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Caroline Lepage est journaliste scientifique avec une solide formation en biologie médicale. Son
blog, merseaplanete.com, a été classé dans le top 10 des Golden Blog Awards 2012, rubrique
Science.
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Cet ouvrage est une édition augmentée et entièrement mise à jour de Thyroïde : enfin le traitement
qui sauve paru aux Éditions du Moment.
Rendez-vous en fin d’ouvrage pour en savoir plus sur les éditions Leduc.s
SOMMAIRE
Introduction
PARTIE 1
PARTIE 2
S
ix millions : c’est le nombre de Français dont la thyroïde est
défaillante. J’en ai fait partie. Comme eux, j’ai longtemps souffert
sans que personne ne puisse mettre des mots sur mes symptômes.
La thyroïde est une petite glande cachée à la base du cou et qui sert à
produire les hormones thyroïdiennes, essentielles au bon fonctionnement du
métabolisme du corps humain. Lorsque cette glande dysfonctionne, il y a
deux possibilités : soit elle produit trop d’hormones, c’est
l’« hyperthyroïdie », soit elle n’en produit pas assez et c’est
l’« hypothyroïdie ».
J’ai vécu des années avec une vague colopathie fonctionnelle avant que ne
soit officiellement diagnostiquée, en 2001, une maladie auto-immune qui
devait faire plonger mon organisme en « hypothyroïdie à vie ». Tout a dû
commencer aux alentours de 1986 : le 26 avril de cette année est une date
assez mémorable pour la souligner, car elle est celle de l’accident nucléaire
de Tchernobyl et de son méchant nuage se promenant au-dessus du globe
(sur tout le continent européen), souvent accusé d’avoir abîmé les thyroïdes
des humains…
Ensuite, comme s’en plaignent souvent les patients, les symptômes sont
tenaces malgré le traitement… Les endurer, en être soulagé, replonger de
manière vertigineuse, remonter de nouveau péniblement la pente et
s’accrocher avec l’espoir de rester plus longtemps en surface,
l’hypothyroïdie est une lutte au quotidien, une sorte de grand huit
moléculaire qui a des répercussions sur tout l’organisme. Lors des passages
à vide que j’ai traversés – et ils ont été nombreux –, je me surnommais
« Hashimoulue » : « moulue fatiguée », « à plat », « vidée », « sans
carburant », autant d’expressions pour décrire cette sensation où l’énergie
claque la porte sans se retourner, même après avoir avalé un bon café !
Cet humour, je l’ai choisi pour vous livrer aujourd’hui mon témoignage et
vous rassurer : il est possible de s’en sortir mais il faut s’informer.
Apprendre à connaître les symptômes, ne pas avoir peur de parler et de se
faire écouter par les professionnels de santé, décider d’avancer et vivre
différemment. Dès que le corps médical m’a donné le nom de ma maladie,
je me suis réfugiée dans la science et dans les livres. Je voulais savoir à
quelle sauce j’allais être mangée, dévorer mes symptômes avant qu’ils ne
me dévorent. Grâce à mon métier de journaliste scientifique, j’ai pu aborder
le sujet avec des médecins, des biologistes et des pharmaciens chaque fois
que j’en ai eu l’occasion. Au début, je me suis sentie bien seule puis,
progressivement, je me suis liée d’amitié sur Internet avec d’autres
« thyropatraques ». Grâce à l’anonymat, les langues se déliaient, délivrant
des messages de lassitude, de désespoir et de réelles souffrances qui ont
résonné en moi de manière violente. Je rencontrais les mêmes problèmes
que tous ces gens. Le fait d’en parler ensemble nous a donné un espoir
concret : nous nous en sortirions !
Les médecins connaissent bien sûr, par cœur, tout ce qu’il faut savoir et
faire pour détecter une éventuelle maladie de la thyroïde : son anatomie, son
fonctionnement, les examens biologiques à prescrire… Dans la pratique,
c’est une autre histoire !
D’abord et surtout parce qu’une thyroïde qui fonctionne mal n’entraîne pas
toujours des signes francs : les marqueurs du fonctionnement de cet organe
sont souvent dans les normes et, parfois, seul un indice anodin peut orienter
le praticien.
Ce parcours qui m’a sauvé, je ne l’ai pas fait seule dans mon coin, mais
avec mon généraliste. Il m’a toujours épaulée, écoutée, et a su adapter mon
traitement aux circonstances chaque fois que c’était nécessaire. Cette
confiance qui nous a liés m’a permis d’affronter les rechutes. Je ne dirais
pas que ce médecin est plus doué qu’un autre – qu’il me pardonne ces
mots –, il est juste à l’écoute. Ça n’a l’air de rien, mais c’est vital ! Quand je
lui disais « Je replonge en hypothyroïdie », il prenait le temps de me laisser
lui expliquer mon ressenti, examinait mes résultats d’analyse puis cherchait,
avec moi, les meilleures options thérapeutiques.
Caroline Lepage
1
PARTIE
CHAPITRE I
MA
DÉCOUVERTE DE
L’HYPOTHYROÏDIE
P
endant presque vingt ans, il est possible de souffrir de déprime
inexpliquée, d’être épuisé régulièrement plus que de raison, de
manquer de libido (mais pas d’affection, ni d’envie de mener une
vie sexuelle épanouissante, c’est juste le corps qui ne suit pas), et de se
croire insomniaque alors qu’on est juste en insuffisance hormonale
thyroïdienne mais sans le savoir. Oui, c’est possible et ça l’est d’autant plus
pour ceux et celles qui ont peut-être été victimes ou perturbés par un
accident nucléaire comme celui de Tchernobyl en 1986.
Il y a des incompétents dans tous les domaines, mais qui blâmer lorsque la
vérité s’est fait attendre à ce point ? Votre généraliste, qui est passé à côté
du bon diagnostic malgré vos rendez-vous répétés à son cabinet, puis chez
des spécialistes ? Vous, qui n’avez peut-être pas fait assez attention aux
signaux envoyés par votre corps torturé par le manque de plaisir à table, au
lit, au travail, dans les loisirs, bref dans la vie ? Qui est coupable, qui ne
l’est pas ? Les gens qui se taisent sur leur état et refusent obstinément de
consulter ? L’écoute et l’attention portées à leur allure suffisent à démontrer
ce qu’ils en font et ce qu’ils en récoltent… Pas besoin de médecins ? Et
puis, il y a ceux et celles qui, par peur d’affronter la réaction des autres,
refusent d’entendre ou d’accepter un diagnostic. En quelque sorte, les
cachés de la maladie… Au milieu des années 1990, les recommandations de
la faculté de médecine étaient claires : les patients sont capables d’encaisser
toute la vérité, ils doivent entendre le « verdict » du juste diagnostic !
Sans entrer dans le détail ici (le fonctionnement de la thyroïde est décrit au
chapitre 2), il faut savoir que l’évaluation de l’état physiologique de la
thyroïde se fait par le dosage de trois paramètres biologiques : TSH, T3 et
T4.
La TSH est une grosse molécule sécrétée par une glande située dans la tête
mais qui communique avec la thyroïde. Le dosage de la TSH est la
première analyse demandée en cas de suspicion d’anomalie thyroïdienne.
Cela peut paraître surprenant, voire illogique pour les non-initiés – n’ayez
pas honte de vous dire que vous ne connaissez rien à la médecine, voilà
pourquoi on a inventé les diplômes, les spécialités… et la curiosité –, mais
oui, vous avez bien lu : on dose une hormone produite à l’étage du cerveau
pour commencer à se prononcer sur un éventuel problème hormonal situé à
l’étage du cou…
Parfois, et c’est le cas dans les maladies que l’on qualifie d’« auto-
immunes », ce précieux équilibre est rompu. Pour des raisons souvent
méconnues et diverses (facteurs héréditaires, environnementaux, etc.), le
système immunitaire dysfonctionne, se retournant purement et simplement
contre les tissus et les organes (on parle du « soi ») qu’il est censé
défendre : thyroïde, pancréas, intestin, système nerveux, etc. qui, lorsqu’ils
sont sains, produisent, pour les premiers, une juste quantité d’hormones ou,
pour le système nerveux, participent à la propagation de messages qui nous
permettent de bouger sans difficulté… et sans souffrance !
LA RÉPONSE IMMUNITAIRE
DANS SON FONCTIONNEMENT NORMAL
MALADE D’HASHIMOTO !
J’ai, pour ma part, vécu des années dans un état de santé dont j’ignorais
jusqu’à l’existence… Je n’avais rien vu venir de la maladie silencieuse et
autodestructrice. Je ne pourrais pas dire que je ne suivais pas l’actualité.
J’avais, comme tout le monde en 1986, entendu les journalistes longuement
commenter et décrypter à la radio ou à la télévision les images de l’accident
de Tchernobyl en République Socialiste Soviétique d’Ukraine dans
l’extrême-ouest de l’ex-URSS, aujourd’hui la Russie. Mais, du haut de mes
9 ans, je n’avais pas réalisé à l’époque l’ampleur de la situation et l’impact
potentiel du dysfonctionnement d’une centrale nucléaire sur
l’environnement, l’équilibre de la faune et de la flore, et sur les organismes
humains… Il a bien fallu que les chercheurs étudient tout cela ensuite et
publient leurs résultats.
Que mon ancien problème de thyroïde ait ou non un lien avec Tchernobyl,
par chance, Hashimoto est peut-être la moins invivable des maladies auto-
immunes, même si cela n’a pas toujours été une partie de plaisir. Les
frissons ont souvent parcouru mon corps, surtout aux extrémités des
membres lorsque je ne m’y attendais pas, même lorsque les températures
étaient plutôt clémentes. Et j’ai fini par comprendre. Quand la thyroïde
déraille, trop attaquée par les auto-anticorps, on est sûr de finir patraque,
« thyropatraque » en quelques jours. L’organisme, sans que l’on en ait
conscience (car les débuts de la maladie sont « muets »), manque
d’hormones. Il en souffre et s’épuise à petit feu. Comment comprendre
l’usante fatigue dès le matin, les kilos qui s’accumulent de façon anormale
lentement mais sûrement, comme l’indiquent les chiffres « effrayants » sur
la balance (alors même que l’appétit n’est plus vraiment au rendez-vous
depuis longtemps lorsqu’on passe à table), la dérangeante frilosité, surtout
le soir, l’ennuyeuse baisse de libido et finalement la déprime ?
À l’époque, ses travaux ne font guère de bruit. Ce n’est qu’en 1931 qu’une
publication d’Allen Graham, un chirurgien de Cleveland (la « ville-forêt »
de l’Ohio aux États-Unis), dans la revue Archives of Surgery, attire enfin
l’attention de ses collègues. En étudiant des thyroïdites, Graham répertorie
quelques cas dans la littérature scientifique en lien avec les descriptions
faites par Hashimoto. Le Struma lymphomatosa devient enfin plus connu
aux États-Unis et en Europe sous le nom de thyroïdite de Hashimoto. Vingt-
cinq ans plus tard, des médecins découvrent que le sérum des patients
atteints de cette maladie contient des auto-anticorps antithyroïdiens (AAT),
étude qui contribue à la découverte des pathologies auto-immunes
spécifiques d’organes. Désormais, en cas de suspicion de thyroïdite de
Hashimoto, le diagnostic est confirmé par un test sanguin de ces fameux
anticorps antithyroïdiens : les anti-TPO et les anti-TG.
