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Chapitre IV :

Redresseurs mixtes
Chapitre III : Redresseurs mixtes

Introduction
Pour les redresseurs mixtes, on remplace seulement une série de diodes, celles du
commutateur plus positif d’ordinaire, par des thyristors. Nous allons voir dans ce chapitre les
redresseurs mixtes monophasés ainsi que les redresseurs mixtes triphasés.

I. Redresseurs monophasés
I.1. redresseur symétrique

I.1.1. Schéma de principe

Seulement une série de diode est remplacé par des thyristors.

M
TH1 TH2
iTH1 iTH2

v u''c

D1 D2

N
Figure IV.1 : redresseur mixte symétrique

I.1.2. Fonctionnement

Pour 0 < θ < ψ : la tension v(t) est positive donc le thyristor TH1 peut être amorcé.

 Pour ψ < θ < π : on envoie une impulsion à la gâchette et TH1 entre en conduction, on aura
alors :
vTH1 = 0 et u’’C = v(t) TH1 TH2

vD2 = 0 puisque D2 est polarisée en directe


vD1 = -v(t) < 0 puisque D1 est polarisée en inverse donc bloquée u'’C Charge
v
vTH2 = -v(t)

Lorsque θ = π la tension v(t) devient nulle mais iTH1 n’est pas nul D1 D2

Donc le thyristor TH1 ne peut pas se bloquer naturellement et à cet instant la diode D1 entre
en conduction et la diode D2 se trouve polarisée en inverse donc bloquée.

 Pour π < θ < π + ψ : TH1 continue d’assurer la conduction avec D1

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Chapitre III : Redresseurs mixtes

⇒ La charge es court-circuitée ⇒ phase de roue libre : TH1 TH2

vD1 = 0 et vTH1 = 0
v u'’C Charge

vD2 = v(t) < 0 et iD2 = 0

vTH2 = -v(t) > 0 et iTH2 = 0 D1 D2

et u’’C = 0

A θ = π + ψ on envoie une impulsion à TH2, donc TH2 entre en conduction avec D1 puisque
celle-ci reste polarisée en directe.

 Pour π + ψ < θ < 2π :


TH1 TH2

vD1 = 0 et vTH2 = 0
u'’C Charge
v
vD2 = v(t) < 0 et iD2 = 0

vTH1 = - v(t) > 0 et iTH1 = 0 D1 D2

et u’’C = - v(t)

A θ = 2π la diode D1 se bloque et la diode D2 s’amorce puisqu’elle se polarise en directe.

 Pour 2π < θ < 2π + ψ : TH2 et D2 assure la conduction et on aura comme équations

vD2 = 0 et vTH2 = 0
TH1 TH2
vD2 = -v(t) < 0 et iD2 = 0
u'’C Charge
vTH1 = v(t) > 0 et iTH1 = 0 v

et u’’C = 0
D1 D2

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Chapitre III : Redresseurs mixtes

I.1.3. Formes d’ondes

100

80

60

40

20

-20

-40

-60

-80

-100
0 0.002 0.004 0.006 0.008 0.01 0.012 0.014 0.016 0.018 0.02

Figure IV.2 : Tension charge u’’c

50 20

vTH1 vD2
vD1
vTH2 0

0 -20

-40

-50 -60

-80

-100 -100
0 0.002 0.004 0.006 0.008 0.01 0.012 0.014 0.016 0.018 0.02 0 0.002 0.004 0.006 0.008 0.01 0.012 0.014 0.016 0.018 0.02

Figure IV.3 : Tensions aux bornes des thyristors

Et tensions tensions aux bornes des diodes

I.1.4. Valeur moyenne de la tension redressée

La valeur moyenne de la tension redressée d’un pont mixte symétrique est donnée par
l’équation suivante :

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Chapitre III : Redresseurs mixtes

1
U ''cmoy Vmax .sin( ).d

Vmax
U ''cmoy 1 cos

I.2. redresseur asymétrique

I.2.1. Schéma de principe

M
TH1 D1
iTH1 iD1

u''c
v

TH2 D2

Figure IV.4 : Redresseur mixte asymétrique

I.2.2. Fonctionnement

Pour 0 < θ < ψ : la tension v(t) est positive donc le thyristor TH1 peut être amorcé.

 Pour ψ < θ < π : on envoie une impulsion à la gâchette et TH1 entre en conduction, on aura
alors :
TH1
D1
vTH1 = 0 et u’’C = v(t)
vD2 = 0 puisque D2 est polarisée en directe
v u'’C Charge

vD1 = -v(t) < 0 puisque D1 est polarisée en inverse donc bloquée


vTH2 = -v(t)
TH2 D2
Lorsque θ = π la tension v(t) devient nulle mais iTH1 n’est pas nul

Donc le thyristor TH1 ne peut pas se bloquer naturellement et à cet instant la diode D1 entre
en conduction et la diode D2 se trouve polarisée en inverse donc bloquée.

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Chapitre III : Redresseurs mixtes

 Pour π < θ < π + ψ : TH1 continue d’assurer la conduction avec D1

⇒ la charge es court-circuitée ⇒ phase de roue libre :


TH’1 D1
vD1 = 0 et vTH1 = 0

vD2 = v(t) < 0 et iD2 = 0 u'’C Charge


v

vTH2 = -v(t) > 0 et iTH2 = 0


TH’2 D2
’’
et u C =0

A θ = π + ψ on envoie une impulsion à TH2, donc TH2 entre en conduction avec D1 puisque
celle-ci reste polarisée en directe.

 Pour π + ψ < θ < 2π : TH’1 D1

vD1 = 0 et vTH2 = 0 u'’C Charge


v
vD2 = v(t) < 0 et iD2 = 0
TH’2 D2
vTH1 = - v(t) > 0 et iTH1 = 0

et u’’C = - v(t)

A θ = 2π la diode D1 se bloque et la diode D2 s’amorce puisqu’elle se polarise en directe.

