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Droit de la propriété intellectuelle

Deuxième partie
I/Droit des dessins et modèles
L’approche du droit des dessins et modèles se
réalise souvent en miroir de l’approche du droit
d’auteur.
On aborde successivement les points suivant:
- objet de l’appropriation;
- Acquisition des titres de propriété;
- Protection de la propriété;
1- Objet approprié:
- Quel est l’objet de la propriété?
- Qui est le titulaire de ce droit de propriété?
Conditions d’appropriation:
L’alinéa 1 de l’article n° 104 de la loi n° 17-97
relative à la protection de la propriété industrielle,
dispose que: «Au sens de la présente loi, est
considéré comme dessin industriel tout assemblage
de lignes ou de couleurs et, comme modèle
industriel, toute forme plastique, associée ou non à
des lignes ou à des couleurs, pourvu que cet
assemblage ou cette forme donne une apparence
spéciale à un produit industriel ou artisanal et
puisse servir de type pour la fabrication d'un
produit industriel ou artisanal. »
L’objet approprié c’est la forme perçue grâce à
l’apparence d’un produit ou une partie de celui-
ci. Il est nécessaire que cette apparence se
caractérise par un trait particulier.
Le second alinéa du même article
dispose ce qui suit: « Le dessin ou
modèle industriel doit se différencier
de ses similaires soit par une
configuration distincte et
reconnaissable lui conférant un
caractère de nouveauté, soit par un ou
plusieurs effets extérieurs lui donnant
une physionomie propre et nouvelle. »
L’appropriation de la forme du bien
(bien intellectuel selon le droit des
dessins et modèles) impose la
réunion des conditions de fond et
les conditions de formes.
Conditions de fond:
- La nouveauté;
- Le caractère propre;
- La fonction industrielle ou artisanale;
- Conforme à l’ordre public;
a/ la nouveauté
La nouveauté est une notion courante de la
propriété intellectuelle. Au niveau du droit des
dessins et modèles il s’agit d’une nouveauté
objective (c’est-à-dire il faut qu’aucun dessin ou
modèle identique à la forme n’a été divulgué à
la date du dépôt de la demande d’appropriation)
N.B: la nouveauté est assimilée à l’originalité du
droit d’auteur.
Comme l’originalité la nouveauté
est appréciée par rapport à l’état
de l’art intérieur, à une date
prédéfinie (c’est la date du dépôt
de la demande) alors la nouveauté
est détruite si une antériorité de
toute pièce existe.
Un dessin ou modèle est réputé avoir été
divulgué s’il a été rendu accessible au
public par une publication, ou tout autre
moyen selon le premier alinéa de l’article
105 de la loi n° 17-97 qui dispose que: «Un
dessin ou modèle industriel est nouveau
s’il n’a pas été rendu accessible au public
par une publicité ou tout autre moyen,
avant la date de son dépôt ou, le cas
échéant, avant la date de priorité
valablement revendiquée. »
La divulgation est l’acte qui rend la création
accessible au public.
Lorsque la divulgation a eu lieu dans les 12 mois
précédant la date du dépôt le dessin ou modèle
industriel n'est pas considéré comme rendu
accessible au public par le seul fait qu’il a figuré
pour la première fois dans une exposition
internationale officielle ou officiellement
reconnue, organisée sur le territoire de l'un des
pays de l'Union internationale pour la protection
de la propriété industrielle. (alinéa 2 de l’art
105).
b/ le caractère propre:
La nouveauté ne suffit pas, il faut
cumulativement que: « le dessin ou
modèle industriel doit se différencier de
ses similaires… » (alinéa 2 de l’art 104)
L’analyse du caractère propre du dessin ou
modèle revient au juge ou à l’OMPIC,
tenant compte de la liberté laissée au
créateur, en rappelant l’empreinte de la
personnalité de l’auteur.
