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FACULTATEA DE LITERE
DEPARTAMENTUL DE LIMBI MODERNE APLICATE
LUCRARE DE LICENȚĂ
Coordonator:
Lect. univ. dr. Adina-Maria CORNEA
Absolvent:
Daniela-Valentina OMETIȚĂ
Cluj-Napoca
Iulie 2021
UNIVERSITATEA BABEȘ-BOLYAI CLUJ-NAPOCA
FACULTATEA DE LITERE
DEPARTAMENTUL DE LIMBI MODERNE APLICATE
LUCRARE DE LICENȚĂ
Interculturalitatea – un aspect în traducerea textelor literare
Coordonator:
Lect. univ. dr. Adina-Maria CORNEA
Absolvent:
Daniela-Valentina OMETIȚĂ
Cluj-Napoca
Iulie 2021
UNIVERSITÉ BABEȘ-BOLYAI CLUJ-NAPOCA
FACULTÉ DES LETTRES
DÉPARTEMENT DES LANGUES MODERNES APPLIQUÉES
MÉMOIRE DE LICENCE
L’interculturalité – un aspect dans la traduction des textes
littéraires
Coordonnateur :
Lect. univ. dr. Adina-Maria CORNEA
Étudiante :
Daniela-Valentina OMETIȚĂ
Cluj-Napoca
Juillet 2021
Table des matières
Introduction ..............................................................................................................6
Conclusion ............................................................................................................... 51
Rezumat................................................................................................................... 53
4
Abstract ................................................................................................................... 57
Annexe ..................................................................................................................... 61
................................................................................................................................. 62
Bibliographie ...........................................................................................................64
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Introduction
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culturelles, qui donnent des couleurs locales, c’est à- dire ils appartiennent au spécifique
national. C’est le domaine où les traducteurs sont confrontés aux grandes difficultés. Quelle
stratégie pouvons-nous adopter pour préserver la culture source et faire comprendre au lecteur
le texte traduit ?
Il y a six types d’obstacles dans la traduction : grammaticaux, sémantiques, syntaxiques,
rhétoriques (la métaphore, la comparaison, les figures de style), pragmatiques (les expressions
idiomatiques, l’humour) et culturels (dénominations de nourritures, des fêtes, des traditions).
Nous avons choisi de discuter de ces obstacles et du rôle que joue l’élément culturel dans la
traduction. La culture englobe tous les aspects liés à la vie d’une société, aux valeurs d’une
communauté. Cependant, la culture peut-elle être traduite ? Inévitablement, la langue est en
relation étroite avec la culture, de sorte qu’un traducteur ne peut pas ignorer la culture quand il
traduit un texte littéraire. Le traducteur est un médiateur, qui transmet la culture source à un
destinataire qui n’a pas de connaissances approfondies sur la culture respective. Le manque de
connaissances peut empêcher le lecteur de comprendre le texte plein d’éléments culturels. Par
conséquent, le traducteur doit tenir compte de plusieurs facteurs principaux dans le processus
de traduction : l’intention de l’auteur, la culture source, la culture cible, le public cible. Le
traducteur oscille entre deux approches : l’étrangéisation et la familiarisation. Nous croyons
que le traducteur doit jongler avec ces deux approches et ne pas utiliser une seule seulement
parce que, dans ce cas, la réception du message traduit échouera.
Dans ce mémoire de licence, nous allons nous arrêter sur la traduction du roman
Madame Bovary en roumain. Nous essaierons d’analyser de manière comparative deux
traductions du roman mentionné ci-dessus (la traduction de Demostene Botez et la traduction
de Florica Ciodaru-Courriol) pour voir quels sont les obstacles culturels et quelles sont les
stratégies que les traducteurs ont utilisées pour les surmonter.
La raison principale pour laquelle nous avons choisi ce thème est notre intérêt pour la
littérature et l’importance de la communication interculturelle, deux réalités auxquelles nous
nous rapportons chaque jour. La communication est la clé pour résoudre les problèmes de tout
ordre. Nous croyons que la traduction des textes littéraires mène à l’enrichissement de la langue
cible. De plus, le sujet que nous abordons est tout à fait pertinent dans le processus de traduction,
et c’est un sujet intéressant pour les traducteurs, les terminologues et d’autres qui pensent que
la traduction est un acte interculturel de communication. Afin d’offrir une meilleure perspective
sur cette question, nous avons choisi d’analyser le roman Madame Bovary. Nous avons choisi
ce roman parce que l’auteur a présenté la réalité de la société française au XIX e siècle et nous
voulons voir comment les traducteurs ont réussi à traduire le même cadre historique au XXe
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siècle. Une autre raison pour laquelle nous avons opté pour ce roman est qu'il a été publié en
sept versions roumaines. Ainsi, afin de voir le progrès des traductions et des stratégies pour
surmonter les obstacles culturels, nous avons choisi de comparer deux traductions de la
roumaine Madame Bovary.
Que poursuivons-nous dans le cadre de ce mémoire de licence ? Le but de ce mémoire
de licence est d’informer et de démontrer que la traduction peut être une communication
interculturelle, impliquant la lecture détaillée d’un texte, la recherche de références culturelles,
la chasse aux stratégies appropriées pour traduire les éléments liés à la culture source et à la
rédaction d’un texte fidèle à l’original, mais répondant aux attentes de ses destinataires. Dans
le même ordre des idées, nous tenterons de répondre aux questions suivantes :
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appropriées qu’un traducteur peut mettre en œuvre dans la traduction d’un texte littéraire afin
de maintenir l’esthétique et l’idée de l’auteur.
Le troisième chapitre traite principalement la relation entre la culture et la traduction.
Dans le premier sous-chapitre, nous présenterons quelques réflexions sur cette relation et sur
l’importance de la culture et de la traduction. Dans le deuxième sous-chapitre, nous allons
décrire deux concepts – les realia et les culturèmes – qui peuvent être des obstacles dans le
processus de traduction d’un texte littéraire. Nous allons définir les concepts, fournir quelques
classifications des théoriciens qui ont développé des études sur ces difficultés, mais nous allons
également décrire les stratégies appliquées par les traducteurs pour surmonter les problèmes
culturels.
Le quatrième chapitre est pratique, car il s’agit de l’étude de cas réalisée à la suite de la
théorie présentée. L’étude de cas sera réalisée tout d’abord sur le roman Madame Bovary, écrit
par Gustave Flaubert et sur deux versions en roumain de ce livre, appartenant à Demostene
Botez et Florica Ciodaru-Courriol. L’étude porte en grande partie sur les obstacles culturels et
les stratégies utilisées par les deux traducteurs. Nous allons en tirer quelques exemples et les
commenter. Dans la deuxième partie de l’étude, nous avons également trouvé important de
réaliser un petit questionnaire sur la traduction littéraire en tant qu’acte de communication
interculturelle. À cet égard, nous présenterons quelques statistiques pertinentes pour notre
analyse du sujet de notre choix.
Le dernier chapitre contient nos conclusions, où nous évaluons les résultats de l’étude,
la méthodologie utilisée dans la recherche du sujet choisi et où nous exprimons notre intention
de faire plus de recherches sur ce sujet à l’avenir.
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1. Théorie de la traduction
La traduction comme objet d'étude n’est pas apparue que vers la moitié du XXe siècle.
De nouvelles formulations vis-à-vis de l’activité de la traduction ont été entraînées dès que la
réflexion scientifique a mis l’accent sur ce sujet – la traduction. Nous savons que la traduction
a une longue et intéressante histoire qui a conduit au développement des langues, dans plusieurs
domaines. Chaque peuple doit avoir le désir de connaître une langue et une culture différente.
Donc, les traductions sont un pilier fondamental pour cela. Dans son article intitulé Théorie et
enseignement de la traduction, André Clas cite Scott L. Montgomery qui donne une perspective
sur la traduction en disant :
1
Notre traduction : La traduction a été réalisée par des individus, par des équipes, par des groupes ou des
communautés entières, même par des machines. Son matériel incluait des textes originaux, des textes copiés et
altérés, des textes reconstruits et volés, des textes fabriqués, falsifiés, et même des textes imaginaires. De tels textes
comprenaient tous les genres de documents acceptables de prose et de poésie connus de la société, sans oublier les
chansons, les légendes, les souvenirs, et les visions.
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pendant le Ier siècle av. J.-C., Horace écrit l’Ars poétique dans laquelle il parle d’un skopos
qu’un traducteur doit suivre. Horace dit que le traducteur doit produire un texte créatif et
agréable pour le public cible. Ces sont quelques-unes des opinions qui ont influencé les
traducteurs des siècles. Dès l’Antiquité, il y a des débats sur la traduction du sens par sens et la
traduction mot à mot. La personne qui a donné naissance à ce terme « sens par sens » est le
Saint Jérôme, qui l’avait utilisé dans la Lettre à Pammachius (396). Pendant la période quand
il a traduit la Bible en latin (connu sous le nom de la Vulgate), Jérôme a découvert l’importance
de traduire le sens par sens. Par exemple, Saint Jérôme prend en compte les paroles de Cicéron
et les apporte comme arguments pour justifier ses choix quand il traduit l’Ancien Testament du
grec en latine, appelé aussi la Septante. Saint Jérôme dit que la traduction littéraire peut être
utilisée dans la traduction des textes sacrés, mais pour d’autres types de textes, une traduction
littéraire est nécessaire pour donner le sens du texte original aussi bien que possible.
Le IXe siècle se caractérise par la fondation de la Maison de Sagesse. La première tâche
que les traducteurs ont eue était la traduction systématique des textes anciens. Les traductions
réalisées pendant la période mentionnée n’étaient pas seulement un moyen de comprendre les
autres civilisations, mais une bonne façon d’enrichir la langue arabe. Les traductions ont surtout
porté sur les textes religieux, scientifiques et philosophiques écrits en grec. Donc, l’activité de
traduction a été très dynamique sous la direction de Hunayn qui a mis les bases d’une
civilisation merveilleuse.
Fondée en Espagne, par Raymond Tolède (entre 1125 et 1151), l’École Tolède fut la
première école de traducteurs. Cette institution a conduit à la vulgarisation de la traduction, tout
en formant des traducteurs dans les langues européennes traditionnelles ainsi que dans les
langues occidentales. L’École Tolède a joué un rôle important dans la transmission des
informations grecques et orientales à travers l’Europe. Ici, il y avait une vaste activité de
traduction dans laquelle les traducteurs ont traduit beaucoup d’œuvres en latin. Ainsi, les deux
écoles Bagdad et Toledo ont créé un lien entre deux civilisations différentes.
Au XVIe siècle, nous parlons d’un représentant de la Réforme protestante qui a traduit
la Bible en allemand – la Bible de Luther (1522-1534). Martin Luther a réussi à avoir une
influence remarquable sur la religion grâce à sa traduction, mais en même temps il a également
conduit au développement de la langue allemande moderne. Une autre traduction importante
de la Bible est connue sous le nom de King James Bible (1604-1611) – c’est une traduction
anglaise qui a eu un grand impact sur la culture et la langue de l’Angleterre.
Le terme « traduction », a été utilisé pour la première fois en 1540 par Etienne Dolet.
Le premier traité en français sur la traduction a été écrit par lui. Dans son article intitulé La
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manière de bien traduire d'une langue en autre : d'advantage de la punctuation de la langue
françoyse, Etienne Dolet souligne 5 règles de base :
Le XVIIe siècle est éclipsé par le période de Belles infidèles. Un représentant de cette
tendance était Nicolas d’Ablancourt qui s’occupait de la traduction des textes historiques et
d’autres œuvres écrites par Cicéron et Cornelius Tacitus, pour lesquelles il a apporté des
améliorations comme il le savait mieux. En 1799, la Pierre de Rosette a été une découverte
importante pour l’histoire de la traduction. Elle a été découverte par un officier de l’armée
française, pendant l’occupation de Napoléon en Égypte. La Pierre de Rosette avait trois
inscriptions du même texte, mais en trois versions différentes : en démotique, en grec et en
hiéroglyphes. Jean-François Champollion a réussi à découvrir une méthode de déchiffrer les
hiéroglyphes et il est toujours considéré le parent des linguistes grâce à son succès incroyable.
Les études sur la traduction sont toujours enrichies par de nouvelles recherches,
théories, réflexions. Au fil des ans, divers problèmes de traduction ont été abordés, mais on
parle de la vraie théorie du processus de traduction depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale.
Au cours de cette période, le processus d’exploitation du patrimoine linguistique est en cours.
