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Objectif 6 : Identifier des techniques d`epreuvage

L’EPREUVAGE

I- Définition de l’épreuvage
L’étape d’épreuvage au sens large du terme est une phase primordiale dans le fonctionnement de la chaîne graphique.
Son but est de simuler et valider les choix avant l’étape finale de l’impression sur presse. Cette étape doit respecter
la mise en page et les couleurs de l’original. Elle doit se mettre en conformité avec les caractéristiques de la presse
offset (se rapprocher le plus proche possible de son espace colorimétrique.

L’épreuvage ou proofing peut s’effectuer de plusieurs manières différentes :


 L'épreuve analogique : réalisé à partir des quatre films de la quadrichromie
 L'épreuve numérique : réalisé à partir du fichier numérique finalisé, sur une imprimante étalonnées

II- Les Types d’epreuvage


A- L’épreuvage analogique
Les deux systèmes d’épreuvage analogique les plus répandus sont le Cromalin (Dupont de Nemours) et le
Matchprint (3M/Imation). Nous sommes ici dans une configuration faisant intervenir des films photosensibles
tramés. Les colorants viennent se fixer sur ce film, tout en simulant au mieux ce que sera l’épreuve finale. Il y a dans
ce cas de figure une simulation faite à partir de colorants en comparaison à des encres d’impression.

1- l’épreuve Cromalin : Le Cromalin est une marque déposée et assimilée à un moyen d’épreuvage couleur, c’est à
dire à une méthode de contrôle de la qualité d’une image avant son impression sur presse. La sortie obtenue est
appelée Bon à tirer ou BAT, et sert de référence pour l’imprimeur. D’un point de vue technique, le Cromalin est
obtenu par un procédé photomécanique. En résumé, nous pouvons dire qu’un support blanc est laminé, exposé,
puis le produit plastifié est enlevé du support en laissant une couche collante à la surface du support blanc. Ensuite,
chaque film CMJN est appliqué à cette surface, et une plastification finale vient recouvrir l’épreuve. Nous obtenons
au final une simulation de l’impression en quadrichromie de la presse offset.

2- l’épreuve Matchprint : Le Matchprint d’Imation et le PressMatch d’Agfa sont aussi des procédés d’épreuvage
analogique, dont le principe de fonctionnement varie du précédent. Il y a tout d’abord la phase de transfert
d’une feuille de couleur primaire sur un support, par un phénomène de lamination. Ensuite, la phase d’exposition de
ces couches s’effectue par contact à l’aide de sources lumineuses UV, et de films de sélection. La séparation de la
couche de couleur du substrat fait suite à cette exposition, et produit donc une reproduction de l’image du film de
sélection. Les films sont au nombre de quatre (CMJN). Une couche de protection est appliquée sur le support pour
former le BAT.

B- L’épreuvage numérique
L’épreuvage numérique est en pleine expansion depuis ces dernières années, au point même de supplanter l’épreuve
analogique :

 Le critère économique en est la principale raison. En effet, l’investissement d’une machine d’épreuvage
numérique est à l’heure actuelle beaucoup plus rentable qu’une analogique. Le coût de la sortie numérique
(BAT) marque sa différence envers ses concurrents directs (Matchprint ou Cromalin) ;
 une autre raison, purement technique. Les systèmes CTP, dont le principe est de graver directement les
plaques à partir des fichiers informatiques, voient leur marché se développer à grande vitesse dans le
milieu des Arts-Graphiques. C’est pourquoi l’épreuvage numérique se trouve inévitablement mis en avant
par les entreprises possédant des systèmes CTP.
Une épreuve contractuelle de type numérique (tramé ou en tons continus) leur évite de produire des films,
qui serviront à la gravure des plaques offset. Le gain de temps et le gain d’argent semblent être les principaux
avantages de l’épreuvage numérique. Quant à la qualité des sorties, il faut différencier deux technologies que
sont le ton continu et le tramé.

