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Chapitre II :

Redresseurs non commandés


Chapitre II : Redresseurs non commandés

Introduction
Les montages redresseurs sont les convertisseurs de l’électronique de puissance qui assurent
directement la conversion alternatif-continu. Alimenter par une source alternative
monophasée (v, f) ou polyphasée (v1 , v2, v3, …, vq, f) , il permettent d’alimenter en courant
continu le récepteur branché à leur sortie.

On distingue trois grandes familles de redresseur, les redresseurs non commandés (à base de
diodes), commandés (à base de thyristors) et les redresseurs semi-commandés. Dans ce
chapitre on va étudier les redresseurs à diodes.

I. Redresseurs monophasés
I.1. Débit sur une charge résistive

I.1.1 Fonctionnement

D ic

uD
V uc R

Figure II.1 : redresseur monophasé

Charge résistive

v  Vm sin(t )

Pour t = 0, v devient positive donc la diode entre en conduction.

 Pour 0 < t < T/2 : la diode D est passante D iC


uD  0
uD
uC  v  Vm sin(t )
v uC R
uC Vm sin(t )
Et iC  
R R

A partir de t = T/2 le courant s’annule et la diode se bloque

 Pour T/2 < t < T : la diode D est bloquée

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Chapitre II : Redresseurs non commandés

Quand la diode D est bloquée, la tension uD aux bornes de celle-ci est égale à la tension
d’alimentation v : D iC
uD  v  Vm sin(t )
uD
Cet état bloqué se maintient tant que v est négative. v uC R
uC
Donc on aura : uC  0 et iC  0
R

I.1.2. Forme d’onde

La figure II.2 présente l’allure des tensions uC et uD ainsi que l’allure du courant charge dans
le cas d’une charge résistive de valeur 0.5Ω.

100 20
v ud

80 iC ic
uc
uD
60 uC 0

40
-20

20

0 -40

-20

-60
-40

-60
-80

-80

-100 -100
0 0.002 0.004 0.006 0.008 0.01 0.012 0.014 0.016 0.018 0.02 0 0.002 0.004 0.006 0.008 0.01 0.012 0.014 0.016 0.018 0.02

Figure II.2 : Allure des tensions uC, uD et du courant iC pour R = 0.5Ω

I.2. Débit sur une charge R-L

I.2.1. Fonctionnement

D iC

uD
R
v uc

Figure II.3 : redresseur monophasé

Charge résistive et inductive

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Chapitre II : Redresseurs non commandés

v  Vm sin(t )

Pour t = 0, v devient positif et la diode devient passante jusqu’à t 1 où le courant charge


s’annule.

 Pour 0 < t < t1: la diode est passante

uD  0
uC  v  Vm sin(t )

L’équation qui traduit le fonctionnement est alors :

diC
L  RiC  Vm sin(t )
dt

Elle admet pour solution générale sans second membre la fonction exponentielle, régime
libre :

R
 t
iL  Ae L

Le régime forcé est la solution particulière avec second membre :

Vm
iF  sin(t   )
Z

L
Avec : Z  R2  L2 2 et   arctg
R

La constante d’intégration A est déterminée en supposant que le courant iC(t) est nul à

l’instant t = 0, ce qui conduit à :

Vm  R
 t 
Donc iC  iL  iF  sin(t   )  e sin  
L
Z  

La conduction cesse à l’instant t = t1 lorsque le courant charge s’annule.

 Pour t1< t < T : la diode est bloquée

uD  v  Vm sin(t )
uC  0

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Chapitre II : Redresseurs non commandés

Et iC  0

Remarque :


Vm   
La valeur de iC(θ) pour θ = ω.t = π est iC ( )  sin( )  e sin    0
Q

Z  

Donc le courant ic s’annule pour l’angle θC = ω.t1 > π , appelé angle de conduction , peut être
déterminé graphiquement ou par récurrence ou par calcul numérique.