George Mounin pose les bases d’une véritable théorie en 1956. Dans le même domaine, nous
nous souvenons également de J.P. Vinay et J. Darbelnet, qui ont écrit Stylistique comparée du
français et de l’anglais et d’Edmond Cary avec Comment faut-il traduire ?
De même, Roman Jakobson (1959) décrit trois catégories de traductions dans son article
intitulé On Linguistic Aspects of Translation.
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3. Intersemiotic translation or transmutation is an interpretation of
verbal signs by means of signs of nonverbal sign systems 2 (1959 :
233)
Même si les débats, les commentaires et les contributions sur le processus de traduction
existent depuis de deux mille ans, la traductologie est un phénomène complètement nouveau.
Cette nouvelle science, ou plutôt discipline, offre un large éventail d’interprétations. Ladmiral
souligne les connotations du mot traductologie en anglais (Translation Studies) et en allemand
(Übersetzungswissenschaft). De même, Ladmiral apporte à notre attention les différentes
formes de la traductologie, qui est en fait descriptive, normative, fonctionnelle et productive.
Selon Ladmiral, la traductologie devrait viser à étudier les méthodes de traduction des textes,
et de ne pas analyser les textes qui ont déjà été traduits. En même temps, dans l’œuvre appelée
Traduire : théorèmes pour la traduction, Ladmiral écrit sur la traductologie qu’elle est une
discipline, le bastion qui ne peut pas se construire de façon indépendante, mais qui a besoin de
trois autres disciplines (linguistique, philosophie, psychologie) à partir desquelles elle s’inspire,
afin de résoudre les problèmes posés par la pratique de la traduction. Par conséquent, la
traductologie vise à analyser les méthodes de traduction et non pas à créer une théorie sur la
traduction.
À l’origine de cette discipline, appelée traductologie, se trouve la traduction, qui a réussi
à apporter une diversification dans la langue et la culture - deux questions qui font partie de la
vie de chaque peuple. En regardant l’histoire présentée, la traduction rassemble une multitude
2
Notre traduction : 1. La traduction ou la reformulation intra linguale est une interprétation des signes
verbaux au moyen d’autres signes de la même langue.
2. La traduction multilingue ou la traduction proprement dite est une interprétation des signes verbaux au
moyen d’une autre langue.
3. La traduction ou transmutation intersémiotique est une interprétation des signes verbaux au moyen de
signes de systèmes de signes non verbaux.
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de pratiques sur lesquelles certaines personnalités ont fait leur marque au fil des ans. Comment
cela a-t-il été possible ? Le transfert des connaissances et de l’information dans le monde entier
a été possible grâce aux ouvrages scientifiques, littéraires, juridiques, mais aussi grâce aux
traductions de textes sacrés, qui par extension, ont conduit au renforcement des États
multilingue. La nouvelle discipline qui se pose et qui a le sujet de l’étude de la traduction est la
traductologie. Ce besoin de traduction, d’interprétation a conduit à la création de grandes écoles,
où cette discipline a été introduite au fur et à mesure de son développement.
Initialement, la théorie de la traductologie a été définie par James S. Holmes dans son
travail publié en 1972 intitulé The Name and Nature of Translation Studies. Au centre des
études dans ce domaine est la traduction d’un texte écrit d’une langue à l’autre, mais la
recherche a également inclus d’autres approches (théorique, descriptive et appliqué) qui sont
impliqués dans la traduction.
Au cours de cette période, nous pouvons parler des branches des linguistes qui ont
contribué à cette discipline. Progressivement, la linguistique textuelle, la pragmatique, la
linguistique énonciative et sociolinguistique s’intègreront en traductologie. Depuis 1980, la
traductologie a tourné son intérêt vers d’autres domaines professionnels et des traductions
spécialisées, qui, comme nous le savons, sont très souvent réalisées sur le marché mondial. On
peut voir que la traductologie s’intéresse au processus de traduction, aux fonctions et au style
du texte, mais pour les années 90, les traducteurs mettent également l’accent sur la personne
qui effectue la traduction. De nos jours, l’enjeu majeur auquel sont confrontés les traducteurs
d’aujourd’hui, ainsi que les traductologues et formateurs, est la traduction automatique (TA).
Roman Jakobson (1959) considère la traduction comme une invention crée par le
Romans et met au premier plan le deux, Horace et Cicéron, qui dans leurs remarques sur la
traduction, font une distinction importante entre la traduction mot à mot et le sens pour sens.
Le principe d’enrichir la langue et la littérature par la traduction conduit à souligner plutôt les
critères esthétiques de la traduction finale que les notions plus rigides de « fidélité ». Dans son
œuvre intitulée After Babel (1975), George Steiner met en évidence quatre périodes qui sont
extrêmement importantes quand nous parlons de l’histoire de la littérature dans le processus de
traduction.
La première période s’appelle la période de réflexion où Cicéron, Horace et Alexander
Frae Tytler exposent leurs principes de la traduction. C’est la longue période au cours de
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laquelle plusieurs traducteurs tirent des conclusions plus marquantes dans l’analyse de la
traduction. La deuxième période de la traduction a une approche herméneutique. Steiner croit
qu’une traduction de ce genre doit être basée sur la compréhension et refléter très bien les
sentiments de l’auteur. Pendant la troisième période on assiste à la publication de textes sur la
traduction automatique. On parle d’une période moderne de la traductologie dans laquelle se
sont développé beaucoup des méthodes, comme celle de l’interprétation littéraire de la
sémantique, de la logique formelle, de la théorie de l’information, du jeu et de la linguistique
contrastive. La quatrième période commence avec l’œuvre de George Steiner. Comme Raková
Zuzana dit dans son œuvre Les théories de la traduction, après les années 60, il y a d’autres
spécialistes qui font des recherches sur la traduction.
Ce n´est que dans les années 1950 et 1960 que l´on commence à s´intéresser à
la traduction comme objet de recherche. Les premiers à le faire ont été des linguistes,
dont les plus connus sont Roman Jakobson (1959) et John C. Catford (1965) ; parmi les
linguistes francophones, c´était Georges Mounin (Les « belles infidèles », 1955, Les
problèmes théoriques de la traduction, 1963), Jean-Paul Vinay et Jean Darbelnet (La
stylistique comparée du français et de l´anglais. Méthode de traduction, 1958). (2014 :
14)
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d’introduire des éléments étrangers dans la langue cible, accompagnées d’informations
supplémentaires qui permettent au récepteur de comprendre mieux ce que l’auteur veut dire.
La traduction, avec les théories et les recherches, est un art fondamental qui a influencé
l’évolution de la culture, des langues et des relations entre les États. Il est donc bon de
promouvoir la profession de la traduction et de porter à l’attention des autres l’impact que la
traduction a eu sur de nombreux domaines.
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2. La traduction littéraire
Chaque peuple a une histoire de sa littérature et de la façon dont cette littérature a été
influencée au fil des ans par les régimes qui ont émergé et qui ont influencé les autres aspects
de la vie humaine. Dans ce sous-chapitre, nous parlerons de l’histoire de la littérature et de la
traduction littéraire en Roumanie. Nous nous arrêterons également à quelques figures
représentatives qui ont réussi à travers leurs traductions littéraires à nuancer et renouveler
certaines perspectives sur la théorie de la traduction. Afin de fournir des informations sur ces
critiques littéraires, qui sont à la fois enseignants et traducteurs, nous utiliserons le travail écrit
par Muguraș Constantinescu intitulé La traduction littéraire en Roumanie au XXIe siècle :
quelques réflexions qui comprend une description détaillée de leurs différentes approches et
perspectives dans le processus de traduction. Nous croyons qu’il est nécessaire d’avoir un
aperçu de l’histoire de la traduction littéraire dans l’espace roumain et des traducteurs qui ont
apporté des œuvres de la littérature universelle en Roumanie ainsi, afin d’accélérer le processus
de connaissance et de valorisation des aspects culturels et littéraires.
En regardant l’histoire de la Roumanie, en particulier l’histoire de la littérature, nous
remarquons que le paysage littéraire roumain est créé après la chute du régime communiste.
Après 1990, les changements qui traversent la société roumaine se sentent également dans
l’espace littéraire. Comme nous le savons bien, pendant le communisme, la création littéraire
était centrée sur des sujets adaptés à l’idéologie imposée par l’État. En raison des obligations
d’être en accord avec l’idéologie, la littérature était un moyen de propagande et de manipulation
des lecteurs. Mais dans les années ‘90, la littérature devenait un bastion de la liberté, la
publication de livres en Roumanie est à la hausse et les traductions littéraires commencent à
avoir une place importante dans cette expansion sans précédent. Au XIXe siècle, il y avait de
nombreux traducteurs. Nous rappelons ici Ion Heliade Radulescu et Constantin Negruzzi qui
ont traduit des textes en roumain, Octavian Goga et Ion Luca Caragiale (traducteurs en prose),
Mihai Eminescu et Lucian Blaga, qui ont souvent traduit de la poésie. Nous mentionnons
également la poétesse-traductrice Irina Mavrodin. Nous analyserons les activités des
traducteurs et les perspectives de traduction dans les pages suivantes. Ainsi, les XIX e et XXe
siècles se caractérisent par les traductions et l’implication d’écrivains-traducteurs, considérés
comme des promoteurs des valeurs littéraires. En revenant à l’activité de traducteur post-
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communiste, nous pouvons dire que nous assistons à un boom de la traduction littéraire, qui n’a
pas pu être atteint à cause des limites de la concurrence occidentale et de la forte augmentation
du nombre de traducteurs. Dans ce contexte, au début de l’année 2000, plusieurs auteurs qui
sont représentatifs pour la traduction littéraire en Roumanie développent des études et des
œuvres où ils expriment leur point de vue sur la réflexion traductologique. Selon Muguraș
Constantinescu « La réflexion traductologique tente, par une visée didactique et pratique, de
contribuer à cette formation, tout en s’interrogeant sur des problèmes comme le statut du
traducteur, la condition de la traduction littéraire, le contact des langues et des cultures, ainsi
que sur la nécessité d’une histoire et d’une critique de la traduction. » (2009 : 872). Grâce à la
définition qu’offre Constantinescu et aux perspectives des chercheurs, dont nous parlerons dans
les pages suivantes, nous pouvons comprendre que la théorie et la pratique de la traduction sont
étroitement liées.
En étant essayiste, écrivain, sculpteur, artiste, traducteur, Tudor Ionescu réfléchit sur la
qualité d’une traduction et les qualités d’un traducteur. Pour lui, le traducteur est « artiste et
coauteur, dont les plus importantes qualités morales seraient le courage et la responsabilité »
(Constantinescu, 2009 : 874). Il dit que le traducteur devrait être « un artiste et un herméneute,
un bon connaisseur des deux langues (source et cible), et se comparer au bon technicien sachant
démonter et remonter le texte, au musicien qui n’oublie jamais l’exercice des gammes et des
arpèges, au sportif ne cessant de s’entraîner au stade, celui de la culture en l’occurrence. »
(Constantinescu, 2009 : 874). En ce qui concerne la traduction littéraire, T. Ionescu oscille entre
ses deux côtés. Le problème auquel Ionescu est confronté, comme le montre l’œuvre de
Constantinescu, se pose sur la question si la traduction est une science ou un art – à cet égard,
Tudor Ionescu a écrit un livre intitulé Știința sau/și arta traducerii (La science ou/et l’art de la
traduction). Lorsque nous parlons de la traduction en tant que science, nous comprenons que la
traduction doit correspondre entièrement à l’original. La précision de la traduction de mots est
essentielle et la traduction peut travailler en grande partie avec les dictionnaires pour trouver
des mots qui expriment clairement le sens du texte source. Des exemples de ce type de
traduction sont : documents juridiques (certificats de naissance, certificats de mariage),
documents officiels, diplômes, etc. Dans ce cas, les traducteurs doivent avoir un bagage cognitif
complexe avec des connaissances dans les domaines de la spécialité, la grammaire et la
structure des phrases et formules spécifiques aux textes officiels. D’autre part, quand nous
parlons de la traduction en tant qu’art, nous comprenons que le sens et le message du texte
source peuvent être transmis d’une manière plus libre, mais il doit également suivre l’original.