N.B: il ne faut pas confondre liberté de
création et création de commande. Le
créateur qui réalise un modèle en
répondant aux contraintes d’un cahier
des charges dispose tout de même
d’une marge de liberté dans laquelle il
pourra exprimer ses choix.
c/ la fonction industrielle ou
artisanale:
La dernière phrase de l’alinéa 1 de l’art 104
indique cette condition selon la formule
suivante: « …et puisse servir de type pour la
fabrication d'un produit industriel ou artisanal. »
La notion utilisée par cette disposition fait du
produit une catégories d’objets, qui sont
déterminés selon leur origine, industrielle ou
artisanale.
d/ conformité à l’ordre public:
Le législateur indique que: « Ne bénéficient pas
de la protection prévue par la présente loi, les
dessins ou modèles industriels qui portent
atteinte aux bonnes mœurs ou à l'ordre
public… » (art 113 de la loi n° 17-97)
L’ordre public et les bonnes mœurs sont des
notions cadres évoluant au gré de la société.
Conditions de formes:
- dépôt;
- Publication;
a/ Dépôt:
Selon l’art 114 de la loi n° 17-97: « Toute
personne souhaitant obtenir un certificat
d'enregistrement de dessin ou modèle industriel
doit déposer auprès de l'organisme chargé de la
propriété industrielle un dossier de dépôt de
dessin ou modèle industriel dans les conditions
prescrites au présent chapitre. Le dépôt peut
être fait par le déposant ou son mandataire. »
Le dossier de dépôt se compose de ce qui suit
(art 114):
- une demande de dépôt de dessin ou modèle
industriel, mentionnant l'objet du dessin ou
modèle industriel, et dont le contenu est fixé
par voie réglementaire;
- une reproduction graphique ou
photographique en deux exemplaires des
dessins ou modèles industriels et l'intitulé des
reproductions graphiques ou photographiques
qui s'y rapportent. Cette reproduction peut
être accompagnée d'une brève description;
- la justification des droits exigibles.
b/ Publication:
« Le dessin ou modèle industriel, fait l’objet
d’une publication dans un délai de six mois à
compter de la date de son enregistrement, selon
les modalités fixées par voie réglementaire (art
47 et suivant du Décret n° 2-14-316 Du 8 Rabii II
1436 (29 Janvier 2015) modifiant et complétant
le décret n° 2-00-368 pris pour l’application de la
loi n° 17-97).
Le déposant peut demander lors du dépôt
l’ajournement de cette publication pour
une durée maximum de dix huit mois.
L’ajournement de la publication doit porter
sur l’ensemble des dessins ou modèle
industriel objet du dépôt. La publication
intervient à l’expiration du délai
d’ajournement. Pendant la période visée
ci-dessus, le déposant peut, à tout
moment, requérir la publication
immédiate.
Jusqu’à l’expiration de la période visée ci-
dessus, l’organisme chargé de la propriété
industrielle tient confidentiel le dossier de dépôt
assorti d’une requête d’ajournement.
L’organisme chargé de la propriété industrielle
publie un catalogue officiel de tous les dessins
ou modèles industriels enregistrés. Y figure
mention des actes visés au 1er alinéa de l’article
126 ci-dessus ». (art 132 de la loi n° 17-97)
2- Acquisition des titres de propriété:
L’acquisition du droit de propriété d’un dessin ou
modèle repose sur une procédure (art 114 – 127 de
la loi n° 17-97 et les art 47 – art 53 du décret n° 2-
14-316) d’enregistrement auprès de l’OMPIC.
- http://www.ompic.org.ma/fr/content/depot-de-
dmi-au-maroc
- http://www.ompic.org.ma/fr/content/depot-de-
dmi-linternational
- http://www.ompic.org.ma/fr/content/formulaire
s-dessins-modeles
3- Protection de la propriété:
Il est nécessaire de préciser la durée de la
propriété, ainsi que les prérogatives et les
limites de la propriété.
a- durée de la propriété:
Suivant les dispositions de l’article 112 de la loi n°
17-97 l’enregistrement confère un droit de
propriété, à compter de la date de dépôt pour une
période de 5 ans selon l’article 122, ainsi : « …Il
peut être renouvelé sur demande du titulaire ou
son mandataire muni d’un pouvoir avec la
justification de l’acquittement des droits exigibles,
pour quatre nouvelles périodes consécutives de
cinq années.. », et cela dans la limite de 25 ans
suite à la disposition de l’article 129.
b- prérogatives de la propriété:
Le propriétaire dispose du droit de cédé et de
concéder sa création (art 106 et 109 de la loi n°
17-97).
