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C’est ce qui explique que, en contrepartie des droits qui lui sont
conférés, l’inventeur doit se soumettre à des obligations. En effet, en
contrepartie du monopole, le breveté contracte un certain nombre
d’obligations
Entre le droit des brevets et le droit d’auteur est que la protection des
brevets, à la différence de la protection du droit d’auteur, est
subordonnée à des formalités. L’invention en elle-même n’emporte
aucun droit, si ce n’est celui de demander le brevet. Il faut solliciter un
titre pour obtenir des droits.
Sous-Chapitre I : La brevetabilité
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mathématiques;
c- les plans, principes et méthodes destinés à être utilisés :
- dans l’exercice d’activités purement intellectuelles,
- en matière de jeu,
- dans le domaine des activités économiques,
- en matière de logiciels.
d- les méthodes de traitement thérapeutique et chirurgical du corps
humain ou de l’animal et les méthodes de diagnostic appliquées au
corps humain ou à l’animal. Ces dispositions ne s’appliquent pas aux
préparations et notamment aux produits et compositions utilisés aux
fins de l’application de l’une de ces méthodes.
e- les présentations d’informations ;
f- toutes sortes de substances vivantes existant dans la nature.
Les exceptions des dispositions de l’alinéa 2 du présent article
concernant la brevetabilité des éléments énumérés ne s ‘appliquent
qu’aux dits éléments considérés en tant que tels ».
Cette loi ajoute dans son article 3 que : « Le brevet ne peut être délivré
pour :
- Les variétés végétales, les races animales ou les procédés
essentiellement biologiques d’obtention de végétaux ou d’animaux.
Toutefois, cette disposition ne s’applique pas aux procédés biologiques
médicaux et aux produits obtenus par ces procédés ;
- Les inventions dont la publication ou la mise en œuvre seraient
contraires aux bonnes mœurs, à l’ordre public, à la santé publique ou à
la sauvegarde de l’environnement ».
Dès lors, voici quel sera le plan. Dans les deux premières sections, on
étudiera les conditions positives et les conditions négatives de
brevetabilité.
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Pour reprendre les termes de l’article 2 de la loi, on examinera tour à
tour l’exigence du caractère industriel de l’invention, puis celle de la
nouveauté de ladite invention et enfin l’exigence de l’activité inventive.
SOUS-SECTION 1 L’exigence de la nouveauté de l’invention
Elle est posée par l’article 2 de la loi et définie par l’article 4 de la même
loi qui dispose que : « Est nouvelle l’invention qui n’est pas comprise
dans l’état de la technique. L’état de la technique est constitué par tout
ce qui a été rendu accessible au public, avant la date de dépôt de la
demande de brevet ou de la date de priorité valablement revendiquée
pour cette demande, et ce, par une description écrite ou orale, un usage
ou tout autre moyen.
L’état de la technique comprend également le contenu de toute
demande de brevet tunisien dont la date de dépôt ou, le cas échéant, de
priorité est antérieure à la date de la demande de brevet visée à l’alinéa
2 du présent article, et qui n’a été publiée qu’à cette date ou à une date
postérieure ».
I. Définition de la nouveauté
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Celle règle s’explique par une pensée de sauvegarde des intérêts de la
collectivité, L’Etat ne protège l’inventeur que si celui-ci rend service à la
Société. Or, il ne rend service à la Société que s’il lui révèle une
invention. Il n’y a aucune raison, en revanche, pour que la Société lui
accorde un monopole si, au moment où il présente sa demande de
brevet, l’invention qu’il invoque est déjà connue.
C’est dire que la nouveauté s’apprécie de façon objective, absolue. Dans
ces conditions, si deux inventeurs font, chacun de leur côté, la même
découverte, certes ils sont tous deux des créateurs. Mais seul aura un
brevet celui des deux inventeurs qui en aura fait le premier la demande,
c’est ce que la doctrine appelle le régime du premier déposant (first to
file), par contre les Etats Unis d’Amérique consacrait un autre régime a
savoir celui du premier inventeur (first to invent) qu’elle a abandonné Le
16 mars 2013, les États-Unis d’Amérique en adoptant le système du
premier déposant. En définitive, l’inventeur doit veiller à ce que
l’invention ne soit pas divulguée avant qu’il ne demande un brevet pour
elle.