I.2.2. Forme d’onde

50

iL
40 iF
iC
30

20

10

-10

-20

-30
0 0.005 0.01 0.015

Figure II.4 : Allure des courants iC, iL et iF pour R = 2Ω et L = 0.008H

100

80
iC uD
80

60
uC 60

40
40

20
20

0
0

-20 t1 -20

-40
-40

-60
-60

-80 -80

-100
0.02 0.022 0.024 0.026 0.028 0.03 0.032 0.034 0.036 0.038 0 0.002 0.004 0.006 0.008 0.01 0.012 0.014 0.016 0.018 0.02

Figure II.5 : Allure des tensions uC et uD et du courant iC

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Chapitre II : Redresseurs non commandés

I.3. Débit sur une charge R-L avec une diode de roue libre

I.3.1. Fonctionnement

La diode de roue libre (Figure II.6) permet d’éviter la surtension de rupture à l’ouverture d’un
circuit inductif.

iD1 D1 iC

uD1
R
v uD2 D2 uc

iD2 L

Figure II.6 : Redresseur monophasé

Charge résistive et inductive avec diode de roue libre

v  Vm sin(t )

A t = 0, v devient positive alors la diode D1 devient passante et D2 se bloque. On suppose que


la conduction est continue.

 Pour 0 < ωt < π : D1 passante et D2 bloquée :

uD1  0  iD1  iC
uD2  v  Vm sin(t )  0  iD 2  0
uC  v  Vm sin(t )
diC
L  RiC  Vm sin(t )
dt

La solution de cette équation différentielle vue précédemment est :


R
Vm  t
iC  sin(t   )  Be L
Z

L
soit : Q  tg  et i(0) = I0 > 0
R

Vm
Donc B  sin( )  I 0
Z

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Chapitre II : Redresseurs non commandés

t
V V 
Et par suite : iC  m sin(t   )  ( m sin( )  I 0 )e Q
Z Z

La conduction cesse à ωt = π lorsque la tension aux bornes de la diode D2 devient positive.


Vm V 
Pour ωt = π, on trouve iC ( )  sin( )  ( m sin( )  I 0 )e Q  0 .
Z Z

 Pour π < ωt < 2π : la diode D1 est bloquée et la diode D2 sera passante

uD1  v  Vm sin(t )  0  iD1  0


uD2  0  iD 2  iC
uC  0
R t
diC  t 
L  RiC  0  iC (t )  Ie L  Ie Q
dt

 

Pour ωt = π ; iC ( )  Ie Q
 I  iC ( ) e Q

 t
Donc : iC (t )  iC ( )e Q

Déterminons ainsi la constante I :



iC (2 )  iC ( )e Q
 I0

En remplaçons ic(π) par son expression trouvée précédemment, on trouve :

 2  
   
V e Q
e Q
V e Q (1  e Q )
I 0  m sin  2
 m sin   
Z  Z  
1 e Q
(1  e )(1  e )
Q Q



V eQ
I 0  m sin  
Z 
1 e Q

I.3.2. Forme d’onde :

La figure II.7 donne les allures des tensions uD1et uD2 ainsi que les courants iD1 et iD2 et la
figure II.8 présente la tension charge uC et le courant charge iC pour une résistance 1Ω et une
inductance de 0.01 H.

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Chapitre II : Redresseurs non commandés

20
uD2 iD2
uD1
0 40 iD1

-20 30

-40 20

-60 10

-80 0

-10
-100
0 0.002 0.004 0.006 0.008 0.01 0.012 0.014 0.016 0.018 0.02 0.06 0.062 0.064 0.066 0.068 0.07 0.072 0.074 0.076 0.078 0.08

Figure II.7 : Allure des tensions uD1 et uD2 et des courants iD1 et iD2

uC
iC

I0

Figure II.8 : Allure de la tension charge uC


et du courant courant charge iC

A partir des Figures II.7 et II.8, on constate très bien qu’à chaque instant, on a iD1+iD2 = iC.

