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Toutes les créations industrielles techniques ont pour objet de résoudre un problème
technique. Le droit va intervenir pour protéger les inventions en octroyant selon les cas des
brevets ou des certificats. D’où la distinction des créations utilitaires protégées par le Brevet
d’invention (Section 1) des autres régimes nouveaux qui répondent à l’évolution de la
technique comme les schémas de configuration (topographies) de circuits intégrés (Section 2).
1
Loi 13-99 portant création de l’OMPIC ; B.O. n° 4778 du 16 mars 2000 ; Dahir n° 1-00-71 du 15 février 2000
2
Des dérogations à ce principe sont prévues par l’article 17-1 et 17-2 de la loi 17-97.
Article 17.1 : Par dérogation aux dispositions du a) de l'article 17 ci-dessus, la durée de protection du brevet
d'invention est prolongée conformément aux dispositions du 2e alinéa ci-dessous, si le brevet d'invention est
délivré après une période de quatre ans courant à compter de la date de dépôt de la demande de brevet
d'invention auprès de l'organisme chargé de la propriété industrielle, sous réserve des dispositions de l'article 42
ci-dessous.
La durée de prolongation du brevet d'invention est égale au nombre de jours écoulés entre la date d'expiration
de la période de quatre ans, visée au 1er alinéa ci-dessus, et la date effective de délivrance dudit brevet
d'invention.
Article 17.2 : Par dérogation aux dispositions du a) de l'article 17 ci-dessus, la durée de protection d'un brevet
d'invention d'un produit pharmaceutique, devant faire l'objet en tant que médicament d'une autorisation de
mise sur le marché conformément à la législation et la réglementation en vigueur en la matière, est prolongée
sur demande du titulaire du brevet d'invention ou son mandataire, après acquittement des droits exigibles, d'une
durée égale au nombre de jours écoulés entre la date d'expiration du délai prévu pour l'octroi de l'autorisation
de mise sur le marché et la date effective de sa délivrance.[…]
3 Article 17 de la loi n°17-97 relative à la propriété industrielle telle que modifiée et complétée par les lois 23-13
et 31-05
4
Les certificats d'addition sont des titres accessoires pour des inventions dont l'objet est rattaché à au moins une
revendication d'un brevet principal.
5
Alinéa b de l’article 17 de la loi 23-13 modifiant et complétant la loi 17-97
6
Ibid., Art. 16
7
J. Schmidt-Szalewski, Droit de la propriété industrielle, Dalloz, « Mémentos », 7ème édition, 2009, p. 5
8
Articles 46 et 47 de la loi 17-97 précitée
procédure d’obtention des brevets au Maroc (paragraphe 4) ainsi que le système international
des brevets (Paragraphe 5).
Il s’agit ici de distinguer les inventions brevetables de celles qui ne le sont pas.
En vertu de la loi marocaine9, l’invention peut porter sur les produits10, sur les procédés11 et
sur toute application nouvelle de moyens connus12, ou une combinaison de moyens connus
pour arriver à un résultat inconnu par rapport à l’état de la technique13. L’invention peut porter
également sur des compositions pharmaceutiques, des produits pharmaceutiques ou remèdes
de toutes espèces y compris les appareils servant à leur obtention.
Sont également brevetables, les inventions dont l’exécution implique l’utilisation d’un
ordinateur, d’un réseau informatique ou d’autre appareil programmable et présentant une ou
plusieurs caractéristiques réalisées totalement ou en partie par un ou plusieurs programmes
d’ordinateurs. Pour impliquer une activité inventive, une invention mise en œuvre par
ordinateur doit apporter une contribution technique14.
15
Aussi, dans certaines situations déterminées , sont brevetables les inventions portant sur les
variétés végétales ou les races animales16.
La loi marocaine a écarté du champ des inventions certaines activités (a) comme elle en a listé
d’autres qui ne sont pas brevetables (b). Le brevet ayant pour objet la protection des
inventions.
9
Article 21 de la loi 17-97 précitée
10
Le produit doit être concrets et matériel ayant un corps certain dont la composition et la structure le distingue
des autres produits
11
Le procédé s’entend de tout moyen (mécanique, chimique, etc.) permettant d’obtenir un résultat particulier.