Les traductions d’œuvres littéraires sont des exemples pertinents de ce genre de traduction qui
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ressemble davantage à l’art. Dans ce cas, le style du traducteur, sa façon d’interpréter et de
reproduire le message de l’auteur sont les compétences qui aident le traducteur à observer le
sens du texte original et de le traduire d’une manière quasi artistique. Donc, la traduction peut
être considérée à la fois comme une science et un art, selon la situation. T. Ionescu adopte l’idée
que la traduction est « un acte intellectuel et artistique » et un « contact entre des cultures »
(Constantinescu, 2009 : 873). Nous remarquons que lorsque nous parlons de traduction
littéraire, la dimension culturelle est au cœur de la discussion. Les deux pôles – le texte source
et le texte final – doivent avoir comme point commun de rencontre d’abord le lecteur, puis le
traducteur. La transformation d’un texte véritable dans un résultat tout aussi véritable doit
donner au lecteur la même information culturelle et le sentiment que l’auteur du texte original
a voulu transmettre. D’un autre point de vue, le traducteur relie deux langues et deux cultures,
c’est pourquoi il devrait être sensible à la langue de l’auteur. Dans ce cas, Ionescu a dit que «
la traduction vers une langue-culture autre implique des connaissances non linguistiques,
envisagées, selon la théorie, comme des compléments cognitifs, des valeurs supplémentaires,
des informations additionnelles, souvent marqués culturellement. » (Constantinescu, 2009 :
873). En tant que traducteur et professeur, Ionescu se tourne vers les jeunes traducteurs auxquels
il propose certaines stratégies et il donne quelques exemples de son expérience, à utiliser ou
non au moment où ils doivent traduire une œuvre littéraire.
Quant à l’histoire de la littérature en Roumanie, Constantinescu prend la parole et dit
que les traductions ont joué un rôle important, à la fois culturellement et littéralement. Dans le
processus de compréhension du rôle que jouent les traductions dans une littérature nationale,
Gelu Ionescu convient que la littérature nationale ne signifie pas seulement une collection
d’œuvres littéraires de certains auteurs, mais comprend également des traductions, qui sont
souvent peu appréciés. Constantinescu dit à Ionescu qu’elle essaie de définir l’horizon des
traductions, et dans son document, elle décrit les arguments que Gelu Ionescu utilise pour
soutenir son idée sur la place des traductions dans l’histoire d’une littérature. Parmi ceux-ci se
trouve l’argument selon lequel « une traduction peut revaloriser une œuvre nationale »
(Constantinescu, 2009 : 876). Nous sommes convaincus qu’une traduction peut apporter au
lecteur une œuvre probablement oubliée ou qui n’a pas été traduite par de nombreux
traducteurs. Après tout, c’est la beauté de l’acte traductif. Nous trouvons extrêmement
avantageux pour une société d’avoir accès à la littérature du monde entier.
Un autre traducteur de renom qui présente sa vision sur la traduction est Irina Mavrodin.
À la fin du XXIe siècle, cette discipline appelée traductologie donne à Mavrodin l’occasion
d’exprimer sa vision et de proposer une réflexion traductologique propre, qui est fondée sur son
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expérience de critique littéraire. Sa vision mavrodinienne est basée sur plusieurs concepts, tels
que, lecture plurielle, ambigüité, poïétique/poétique, sens dénotatif/sens connotatif, qui sont
actifs dans le processus de traduction. Irina Mavrodin est reconnue pour son travail de
traduction de la littérature française en roumain. Il a ouvert une porte à la connaissance des
activités des traducteurs, influençant ainsi la société roumaine et son public et l’aidant à créer
une perspective positive sur les traductions et leur rôle dans le développement de la culture.
Elle parle aussi d’un lien étroit entre la pratique et la théorie, mais elle n’oublie pas de l’élément
culturel qui englobe tout ce processus de traduire un texte dans une langue cible. Après avoir
fait la lecture de l’œuvre de Constantinescu, nous constatons qu’elle a déjà proposé une théorie
selon sa vision, qui est appelée pratico-théorie de la traduction et poétique-poïétique de la
traduction, par laquelle nous comprenons que les deux éléments doivent être prises dans leur
ensemble, parce qu’ils se complètent réciproquement.
Dans son article intitulé Écrire sur la traduction, littéralement et dans tous les sens : les
ouvertures multiples de la théorie traductologique d’Irina Mavrodin, Raluca-Nicoleta Balațchi
écrit ce qui suit :
[...] Irina Mavrodin montre à quel point il devient important, pour le traducteur,
de respecter les règles du jeu de la traduction, jeu qui est à la fois créateur et théorique.
C’est une métaphore qui reviendra souvent dans ses explications et études théoriques.
Selon la manière dont le traducteur se rapporte à ce jeu, il active diverses facettes : il
peut devenir auteur, être très proche d’un auteur, se transformer en « méta-auteur », en
poïéticien/poéticien par rapport aux textes des auteurs traduits, selon son degré de
créativité et de la distance par rapport au texte de départ. (2018 : 351)
20
roumain sont essentielles pour comprendre ce processus de création d’un texte dans la langue
cible et de réception d’une littérature étrangère. Nous croyons que cette valeur des traductions
littéraires ne doit pas être ignorée, car en Roumanie comme dans d’autres pays, les traductions
sont le moyen le plus facile d’établir une relation avec les œuvres littéraires de nombreux
écrivains étrangers.
La littérature est une mélodie atemporelle que nous écoutons et chantons quelle que soit
l’époque dans laquelle nous vivons. Au fur et à mesure que la technologie s’est développée,
notre façon de lire a changé aussi. Cependant, cela n’a pas affecté l’effet et la valeur
émotionnelle des histoires qui envahissent nos vies de manière consistante. Grâce à la
littérature, nous avons appris des différents sentiments et caractères des personnages, de
manière implicite des humains, parce que la littérature reflète la nature humaine. En raison de
notre nature humaine, nous avons besoin d’interagir les uns avec les autres et nous voulons
connaître la culture des autres peuples. Même si elle est écrite sur papier ou elle est se trouve
seulement en version numérique, la littérature est la seule qui ne perdra pas son essence et ce
qu’elle nous fait ressentir lorsque nous lisons un livre.
Dans ce sous chapitre, nous attirons votre attention sur la question de la traduction
littéraire et nous croyons qu’il est nécessaire d’y introduire quelques notions générales. La
traduction littéraire est la traduction d’œuvres littéraires ou d’autres textes de nature artistique.
Même si nous ne fournissons pas une définition plus complexe de ce terme, nous pouvons
comprendre la différence entre une traduction littéraire et un autre type de traduction.
Contrairement aux autres traductions que fait le traducteur, nous parlons ici du sens artistique
du traducteur. De ce point de vue, la traduction littéraire est un processus difficile et complexe
qui traite de nombreuses questions. Tout d’abord, la manière dont le traducteur utilise la langue,
la compétence linguistique et le bagage cognitif sont quelques-uns des aspects que le traducteur
prend en compte dans le processus de traduction. Deuxièmement, il est important de
comprendre que les nuances artistiques, les figures stylistiques et la non-intervention subjective
du traducteur sont nécessaires pour transmettre clairement les idées de la langue source dans la
langue cible.
Contrairement à tous les autres types de traduction (médicale, technique, juridique)
basée sur un langage spécialisé spécifique au domaine auquel appartient le texte, la traduction
littéraire s’éloigne et se différencie dans le processus de traduction, fait qui est dû aux problèmes
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du système linguistique et culturel. Bref, cette question nous concerne tous, que nous soyons
des traducteurs qui produisent une telle traduction ou que nous soyons des consommateurs qui
ont un contact direct avec la traduction par la lecture. Bien qu’elle soit considérée comme une
passion ou une activité accomplie en raison de l’affinité artistique, la traduction littéraire est
plus qu’un loisir, mais un travail extraordinaire qui exige un rythme intérieur approprié du
traducteur qui résonne avec le rythme intérieur de l’auteur de la création littéraire.
La traduction en tant que pratique et art a comme fondement la communication et
l’échange de connaissances non seulement entre les langues, mais aussi entre les cultures. Par
conséquent, la traduction pose des problèmes pour le traducteur, mais non seulement au niveau
linguistique. En faisant référence au texte littéraire, il se distingue d’autres types de textes
(scientifiques, juridiques, médicaux), en raison de ces caractéristiques. En ce qui concerne la
traduction littéraire, cette pratique signifie reproduire le sens esthétique, créatif et artistique de
l’œuvre littéraire et non traduire simplement des idées d’un texte dans un autre. Par exemple,
l’image artistique créée par l’auteur dans une œuvre littéraire particulière (le portrait d’une
personne ou la description d’un paysage) et d’autres effets stylistiques ont un impact significatif
sur le lecteur. C’est pourquoi un traducteur de textes littéraires doit tenir compte des
particularités de chaque texte. Le texte littéraire est complexe et riche en images stylistiques,
exigeant du traducteur une attention particulière et la capacité de surmonter les difficultés
rencontrées. Il est vrai que les traductions littéraires impliquent certaines différences, en termes
de traduction des références culturelles ou des coutumes d’un peuple. Une traduction mot par
mot ne peut pas refléter l’émotion et le style du texte, mais le traducteur essaie autant que
possible de refléter les idées de l’auteur. L’impossibilité de tirer des informations du texte
source est due à des différences sémantiques ou à l’absence d’un équivalent dans la langue
cible. Il ne suffit pas que l’œuvre littéraire soit comprise par le traducteur, il doit produire une
traduction pour que les lecteurs comprennent le message de l’œuvre. À cet égard, nous nous
nous souvenons de Roberts et Pergnier qui soulignent le même aspect :
22
des connaissances du traducteur et de son rapport avec l'objet désigné et avec le
destinataire. (1987 : 396)
Bien que la traduction ne se limite pas aux questions linguistiques, elle est en grande
partie une pratique linguistique parce que la langue est le centre de cette pratique. L’éventail
des textes littéraires est large et le contenu de ces textes (en particulier la langue dans laquelle
ils sont écrits) varie en fonction de l’espace culturel, du temps, de la nature linguistique de
l’auteur. Tous ces aspects du texte littéraire sont pertinents à la théorie de la traduction, car ils
donnent au traducteur certaines difficultés qui ne sont pas nécessairement liées à la langue dans
laquelle le texte est écrit.
La littérature et la traduction sont deux pratiques étroitement liées. Dans ce cas, le
traducteur fait face à un problème majeur sous deux angles : d’une part, le traducteur doit
traduire dans un autre texte les éléments culturels qui diffèrent selon l’histoire, en essayant de
trouver des équivalents, et d’autre part le traducteur essaie de montrer la même signification
artistique et l’émotion que l’auteur de l’œuvre littéraire veut transmettre. Ainsi, le traducteur
doit utiliser sa créativité, son sens artistique afin de prendre en compte des éléments esthétiques,
culturels et linguistiques pour donner au public cible un texte similaire à l’original. On peut dire
que la littérature et la traduction littéraire créent l’interculturalité, car c’est un vaste domaine
qui aide à former des traducteurs, à transférer des références culturelles et à établir des liens
entre l’auteur et le public cible. La littérature comprend des valeurs culturelles qui se distinguent
par la formulation de la langue. Cette pratique complexe de traduction de la littérature et de
médiation inter linguistique doit être réalisée à tous les niveaux du texte. Nous devons
reconnaître que la traduction des idées et la transmission du message central du travail d’une
langue à une autre ne se limitent pas seulement aux questions linguistiques. Cela dit, la
traduction n’est pas seulement un processus où le traducteur traduit des concepts et des
dénotations déjà connus. Quand un traducteur traduit un auteur étranger, il ne nous donne pas
une traduction mécanique et correcte des phrases, de la grammaire ou du lexique, mais il traduit
une nouvelle façon de voir le monde, de comprendre un sentiment ou de raconter une expérience
de vie. La réalité est le concept le plus difficile à traduire, notamment pour le traducteur le plus
qualifié, mais les traducteurs d’œuvres littéraires mettront toujours les efforts pour que leur
produit final soit compris et apprécié par les lecteurs.
La traduction littéraire nous porte sur les ailes du vent, nous inspire, nous fait rêver,
nous enrichir intellectuellement, culturellement, mais à cause de la difficulté, ce type de
traduction est moins connu. Nous croyons que chacun d’entre nous pourrait énumérer plusieurs
auteurs que nous avons lus, mais nous ne pouvons pas en dire autant de traducteurs. Leur désir
23
et leur passion de traduire la littérature ne suffisent pas à les sortir de l’anonymat. Ils occupent
une position privilégiée parce qu’ils se trouvent près d’un statut d’auteur, mais sans les
traducteurs, la littérature universelle n’existerait plus. Nous espérons que dans l’avenir plus de
livres traduits seront publiés pour augmenter la valeur de la traduction littéraire et pour donner
aux traducteurs les mérites appropriés.
