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CHAPITRE II : LA REGLEMENTATION INFORMATIQUE

Objectif : Etre capable d’identifier la réglementation qui régit les intervenants dans le
processus de la négociation informatique.

INTRODUCTION

Il n’y a pas un droit qui soit spécifique à l’informatique. Il existe des lois qui ont été
élaborées suites aux litiges et conflits d’un type nouveau, apparus avec l’utilisation
généralisée de l’outil informatique et de l’internet. Les règles de droit issues du code civil ont
été, soit élargies avec de nouveaux articles, soit appliquées au travers de décisions de
jurisprudence au secteur informatique. La réglementation qui demande à être enrichie dans
beaucoup de domaines est très récente compte tenu de la jeunesse de la discipline. Qu’est ce
que la réglementation ?
C’est l’ensemble des mesures légales que doivent observer les intervenants dans la
négociation informatique. Les mesures légales sont identiques à celles des autres secteurs
d’activités.
Cependant ces mesures légales en matière informatique vont beaucoup régir les relations
fournisseurs-clients tout en observant les dispositions suivantes :
- La protection des libertés individuelles et publiques au travers de la loi informatique et
liberté ;
- Le droit d’auteur en matière de logiciel ;
- La propriété industrielle des matériels informatiques.

I) INFORMATIQUE ET LIBERTE

« L’informatique doit être au service de chaque citoyen. Elle ne doit porter atteinte
ni à l’identité humaine, ni aux droits de l’homme, ni à la vie privée, ni aux libertés
individuelles ou publiques. ».
Ce principe de respect des libertés par l’informatique a été posé par la loi française
du 06 janvier 1978. Cette loi pour assurer la protection des libertés individuelles institue la
Commission Nationale de l’Informatique et des Libertés (CNIL) qui est une autorité
administrative indépendante disposant d’un pouvoir réglementaire.
En Côte d’Ivoire, la protection des libertés individuelles par rapport à l’informatique
est assurée par le gouvernement lui-même qui utilise les forces de l’ordre et le BURIDA
(Bureau Ivoirien des Droits d’Auteurs).

II) LA PROTECTION DE L’ACTIVITE INFORMATIQUE

Il existe deux types de protections qui sont d’une part la protection du matériel et
d’autre part celle des logiciels.
L’activité informatique, matériel et logiciel résulte de la création qui doit faire l’objet
de protection. En générale, l’idée en tant que telle ne peut être protégée mais ce qui peut l’être
est la forme selon laquelle elle s’exprime. Exemple : inventions, marques, créations littéraires
ou artistiques etc.
La propriété intellectuelle représente les droits qui protègent toute création de l’esprit
humain contre toute appropriation de tiers. Ces droits se divisent en deux branches qui sont
d’une part les droits d’auteurs et d’autre part les droits de propriétés industrielles.

 Le droit d’auteur
Le droit d’auteur se définit comme le droit exclusif d’exploitation qui
appartient à l’auteur sur son œuvre.
Il protège les œuvres de l’esprit. On distingue : les œuvres littéraires (romans,
pièces de théâtre, les thèses etc.), les œuvres d’art (peinture, sculpture, plans
d’architecte, les photographie, œuvres d’art appliquées à l’industrie etc.), les
œuvres médicales ou audiovisuelles, les logiciels.

NB : Le droit d’auteur est attribué naturellement à la personne sans accomplissement de


formalité particulière.

 Les droits de propriétés industrielles


Ils se répartissent en deux catégories qui sont :
- Les droits sur les créations nouvelles : il peut s’agit de création à
caractères utilitaires à sortir d’un brevet d’invention ou à caractère
ornemental tels que les dessins et les modèles.
- Les droits sur les signes distinctifs tels que les marques, les
indications de provenance, les appellations d’origine etc.

NB : Les droits de propriétés industrielles contrairement au droit d’auteur nécessite


l’accomplissement de formalités pour obtenir ce droit. Exemple : le dépôt de la marque ou du
modèle.

II.1) LA PROTECTION DU MATERIEL INFORMATIQUE


La protection du matériel informatique est devenue indispensable pour les entreprises
à cause du développement croissant des clones qui sont des copies conformes de matériels
fabriqués et conçus par des constructeurs de microordinateurs en guise de concurrence
déloyale.
La protection du matériel informatique peut se faire à deux niveaux qui sont d’une
part celle de la marque, des dessins et modèles et d’autre part celle des créations nouvelles.

II.1.1) LA PROTECTION DE LA MARQUE, DESSINS ET MODELES


La marque de fabrique peut être un nom, un chiffre ou un signe spécial appartenant à
un commerçant ou à un fabricant sous lequel le produit est vendu. Quant aux dessins et
modèles, ils peuvent être confondus à la marque ou s’en distinguer. Ce sont les caractères
esthétiques ou ornementaux du produit.
La protection se fait par le dépôt de la marque, des dessins et modèles auprès de
l’Office Ivoirien de la Propriété Intellectuelle (OIPI).
De ce qui précède, on distingue :
- La marque déposée qui protège le nom ou le symbole commercial sous lequel le
produit est vendu.
- Le modèle déposé qui protège exclusivement les caractères esthétiques et
ornementaux du produit.