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Chapitre II : Redresseurs non commandés

Application :

Soit le redresseur de la figure II.9 suivant :

iD1 D1 iC

uD1
R
uD2 D2 uc
v
iD2 L

Figure II.9 : Redresseur monophasé

Charge R/L/E avec diode de roue libre

v  Vm sin(t )

1- Préciser les intervalles de conduction de deux diodes si le courant iC ne s’annule pas


pendant toute la période.

2- Donner les expressions des tensions uD1, uD2 et uC pendant chaque intervalle ainsi que ses
allures.

3- Refaire le même travail si la conduction est discontinue (le courant iC s’annule sur une
partie de la période [βT,T].

Solution :

1- Pendant l’intervalle [0, π] c’est la diode D1 qui conduit, par contre pendant [π, 2π] la
diode D2 est passante.
D1 D2
0 π 2π
2-

 Pour l’intervalle [0, π] :

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Chapitre II : Redresseurs non commandés

uD1  0  iD1  iC
uD2  v  Vm sin(t )  0  iD 2  0
uC  v  Vm sin(t )
diC
L  RiC  Vm sin(t )
dt

 Pour l’intervalle [π, 2π] :

uD1  v  Vm sin(t )  0  iD1  0


uD2  0  iD 2  iC
uC  0
diC
L  RiC  E  0
dt

Les allures des courbes des tensions uC , uD1, uD2 sont données par les figures II.10 et II.11 ci-
dessous pour une charge R= 1Ω, L = 18H et E=50V.

100 0

80 uC -10
uD1
60 -20
uD2
40 -30

20 -40

0 -50

-20 -60

-40 -70

-60 -80

-80 -90

-100 -100
0.02 0.022 0.024 0.026 0.028 0.03 0.032 0.034 0.036 0.038 0.02 0.022 0.024 0.026 0.028 0.03 0.032 0.034 0.036 0.038 0.04

Figure II.10 : Allure de la Figure II.11 : Allure des


tension charge uC tensions uD1et uD2

3-

Pour une conduction discontinue, les allures des courbes des tensions uC , uD1, uD2 sont
données par les figures II.12 et II.13 ci-dessous pour une charge R= 1Ω, L = 0.01H et E=50V.

20
Chapitre II : Redresseurs non commandés

0
uD1
80
uD2
60 -20

40 -40

20
uC
-60

0
-80

-20

-100
-40

-120
-60

-140
-80

-100 -160
0.002 0.004 0.006 0.008 0.01 0.012 0.014 0.016 0.018 0.02 0.002 0.004 0.006 0.008 0.01 0.012 0.014 0.016 0.018 0.02

Figure II.12 : Allure de la Figure II.13 : Allure des


tension charge uC tensions uD1et uD2

les allures des courbes des courants iC , iD1, iD2 sont données par les figures II.14 et II.15 ci-
dessous pour une charge R= 1Ω, L = 0.01H et E=50V.

18

16
16
iD1
14
14 iD2
12
iC 12

10
10

8
8

6 6

4 4

2 2

0 0

-2 -2
0.002 0.004 0.006 0.008 0.01 0.012 0.014 0.016 0.018 0.02 0 0.005 0.01 0.015 0.02 0.025 0.03 0.035 0.04

Figure II.14 : Allure du Figure II.15 : Allure des


courant charge iC courants diodes iD1 et iD2

II. Redresseurs polyphasés

Pour redresser q tensions alternatives, v1, v2, …..., vq ,on utilise un ou deux groupes de q
diodes qui peuvent être à cathodes réunies ou à anodes réunis.

II.1. Les commutateurs « plus positif »

Un commutateur « plus positif » (Figure II.16) est formé par un groupe de redresseurs à
cathodes équipotentielles : à chaque instant, la tension de sortie uC est égale à la plus positive
des tensions d’entrée.

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Chapitre II : Redresseurs non commandés

En effet, pendant l’intervalle ou v1 est plus grande que v2, …..., vq, la diode D1 conduit.