Parmi tous les types de traduction existants, la traduction littéraire est considérée comme
la plus difficile parce qu’elle nécessite des compétences particulières du traducteur. Dans toutes
les traductions il y a des difficultés et des obstacles que le traducteur doit surmonter. On les
trouve principalement au niveau lexical, grammatical, sémantique et culturel et dans la
traduction littéraire il faut aussi tenir compte de l’aspect esthétique du texte littéraire. Pourquoi
la traduction littéraire est-elle la tâche la plus difficile à résoudre ? Une réponse très simple
serait qu’une œuvre littéraire est généralement caractérisée par un langage figuratif, avec des
symboles, parfois ambigus, mais aussi par d’autres particularités. Quelles sont les difficultés
les plus communes dans la traduction littéraire ? Quelles stratégies adoptons-nous pour
maintenir l’esthétique du texte et l’idée de l’auteur ?
Mihaela Dobândă et Mihaela Miruna Dobândă fournissent une catégorisation des
difficultés rencontrées dans la traduction. En fait, elles divisent les difficultés en deux grandes
catégories – les difficultés extra textuelles et les difficultés intra textuelles – dont elles parlent
dans leur œuvre intitulé Traducerea între teorie şi practică. Les difficultés extra textuelles se
rapportent aux problèmes liés aux connaissances du traducteur sur le sujet du texte qu’il traduit,
au bagage cognitif sur les différents domaines traités dans un texte. Dans ce cas, Mihaela
Dobândă et Mihaela Miruna Dobândă offrent une solution :
3
Notre traduction : Pour que la traduction soit efficace, il faut entreprendre un minimum de recherches
qui permettront au traducteur et aux personnes auxquelles le texte est destiné de le comprendre autant que possible.
Ces recherches prennent le plus de temps, et c’est pourquoi certains traducteurs sautent cette étape. Ce fait les met
24
D’autre part, les difficultés intra textuelles se réfèrent aux difficultés qui se posent au
niveau textuel, par exemple : la terminologie, le langage spécialisé, les expressions, les
néologismes, etc. Ces difficultés et les solutions sont décrites comme suit :
[...] dificultăţi care pot fi depăşite doar prin consultarea materialelor specifice
traducătorului: dicţionarele. Dar nu este de ajuns să iei primul sens al cuvântului din
dicţionar. Cuvântul trebuie prelucrat în funcţie de context, limbaj, nivel de limbă. De
asemenea există anumite fraze specifice limbii B ce nu pot fi redate cuvânt cu cuvânt în
limba A: trebuie găsit un echivalent sau dacă nu este posibil, câteodată chiar de renunţat
la expresia în sine. Există şi neologismele, cuvinte preluate dintr-o limbă străină, ce au
intrat în limba A, dar care au, totuşi, echivalent 4. (Dobândă, Dobândă, 2012 : 52)
2.3.1 L’humour
L’humour est un obstacle commun dans les textes littéraires, la plupart du temps dans
les textes en prose. En raison de sa nature complexe, ambiguë et polyvalente, l’humour fait
souvent l’objet de débats et de recherches. Par conséquent, seul un traducteur talentueux et
digne permettrait de jouer et de transmettre l’humour du texte source au texte cible. L’humour
dépend de facteurs socioculturels et, en plus de ces facteurs, l’expressivité et le sens peuvent
être légèrement altérés au niveau sémantique si le traducteur n’a pas les qualités nécessaires :
la sensibilité, l’imagination et le sens artistique. Même si l’humour est considéré intraduisible,
les traducteurs le traduisent. La combinaison des deux éléments clés (langue et culture) rend la
traduction plus ou moins difficile. Comme Victoria Ungureanu le remarque :
à risque de fournir un mauvais produit. Bien entendu, cette étape de la traduction ne peut être respectée dans
l’interprétation simultanée ou la traduction.
4
Notre traduction : […] difficultés qui ne peuvent être surmontées qu’en consultant les matériaux
spécifiques aux traducteurs : les dictionnaires. Mais il ne suffit pas de prendre le premier sens du mot qui se trouve
dans le dictionnaire. Le mot doit être traité selon le contexte, la langue, le niveau de langue. Il y a aussi certaines
phrases spécifiques au langue B qui ne peuvent pas être traduites mot à mot dans la langue A : on doit trouver un
équivalent ou, si ce n’est pas possible, parfois on doit même renoncer à l’expression elle-même. Il y a aussi les
néologismes, des mots tirés d’une langue étrangère, qui sont adoptés dans la langue A, mais qui ont l’équivalent.
25
obstacol în comunicarea interculturală și devine o problemă traductologică, iar odată
realizată aduce la neînțelegere, sau chiar conflict 5? (2013 : 53-54)
5
Notre traduction : Ainsi, l’humour peut être possible, effectif, fonctionnel uniquement pour les
destinataires, qui ont la même image collective, socioculturelle, et il devient discret pour les détenteurs d’une autre
langue-culture. En adoptant une approche rationnelle, nous pouvons supposer que l’humour peut devenir un
obstacle dans la communication interculturelle et devenir un problème traductologique, et une fois qu’il est atteint,
il apporte un manque de compréhension, ou même le conflit ?
26
2.3.2 Les expressions idiomatiques
6
Notre traduction : À notre avis, l’équivalence est, la pierre angulaire de toute approche traduite, car la
traduction signifie, au-delà de toute classification ou taxonomie, le processus par lequel nous trouverons des
équivalences au niveau textuel, fonctionnel, culturel, sémantique et pragmatique. Bien qu’il s’agisse d’une des
techniques fondamentales de traduction, l’équivalence n’est pas intégrée dans toutes les taxonomies des techniques
et procédées de traduction.
27
Dans son livre, Ungureanu parle d’une description que Nida fait sur l’équivalence. Nida
divise l’équivalence en deux grandes catégories : l’équivalence dynamique et l’équivalence
formelle. L’équivalence dynamique désigne l’effet du message sur les récepteurs. Dans le cas
de l’équivalence dynamique, elle se base sur l’idée de tracer l’intention de l’auteur à partir du
texte source dans le texte cible aussi précisément que possible de sorte que les effets et les
émotions des destinataires source sont semblables à ceux produits par le texte source sur ses
destinataires. D’autre part, l’équivalence formelle se réfère uniquement au message, ainsi que
le contenu et la forme. Pour neutraliser l’équivalence, l’équivalence dynamique ne fournit pas
aux lecteurs d’autres informations ou mentalités, mais facilite plutôt la compréhension des idées
du texte source. Par conséquent, cette technique de traduction appelée l’équivalence conduira
à la formulation et à la construction d’expressions textuelles sémantiques correspondantes de
la même signification.
De même, Mona Baker apporte à notre connaissance quelques stratégies pour surmonter
ces obstacles. Dans son livre, Baker propose et analyse quatre stratégies de traduction des
expressions idiomatiques :
28
Tableau 2.3.2 1 Liste des expressions idiomatiques
Expressions idiomatiques Signification Équivalent en roumain
Passer une nuit blanche Ne pas dormir de la nuit A avea o noapte albă
Dans les textes littéraires, en particulier dans ceux qui appartiennent aux genres lyriques
et épiques, les expressions couramment utilisées sont les métaphores. Parmi toutes les figures
de style qui existent (comparaison, épithète, personnification), la métaphore intrigue le lecteur
et suscite l’intérêt auprès des chercheurs de lettres, les linguistes, etc. La métaphore est plus
qu’une figure de style, c’est un phénomène qui est conçu pour frapper l’esprit et l’imagination
du lecteur et pour allécher toute l’attention du lecteur.
Dans l’environnement textuel, des métaphores apparaissent et sont spécifiques à la
langue et à la culture qui les adopte. Une fois que le traducteur traduit la métaphore, elle est
soumise à un processus d’adaptation en fonction du contexte dans lequel elle sera utilisée.
Partant de là, le traducteur se confronte aux obstacles, à la fois au niveau sémantique et puis au
niveau esthétique ou stylistique du texte. Afin de traduire la métaphore dans la langue cible, il
est souvent nécessaire de recourir à la paraphrase parce que les références culturelles qu’une
métaphore incorpore sont uniques, pas du tout similaires. La traduction des métaphores est un
enjeu majeur de la communication et le traducteur se pose deux problèmes principaux :
1) Comment procédons-nous pour comprendre le sens de l’expression ?
2) Comment pouvons-nous fournir une traduction véritable qui a le même sens ?
Pour répondre à la première question, nous allons présenter la figure suivante.
signification
objet/
image
concept
29
Comme nous pouvons le voir dans la figure présentée, la métaphore est une comparaison cachée
et inhabituelle. Un objet, par comparaison avec un autre objet, crée une image riche et
captivante, une relation qui se chevauche, d’où résulte le sens caché sous cette représentation
imaginative. Afin de découvrir le sens caché, nous devons avoir un regard attentif sur les
concepts entre lesquels l’analogie est faite. Une fois que le traducteur a franchi cette étape, il
commence à chercher la méthode et la stratégie pour traduire aussi gracieusement que possible
la métaphore.
Dans son livre intitulé A Textbook of Translation, Newmark comparent les expressions
idiomatiques à métaphores. En fait, Newmark utilise le mot métaphore, se référant à tout ce qui
a un sens figuratif :
By metaphor, I mean any figurative expression: the transferred sense of a physical word
[...]; the personification of an abstraction [...]; the application of a word or collocation
to what it does not literally denote, i.e., to describe one thing in terms of another. All
polysemous words (a 'heavy* heart) and most English phrasal verbs (L put off,
dissuader, troubler etc.) are potentially metaphorical. Metaphors may be 'single' - viz.
one-word - or 'extended' (a collocation, an idiom, a sentence, a proverb, an allegory, a
complete imaginative text 7). (1988 : 104)
7
Notre traduction : Par métaphore, j’entends toutes les expressions figuratives : le sens transféré d’un
mot [...] ; la personnification d’une abstraction [...] ; l’application d’un mot ou d’une collocation à un objet qu’il
ne le désigne pas littéralement, c’est-à-dire, décrire une chose en termes d’une autre. Tous les mots poly
sémantiques (un cœur lourd) et la plupart des verbes anglais (repousser, dissuader, qui trouble etc.) sont
potentiellement métaphoriques. Les métaphores peuvent être « simples » - à savoir un mot - ou « complexes » (une
collocation, une expression idiomatique, une phrase, un proverbe, une allégorie, un texte plein d’imagination).
8
Notre traduction : Le but de la métaphore est double : son but référentiel est de décrire un processus ou
un état mental, un concept, une personne, un objet, une qualité ou une action de façon plus complète et concise
dès qu’elle est possible dans le langage littéral ou physique ; son but pragmatique, qui est simultanée, est de faire
appel aux sens, à l’intérêt, à clarifier graphiquement, à plaire, à ravir, à surprendre. Le premier objectif est cognitif,
le second est esthétique.
30
S’il n’y a pas d’équivalent à la métaphore dans la langue source, le traducteur peut
choisir plusieurs solutions : explications (présentation de l’analogie), utilisation d’une autre
expression figurative (la même expression peut conduire à la perte de sens dans le texte traduit),
paraphrase, traduction littérale. Nous nous posons la question suivante : Si un traducteur ne
réussit pas à traduire une métaphore, comment le réussira la traduction automatique ?
Actuellement, la traduction automatique n’est pas utilisée pour la traduction des métaphores.
La traduction automatique n’a pas la capacité de comprendre le sens de l’expression et le
contexte. Il est peu probable que la traduction automatique aura le même bagage cognitif que
la personne qui traduit. C’est pourquoi nous croyons que dans la traduction littéraire, les
traducteurs ont toujours le pouvoir.
En conclusion, nous pouvons dire que la traduction de métaphores implique un double
transfert : de langage et de sens. Le traducteur doit tenir compte de ces deux aspects
linguistiques, culturels et cognitifs et adopter les stratégies nécessaires pour traduire le sens
d’une manière qui soit la plus fidèle possible et pour ne pas altérer l’ambiance, la création
artistique, assurant en même temps la réception du texte traduit au public cible.
31
3. La traduction littéraire – une passerelle interculturelle
Culture takes diverse forms across time and space. This diversity is embodied in the
uniqueness and plurality of the identities of the groups and societies making up
humankind. As a source of exchange, innovation and creativity, cultural diversity is as
necessary for humankind as biodiversity is for nature. In this sense, it is the common
heritage of humanity and should be recognized and affirmed for the benefit of present
and future generations 9.(UNESCO, 2002 : 4)
La diversité culturelle n’est pas seulement un cadeau que nous gardons bien, mais c’est
un échange continu d’idées et d’identités. C’est le facteur clé par lequel l’humanité s’enrichit.