II.1.2) LA PROTECTION DES CREATIONS NOUVELLES : INVENTIONS


La protection d’une invention et des connaissances techniques c'est-à-dire le savoir
faire qui permet de la réaliser peut se faire de deux manières qui sont : le secret ou le brevet.

1) Le secret
Le secret est ce qui doit être caché par l’inventeur ou ce qu’il ne doit pas dire.
L’inventeur peut être aussi tenu par le secret professionnel qui est une interdiction légale de
divulguer le secret dont il a la connaissance dans l’exercice de ses fonctions.
En tout état de cause, le secret est très difficile à conserver intact sauf dans certains
cas où les procédés de fabrication ou les techniques changent rapidement.

2) Le brevet d’invention

2.1) Définitions
 Le brevet d’invention est un titre que le gouvernement ou une structure
délivre à toute personne qui se déclare l’auteur d’une invention nouvelle
d’ordre industriel et qui lui assure la propriété et l’exploitation exclusive
pendant un certain nombre d’années.
 Le brevet est un droit de propriété qui est reconnu à une personne, inventeur
d’une chose et qui en fait sa propriété exclusive.

2.2) Les buts


- Le brevet assure la publicité d’une invention c'est-à-dire donne les
renseignements nécessaires sur le chercheur et son domaine technique
d’invention.
- Fait de l’invention une propriété privée (droit de propriété). A ce titre, il est
le seul document qui fait connaitre aux tiers l’existence de droit privé et
exclusif dans telle ou telle spécialité technique appartenant à une personne.

2.3) La recherche d’antériorité


Elle consiste pour le chercheur ou l’inventeur à spécifier ou à rechercher si
un brevet n’a pas été déposé avant ou si la technique qu’il utilise n’a pas été
publiée dans son domaine de recherche. Pour cela, le document technique qu’il
doit impérativement consulter avant est le catalogue des brevets d’invention
antérieur dans son domaine de recherche. En effet, si l’inventeur néglige de le
faire il risque de perdre non seulement du temps et de l’argent inutilement mais
risque aussi de se voir poursuivre en justice pour utilisation des droits d’autrui.
Cette recherche se fait soit par l’inventeur lui-même soit par l’intermédiaire de
l’OIPI ou de l’OAPI moyennant un coût.

NB : Entre le secret et le brevet, le moyen le plus sûr et le plus durable de protection est le
brevet.

2.4) Les invention brevetables et non brevetables

2.4.1) Les inventions brevetables


Pour être brevetable, l’invention doit répondre à trois critères qui sont :
- Nouvelle : Elle doit présenter un caractère absolu de nouveauté c'est-à-dire
qu’elle ne doit jamais avoir été divulguée au publique au par avant.
- Elle doit faire la preuve d’une activité inventive : cela signifie qu’elle ne
doit pas découler d’une manière évidente de l’état de la technique mais
plutôt faire de la recherche dans ce domaine nouveau. C’est pourquoi il
convient d’effectuer une recherche d’antériorité avant.
- Elle doit être susceptible d’application industrielle.

2.4.2) Les inventions non brevetables


Ne sont pas brevetables car non considérés comme des inventions les
découvertes scientifiques, les créations esthétiques, les programmes
d’ordinateurs, les méthodes de diagnostiques ou des traitements chirurgicaux
ou thérapeutiques du corps humain ou animal.
En outre, ne sont pas brevetables toutes les inventions pour lesquelles la
publication ou la mise en œuvre est contraire à l’ordre publique et aux bonnes
mœurs.

NB : Sont considérés comme inventions brevetables malgré leur liaison avec les inventions
non brevetables les éléments suivants : l’application des découvertes scientifiques, les
éléments tels que les produits de diagnostiques, les appareils, les médicaments utilisés dans
les traitements chirurgicaux ou thérapeutiques sur le corps humain ou animal.

2.5) Le propriétaire légal du brevet d’invention


En principe (selon la loi) le droit au titre de propriété industrielle appartient à
l’inventeur et à son décès il appartient à ses ayants cause.
Lorsque l’invention a été faite par plusieurs personnes (les coauteurs), le droit
de propriété appartient au premier déposant de bonne foi.
Lorsque l’inventeur est un salarié, pour déterminer le propriétaire du brevet,
deux situations peuvent se présenter.

2.5.1) Cas où l’invention appartient à l’employeur


Un employeur est propriétaire de plein droit du brevet d’invention dans les
cas suivants :
- Lorsque dans le contrat de travail du salarié il est mentionné une mission
inventive qui correspond à la fonction effective ou réelle du salarié.
Exemple : chercheur dans un laboratoire.
- Lorsqu’une mission ponctuelle d’étude et de recherche est confiée au salarié.
En contre partie, le salarié inventeur pourra bénéficier d’une rémunération
complémentaire conformément aux dispositions légales et réglementaires en
vigueur.

