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DEPARTEMENT DE LANGUE ET LITTERATURE FRANÇAISES

MEMOIRE POUR L’OBTENTION DE LA LICENCE EN ETUDES


FEANCAISES
OPTION : LINGUISTIQUE

Sous le thème

La dimension culturelle dans la traduction


FRRRRERRRRR
et son impact sur la langue :
« Le Français / l’Amazigh » comme
modèle.

Réalisé par les étudiants :


• Zakariae BENALI : 1702064

•Abdelhak BOURAS : 1622263

Encadre par :
D. Hassan CHAHBARI

FPN : 2020 - 2021


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d’étude l’Amazigh comme modèle.

Dédicaces
Au terme de ce modeste travail, je le dédie à toutes personnes de prêt ou de
loin qui ont contribué à sa réalisation
Mes parents en premier lieu
Mes frères et sœurs ;
Mes amis que je considère tant ;
A toute personne qui prend entre ses mains ce travail.

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d’étude l’Amazigh comme modèle.

REMERCIEMENTS
On remercie dieu le tout puissant de nous avoir donné la santé et

la volonté d’entamer et de de terminer ce mémoire.

Nous voulons exprimer par ces lignes de remerciements notre

gratitude envers tous ceux en qui par leur présence, leur soutien, leur

disponibilité et leurs conseils.

Nous commençons de remercier D. Hassan CHAHBARI, qui nous a

fait l’honneur d’être notre encadrant.

Nous le remercions profondément pour son encouragement continue

et aussi d’être toujours là pour nous écouter, nous aider et nous guider

à retrouver le bon chemin par sa sagesse et ses précieux conseils.

Nous tenons à remercier notre collègue Achraf AZIRAR sur les

références sur lesquelles nous sommes basé dans ce travail.

En fin, nous ne pouvons achever ce mémoire sans exprimer notre


gratitude à tous les professeurs de département de la langue et
littérature français de la Faculté Pluridisciplinaire de Nador pour
Leurs dévouements et leurs assistances tout au long de nos études
universitaires.

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d’étude l’Amazigh comme modèle.

INTRODUCTION

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La traduction vise à créer une véritable unité entre deux sociétés, dont
chacune possède sa conscience de soi et sa culture accumulée, et grâce au fait
que la traduction d'éléments culturels est l'un des plus grands obstacles que
rencontre le traducteur lors de l'exécution de son travail, d'autant plus que ces
éléments sont généralement obstructifs et difficiles à pénétrer ou à casser, le
traducteur a donc une tâche très difficile., En passant entre le texte original et le
texte cible pour une phase de transition dominée par un état de déstabilisation
des valeurs et des concepts se manifestent par la caractéristique de la dualité
d'adhérer à la culture d'origine d'une part et le désir de citer la culture émergente
d'autre part, de sorte que les forces de la culture émergente et du texte original
soient attirées par les forces de recevoir la culture et le texte cible, et il est
témoin d'un conflit interne qui ne finit qu'en se détournant de son héritage
culturel et créatif.

Dans ce sens, la plupart des théoriciens s'accordent à dire que le transfert de


la dimension culturelle en tant qu'ombre de la langue et de son compagnon est
l'un des plus grands obstacles auxquels se heurte le traducteur lors de l'exécution
de son œuvre. La traduction littéraire en particulier nécessite l'intervention de
facteurs culturels plus que des facteurs linguistiques, le traducteur traite donc
d'une culture (que ce soit par transfert vers et depuis) qui diffère entièrement ou
relativement de celles dans lesquelles il a grandi, le problème ne réside pas
autant dans le texte étranger que dans la composante culturelle du « moi »
traduit, qui joue un rôle majeur dans l'élaboration de la traduction. Le traducteur
est avant tout un être humain, et la personne est le fils de son environnement. Il
ne peut pas s'en séparer, ce qui affecte l'étendue de son ouverture à de multiples
œuvres de fiction, sa performance de l'honnêteté en eux, et sa réalisation de la
communication culturelle.