Chaque peuple a une touche culturelle particulière et c’est pourquoi nous faisons face à une
diversité culturelle. Il est impératif de tenir compte du fait que chaque peuple a une culture, un
message à envoyer, une action qui peut entraîner le développement international.
Nous pouvons aussi parler de culture dans la traduction, notamment dans la traduction
des textes littéraires. Bien qu’il y ait cet échange culturel par la traduction, nous ne pouvons pas
dire qu’il y ait une seule culture mondiale. L’harmonisation des systèmes linguistiques et
culturels ne sera pas réalisée, même si nous assistons à un processus de développement à grande
9
Notre traduction : La culture prend des formes diverses à travers le temps et l’espace. Cette diversité est
visible dans l’unicité et la pluralité des identités des groupes et des sociétés qui composent l’humanité. En étant
une source d’échange, d’innovation et de créativité, la diversité culturelle est autant nécessaire pour l’humanité
que la biodiversité l’est pour la nature. En ce sens, elle est le patrimoine commun de l’humanité et doit être
reconnue et affirmée afin d’être un bénéfice pour les générations présentes et futures.
32
échelle des réseaux sociaux. La variété des cultures sera toujours inébranlable : elles
s’influencent les unes les autres mais ne fusionnent pas. Dès la seconde moitié du XXe siècle,
la question de la traduction des références culturelles a créé une grande agitation parmi les
théoriciens. Parmi ceux qui ont fait des recherches sur cette question sont : Mounin,
Meschonnic, Ladmiral, Lipiansky et Cordonnier qui fait une synthèse des difficultés
rencontrées par les traducteurs. Pour d’autres théoriciens, la traduction culturelle est impossible
car il n’y a pas de mots totalement équivalents dans la langue d’arrivée pour les références
culturelles dans la langue cible. Umberto Eco a la même perspective. Actuellement, les
traductions sont considérées comme des instruments importants de communication
interculturelle. Quant à la traductologie, la traduction et le transfert culturel appartiennent à la
théorie pragmatique. La pragmatique est une discipline qui concerne la relation entre le texte
et les personnes engagées dans la communication. Cette discipline traite notamment des faits
linguistiques, tant socioculturels que cognitifs. En effet, cette approche pragmatique vient
d’expliquer comment le discours peut se transformer, afin qu’il soit adapté à d’autres contextes
différents.
La traduction est communication et même si le traducteur ne parvient pas à rejouer tous
les éléments culturels, il doit penser positivement qu’en lisant le texte traduit, il relie deux
cultures à des personnes différentes. Il doit également accorder une grande attention aux
références culturelles qui peuvent créer de l’ambiguïté pour le lecteur et, le cas échéant,
expliquer ces termes.
La traduction est une pratique ancienne qui s’est développée et qui s’est manifestée
jusqu’à ce jour. En nous rappelant l’histoire de la Tour de Babel, nous pouvons prendre
conscience de l’importance de la traduction et de sa nécessité dans la vie sociale, qui a facilité
la communication et les relations entre les personnes et les États. Le transfert des valeurs
humaines et culturelles n’est possible que par la traduction. Depuis les temps anciens, les
traductions visaient le transfert culturel. Comme nous l’avons vu au début de notre travail, les
premières traductions étaient de nature religieuse (la Bible) sur la religion des gens. La bonne
nouvelle est que des traductions seront faite, tant qu’il y aura des cultures, des pensées et des
mentalités différentes.
Cependant, cette activité linguistique qui est bénéfique pour tous, implique de découper
le texte culturellement chargé et de créer un autre texte, avec la même charge émotionnelle et
33
culturelle, de surmonter toutes les barrières linguistiques qui peuvent survenir. Dans son étude,
Traducerea ca formă a transferului cultural, Diana Vrabie cite I. Condrea, qui remarque
l’aspect suivant :
Vrabie (2014) reprend également les mots d’Umberto Eco, qui souligne qu’un «
traducător nu trebuie să țină seama numai de regulile strict lingvistice, dar și de elemente
culturale, în sensul cel mai amplu al termenului11 » (p. 236). Le concept de transfert culturel,
dont parle Vrabie dans son étude, a été élaboré par M. Espagne et M. Werner. À la suite de nos
recherches sur ce nouveau concept, nous avons appris que dans la plupart de ses études sur le
transfert culturel, M. Espagne déplace son centre d’intérêt vers la relation entre la langue de
départ et la langue d’arrivée, respectivement vers la relation entre le pouvoir et l’influence. Les
différences et les difficultés concernant la traduction sont les plus notables dans les domaines
suivants : religion, moralité, superstition, folklore. On peut en conclure que le transfert culturel
ou la traduction des éléments qui appartiennent au spécifique national ne peut pas toujours être
réalisé en raison de divers concepts intraduisibles.
Nous continuerons à analyser les realia et les culturèmes, deux notions qui apparaissent
dans la traduction des œuvres littéraires. Le concept de realia et la notion de culturème sont des
unités linguistiques qui expriment des concepts spécifiques qui visent la culture d’un peuple.
Contrairement aux realia, les culturèmes se trouvent plus dans les textes littéraires, mais les
deux notions peuvent causer l’intraductibilité.
Selon Nagy Imola (2020) les realia donnent de la couleur nationale. Les mots ou
expressions considérés comme realia désignent des objets ou des phénomènes spécifiques à une
zone géographique et culturelle et, dans de nombreux cas, n’ont pas d’autre correspondant dans
une autre langue. En outre, Nagy cite Ivanishcheva qui a observé ce qui suit concernant les
realia :
10
Notre traduction : Il y a un vaste champ du lexique qui est lié au spécificique nationale et aux réalités
concrètes du lieu, des temps, du mode de vie, etc. Ainsi, le traducteur ne passe pas d’une langue à l’autre, mais
d’une civilisation à l’autre, et le plus grand obstacle n’est pas les mots, par conséquent, on ne peut pas trouver des
équivalents appropriés, mais les réalités auxquelles ils se réfèrent.
11
Notre traduction : Le traducteur doit tenir compte des règles linguistiques, mais aussi des éléments
culturels au sens large du terme.
34
În studiile de traducere şi în lexicografie realia este cuvântul care denotă un
obiect sau un fenomen de cultură materială sau spirituală. Termenul realia a câştigat
teren în aceste ştiinţe desemnând lexeme sau denumiri referitoare la obiecte ale culturii
materiale, fapte de istorie, instituţii ale statului, nume de eroi naţionali şi populari,
creaturi mitologice etc., comune anumitor naţiuni şi popoare12. (Nagy, 2020 : 213)
Newmark propose aussi une liste de domaines où nous povons trouver des éléments
culturels :
(1) Ecology
Animals, plants, local winds, mountains, plains, ice, etc.
(2) Material culture (artefacts)
Food, clothes, housing, transport and communications
(3) Social culture - work and leisure
(4) Organisations, customs, ideas -Political, social, legal, religious, artistic
(5) Gestures and habits 13 (1988 : 103)
12
Notre traduction : Dans les études de traduction et de lexicographie, le realia est le mot qui dénote un
objet ou un phénomène de la culture matérielle ou spirituelle. Le terme realia a gagné du terrain dans ces sciences
en nommant des lexèmes ou des noms liés aux objets culturels matériels, à l’histoire, aux institutions d’État, aux
noms des héros et des peuples nationaux, aux créatures mythologiques, etc., communs à certaines nations et à
certains peuples.
13
Notre traduction : (1) Écologie
Animaux, plantes, vents locaux, montagnes, plaines, glace, etc.
(2) Culture matérielle (artéfacts)
Alimentation, vêtements, logement, transports et communications
(3) Culture sociale - travail et loisirs
(4) Organisations, coutumes, idées -Politique, sociale, juridique, religieuse, artistique
(5) Gestes et habitudes.
35
culturème a aussi un caractère relatif, une caractéristique qui est influencée à la fois par
l’émetteur et le récepteur. Dans le même sens, le culturème est indépendant du processus de
traduction, mais est influencé par le contexte et par l’intention de l’auteur qui a écrit le texte
original.
Le culturème est un concept qui comprend des termes tels que néologismes, traducteurs,
emprunts d’autres langues. Les culturèmes sont des mots ou des expressions qui font allusion à
une situation connue et qui peuvent être compris par les émetteurs qui ont un bagage cognitif
semblable à celui de l’auteur. Les citations, les allusions sont généralement indiquées dans le
texte par des marques distinctives, des guillemets, des tirets. Cependant, « culturemele nu au
decât mărci semantice care le detașează de fondul structural al mesajului14 » (Lungu-
Badea, 2004 : 28).
Le terme culturel est spécifique à une société pour laquelle il a une importance
culturelle. Par exemple, Ileana Cosânzeana/La Belle aux cheveux d’or, est un point de référence
pour le folklore roumain. Ce culturème a une large gamme de traductions en français : Longue-
Natte = Hélène-Longue-Natte ; Hélène-à-la-Tresse-d ’Or ; Iliane aux tresses d’or. Lorsqu’il
s’agit d’un texte folklorique, la première tâche d’un traducteur est de repérer les culturèmes
pour mieux comprendre le spécifique national. Lorsque le processus de transmission de la
référence culturelle dans la langue cible est très complexe, Chesterman (2000) propose
plusieurs étapes pour rendre possible le transfert culturel et les culturèmes. À cet égard, nous
avons les étapes suivantes « (1) recunoaşterea unităţilor de cunoaştere şi a culturemelor din
textul sursă ; (2) selectarea şi prelucrarea unităţilor pe baza informaţiilor transmise ; (3)
îmbinarea unităţilor sub formă de enunţuri ; (4) şi elaborarea unei structuri adecvate/
recognoscibile de cunoştinţe în textul ţintă, pe baza unor criterii pragmatice şi prin prisma
finalităţii traducerii /comunicării15.» (Lungu-Badea, 2004 : 29)
Les théoriciens ont trouvé deux méthodes de traduire le culturème :
14
Notre traduction : Les culturèmes n’ont que des marques sémantiques qui les détachent de l’arrière-
plan structurel du message.
15
Notre traduction : (1) l’identification des unités de connaissance et des culturèmes dans le texte source
2) la sélection et le traitement des unités en fonction de l’information transmise ; (3) la combinaison d’unités sous
forme d’énoncés ; (4) et l’élaboration d’une structure de connaissances appropriée et reconnaissable dans le texte
cible ; sur la base de critères pragmatiques et à la lumière de l’objectif de traduction/communication.
36
La traduction ethnique, naturalisante, (ou traduction instrument selon la
terminologie de Gnecco (2014 : p.96) : il s'agit d'une intégration complète du texte
source dans la culture cible de façon qu'il n'est perçu comme traduction, autrement dit,
c'est une adaptation de l'œuvre à traduire dans la culture cible. (Ali, 2020 : 85-86)
Dans la même idée, nous rappelons également d’autres stratégies pour traduire les
culturèmes. Dans l’article de Mohamed Saad Ali, Le transfert culturel dans la traduction
littéraire : Exemple de Chicago d'Alaa El-Aswany, il cite Gambier qui propose une série de
stratégies qui peuvent être utilisées dans la traduction et la communication interculturelle :
1- L'omission délibérée
2- La traduction littérale
5- La compensation ou conversion.
Lungu-Badea montre dans son article que la solution la plus appropriée pour traduire
les références culturelles dépend du but de la traduction, la typologie du texte, le texte source,
le texte cible, l’auteur, le destinataire et les différentes époques où le texte est écrit. Par
conséquent, l’idée que la traduction de ces realia et culturèmes est étroitement liée à la fidélité
du traducteur, mais pas à la forme du texte, mais plutôt au sens, au contenu et à l’atmosphère
culturelle créée. Quelle que soit la stratégie adoptée pour traduire les références culturelles,
l’aspect le plus important est que le traducteur remplit le but de fournir une traduction correcte
d’une œuvre étrangère aux destinataires qui ne connaissent pas la langue dans laquelle le livre
a été écrit ou à la culture que l’auteur souhaite transmettre.
Enfin, la culture doit être considérée comme un élément clé de la traduction. L’objectif
de chaque traduction est d’enrichir la langue cible, à la fois linguistique et culturelle. Si le
traducteur n’a pas une connaissance suffisante de la culture de la langue source, il peut
empêcher la compréhension d’un texte plein de références culturelles. Si la traduction parvient
à s’insérer dans les paramètres culturels de la langue cible et à fournir l’information culturelle
de la langue source d’une manière authentique, alors nous avons la preuve que le traducteur a
fait un très bon travail. Si cela ne se produit pas, la traduction a échoué et l’interculturalité n’a
plus lieu.
