques et comportement des acteurs.
Ce travail valide ainsi, la théorie culturelle comme ressource explicative des choix des sources
de financement et montrent que les outils de gestion et de management habituellement
efficaces dans un contexte donné, ne le sont pas toujours ailleurs et elles peuvent même
parfois être remises en cause (Hofstede, 1987 ; Naguib, 2006). Ainsi, les entreprises africaines
ne sont pas des organisations rebelles aux outils modernes de gestion, et au-delà, à toute
forme de rationalisation gestionnaire (Aubouin et al, 2012) mais préfèrent ceux qui sont
adaptés à leurs contraintes culturelles. Ce travail s’inscrit alors dans la logique des travaux de
l’approche Culturaliste de Hofstede (1987, 1993) et D’Iribarne (1989) qui établissent le lien
étroit et indéniable entre les pratiques managériales et la culture. Par, ailleurs, il donne un
écho particulier à la spécificité culturelle africaine qui selon la perspective de Granovother
(1973) est une culture de « liens forts » c’est-à-dire qui relient les individus à sa famille et ses
amis et dans lesquelles les relations sont fréquentes, à forte charge affective et émotionnelle et
fondées sur des logiques de réciprocité.
Cependant, cette recherche qui vise à explorer l’influence des variables communautaires
africaines sur le choix d’une source de financement présente les limites du terrain
d’application et de l’outil de collecte. En effet elle n’a été menée uniquement sur un pays sur
les 52 du continent. Les prochaines recherches pourraient donc élargir le champ de recherche
à la culture ethnique et d’autres adoptées une approche comparative avec les cultures d’autres
aires géographique. Par ailleurs, on pourrait intégrer d’une grille plus large de variables
culturelles dans le questionnaire.

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