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Au vu du brouillard épais sur la traduction et des doutes suscités autour de


celle-ci. Et étant donné que les chercheurs dans ce domaine peuvent ne pas
permettre à leurs conditions matérielles et morales de s'appuyer sur les
nombreux travaux et de les formuler dans un nouveau modèle bien coordonné
qui inclut tous théories et opinions, cette étude est exposée à la traduction
comme une unité holistique et indivisible, une tentative de la résumer à partir
des contradictions et des divergences de doctrines et de tendances, et de se
limiter à des opinions importantes qui ont leur poids et leur valeur.
Nous avons élaboré cette recherche en deux chapitres, dont le premier
chapitre contenait des informations générales sur la traduction et ses
classifications dans le concept culturel, ainsi qu'un aperçu du proverbe et de la
poésie en définissant leurs concepts. En outre, le traducteur et les influences qui
l'entourent ont été abordés. Quant au deuxième chapitre, la recherche a été
renforcée par la traduction de quelques exemples concrets (proverbe et poésie),
et des analyses ont été faites au cas par cas pour produire ce qui sert et soutient
la recherche théorique.

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PREMIER CHAPITRE :
Généralités sur la Traduction :

I- « La traduction » : Approche définitionnelle.


II- Typologies et procédés de traduction :
III- Traduction et la culture :
IV- Le traducteur comme propagateur des cultures
du monde.

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Dans ce premier chapitre, comme le titre l'indique, nous avons survolé des
généralités sur la traduction, ce qu'elle fut, ce qu'elle est ainsi que les différentes
idées qui ont été formulées autour de cette discipline en mettant l'accent sur les
opinions des traducteurs et des chercheurs et leurs points de vue opposés sur la
meilleure façon de traduire le texte et surtout l'aspect culturel de ce dernier.

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I. « La traduction » : Approche définitionnelle.


La traduction est l'une des activités humaines les plus anciennes de
l'histoire de l'humanité, car elle a établi des ponts pour l'échange d'informations
et la participation au processus d'interaction intellectuelle et culturelle.
Quiconque envisage le mouvement de la traduction tout au long de sa longue
histoire se rend compte qu'il est façonné par les divers besoins de la société. Il
ne s’agit plus d’un simple transfert d’une langue à une autre, mais plutôt d’une
science et d’un art avec ses branches, ses recherches et ses spécialisations.

Cependant, depuis longtemps et jusqu'à maintenant, les chercheurs ont


différé dans la définition d'un concept spécifique de la traduction, car il s'agit,
comme tous ceux qui en sont accusés, d'une pratique à multiples facettes. Nous
essayons, à la hâte, de connaître brièvement la traduction dans son sens général,
car la traduction ne peut être étudiée sans connaître son concept.

La traduction est un moyen de transposition des idées d'une langues vers


une autre. C’est le fait de découpage de déchiffrer un message d’un lange
(source), puis le retranscrire dans une autre langue (cible) E. Nida,
sociolinguiste américain écrit à propos :

« La traduction consiste à produire dans la langue d’arrivée l’équivalent naturel


le plus proche du message de la langue de départ, d’abord quant à la
signification puis quant au style ».1

Les savants ont élaboré leurs définitions et descriptions et ont différé dans
toute différence dans la définition du concept, car chaque indulgence venait de
son propre angle et faisait de sa propre conviction un cadre pour le définir, de
sorte que les concepts étaient saturés et multipliés, et ils étaient incapables de
s'accordent sur un sens unique, mais ils sont plutôt d'accord sur la difficulté de

1
C.R. TABER et E.A. NIDA, La Traduction : théorie et pratique, Londres, Alliance biblique universelle, 1971, P.11.

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trouver une définition appropriée pour la traduction, ce qui relève de


l’exagération.

La raison de cala, est le non-respect de la définition du terme en fonction


de ses caractéristiques distinctives. Par exemple, nous mentionnons la définition
de Jean René Ladmiral, définition que la plupart des chercheurs citent dans leurs
études : « La traduction est une activité humaine universelle ».2

Cette définition, si elle est incluse, n'est pas une objection, car elle ne se
limite pas à la traduction seule, ni ne la sépare des autres, car les activités
humaines universelles sont innombrables.

En fait, nous ne nions pas que ce qui a été apporté par Jean René Ladmiral
et d'autres, était important dans le domaine de la traduction, mais nous ne
sommes pas d'accord avec eux lorsqu'ils proposent ces définitions, car ce n'est
pas une exigence de précision scientifique.

Il convient de noter que certaines des définitions étaient exactes et claires,


exemptes de toute ambiguïté. Georges Mounin définit la traduction comme suit :
« C’est le passage, et ce n'est que le passage du sens- d'un texte d'une langue à
une autre ».3

Il ne pose pas ici le problème de la définition de traduction et souligne le


manque d'ambiguïté de ce concept, Cette définition, malgré sa simplicité, traite
de l'essence de la traduction, détermine son essence et évite toute autre chose.
C'était un prohibitif global, c'est-à-dire qu'il recueille les qualités de la
traduction, empêchant l'inclusion d'autres en son sein.

