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L’EPREUVAGE
I- Définition de l’épreuvage
L’étape d’épreuvage au sens large du terme est une phase primordiale dans le fonctionnement de la chaîne graphique.
Son but est de simuler et valider les choix avant l’étape finale de l’impression sur presse. Cette étape doit respecter
la mise en page et les couleurs de l’original. Elle doit se mettre en conformité avec les caractéristiques de la presse
offset (se rapprocher le plus proche possible de son espace colorimétrique.
1- l’épreuve Cromalin : Le Cromalin est une marque déposée et assimilée à un moyen d’épreuvage couleur, c’est à
dire à une méthode de contrôle de la qualité d’une image avant son impression sur presse. La sortie obtenue est
appelée Bon à tirer ou BAT, et sert de référence pour l’imprimeur. D’un point de vue technique, le Cromalin est
obtenu par un procédé photomécanique. En résumé, nous pouvons dire qu’un support blanc est laminé, exposé,
puis le produit plastifié est enlevé du support en laissant une couche collante à la surface du support blanc. Ensuite,
chaque film CMJN est appliqué à cette surface, et une plastification finale vient recouvrir l’épreuve. Nous obtenons
au final une simulation de l’impression en quadrichromie de la presse offset.
2- l’épreuve Matchprint : Le Matchprint d’Imation et le PressMatch d’Agfa sont aussi des procédés d’épreuvage
analogique, dont le principe de fonctionnement varie du précédent. Il y a tout d’abord la phase de transfert
d’une feuille de couleur primaire sur un support, par un phénomène de lamination. Ensuite, la phase d’exposition de
ces couches s’effectue par contact à l’aide de sources lumineuses UV, et de films de sélection. La séparation de la
couche de couleur du substrat fait suite à cette exposition, et produit donc une reproduction de l’image du film de
sélection. Les films sont au nombre de quatre (CMJN). Une couche de protection est appliquée sur le support pour
former le BAT.
B- L’épreuvage numérique
L’épreuvage numérique est en pleine expansion depuis ces dernières années, au point même de supplanter l’épreuve
analogique :
Le critère économique en est la principale raison. En effet, l’investissement d’une machine d’épreuvage
numérique est à l’heure actuelle beaucoup plus rentable qu’une analogique. Le coût de la sortie numérique
(BAT) marque sa différence envers ses concurrents directs (Matchprint ou Cromalin) ;
une autre raison, purement technique. Les systèmes CTP, dont le principe est de graver directement les
plaques à partir des fichiers informatiques, voient leur marché se développer à grande vitesse dans le
milieu des Arts-Graphiques. C’est pourquoi l’épreuvage numérique se trouve inévitablement mis en avant
par les entreprises possédant des systèmes CTP.
Une épreuve contractuelle de type numérique (tramé ou en tons continus) leur évite de produire des films,
qui serviront à la gravure des plaques offset. Le gain de temps et le gain d’argent semblent être les principaux
avantages de l’épreuvage numérique. Quant à la qualité des sorties, il faut différencier deux technologies que
sont le ton continu et le tramé.
La sublimation thermique : La technologie d’une imprimante à sublimation thermique est basée sur le passage d’un
film plastifié (qui comporte une couche de cire colorée) devant une tête d’impression chauffante. Cette tête
d’impression possède plusieurs centaines d’éléments pouvant être portés à une température élevée (entre 220 et
370°C). Dans le principe, la sublimation s’explique d’un point de vue physique, par le passage «instantané» d’un
corps solide à un état gazeux, sans passer par l’état liquide. La chaleur émise par une barrette d’électrodes est
directement au contact du papier recouvert d’une substance chimique, et du film transparent sur lequel une couche de
cire colorée a été appliquée (Jaune, magenta, cyan, noire). La cire colorée se vaporise et pénètre dans les fibres de la
feuille de papier. La température de la chaleur produite par la barrette d’électrode est directement proportionnelle à la
quantité de gaz émis (vaporisation), ce qui régule donc la densité de cire colorée dans le papier. Le processus se
produit en trois passages, parfois quatre dans le cas d’un passage d’«encre noire» supplémentaire.
La technologie Piezo-électrique
Elle est utilisée dans les imprimantes petits/moyens formats d’Epson (technologie Micro-piezo) et dans les grands
formats Xerox. Les têtes d’impression utilisées dans les imprimantes jet d’encre Epson possèdent un nombre variable
de buses qui ont comme rôle de déposer des gouttes d’encre sur la surface du papier. C’est par l’intermédiaire du
courant, qui applique une tension sur les cristaux piezo, qui eux-mêmes agissent sur les pompes contenant l’encre
(les pompes sont situées dans la tête d’impression).
La standardisation des conditions d’observation de l’écran est à prendre en compte pour le bon fonctionnement de
l’épreuvage sur écran. En effet, selon l’environnement (luminosité, positionnement par rapport à la source de
lumière, etc.) l’observateur ne distingue pas les mêmes couleurs. Les imprimeurs doivent s’assurer que leurs clients
respectent certaines règles telles que:
L’écran doit être placé dans une pièce avec peu de variations de luminosité pendant la journée.
Les plafonniers sont satisfaisants dans la mesure où ils ont une lumière blanche, mais une lampe près de
l’écran ne convient pas.
Si des fenêtres sont présentes, des stores doivent être installés pour éliminer la lumière du soleil.
Si possible, les murs doivent être peints d’une couleur neutre pour réduire les effets de l’environnement.
Pour s’assurer que l’épreuve sur écran est représentative du tirage sur presse, l’utilisateur doit avoir une
cabine équipée de lampe autour de l’écran pour l’isoler de toute perturbation extérieure.
L’épreuve contractuelle engage la responsabilité des deux parties : le client et son prestataire.
Elle doit comporter les éléments permettant de vérifier la densité, l’engraissement et la mesure spectrale
correspondant aux normes édictées.
Elle est horodatée, et les coordonnées du prestataire et du fabricant y sont inscrites.
Sa calibration est validée et contrôlée de manière récurrente.
Elle est réalisée sur une base validée et est issue du fichier qui l’accompagne.
Avantages : Le principal avantage de l’épreuvage sur écran est la réduction du délai de fabrication : le flux de
donnés est considérablement accéléré. La transmission de l’épreuve est quasi-instantanée contrairement à l’épreuve
papier qui nécessite plusieurs jours d’acheminement par la poste. De plus, l’imprimeur et les différents clients
peuvent collaborer simultanément sur un même travail. Des annotations sont possibles sur le fichier. Tout ceci peut
permettre d’effectuer des changements jusqu’à la dernière minute.
Un autre avantage non négligeable est la réduction des coûts à long terme. En effet, même si l’investissement de
départ est lourd (solution logicielle, écran, cabine, calibration, etc.), les frais par la suite sont minimes (pas de frais
postaux, pas de consommables, etc.). De plus, le gain de temps peut permettre un gain d’argent grâce à l’entrée sur
de nouveaux marchés.
II- Contrôle
Avant le flashage, vérification sur écran et sur épreuve papier
1- Contrôler :
• la conformité à la maquette
• les bords perdus (débord au-delà des repères de coupe)
• les ben-days (séparation en CMJN ou couleurs d’accompagnement)
• les pourcentages de couleurs (charte graphique)
• le nom des couleurs (à chaque ton direct correspond un nom et un seul)
• la surimpression des textes (sur fond clair)
• le lissage des polices
• l’application des règles typographiques et l’orthographe
• les césures, l’alignement des textes en pied, en colonnes …
• si rotation ou changement de taille image, (le faire dans le logiciel avant importation)
• supprimer les pages superflues