Tous les actes d’exploitation, notamment la
fabrication, l’offre, la mise sur le marché,
l’importation, l’exportation nécessitent une
autorisation du titulaire des droits. (art 125 de la
loi n° 17-97).
L’opposabilité des actes aux tiers est
conditionnée à l’inscription de l’acte
au «registre national des dessins et
modèles industriels» (art 126 de la loi
n° 17-97).
Cette formalité est essentielle pour
pouvoir invoquer en justice le titre
après une cession.
Toutefois, avant son inscription, un acte est
opposable aux tiers qui ont acquis des
droits après la date de cet acte mais qui
avaient connaissance de celui-ci lors de
l’acquisition de ces droits.
Le licencié, partie à un contrat de licence
non inscrit sur le registre, est également
recevable à intervenir dans l’instance en
contrefaçon engagé par le propriétaire du
dessin ou modèle afin d’obtenir la
réparation du préjudice.
II/droit des brevets
(art 16 – art 89 de la loi n° 17-97)
Le brevet d’invention selon l’article 16 de la loi
n° 17-97 est le titre de propriété « délivré par
l’organisme chargé de la propriété industrielle.
Ce titre confère à son titulaire ou à ses ayants
droit un droit exclusif d’exploitation de
l’invention. »
Pour être approprié par un brevet, le
bien intellectuelle doit répondre à des
conditions spécifiques.
- Conditions de fond;
- Conditions de formes;
a/ conditions de fond:
Les conditions de fond regroupent les éléments
suivants:
- La nouveauté;
- L’implication d’une activité inventive;
- Susceptibilité d’une application industrielle;
- Conformité à l’ordre public et aux bonnes
mœurs;
1- la nouveauté (art 26):
Le bien intellectuel doit être nouveau, ceci dit
que l’invention est nouvelle si elle n’est pas
comprise dans l’état de la technique.
Il faut comprendre l’état technique comme
: « tout ce qui a été rendu accessible au public
par une description écrite ou orale, un usage ou
tout autre moyen, avant la date de dépôt de la
demande de brevet au Maroc, ou d’une
demande de brevet déposée à l’étranger et dont
la priorité est valablement revendiquée. »
(alinéa 2 de l’art 26)
L’état de la technique est constitué par
l’ensemble des connaissances déjà
divulguées et accessibles au public.
Alors l’invention est nouvelle si elle n’a
pas encore été révélée au public au
moment du dépôt de la demande de
brevet (c’est un caractère essentiel et
objectif.)
2- l’activité inventive (art 22):
L’invention ne doit pas être une simple
évidence technique.
Un simple degré de banalité et de
simplicité écarte la possibilité de
revendiquer un titre de propriété.
L’activité inventive impose une
approche subjective de
l’appropriation.
Nouveauté et activité inventive sont
appréciés indépendamment l’un de l’autre.
Si l’un fait défaut, l’invention ne peut pas
être approprié par brevet.
L’analyse de l’état technique est possible
pour apprécier l’activité inventive, dans le
cadre de la recherche d’une évidence dans
la solution proposée.
Si la solution découle de façon
évidente de la combinaison naturelle
de plusieurs documents antérieurs,
alors il n’y pas activité inventive.
À l’inverse, si la combinaison des
documents antérieurs ne relève pas de
l’évidence, il sera possible de
démontrer le caractère inventif de la
solution proposée.
3- Susceptibilité d’une application
industrielle
« Une invention est considérée comme
susceptible d’application industrielle lorsqu’elle
présente une utilité déterminée, probante et
crédible. » art 29 de la loi n° 17-97
Le droit marocain impose une possibilité
d’application industrielle à l’invention pour
permettre son appropriation par un brevet.