A. Le lieu de divulgation
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B. Le mode de divulgation
C. Le moment de la divulgation
Pour qu’elle détruise la nouveauté, il faut que la divulgation ait lieu avant
le dépôt de la demande de brevet. Donc, si la divulgation n’a lieu
qu’après ladite demande, elle n’est pas destructrice de la nouveauté.
Ainsi ne sera pas destructrice de la nouveauté, la divulgation qui se
produirait entre le jour du dépôt de la demande et le jour où le brevet
est délivré.
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l’esprit de n’importe quel technicien, du seul fait de ses connaissances et
de son expérience. Il y a un degré de banalité et de simplicité en-deçà
duquel l’innovation technique ne mérite pas le titre d’invention.
Le statut de l’activité inventive a été établi par l’article 5 de la loi
disposant que : « Une invention est considérée comme impliquant une
activité inventive si, pour un homme du métier elle n’est pas évidente, et
ce, en comparaison avec l’état de la technique à la date du dépôt de la
demande de brevet ».
Dans la loi de 2000, cette question était abordée dans l’article 2 de la loi,
celui-ci donnant d’abord une définition du caractère industriel de
l’invention.
La loi de 2000, a fait figurer les développements sur le caractère
industriel à l’article 6. Qui dispose : « Une invention est considérée
comme susceptible d’application industrielle si son objet peut être
fabriqué ou utilisé dans tout genre d’industrie, ou dans l’agriculture ».
En effet, les inventions ne sont brevetables, que si une application dans
le domaine de l’industrie existe et si la demande de brevet précise les
applications industrielles dont elles sont susceptibles. Ces exigences
reposent sur l’idée que l’attribution d’un monopole temporaire
d’exploitation se fait en échange de connaissances mises à la disposition
du public ; les droits exclusifs constituent la contrepartie à
l’enrichissement de l’état de la technique. Cependant, si le terme même
d’industrie n’est pas défini par les textes, il est admis, depuis longtemps,
qu’il doit être pris dans son acception la plus large. La référence explicite
au secteur agricole conforte la conception extensive du terme industrie
qui doit dépasser son seul sens économique. L’industrie est « toute
action de l’homme pour façonner ou utiliser la nature et la matière ».
L’exigence d’application industrielle traduit le caractère concret que doit
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présenter l’invention. L’invention doit appartenir, non pas au domaine
des abstractions, mais à celui des réalisations: elle doit porter non pas
sur un principe abstrait, mais une conception mise en œuvre dans
l’industrie.
Le caractère alternatif de l’aptitude de l’invention à être utilisée ou
fabriquée dans l’industrie rend la condition d’application industrielle
relativement souple.
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brevetabilité les programmes d’ordinateurs. Il s’agit là d’un
problème très difficile. Que les ordinateurs eux-mêmes puissent être
brevetés, tout le monde en est bien d’accord. Mais, là où il y a
divergences c’est lorsqu’il s’agit de savoir si l’on peut breveter aussi les
programmes d’ordinateurs. Certains disent qu’un programme
d’ordinateur n’est pas brevetable parce qu’il relève d’un système
strictement abstrait. Mais ce raisonnement est critiqué par d’autres qui
sont sensibles au fait que la création de programmes coûte souvent fort
cher et qui considèrent qu’il serait inique que cette création soit privée
de protection et que quiconque puisse, sans rémunération, profiter du
travail d’autrui.
Ce dernier raisonnement n’a cependant pas convaincu le législateur
tunisien. Il semble que la raison qui a conduit à écarter la brevetabilité
est que certains pensent que les programmes d’ordinateurs pourraient
être protégés par le droit d’auteur. La forme sous laquelle le programme
a été rédigé pourrait, selon certains, donner prise à une propriété
littéraire.
3. L’article 2 de la loi paragraphe e dispose que les présentations
d’informations sont exclus de la brevetabilité. On peut donner comme
exemple un dispositif de signalisation routière. En effet, la présentation
d’informations peut être rapprochée des méthodes dont il a toujours été
admis qu’elles n’étaient pas brevetables.