LA THYROÏDE,
COMMENT
ÇA MARCHE ?
S
ituée sous le larynx, en avant de la trachée, la thyroïde est un organe
(et plus précisément une glande) « endocrine », c’est-à-dire qui
sécrète des substances à l’intérieur du corps, en direction de la
circulation sanguine.
Lorsque la thyroïde va bien, le poids est stable et n’est donc pas une
préoccupation, mais en cas de choc physique ou émotionnel violent ou lent
(traumatisme, exposition à des substances interférant avec le système
endocrinien) qui resurgit du passé ou survient pour la première fois, la
thyroïde en est toute bouleversée, avec des conséquences en cascade sur la
silhouette, l’appétit, le transit, le sommeil, la peau, les cheveux, la libido,
l’humeur, la température corporelle (« j’ai froid » en hypothyroïdie, « j’ai
des bouffées de chaleur et des palpitations » en hyperthyroïdie), la vue, etc.
Cela explique que, en cas de dérèglement de la « glande papillon », le
signal d’alarme peut venir de n’importe où, surtout après des années
d’attaque lente, silencieuse et plus ou moins vicieuse… Les premières
gênes peuvent ainsi apparaître au niveau cardiaque (ralentissement avec
accélérations inattendues du rythme, hypo- ou hypertension), cérébral
(difficultés de concentration, de mémorisation, déprimes plus ou moins
passagères), intestinal (problèmes digestifs, nausées, gonflements du ventre,
etc.), douleurs musculaires ou au niveau des articulations (mains, poignets,
coudes, épaules, genoux, etc.), chute de cheveux… Tout est possible. Même
en possédant de modestes connaissances sur le sujet, qui aurait l’idée
d’accuser cette glande cachée au creux du cou lorsque commencent à
apparaître une constipation chronique, une prise de poids inexplicable, des
épisodes de fatigue extrême et une préoccupante baisse de libido ? La
thyroïde est tellement impliquée dans l’équilibre de vie que l’on ne se rend
compte de son rôle indispensable que lorsqu’elle nous pose des problèmes.
C’est valable pour les hommes comme pour les femmes.
IMPORTANCE DE LA VITAMINE D
ET DE LA PARATHORMONE
La vitamine D est fournie par l’alimentation (huiles
végétales, poissons gras, lait de vache, etc.) ou fabriquée
au niveau de la peau à partir d’un dérivé du cholestérol,
sous l’action des rayons UVB du soleil. Elle favorise
l’absorption du calcium dans l’intestin.
LE SECRET DES T
LA TRH AU SOMMET
L’IODE
LA THYROGLOBULINE
Une fois dans l’espace folliculaire, les résidus de tyrosine des molécules de
thyroglobuline seront iodés grâce aux enzymes thyropéroxydases (TPO).
Ces résidus sont couplés sous forme d’éléments précurseurs des hormones
thyroïdiennes, puis recaptés par les cellules folliculaires, qu’ils traverseront
pour rejoindre un capillaire, porte d’entrée de la circulation sanguine. C’est
lors de cette traversée intracellulaire que les résidus sont découpés en T4 et
T3 par des enzymes.
LE SÉLÉNIUM
* Au passage, il existe une grande variété d’aliments riches en phosphore : poissons, noix, fromages,
pastèque, noix de coco, châtaigne, etc., ou en calcium : pistaches, chou, rhubarbe, mâche,
moutarde, brocolis, haricots, eau minérale, oranges, prunes, etc.
* Le symbole µg est l’abréviation pour microgramme.
CHAPITRE III
POURQUOI
PENSER À
L’HYPOTHYROÏDIE ?
A
rrêtons de croire à cette légende qui a consisté à dire, pendant des
années que seuls les enfants auraient souffert de l’accident de
Tchernobyl en 1986. Les adultes ont été eux aussi touchés, et pas
seulement dans l’est de la Russie !
Certes, la direction des vents qui ont poussé le nuage à faire un sacré tour
dans le ciel, la pluviométrie plus importante ici que là, la sensibilité des
corps humains différente selon le sexe, l’âge, etc., tout pourrait être discuté
pour démontrer que pas un seul terrien, homme ou femme, n’a été épargné
par ce cataclysme (dont les effets commencent heureusement à s’estomper
grâce aux efforts réalisés parfois dans le plus grand secret dans
d’innombrables domaines, et pas seulement agricoles ou industriels). Mais
la réalité est là : l’accident a laissé des traces, ne serait-ce que
psychologiquement.
Au delà de cet événement historique que l’on ne peut plus accuser d’être
déclencheur des diagnostics de désordres thyroïdiens établis en 2018, il faut
savoir que, de façon générale, l’hypothyroïdie ou l’hyperthyroïdie hypo- ou
hyperthyroïdie finissent par priver des femmes et des hommes de tout :
confiance, énergie, motivation, fierté, liberté, envie de travailler, sensualité,
désir, libido et même sommeil ! Ces symptômes « fantômes » font d’eux
des handicapés invisibles, incapables d’expliquer ce « manque » affectif et
physique qui les ralentit dans leurs relations, leur vie privée et
professionnelle… Tous sont d’ailleurs nombreux et aujourd’hui assez
informés pour se sentir la force et le courage de témoigner, même à visage
découvert ; car il n’y a pas de honte à révéler combien les désordres
hormonaux leur ont nui.
Bouger, c’est bien cela que nous désirons faire ! Mais comment, quand nous
sommes emmurés dans un organisme qui lâche, épuisé par une douleur
devenue inavouable, inexprimable ou inaudible, physique puis
psychologique, ou l’inverse ? Quelque chose ne tourne plus rond. Mais qui
peut dire quoi ? Et comment en sortir ? La science a pourtant les moyens
d’entendre les cris lancés par les corps en souffrance qui émettent des
signaux évidents de détresse. Les plus courageux, ou plutôt ceux qui sont à
bout de souffle, écument alors les cabinets médicaux, parfois avec bonheur,
parfois avec malchance… De quoi devenir ce que la médecine, impuissante
à s’emparer du problème, a vite fait de qualifier de « patient nomade »,
facile à noyer dans des psychotropes. Or affronter la légèreté de certains
médecins qui nient l’évidence est un combat de plus et parfois une vive
blessure.
Visage
+ Visage bouffi.
+ Peau sèche.
+ Irritation cutanée
Yeux
+ Sécheresse oculaire.
+ Irritations : sensation de grains de sable à l’intérieur des
yeux.
+ Difficultés voire impossibilité de porter des lentilles.
+ Hypersensibilité à la lumière/photophobie : douleurs
oculaires si importantes qu’elles peuvent pousser à porter
des lunettes noires, même à la maison.
+ Cernes, paupières enflées.
Oreilles
+ Sifflements, acouphènes.
Nez
+ Sécheresse.
+ Allergies.
+ Éternuements.
+ Apnée du sommeil.
Bouche
+ Langue enflée (macroglossie).
+ Inflammation et saignement des gencives (gingivite).
Cou et gorge
+ Enflé dans les cas extrêmes de goitre apparent.
+ Sensation d’aiguilles enfoncées dans la gorge.
+ Sensation d’étouffement à la déglutition.
Cœur
+ Impression d’enfoncement d’une pointe.
+ Ralentissement du rythme cardiaque (bradycardie).
+ Augmentation du rythme cardiaque (tachycardie).
+ Hypotension, hypertension.
+ Extrasystoles : sensation que le cœur tressaute.
Respiration
+ Difficultés à respirer (dyspnée).
+ Impression de manquer d’oxygène et de ne pouvoir
prendre une inspiration complète, soulagée en partie par
des bâillements forcés.
+ Essoufflements importants à l’effort.
Appareil digestif
+ Ralentissement du transit intestinal.
+ Sensation de ventre ballonné.
+ Nausées.
+ Constipation ; diarrhée.
+ Inexplicable perte d’appétit.
+ Prise de poids.
+ Hypercholestérolémie : excès de cholestérol.
Articulations et tendons
+ Douleurs articulaires parfois localisées (genou, coude,
poignet, etc.) ou touchant l’ensemble des articulations.
+ Tendinites.
+ Syndrome du canal carpien : engourdissements dans les
doigts.
Muscles
+ Grande fatigabilité (les membres semblent peser très
lourd : lever les bras par exemple, devient difficile).
+ Crises de tétanie.
+ Fourmillements.
+ Douleurs, crampes, courbatures.
+ Réflexes ralentis.
Généraux et divers
+ Névralgies intercostales.
+ Douleurs irradiantes dans tout le thorax (parfois jusque
dans le dos) avec importante sensation de brûlures.
+ Extrémités froides des mains et des pieds.
+ Frilosité exagérée (même en été) par diminution de la
température corporelle.
+ Bouffées de chaleur (surtout la nuit) ;
+ Ongles cassants, chute des poils et de la queue du
sourcil.
+ Anémie (carence en fer).
+ Sensation d’être « embrumé », dans une bulle
+ Difficultés de concentration, trous de mémoire.
+ Sensation de malaise, crise d’angoisse.
+ Phobies passagère : foule, enfermement, conduite, etc.
+ TSommeil non réparateur, insomnies.
+ Maux de tête, douleurs localisées, très brèves, comme
des « éclairs ».
+ Troubles de l’humeur : émotivité exacerbée, irritabilité,
idées noires, lassitude, déprime, épuisement.
Appareil reproducteur
+ Baisse de la libido (troubles de l’érection chez l’homme,
sècheresse vaginale chez la femme).
+ Difficultés pour avoir un enfant.
+ Cycles menstruels irréguliers avec syndrome
prémenstruel très marqué (règles douloureuses).
+ Fausses couches à répétition.
+ Galactorrhée : écoulements mammaires anormaux en
dehors des périodes d’allaitement.
Du matin au soir, vous êtes épuisé. Vous vous sentez chaque matin au bout
du rouleau, vous n’avez plus envie de rien, ni de personne. Vous vous levez
– quand vous le pouvez ! – fatigué après une nuit de sommeil lourd, agité et
non réparateur, hiver comme été. Une dépression ! Être qualifié – quand ce
n’est pas traité – de dépressif, comme s’il s’agissait d’une insulte, alors
qu’on manque seulement d’hormones thyroïdiennes, est non seulement un
cas répandu, mais sans doute le plus ravageur. Trop facile de donner des
psychotropes ou des tranquillisants pour faire taire ce que l’on ne peut
nommer. Non seulement les comprimés ne comblent pas le manque
d’hormones thyroïdiennes qui épuise, physiquement, moralement et
obscurcit la vie, mais pire, il arrive que les molécules de synthèse affectent
encore un peu plus le mécanisme naturel de production des hormones
thyroïdiennes ! Catastrophe au niveau moléculaire cérébral pouvant se
traduire par des comportements si déstabilisants pour les « faux dépressifs »
qu’ils peuvent vraiment se sentir abandonnés, sans espoir de voir la lumière
au bout du tunnel, souffrant non seulement dans leur chair (articulations,
muscles, troubles sexuels, troubles de l’appétit et du sommeil) mais aussi du
moral…
Lorsqu’on tombe si bas que rien ne semble pouvoir soulager tant de
blessures, invisibles mais bien réelles, auxquelles tout le monde refuse
pourtant de croire, il reste heureusement toujours quelqu’un pour tenir bon
à nos côtés. Insistons sur le rôle joué par l’indispensable « moitié ».