Selon l’art L.611-15 du code de la propriété
intellectuelle français la susceptibilité
d’application industrielle de l’invention se
manifeste lorsque « l’objet peut être
fabriqué ou utilisé dans tout genre
d’industrie, y compris l’agriculture. » ceci
dit qu’il faut écarté du champs
d’application de la loi toute création
abstraite, qui n’a aucun effet sur le
concret des individus dans leur
quotidien.
Question: est ce qu’il est possible
d’approprié les théories scientifiques?
Réponse: les théories scientifiques sont
exclus du champs d’application des
dispositions relatives aux brevets
d’invention (art 23 de la loi n°17-97).
(elles relèvent du champs d’application
de la loi n° 2-00)
Le critère à retenir pour la
compréhension de ce principe se
présente dans le cadre d’une
interprétation jurisprudentielle
française qui qui admet que si on est
face à une activité humaine organisée,
il est important de voir l’objet réalisé
comme une invention susceptible à
une application industrielle (cass.com.
19-12-2000)
Règle:
Tout bien intellectuel engendrant
un produit, dont la fabrication
peut être manufacturée, répond à
ce critère.
N.B: il faut que l’objet aura une implication
économique, et ne se procède pas
uniquement dans le cercle privé.
4- Conformité à l’ordre public et aux
bonnes mœurs:
l’art 24 de la loi n° 17-97 dispose que : « Ne sont
pas brevetables :
a. les inventions contraires à l’ordre public ou
aux bonnes mœurs…»
Chaque objet réaliser dans le cadre, (et/ ou dont
l’objectif) de la violation des dispositions
juridiques en vigueur, est exclut du droit des
brevets.
par exemple la création d’un protocole
médicale infectant le système
immunitaire de l’être humain. Ou
encore le développement d’un
matériel consacrer à la falsification de
la monnaie nationale…etc.
b. Conditions de formes
Le titre de brevet d’invention s’obtient à la suite
d’une procédure précise selon les deux
conditions suivantes:
- Dépôt d’une demande de brevet d’invention;
- Description de l’invention;
1- dépôt d’une demande de brevet
d’invention:
Selon l’article 30 de la loi n° 17-97, il est
indispensable de déposer une demande devant
l’OMPIC pour l’appropriation du brevet, les
dispositions de l’article précise que: « Le dépôt
d’une demande de brevet d’invention est effectué
sur requête du déposant ou de son mandataire
auprès de l’organisme chargé de la propriété
industrielle. »
http://www.ompic.org.ma/fr/content/depot-de-
brevet-dinvention-au-maroc
La saisine de l’OMPIC doit être effectuée
soit par l’inventeur lui-même, soit par son
mandataire. Si l’invention est une
réalisation en copropriété, la demande doit
être procédée par l’ensemble des
copropriétaires (d’après les dispositions de
l’alinéa 2 de l’article 40).
Si l’inventeur est un salarié, la demande se
fait en considération des dispositions de
l’article 18.
2- description de l’invention:
La description de l’objet est nécessaire à la
validité d’une demande de brevet. Elle doit être
exposée de façon claire et complète pour qu’un
praticien du métier puisse l’exécuter.
Selon les dispositions des articles 35, 36 et 37 de
la loi n° 17-97, la méthode de description prend
la forme d’une rédaction d’un texte décrivant les
caractéristiques du bien intellectuel
La description comprend les éléments suivants:
- l’environnement technique de l’invention
(domaine, état technique antérieur)
- Exposé de l’invention (en précisant le
problème technique et la solution apportée,
et les avantages de l’invention par rapport à
l’état de la technique antérieur.)
- Démonstration de l’utilité et la faisabilité de
l’invention(indication de l’applicabilité
industrielle)
L’appropriation de l’invention engendre des droits
au profit de l’inventeur, il s’agit du:
- Droit exclusif d’exploitation (art 51);
- La protection du bien intellectuelle (art 52 et
53) (la durée de la protection et de 20 ans art
17);
- Droit de cession (art 56) (selon deux conditions
art 57 et 58);
Condition 1: (art 57) Les actes comportant une
transmission ou une licence, visés au premier et
deuxième alinéas de l’article 56 ci-dessus, sont
constatés par écrit, sous peine de nullité.