La loi de 2000 indique que «ne sont pas brevetables les inventions dont
la publication ou la mise en œuvre serait contraire à l’ordre public ou aux
bonnes mœurs ». Ainsi en serait-il par exemple d’une invention
concernant un appareil destiné à l’exploitation d’un jeu de hasard. Mais
l’application de ce texte paraît rare.
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Quelle est la sanction de cette règle ? La sanction est double :
- D’une part, lors de l’examen de la demande de brevet par
l’Administration, s’il apparaît que l’invention est contraire à l’ordre public
ou aux bonnes mœurs, le brevet sera refusé.
- D’autre part, on peut supposer que l’Administration de l’institut
national de la Propriété industrielle ait commis l’erreur d’accorder un
brevet à une invention contraire à l’ordre public et aux bonnes mœurs.
En ce cas, il est possible de faire tomber le brevet par une action en
nullité de celui-ci intentée devant les tribunaux judiciaires.
On distinguera:
- les personnes habilitées à demander un brevet,
- les conditions de forme de la demande de brevet,
- les effets attachés à la demande de brevet.
La question posée est celle de savoir à qui appartient l’invention faite par
un salarié au salarié ou à l’employeur?
La loi de 2000 avait abordé le problème des inventions de salariés et
prévoit deux grandes sortes d’inventions de salariés, les inventions de
service et les autres inventions. Le texte à appliquer est les articles Art.
10. Qui dispose que « L’invention faite dans le cadre d’une relation de
travail, par un employé tenu de par ses fonctions effectives d’exercer
une activité inventive, des études et des recherches qui lui sont
expressément confiées, appartient à l’employeur.
L’invention faite dans le domaine d’activité de l’employeur, par un
employé non tenu par son travail d’exercer une activité inventive, et
grâce à l’utilisation de données ou de moyens qui lui sont accessibles du
fait de son emploi, appartient à l’employé ».
Cet article distingue entre deux types d’inventions de salarier, d’une part
les inventions de service d’autre part les inventions hors exercice du
contrat de travail.
1. La description
La loi de 2000 prévoit que l’invention doit être exposée dans la demande
de brevet de façon suffisamment claire et complète pour qu’un homme
du métier puisse l’exécuter. La description comporte un certain nombre
de mentions (indication du domaine technique auquel se rapporte
l’invention, indication de l’état de la technique antérieure, exposé de
l’innovation, etc.).
2. Les dessins
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1. Conditions
a) Conditions de forme : la loi sur les brevets porte que les revendications
« doivent être claires et concises ».
b) Conditions de fond : Elles concernent le lien entre les revendications et
la description. La loi sur les brevets précise que « les revendications
doivent se fonder sur la description ». Le lien entre revendication et
description est très important car l’Administration peut rejeter la
demande de brevet dont les revendications ne se fondent pas sur la
description.
2. Effets
On verra tour à tour les droits et les obligations dans deux sections.
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Le système comporte cependant une certaine souplesse. En effet des
taxes sont exigibles chaque année des brevetés et le défaut de paiement
entraîne la déchéance. Dans ces conditions, si un breveté trouve, avant
l’expiration des 20 ans, que le brevet lui coûte trop cher, il lui suffit de
cesser de payer les annuités et il sera déchu du brevet.
Il est précisé par la loi de 2000 qu’il est interdit aux tiers d’exploiter
commercialement une invention brevetée, sauf, bien entendu, accord du
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breveté.
Si on veut résumer, on dira;
a) qu’ils interdisent à un tiers de fabriquer, d’utiliser, de vendre ou de
détenir un produit ou un procédé breveté
b) que si la fabrication faite à l’étranger en violation d’un brevet
tunisien n’est pas condamnable en Tunisie en raison des limites de
la souveraineté tunisienne, l’importation des objets tombe sous le coup
de cette loi ;
c) que la loi interdit aussi « la mise dans le commerce sous une autre
forme» que la vente ou la mise en vente d’un objet fabriqué sans
l’autorisation du breveté. Donc une simple location ou un prêt portant
sur un objet contrefait sont interdits
d) que la loi interdit aussi de livrer à un tiers licencié (on verra plus loin
ce que sont les licences) des moyens en vue de la mise en œuvre d’une
invention brevetée. Ainsi le commerçant qui fournit à un contrefacteur le
matériel ou les ingrédients qui serviront à la contrefaçon accomplit un
acte illicite.