1- L’épreuvage numérique à tons continus


Les prestataires utilisent des périphériques d’impression où La trame n’étant pas simulée, ce système est donc adapté
aux travaux ne nécessitant pas la qualité tramée. Les principaux acteurs de ce marché du ton continu sont Epson,
Hewlett Packard, Canon, Imation, CreoScitex, Dupont, Drytone, Agfa et Xerox. Les technologies des systèmes
d’impression utilisées sont le jet d’encre continu (Iris), la sublimation thermique (Kodak Approval), le jet d’encre
à la demande (ou DOD – Epson Proofer 5000), et les copieurs lasers. Actuellement, le système d’épreuvage
numérique à tons continus le plus apprécié dans le milieu prépresse est l’Iris de CreoScitex, car il donne les
meilleurs résultats.

La sublimation thermique : La technologie d’une imprimante à sublimation thermique est basée sur le passage d’un
film plastifié (qui comporte une couche de cire colorée) devant une tête d’impression chauffante. Cette tête
d’impression possède plusieurs centaines d’éléments pouvant être portés à une température élevée (entre 220 et
370°C). Dans le principe, la sublimation s’explique d’un point de vue physique, par le passage «instantané» d’un
corps solide à un état gazeux, sans passer par l’état liquide. La chaleur émise par une barrette d’électrodes est
directement au contact du papier recouvert d’une substance chimique, et du film transparent sur lequel une couche de
cire colorée a été appliquée (Jaune, magenta, cyan, noire). La cire colorée se vaporise et pénètre dans les fibres de la
feuille de papier. La température de la chaleur produite par la barrette d’électrode est directement proportionnelle à la
quantité de gaz émis (vaporisation), ce qui régule donc la densité de cire colorée dans le papier. Le processus se
produit en trois passages, parfois quatre dans le cas d’un passage d’«encre noire» supplémentaire.

2- L’épreuvage numérique tramé


C’est le système d’épreuvage numérique le plus qualitatif de tous. La trame doit être simulée par le même RIP
servant à sortir une épreuve et à graver les plaques. Cette condition est un gage de précision et de qualité. C’est le
système d’épreuvage Approval deKodak qui est le plus reconnu du marché. Ce système est toutefois beaucoup
plusonéreux que le premier. D’autres marques sont présentes sur le marché, notamment Polaroid, CreoScitex,
Aurelon ou Imation.

La technologie jet d’encre


Le jet d’encre a tout d’abord été utilisé en bureautique, avant de s’attaquer au marché de la photographie, du
prépresse (exemple de l’imprimante Epson Proofer 5000 pour l’épreuvage numérique), et de l’impression grand
format. Le marché du jet d’encre est partagé entre trois grands fabricants que sont Epson, Hewlett-Packard et Canon.
Ils emploient des technologies différentes, avec un nombre variant de couleurs (par ex. 4 couleurs CMJN ou 7
couleurs noir, cyan, cyan clair, magenta, magenta clair, jaune, jaune clair.) Globalement, ces technologies
s’expliquent techniquement par la projection de fines gouttes d’encre sur la surface de papier (le papier est un
paramètre essentiel au rendu final de l’impression, et chaque entreprise développe sa propre gamme avec ses propres
encres).

Infographie 2017 Module 15 : PRODUCTION DES FORMES IMPRIMANTES 1


Une imprimante jet d'encre se compose de :
 Un système de têtes d'impression (normalement un par couleur) avec son alimentation en encre ;
 Un RIP ("Raster Image Processor") qui est la partie logicielle transformant les fichiers numériques reçus de
l'ordinateur, dans un langage interprétable directement par l'imprimante – il définit aussi la quantité d'encre à
éjecter compte tenu des critères de tramage choisis ;
 Un boiter contenant le système de positionnement et déplacement des têtes, traction du papier et dispositifs
de contrôle ;
 Une encre adaptée à la tête d’impression et à l'utilisation finale du produit imprimé ;
 Un support d'impression optimisé pour une meilleure qualité. Il s'agit souvent du papier, mais d'autres
matériaux sont de plus en plus souvent proposés.