Il s’agit notamment d’un système en vertu duquel une méthode permet d’obtenir un produit matériel ou un
résultat immatériel
12
Ici, le moyen est connu, alors que le résultat ou le produit obtenus sont nouveaux ou peuvent recevoir une
autre application. C’est le cas des sulfamides connus comme colorants après la découverte de leur utilisation
médicale, un inventeur a l’idée d’utiliser le colorant comme insecticide. Il s’agit dans ce cas d’une application
nouvelle d’un moyen connu dans une autre fonction.
13
Ici plusieurs moyens, tous ou en partie connus, seront combinés pour arriver à un résultat d’ensemble.
Contrairement à une forme d’application nouvelle des moyens connus, ce qui importe dans la combinaison, c’est
la fonction d’ensemble de tous ces moyens permettant d’aboutir à un résultat commun.
14
Voir les dispositions de l’article 23 de la loi n°17-97 précitée
15
Lorsqu’elles ont pour objet une matière biologique isolée de la variété végétale ou de la race animale ou
produite à l’aide d’un procédé technique ; des végétaux ou des animaux si la faisabilité technique de l’invention
n’est pas limitée à une variété végétale ou à une race animale déterminée; d’une variété végétale nouvelle qui
n’a pas fait l’objet d’une demande de certificat d’obtention végétale conformément à la législation en vigueur
en matière de protection des obtentions végétales
16
Article 25 de la n°17-97 précitée
a- Exclusion du champ des inventions
Aux termes de l’article 23 de la loi 17-97 précitée, ne sont pas considérés comme des
inventions17, les découvertes ainsi que les théories scientifiques et les méthodes
mathématiques ; les créations esthétiques ; la présentation d’informations ; les plans,
principes et méthodes dans l’exercice d’activités intellectuelles, ou en matière de jeu ou dans
le domaine des activités économiques, ainsi que les programmes d’ordinateurs.
Le dernier alinéa de cet article dispose que la brevetabilité de ces éléments n’est exclue que
dans la mesure où la demande de brevet ou le brevet ne concerne que l’un de ces éléments
considérés en tant que tel.
Lorsqu’un résultat obtenu par un chercheur est brevetable, la loi impose de vérifier la titularité
des droits sur l’invention18. Cela étant, l'invention objet du brevet doit, en vertu de la
Convention sur le brevet européen comme de la loi marocaine19, réunir trois conditions : elle
doit être susceptible d’application industrielle (A), être nouvelle (B) et manifester une activité
inventive (C) 20 .
A- L’application industrielle
En vertu de la loi marocaine, une invention est considérée comme susceptible d’application
industrielle lorsqu’elle présente une utilité déterminée, probante et crédible21. Avec cette
condition, le législateur fait référence aux réalisations utiles susceptibles de développer les
17
Au sens de l’article 22 de cette loi, qui considère comme brevetable dans tous les domaines technologiques,
toute invention nouvelle, impliquant une activité inventive et susceptible d’application industrielle.
18
Cette question a un intérêt particulier lorsque l’inventeur est un salarié
19
Art. 22 de la loi 17-97 précitée
20
Jean-pierre CLAVIER, « droit des brevets : les conditions d’obtention d’un brevet », Droit de la propriété
industrielle, UNJF, (RECO.HTM), disponible sur : https://cours.unjf.fr/enrol/index.php?id=124; consulté le 20 mai
2021
21
Art. 29 de la loi 17-97 précitée
richesses matérielles de la société, en apportant un résultat concret. L’invention doit aussi
concerner un produit ou un procédé nouveau, qui engendre un résultat tangible et crédible
pour l’industrie. Aussi, le caractère technique de l’utilité industrielle écarte les simples
découvertes de systèmes ou de conceptions théoriques qui ne sont pas du domaine de la
pratique industrielle.
B- La nouveauté
Une invention est considérée comme nouvelle si elle n’est pas comprise dans l’état de la
technique22. Il s’agit ici d’apprécier la nouveauté par rapport à la notion d’état de la technique
et se garder de lui appliquer le sens retenu dans le langage courant. L’alinéa 2 de l’art. 26
définit ainsi l’état de la technique : « L'état de la technique est constitué par tout ce qui a été
rendu accessible au public avant la date de dépôt de la demande de brevet par une description
écrite ou orale, un usage ou tout autre moyen ». L’élément clé est le caractère accessible au
public de la connaissance. On considère qu’une invention qui s’appuie sur des connaissances
dont le statut est public ne mérite pas d’être brevetée. A l’inverse, une connaissance jusque-
là conservée secrète, même si elle est connue de plusieurs personnes, satisfait la condition de
nouveauté. C’est donc le statut de l’information au cœur de l’invention qui est déterminante
et non le nombre des personnes qui la connaissent. Pour apprécier la condition de nouveauté,
il faut inclure dans l’état de la technique (al. 3 de la loi précitée) : le contenu des demandes de
brevets déposées au Maroc, qui ont une date de dépôt antérieure à celle mentionnée au 2 ème
alinéa du présent article et qui ont été publiées à cette date ou à une date postérieure.