37
Afin de fournir la meilleure traduction et de découvrir l’aspect interculturel, le
traducteur peut remplacer les mots et les séquences mal compris de ce type par d’autres mots
plus familiers. Mais ici, le traducteur doit faire attention afin de ne pas oublier de traduire les
références culturelles qui donnent de la valeur au texte original. Le traducteur ne doit pas
détruire l’image créée par l’auteur dans le texte original, mais plutôt tenter de préserver
l’interculturalité.
38
4. Étude de cas
1. Quels sont les obstacles culturels que les traducteurs peuvent rencontrer dans
une œuvre littéraire ?
Le but de cette étude est d’observer et d’analyser les difficultés ou les difficultés qui
sont problématiques pour les traducteurs en essayant de traduire le roman mentionné ci-dessus,
mais aussi de trouver les moyens les plus efficaces de traiter les difficultés. Nous nous
appuierons sur la théorie présentée aux chapitres deux et trois, plus spécifiquement sur les
informations concernant les difficultés qui apparaissent dans les textes littéraires et surtout sur
les théories élaborées par les différents théoriciens.
Dans la deuxième partie de l’étude de cas, nous allons présenter les résultats d’un
questionnaire (voir Annexe 1), que nous avons créé pour voir certains aspects de la traduction
comme un acte de communication interculturelle. Les questions que nous avons posées ont trait
à l’aspect culturel de la traduction et nous ont aidé à obtenir des statistiques, nous croyons,
importantes et significatives pour ce mémoire de licence.
39
Pourquoi avons-nous choisi le roman français Madame Bovary ? Gustave Flaubert est
le fondateur du roman français moderne, outre Balzac et Stendhal. La plupart des œuvres
littéraires écrites par Flaubert ont été traduites en roumain au XX e siècle. Au XXIe siècle, nous
assistons encore à la retraduction de ses grandes œuvres, parmi lesquelles il y a le roman
Madame Bovary. Dans notre tentative d’observer comment les traductions évoluent, quelle est
la position du traducteur par rapport à l’original, mais aussi aux attentes du public cible, nous
avons choisi de regarder le roman Madame Bovary. Ce livre est complexe, attrayant et
passionnant grâce à l’histoire qui met en évidence la signification et les valeurs de la vie. La
rédaction de cette étude repose sur l’idée que les traductions du français en roumain font partie
du patrimoine culturel roumain. Nous devons mentionner qu’à l’heure actuelle il y a sept
versions en roumain de l’œuvre de Flaubert. Les sept traducteurs qui ont fourni leur contribution
et essayé de traduire le roman sont : Ludovic Dauș (Doamna Bovary, 1909), Lascăr Sebastian
(Doamna Bovary, 1940), Demostene Botez (Doamna Bovary, 1956), D. T. Sarafoff, Aurelia
Ulici (Doamna Bovary, 2009), Florica Ciodaru-Courriol (Madame Bovary, 2010) et Irina
Mavrodin. Pour l’analyse comparative, nous avons choisi de comparer la traduction du XX e
siècle de Demostene Botez avec la traduction du XXIe siècle de Florica Ciodaru-Courriol. Notre
analyse s’arrête en particulier sur l’évolution des traductions et sur les méthodes de traduction
utilisées par les traducteurs. Avant de faire l’analyse, nous avons également lu la version
française du roman, en plus des deux traductions en roumain afin de nous habituer au style de
l’auteur.
Madame Bovary, publiée en 1857, décrit de façon intéressante les aspects de la vie
bourgeoise et provinciale. En plus de l’histoire de l’adultère, la vie de famille d’Emma et de
Charles, le roman du XIXe siècle présente la vie sociale, l’éducation, les problèmes familiaux,
les relations entre les personnes, les coutumes religieuses et d’autres traditions. Pour être en
mesure de traduire et de fournir une traduction qui nous téléporte à l’époque décrite par
Flaubert, le traducteur doit être attentif au contexte linguistique, au style de l’auteur, aux
facteurs socioculturels, mais aussi au but de la traduction dans la langue cible.
La traduction des textes littéraires est encore considérée comme un travail ardu, ce qui
pose de nombreux problèmes aux traducteurs. Cette tâche des traducteurs peut être difficile à
accomplir s’ils n’ont pas en permanence les deux réalités, langues et cultures dans leur bagage
cognitif. Chaque culture fonctionne selon ses propres principes et les valeurs culturelles
40
(coutumes, vacances, nourriture, style vestimentaire) peuvent parfois être difficiles à repérer.
La vie et les aspects culturels d’une société ne sont pas semblables à ceux d’une autre société ;
dans ce cas, le traducteur a le rôle principal de donner le message et les références culturelles
aussi fidèlement que possible. Même s’il n’y a pas toujours la possibilité de fournir une
traduction parfaite des éléments culturels, le traducteur peut toujours utiliser des notes
explicatives pour donner aux futurs lecteurs l’information dont ils ont besoin pour savoir de
quoi il s’agit. Nous présenterons ensuite quelques obstacles culturels dans de différents
domaines qui ont émergé dans le processus de traduction en roumain du roman Madame
Bovary. Chaque fois, nous proposerons la version originale française de Flaubert et les deux
traductions des traducteurs Demostene Botez et Florica Ciodaru-Courriol, afin que nous
puissions avoir une vision plus claire des difficultés culturelles et des stratégies de traduction
utilisées par les traducteurs.
Chaque nation a des traditions et des fêtes religieuses différentes. C’est un aspect
socioculturel que chaque traducteur doit prendre en considération. À cet égard, nous offrons les
exemples suivants :
Original : « Il s’était cassé la jambe, la veille au soir, en revenant de faire les Rois, chez
un voisin. » (p. 17)
Traduction de Botez : Îşi rupsese piciorul, în ajun, seara, întorcându-se de la un vecin
unde serbase Boboteaza. (p. 13)
Traduction de Ciodaru-Courriol : « Îşi rupsese piciorul, în seara din ajun, întorcându-
se de la sărbătoarea Regilor petrecută la un vecin. » (pp. 31-32)
Comme nous pouvons voir, Botez propose une traduction plus proche de la langue cible,
parce que le mot Boboteaza est reconnaissable au peuple roumain, étant une célébration que
nous pratiquons. D’autre part, Ciodaru-Courriol traduit Les Rois dans le mot « Fête du Roi »,
un jour férié spécifique à la France. Nous soulignons que dans la traduction de ce mot, Ciodaru-
Courriol donne également la note du traducteur expliquant ce qu’est la fête du Roi.
Contrairement à la fête roumaine, cette tradition se déroule de la manière suivante : les Français
se rassemblent en famille et mangent un gâteau royal dans lequel une figure est cachée et celui
qui la trouve deviendra roi. Nous croyons que Ciodaru-Courriol offre une traduction plus
conforme au document original, nous introduisant dans l’atmosphère de cette fête.
41
En ce qui concerne la gastronomie, on y trouve aussi assez de boissons, de nourriture,
de plats, qui varient d’un pays à l’autre. La traduction de ces éléments peut poser des problèmes,
surtout s’il n’y a pas d’équivalent dans la langue cible. Une stratégie possible pour surmonter
cette difficulté est l’emprunt. À cet égard, nous avons extrait les phrases suivantes :
Original : « Il aimait le gros cidre, les gigots saignants, les glorias longuement battus.
» (p. 28)
Traduction de Botez : « Îi plăcea cidrul gros, pulpa în sânge, ceşcuţa de cafea cu rom,
bine amestecată. » (p.17)
Traduction de Ciodaru-Courriol : « Îi plăceau cidrul vârtos, jigoul de miel în sânge,
gloria la ceașcă bine mestecată. » (p. 43)
Cette fois, Botez essaie d’offrir un équivalent au mot glorias, en utilisant la périphrase.
N’importe qui lirait, comprendrait que l’auteur parle d’une boisson, mais ce qui est intrigant est
que la traductrice Ciodaru-Courriol utilise le mot comme il est écrit dans le livre original, de
nouveau en donnant une note explicative dans laquelle elle donne au lecteur des informations
sur cette boisson qui a été servie aux festins populaires.
Un autre exemple pertinent dans cette catégorie est donné dans les citations suivantes :
Original : « Son époux, au lieu de la suivre, envoya chercher des cigares à Saint-Victor
et fuma jusqu’au jour, tout en buvant des grogs au kirsch, mélange inconnu à la compagnie, et
qui fut pour lui comme la source d’une considération plus grande encore. » (pp. 33-34)
Traduction de Botez : « Bărbatul ei, în loc s-o urmeze, trimise după havane la Saint-
Victor şi fumă până la ziuă, bând groguri de rachiu de cireşe, amestec necunoscut de ceilalţi,
ceea ce-l făcu să crească şi mai mult în stima generală. » (p. 19)
Traduction de Ciodaru-Courriol : « Soțul ei, în loc s-o urmeze, trimise să i se aducă
havane la Saint-Victor şi fumă până la ziuă, bând la groguri cu kirș, amestec necunoscut la țară,
motiv pentru a se face și mai apreciat. » (p. 49)
L’expression des grogs au kirsch est traduite différemment par les deux traducteurs.
Même si Botez fournit une traduction correcte de l’expression, Ciodaru-Courriol conserve le
nom français « kirș », encore une fois, et elle donne l’explication dans la note du traducteur. Le
kirsch est en effet une fusée, une liqueur de cerise, mais l’auteur n’a pas mis ce mot au hasard
dans son livre. Après nos recherches, nous avons découvert que les kirs sont produits
exclusivement dans les régions de France et d’Allemagne, à partir du XVIII e siècle. Donc, cette
boisson est une question de culture de ces pays. Les pays mentionnés sont impliqués dans la
42
production de ce type de boisson, qui est obtenu à partir de la fermentation et la distillation de
cerises et de merises qui se trouvent dans la Forêt-Noire. Cette fois, notre traducteur utilise
l’emprunt pour surmonter cet obstacle culturel.
Dans son œuvre, Flaubert utilise des expressions latines assez fréquemment. Pour
pouvoir traduire ces expressions, les traducteurs doivent maîtriser le latin, c’est-à-dire avoir une
connaissance des expressions latines importantes. Dans l’exemple suivant, nous avons une
expression latine et la traduction du passage respectif.
Dans les deux versions roumaines, les traducteurs ont conservé la forme originale de
l’expression latine, la traduisant dans la note du traducteur. Jusqu’à ce moment de notre étude,
nous avons remarqué que des difficultés peuvent surgir à différents niveaux de culture : religion,
gastronomie, traditions. Nous avons aussi remarqué que Florica Ciodaru-Courriol s’avère plus
fidèle au texte dans la langue source. Un autre aspect visible est que la note du traducteur ou
l’explication d’un mot est la méthode la plus fiable lorsque le mot ou l’expression dans la langue
source n’a pas d’équivalent dans la langue cible.
43
Bovary, on remarque que Flaubert ne se concentre pas sur l’histoire au hasard, mais c’est son
style. Afin de pouvoir comprendre ce que l’auteur écrit, nous devons avoir une connaissance
approfondie des révolutions françaises et d’autres événements importants de l’histoire
française. Il en va de même pour le traducteur qui souhaite transmettre à un public les
informations contenues dans cette œuvre littéraire. Dans le texte littéraire il y a beaucoup de
références aux lois adoptées, des moments historiques significatifs. Pour illustrer, nous avons
extrait les phrases suivantes :
Original : « Il avait enfreint la loi du 19 ventôse an XI, article Ier, qui défend à tout
individu non porteur de diplôme l’exercice de la médecine ; si bien que, sur des dénonciations
ténébreuses, Homais avait été mandé à Rouen, près M le procureur du roi, en son cabinet
particulier. » (p. 94)
Traduction de Botez : « Călcase legea din 19 ventôse anul XI, articolul 1, care interzice
practica medicinii oricărui individ fără diplomă ; aşa încât, în urma unor denunţuri tainice,
Homais fusese chemat la Rouen, în cabinetul particular al procurorului regal. » (p. 40)
Traduction de Ciodaru-Courriol : « Încălcase legea din 19 ventóse anul XI, articolul
1, care interzice oricărui individ ce nu deține o diplomă să practice medicina; aşa încât, în urma
unor denunţuri misterioase, Homais fusese chemat la Rouen, să se prezinte la cabinetul
particular al domnului procuror regal. » (p. 112)
En comparant les deux traductions de Madame Bovary, nous avons constaté que les
deux traducteurs travaillaient de la même façon. Ils ont expliqué le sens du mot « ventôse » en
donnant l’explication dans la note du traducteur :
Une autre difficulté dont nous avons discuté dans les chapitres théoriques est la
métaphore. Contrairement à d’autres traductions telles que les proverbes, la traduction de
métaphore pose des problèmes au traducteur. Un premier problème serait si la métaphore devait
être prise littéralement ou au sens figuré. Selon le contexte donné, le traducteur peut décider
comment traduire la métaphore. Nous croyons que l’environnement culturel doit être pris en
compte : dans quel but la métaphore a-t-elle été créée, pour qui et pourquoi ? La métaphore
cache un sentiment particulier, de sorte que l’auteur l’a créée pour une raison particulière. Dans
le texte flaubertien, la métaphore que nous avons trouvée est la suivante :
Original : « Paris, plus vague que l’Océan, miroitait donc aux yeux d’Emma dans une
atmosphère vermeille. » (p. 64)
44
Dans cette phrase, la métaphore a un but cognitif. Dans cette optique, le traducteur doit
conserver autant que possible le rôle cognitif de la métaphore, en la traduisant par une autre
métaphore.