Nous pouvons dire de ce qui précède, que la définition de la traduction


découle de l'expérience particulière de la traduction elle-même, c'est-à-dire de la
pratique de l'acte de traduction et non des réformes linguistiques et des absolus

2
Ladmiral Jean-René, traduire : théorèmes pour la traduction, Payot. Paris 1979. P28.
3
Mounin Georges, les problèmes théoriques de la traduction, Gallimard, Paris, 1963. P23

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théoriques, car l'expérience découle de la définition, et cette définition elle-


même ne peut pas être une connaissance accumulée historiquement, mais plutôt
une pratique et une expérience qui découle du moi que vous vivez, et ce n'est pas
seulement définir son concept selon des significations générales, mais aussi
l'adapter à la réalité scientifique.

II. Typologies de procédés de traduction :


La typologie de différents moyens de traduction a été étudiée depuis
longtemps par des traducteurs humains et des linguistes, en les désignant par le
terme « procédés de traduction »4. La traduction littérale est distinguée des
autres procédés de traduction.

La traduction a des procédures dans lesquelles les chercheurs diffèrent non


seulement dans la terminologie, mais aussi sur le plan conceptuel. Il y a
également un manque de consensus sur la terminologie : « procédé, procédure,
technique, stratégie, méthode, etc. », et parfois, ils sont confondus avec d'autres
concepts. Nous réservons ici les définitions suivantes de trois termes, qui ont été
clarifiées par Molina et Hurtado Albir 5 :

Méthode de traduction : moyen avec lequel un processus particulier de


traduction est effectué, selon l’objectif du traducteur. C’est un choix global qui
influence la traduction de tout le texte, par exemple : interprétatif-comme libre,
philologique, etc. Ainsi, la traduction interprétative et communicative consiste à
comprendre et à recréer le texte original, sans apporter de changements
radicaux ; c’est généralement le cas de la traduction simultanée et consécutive.
Les changements de style ne sont pas tolérables. Quant à la traduction
philologique, le traducteur peut ajouter des notes de nature philologique et
historique à la traduction, dans le but non seulement de bien comprendre des

4
Vinay et Darbelnet, 1958 ; Newmark, 1981, 1988 ; Chuquet et Paillard, 1989 ; Molina et Hurtado Albir, 2002.
5
MOLINA, L. et HURTADO ALBIR, A. (2002). Translation Techniques Revisited: A Dynamic and Functionalist
Approach. Meta, 47(4) :498–512.

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termes et des mots correctement, mais aussi de clarifier des significations


familières ; dans ce cas, le texte source est souvent soumis à un examen et la
traduction est destinée à un public spécialisé ou aux étudiants.

Stratégie de traduction : c’est un élément essentiel dans la résolution de


problèmes pendant la traduction. Elle désigne la procédure analytique
(consciente ou inconsciente, verbale ou non verbale) qu’un traducteur peut
appliquer pour faciliter la compréhension du texte source (ex. distinguer les
idées principales et secondaires, établir des relations conceptuelles, chercher
des informations) ou pour la reformulation (ex. traduction inverse (back
translation), paraphrase, dire à haute voix, etc.). Les stratégies peuvent aider
les traducteurs à trouver des procédés de traduction adéquats pour résoudre les
problèmes.

Procédés de traduction : (le terme anglais correspondant est « translation


techniques » ou parfois « translation procédures ») : ce sont des solutions
particulières appliquées pendant le processus de traduction, quand un certain
mot ou segment difficile à traduire est rencontré (ex. emprunt, calque,
modulation, transposition, etc.)

En effet, la méthode de traduction concerne l'ensemble du texte à traduire,


tandis que la technique de traduction diffère d'un cas à l'autre au sein d'un même
texte, en fonction des éléments lexicaux spécifiques qui seront traduits. La
classification classique des opérations de traduction remonte à 1958 et est celle
de J.-P Vinay et J. Darbelnet6. Elle compte sept catégories :

1. L’emprunt : L'emprunt est le plus simple de tous les procédés de


traduction. Ce n’est pas un procédé qui demande un débroussaillement,
simplement, si le traducteur n'avait pas le terme équivalent dans la langue
cible (arrivée), il fait appel aux autres langues pour combler son besoin

6
Liste des sept procédés de traduction, in J.-P. Vinay et J. Darbelent, Stylistique comparée du français et de
l’anglais, Didier 2008 (1ere éd. 1958, nouvelle éd.1997).