Regarder l’autre souffrir et se sentir impuissant est très difficile. Mais il est
pire encore de partir seul dans son coin en abandonnant l’autre à son triste
sort, avec les mêmes arguments que ceux qui ne veulent pas faire l’effort
d’écouter, de parler, de poser quelques questions, de montrer un peu
d’attention, de gentillesse, un visage doux, une présence apaisante. « L’alter
ego », par amour, parvient toujours à tendre des bras accueillants à ce corps
blessé, à prononcer des mots qui sonnent juste pour aider à tenir le coup en
attendant une amélioration, à donner le courage de ne jamais lâcher en
attendant des jours meilleurs.
C’est là qu’il convient de bien s’entendre sur la notion de poids idéal, qui
est loin d’être celui que nous imposent encore et toujours les clichés de la
mode – en dépit d’une légère amélioration, ces dernières années, dans la
représentation des silhouettes un peu rondes. La réalité est reflétée par les
personnes qui, à 90 ans, continuent de gambader sur leurs deux jambes,
parfois même chaussent des skis ou des tenues de randonnée. Ces gens-là
ne sont ni maigres, ni gros. Ils ne sont pas parfaits, ni Rambo, ni robots,
mais ils conservent sans grande difficulté un « poids idéal » et une bonne
santé. Ils se sentent toujours en forme et on se doute que pour aller jouer au
tennis ou au golf, nager, skier ou marcher pendant des heures, ils ne sont
pas au régime (sinon, leur organisme tomberait en hypoglycémie, surtout
dans le froid). Que mangent-ils le matin ? Au petit-déjeuner, sûrement des
sucres lents et rapides, car le corps, au réveil, a besoin de s’hydrater après
une bonne nuit de sommeil et le cerveau va être très demandeur en calories
tout au long de la journée.
Ainsi, le poids idéal n’est pas la norme que l’on nous martèle ! La fameuse
règle des « 10 kg de moins que sa taille » : 50 kg pour 1,60 m, Madame ;
70 kg si vous mesurez 1,80 m, Monsieur. La dictature du chiffre est à
oublier… Se peser une fois par semaine – et encore, pas toutes les
semaines, parce qu’on pèse plus lourd au moment des règles quand on est
une femme – et afficher à peine 3 ou 4 kg « de moins que sa taille ». Juste
de quoi avoir envie de bouger, parler, plaisanter, rire, se promener tous les
jours sans jamais se sentir entravé dans sa liberté de mouvements, pouvoir
réfléchir aussi, en commençant par s’aimer un peu soi-même, se trouver du
charme, quitte à oser enfin porter les vêtements de ses rêves…
Il faut pourtant consulter son médecin pour aller au-delà des symptômes et
en découvrir la cause grâce à des examens approfondis. Lors de suspicion
de problèmes de thyroïde, le premier réflexe du médecin est de prescrire un
bilan sanguin basique comportant toujours la TSH, parfois la T4, ainsi que
la VS ou la CRP (au passage, même le taux de cholestérol peut représenter
un indice).
L’échographie : elle repose sur le passage, via un gel spécial étalé sur le
cou, d’une sonde émettant et réceptionnant des ultrasons. Le radiologue
visualise sur un écran le signal vidéo reçu et extrait des clichés de la
thyroïde.
Si vous êtes concerné par plusieurs des signes décrits plus haut, n’oubliez
pas de tous les signaler à votre médecin qui, attentif aux détails et en
quelques questions, pourra décider de prescrire des tests sanguins.
Ordonnance en poche, ne faites pas comme moi au début des années 2000
et filez au laboratoire pour subir les examens demandés. En effet – et j’ai un
peu honte de l’avouer –, comme je travaillais dans un laboratoire d’analyses
médicales, j’avais du mal à accepter qu’un collègue prélève mon propre
sang. Ce n’est pas un examen médical qui a décelé quelque chose
d’« étrange » en moi, mais le regard d’un proche. En 2001, ma mère a fixé
ma gorge en s’exclamant : « C’est curieux, on dirait que ton cou a pris du
volume. » Sur le moment, sa réaction m’a paru disproportionnée. Pour
masquer mon angoisse, je lui réponds, agacée et avec fermeté, que pas du
tout, mon cou va très bien et moi aussi. Quelques jours plus tard, elle insiste
à nouveau : « La prochaine fois que tu vas chez ton médecin, s’il te plaît,
parle-lui de cela quand même. » Oui, oui.
Pour les deux types d’anticorps, anti-TG et anti-TPO, les normes sont,
officiellement à l’époque, inférieures à 60 unités par millilitre de sang
(U/ml). Patient après patient, je vois défiler les résultats de gens que je ne
connais pas : des taux largement inférieurs à 60 U/ml pour les deux types
d’anticorps, inférieur à 60 U/ml pour l’un et supérieur pour l’autre, ou tous
les deux très au-dessus de 60 U/ml. Soudain, une feuille d’analyses
affichant des scores très au-dessus de la norme et des autres – supérieurs à
3 000 U/ml pour les anticorps anti-TPO et à 2 000 U/ml pour les
antithyroglobulines – sort du lot… Juste le temps de penser, en une fraction
de seconde, que le champion ou la championne qui détient ces résultats bat
les autres à plate couture. Devinez le nom du gagnant inscrit en haut de la
fiche ? « Lepage ». Oui, le mien… Ce genre de montée d’adrénaline, on ne
l’oublie jamais !
Les diagnostiqués depuis des années, eux, ont été parmi les premiers
conscients de tout, donc d’emblée sensibles à la cause de l’écologie : un
déséquilibre intérieur hormonal fout tout en l’air ou, en tout cas, tout ce qui
contribue au bonheur des êtres humains au quotidien, du lever au coucher.
Si j’avais su plus tôt…
CHAPITRE IV
U
ne fois le diagnostic posé, le médicament est immédiatement
brandi comme une « arme automatique » et « le miracle » est
attendu au plus vite du côté des femmes en hypothyroïdie – parce
qu’elles sont moins patientes que les hommes ? S’imaginant tirées
d’affaires, ces dames espèrent – sinon exigent – de la médecine qu’elle
fasse ses preuves le jour même de la première prise des hormones
thyroïdiennes de synthèse… C’est sans compter les effets secondaires, qui
peuvent survenir après trois à quatre semaines de traitement, une période de
transition supposée faire passer le patient de l’état de malade à celui de
« patient suivi en voie de s’en sortir ».
Vous l’aurez compris, le tout début de traitement n’est pas une mince
affaire, mais les tâtonnements qui suivent pour trouver le bon dosage sont
encore pires !
Pour ce qui est des hormones de synthèse – nous nous limiterons ici à la
lévothyroxine –, elles sont des copies de celles que la thyroïde produit seule
(la thyroxine). En prendre sous la forme d’un comprimé permet de combler
le « manque apparent », pas de guérir définitivement de l’hypothyroïdie.
Elle contribue plutôt à s’y enfoncer puisque l’habitude est d’augmenter le
dosage au fil des ans, comme on accepterait de se voir grossir ou s’épuiser
de plus en plus sans sourciller, « parce que c’est comme ça que ça passe
quand on prend de l’âge ».
Pourquoi toutes ces variations supposées sur le poids, l’humeur, etc., et ces
effets secondaires des médicaments ? Parce qu’un temps d’adaptation plus
ou moins long est nécessaire à l’organisme pour les supporter. On n’entame
pas du jour au lendemain un traitement de lévothyroxine dosé à 75 µg, 100
µg ou plus ! Sauf si on veut sentir bêtement son cœur frôler « l’infarctus de
la mort qui tue ». L’afflux en hormones thyroïdiennes de synthèse, venant
de l’extérieur, peut en effet être extrêmement brutal. Ce n’est pas ce que la
nature a prévu pour le corps, et il réagit violemment. Voilà pourquoi, côté
dosages, la plupart des médecins préfèrent prescrire le plus bas (25 µg)
pour commencer, quitte à l’augmenter progressivement sur plusieurs
semaines (souvent par paliers de 25 µg, puisque c’est le plus petit dosage
existant). « Vouloir aller plus vite que la musique », c’est aussi risquer le
rejet en bloc du traitement par le patient.
Selon les recommandations accompagnant la prise de ce médicament, pour
favoriser au mieux son absorption, il est préférable de l’avaler à heure fixe,
à jeun, au mieux avec un verre d’eau, et une bonne demi-heure avant le
petit-déjeuner. Uniquement délivrée sur ordonnance, facile à conserver, la
lévothyroxine se présente sous forme de comprimés sécables, ronds et
blancs, en boîtes de 30 comprimés pour un mois, de 50 ou 90 comprimés
pour plusieurs mois. Révolution récente qui a dû soulager de nombreux
patients car, auparavant, il fallait aller récupérer sa boîte tous les mois. Une
redoutable épreuve psychologique.
Deux mois après la mise en place du traitement, une prise de sang est
prescrite afin de pouvoir comparer l’évolution du taux d’hormones
thyroïdiennes (T4L) avant et après le traitement. Ce délai est nécessaire en
raison de la lente assimilation de la lévothyroxine par l’ensemble des tissus
de l’organisme, sa demi-vie étant d’environ une semaine… Attention, cela
ne signifie pas pour autant que l’on ne ressente pas des effets
« volcaniques » le jour même, dès les premières heures après l’absorption
du comprimé, les habitués le savent bien, sans parler de ceux qui sont
sensibles au lactose – l’excipient et non le principe actif du médicament – et
qui ont longtemps ressenti de brûlants maux de ventre dans la matinée sans
avaler la moindre goutte de lait de vache avec leur café (ni le moindre
produit laitier au petit-déjeuner) et qui, juste pour faire le test une fois et en
avoir le cœur net, ne prenaient pas le comprimé le lendemain matin, et là,
miracle, aucun mal de ventre !
Il est vital de lire les notices pour être informé de tous les éléments
pharmaceutiques liés aux précautions d’emploi des médicaments, afin de se
faire une idée honnête et objective de l’efficacité du traitement au niveau du
ressenti et des résultats d’examen.
Je vous rappelle au passage qu’un contrôle hormonal thyroïdien – une prise
de sang – doit toujours être réalisé strictement dans les mêmes conditions.
Sinon, à la lecture des chiffres entre une date et une autre, vous comparerez
des choux et des carottes. Alors, ne râlez pas lorsque le secrétaire, la
technicienne ou vice versa vous dit à 9 heures : « Vous avez pris votre
traitement ? Oui ? Ah, revenez demain, il fallait être à jeun ! » Répondez
simplement : « Mais j’ai fait toutes mes prises de sang de cette façon, en
ayant pris le comprimé une heure avant de venir. » Et là, vous pouvez
passer dans la salle de prélèvement (seulement si vous ne vous êtes pas
empiffré d’un pain aux raisins et d’un chocolat chaud avant – gardez ces
gourmandises à l’esprit pour après, cela vous fera une récompense pour
votre victoire méritée, celle de supporter ce nouveau contrôle sanguin, peut-
être le dernier ou l’avant-dernier avant la guérison totale).