Traduction de Botez : « Şi astfel, Parisul, mai nemărginit decât oceanul, scânteia în
ochii Emmei într-o lumină aurie. » (p. 29)
Botez offre une traduction qui souligne l’intention de l’auteur, mais il n’est pas tout à
fait chargé de sens. Le rapprochement entre le nom « atmosphère » à l’adjectif chromatique «
vermeille » esquisse une image métaphorique d’un rêve et cette image est également traduite
par Botez.
Traduction de Ciodaru-Courriol : « Parisul, mai neclar decât Oceanul, își juca
sclipirile în ochii Emmei într-o pâclă trandafirie. » (p. 81)
Une autre catégorie dans laquelle nous trouvons les obstacles culturels s’appelle les
appellations commerciales. Quant à la traduction d’un texte littéraire, le traducteur doit tenir
compte du type de texte, de la période pendant laquelle le roman a été écrit, de la culture qui
est présentée sur les pages du texte, des personnages, etc. Nous croyons que la stratégie la plus
appropriée pour traduire les noms ou les appellations commerciales est la traduction exotisante,
c’est-à-dire la préservation des dénominations qui apparaissent dans la langue source. Cette
préservation des appellations dans leur forme originale signifie la fidélité du traducteur à
l’auteur et à ce qu’il veut transmettre, tout en donnant au lecteur la possibilité de tolérer et
d’accepter la culture étrangère.
Original : « On pouvait parler de lui aux Trois Frères, à la Barbe d’or ou au Grand
Sauvage, tous ces messieurs le connaissaient comme leur poche !» (p. 112)
45
Traduction de Botez : « Puteai să întrebi de el la „Trei fraţi”, la „Barba de aur”, sau la
„Marele sălbatic” ; toţi domnii aceştia îl cunoşteau perfect ! » (p. 46)
Traduction de Ciodaru-Courriol : « Era cunoscut la Trois Frères, la Barbe d’or sau
la Grand Sauvage; îl cunoșteau toți foarte bine ! » (p. 131)
Dans l’exemple fourni, Botez traduit littéralement les trois noms, les rapprochant le plus
possible de la langue roumaine. D’autre part, la traductrice Ciodaru-Courriol a un autre
raisonnement. Elle préserve la version française de ces termes qui ont une connotation
culturelle. À la première lecture, nous n’avons pas compris la référence de l’auteur, mais après
y avoir regardé de plus près, nous avons constaté que les noms – Trois Frères ; Barbe d’or ;
Grand Sauvage – sont en fait des films comiques français. Bien qu’elle ne fournisse aucune
note en bas de la page pour le choix de ne pas traduire les noms des films, le lecteur peut se
rendre compte que ces mots sont représentatifs pour Flaubert et qu’il n’y avait probablement
pas besoin de les traduire. Nous pouvons conclure encore une fois que la traductrice Ciodaru-
Courriol a offert au public roumain une traduction qui est plus proche et fidèle au texte original.
Les patronymes représentent des noms propres lexicalisés. C’est-à-dire, ils sont dérivés
d’un adjectif ou d’un nom commun. Après avoir lu le roman Madame Bovary, nous avons
identifié quelques patronymes qui ont une signification métaphorique et caractérisent le
personnage qui porte le nom. Nous avons identifié les patronymes suivants : Bovary, Lheureux,
Lebœuf, Tuvache. Les trois patronymes ont à la base de leur formation des mots appartenant au
champ sémantique des bovines, par exemple : vache, bœuf. En utilisant ces noms, nous pouvons
sentir l’ironie et l’humour que l’auteur utilise. Comment traduisons-nous ces patronymes ? En
regardant les traductions des deux traducteurs roumains, nous avons remarqué que les deux ont
conservé leurs noms sans donner aucune explication. À notre avis, la note du traducteur n’est
pas nécessaire dans ce cas. Dans le cas des trois patronymes (Tuvache, Lebœuf, Bovary), le
lecteur roumain peut réaliser l’allusion créée par l’auteur. En ce qui concerne ce transfert
d’idées, la langue source et la langue cible ont un système linguistique relativement similaire.
Nos traducteurs ont choisi de conserver ces patronymes, étant fidèles au texte original et
permettant au lecteur de tester leur capacité de comprendre le texte traduit.
46
4.2 L’analyse du questionnaire
Dans la deuxième partie de l’étude de cas, nous présentons les résultats d’un
questionnaire sur la traduction des textes littéraires comme communication interculturelle. Le
questionnaire est composé de 8 questions et a été complété par 29 personnes, y compris des
étudiants, des enseignants, mais aussi des personnes qui ont une profession différente. La
plupart des étudiants qui y ont répondu étudient à la Faculté des lettres, plus précisément au
Département des Langues Modernes Appliquées et ont dans leur combinaison de langues la
langue française, mais il y avait d’autres étudiants d’autres facultés qui voulaient répondre à ce
questionnaire volontairement. Grâce à ce public hétérogène qui a rempli le questionnaire, nous
avons réussi à voir quelle est la vision du public et à tirer des conclusions que nous annoncerons
plus tard.
À travers les questions posées dans le questionnaire, nous avons cherché à couvrir les
aspects les plus importants de la traduction littéraire.
La première question que nous avons posée est la suivante : « Care este ocupația
dumneavoastră ? ». Par cette question, nous voulons voir à quel public nous faisions rapport
lors de l’analyse de l’étude de cas. La plupart des personnes qui ont répondu sont des étudiants,
mais nous avons aussi reçu des réponses d’enseignants et d’autres professionnels. Grâce à cette
diversité, nous avons pu voir à quel point les opinions des gens sont différents et quel est leur
raisonnement en termes de traduction comme transfert culturel.
Dans le diagramme suivant, nous présenterons la statistique :
20
15
10
0
Student Profesor Traducător Altă profesie
Figure 4.2 1
47
La deuxième et la troisième question mettent en évidence l’importance de la traduction
dans la transmission de la culture et de la littérature étrangère. Les répondants ont dû choisir
sur une échelle de 1 à 5 l’importance de la traduction et dans quelle mesure ils croient qu’elle
est liée à la culture. Ils ont dû faire la même chose à la troisième question par laquelle nous
avons constaté combien de personnes lisent de la littérature traduite d’une langue étrangère. Les
résultats étaient prometteurs. Dans le premier cas, nous avons atteint un résultat moyen de 4,52
et dans le second cas, le résultat était de 3,45.
La quatrième question concerne l’opinion de notre public sur la traduction des éléments
culturels : « Ce înseamnă traducerea unei referințe culturale ? ». Les personnes concernées
devaient choisir entre quatre concepts qui décrivaient le mieux le transfert culturel. Dans ce
cas-ci, nous avons remarqué que toutes les réponses étaient semblables et même égales en
nombre. Une seule personne a choisi la substitution comme caractéristique de la traduction des
références culturelles, c’est pourquoi nous pouvons tirer une conclusion. Traduire une culture
ne signifie pas la remplacer, mais c’est un processus de négociation et d’interprétation de tous
les éléments et termes afin que le lecteur soit réceptif au texte traduit. Si le traducteur rencontre
un terme qui n’a pas d’équivalent, il ne doit pas l’omettre ou le remplacer, mais il peut utiliser
le terme à expliquer ou à interpréter, selon le contexte dans lequel il apparaît.
Les résultats de cette question sont présentés dans le diagramme suivant.
33% 32%
3%
32%
Figure 4.2 2
La cinquième question que nous avons posée est la suivante : « Credeți că nota
traducătorului este esențială pentru cititor în înțelegerea textului ? ». Comme nous l’avons vu
dans la première partie de l’étude, la traductrice Florica Ciodaru-Courriol ajoute des notes
explicatives pour les mots ou les phrases qui ne sont pas connus par le lecteur.
48
On sait que tout traducteur veut pouvoir traduire un texte sans introduire des notes
explicatives. Cette note du traducteur est la reconnaissance de la défaite. Le lecteur peut lire un
texte traduit sans trop s’inquiéter de la note du traducteur qui se trouve en bas de la page. Mais
c’est précisément avec cette note explicative que le traducteur a sonné l’alarme au lecteur, lui
disant qu’en ce qui concerne un certain terme, il avait des problèmes à jouer, soit le sens ou le
mot dans la langue cible.
Dans le processus de traduction, le traducteur est le médiateur entre deux pôles
différents où il essaie de comprendre les différences de langue et de culture. Par conséquent, le
traducteur prend également en compte l’éthique et la culture du texte. Que voulons-nous dire à
travers l’éthique du texte ? La réponse la plus appropriée ici serait que le traducteur défend les
différentes valeurs du texte en insérant une note explicative le cas échéant. Cette question a été
formulée pour voir combien de lecteurs savent cela et combien ils apprécient l’insertion de la
note de bas de page dans un texte. Nous présenterons ensuite le point de vue des répondants sur
l’importance de la note du traducteur :
Da Nu
Figure 4.2 3
Dans la question finale du questionnaire « În opinia voastră, care sunt cele mai grele
aspecte de tradus pentru un traducător literar ? » nous désirons connaître l’opinion des autres
sur les difficultés qu’un traducteur peut rencontrer dans un texte littéraire. Dans notre document
de licence, nous avons discuté de ces difficultés, plus précisément dans le deuxième chapitre.
Dans la première partie de l’étude, nous avons pris quelques exemples de difficultés et examiné
l’approche des deux traducteurs.
Il nous a paru important de demander aussi aux répondants une idée sur les questions
les plus difficiles à traduire. Je présenterai ensuite le résultat auquel nous sommes arrivés :
49
În opinia voastră, care sunt cele mai grele aspecte
de tradus pentru un traducător literar ?
0%
39%
47%
14%
Figure 4.2 4
Comme le montrent les statistiques présentées, la plupart des personnes qui ont répondu
à la question ont choisi l’humour et la métaphore comme les plus grandes difficultés. Tous les
deux sont liés au style de l’auteur et, dans la traduction d’un texte littéraire, le traducteur doit
s’identifier à l’auteur, car en pratique, il réécrit l’œuvre littéraire. En traduisant l’humour et la
métaphore, le traducteur doit avoir de vastes horizons ouverts, interpréter ces séquences et
trouver les meilleurs mots pour donner un sens.
Notre étude de cas est qualitative parce qu’elle offre des perspectives sur les difficultés
rencontrées dans un texte littéraire (en l’occurrence la version roumaine de Madame Bovary),
mais aussi sur les différentes opinions des étudiants, des enseignants et des autres personnes
qui ont répondu. Après avoir analysé les deux versions roumaines du roman mentionné ci-
dessus, nous avons pu voir à quel niveau les difficultés surgissent et quelles méthodes ou
stratégies sont le plus souvent utilisées. Nous avons aussi remarqué que la traduction d’un texte
diffère de siècle en siècle et que chaque traducteur fonctionne selon son raisonnement.
L’étude montre également que les destinataires potentiels d’un texte littéraire traduit
perçoivent la traduction comme un acte de communication interculturelle. Nous pouvons dire
que le succès d’un texte littéraire traduit dépend d’un facteur essentiel, à savoir la capacité du
traducteur à transférer le texte original, passant d’une culture à l’autre, sans altérer les
connotations.
50
Conclusion
51
Selon la région, le pays, il y a quelques mots (culturèmes) qui appartiennent au spécifique
national. Les champs dans lesquels se trouvent ces culturèmes sont : la religion, la tradition, les
vêtements, la gastronomie, l’histoire. Par conséquent, le traducteur doit accorder une grande
attention aux textes littéraires et identifier les obstacles culturels possibles qui mettent à
l’épreuve la maîtrise du traducteur et sa capacité à restituer une réalité étrangère à un
destinataire étranger.