Avec cette mesure qui élargit l’état de la technique à des informations qui ne sont pas encore
publiées, le législateur se prémunit contre le risque de la double brevetabilité. Le premier
dépôt en date place l’invention dans l’état de la technique faisant ainsi obstacle à la délivrance
d’un nouveau brevet, pour absence nouveauté23.
C- L’activité inventive
Une invention est considérée comme impliquant une activité inventive si, pour un homme du
métier, elle ne découle pas d’une manière évidente de l’état de la technique. Si l’état de la
technique comprend également les documents visés au 3ème alinéa de l’article 26 de la loi
susmentionnée, ils ne sont pas pris en considération pour l’appréciation de l’activité
inventive24.
Cette condition est composée de 3 éléments : la non évidence, l’homme du métier, et l’état
de la technique.
- L’évidence (ou ici la non évidence) est difficile à appréhender car ce critère est absolument
subjectif : une solution évidente pour certains peut ne pas l’être pour d’autres. Il faut de ce
fait se référer à des indices objectifs tels que l’importance des investissements consacrés à la
recherche.
- L’homme du métier, comme un « bon père de famille » est un référent ; selon la
jurisprudence française, c’est un technicien moyen qui connait l’état de la technique dans la
discipline concernée par l’invention.
22
Art. 26 de la loi 17-97 précitée
23
Jean-pierre CLAVIER, « droit des brevets : les conditions d’obtention d’un brevet », op.cit.
24
Art. 28 de la loi 17-97 précitée 4
- Le contenu de l'état de la technique n'est pas exactement le même que celui mentionné pour
apprécier la nouveauté ; la notion englobe ici un ensemble de connaissances défini à l’article
2625.
Le droit des brevets reconnaît au titulaire des prérogatives exclusives26 qui concernent
l’exploitation de l’invention brevetée ; prérogatives qui ne sont cependant pas absolues. En
effet, Il existe un certain nombre de situations dans lesquelles le breveté ne peut s’opposer à
l’exploitation de son invention27. Hormis les actes d’exploitation donnant lieu à rémunération
à travers des licences imposées, certains actes d’exploitation sont libres. Ce qui signifie que le
breveté ne peut ni les interdire, ni obtenir une rémunération.
Cela dit, les droits attachés à une demande de brevet ou à un brevet d’invention confèrent à
leur titulaire ou à ses ayants droit un droit exclusif d’exploitation. Ces droits prennent effet à
compter de la date du dépôt de la demande de brevet28.
L’étendue de la protection conférée par le brevet est déterminée par la teneur des
revendications. Toutefois, la description et les dessins peuvent servir à interpréter les
revendications. Si l’objet du brevet porte sur un procédé, la protection conférée par le brevet
s’étend aux produits obtenus directement par ce procédé29.
En vertu de ce droit exclusif d’exploitation conféré par le brevet à son titulaire et à ses ayants
droit, sont interdites, à défaut du consentement du propriétaire du brevet 30
25
Jean-pierre CLAVIER, « droit des brevets : les conditions d’obtention d’un brevet », op.cit.
26
Jean-pierre CLAVIER, « Droit des brevets : les droits du titulaire d’un brevet », Droit de la propriété industrielle,
UNJF, (RECO.HTM), disponible sur : https://cours.unjf.fr/enrol/index.php?id=124 ; consulté le 21 mai 2021.
27
Article 55 de la loi précitée
28
Art. 51 de la loi 17-97 précitée
29
Art. 52 de la loi 17-97 précitée
30
Art. 53 de la loi 17-97 précitée
31
Article 54 de la loi précitée
invention se rapportant à un élément essentiel de celle-ci, lorsque le tiers sait ou lorsque les
circonstances rendent évident que ces moyens sont aptes et destinés à cette mise en œuvre32.
Il convient de signaler ici que les droits attachés à une demande de brevet ou à un brevet sont
transmissibles en totalité ou en partie. Ils peuvent faire l’objet, en totalité ou en partie, d’une
concession de licence d’exploitation exclusive ou non exclusive, d’une mise en gage, ou encore
de saisie.