Vous allez mieux en restant au même dosage et vous êtes supposé vous
sentir enfin revivre ? Savourez l’existence ! Croquez la vie à pleines
dents… Ce « bonheur sous hormones thyroïdiennes de synthèse » peut
toutefois être de courte durée. En effet, comme vous en avez sans doute été
informé dès le départ, « le médicament est à prendre à vie », et chaque jour
au même dosage, alors que la thyroïde a la faculté de s’adapter
naturellement aux événements prévisibles et imprévisibles… Si bien que,
« à la fin, la plupart des malades de corpulence moyenne dont la thyroïde
est absente ou inopérante se voient prescrire un dosage final aux alentours
de 100 ou 125 µg de Levothyrox® pour les femmes, un peu plus pour les
hommes ». Preuve, avant même de s’engager sur le chemin des combattants
de l’hypothyroïdie, qu’il est semé d’embûches et de rechutes. En un mot,
compliqué.
En septembre 2017, les médias ont relayé les plaintes de nombreux malades
– plus d’un millier de personnes – qui assuraient souffrir de symptômes
divers avec le changement de formule du Levothyrox®. Anny Duperey est
plus connue comme actrice que pour ses problèmes de thyroïde. Pourtant,
elle n’a pas hésité à s’engager en son nom, par le biais d’une lettre ouverte
adressée à la ministre de la Santé, pour dénoncer l’affaire du « changement
de formule du Levothyrox® » qu’elle a qualifié de « scandale honteux ».
Comme elle l’a raconté plus tard dans l’émission Envoyé Spécial, elle avait
en effet fait l’objet d’inquiétants malaises et vertiges. Elle est ainsi venue
soutenir la foule anonyme d’autres hommes et femmes eux aussi traités par
Levothyrox®, rapportant ce même changement d’état : des effets
probablement comparables à des symptômes d’hyperthyroïdie pour
beaucoup, mais pas seulement…
+ Thyrofix ®
(lévothyroxine sodique anhydre, Unipharma).
+ TCAPS ®
(lévothyroxine sodique anhydre, Laboratoire
Genevrier). Ces capsules non remboursables doivent être
commercialisées courant 2018. Elles contiendraient l’excipient
glycérine et seraient l’équivalent du Tirosint®, médicament
disponible depuis plusieurs années en Europe et aux États-
Unis. Son avantage sera d’être disponible à des dosages plus
fins : 13, 25, 50, 75, 88, 100, 112, 125, 137, 175 et 200 µg.
Il est vrai que l’âge est un facteur important dans la mise en place d’un
traitement par hormones de synthèse : un organisme jeune le supporte
certainement un peu plus facilement – surtout au niveau cardiaque (crises
de tachycardie, extrasystoles et hypertension), peut-être moins au niveau
nervosité, les hormones thyroïdiennes ayant des liens directs avec les
systèmes musculaires et nerveux.
Un cœur jeune ayant moins été sollicité par les années qu’un cœur âgé ne
réagit pas de la même façon à l’apport d’hormones de synthèse, dans les
premières semaines du traitement.
ET LES GÉNÉRIQUES ?
Ils ont essayé de les rassurer comme ils ont pu en leur expliquant qu’il n’y
avait aucune différence entre le principe actif du princeps et celui des
génériques, que si on leur proposait un générique à la place du princeps, ce
n’était pas grave puisque l’un et l’autre contenaient la même hormone
thyroïdienne et que seuls les excipients changeaient. Pas de problème pour
ceux qui avaient immédiatement commencé sous génériques. Et ceux à qui
on avait prescrit jusque-là du Levothyrox® pouvaient aussi repartir avec
leurs boîtes de génériques au dosage habituel, sans craindre de voir leur
équilibre hormonal déstabilisé, ou alors juste le temps d’une légère
adaptation et de rechercher le dosage le plus adapté. C’est ce que la
majorité des malades ont eu à entendre quand ils ont posé la question.
Mais dans la réalité, il suffit de fouiller sur Internet, sur les forums, les
blogs, les sites d’informations médicales et ceux des médias, pour
comprendre que cela ne s’est pas exactement déroulé comme prévu. Parce
que l’intervalle de bioéquivalence (la très légère différence de vitesse
d’absorption du produit tolérée entre le princeps et le générique) n’a pas
toujours été parfaitement compris par les patients. Pas seulement pour le
Levothyrox®, mais pour n’importe quel médicament. Or, cet intervalle
explique que princeps et générique n’ont pas toujours des effets 100 %
identiques au même dosage. Maintenant, nous sommes en 2018 et vous
savez cela.
Ce qui fut le cas. Envoyée un jour chez un cardiologue pour des ennuis de
tachycardie, extrasystoles (troubles du rythme cardiaque) et pics de tension
sous Levothyrox®, celui-ci estima que j’étais en plus « bonne pour prendre
un bêta-bloquant » ! Autre genre de médicament qui m’avait été décrit dans
les mêmes termes : « Une fois qu’on le commence, on ne l’arrête plus. ».
Sous-entendu : un médicament de plus à prendre à vie puisque supposé
compenser mes problèmes cardiaques causés par le Levothyrox®. C’en était
trop, mais j’ai rapidement été rattrapée par des formes de légers malaises, à
force d’avaler, en plus des hormones thyroïdiennes de synthèse, des bêta-
bloquants. Et les baisses de tension étaient considérables parfois… J’ai
même fini, dans une sorte d’angoisse ou de dépendance – je ne saurais dire,
tant je trouve aujourd’hui cela idiot – par avoir peur de sortir ou de me
promener sans avoir à portée de main, dans un sac ou dans mon
portefeuille, des cachets de l’un et de l’autre (lévothyroxine et bêta-
bloquant), au cas où. Au cas où quoi ? Le cauchemar de l’addiction à une
substance – alcool, tabac, drogues et autres –, qui me faisait horreur depuis
toujours tant il représentait une sorte de routine étouffante, m’était-il tombé
dessus dans le cadre de la médecine, malgré toutes mes précautions ?
Il faut apprendre à écouter son corps, car si une thyroïde en bonne santé sait
répondre rapidement et avec finesse au monde qui l’entoure, une thyroïde
malade, voire « fantôme », en est incapable.
Une fois sous médicament, l’organisme reçoit ensuite toujours la même
dose d’hormones thyroïdiennes de synthèse, qui n’est plus modulable
naturellement (même si la thyroïde essaie de fonctionner comme elle peut).
Pendant les mois qui ont suivi, aucun médecin ne lui ayant
sans doute posé la question, elle a continué ainsi jusqu’à
terme ! Augmentant du même coup ses risques de fausse
couche et de malformations congénitales pour l’enfant. Or,
dans le cadre très particulier de l’hypothyroïdie avérée, la
femme enceinte ne doit surtout pas arrêter son traitement
d’hormones de synthèse, en particulier au cours du premier
trimestre, car la thyroïde de l’embryon est en plein
développement ! De ce fait, les médecins prescrivent
parfois aux patientes de légères augmentations de dosage
en cours de grossesse pour répondre au mieux aux besoins
hormonaux des deux organismes… Les bilans thyroïdiens
sont évidemment contrôlés régulièrement et de très près !
Quelque temps après l’accouchement et l’allaitement, la
jeune maman reviendra le plus souvent à son dosage initial
ou, qui sait, n’aura plus besoin d’hormones de synthèse,
tant le bouleversement hormonal est grand à cette étape de
l’existence.
LA T3 DE SYNTHÈSE :
SOUS QUELLE FORME ?
Voilà pourquoi j’ai parfois dit d’Euthyral® qu’il m’avait sauvé la vie, car il
se peut que cette modeste dose de T3 de synthèse ait été le coup de pouce
thérapeutique indispensable à la relance de la production naturelle de T3 par
mon organisme souffrant alors de symptômes d’hypothyroïdie mêlés à de
l’hyperthyroïdie (taux de T3 trop bas et de T4 trop élevé sous fort dosage de
Levothyrox®). Depuis, je ne prends plus de médicaments à base d’hormones
thyroïdiennes de synthèse. J’ai retrouvé un poids stable et un équilibre de
vie, même si je reste très attentive aux aliments que j’achète – et c’est un
plaisir – et que j’apprends à mieux cuisiner d’année en année.
Enfin, les quelques milliers de patients ayant trouvé leur équilibre – leur
salut pour certains – grâce à Euthyral® (en complément ou non du
Levothyrox®) ont régulièrement droit à quelques sueurs froides, il faut le
savoir aussi. En 2006, une rupture de stock temporaire pour cause de
changements de site de production et de présentation du produit les avait
contraints à se replier en urgence sur des solutions de secours loin d’être
satisfaisantes : constitution de stocks de boîtes auprès des pharmacies qui en
avaient encore à la vente, quête de l’équivalent Novothyral® distribué par le
même groupe pharmaceutique dans des pays voisins ou remplacement par
l’association de Levothyrox® et de Cynomel®… Tout était finalement rentré
dans l’ordre en quelques mois. Mais nouvelle panique en avril 2010 ! Cette
fois, Euthyral® se retrouvait sur une liste d’environ 150 médicaments dont il
était annoncé une diminution du taux de remboursement de 35 à 15 %, leur
service médical rendu étant jugé faible ou insuffisant par la Haute Autorité
de Santé (HAS).
Personnellement, je pense que l’association de T4 et de T3 de synthèse a été
efficace sur mon état. Très efficace, même ! Je juge d’ailleurs ce service
médical rendu si efficace que j’aurais préféré en avoir eu connaissance dès
le début des années 2000, quitte à payer de ma poche cette association
thérapeutique, plutôt que de me faire rembourser pendant presque une
décennie de la T4 de synthèse qui n’a pas su à elle seule me donner entière
satisfaction. Avec l’association T4 et T3 de synthèse, je me suis sentie
immédiatement et littéralement « revivre ». De façon spectaculaire, pour ne
pas dire émouvante, comme si je m’étais rendu compte d’un seul coup de
tout le potentiel gâché trop longtemps de mon corps mal soigné par la
pharmacologie. Un vrai bonheur corporel qui n’avait rien d’une illusion et
qui s’est rapidement traduit par l’effet attendu d’un médicament dont le
service médical rendu est jugé efficace : il faut l’arrêter parce que
l’organisme s’est remis de « sa blessure » et a pu prendre le relais. C’est
exactement ce qui s’est passé dans mon cas ! En une décennie d’Hashimoto,
mon organisme revendiquait enfin son indépendance hormonale
thyroïdienne (un peu comme un ancien fumeur dont le corps dit
définitivement stop à la cigarette) ! Un an plus tard, je ne savais même plus
ce que c’était qu’avaler machinalement un comprimé d’hormones de
synthèse. Mon organisme était libéré de ce geste et je reprenais plaisir à
manger avec beaucoup de gourmandise comme à refaire du sport. J’imagine
que c’est ce qui s’appelle être guérie !
Pour faire baisser le taux de CPK, il fallait absolument faire remonter mon
taux de T3. Je l’ignorais encore à l’époque, mais c’était possible en
changeant d’habitudes alimentaires. Il faudrait seulement faire preuve de
patience. Il n’y avait alors que deux solutions : soit augmenter mon dosage
de Levothyrox® de 125 à 150 µg, mais on risquait du même coup de faire
sortir mon taux de T4 de la norme et je basculerais en hyperthyroïdie ; soit
ajouter un peu de T3 de synthèse.
* À cette époque, il est probable que la lévothyroxine était prescrite à la dose de 50 µg aux hommes,
sur la base de leur plus grande corpulence ; pourtant, en hypothyroïdie, une femme peut peser plus
qu’un homme dans le même état.
* D’autant que l’agriculture, dans les années 1960-1970, produisait une alimentation plus proche de
l’agriculture biologique d’aujourd’hui que celle hautement industrialisée des années 1980-1990 et
forcément marquée en outre par l’accident nucléaire de 1986.