Condition2: (art 58) Tous les actes transmettant,
modifiant ou affectant les droits attachés à une
demande de brevet ou à un brevet doivent, pour
être opposables aux tiers, être inscrits sur un
registre dit « registre national des brevets » ,
tenu par l’organisme chargé de la propriété
industrielle.
III/Droit des marques:
l’article 133 de la loi n° 17-97, définit la marque
comme : « … un signe susceptible de
représentation servant à distinguer les produits
ou services d’une personne physique ou
morale. »
Dans le même sens l’article L.711-1 du
C.propr.intell français dispose que la marque est:
« un signe susceptible de représentation
graphique servant à distinguer les produits ou
service d’une personne physique ou morale. »
Le signe distinctif utilisé à titre de marque
est un bien intellectuel.
Ce bien intellectuel peut faire l’objet d’une
appropriation par d’autres régimes
juridiques, mais selon les conditions
posées par chacun.
Un signe pourra éventuellement être
approprié par le droit de la propriété
littéraire et artistique, ou le droit des
dessins.
De façon autonome, le signe distinctif
lui-même peut être une création parce
qu’il est essentiellement original, ce
qui n’est pas pour autant une
condition de validité de l’appropriation
en droit des marques.
La marque n’est pas le seul signe distinctif utilisé
par les personnes dans la vie des affaires,
l’entrepreneur aura aussi recours à l’enseigne, le
nom commercial, la dénomination sociale,
l’indication ou appellation d’origine et le nom de
domaine.
L’enseigne est le signe extérieur qui permet
d’individualiser l’établissement ou le magasin.
Le nom commercial est l’appellation sous laquelle
une personne physique ou morale exerce son
activité commerciale.
La dénomination sociale est le nom sous lequel
s’identifie la personne morale.
Les indications ou appellations d’origine sont
plaquées sur les produits comme des signes
distinctifs, mais leur fonction n’est pas de
distinguer le produit seulement mais de certifier
une qualité de ce dernier.
Le nom de domaine est un objet de propriété, il
représente un signe distinctif qui remplit des
fonctions de l’enseigne sur internet.
L’étude du droit des marques nécessite le
développement des éléments suivants:
- Les caractéristiques de la marque;
- Les différents catégories de la marque;
- La protection de la marque;
1-Les caractéristiques de la marque
Quelles sont les caractéristiques juridiques
d’une marque?
- La marque est facultative (art 139);
- La marque est permanente (art 152);
- La marque est distinctive (art 134);
- La marque est individualisée (art 133);
2- Les catégories de la marque:
Il est usuel de distinguer trois catégories
principales de signes:
- Signe verbal;
- Signe sonore;
- Signe figuratif;
Signe verbal: (art 133)
« a. les dénominations sous toutes les formes telles
que: mots, assemblage de mots, noms
patronymiques et géographiques, pseudonymes,
lettres, chiffres, sigles; »
Signe sonore: (art 133)
« c. les signes sonores tels que: sons, phrases
musicales; »
Signe figuratif: (art 133)
« b. les signes figuratifs tels que: dessins,
étiquettes, cachets, lisières, reliefs,
formes tridimensionnelles, hologrammes,
logos, images de synthèse; les formes,
notamment celles du produit ou de son
conditionnement ou celles caractérisant
un service; les dispositions, combinaisons
de couleurs ou nuances de couleurs. »
Outre les marques susmentionnées il faut noté
qu’il y a d’autres formes de marque, il s’agit
notamment de la marque collective (art 139 et
166), la marque collective de certification (art
166), et la marque notoire (art 162).
3- la protection de la marque:
la protection de la marque est soumise à une
double série de conditions, de fond et de forme.
a- conditions de fond
Les conditions de fond sont:
- Caractère distinctif (art 134);
- La disponibilité du signe (article 137);
- La licéité du signe (art 135);
- La distinctivité du signe est le sens même
d’une marque, sa condition d’être: elle doit
servir à distinguer les produits et services.