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disant lexical (pour l’Amazigh, il s’agit dans la quasi-totalité le français et


l’arabe). Et aussi l’espagnol est également utilisé par les habitants de Rif).
Par exemple, les mots tels que :

Garage = Agaraj ; ville = Tamdint (emprunt à l’arabe) ; Automobile =


Tumubil ; Gros = Ghordo (emprunt à l’espagnol) ; Drapeau= Bandera (emprunt
à l’espagnol).

2. Le calque : Le calque est un emprunt d'un genre particulier : on emprunte à


la langue étrangère le syntagme, mais on traduit littéralement les éléments
qui le composent. On aboutit, soit à un calque d'expression, qui respecte les
structures syntaxiques de la LA, en introduisant un mode expressif nouveau.

On peut citer des exemples tel que:

• « La maison de la culture » = axxam n yidles.


• « Maison de jeunes » = Axxam n yilemẓiyen.
3. La traduction littérale : La traduction littérale ou mot à mot désigne le
passage de la langue source à la langue cible, aboutissant à un texte à la fois
correct et idiomatique sans que le traducteur se soucier d'autre chose que
des servitudes linguistiques. En quantité, il s’agit en réalité de la plus grande
part voir l’essentiel, de la traduction traduite. Attention cependant à se fier
trop rapidement à ce mode de traduction par exemple , pour fixer les idées,
nous proposons :
1) Iruḥ akd umeddukkel nnes ɣer wexxam.
2) Yuta t uṣemmiḍ / ubeḥri
3) Ur nnes imɣar

Dans la première phrase, nous pourrons la traduire en appliquant les règles


de traduction littérale : «il est parti à la maison avec son ami. » Par contre, nous
ne pouvons pas traduire la seconde :

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« Yewwet-it uṣemmiḍ / ubeḥr »" par « le vent l’a frappé » mais par : « Il a reçu
un coup de froid/enrhumé/malade de fièvre », à moins que le traducteur ne
maitrise pas la langue cible. Ou si le traducteur se retrouve avec un texte comme
une expression « Ur nnes imɣar » par : « il a un bon cœur/ large d’esprit » et non
par : « son cœur est large » Il est conscient qu'il y a une équivalence aux
messages, et que sa propre position, en dehors de la langue cible, lui fait
apparaître clairement.

4. La transposition : un procédé qui consiste à remplacer une partie du


discours par une autre, sans changer du message.

Dans le domaine de la traduction, nous serons appelés à distinguer deux


types de transposition :

a. La transposition obligatoire : Ici, le traducteur doit se conformer aux


exigences de la langue cible, car il n'aura pas la possibilité de reproduire
un autre élément de langue correspondant. On Amazigh nous trouvons
dans plusieurs cas ce type de conversion, par ailleurs, nous avons
précédemment présenté les différentes possibilités de traduire la trace entre
le français et l’amazigh. Un adjectif français tel que :

« La route carrossable » = Abrid n tumubil

Traduit par un complément déterminatif en Amazigh, par ce que nous


n’avons pas un adjectif et aussi il s’agit d’un emprunt, les exemples sont très
nombreux, dans plusieurs cas, aussi, nous trouvons un adjectif qui transposé
à un verbe ou bien à un nom.

b. La transposition facultative : Ici, le traducteur possède une certaine


liberté de choisir le terme qui correspond à l’origine sans nier la valeur
sémantique et stylistique du terme original. Par exemple : « après son
retour » : « seggami d idwel » qui est un verbe mais possède la même
valeur sémantique.

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5. La modulation : Est une variation dans le message, obtenue en changeant


de point de vue d'éclairage. Elle se justifie quand on s'aperçoit que la
traduction littérale ou même transposée aboutit à un énoncé
grammaticalement correct, mais qui se heurte au génie de la langue
d'arrivée. C'est un procédé très courant en particulier dans la gestion de
l'alternance style direct / style indirect.

On peut distinguer plusieurs types de modélisations :

a. La modulation métaphorique : la métaphore dans une expression


varie d’une langue à l’autre.

Ex 1 : « Cette marque de confiance et touchante, je l’apprécie beaucoup » =


Tegga dayi raman, arniɣ uciɣ zzays, raman nni izdeɣ ur inu.

Ex 2 : « Mais c’est mon image que je préfère » = Maca tawlaft n wass nni,
i dayi Iqqimen deg wur, i dayi iccuren tiṭṭ.