* Éditions du moment, 2014.
* 2,5 à 5 µg par jour semblent largement suffisants, pour devenir progressivement de trop. Lorsque le
corps se met à présenter les signaux qui prouvent son retour à une vie normale, le patient
abandonne naturellement le traitement comprenant qu’il n’en a plus besoin.
CHAPITRE V
APPRENDRE DU
PASSÉ, LOINTAIN
OU PROCHE
L
a thyroïde est connue depuis presque cinq millénaires, si l’on en
croit un mot couramment associé à l’hypothyroïdie : goitre, du latin
guttur, gorge.
Pour traiter cette « bizarrerie » dans l’un des plus illustres pays du riz, la
médecine traditionnelle chinoise préconisait en premier lieu l’emploi de
végétaux : des algues – sargasses ou laminaires comme il en pousse sur nos
côtes atlantiques – et des cendres d’éponges naturelles calcifiées, créatures
marines primitives dont on ne connaissait pas encore la richesse en iode (ne
mangez pas vos éponges de cuisine pour autant, elles ne sont pas
comestibles). Plus tard, à partir du IVe siècle, certains médecins chinois
commencèrent à soigner les goitres à l’aide de glandes d’animaux : des
thyroïdes de mammifères terrestres…
ON CHERCHE À COMPRENDRE
Les spéculations continuent donc d’aller bon train. Avec du grand n’importe
quoi à la clé, au vu de ce que l’on sait aujourd’hui. Observant que la
thyroïde semble souvent avoir une forme plus « généreuse » dans le cou
féminin que dans le cou masculin, Wharton lui assigne un rôle majeur dans
les charmes de la femme. Quant à Lalouette, il suppute une influence sur la
voix par le biais de sécrétions inconnues. Les plus créatifs imaginent
carrément le papillon en réceptacle à bestioles, à vers pour être précis ! Bon
appétit ?
Et, surprise, une découverte essentielle est faite en France, qui nous vient
non pas de la médecine, mais de la politique. Oui, mesdames et messieurs,
de la politique dans la santé ! Nous voici au début du XIXe siècle. Napoléon
rêve de pouvoir, lequel à cette époque ne s’obtient qu’au travers de coups
de feu pas toujours soignés. L’Empereur veut défendre son statut et étendre
son territoire, action qui réclame plus de stocks de poudre à canon. Or, pour
en disposer, il faut du salpêtre (du latin salpetrae, « sel de pierre »), encore
appelé nitre. Composé de nitrate de potassium, le salpêtre naturel est un
dépôt blanchâtre émis par des microbes sur les murs humides des bâtiments
anciens. Il se récupère par une méthode artisanale mais ô combien efficace :
en grattant les murs ! Ensuite, on le mélange à des cendres de bois riches en
potassium afin d’obtenir la poudre à canon.
Quelques décennies plus tôt, entre 1775 et 1792, sous Louis XVI, le
chimiste Antoine Lavoisier (1743-1794), à la tête de la régie des poudres et
salpêtres, avait eu pour mission de lancer la production de salpêtre à un
niveau industriel. C’est ainsi que les nitrières artificielles voient le jour.
Sous des hangars, dans des fosses, sont entreposés des mélanges de terres
enrichies en matière organique azotée favorisant la prolifération de
bactéries nitrifiantes. Leur arrosage régulier permet de récupérer des
liquides riches en nitrates à traiter aux cendres de bois (carbonate de
potassium). Le salpêtre artificiel est obtenu par évaporation.
Pour en revenir à Napoléon, il a des raisons d’être touché dans sa fierté, car
le Royaume-Uni a rompu le traité de paix en 1803 et se montre impitoyable
en mer. Le 21 octobre 1805, les vaisseaux de la Royal Navy flanquent une
raclée mémorable à la flotte franco-espagnole lors de la bataille de
Trafalgar, près du détroit de Gibraltar. La France perd ses colonies ! Qu’à
cela ne tienne. Vexé comme un pou, l’Empereur entend rendre la monnaie
de sa pièce au Royaume-Uni, d’où son idée « très aquatique » : puisqu’il se
considère en position de supériorité sur le continent, il impose un blocus
afin d’empêcher les navires anglais d’accéder aux ports européens.
Objectif ? Affaiblir économiquement ceux qui affichent leur opposition par
le biais du commerce maritime rendu plus difficile avec les pays voisins…
Quel rapport avec la thyroïde ? Tous les États n’adhèrent pas au projet de
l’Empereur. La Suède, par exemple, fait de la résistance. Les marchandises
du Royaume-Uni n’arrivant plus à bon port, certaines ressources
d’importation commencent à se faire rares, en particulier le bois dont les
cendres potassiques sont nécessaires à la préparation du salpêtre. La Suède
en est le principal fournisseur. Napoléon est donc contraint de trouver une
alternative pour nourrir ses ambitions exigeant tant de poudre à canon ! Les
chimistes sont alors priés de se pencher sérieusement sur le problème.
Moins d’une décennie plus tard, décidé à soulager une femme qui porte un
goitre atroce, le médecin suisse Jean-François Coindet (1774-1834) mène sa
propre enquête. Il sait que les cendres d’éponges et de fucus – encore une
algue – donnent des résultats. Alors, il imagine que l’iode pourrait être le
point commun entre ces deux matériaux. Poussant plus loin la réflexion, il
en vient à entrevoir les potentielles vertus médicinales associées à l’élément
pour en faire un traitement. À tester ?
Verdict ? Sur les 36 millions de Français que comptait le pays, 370 000
étaient goitreux, parmi lesquels se trouvaient 120 000 « crétins ». Tout un
monde impossible à envoyer au service de l’armée ! Finalement, la solution
à ce problème de santé ne passera pas par un apport direct d’iode (ce qui
sera d’abord envisagé, mais testé seulement dix ans plus tard dans plusieurs
départements), mais par un indirect via l’iodation systématique du sel de
table. Preuve qu’il est passionnant de connaître des bribes d’histoire de la
médecine, puisqu’elle s’invite encore au XXIe siècle dans toutes les cuisines
de France et d’ailleurs ! Merci qui ? Merci Napoléon Bonaparte.
PASSAGE PAR LA CHIRURGIE POUR COMPRENDRE
LA THYROÏDE
DE NOUVEAUX PROGRÈS
À la fin du XIXe siècle, dans les grandes lignes, le mystère du rôle du
« papillon » du cou est élucidé. Néanmoins, en détail, des éclaircissements
sont indispensables. Le XXe siècle et l’explosion de domaines scientifiques –
biochimie, biologie cellulaire, génétique, etc. – s’apprêtent à fournir de
nouveaux éléments de réponses. La première révolution a lieu en 1914.
Concernant l’iode, il est important d’indiquer que l’iode 131, par exemple,
est la version radioactive de l’iode stable : celui du sel de table ou celui du
comprimé à prendre en cas d’urgence nucléaire pour saturer la glande
thyroïde en iode, la protéger en théorie des risques de dérèglements
hormonaux de type hypo- ou hyperthyroïdie… L’iode 131 a, certes, une
durée de vie courte (8 jours) en cas de dispersion dans l’environnement,
mais il a le temps de commettre des dégâts sur les thyroïdes des vertébrés,
en particulier des humains. En se fixant par ce biais dans les organismes de
l’ensemble des animaux, il peut bouleverser complètement leur état
hormonal, au même titre que la préoccupante pollution chimique invisible
des perturbateurs endocriniens, pollution qui provoque par exemple, comme
cela a été démontré sur certaines espèces, des inversions de comportements
sexuels (atténuation des caractères mâles et femelles autrefois nettement
identifiables, perturbation dans les actes de reproduction hétérosexuelle
avec impact inquiétant sur la fécondité et la survie de l’espèce, organismes
mâles se féminisant ou inversement) !
Il faut aussi s’intéresser au cas du caesium 137 dont la période est de
30 ans… Selon les travaux d’un chercheur, le professeur Youri
Bandazhevsky, qui a suivi de près la population de Biélorussie après
Tchernobyl, le caesium 137 aurait déclenché dans l’organisme d’enfants des
mécanismes d’auto-immunité ! Incorporé aux cellules de la thyroïde, celles-
ci auraient été endommagées. Le système immunitaire ne les reconnaissant
plus comme « cellules amies » – « du soi », comme on en biologie –, sa
réaction aurait contribué à l’apparition de thyroïdites auto-immunes de
Hashimoto. Tiens, tiens !
Classé au plus haut niveau (7) sur l’échelle INES (échelle internationale des
évènements nucléaires), à l’instar de la catastrophe de Tchernobyl,
l’accident de Fukushima survenu le 11 avril 2011 a parfaitement démontré
la nécessité de prendre la sûreté nucléaire et toutes ces informations au
sérieux ! Après le séisme d’une magnitude 9 sur la côte Pacifique du
Tohoku, au Japon, et le tsunami qui a suivi, très impressionnant mais moins
meurtrier toutefois que celui qui s’était produit le 26 décembre 2004 dans
l’océan Indien (Indonésie, Sri Lanka, Thaïlande, Inde, Maldives, Malaisie)
et qui avait fait 250 000 disparus, la nature comme la construction de nos
infrastructures ont su rappeler à l’ordre l’humanité tout entière sur l’urgence
et le besoin de repenser le monde, de bâtir, de vivre et de consommer avec
beaucoup plus de sagesse et de raison.
Un peu comme si, en avril 2011, le Japon et ses habitants avaient été les
premiers affectés par la planète en colère, décidant de faire de Fukushima
une sorte d’épicentre monumental pour réveiller une ultime fois les
consciences écologiques partout, chez tous les peuples, chez tous les
individus, au-delà des barrières des nationalités et des langues. Le Japon
porte toujours la mémoire d’Hiroshima, blessure de la dernière guerre
mondiale, mais ne manque jamais, dans la dignité et la discrétion, de nous
confronter à la réalité de nos comportements anciens et modernes et de nous
renvoyer à nos responsabilités, ici en France, en Europe, aux États-Unis,
comme ailleurs en Asie. Faut-il commencer, après cet accident nucléaire, à
flipper d’apprendre un jour le doublement de la taille du calmar géant, un
habitué des eaux du Japon qui y fait régulièrement la star sous l’œil des
caméras et des cachalots ? Il faudra manger beaucoup de riz pour digérer
l’info sans risquer de s’étrangler avec un beignet ce jour-là !
Lors d’un tel cataclysme, l’environnement en paye le prix fort, mais les
humains aussi, touchés dans leur insouciant mode de vie auquel ils disent
adieu. Quand santé et hormones se détraquent, reste-t-il encore l’espoir de
vivre heureux, en couple, en famille, entre amis, au travail, au quotidien ?
Sur Terre tout simplement ?
DE LA NÉCESSITÉ DU CHANGEMENT
Ce qu’ont révélé les tests menés dans des laboratoires français et belges
indépendants est stupéfiant. Focalisés sur des substances chimiques hélas
« semées comme des mauvaises graines » dans la nature depuis plusieurs
décennies par les activités industrielles (bisphénol A, phtalates, retardateurs
de flamme bromés, dioxines, furanes, PCB, polluants organiques
persistants), ces contrôles ont montré que, en 24 heures, les petits Français
pouvaient absorber 128 types de résidus chimiques ! Pas étonnant qu’en
2016, plus de trois quarts des parents, désormais informés, se prononcent
majoritairement pour l’alimentation biologique (ou les viandes, fruits,
légumes, achetés directement aux exploitations agricoles) dans les cantines.
