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Note à Madame Ginette Chérubin par J.

Simon (26 mars 2024)


J’ai reçu par WhatsApp votre lettre à Madame Dominique Dupuy que je ne connais pas. Vous
feignez d’être compatissante mais, au fond, votre note est condescendante et malicieuse.
Vous vous demandez comment cette femme a pu se trouver dans cette " mouvance si décriée".
Deux remarques à ce sujet. D’abord, décriée par qui ? Par votre sérail ? Définitivement vous ne
verrez jamais la poutre dans votre œil mais toujours la paille dans l’œil du prochain. Beaucoup,
mais beaucoup disent la même chose du groupe dans lequel vous évoluez si commodément et qui
croit qu’il a le monopole de l’honnêteté, du sérieux, du patriotisme. Et pourtant il est bien décrié.
Vous ne lisez pas ce qu’on écrit à son sujet ? Chak moun gen yon grenn zanno kay òfèv. Pas eux?
Ensuite, qu’est-ce qui vous donne le droit de questionner le choix que fait un citoyen ? Cette liberté
appartient à tous. Vous devez essayer de comprendre un peu plus les principes de cette démocratie
dont vous nous rabattez les oreilles à tout moment. Vous pouvez ne pas partager son option mais
il faut la respecter. Que penseriez-vous si on vous posait la même question ? Comment une femme
qui se voudrait intelligente et formée a-t-elle pu s’accoquiner avec ces gens-là avec lesquels vous
vous mettez chaque jour pour discuter, parler, rire, plaisanter, manger ?
Comme une enfant à qui on fait la leçon, vous questionnez la décision d’une adulte d’avoir quitté
son poste. De quel droit ? Vous-a-t-on déjà demandé pourquoi vous aviez abandonné votre bureau
d’architecte pour saisir un poste de ministre ou pour traîner les pieds dans les couloirs et les
coulisses du CEP ? Vous et moi en connaissons les tendres raisons. Mais, c’était votre liberté.
Vous vous acharnez comme un rapace contre les "scélérats nationaux et internationaux qui ont
conduit Haïti à l’agonie, se disputent encore ses restes. On pourrait jurer que vous parlez des
groupes avec lesquels vous vous mettez maintenant pour vous accaparer à n’importe quel prix du
pouvoir. Ce sont bien eux qui ont mené Haïti dans la situation actuelle en créant les bandes armées
qui aujourd’hui sont leurs gangs qui veulent l’effondrement du pays. Ce sont bien eux qui veulent
mettre la main sur ce qui reste du pays qu’ils ont déconstruit. Ce sont bien eux qui ont manipulé
des élections pour faire occuper les sièges du Parlement par des individus sans valeur, sans
éducation, sans formation, sans vertu et même par des membres de gangs. Vous vous en souvenez ?
Vous n’avez pas oublié leurs noms écrits avec de l’encre nauséabonde dans l’histoire de notre
République ? Chaque citoyen peut vous les rappeler. Certains sont avec vous chaque jour.
Vous reprochez à cette dame de faire partie d’un gouvernement de facto. Là encore c’est son choix.
Qu’est ce que vous avez à y redire ? Vous-a-t-on cherché querelle pour avoir participé à un pouvoir
lui aussi de facto puisqu’élu illégalement ? N’a-t-on pas dû distribuer à votre candidat des votes
blancs pour avoir la majorité absolue ? Dites-moi à partir de quel article de la Constitution ou de
la Loi électorale avait-on forgé cet artifice ? Vous n’avez pas hésité à évoluer dans un cabinet issu
d’élections manipulées. Vous qualifiez également le gouvernement de stérile. Vous avez peut-être
raison. Mais, à part le bradage des entreprises d’état et les contrats léonins de l’état avec des
proches et des très proches, faites-moi une liste des réalisations du gouvernement dont vous faisiez
partie, sans oublier votre passage au ministère de la Condition féminine marqué seulement par la
révocation d’un chauffeur qui refusait d’amener votre chien chez le vétérinaire. Sans oublier le
bureau contigu à celui de la ministre que vous étiez où trônait votre père bien rémunéré. Népotisme
oblige. Comme pour votre fils engagé au CEP en détournant l’argent prévu pour payer un expert.
Madame Chérubin, qu’est-ce qui vous donne le droit de vigilance sur les choses de la République,
sur les décisions et sur la vie des citoyens ? ◙

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