Ex 3 : « Il nous condamne, la conscience tranquille » = Mani iqqen i


yeṛẓem neccin εawed ad aneɣ iṣṣeḍṛem.

b. Les modulations métonymiques : Nous retrouvons la métonymie


définie en tant que déplacement de sens par contiguïté : partie pour une
autre, contenu/ contenant, cause/ conséquence.

A l’appui de cette définition nous pouvons donner des exemples qui


correspondent :

- Le contenant pour le contenu : ex : yeswa lkas, iruḥ wexxam-


nneɣ ɣer tmeɣra…etc
- Le concret pour l’abstrait : ex : {ad yeɣmi lwerd ad yefsu}
c. La modulation grammaticale : On peut considérer qu’une
transposition est un changement de point de vue grammatical ; nous

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donnons cet exemple dans le cas de notre traduction du français vers


l’anglais :
- « C’est la première fois que vous venez ? »7 : Is this your first
visit.
d. La négation du contraire : C’est une modulation très fréquente, qui
concerne l’orientation générale de l’énoncé, la plupart du temps
associée à d’autres procédés de traduction comme la transposition ex : «
J’étais absent à la fête de l’autre jour » par « Ur hdagh di tmeɣra n wass
nni », dans ce dernier exemple nous allons aussi le procédé de
transposition du type adjectif => verbe (absent / hdagh).
6. L’équivalence : Nous avons souligné précédemment qu'il est possible pour
deux textes d'expliquer la même position en appliquant des moyens
stylistiques et structurels complètement différents. C'est alors par. Ils sont
souvent de nature grammaticale et se rapportent à l'ensemble du message
(idée générale). En conséquence, la plupart des équivalences, sont figées et
font partie d'un répertoire phraséologique d’idiotismes, etc. Les proverbes
offrent généralement de parfaites illustrations de l'équivalence. Certaines
de ces claques peuvent éventuellement être acceptées par l'autre langue,
surtout si la situation qu'il évoquent est nouvelle et susceptible de
s'acclimater à l'étranger. Mais la responsabilité d'introduire de ces couches
dans une langue entièrement structurée ne devrait pas retomber au
traducteur.

Nous pouvons citer quelques exemples :

• « Dieu m’en garde ! » = Ad iyi yemneɛ rebbi !


• : « Cette marque de confiance et touchante, je l’apprécie beaucoup » =
Tegga dayi raman, arniɣ uciɣ zzays, raman nni izdeɣ ur inu.

7
H. Farhad, Cours de semestre 3, Initiation à la traduction, Page-5, 2016.

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7. L’adaptation : L’adaptation généralement, peut se définir comme étant


une transposition des moyens d’expression comme nouvelle forme de
narration, donner une autre image à un évènement, histoire, tradition…
D’une société décrite en langue source dans la langue cible. Selon Marc-
Emmanuel Melon : « … l’adaptation est une pratique de transposition
d’une œuvre (texte ou image) d’un mode d’expression vers un autre. Ainsi
comprise, et bien que ce soit son terrain privilégié, l’adaptation ne
concurrence pas seulement la littérature, mais l’ensemble des arts dont elle
décloisonne le territoire. L’usage courant emploie cependant « adaptation
» pour désigner plus spécifiquement la transposition d’un texte littéraire en
un spectacle (Cinéma, télévision, théâtre ou opéra) lorsqu’il s’agit de textes
qui ne relèvent pas de ces genres »8.

Nous tenterons, donc, de signaler quelques exemples :

- « Seigneur » = rebbi
- « Au nom du dieu clément et miséricordieux » = Bismi llahi
rreḥmani rrahim

8
Marc-Emanuel M., Adaptation, in le dictionnaire littéraire, (ouvrage de collection sous la direction de Paul
Aron, Denis Saint-Jacques, Alain Viala) presse universitaire de France, Paris, 2002. P. 04.

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III. Traduction et la culture :

1. Définition de la culture :
Dans les sciences humaines, le sens de la culture en tant qu'attribut d'un
individu correspond à la mesure dans laquelle il cultive un certain niveau de
développement dans les arts, la science, l'éducation ou l'éthique. Le niveau de
développement culturel est aussi parfois considéré comme distinguant les
civilisations des sociétés moins complexes. Il y a aussi des vues hiérarchiques
sur la culture dans la distinction de classe entre la haute culture de l'élite sociale
et la culture inférieure, la culture populaire ou la culture folklorique des classes
inférieures, caractérisée par l'accès à la classe du capital culturel.
Dans le langage courant, la culture est souvent utilisée pour désigner
spécifiquement les signes symboliques que les groupes ethniques utilisent pour
se distinguer clairement les uns des autres, tels que les vêtements ou les bijoux.