D’ailleurs, les cuisiniers, souvent sensibilisés et obligés de préparer entrées,
plats, desserts avec des budgets serrés, disent parvenir à faire des menus pas
forcément plus chers, mais meilleurs sur les plans gustatif et nutritionnel.
Comment ? En faisant d’avantage appel aux producteurs locaux et en
misant sur les produits de saison. En somme, respect : les cuisiniers sont des
héros en tablier blanc pour les enfants !
Les citadins ne peuvent ignorer les mutations qui ont lourdement affecté les
campagnes françaises. Il y a cinquante ans, les agriculteurs représentaient
30 % de la population active. Aujourd’hui, ils ne sont plus que 2,9 % !
Pourtant, si les chiffres sont exacts, il y a 65 millions de bouches à nourrir
dans notre pays, et des emplois à créer, c’est sûr !
CHAPITRE IV
ET SI ON
CHANGEAIT
NOTRE
ALIMENTATION ?
N
’oublions pas la recommandation du Grec Hippocrate qui
préconisait à son époque, ou plutôt à ses malades : « Que ton
alimentation soit ta première médecine. » Ou, pour le dire
autrement : « Tu es ce que tu manges. »
Une idée si simple qu’on a fini par l’oublier au fil des siècles, jusqu’au coup
monumental de plus porté au « mammouth » de l’industrie agroalimentaire :
pas Mammouth, l’enseigne d’hypermarchés français disparue le 6 octobre
2009, mais le mastodonte qui regroupe tant de marques de sociétés si
difficiles à faire évoluer, de marques reliant agriculture, industrie,
commerce et politique !
Certes, cela ne s’est pas fait sans difficultés, ni sans quelques sacrifices –
faire une croix sur son dessert préféré n’est jamais évident pour les
épicuriens comme moi, et j’attends le jour où un pâtissier sera capable de
m’éblouir par son talent ! En attendant, je suis allée découvrir plus en
profondeur dès 2010 les produits vendus en magasins dits « biologiques » et
que l’on trouve aussi maintenant dans les grandes surfaces. Si tout est
encore loin d’être au top, cette démocratisation du « naturel » dans les
supermarchés reste quand même une heureuse nouvelle. Nous avons
longtemps ingurgité chaque jour, par le biais de pains, de viandes, de
légumes, de laitages et de fruits provenant de l’agriculture intensive, pas
moins de 120 substances chimiques (cancérogènes ou non, elles n’ont qu’à
se loger durablement et confortablement dans les parties grasses du corps
humain). Il faut donc réagir !
Au début, telle une ethnologue découvrant une nouvelle ethnie non pas à
l’autre bout de la planète mais dans l’Hexagone, j’avoue ne m’être avancée
qu’à reculons à l’intérieur de ces établissements, trop imprégnée par les
clichés « bobos » injustement propagés depuis une éternité dans la société.
J’étais en quête de ce liquide qui me semblait alors indispensable pour mon
café, parce que je l’avais toujours bu – par mauvaise habitude ? Du lait
mais sans lactose ! En effet, je ne supportais plus les violents maux de
ventre qui accompagnaient la consommation de mon café au lait de vache.
J’avais logiquement déduit que le probable coupable était le lactose.
Lactose, le sucre du lait de vache, d’origine animale à ne surtout pas
confondre avec les classiques sucre de canne ou de betterave, d’origine
végétale, vendus en poudre dans le commerce (bien lire l’indication sur les
étiquettes des paquets) !
« TU ES CE QUE TU MANGES »
Pour vivre, chaque jour, notre cerveau, très gourmand en énergie, nos
muscles aussi ont certes besoin de bonnes graisses, de protéines mais aussi
et surtout, besoin de sucres rapides et lents, mais attention, pas n’importe
quels sucres ! Il y a des sucres dans les fruits, les féculents, etc. et donc
aussi, dans le lait maternel humain ou le lait de vache. Concernant le lactose
extrait de ce lait, il faut savoir que 70 % de la population mondiale a
naturellement une assez forte intolérance au lactose, ce qui se traduit par
des effets désagréables après son ingestion (nausées plus ou moins sévères,
tachycardie, suragitation, gêne au niveau des voies aériennes, nez bouché,
ballonnements, gargouillements, douleurs abdominales, diarrhée
épuisement, baisse de moral, etc.). Ce qui s’explique puisque seuls les
bébés consomment du lait chez les mammifères : l’activité de l’enzyme
intestinale qui fait digérer le lactose, sucre complexe du lait (en sucres
simples glucose et galactose), diminue donc rapidement dans l’enfance. La
plupart des adultes le digèrent difficilement, sauf en quantités infimes. Pour
des raisons que l’archéologie et la biologie ont révélées – des mutations
génétiques survenues une poignée de milliers d’années en arrière, héritage
d’une époque du néolithique où les populations d’Europe du Nord
commençaient à se nourrir de lait et à élever du bétail –, les Européens
digéreraient assez bien le lait mais on parle évasivement de 40 % de
Français peut-être sévèrement intolérants au lactose. 40%, c’est peu et
beaucoup à la fois. Ailleurs dans le monde où les modes d’alimentation sont
différents et où cette mutation génétique n’a pas été transmise, surtout en
Asie, l’intolérance au lactose est très répandue : plus de 95 % des
Asiatiques sont concernés ! Ne pas digérer le lait à l’âge adulte n’a donc
rien d’anormal. C’est l’inverse qui fait figure d’exception ! On oublie trop
souvent de le préciser en France.
L’iode (qui se trouve aussi dans les produits laitiers et les œufs) est essentiel
à la thyroïde. En manquer, c’est risquer l’hypothyroïdie, car l’organisme est
incapable de le synthétiser et de le stocker. Voilà pourquoi le crétinisme
était autrefois si répandu, l’alimentation des populations étant carencée en
iode. Enjeu de santé publique mondial, le problème a été résolu grâce au sel
de table enrichi en iode, présent aussi dans les fruits de mer et les poissons
– à consommer pas plus de deux fois par semaine, les plus gras (saumons,
thon, maquereaux, sardines, anchois, etc.) accumulant les métaux lourds
dans leurs graisses. Les algues si riches en iode s’invitent parfois elles aussi
à table : quand vous mangez des sushis, vous en consommez sans vous faire
trop de souci pour la contamination en méthylmercure, la concentration de
mercure ayant triplé en 100 ans dans les océans, ce qui n’est quand même
pas une nouvelle très rassurante ! Pour les personnes atteintes de maladies
auto-immunes de Basedow (hyperthyroïdie) et d’Hashimoto
(hypothyroïdie), si l’iode est intégré à la structure moléculaire des
hormones thyroïdiennes, inutile d’en absorber plus que de raison d’une
façon ou d’une autre (par le biais de comprimés par exemple) avec l’espoir
d’améliorer son cas. Trop d’iode ne fait que renforcer l’inflammation et
aggraver une maladie auto-immune, et donc l’attaque de la thyroïde. Si
vous souffrez d’hypothyroïdie, évitez aussi les excès d’aliments dits
goitrogènes : soja, chou, chou de Bruxelles, chou-fleur, brocoli, épinards,
millet, radis, patates douces. Ils contiennent des molécules qui ont le
désavantage de favoriser l’élimination urinaire de l’iode, si essentiel à la
production des hormones thyroïdiennes.
Parmi les légumes et fruits, privilégiez ceux qui sont riches en antioxydants
et en vitamine C (oranges, clémentines et citrons). Vous trouverez
l’indispensable vitamine D dans les poissons gras, mais aussi en prenant le
soleil ! La vitamine E, enfin, est très présente dans les huiles végétales
(noix, noisettes, amandes).
FUIR LE GLUTEN
À l’état brut, dans le pain, les pâtes, les gâteaux, les desserts, mais aussi
dans des plats industriels où on l’attend moins, le gluten est partout. Or, s’il
ne convient pas à tout le monde, tout le monde a besoin de remplir son
ventre et de faire sa réserve de sucres lents plusieurs fois par jour, avec des
produits à base de farines (pain, pâtes, gâteaux). On doit donc faire face à
un sérieux problème, qui n’en est pas réellement un dès lors qu’on le
comprend : durant des années, on nous a vendus en grandes surfaces,
supermarchés et boulangeries des produits exclusivement fabriqués à base
de farine de blé !
Dans ces conditions, faut-il manger du pain frais ou des produits apparentés
(crêpes, gaufres, hamburgers, pizza, pâtes, etc.) tous les jours ? Bien sûr que
oui ! Vous ne ferez pas le plein de réserve énergétique avec quelques
feuilles de salade sur une escalope de dinde, accompagnée de tranches de
concombre et de quelques quartiers de pomme crue. Même si tout cela est
considéré comme diététique, il vous faut emmagasiner des calories pour
pouvoir en dépenser. Si vous mangez trop peu au petit-déjeuner, par
exemple un café et des fruits (gorgés d’eau et de vitamines, certes),
n’espérez pas faire des miracles au cours du footing qui suit. Même si vous
n’en avez pas conscience, votre organisme a réellement besoin de sucres
rapides et lents pour tenir sur la distance comme sur la durée (c’est valable
aussi pour les élèves, afin qu’ils « assurent », comme les travailleurs dans
l’entreprise, jusqu’à l’heure de midi). Autrement dit, vous tiendrez la
distance si vous engouffrez une gigantesque tranche de pain recouverte de
pâte à tartiner ou de confiture : sucres rapides et lents !
Traiter une thyroïdite auto-immune, c’est donc aussi veiller à garder une
alimentation adaptée, aussi agréable à regarder dans l’assiette qu’un délice
pour les papilles ! Il ne faut pas se contenter de subir une vie sous
médicaments, de la même manière qu’il ne faut pas se laisser démolir le
moral par ceux qui clament que « manger sans gluten, c’est passer sa vie au
régime ». Archifaux, je mange de tout – même des hamburgers, des frites,
des crêpes ou des « gaufres à la pâte à tartiner bio ». Même s’il me manque
encore les mille-feuilles ou les éclairs au chocolat, je ne désespère pas. Hors
de question de museler ma gourmandise et mon envie d’aller marcher,
nager ou courir !
Ainsi, pour les « Hashimoulus » déclarés, les médecins américains n’y vont
pas par quatre chemins. Ils préconisent l’arrêt définitif du gluten, arguant
qu’une alimentation sans blé « intoxiqué » par la grosse molécule protéique,
certes, ne guérira pas la maladie de Hashimoto, ne dispensera pas non plus
de continuer un peu les hormones de synthèse si cela s’avère utile, mais
aura au moins l’avantage de calmer les ardeurs des auto-anticorps et de
freiner, pour ne pas dire stopper net, la destruction annoncée de la thyroïde
(la science un jour obtiendra la réponse à cette question). Encore mieux,
selon ces médecins : plus cette nouvelle façon de s’alimenter est démarrée
tôt dans le processus de la maladie, plus la thyroïde a des chances d’être de
nouveau en parfait état durablement !
J’ai essayé en 2011, et je n’ai jamais rien vu de plus efficace pour traiter
mon Hashimoto. Après avoir lu beaucoup sur le sujet, j’ai dit adieu en
moins d’une semaine au blé rempli de mauvais gluten et au lactose du lait
de vache ! Seulement, il restait toujours du lactose dans les comprimés de
Levothyrox® et dans tant d’autres molécules vendues en pharmacie.