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traditionnelle en Droit des brevets.
Enfin, le droit tunisien introduit une autre limitation au droit du breveté.
Il s’agit d’un texte consacrant la théorie dite de l’épuisement du droit du
breveté. Ceci veut dire qu’à partir du moment où le produit breveté a été
commercialisé par le breveté ou par un tiers avec le consentement du
breveté, le breveté ne peut plus avoir de droit de regard sur l’usage que
l’acheteur peut faire du produit.
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concerner non seulement le brevet d’ores et déjà octroyé, mais aussi la
simple demande de brevet.
Cependant le législateur édicte une règle de forme. Les contrats de
cession ou d’octroi de licence doivent nécessairement être passés par
écrit. L’écrit est une condition de validité des contrats. La règle se justifie
par le fait que les cessions et les licences de brevet sont, soumises à la
formalité de publicité et que la publicité n’est possible que si la cession
est constatée par un écrit.
En troisième lieu, pour qu’un contrat de cession ou de licence soit
opposable aux tiers, il faut qu’il soit inscrit sur un registre, dit Registre
national des brevets.
A côté des cessions et des licences proprement dites, la loi reconnait une
autre institution qui s’appelle la licence de droit. C’est une sorte d’offre
publique de licence. Le breveté offre à tout tiers qui le désire d’obtenir
une licence à des conditions acceptables, raisonnables.
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breveté.
Mais, cette sanction est apparue trop sévère. C’est pourquoi, il a semblé
plus équitable de remplacer le système de la déchéance par un système
de licence légale. Le breveté ne perd pas complètement ses droits.
Simplement il est privé du monopole. Les tiers peuvent, moyennant une
indemnité, utiliser son invention. La loi prévoit un grand nombre de cas
de licences légales dont il faut maintenant parler. On distinguera dans la
loi deux grandes catégories de licences légales. Ce sont les licences
obligatoires et les licences d’office. La différence entre les deux est que
les licences obligatoires sont délivrées par l’autorité judiciaire alors que
les licences d’office ont un caractère essentiellement administratif.
Ce sont des licences qui sont accordées par l’autorité judiciaire. En effet,
une personne pourra demander une licence obligatoire à l’expiration de
ce délai si une des conditions suivantes est remplie:
- le breveté n’a pas commencé à exploiter son brevet ou fait des
préparatifs effectifs et sérieux pour le faire sur le territoire Tunisien.
- le breveté n’a pas commercialisé en Tunisie le produit objet du brevet
en quantité suffisante pour satisfaire aux besoins du marché Tunisien.
Cependant, le breveté peut s’opposer à la demande de licence obligatoire
en justifiant le défaut d’exploitation du brevet par des excuses légitimes.
L’octroi de la licence obligatoire donne lieu à une procédure judiciaire
devant le tribunal de grande instance.
Le demandeur doit justifier:
1) qu’il n’a pu obtenir du breveté une licence conventionnelle,
2) qu’il est en état d ‘exploiter l’invention de manière effective et sérieuse.
La licence, si elle est octroyée, doit être non exclusive, de façon à stimuler
la concurrence, Le tribunal fixe la durée de la licence, son champ
d’application territorial, le montant des redevances que paiera le
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licencié. Les conditions pourront être ultérieurement modifiées à la
demande du breveté ou du licencié. Le retrait de la licence est susceptible
d’être ordonné si le titulaire ne satisfait pas aux conditions prévues. La
licence n un caractère personnel et, pour cette raison, la cession de la
licence nécessite l’autorisation du tribunal.
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durée et le champ d’application géographique. Quant aux redevances
que le licencié doit verser au breveté, elles sont déterminées par accord
entre eux ou à défaut par décision du tribunal de grande instance,
comme dans le cas des licences dans l’intérêt de la Santé publique.
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