Afin de concerner de plus près la notion « culture » nous présenterons, dans


les paragraphes qui suivent, de différentes définitions élaborées par des
linguistes et des écrivains. Cela nous amène à conclure que c’est malgré les
désaccords séparant les auteurs venant d’horizons différents, il est possible de
découvrir la même réflexion fondée sur les relations intimes qui unissent la
culture et la société.

La culture est, selon Guy Rocher, « un ensemble lié de manières de penser,


de sentir et d'agir plus ou moins formalisées qui, étant apprises et partagées par
une pluralité de personnes, servent, d'une manière à la fois objective et
symbolique, à constituer ces personnes en une collectivité particulière et
distincte ». 9
Pour lui, la culture façonne les idées, la pensée, les règles et les modèles
commerciaux en plus des valeurs. En d'autres termes, la culture est liée à toutes
les activités ou actions humaines que les gens subissent, qu'elles soient
émotionnelles ou cognitives.
Mais il y a une autre caractéristique de la culture est très nécessaire, il s’est
référé par Lévi-Strauss comme suit : « Toute culture peut être considérée comme
un ensemble de systèmes symboliques au premier rang desquels se placent le

9
Guy Rocher, Culture, civilisation et idéologie, Montréal, VLB Éditeur et Guy Rocher, 1969, p. 88.

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langage, les règles matrimoniales, les rapports économiques, l'art, la science, la


religion. Tous ces systèmes visent à exprimer certains aspects de la réalité
physique et de la réalité sociale, et plus encore, les relations que ces deux types
de réalités entretiennent entre eux et que les systèmes symboliques eux-mêmes
entretiennent les uns avec les autres ».10

2. La traduction poétique et l’ambiguïté culturelle.


La poésie est un genre littéraire ancien, sous différentes formes, c'est un art
de parole qui sert à exprimer un sentiment caché. Cet art se distingue par sa
beauté et son style rythmique, ce qui le rend quelque peu particulier et distinguer
des autres genres littéraires. Parfois, il semble difficile de traduire cette
particularité poétique, et de passer d'une langue à une autre et d'une culture à une
autre.
Donc la traduction de la poésie est l'une des traductions les plus difficiles
qu'aucun traducteur ne peut pratiquer s'il n'est pas un poète ou lecteur de poésie,
et le traducteur doit être familiarisé avec le domaine de la poésie pour pouvoir
traduire la poésie dans son intégralité et la comprendre en particulier. Pour que
le traducteur ne puisse pas se fier au dictionnaire pour décoder les vers
poétiques.
La connaissance des langues n'est pas suffisante pour traduire la poésie
Il doit plutôt avoir des préparatifs littéraires, y compris de la poésie, car à
travers la poésie, le traducteur peut rencontrer des dimensions culturelles. Un
traducteur qui ne connaît pas la culture de la langue dans laquelle il traduit et qui
n’est pas un lecteur de poésie ne peut pas la traduire, et ce nous amène à son tour
à souligner l'importance de la culture du traducteur, car un traducteur sans
culture ressemble plus à ce qui est dans un dictionnaire humain, qui ne
comprend que des listes de termes opposés dans les langues source et cible.
Le traducteur Hassan Banhakeia, indiqué que : « la bonne traduction est
ainsi celle qui réussit relativement à dénouer deux ensembles confondants : « la
langue et la culture » dans un premier temps, et dans le second « culture et
Culture ». » 11

10
LÉVI-STRAUSS, « introduction à l'œuvre de M. Mauss » in M. MAUSS : Sociologie et anthropologie, paris, PUF,
1966, p. 9.
11
BANHAKEIA HASSAN, la traduction poétique amazighe, Paris, L’Harmattan, 2016, p. 127.