La technologie Piezo-électrique
Elle est utilisée dans les imprimantes petits/moyens formats d’Epson (technologie Micro-piezo) et dans les grands
formats Xerox. Les têtes d’impression utilisées dans les imprimantes jet d’encre Epson possèdent un nombre variable
de buses qui ont comme rôle de déposer des gouttes d’encre sur la surface du papier. C’est par l’intermédiaire du
courant, qui applique une tension sur les cristaux piezo, qui eux-mêmes agissent sur les pompes contenant l’encre
(les pompes sont situées dans la tête d’impression).

La technologie Jet d’encre thermique (sublimation thermique)


C’est la seconde employée dans le marché du jet d’encre. Hewlett-packard ainsi que Canon utilisent cette
technologie concurrente du piezo-électrique. Elle est appliquée à l’heure actuelle sur les imprimantes petits et grands
formats. D’un point de vue technologique, la tête d’impression de la machine possède une cavité dans laquelle se
trouve une micro-résistance. Une infime partie de l’encre qui pénètre dans cette cavité est chauffée à très haute
température (phase dite de nucléation) et provoque ainsi un choc thermique qui a pour conséquence d’expulser le
reste de l’encre non chauffé, mais présent dans la cavité. Cette proportion d’encre expulsée arrive sur la surface du
papier pendant que la cavité absorbe une nouvelle quantité d’encre.

Infographie 2017 Module 15 : PRODUCTION DES FORMES IMPRIMANTES 2


C- Epreuvage sur écran
Enfin depuis peu est apparu l’épreuvage sur écran, ou encore soft proofing. Il consiste à faire valider une épreuve
virtuelle à distance.
Pour la validation colorimétrique par le client, il est nécessaire d’avoir un bon calibrage des couleurs de l’écran du
client. Ceci est le principal écueil de ce système. Pourtant de nombreuses solutions sont actuellement développées
par les fournisseurs, comme par exemple l’utilisation des profils ICC.
Le procédé d’épreuvage est simple. Le document à vérifier est envoyé par l’imprimeur au client sous forme d’un
fichier informatique. Le client inspecte alors le document sur son écran et formule ses remarques, ou, le cas échéant,
signe le Bon à Tirer. Il est à noter que ce procédé est entièrement ‘virtuel’, à aucun moment le document n’a été
imprimé sur un support.

La standardisation des conditions d’observation de l’écran est à prendre en compte pour le bon fonctionnement de
l’épreuvage sur écran. En effet, selon l’environnement (luminosité, positionnement par rapport à la source de
lumière, etc.) l’observateur ne distingue pas les mêmes couleurs. Les imprimeurs doivent s’assurer que leurs clients
respectent certaines règles telles que:
 L’écran doit être placé dans une pièce avec peu de variations de luminosité pendant la journée.
 Les plafonniers sont satisfaisants dans la mesure où ils ont une lumière blanche, mais une lampe près de
l’écran ne convient pas.
 Si des fenêtres sont présentes, des stores doivent être installés pour éliminer la lumière du soleil.
 Si possible, les murs doivent être peints d’une couleur neutre pour réduire les effets de l’environnement.
 Pour s’assurer que l’épreuve sur écran est représentative du tirage sur presse, l’utilisateur doit avoir une
cabine équipée de lampe autour de l’écran pour l’isoler de toute perturbation extérieure.
 L’épreuve contractuelle engage la responsabilité des deux parties : le client et son prestataire.
 Elle doit comporter les éléments permettant de vérifier la densité, l’engraissement et la mesure spectrale
correspondant aux normes édictées.
 Elle est horodatée, et les coordonnées du prestataire et du fabricant y sont inscrites.
 Sa calibration est validée et contrôlée de manière récurrente.
 Elle est réalisée sur une base validée et est issue du fichier qui l’accompagne.

Avantages : Le principal avantage de l’épreuvage sur écran est la réduction du délai de fabrication : le flux de
donnés est considérablement accéléré. La transmission de l’épreuve est quasi-instantanée contrairement à l’épreuve
papier qui nécessite plusieurs jours d’acheminement par la poste. De plus, l’imprimeur et les différents clients
peuvent collaborer simultanément sur un même travail. Des annotations sont possibles sur le fichier. Tout ceci peut
permettre d’effectuer des changements jusqu’à la dernière minute.