2.5.2) Cas où l’invention appartient au salarié


En principe, toutes les autres inventions faites en dehors de ces deux cas
appartiennent au salarié. Mais étant donné que les inventions faites par le
salarié n’ont pas été faites en dehors de l’entreprise mais au cours de
l’exécution de ses fonctions dans le cadre des activités de l’entreprise, par la
connaissance d’informations ou d’utilisation des moyens propre à l’entreprise,
l’employeur peut moyennant un juste prix se faire attribuer tout ou partie des
droits sur les inventions du salarié.
En cas de désaccord entre le salarié et son employeur, ils peuvent
demander l’intervention d’une commission de conciliation.

II.2) LA PROTECTION DES LOGICIELS

II.2.1) LA PROTECTION PHYSIQUE DU LOGICIEL


Le système ou méthode utilisée jusqu’à lors pour la protection des logiciels
était le plombage qui avait pour effet de rendre impossible leur duplication. Cependant on
s’est très vite rendu compte que certains logiciels de copie permettaient la duplication aisée
des logiciels plombés. Par conséquent, la protection s’est intensifiée avec de nouvelles
techniques telles que :
- La protection ‫״‬verrou‫״‬
Elle a pour but de protéger le logiciel en évitant sa duplication. Cependant
en cas de tentative de duplication elle ne détruit pas le logiciel ou les fichiers.

- La protection ‫״‬bombe‫״‬
Elle a le même rôle mais en cas de tentative de duplication, elle peut
détruire le logiciel et les fichiers.

II.2.2) LA PROTECTION LEGALE DU LOGICIEL


Elle se fait par les textes de loi.
En Côte d’Ivoire il n’ya pas de textes spécifiques sur le logiciel. Par conséquent la protection
a pour fondement les textes du BURIDA relatifs à la propriété intellectuelle (littéraire et
artistique) et par les dépôts de marque, dessins et modèles.
En France il ya des textes qui assurent spécifiquement la protection du
logiciel. Exemple : la loi n°85-660 du 3 juillet 1985 concernant les logiciels et la loi n°98-19
du 15 janvier 1998 sur la fraude informatique.
II.2.3) LES INFRACTIONS ET LEURS CONSEQUENCES SUR L’USAGE DES LOGICIELS
1) Les infractions : le piratage

1.1) Définition
Le piratage de logiciels est toute copie, fabrication, reproduction ou utilisation
de logiciels protégés par la loi sur les droits de propriétés intellectuelles.
1.2) Les différentes formes de piratage
Le piratage est néfaste aussi bien pour l’éditeur que pour l’utilisateur final. Ce
sont :
- La copie des logiciels par l’utilisateur final
C’est une méthode de reproduction illégale qui permet à l’utilisateur final d’un
logiciel à en faire une ou des copies sur plusieurs ordinateurs sans l’accord du titulaire
des droits. Exemple : la vente ou la diffusion de CD-ROM à des personnes.
- La copie de logiciels sur le disque dur d’ordinateurs vendus
C’est une technique qui consiste pour des revendeurs véreux à installer sur des
PC qu’ils vendent des copies illégales de logiciels.
- L’utilisation d’un graveur CD-ROM
La loi interdit strictement : de compiler pour autrui des morceaux d’œuvres qui
existent déjà, de graver pour autrui des logiciels à titre gratuit ou à titre onéreux,
d’effectuer plus d’une copie de sauvegarde pour ce qui concerne les logiciels.
- Le téléchargement sans l’autorisation de l’auteur à partir d’internet
Il est interdit de télécharger des logiciels sans l’autorisation de l’auteur de
l’œuvre.

2) Les conséquences de l’usage des logiciels

2.1) L’utilisation illégale des logiciels


En principe tout logiciel doit être accompagné obligatoirement de sa
licence ou son droit d’utilisation. Par conséquent utiliser un logiciel sans licence,
c’est faire prendre des risques juridiques et commerciaux à une entreprise.
Comme risques juridiques il peut s’agit de poursuite judiciaire civile (dommages
et intérêts) ou pénale (amendes et /ou emprisonnement) à l’en contre des
dirigeants. Comme risques commerciaux, il peut s’agit de la mauvaise réputation
de l’entreprise suite à la poursuite judiciaire. Les virus peuvent détruire le
système informatique de l’entreprise. Problèmes d’incompatibilité des logiciels
qui peuvent causer des problèmes de communication et de transferts de données
entre ordinateurs suite à l’incompatibilité des programmes.

2.1) Gestion efficace des logiciels


Etant une ressource essentielle de l’entreprise sa gestion rationnelle
donne des avantages réels à l’entreprise.
Exemple : l’optimisation du travail collaboratif, le transfert des données
au sein de la société du fait du lien étroit du logiciel et des plates formes.
Remarque :
- La licence est une autorisation que le titulaire d’un brevet d’invention donne
à une personne d’exploiter celui-ci.
- La licence est une autorisation d’exercer certaines activités ou d’utiliser ou
vendre certains produits.

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