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Il dit aussi : « … on ne traduit pas la langue, non plus la culture, mais les
deux à la fois pour créer une autre culture, avec une autre expression. » 12
Sur cette base, la culture joue un rôle important pour le traducteur de
poésie, car si le traducteur parle couramment une ou plusieurs langues et les
utilise dans sa traduction sans reconnaître leur culture, alors il fera sûrement une
erreur lors de la traduction des termes. , il doit donc maîtriser la langue avec sa
culture afin de pouvoir ajouter et ressusciter Le nouveau est par sa traduction, et
si l'on rappelle le concept de culture, tel qu'il a été défini précédemment, c'est-à-
dire considérant que la culture transcende l'expérience pour créativité, nous
verrons que le véritable intellectuel est celui qui ajoute du nouveau au savoir
humain, et contribue à la résurrection de la culture nationale, ou à sa création à
nouveau.
En traduisant de la poésie, le traducteur peut être contraint d'agir ou de
changer des mots pour préserver ce style et cette rime, il n'y a donc aucune
obligation pour le traducteur de poésie d'adhérer littéralement et complètement à
ce qu'il traduit. Il s'agit d'une violation de la charte pour la libre lecture de la
poésie.
En bref, on peut dire que la propriété de la poésie est de rendre l'impossible
possible et faisable, de sorte qu'elle acquiert le caractère de l'ambiguïté.
À la lumière de cette théorie, la réalité de l'ambiguïté peut être comprise, car la
poésie utilise les mots différemment de la manière habituelle que chacun les
perçoit, et n'utilise pas le mot comme une connotation de ce que nous entendons
ou cherchons à comprendre. En raison de la distance du poète et de l'ampleur de
ses perceptions, il essaie de le rapprocher de nous ou d'expliquer ce qu'il
entendait d'eux, et pour cela nous l'appelons parfois poésie est ambiguïté.
3. Le Proverbe.
3.1. Définition du proverbe :
Depuis l'éternité, le proverbe a été considéré comme l'une des méthodes
d'expression populaire les plus répandues et les plus courantes, et aucune culture
n'en est dépourvue, car nous trouvons qu'il reflète les sentiments des peuples de
toutes classes et appartenances, et incarne leurs idées, leurs perceptions, les
coutumes, les traditions, les croyances et la plupart des aspects de leur vie dans
un sens vivant et de cette manière, ils englobent tous les peuples et leur
mémoire. Les proverbes se caractérisent par leur diffusion et leur circulation
rapides d'une génération à l'autre, et leur transmission d'une langue à une autre à

12
Idem.

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d’étude l’Amazigh comme modèle.

travers les époques et les lieux, en plus de la brièveté de leur texte, de la beauté
de leur prononciation et de l'intensité de leurs significations.
Quant à la définition du proverbe parmi les écrivains et les chercheurs,
Sylvie Moy, il présente le proverbe comme : « Court énoncé exprimant un
conseil populaire, une vérité de bon sens ou une constatation empirique et qui
est devenu d’usage commun ».13
Tandis que Jacques Pineaux, il a défini le proverbe comme suit :
« Le proverbe est une formule nettement frappée, de forme généralement
métaphorique, par laquelle la sagesse populaire exprime son expérience de la
vie »14
On note, à travers les deux définitions, que le proverbe est caractérisé par
la circulation et la banalité, qui est une caractéristique fondamentale du
proverbe, comme il est indiqué dans l'Encyclopédie des hadiths (Universalis) sur
les propriétés formelles du proverbe comme suit :
« Sa brièveté, les images sidérantes qu’il impose, ses inventions stylistiques
(métaphores, périphrases, antithèses, rapprochements imprévus, jeux de mots,
rimes, assonances, etc.) l’impriment dans la mémoire (…) A la fois évident et
énigmatique, c’est une œuvre d’art en miniature qui fait les délices du peuple et
l’admiration des créateurs. » (Universalis, 2002, corpus 19 : 29).
Cela indique que les impressions que fait le proverbe sur le cœur des
destinataires sont liées à ses caractéristiques formelles.
3.2. Traduction du proverbe :
Traduire un proverbe, c’est traduire une réflexion sociale, une idiologie,
une vision du monde et une vision sur la dynamie sociale toute entière. Dans la
traduction, évidement littéraire, ce problème est universel car il reflète des
règles, des lois sociales dont l’individu doit se soumettre, et saluer.
Maryse Privat écrit à propos :« Le point de départ de la réflexion sur la
traduction de proverbes relève d’une évidence : les proverbes appartiennent á
la sagesse populaire et la sagesse populaire étant universelle, il est loisible de
penser que les mêmes vérités apparaissent sous des formes diverses d’une
langue á l’autre ».15 Il ajoute : « Je pense qu’il est judicieux, à ce point de la
réflexion sur la traduction des proverbes […] est si facile de trouver
13
Sylvie Moy, 100 proverbes français ; Ed, Franc-parler ; février 2012, p. 03
14
Pineaux J., PROVERBES ET DICTIONS FRANÇAISES, presses universitaires de France, Paris, 1967, p. 6.
15
Maryse Privat., A propos de la traduction des proverbes. Revista de Filología Románica número [5, 28 1-289]
1998