Quant aux produits laitiers que l’on peut qualifier de « vivants » selon le
mode de préparation qui implique l’action de micro-organismes – levures,
bactéries, ferments qui transforment par exemple le lactose en acide
lactique –, je n’en consomme pas. En effet je ne mange pas de beurre,
seulement de la margarine d’origine végétale. Dans la préparation de
gâteaux, la matière grasse peut même être remplacée par de la purée
d’avocat ou de la compote de pommes.
Merci aux médecins qui ont eu la volonté d’explorer un peu plus que les
autres ces pistes du lactose et du gluten dans les maladies inflammatoires.
Après plusieurs mois de changement d’alimentation, me sentant mieux,
j’osais enfin croire qu’elle aurait un impact sur mes taux d’auto-anticorps
antithyroïdiens d’Hashimoto. Depuis l’annonce du diagnostic en 2001, tous
deux plafonnaient aux mêmes taux vertigineux d’environ 3 000 à
4 000 U/mL, quand la norme est supposée être inférieure à 60 U/mL ! En
2012, après un an d’alimentation sans gluten, mon taux d’anti-
thyroglobuline stagnait à 4 000 U/mL mais mon taux d’anticorps anti-
thyropéroxydase avait été divisé par dix (357 U/ml). L’état inflammatoire
avait donc effectivement commencé à diminuer et, parallèlement, la
thyroïde semblait s’être remise au boulot. J’en ressentais les effets au point
qu’il avait fallu progressivement arrêter les hormones de synthèse tant les
symptômes d’hyperthyroïdie révélaient que les hormones naturelles à
nouveau produites par la thyroïde renforçaient les effets de celles du
médicament !
PATIENCE ET DOUCEUR
MES DERNIERS
CONSEILS
A
u fil du temps, les personnes atteintes de pathologie chronique,
dont je fais partie, comprennent qu’il est effectivement dans leur
intérêt de comprendre comment fonctionne un organe ou un tissu
à l’état normal. Cette comparaison est un point de repère indispensable pour
mieux soigner la maladie. Surtout, elle permet de dépasser le stade du
malade muet et docile qui refuse de s’impliquer dans un traitement qui ne
lui apporte strictement rien et peut durer des années. Quel gâchis ! Quoi de
pire que de se taire, de ne pas poser la moindre question lors d’un rendez-
vous, par peur du ridicule ou de passer pour un(e) ignorant(e) ? Ce n’est pas
constructif pour le malade, qui perd son temps et le fait perdre du même
coup au médecin, lequel ne disposera pas des renseignements utiles à la
rédaction de son ordonnance. Pas plus que vous, il ne peut rien deviner…
LISEZ ET INFORMEZ-VOUS !
CHERCHEZ L’ÉQUILIBRE…
PARLEZ !
PARTIE
CHAPITRE VIII
2 SEMAINES
DE MENUS
E
n 2011, j’ai donc arrêté définitivement le gluten – les produits à
base de farine de blé – en deux jours, avec des résultats
spectaculaires sur mon transit intestinal et mon état de santé
général dans les jours qui ont suivi. Dans la foulée, j’ai remplacé ma
consommation de lait de vache par des boissons végétales, que je réalise le
plus souvent possible à l’aide d’un robot ou que j’achète en briques en
magasin bio ou en supermarché. Ces produits peuvent aussi bien être
ajoutés à du café qu’utilisés pour préparer une purée ou un gâteau : pour
remplacer le beurre, margarine et huiles végétales ou purée d’oléagineux,
voire une compote, apportent de l’onctuosité avec du bon goût.
JOUR 1 : LUNDI
Petit-déjeuner
Déjeuner
JOUR 2 : MARDI
Petit-déjeuner
Déjeuner
JOUR 3 : MERCREDI
Petit-déjeuner
Déjeuner
JOUR 4 : JEUDI
Petit-déjeuner
Déjeuner
+ 2 œufs à la coque
+ Velouté de champignons (voir ici)
+ 1 banane
JOUR 5 : VENDREDI
Petit-déjeuner
Déjeuner
+ Croque-monsieur (voir ici)
+ Salade de carottes
+ 1 fruit
Dîner
JOUR 6 : SAMEDI
Petit-déjeuner
JOUR 7 : DIMANCHE
Petit-déjeuner
+ Reste de couscous
+ Salade de fruits
SEMAINE 2
JOUR 1 : LUNDI
Petit-déjeuner
Déjeuner
JOUR 2 : MARDI
Petit-déjeuner
Déjeuner
JOUR 3 : MERCREDI
Petit-déjeuner
Déjeuner
+ Tomates cerise
+ Hamburger (voir ici)
+ Fruit
Dîner
JOUR 4 : JEUDI
Petit-déjeuner
Déjeuner
JOUR 5 : VENDREDI
Petit-déjeuner
+ Café, thé ou chocolat chaud (voir ici)
+ Jus de fruit ou fruit
+ 4 tartines (de sarrasin, châtaignes, lentilles, riz, quinoa, souchet,
noix de coco, etc.) ou 2 tranches de pain grillé
Déjeuner
JOUR 6 : SAMEDI
Petit-déjeuner
+ Café, thé ou chocolat chaud (voir ici)
+ Jus de fruit ou fruit
+ 4 tartines (de sarrasin, châtaignes, lentilles, riz, quinoa, souchet,
noix de coco, etc.) ou 2 tranches de pain grillé
Déjeuner
Petit-déjeuner
Déjeuner
RECETTES
POUR LE PETIT-DÉJEUNER
Délayez la levure avec 1 pincée de sel dans un récipient d’eau tiède, puis
laissez reposer 20 minutes. Ajoutez la farine et l’huile, puis mélangez avec
une cuillère en bois.
Sur le plan travail fariné, pétrissez la pâte pendant 15 minutes environ pour
obtenir une boule. Mettez-la dans le récipient, couvrez d’un torchon humide
et laissez reposer 45 minutes.
PÂTE À TARTINER
PURÉE D’OLÉAGINEUX
Avant de mixer les amandes, cacahuètes ou autre, vous pouvez les faire
griller à sec dans une poêle et éliminer la peau, pour une saveur plus
marquée.
SOUPES
Faites chauffer les tomates dans une casserole avec l’huile d’olive, le sucre,
de la fleur de sel, le basilic haché. Laissez cuire 20 minutes à feu doux.
Mixez la soupe, puis ajoutez le tapioca. Portez à ébullition et laissez cuire
encore 4 minutes.
VELOUTÉ DE CHAMPIGNONS
PLATS
BLANQUETTE DE VEAU
COUSCOUS AU QUINOA
Répartissez le quinoa, les viandes, les légumes et le bouillon dans des plats
creux. Servez sans attendre.
CROQUE-MONSIEUR
Disposez la farine de riz dans une assiette, les œufs battus assaisonnés (sel,
poivre et/ou noix de muscade) dans une deuxième assiette, la chapelure
dans une troisième.
Passez chaque escalope dans ces trois assiettes, en les retournant pour bien
les enrober de farine, d’œuf, puis de chapelure.
Faites chauffer l’huile dans une poêle pour y faire dorer les escalopes
5 minutes de chaque côté. Servez avec des haricots verts.
Préchauffez le four à 220 °C. Rincez les flageolets puis laissez-les tremper
dans de l’eau chaude (portée à ébullition juste avant dans une casserole).
GNOCCHIS
GRATIN DAUPHINOIS
HAMBURGER
Coupez chaque pain en deux et passez les moitiés dans le grille-pain pour
les chauffer. Pendant ce temps, faites cuire le steak haché 5 minutes au
micro-ondes. Passez ensuite le fromage quelques secondes au micro-ondes
pour faire fondre chaque tranche.
MOULES MARINIÈRES
Grattez, lavez et triez les moules (jetez celles qui sont déjà ouvertes).
Versez-les dans une cocotte avec une noix de margarine et le vin blanc.
Couvrez la cocotte et mettez-la sur feu vif, mélangez les moules qui vont
s’ouvrir en quelques minutes.
Faites réhydrater les champignons 30 minutes dans deux fois leur volume
d’eau froide, puis égouttez-les bien.
OMELETTE
Cassez les œufs dans un bol en verre, ajoutez l’eau puis battez le tout à la
fourchette. Salez.
Dans une poêle, faites chauffer de l’huile à feu vif et versez les œufs en une
fois. Remuez en ramenant les bords cuits vers le centre, puis roulez
l’omelette pour la déposer sur votre assiette.
Faites cuire les pâtes dans un grand volume d’eau bouillante salée selon le
temps indiqué pour une cuisson al dente.
PIZZAS MAISON
Trois recettes de pâte à pizza sans gluten, à garnir avec les ingrédients de
votre choix.
Recette 1
Recette 2
PRÉPARATION 5 MIN + REPOS 30 MIN • CUISSON 15 À 20 MIN
Transférez la pâte dans une poêle huilée, puis laissez-la cuire à feu doux.
Quand des bulles se forment à la surface et qu’elle perd de sa brillance,
retirez-la de la poêle et garnissez-la avec les ingrédients de votre choix.
Enfournez et laissez cuire 20 minutes.
Recette 3
QUICHE
PRÉPARATION 10 MIN • CUISSON 40 MIN
TARTIFLETTE
Dans une casserole, faites cuire les pommes de terre 20 minutes dans de
l’eau salée. Pelez-les, coupez-les en morceaux et faites-les revenir à la poêle
dans de l’huile d’olive, avec les lardons ou le jambon et un verre de vin
blanc (facultatif).
TOMATES FARCIES
Dans une poêle, faites chauffer de l’huile d’olive pour y faire revenir la
viande hachée avec les champignons émincés. Assaisonnez à votre goût
(fleur de sel, épices, herbes aromatiques), laissez cuire quelques minutes,
puis ajoutez un peu de mie de pain ou de la chapelure.
ACCOMPAGNEMENTS
Rincez les pois cassés, puis faites-les tremper 1 heure dans de l’eau froide.
Ensuite, égouttez-les et jetez l’eau, puis laissez-les sécher plusieurs heures
avant de les réduire en farine dans un moulin à café électrique.
Mettez la farine dans une grande casserole, ajoutez de l’eau (plus ou moins
selon que vous préparez une soupe ou une purée) et faites cuire 30 minutes
en mélangeant régulièrement.
Salez et ajoutez les ingrédients que vous souhaitez : pommes de terre cuites
et écrasées à la fourchette pour épaissir la purée, margarine ou boisson
végétale pour ajouter de l’onctuosité.
PURÉE DE POMMES DE TERRE
Faites cuire les pommes de terre 20 minutes dans de l’eau salée, puis pelez-
les. Écrasez-les au presse-purée.
RATATOUILLE
SAUCES
BÉCHAMEL
CUISSON 5 MIN
MAYONNAISE
SAUCE HOLLANDAISE
CUISSON 2 À 5 MINUTES
Dans une petite casserole, mélangez au fouet 2 cuillerées à soupe d’eau (ou
de vin blanc) avec les jaunes d’œufs jusqu’à obtenir un mélange mousseux
(sabayon) que vous faites cuire à feu doux.
VINAIGRETTE
PRÉPARATION 5 MIN • PAS DE CUISSON
DESSERTS
COMPOTE DE POMMES
Ajoutez les pommes et laissez cuire 20 minutes à feu doux. Vous pouvez
saupoudrer de cannelle (1 cuillerée à café). Servez ce dessert tiède,
accompagné de sablés dorés ou d’un gâteau de Savoie.