-Rendant uC égal à v1.

- Et bloquant, par là, toutes les autres diodes.

Un peu après, quand v2 sera la plus grande des q tensions, le redresseur D2 sera seul passant
car, rendant la tension uC égale à v2, il bloquera de ce fait tous les autres.

Ainsi, à chaque instant, la diode passante est celle qui est reliée à l’entrée la plus positive.

D1
i1

D2 i2
ic
D3 i3
R
v1
Dq iq
v2 uc
v3 L
vq
E
Coté Commutateur Coté
alternatif continu

Figure II.16 : Commutateur plus positif

Remarque :

Pour qu’un redresseur soit conducteur, il faut qu’il soit parcouru par un courant positif.

v1  E
Lorsque v1 > v2, …..., vq, si D1 conduit iC 
R

D1 ne peut être passant que si v1 est supérieur à E.

S’il existe des intervalles pendant lesquels la plus grande des tensions d’entrée est inferieure à
E, durant ceux-ci aucun redresseur ne conduit et uC égale E. On dit alors que le montage
fonctionne en conduction discontinue par opposition à la marche en conduction continue ou
il y a toujours un redresseur passant.

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Chapitre II : Redresseurs non commandés

II.2. Les commutateurs « plus négatif»

Un commutateur « plus négatif» (Figure II.17) est formé par un groupe de redresseurs à
anodes réunies. Grâce au débit du redresseur correspondant, la tension de sortie est, à chaque
instant, égale à la plus négative des tensions d’entrée.

D’1 i'
1

D’2 i'
2

ic
D’3 i'3
R
v1
D’q i'q
v2 uc
v3 L
vq
E
Coté Commutateur Coté
alternatif continu

Figure II.17 : Commutateur plus négatif

Pendant l’intervalle où v2, par exemple, est plus négative que les q-1 autres tensions d’entrée,
D2’ conduit rendant uC égal à v2 et bloquant ainsi les autres diodes.

vD'  uC  v1  v2  v1  0
1
En effet :
vD'  uC  v3  v2  v3  0, ect .
3

Remarque :

Pour que D’2 soit effectivement passante, il faut que E soit supérieur à v2. Si par moments, E
est inferieur à la plus négative des tensions le montage fonctionne en conduction
discontinue.

II.3. Montage Parallèle simple P2

II.3.1. Fonctionnement

A partir des réseaux monophasés et grâce à un transformateur à point milieux (Figure II.12),
on obtient deux tensions v1 et v2 égales mais déphasés de π (on dispose d’un système
biphasé).

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Chapitre II : Redresseurs non commandés

v1  Vm sin(t )

v2  Vm sin(t   )  v1

v1 D1 i1
M
uc
N
v2 D2 i2

Figure II.18 : Redresseur P2

 Pour 0     : v1 > v2 ; D1 conduit

uC = v 1 , vD1 = 0, vD2 = v2 – v1 < 0 ⇒ D2 bloquée

 Pour     2 : v2 > v1 ; D2 conduit

uC = v 2 , vD2 = 0, vD1 = v1 – v2 < 0 ⇒ D1 bloquée

II.3.2. Formes d’ondes

100 100

80
50 v1
60

40
uD1
0
20

0 -50

-20
-100
-40 v1
-60 uC
-150
-80

-100 -200
0 0.002 0.004 0.006 0.008 0.01 0.012 0.014 0.016 0.018 0.02 0 0.002 0.004 0.006 0.008 0.01 0.012 0.014 0.016 0.018 0.02

Figure II.19 : Allure de la tension charge et la tension uD1

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Chapitre II : Redresseurs non commandés

II.4. Montage Parallèle simple Pq et Parallèle Double PDq

Pour obtenir une tension continue, on redresse un ensemble de q tensions alternatives


sinusoïdales formant un système polyphasé équilibré. Ces tensions sont fournies par le réseau
monophasé ou, plus souvent, par le réseau triphasé d’ordinaire par l’intermédiaire d’un
transformateur.