Un autre avantage non négligeable est la réduction des coûts à long terme. En effet, même si l’investissement de
départ est lourd (solution logicielle, écran, cabine, calibration, etc.), les frais par la suite sont minimes (pas de frais
postaux, pas de consommables, etc.). De plus, le gain de temps peut permettre un gain d’argent grâce à l’entrée sur
de nouveaux marchés.

Infographie 2017 Module 15 : PRODUCTION DES FORMES IMPRIMANTES 3


Objectif 7 : Contrôler la FI

CONTROLE DE LA FORME IMPRIMANTE

I- Calibration ou linéarisation d’une imageuse


Une valeur de trame bien respectée est la garantie d’une bonne restitution de la couleur. Une imageuse film ou
plaque n’est qu’une machine et comme toute machine elle se dérègle avec le temps. Il faut donc la calibrer
régulièrement.
La calibration consiste à s’assurer que pour une valeur de trame donnée, l’imageuse restitue bien cette valeur. Avec
chaque bonne imageuse est fourni un logiciel de calibration généralement simple d’emploi. On réalise avec
l’imageuse une forme test constituée de patchs de différentes valeurs de trame et on mesure chaque patch avec un
appareil adéquat : un densitomètre (bien calibré lui aussi) pour les films ou bien un dot-mètre pour les plaques et
les films. On introduit dans le logiciel de calibration les valeurs de trames mesurées qui seront comparées avec
les valeurs théoriques qu’aurait dû produire l’imageuse. Le logiciel de calibration créera une table de compensation
qui sera utilisée par l’imageuse pour se rectifier d’elle-même.

II- Contrôle
Avant le flashage, vérification sur écran et sur épreuve papier
1- Contrôler :
• la conformité à la maquette
• les bords perdus (débord au-delà des repères de coupe)
• les ben-days (séparation en CMJN ou couleurs d’accompagnement)
• les pourcentages de couleurs (charte graphique)
• le nom des couleurs (à chaque ton direct correspond un nom et un seul)
• la surimpression des textes (sur fond clair)
• le lissage des polices
• l’application des règles typographiques et l’orthographe
• les césures, l’alignement des textes en pied, en colonnes …
• si rotation ou changement de taille image, (le faire dans le logiciel avant importation)
• supprimer les pages superflues

Infographie 2017 Module 15 : PRODUCTION DES FORMES IMPRIMANTES 4


2- Paramétrer
• la résolution de sortie : (Dpi/Lpi) 2 = 256 exemple : (2400/150) 2= 256
• le sens du film (sens typo ou offset) positif ou négatif

Après le flashage, Qualité d’ensemble des films (rayures ou autres dommages)


• la présence des repères de coupe
• la correspondance des formats avec la maquette
• la linéature
• la forme du point
• la densité optique (degré de noircissement)
la densité doit être au minimum (voile) de 0,05 à 0,10 maxi
la densité maximale 3,9 à 3,5
• le sens du film
• le pourcentage de trame des ben-days
• l’inclinaison des trames (moirage)
• la séparation des couleurs (CMJN ou tons directs)
• l’impression des objets sur les bons films
• la surimpression et le masquage corrects des objets
• l’impression correcte de toutes les polices
• le lissage des polices.

Infographie 2017 Module 15 : PRODUCTION DES FORMES IMPRIMANTES 5


III- Gammes de contrôle
Elles sont utilisées pour assurer le suivi de la qualité de l’impression et vérifier la fidélité du report. Elles doivent
comporter les éléments suivants :
 plages tramées pour mesurer l’engraissement ;
 plages tramées superposées pour le contrôle de l’équilibre de gris ;
 plages en aplat pour le contrôle de la densité des couleurs ;
 plages en aplat superposées pour le contrôle du trapping ;
 des éléments tramés, linéaires et circulaires pour le contrôle visuel.

Infographie 2017 Module 15 : PRODUCTION DES FORMES IMPRIMANTES 6

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