CRÊPES
Recette 1
Recette 2
Avec cette pâte, préparez des crêpes que vous faites cuire dans une crêpière
bien chaude légèrement graissée avec un peu de margarine ou d’huile.
FAR BRETON
GÂTEAU DE SAVOIE
Cassez les œufs et séparez les blancs des jaunes. Montez les blancs en neige
ferme, au batteur électrique, tout en incorporant progressivement le sucre.
Préchauffez le four à 180 °C. Mélangez avec une cuillère en bois les blancs
en neige et les jaunes d’œufs, puis incorporez la farine et la fécule de
pomme de terre. Ajoutez l’extrait de vanille, le bicarbonate et quelques
gouttes de vinaigre de cidre.
Cassez les œufs et séparez les blancs des jaunes. Ajoutez 1 pincée de sel sur
les blancs avant de les monter en neige ferme au batteur électrique.
PITHIVIERS
Montez les blancs des œufs en neige avec une pincée de sel. Ajoutez le
sucre restant en continuant de fouetter.
Mélangez la purée de fruits avec les blancs en neige. Répartissez dans des
verrines et réservez au réfrigérateur jusqu’au moment de déguster.
POMMES AU FOUR
POIRES AU CHOCOLAT
Faites fondre le sucre dans 1 litre d’eau, puis faites bouillir le sirop obtenu
afin d’y faire pocher les poires.
Juste avant de servir, faites fondre le chocolat dans une casserole avec
2 cuillerées à soupe d’eau et la margarine. Napper les poires froides de cette
sauce chaude et servez sans attendre.
TARTES AUX FRUITS DE SAISON
Pâte à tarte
Pétrissez la pâte pour former une boule, entourez-la d’un film alimentaire et
réservez 20 minutes au frais.
Étalez la pâte au rouleau sur le plan fariné pour former un disque. Piquez-la
avec une fourchette. Enroulez-la autour du rouleau et déposez-la dans un
moule à tarte huilé, face piquée contre le fond du moule. Pressez le rouleau
sur les bords du moule pour couper la pâte qui dépasse, puis pincez tout le
tour avec les doigts pour faire une jolie bordure. S’il vous reste assez de
pâte, faites une tartelette sur le même modèle.
Tarte à la frangipane
Tarte au flan
Préchauffez le four à 200 °C. Faites cuire le fond de pâte à blanc pendant
20 minutes. Étalez de la crème pâtissière (recette p. 180) sur le fond de pâte
refroidi, puis disposez les fraises dessus. Gardez la tarte au frais jusqu’au
moment de servir.
CRÈME PÂTISSIÈRE
SORBETS ET GLACES
Glace vanille
Sorbet au café
Sorbet au caramel
Dans une casserole, faites chauffer le sucre pendant 4 minutes à feu moyen,
avec 2 cuillerées à soupe d’eau. Versez le caramel obtenu dans un blender,
ajoutez 25 cl de litre d’eau, une pincée de sel et l’extrait de vanille. Mixez.
Versez dans un bac et laissez prendre au congélateur en mélangeant toutes
les 30 minutes à la fourchette.
Glace citron-coco
Pressez les citrons pour récupérer le jus, que vous faites bouillir avec 50 cl
d’eau et le sucre. Laissez réduire 5 minutes pour obtenir un sirop. Réservez
20 minutes au réfrigérateur, puis incorporez le lait de coco. Versez dans un
bac et laissez prendre au congélateur en mélangeant toutes les 30 minutes à
la fourchette.
YAOURTS MAISON
Au fond des pots, vous pouvez ajouter de la confiture ou, pour aromatiser
les yaourts, mélanger à votre liquide du chocolat fondu ou de la vanille.
Répartissez équitablement dans chaque pot à placer 12 heures dans la
yaourtière.
BONBONS LA ROUROUTE
Vous pouvez dorer ces biscuits en les badigeonnant du jaune d’œuf restant,
étalé au pinceau.
LANGUES DE CHAT
MUFFINS FRAMBOISES-BANANE
ROCHERS AU CHOCOLAT
Sur une feuille de papier aluminium, formez des roses et placez-les 1 heure
au réfrigérateur avant de les déguster.
TRUFFES AU CHOCOLAT
BOISSONS RÉCONFORTANTES
CHOCOLAT CHAUD
CUISSON 10 MIN
Mélangez dans une casserole les amandes en poudre et 1 litre d’eau froide,
puis portez à ébullition et laissez frémir 10 minutes. Filtrez le mélange dans
une passoire à mailles fines ou dans un filtre à café réutilisable. Vous
pouvez réutiliser le résidu des amandes en poudre pour confectionner des
biscuits.
100 g d’amandes
Faites tremper les amandes dans de l’eau toute une nuit. Le lendemain,
égouttez les amandes et jetez l’eau de trempage. Dans le blender, mixez les
amandes avec 1 litre d’eau froide. Filtrez le mélange dans une passoire à
mailles fines ou dans un filtre à café réutilisable. Stocké dans une bouteille
en verre, ce lait conserve toutes les qualités nutritionnelles des amandes.
100 g de noisettes
Faites tremper les noisettes dans de l’eau toute une nuit. Le lendemain,
égouttez les noisettes et jetez l’eau de trempage. Dans le blender, mettez les
noisettes avec 1 litre d’eau froide, puis mixez. Filtrez dans une passoire à
mailles fines ou dans un filtre à café réutilisable. Stockée dans une bouteille
en verre, cette boisson conserve toutes les qualités nutritionnelles des
noisettes.
SMOOTHIE FRAISES-BANANES
Mixez les fraises et les bananes (pelées et coupées en tronçons) avec le jus
d’orange et les glaçons. Servez dans des grands verres et dégustez sans
attendre.
Pressez le jus du citron. Mixez les fraises avec le sucre, le jus du citron, la
boisson végétale et les glaçons. Servez dans des grands verres et dégustez
sans attendre.
SMOOTHIE AGRUMES-BANANES
PRÉPARATION 5 MIN • PAS DE CUISSON
Pressez les citrons et les clémentines. Mixez le jus obtenu avec les bananes
pelées et découpées en tronçons. Répartissez dans des verres et dégustez
sans attendre.
VIN CHAUD
Versez le vin dans une casserole, ajoutez le jus d’orange et le sucre, puis
portez à ébullition. Ajoutez les bâtons de cannelle cassés en morceaux, les
clous de girofle et l’anis étoilé.
Béchamel
Blanquette de veau
Boissons végétales noisettes ou amandes
Bonbons la rouroute
Chocolat chaud
Compote de pommes
Couscous au quinoa
Crème pâtissière
Crêpes
Croque-monsieur
Far breton
Filets de loup aux agrumes
Hamburger
Langues de chat
Lentilles aux lardons
Madeleines au cœur de chocolat
Mayonnaise
Moules marinières
Mousse au chocolat express
Mousse aux fruits
Muffins framboises-banane
Omelette
Quiche
Ratatouille
Rochers au chocolat
Roses des sables
Sauce hollandaise
Smoothie agrumes-bananes
Smoothie aux fraises
Smoothie banane-chocolat
Smoothie fraises-bananes
Sorbets et glaces
Velouté de champignons
Velouté de tomates au basilic
Vinaigrette
Vin chaud
Yaourts maison
TABLE DES
RECETTES BONUS
Soupes
1. Soupe de betteraves
2. Soupe aux pois chiches
Plats
Desserts
10. Beignets nature
11. Beignets aux pommes
12. Cake marbré
13. Clafoutis aux fruits
14. Crème dessert avocat-cacao
15. Financiers
16. Financier aux fruits rouges
17. Fondant au chocolat
18. Gâteau à la courge
19. Gâteau à la vanille
20. Moelleux aux amandes
Douceurs
21. Cannelés
22. Chouquettes
23. Cookies
24. Galette franc-comtoise
25. Macarons chocolat-noisette
26. Moelleux à la noix de coco
Plats de fête
É
crire un livre, c’est toute une histoire. Canelle, ma canaille qui me
soutient dans l’exercice solitaire de l’écrivain comme de la
journaliste et m’oblige heureusement à prendre l’air souvent,
pourrait en témoigner. Avoir un chien, ça aide. Pas seulement les
journalistes branchés à leur clavier d’ordinateur ou stylo à la main, mais
aussi les gens qui ne veulent pas perdre le lien avec la nature. Quand j’étais
petite, j’avais reçu en cadeau (et à ma demande) une machine à écrire – un
jouet, aurait déclaré un adulte en période de fêtes. Mais je remplissais déjà
en cachette des pages et des pages de cahiers en m’imaginant qu’écrire des
livres devait être un métier impossible, puis je regardais ma bibliothèque
remplie d’aventures de Fantômette, d’histoires illustrées publiées chez Walt
Disney, d’ouvrages sur les océans, des volumes reliés en cuir rouge de
l’encyclopédie Tout l’univers, etc.
PARTIE 1
« Tu es ce que tu manges »
Attention à l’iode et aux aliments « goitrogènes »
Fuir le gluten
Une pensée pour les personnes atteints de maladie cœliaque
Guérie par l’assiette
Arrêt complet du gluten
Du fromage, mais seulement bien affiné
Patience et douceur
Lisez et informez-vous !
Cherchez l’équilibre…
Parlez !
PARTIE 2
Semaine 1
Jour 1 : lundi
Jour 2 : mardi
Jour 3 : mercredi
Jour 4 : jeudi
Jour 5 : vendredi
Jour 6 : samedi
Jour 7 : dimanche
Semaine 2
Jour 1 : lundi
Jour 2 : mardi
Jour 3 : mercredi
Jour 4 : jeudi
Jour 5 : vendredi
Jour 6 : samedi
Jour 7 : dimanche
Pour le petit-déjeuner
Pain à la farine de châtaigne
Pâte à tartiner
Purée d’oléagineux
Soupes
Velouté de tomates au basilic
Velouté de champignons
Plats
Blanquette de veau
Couscous au quinoa
Croque-monsieur
Escalopes de dinde panées
Filets de loup aux agrumes
Gigot d’agneau aux flageolets
Gnocchis
Gratin dauphinois
Hamburger
Lentilles aux lardons
Moules marinières
Porc aux champignons noirs
Omelette
Pâtes à la bolognaise
Poulet rôti aux pommes de terre
Pizzas maison
Quiche
Tartiflette
Tomates farcies
Accompagnements
Purée (ou velouté) de pois cassés
Purée de pommes de terre
Ratatouille
Sauces
Béchamel
Mayonnaise
Sauce hollandaise
Vinaigrette
Desserts
Compote de pommes
Crêpes
Far breton
Gâteau aux pommes
Gâteau de Savoie
Mousse au chocolat express
Pithiviers
Mousse aux fruits
Pommes au four
Poires au chocolat
Tartes aux fruits de saison
Crème pâtissière
Sorbets et glaces
Yaourts maison
Biscuits et autres douceurs
Bonbons la rouroute
Langues de chat
Muffins framboises-banane
Madeleines au cœur de chocolat
Rochers au chocolat
Roses des sables
Truffes au chocolat
Boissons réconfortantes
Chocolat chaud
boissons végétales noisettes ou amandes
Smoothie banane-chocolat
Smoothie fraises-bananes
Smoothie aux fraises
Smoothie agrumes-bananes
Vin chaud
Remerciements
Des livres pour mieux vivre !