Nous proposons de classer les montages redresseurs par la façon dont sont groupés les
enroulements sièges des tensions alternatives. Ceci conduit à distinguer deux types de
montages :

- Les montages à commutation parallèle (P).

- Les montages à commutation parallèle double (PD).

L’indication du mode de commutation suivie de celle du nombre q de phase suffit à


caractériser un montage redresseur.

II.4.1. Montage Parallèle P3

Les trois phases, sièges des 3 tensions à redresser, sont groupées en étoile. Grace à 3 diodes,
la borne M est reliée à chaque instant à la plus positive des bornes 1, 2, 3. La tension
redressée uC est recueillie entre M et le point neutre N. La figure II.14 représente le montage
P3 .

v1 D1
i1

v2 D2
i2 M

v3 D3 i3
uc

Figure II.20 : Redresseur P3

25
Chapitre II : Redresseurs non commandés

II.4.1.1. Fonctionnement


v1  Vm sin(t )

 2
v2  Vm sin(t  )
 3
 2
v3  Vm sin(t  4 )
v1
 5
 Pour   : v1 > v2 et v3 ; D1 conduit v2
6 6
v3
uC = v 1 , vD1 = 0, vD2 = v2 – v1, vD3 = v3 – v1 uc

5 3
 Pour   : v2 > v1 et v3 ; D2 conduit
6 2 v1
v2
uC = v2, vD2 = 0, vD1 = v1 – v2, vD3 = v3 – v2
v3
uc

3 13
 Pour   : v3 > v1 et v2 ; D3 conduit
2 6
v1

uC = v3, vD3 = 0, vD1 = v1 – v3, vD2 = v2 – v3 v2

v3
uc

La forme d’onde de la tension charge est donnée par la figure II.21:

100

80

60

40

20

-20

-40

-60

-80

-100
0 0.002 0.004 0.006 0.008 0.01 0.012 0.014 0.016 0.018 0.02

Figure II.21 : Allure de la tension charge

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Chapitre II : Redresseurs non commandés

II.4.1.2. Etude des tensions

Tension redressée

Quand on redresse q tensions de période T, la tension redressée u C est formée de q sommets


de sinusoïde par période T. La période de uC est donc T/q.

T T T T
Cette tension est égale à v1 = Vmsin(ωt) pendant l’intervalle :  t   où v1 est la
4 2q 4 2q

plus grande des tensions alternatives.

2π/q

π/q π/q

Figure II.22 : Intervalle de conduction

D’une diode

Tension moyenne

La valeur moyenne UC0 de la tension uC calculée par :

T T
q 
U C 0  T4 T2 q Vm sin(t )dt
T 4  2q

Est donnée par :

q 
UC0  Vm sin
 q

Facteur d’ondulation

Le Facteur d’ondulation K0 de la tension redressée est défini par le rapport :


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Chapitre II : Redresseurs non commandés

uC max  uC min
K0 
2U C 0

T T T T
Durant sa période  ,  , uC est maximal au milieu de cet intervalle et minimal aux
4 2q 4 2q
deux extrémités.


uC max  Vm 1  cos
 q
   K0 
uC min  Vm sin(  )  Vm cos 2q sin 
2 q q q

Tension inverse

La tension aux bornes d’une diode, D1 par exemple, a pour expression successives : v1  v1

puis v1  v2 ,…..puis v1  vq . D’une façon générale la tension aux bornes d’une diode s’écrit

comme suit : vDi  v i uC

La tension inverse maximale correspond au maximum de la plus grande de ces différences.

 Si q est pair : Vi max  2Vm



 Si q est impair : Vi max  2Vm cos( )
2q

La connaissance de la tension inverse maximale appliquée à une diode quelconque du


montage est indispensable pour dimensionner-choisir les diodes du redresseur.