Un délai d’un mois à compter de la date du dépôt est accordé pour le paiement des droits
exigibles. En cas de non-respect dudit délai, la demande de dépôt est considérée comme
retirée. Une requête en poursuite de procédure peut être envisagée pour se rattraper35
➢ Défense nationale36
Pour les besoins de la défense nationale, la divulgation et l’exploitation des inventions faisant
l’objet de demandes de brevets peuvent être interdites à titre définitif ou provisoire.
32
Les dispositions susmentionnées ne sont pas applicables lorsque les moyens de mise en œuvre sont des
produits qui se trouvent couramment dans le commerce, sauf si le tiers incite la personne à qui il livre à
commettre des actes interdits par l’article 53 de la même loi
33
http://www.ompic.org.ma/fr/content/depot-de-brevet-dinvention-au-maroc, consulté le 20 mai 2021
34
Ibidem
35
Article 14.1 de la loi précitée
36
http://www.ompic.org.ma/; op.cit.
37
art. 42 de la loi 17/97 précitée
38
http://www.ompic.org.ma/; op.cit;
L’organisme chargé de la propriété industrielle39 établit un rapport de recherche préliminaire
accompagné d’un avis sur la brevetabilité visant à apprécier la nouveauté, l’activité inventive
et l’application industrielle de l’invention.
Ce rapport est accompagné d’une opinion sur la brevetabilité de ladite invention. Cette
opinion sert à interpréter le rapport de recherche en ce qui concerne les critères de
brevetabilité 40.
➢ Réponse du déposant41
➢ Publication45
Si la demande de brevet d’invention n’a pas été rejetée ou retirée, elle est publiée après
l’expiration d’un délai de 18 mois à compter de la date de dépôt. Si le rapport de recherche
préliminaire est établi, il est publié avec, sinon ils sont publiés séparément46.
Une fois la demande de brevet d’invention publiée, tout tiers peut présenter des observations
sur la brevetabilité de l'invention faisant l'objet de la demande. Ces observations sont faites
dans un délai de deux mois après la publication de la demande. L’organisme chargé de la
propriété industrielle en informe, sans délai, le déposant48 qui dispose d’un délai de 2 mois
pour apporter sa réponse s’il le souhaite49.
39
Ce rapport est établi par un examinateur brevet spécialiste dans le domaine technique de l’invention.
40
Article 43 de la loi 17-97 précitée
41
http://www.ompic.org.ma/; op.cit;
42
Notamment par l’examinateur brevet chargé de l’examen de la demande de brevet
43
ou son mandataire
44
Art. 43.1 de la loi 17-97 précitée
45
http://www.ompic.org.ma/; op.cit;
46
Art. 44 de la loi 17-97 précitée
47
http://www.ompic.org.ma/; op.cit;
48
ou son mandataire
49
Art. 14.3 de la loi 17-97 précitée
50
http://www.ompic.org.ma/; op.cit;
Au vu du rapport de recherche préliminaire et en tenant compte des observations du
demandeur et/ou des tiers et des revendications éventuellement modifiées, un rapport de
recherche définitif est arrêté51.
Une fois l’absence des motifs de rejet53 vérifiée, le brevet d’invention est délivré après
acquittement des droits exigibles. Le brevet délivré est publié avec le rapport de recherche
définitif. Aussi, l’OMPIC remet le titre du brevet d’invention délivré, sur demande, au
titulaire ou à son mandataire54.
Le système international des brevets repose sur plusieurs principes et est régi par des
conventions et traités :
51
Art. 43.2 de la loi 17-97 précitée
52
http://www.ompic.org.ma/; op.cit;
53
Celles figurant à l’article 41 de la loi 17-97 précitée
54
Art. 46 et 47 de la loi
55
OMPIC - USAID, « Guide sur le brevet d’invention Loi 17-97 », Guide, p. 84, disponible sur
http://www.ompic.org.ma/sites/default/files/field/Guide%20sur%20les%20brevets%20d%27invention.pdf;
consulté le 25 mai 2021
56
https://www.sedlex.fr/droits-connexes/les-conventions-internationales-en-matiere-de-brevet/; consulté le
21 mai 2021
La Convention de Paris pour la protection de la propriété industrielle, signée en 1883 et
adoptée par le Maroc en 191757, admet une gestion harmonisée de la propriété industrielle58
dans tous les pays membres de l’Union internationale pour la protection de la propriété
industrielle (Union de Paris) en considérant trois principes :
▪ Le principe du traitement national pour les ressortissants des pays de l’union59 : En vertu
duquel chaque pays membre de l’Union octroie une protection et des privilèges identiques
aux demandeurs étrangers ou locaux, mais sans être tenu d’octroyer la même protection
que celle proposée par les autres pays membres60.