 Pour 2π < θ < 2π + ψ : TH2 et D2 assure la conduction et on aura comme équations.

vD2 = 0 et vTH2 = 0
TH1 TH2
vD2 = -v(t) < 0 et iD2 = 0

vTH1 = v(t) > 0 et iTH1 = 0 u'’C Charge


v

et u’’C = 0
D1 D2

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Chapitre III : Redresseurs mixtes

I.2.3. Formes d’ondes

100

80

60

40

20

-20

-40

-60

-80

-100
0 0.002 0.004 0.006 0.008 0.01 0.012 0.014 0.016 0.018 0.02

Figure IV.5 : Tension charge u’’c

20
vD1 50

vD2 vTH1
0 vTH2

-20 0

-40

-60 -50

-80

-100 -100
0 0.002 0.004 0.006 0.008 0.01 0.012 0.014 0.016 0.018 0.02 0 0.002 0.004 0.006 0.008 0.01 0.012 0.014 0.016 0.018 0.02

Figure IV.6 : Tensions aux bornes des diodes

Et tensions aux bornes des thyristors

I.2.4. Valeur moyenne de la tension redressée

La valeur moyenne de la tension redressée d’un pont mixte asymétrique est donnée par
l’équation suivante :

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Chapitre III : Redresseurs mixtes

1
U ''cmoy Vmax .sin( ).d

Vmax
U ''cmoy 1 cos

Remarque :

On remarque très bien que les allures des tensions redressées pour le pont symétrique et
asymétrique sont identiques malgré que les intervalles de conduction des composants soient
différents.

La configuration asymétrique est intéressante, d’une part, en termes de dimensionnement des


composants puisque, à performances égales, une diode est moins couteuse qu’un thyristor.
D’autre part la présence d’une diode de roue libre rend plus sur le fonctionnement des ponts
mixtes, en cas de défaut d’amorçage d’un thyristor.

II. Redresseurs triphasés

II.1. Schéma de principe

On remplace seulement une série de diodes, celles du commutateur plus positif d’ordinaire,
par des thyristors. La figure IV.7 donne le schéma du montage PD3 mixte :

M
v1 TH’1 TH’2 TH’3

v3
o u''c

v3
D1 D2 D3
iD1 iD2 iD3
N

Figure IV.7 : Redresseur mixte triphasé

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Chapitre III : Redresseurs mixtes

II.2. Fonctionnement et valeur moyenne

La tension VNO des anodes communes prise par rapport au neutre (réel ou fictif) du réseau est
celle d’un redresseur P3 à diodes, la tension V MO des cathodes celle d’un redresseur P3 à
thyristors. Donc la tension redressée à pour expression :

u ''C VM VN (VM Vo ) (VN Vo )


VTH i v i (VM Vo )
VDi (VN Vo ) v i

TH1 conduit sur l’intervalle


2 q 2 q

3 3
D1 conduit sur l’intervalle
2 q 2 q

U ''C 0 VM Vo VN Vo
q q
U ''C 0 Vm sin cos ( Vm sin )
q q
q
U ''C 0 Vm sin (1 cos )
q
2q 1 cos
U ''C 0 Vm sin( )
q 2
1 cos
U ''C 0 UC0 ( )
2

La variation de la tension moyenne redressée en fonction de l’angle de retard ψ, qui peut


« théoriquement » varier entre 0 et π, est représentée par la figure IV.8.

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Chapitre III : Redresseurs mixtes

U’’C0
UC0

UC0/2

ψ
0 π/2π
Figure IV.8 : Valeur moyenne de la tension redressée

d’un pont mixte en fonction de ψ

La plage des variations de la tension moyenne redressée s’étend sur l’intervalle [0 ; π] alors
que pour un pont complet en mode redresseur, l’intervalle est seulement [0 ; π/2] : le réglage
de la tension moyenne est plus facile pour un pont mixte.

II.3. Formes d’ondes

Dans le cas ou l’angle de retard vaut π/6, la tension redressée est représentée par la figure
IV.8. Elle est formée d’arcs de tensions composées. Il est remarquable que son indice de
pulsation est seulement p = 3, alors qu’il vaut p = 6 pour un redresseur triphasé tout thyristor.

100

50

-50

0.01 0.012 0.014 0.016 0.018 0.02 0.022 0.024 0.026 0.028 0.03

Figure IV.8 : Tension charge u’’c pour ψ = 30°

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Chapitre III : Redresseurs mixtes

Avec un retard ψ = π/2, la tension redressée prend une allure différente : la conduction
simultanée d’une diode et d’un thyristor du même bras donne une tension nulle pendant ces
intervalles ; ce sont les phases de roue libre.

100

50

-50

0.02 0.022 0.024 0.026 0.028 0.03 0.032 0.034 0.036 0.038 0.04

T3 T1 T2
D2 D3 D1

Figure IV.9 : Tension charge u’’c pour ψ =90°

Remarque :

Il est habituel de placer une diode entre les bornes de sortie du pont, elle n’intervient pas
directement sur le fonctionnement du redresseur mais sa présence apporte plusieurs
avantages.

- Pendant les phases de roue libre, elle se substitue au bras de pont passant le courant circulant
préférentiellement dans D.

- En cas de raté d’amorçage d’un thyristor, la conduction du courant dans la charge est
néanmoins assurée par D, le fonctionnement du montage est ainsi rendu plus sur.

Conclusion :

A cause du phénomène de roue libre, la tension redressée ne peut jamais prendre une valeur
négative .Un montage mixte ne permet pas la marche en onduleur, il n’est pas réversible en
puissance.

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