100

V1 V2 V3

50

-50

-100

-150
0 0.002 0.004 0.006 0.008 0.01 0.012 0.014 0.016 0.018 0.02

Figure II.23 : Allure de la tension vD1 pour un montage P3

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Chapitre II : Redresseurs non commandés

II.4.1.3. Etude des courants et facteur de puissance secondaire

Courant dans les diodes "iDi"

Si le montage débite un courant continu I C constant, chaque redresseur assure le passage de IC


pendant l’intervalle de durée T/q où il est conducteur.

Di-1 Di Di+1

Le courant diode est égal à IC si Di conduit sinon il est nul lorsque la diode Di est bloquée.

iDi

IC

Figure II.24 : Intervalle de conduction Di

D’où les valeurs maximale, moyenne et efficace du courant dans chacun des q redresseurs :


I  IC
 Di max
 IC
 iDi 
 q
 IC
 I Di eff 
 q

Courant secondaire" is"

Le courant is dans un bobinage secondaire du transformateur est, comme celui dans la diode
par laquelle il débite, égal à IC pendant T/q et nul durant tout le reste de la période. Donc on
retrouve les mêmes expressions.

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Chapitre II : Redresseurs non commandés

 isi = iDi
I  IC
 si max
 IC IC
 isi 
 q
 IC 2π
 I si eff 
 q

Facteur de puissance secondaire" fs"

Si on néglige les chutes de tension, puisque le courant IC est supposé constant, la puissance
débitée par le secondaire du transformateur est égale à la puissance reçue côté continue.

1 T
T 0
PC  uC .iC dt

1 T
PC  .I C  uC dt  PC  U C 0 .I C
T 0

PC  U C 0 .I C

Or la puissance apparente du secondaire formé de q enroulement, siège de tensions de valeur


efficace V = Vm/√2 parcourus par des courants de valeur efficace I s est : S = q.V.Is.

D’où le facteur de puissance secondaire est :

q 
V sin( ) I C
PC U C 0 I C  m q
fs   
S qVI s V I
q m C
2 q

2q 
fs  sin
 q

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Chapitre II : Redresseurs non commandés

Remarque :

Le tableau II.1 donne les valeurs de la tension moyenne, les valeurs du facteur d’ondulation
ainsi que les valeurs de facteur de puissance secondaire en fonction du nombre de phases
redressées.

q 2 3 6
UC0 0.64Vm 0.83Vm 0.95Vm
K0 0.70 0.30 0.07
fs 0.636 0.675 0.55

Tableau II.1

On remarque que :

 plus q augmente plus la tension moyenne augmente et le facteur d’ondulation diminue.


 Le facteur de puissance fs se dégrade avec les indices de commutation élevés. Or c’est la
puissance apparente qVIs qui détermine le dimensionnement du secondaire du
transformateur car q donne le nombre de phase, V le nombre de spires par phase, I s la
section des conducteurs.

Plus fs est faible, à PC donné, la réalisation du secondaire est couteuse. C’est la première
raison qui limite l’intérêt des montages à commutation parallèle et empêche de les employer
pour des valeurs élevées de q.

II.4.2. Montage Parallèle Double PD2

II.4.2.1.Fonctionnement

En monophasé, le pont à quatre redresseurs (figure II.25) peut entrer, sous le nom de PD2,
dans la categorie des montages à commutation paralléle double.

31
Chapitre II : Redresseurs non commandés

M
D1 D2
i1 i2

v1 uc

D’1 D’2
N

Figure II.25 : Redresseur PD2

v1  Vm sin(t )

 Pour 0     : D1 et D’2 conduisent alors :

uC = v 1 , vD1 = 0 et vD’2 = 0, vD’1 = vD2 = – v1 < 0, D’1 et D2 bloquées

 Pour     2 : D2 et D’1 conduisent alors :

uC =-v1, vD’1 = 0 et vD2 = 0, vD’1 = vD’2 = v1 < 0, D1 et D’2 bloquées

II.4.2.2 .Forme d’onde:

