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LAARABI MOHAMED

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laar.mohamedd@gmail.com

Projet de Thèse :
Les plateformes pour le financement participatif au maroc

vers la diversité et le pluralisme ?

Les enjeux de la thèse :

Le financement participatif ou crowdfunding (CF) est passé d’un stade embryonnaire à une
rapide croissance sous l’impulsion de plusieurs facteurs ; les technologies collaboratives Web
2.0 ; la globalisation de la crise financière et le succès du crowdsourcing

le CF se définit comme « an open call, mostly through the Internet, for the provision of
financial resources either in form of donation or in exchange for the future product or some
form of reward to support initiatives for specific purposes ».

Onnée et Renault (2014) en donnent la définition suivante : « il consiste pour un porteur de


projet (quel que soit son statut : particulier, organisation marchande ou non marchande, etc.) à
avoir recours aux services d’une plateforme de financement (généraliste ou spécialisée) afin
de proposer un projet (finalisé ou non) auprès d’une communauté (large ou ciblée) de
contributeurs qualifiés de soutiens (backers) en échange éventuellement de contreparties
préalablement définies ».

Problématique et questions de recherche :

Une revue de la littérature en CF, montre que l’offre de financement, notamment la


motivation des contributeurs et la capacité de la foule à évaluer des projets, a été beaucoup
plus étudiée que la demande, à savoir les motivations des porteurs de projets à recourir au CF
en plus des autres modes de financement. A titre d’exemple, nous pouvons citer l’étude de
Mollick et Nanda (2014)) qui comparent la prise de décision par la foule et par un comité
d’experts dans le cadre de financement de projets artistiques (théâtre) sur la plateforme
Kickstarter. Selon leurs résultats, les projets financés par la foule sont ceux qui ont reçu la
plus forte évaluation par les experts (recrutés et mis en situation). Ainsi, la foule et les experts
identifient les mêmes projets à fort potentiel. Ceci fait référence à la « sagesse de la foule »
(Surowieki, 2004). Au-delà de cet aspect important et qui demande d’autres investigations, le
CF s’appuie également sur une communauté via les réseaux sociaux et revêt une dimension
sociale et collaborative (Mollick, 2014 ; Gerber et al., 2012). Afin de mieux comprendre ce
que le CF peut apporter aux porteurs de projets

l’objectif de ce travail de recherche est de répondre à la question centrale suivante : Le CF


peut-il permettre de financer des projets qui ne trouvent pas dans les modes de financements
actuels (privés ou publics) les ressources nécessaires à leur réalisation ? Le CF contribue-t-il
ainsi à la diversité et au pluralisme en référence à l’idée de la longue traîne de Chris Anderson
(2006) ? Cette problématique générale nécessite de répondre aux questions suivantes :

-Quels sont les caractéristiques des projets financés par CF en Maroc, et dans le Monde ?
Qu’attendent les porteurs de tels projets lorsqu’ils font appel à une plateforme de CF ?

- Sur quel type de plateforme ces projets se financent-ils ? Comment les porteurs de projets
choisissent-ils la plateforme sur laquelle se financer ?

- Existe-t-il un modèle dominant de plateforme selon les caractéristiques des projets et les
attentes des porteurs de ces projets ?

- Comment les divers modes de financement alternatifs via des plateformes de mise en
relation d’acteurs qui ne se connaissent pas, s’encastrent-ils dans l’écosystème des projets ?

Intérêt théorique du sujet et de la question de recherche au regard de la littérature :

Les industries culturelles par exemple subissent depuis le début des années 2000 des
transformations radicales qui compromettent la rémunération des créateurs. Dans la musique,
la photographie, le cinéma ou le livre, les revenus sont captés par de grandes plateformes
(itunes, amazon, google, spotify…) qui redistribuent mal les revenus vers l’amont de la filière,
c’est-à-dire vers les producteurs et les auteurs (Benhamou, Sagot-Duvauroux, 2007). Par
ailleurs, l’économie culturelle se caractérise par une très forte concentration des revenus sur
une poignée d’artistes et de producteurs (Rosen 1982, Adler 1985, Benhamou 2002) L’enjeu
du travail est donc d’étudier si de nouveaux dispositifs de financement permettraient de
desserrer cette concentration et de favoriser la diversité culturelle. Le CF entre également
dans le champ de la finance entrepreneuriale et de la finance solidaire et concerne une grande
variété de projets. Enfin, beaucoup d’études ont été menées sur la modèle dit « reward-based
» (don avec contrepartie). On trouve peu d’études sur les plateformes d’investissement
(Equity Crowdfunding). De plus, s’intéresser plutôt à la demande de financement qu’à l’offre
permettrait d’apporter une autre vision sur le CF.
méthodologie de travail :

Ce projet peut aisément s’intégrer dans les problématiques des banques ,il interroge les
grandes transformations de l’économie engendrées notamment par le numérique : économie
contributive, filières circulaires, de ce fait la méthodologie consiste principalement a
identifier :

- des plateformes étudiées

-disponibilité et nature des données à collecter

-méthodes de traitement.