Suite à l’étude de cas réalisée sur les versions roumaines du roman Madame Bovary,
nous avons pu voir plus en détail les obstacles culturels et les stratégies qui peuvent être mises
en œuvre. Le processus de sélection de ce roman n’était pas purement subjectif, même si nous
aimions lire ce livre. Nous avons tenu compte de certains critères : la richesse des références
culturelles, la présence de noms propres, la multitude d’expressions et de termes spécifiques, le
style de l’auteur. Tout cela a contribué à notre choix d’utiliser ce corpus pour l’analyse. L’étude
a montré que notre sujet est également d’actualité chez les étudiants, les enseignants, mais aussi
chez les personnes qui ne travaillent pas dans un domaine de traduction ou qui ne parlent pas
une langue étrangère. Ce phénomène - l’interculturalité - se reflète simplement dans les
traductions. Le degré de transmission des références culturelles varie selon deux facteurs : le
public cible et l’âge des deux cultures médiatisés dans le processus de traduction.
En guise de conclusion, l’interculturalité en traduction est inévitablement présente.
Cette forme de transfert culturel, de traduction est une passerelle qui relie deux ou plusieurs
cultures. Selon la qualité de cette traduction, la qualité de l’interculturalité est également
influencée, c’est pourquoi nous pouvons dire que le traducteur de textes littéraires à une double
responsabilité envers le texte source et envers le destinataire. Ce sujet n’est pas aussi développé
dans les études sur la traduction, c’est pourquoi nous souhaitons que des recherches plus
détaillées soient menées à l’avenir sur la traduction en tant qu’acte de communication
interculturelle.
52
Rezumat
53
Există șase tipuri de obstacole în traducere: gramaticale, semantice, sintactice, retorice
(metafora, comparația, figurile de stil), pragmatice (expresiile idiomatice) și culturale (cuvinte
care desemnează feluri de mâncare, sărbători, tradiții). Noi am ales să discutăm despre
problemele culturale și ce rol are elementul cultural în actul comunicativ al traducerii. Cultura
înglobează toate aspectele legate de viața unei societăți, de valorile unei comunități. Totuși,
cultura poate fi tradusă? Inevitabil, limba se află într-o relație strânsă cu cultura, deci, un
traducător nu poate face abstracție de cultură atunci când traduce un text literar. Traducătorul
este un mediator, care transmite cultura sursă unui destinatar care poate nu are cunoștințe vaste
despre cultura respectivă. Lipsa cunoștințelor despre cultură poate împiedica cititorul să
înțeleagă textul plin de elemente culturale. De aceea, traducătorul trebuie să țină cont de câțiva
factori principali în demersul traductiv: intenția autorului, cultura sursă, cultura țintă, publicul
țintă. Traducătorul oscilează între două abordări: înstrăinarea și familiarizarea. Considerăm că
traducătorul trebuie să jongleze cu aceste două abordări și să nu folosească exclusiv doar una,
pentru că în acest caz, receptarea mesajului tradus va eșua.
În această lucrare de licență ne vom opri asupra traducerii romanului Madame Bovary
în limba română. Vom încerca să analizăm două traduceri ale romanului menționat (traducerea
lui Demostene Botez și traducerea realizată de Florica Ciodaru-Courriol), într-o manieră
comparativă, pentru a vedea care sunt obstacolele culturale și ce strategii au folosit pentru a le
depăși.
Motivul principal pentru care am ales această temă este interesul nostru față de literatură
și față de importanța comunicării interculturale, două realități la care ne raportăm zi de zi.
Comunicarea este cheia rezolvării problemelor de orice ordin. Credem că prin traducere se
realizează un tip de comunicare care duce la îmbogățirea limbii țintă. De asemenea, tema
abordată de noi este destul de relevantă în procesul de traducere și este un subiect interesant
pentru traductologi, terminologi și alte persoane pentru care traducerea reprezintă un act de
comunicare interculturală. Pentru a oferi mai bună perspectivă asupra acestei teme, noi am ales
să avem ca și suport romanul Madame Bovary. Am ales acest roman datorită faptului că autorul
prezintă realitatea societății franceze din secolul XIX și dorim să observăm cum au reușit
traducătorii să transpună același cadru istoric în secolul XX. Un alt motiv pentru care am optat
pentru acest roman este că a fost publicat în șapte versiuni românești. Deci, pentru a vedea
evoluția traducerilor și a strategiilor de a depăși obstacolele culturale am ales să comparăm două
traduceri ale romanului Madame Bovary.
Ce urmărim noi în cadrul acestei lucrări de licență? Scopul lucrării noastre de licență
este de a informa și de a demonstra că traducerea poate fi o comunicare interculturală, implicând
54
citirea detaliată a unui text, căutarea referințelor culturale, găsirea strategiilor adecvate pentru
traducerea elementelor legate de cultura sursă și scrierea unui text fidel originalului, dar care să
răspundă așteptărilor destinatarilor săi. În aceeași ordine de idei, vom încerca să răspundem la
următoarele întrebări:
55
care aparțin lui Demostene Botez și Florica Ciodaru-Courriol. Studiul tratează în mare parte
obstacolele culturale și strategiile pe care cei doi traducători le-au folosit. Vom extrage câteva
exemple și vom comenta pe baza acestora. În a doua parte a studiului ni s-a părut important să
realizăm și un scurt chestionar despre ,,Traducerea literară ca act comunicativ intercultural”. În
acest sens, vom prezenta o serie de statistici care sunt pertinente în analiza subiectului ales de
noi.
Ultimul capitol conține concluziile noastre, unde evaluăm rezultatul studiului,
metodologia utilizată în cercetarea temei alese și în care ne exprimăm intenția de a face mai
multe cercetări în viitor asupra acestui subiect.
56
Abstract
The thesis, entitled Interculturality – an aspect in the translation of literary texts is part of the
theme cultural diversity and plurilingualism. In this thesis we will tackle some interesting
aspects and we will analyze the intercultural phenomenon and the difficulties that arise when
translating a literary text.
The topic to be discussed in this thesis was and is at the center of human existence. From the
very beginning, people were speaking the same language and living in their own ways. The
construction of the Tower of Babel has given rise to plurilingualism and this cultural diversity.
We believe that it is precisely this patchwork of different languages and cultures that makes us
more united and willing to explore the world in which we live. In a world where every people
defend their culture and values, translators have managed to open up new cultural horizons. As
speakers of several languages, they are more able to understand the diversity, an aspect that a
monolingual might not understand.
The translation of literary texts shall relate to the translation of literature of any kind: novels,
poetry, short stories, plays, etc. As far as translation is concerned, it gives us access to universal
literature, increases our ability to resonate with the feelings and thoughts of people from
different societies and times, but also to deepen our knowledge. The translation of a literary
text requires a capacity to interpret and rewrite the message, taking into account the purpose
and target audience, linguistic factors, but also social and cultural factors. The more challenging
task for a translator is to create, to the greatest extent possible, a work that maintains the
dynamism and essence of the original - its thematic, linguistic and emotional domain, while
making this new text accessible to readers in another language.
Since antiquity, these aspects have been analyzed and many theories have been drawn up on
the basis of loyalty to the source culture. The translation is rewriting text in a different language
from the source language. But there is also the transmission of culture the source of a different
audience, with different opinions, gestures, traditions, etc. Because of this cultural diversity,
many theories have been developed over time that are important to remember: skopos theory,
the theory of culture, polysystem theory, the hermeneutic approach, the literary approach. In
the context of global development, languages and culture have also evolved and influenced
each other. This contact between cultures has given rise to the loaned of many terms, but there
are still cultural terms and references, which give local color, which means that they belong to
57
a national specific. This is where the greatest problem arises for the translators. What strategy
can we adopt to preserve the source culture and to make the reader understand the translated
text?
There are six types of obstacles in translation: grammatical, semantic, syntax, rhetorical
(metaphor, comparison, figures of style), pragmatic (idioms) and cultural (words that describe
dishes, holidays, traditions). We’ve chosen to discuss these issues and what role the cultural
element plays in the translation as an act of communication. Culture integrates all aspects
related to the life of a society, to the values of a community. However, can culture be translated?
Inevitably, the language is in a close relationship with culture, so a translator cannot ignore
culture when it translates a literary text. The translator is a mediator, who conveys the source
of the culture to a receptor who might not have extensive knowledge of the culture. Lack of
knowledge of culture can prevent its reader from understanding the text full of cultural
elements. Therefore, the translator must take into account several main factors in the translator's
approach: the author's intention, the source culture, the target culture, the target audience. The
translator oscillates between two approaches: alienation and familiarization. We believe that
the translator must juggle with these two approaches and not use just one, because in this case,
receiving the translated message will fail.
In this thesis, we will analyze the translation of the novel Madame Bovary into Romanian. We
will attempt to analyze two translations of the above-mentioned novel (Demostene Botez’s
translation and Florica Ciodaru-Courriol’s translation) in a comparative manner to see what
cultural obstacles are and what strategies they used to overcome them.
The main reason why we chose this topic is our interest in literature and the importance of
intercultural communication, two realities to which we report every day. Communication is the
key to solving problems of any order. We believe that a kind of communication is being made
through translation that leads to the enrichment of the target language. Also, the subject we are
addressing is quite relevant in the translation process, and it is an interesting subject for
translators, terminologists and others for whom translation is an intercultural act of
communication. In order to offer a better perspective on this issue, we chose as our corpus the
novel entitled Madame Bovary. We chose this novel because the author presented the reality of
French society in the 19th century and we want to see how the translators managed to translate
the same historical framework in the 20th century. So, in order to see the progress of translations
58
and strategies to overcome cultural obstacles, we chose to compare two translations of the
Romanian versions of Flaubert’s novel Madame Bovary.
What are we trying to find through this thesis? The purpose of this thesis is to inform and
demonstrate that translation can be an intercultural communication, involving the detailed
reading of a text, the search for cultural references, find appropriate strategies for translating
the elements related to the source culture and the writing of a text faithful to the original, but
meeting the expectations of its recipients. In the same vein, we will try to answer the following
questions:
Next we will present the structure of our thesis. Apart from this introduction chapter, the thesis
consists of three theoretical chapters, a practical chapter, and in the last part we offered the
conclusions we reached as a result of the research carried out.
In the first chapter we will mainly address to translation and translation theories. We will
provide a short definition of translation, then take stock of the most important aspects of
translation history its evolution over many centuries of research. Then we will also talk about
a modern discipline, and here we will also describe this modern discipline. In the final part of
this chapter, we focused on presenting some translation theories issued by Walter Benjamin,
Reiss and Vermeer and Itamar Even-Zohar.
The second chapter begins with the presentation of some perspectives on Romanian literature.
In this respect, we will use Muguraș Constantinescu's work and describe some perspectives
belonging to the following translators and writers: Tudor Ionescu, Gelu Ionescu and Irina
Mavrodin. In the second subchapter we tried to offer some general notions and personal
perspectives on the translation of the literary text. The third subchapter will focus on the
description of difficulties when translating literature. We will classify these difficulties, analyze
them and present the appropriate strategies that a translator can implement in translating a
literary text so as to maintain the esthetics and idea of the author.
The third chapter deals mainly with the relationship between culture and translation. In the first
sub-chapter we will put forward some thoughts about this relationship and the importance of
59
culture and translation. In the second subchapter we will describe two concepts – realia and
cultural words – that can be impediments to the translation process of a literary text. We will
define the concepts, present the classifications to the theories who have developed studies on
these difficulties, but we will also write about the strategies used by translators in translations.
The fourth chapter is practical, as it is the case study carried out following the theory presented.
The case study will be carried out on the novel Madame Bovary, written by Gustave Flaubert,
and on two translations into Romanian of the above mentioned novel, belonging to Demostene
Botez and Florica Ciodaru-Courriol. The study deals largely with the cultural obstacles and
strategies that the two translators have used. We will draw some examples and comment on
them. In the second part of the study we also found it important to carry out a brief survey on
''Literary translation as an intercultural communicative act''. In this case, we will present a series
of statistics that are relevant in our analysis of the subject of our choice.
The last chapter contains our conclusions, where we assess the outcome of the study, the
methodology used in the research of the chosen topic and in which we express our intention to
do more research on this subject in the future.
60
Annexe
Figure 1 : Questionnaire
61
Figure 2 : Questionnaire
62
Liste des tableaux
63
Bibliographie
64
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