20
100
vD’1
80 vD1
0

60

40 -20

20

-40
0

-20
-60
-40
uC
-60
v -80

-80

-100 -100
0 0.002 0.004 0.006 0.008 0.01 0.012 0.014 0.016 0.018 0.02
0 0.002 0.004 0.006 0.008 0.01 0.012 0.014 0.016 0.018 0.02

Figure II.26 : Allure des tensions vD’1, vD1 et uC

32
Chapitre II : Redresseurs non commandés

II.4.3. Montage Parallèle Double PD3

Ces montages utilisent 2q diodes pour redresser q tensions alternatifs. Il s’agit de l’association
d’un commutateur plus positif et d’un commutateur plus négatif. La figure II.21 représente le
montage PD3.

v1 D1 D2 D3
iD1 iD2 iD3
o uc
v2

v3
D’1 D’2 D’3
N

Figure II.27 : Redresseur PD3

II.4.3.1. Fonctionnement


v1  Vm sin(t )

 2
v2  Vm sin(t  )
 3
 4
v3  Vm sin(t  3 )

 
 Pour    : v1 > v2 et v3 et v2 <v1 et v3 ; D1 et D’2 conduisent
6 2

uC = v1 – v2 , vD1 = vD’3 = 0, vD’1 = v2 – v1

 5
 Pour   : v1 > v2 et v3 et ; v3 <v1 et v2 ; D1 et D’3 conduisent
2 6

uC = v1 – v3 , vD1 = vD’3 = 0, vD’1 = v3 – v1

5 7
 Pour   : v2 > v1 et v3 et ; v3 <v1 et v2 ; D2 et D’3 conduisent
6 6

uC = v2 – v3 , vD2 = vD’3 = 0, vD’1 = v3 – v1

33
Chapitre II : Redresseurs non commandés

7 3
 Pour   : v2 > v1 et v3 et ; v1 <v2 et v3 ; D2 et D’1 conduisent
6 2

uC = v2 – v1 , vD2 = vD’1 = 0

3 11
 Pour   : v3 > v1 et v2 ; v1 <v2 et v3 ; D3 et D’1 conduisent
2 6

uC = v3 – v1 , vD3 = vD’1 = 0

11 13
 Pour   : v3 > v1 et v2 ; v2 <v1 et v3 ; D3 et D’2 conduisent
6 6

uC = v3 – v2 , vD3 = vD’2 = 0, vD’1 = v2 – v1

En triphasé, le montage PD3 (figure II.27) est l’un des plus courants. Le débit de D1 ou D2 ou
D3 rend la tension VM – VO égale à la plus grande des trois tensions v1, v2 ou v3 . De même, le
débit de la diode correspondante de la seconde série (D’1, D’2, D’3) rend VN – VO égal à la
plus négative des tensions v1, v2 ou v3 .D’une façon générale on a :

uC  VM  VN  (VM  Vo )  (VN  Vo )
VDi  v i (VM  Vo )
VD 'i  (VN  Vo )  v i

Intervalle    5 5 7 7 3 3 11 11 13


           
de 6 2 2 6 6 6 6 2 2 6 6 6
conduction

uC v1 – v2 v1 – v3 v2 – v3 v2 – v1 v3 – v1 v3 – v2

D1 D1 D2 D2 D3
D3

Schéma
équivalent
D’2 D’3 D’3 D’1 D’1 D’2

Tableau II.2

34
Chapitre II : Redresseurs non commandés

15
uC

10
V1 V2 V3

-5

-10
0 0.002 0.004 0.006 0.008 0.01 0.012 0.014 0.016 0.018 0.02

Figure II.28 : Allure de la tension charge pour le montage PD3

La tension redressée uC, donnée par la différence (VM – VO) – (VN – VO) est formée de six
sommets de sinusoïdes par période T. Il est facile de constater que la tension redressée du PD 3
présente une fréquence deux fois plus élevée et une ondulation plus faible que celle du P 3, ce
qui facilite un éventuel filtrage.