Dans ce cas il n’est pas nécessaire de
déterminer la condition de nouveauté ou
d’originalité.
(La CJCE dans son arrêt Arsenal football club du 12 décembre
2002, https://eur-lex.europa.eu/legal-
content/FR/TXT/PDF/?uri=CELEX:62001CJ0206&from=FR )
L’appréciation du caractère distinctif d’un signe se
manifeste à l’égard des produits et services
désignés, au regard de la marque objet de
l’appropriation, peu importe dans cette situation
que le signe soit, en tant que tel, ordinaire.
La CJCE affirme que:
« 30- Il ressort également de la jurisprudence de la Cour
que la fonction essentielle de la marque est de garantir
au consommateur ou à l'utilisateur final l'identité
d'origine du produit ou du service désigné par la marque,
en lui permettant de distinguer sans confusion possible
ce produit ou service de ceux qui ont une autre
provenance, et que, pour que la marque puisse jouer son
rôle d'élément essentiel du système de concurrence non
faussé que le traité entend établir, elle doit constituer la
garantie que tous les produits ou services qu'elle désigne
ont été fabriqués ou fournis sous le contrôle d'une
entreprise unique à laquelle peut être attribuée la
responsabilité de leur qualité »
(https://eur-lex.europa.eu/legal-
content/FR/TXT/?uri=CELEX%3A61999CJ0299)
La loi marocaine ne propose aucune définition
de ce qui rend un signe distinctif ou non, l’article
134 indique ce qui, à l’inverse, interdit au signe
d’avoir un caractère distinctif.
Trois catégories de signes ne seront pas
distinctives, il s’agit des signes qui sont
usuellement nécessaire pour démontrer le
produit par exemple voiture n’est pas distinctive
dans le secteur de l’industrie automobile, le
signe doit être indépendant des éléments qui
constituent la désignation ordinaire de l’objet de
la marque.
Deuxième catégorie les signes ou
dénominations pouvant servir à désigner une
caractéristique du produit ou du service par
exemple la référence aux substances de
composition du produit.
Troisième catégorie les signes constitués
exclusivement par des formes imposées par la
nature ou la fonction du produit, ou conférant à
ce dernier sa valeur substantielle.( la forme doit
être distinguer de manière significative des
formes habituellement retenues pour
commercialiser ce type de produit.)
- La disponibilité du signe: la marque est
disponible cela veut dire qu’elle ne fait pas
l’objet d’une appropriation antérieure. L’idée
de la disponibilité signifie qu’il ne faut pas
avoir deux droits de propriétés identiques sur
un seul et même bien, il ne peut y avoir un
deux droits de marques sur le même signe
distinctif.
- La licéité du signe: pour avoir le droit
d’appropriation de la marque le signe doit être
licite. La loi marocaine distingue deux
principales sources d’illicéité, premièrement
les signes contraire à l’ordre public ou aux
bonnes mœurs, dont l’utilisation est
légalement interdite, et d’autre part, les signes
de nature à tromper le public, notamment sur
la nature, la qualité ou la provenance
géographique du produit ou du service.
B- conditions de forme:
La loi précise la procédure de l’appropriation de
la marque dans l’article 144 et suivant jusqu'à
l’article 151. selon lesquelles il faut retenir deux
conditions de forme: le dépôt et
l’enregistrement auprès de l’OMPIC.
http://www.ompic.org.ma/en/content/trademar
k-filing-morocco
Selon l’article 140 de la loi n° 17-97, la marque
s’acquiert par enregistrement.
Outre les conditions d’appropriation des biens
intellectuels susmentionnées, le titulaire de la
propriété industrielle détient des mesures
judiciaires pour se permettre de défendre ses
droits de propriété. Il s’agit notamment de
l’action de concurrence déloyale et L’action en
contrefaçon
- L’action de concurrence déloyale (articles 15-
184-204- 205);
- L’action en contrefaçon (articles 201- 202-203-
208-209-224 et les articles 575-576-577-578-
579 du code pénal)

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