▪ Le principe de l’indépendance des brevets obtenus pour la même invention dans les
différents pays : Les brevets demandés dans les différents pays de l’Union par des
ressortissants de l’Union seront indépendants des brevets obtenus pour la même
invention dans les autres pays, adhérents ou non à l’Union61.
▪ Le principe du droit de priorité : octroyant un délai d’une année62 au demandeur de
brevet qui a fait un premier dépôt dans un pays membre de l’Union, pour déposer la même
demande dans les autres Etats tout en bénéficiant de la date de dépôt initiale63 .
L’importance de ce principe du droit de priorité est telle qu’elle permet au demandeur de
disposer d’un délai d’une année pour étaler ses demandes et évaluer l’intérêt d’étendre
géographiquement sa protection, et différer subséquemment les dépenses inhérentes aux
demandes de brevets.
On peut donner l’exemple d’une société Y qui dépose une demande de brevet sur un
produit (médicament) au Maroc le 1er novembre 2017 avec revendication du droit de
priorité. Le 15 Juin 2018, cette même société Y demande le même brevet, portant sur la
même invention, aux pays bas, en France et en Allemagne ; qui sont tous des pays
membres de l’union de Paris. Et puis encore juste la veille de l’expiration du délai d’un an,
le 31 octobre 2018, la société Y étend encore ce dépôt à l’Italie et à la suisse. En vertu du
délai de priorité, tous les dépôts, y compris ceux du 31 octobre 2018 vont être réputés
juridiquement avoir été effectués par ladite société le 1er novembre 2017, date du premier
dépôt. Cela signifie que si entre temps, une autre société Z dépose une autre demande
portant sur le même produit le 10 décembre 2017 en Italie ; malgré le fait qu’en réalité, la
société Y a déposé sa demande en Italie après la société Z, juridiquement la société Y va
être considérée comme ayant fait sa demande de dépôt avant la société Z. C’est tout
l’intérêt du mécanisme du délai de priorité qui est encore quotidiennement utilisé aussi
bien en matière de brevet qu’en matière de marques ou de dessins et modèles.
Hormis la Convention de Paris, le système international des brevets est guidé par d’autres
accords dont l’administration relève de :
57
Et dont la dernière révision date de 1979
58
Elle ne vise pas uniquement les brevets mais aussi les autres aspects de la propriété industrielle notamment
les marques de produits, les dessins et modèles industriels, les modèles d'utilité, les marques de services, les
noms commerciaux, les indications géographiques, ainsi que la répression de la concurrence déloyale.
59
Assimilation de l’unioniste au national
60
Article 2 de la convention de Paris précitée
61
Art. 4 bis de la convention de Paris précitée
62
Le délai dont le demandeur dispose est de 1 an en matière de brevets et de 6 mois pour les marques ou
dessins et modèles
63
Art. 4 de la convention de Paris précitée
▪ L’organisation mondiale du commerce (OMC) : il s’agit de :
✓ L’accord sur les aspects des droits de propriété intellectuelle qui touchent au
commerce (dits ADPIC), établi en 1994 entre les membres de l’organisation mondiale
du commerce (OMC) et adopté par le Maroc le 15 avril 1994.
Alors que le circuit intégré est un produit, sous sa forme finale ou sous une forme
intermédiaire, dans lequel les éléments, dont l’un au moins est un élément actif, et tout ou
partie des interconnexions font partie intégrante du corps et/ou de la surface d’une pièce de
matériau et qui est destiné à accomplir une fonction électronique65.
64
OMPIC - USAID, « Guide sur le brevet d’invention Loi 17-97 », Guide, p. 13, disponible sur
http://www.ompic.org.ma/sites/default/files/field/Guide%20sur%20les%20brevets%20d%27invention.pdf;
consulté le 25 mai 2021
65
Art. 90 de la loi précitée
66
Art. 91 de la loi précitée
à l’exclusion de tout concept, procédé, système, technique ou information codée incorporée
dans ce schéma de configuration67.
67
Article 92 de la loi précitée