II.4.3.2. Etude des tensions

Tension moyenne

La valeur moyenne UC0 de la tension uC à vide est donnée par l’équation suivante:

U C 0  VM  Vo    VN  Vo 

q 
Avec :  VM  Vo  Vm sin
 q

q 
Et  VN  Vo   Vm sin
 q

2q 
Donc : UC 0  Vm sin
 q

35
Chapitre II : Redresseurs non commandés

Avec les mêmes tensions à redresser, en passant du montage P au montage PD, on double la
valeur moyenne de la tension redressée ; (avantage des montages PD).

Facteur d’ondulation

Le Facteur d’ondulation K0 de la tension redressée est défini par le rapport :

uC max  uC min
K0 
2U C 0

1  cos Si q pair : n=q
 q
K0 
2q sin  Si q impair : n=2q
q
Tension inverse

La tension aux bornes d’une diode a même formes d’ondes et mêmes valeurs maximales que
lors du fonctionnement en commutation parallèle simple :

 Si q est pair : Vi max  2Vm



 Si q est impair : Vi max  2Vm cos( )
2q

100

V1 V2 V3

50

-50

-100

uD1
-150
0 0.002 0.004 0.006 0.008 0.01 0.012 0.014 0.016 0.018 0.02

Figure II.29 : Allure de la tension

aux bornes de la diode D1

36
Chapitre II : Redresseurs non commandés

II.4.3.3. Etude des courants et facteur de puissance secondaire

Courant dans les diodes

Durant chaque période T, chacune de diode D1, D2, ...Dq débite le courant continu IC à tour de
rôle chacun des courants iD1, iD2, ...iDq est donc égal à IC pendant T/q, nul pendant le reste de la
période. De même le retour du courant IC nécessite la conduction de l’une des q diodes de la
série D’1, D’2, ...D’q. Chacun des courants i’D1, i’D2, …i’Dq égal à IC pendant T/q, nul pendant
le reste de la période.

D’où les valeurs maximale, moyenne et efficace du courant dans chacun des 2q diodes :


I  IC
 Di max
 IC
 iDi 
 q
 IC
 I Di eff 
 q

Courant secondaire

Chaque enroulement secondaire est réuni à deux diodes et parcourue par IC pendant deux
intervalles de durée T/q.
Di
 I C Lorsque D1 conduit sur 2π/q
iDi
 isi
is1   I C Lorsque D’1 conduit sur 2π/q
iD’i
0
 Ailleurs lorsque D1 et D’1 sont bloquées D’i
isi

IC

0

-IC

Figure II.30 : Allure du courant isi

37
Chapitre II : Redresseurs non commandés

Le courant secondaire est alternatif avec une valeur moyenne nulle.

2
I si eff  IC
q
Facteur de puissance secondaire

Le facteur de puissance, donnée par

2q 
V sin( ) I C
PC U C 0 I C  m q
fs   
S qVI s V 2IC
q m
2 q

à pour valeur :

2 
fs  q sin
 q

Par rapport au montage redresseur parallèle simple le courant secondaire est multiplié par √2,
la valeur moyenne de la tension a était multipliée par 2 donc le facteur de puissance
secondaire est multiplié par √2.

Le tableau II.3 donne les valeurs de facteur de puissance secondaire.

q 2 3 6 9 12
fs 0.9 0.955 0.78 0.65 0.57
Tableau II.3

Excellent pour les redresseurs PD2 et PD3, ce qui justifie leur utilisation courante pour le
redressement direct des réseaux. En contre partie les performances des redresseurs en pont
avec source en étoile (PD) se dégradent quand q augmente.

Conclusion

Les redresseurs à diodes, ou redresseurs non commandés, ne permettent pas de faire varier le
rapport entre la ou les tensions alternatives d’entrée et la tension continue de sortie. De plus,
ils sont irréversibles, c'est-à-dire que la puissance ne peut aller que du coté alternatif vers le
coté continu.

38

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