Conclusion :

Le crowdfunding une source de financement substantielle de nombreux projets (économie de


projets engagement artistique, citoyen, reconnaissance sociale, économie du jeu dans laquelle
une mise initiale faible peut rapporter beaucoup) même s’il convient aussi de ne pas négliger
les obstacles au financement de tels projets (importance de la proximité géographique dans
l’engagement des financeurs, risque statistiquement très élevé, complexité des projets) (Caves
2000).

La première plateforme de CF, Artistshare, a vu le jour en 2003 (Freedman & Nutting, 2015).

Depuis les premiers projets d’Artistshare, de nombreuses plateformes sont apparues aux
Etats-Unis mais également en Europe et en France. Cette évolution a coïncidé avec une
période où les besoins de capitaux devenaient de plus en plus compliqués à financer. De plus,
Caves (2003) a mis en évidence les difficultés rencontrées pour financer des projets insolites,
voire originaux, notamment auprès d’acteurs financiers traditionnels. La littérature
académique relative au développement du CF sous ses différentes formes, aux motivations
des contributeurs, au fonctionnement des plateformes elles-mêmes, à l’attente des porteurs de
projets ou aux conséquences de ces nouveaux modes de financement, commence tout juste à
se développer.
Bibliographie :
Adler, M. (1985), Stardom and talent, American Economic Review, vol 75, n°1, pp.208-212.

Agrawal, A., Catalini, G. et Goldfard, A. (2011). The geography of crowdfunding, NBER Working
Paper, n° 16820.

Agrawal A., Catalini G. et Goldfard A. (2013) « Some Simple Economics of Crowdfunding »,


Innovation Policy and the Economy, Josh Lerner and Scott Stern (éds).

Anderson, C. (2006). The Long Tail: Why the Future of Business Is Selling Less of More. New York:
Hyperion.

Belleflamme P., Lambert T.et Schwienbacher A. (2014), « Crowdfunding: Tapping the Right Crowd
», Journal of Business Venturing, vol. 29, p. 585-609.

Belleflamme, P. (2015). “The Economics of Crowdfunding Platforms”. CORE Discussion Paper

Benhamou, F. (2002), L’économie du star-system, Odile Jacob Benhamou, F. et Sagot-Duvauroux


(2007), « Économies des droits d’auteur, place et rôle de la propriété littéraire et artistique dans le
fonctionnement économique des filières d’industrie culturelle », V- Synthèse, Culture Études, 2007-8,
ministère de la Culture et de la Communication

Bessière V. et Stéphany E. (2014), Le crowdfunding : Fondements et pratiques. Louvain-La-Neuve,


De Boeck, Collection Business School.

Caves, R. (2000). Creative industries, contracts between art and commerce. Cambridge, Harvard
University Press.

Caves, R. (2003). “Contracts between arts and commerce”. Journal of Economic Perspectives, Vol.
17(2), 73- 83.

Deffains-Crapsky, C. et Sudolska, A. (2014). Radical innovation and early stage financing gaps:
equity based crowdfunding challenges. Journal of Positive Management, Vol 5(2), 3-19

Raulet, A. et Rochelandet, F. (2014). « Crowdfunding and the valorisation of cultural goods: Towards
greatercultural diversity”. Working Paper, ADIS Université Paris-Sud, IRCAV Université Sorbonne
Nouvelle. Rosen, S. (1981) Economics of superstar, American Economic Review, vol. 71, n°5, pp.
845-858.

Schwienbacher A. et Laralde, B. (2012), « Crowdfunding of Small Entrepreneurial Venture», in


Cumming, D. (Ed.), The Oxford Handbook of Entrepreneurial Finance, Oxford University Press.

Stephany, E. (2015). Le financement par les business angels. In Bessière, V. et Stéphany, E., « Le
Financement de l’innovation : nouvelles perspectives théoriques et pratiques », De Boeck, Louvain-
La-Neuve, 2015.

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