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l’équivalent préexistant. Tout le monde semble d’accord sur ce point : la


traduction des proverbes n’est pas un problème, il suffit de trouver l’équivalent
dans l'autre lange ».16
Il est clair de penser que les mêmes vérités apparaissent sous des formes
différentes d'une langue à une autre, par conséquent, la première démarche n'est
pas un travail linguistique sur les mots mais une recherche bibliographique,
c'est-à-dire trouver l'équivalent préexistant dans la langue cible.
Lorsque cet équivalent existe, il faudra aussi prendre en compte le degré
d'usage d'une langue à une autre, et il faudra aussi, par ailleurs, s'interroger sur le
sens précis du proverbe en dehors de son contexte (vision sociale) et en dont
l'œuvre sera facilitée dans son contexte mais en dehors du contexte le proverbe
garde parfois son mystère.
Le but est, en premier lieu, de montrer que la traduction littéraire, plus
précisément celle des proverbes, n’est pas une opération purement linguistique,
mais traduire signifie, comme le dit Mounin : « remplir deux conditions, dont
chacune est nécessaire, et dont aucune en soi n’est suffisante : la première est
d’étudier la langue étrangère, et la seconde d’étudier l’ethnographie de la
communauté dont cette langue étrangère est l’expression. Nulle traduction n’est
totalement adéquate si cette double condition n’est pas satisfaite ».17 Même
dans le cas où la langue étrangère est utilisée pour exprimer des notions
extérieures à sa culture, ses us et coutumes. Ces deux conditions ne doivent pas
être ignorées, car pour lui, Mounin : « Les mots ne peuvent pas être compris
correctement, séparés des phénomènes culturels localisés dont ils sont les
symboles ».18
En effet, la traduction des proverbes impose au traducteur non seulement
des connaissances encyclopédiques portant, notamment sur des réalités
extralinguistiques qui ne se retrouvent pas dans les deux langues mises en
rapport de traduction ou qui ne se recoupent que partiellement, mais également
une connaissance approfondie des caractéristiques internes des proverbes dans
les deux langues, qui diffèrent par leur longueur, leur structure morpho-lexicale,
leur rime et leur rythme interne.

16
Idem. P. 07
17
Mounin G., Les problèmes théoriques de la traduction, Gallimard, 1963. P. 236
18
Idem. P. 207

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IV. Le traducteur comme propagateur des cultures du monde.


1- Le traducteur et l’acte de traduction :
Il est difficile de définir le traducteur car la traduction n’est pas seulement
une science, mais un art qui découle de l’intérieur de l’être humain. La question
n’est pas simple, mais nécessite plutôt des efforts, une étude et une investigation
de la précision. Le rôle du traducteur dans la médiation des idées sources à
travers les frontières culturelles le placent dans une position unique, en
particulier pour comprendre une gamme de problèmes de développement. Le
rôle du traducteur ne se limite pas au nombre de qualifications qu'il possède ou
aux mots qu'il connaît en deux, trois ou plusieurs langues.
Le traducteur est le médiateur dans le transfert de la culture, des
civilisations, des informations …etc., d'une langue à une autre, en traduisant
certains textes de la langue d'origine dans la langue pour laquelle il traduira et en
rendant le texte source compréhensible au lecteur. Le travail du traducteur ne
dépend pas seulement de la transmission de sens, mais il doit aussi parfois
transmettre des émotions, notamment dans les domaines de l'art et de la
littérature. Sur cette base, Lederer (M.) a donné la définition d’un bon traducteur
comme : « Le bon traducteur s’interdit de naturaliser la culture de l’original,
comme il s’interdit de laisser dans l’ombre ce qu’il convient de faire
comprendre ».19
Il semble que l'acte de traduction ne soit plus seulement le transfert d'un
texte d'une langue à une autre, et le traducteur est allé bien au-delà du simple
rôle de support linguistique entre ces deux langues. L’horizon du traducteur est
trop large pour se limiter à de simples connaissances linguistiques ou à une
compétence linguistique, d’autant qu’il est exposé à tout moment à activer ses
perceptions non linguistiques. Lederer Marianne confirme que : « Le traducteur
ne traduit cependant pas un texte en lui appliquant seulement ses connaissances
linguistiques. À tout moment, d’autres connaissances sont réactivées… ».20
Certes, ces connaissances varient entre les connaissances littéraires et
culturelles et les autres connaissances historiques ou artistiques, ce que l'on
appelle l'horizon du traducteur culturel, que Berman Antoine définit comme : «
L’horizon est l’ensemble des paramètres langagiers, littéraires, culturels et
historiques, qui ‘déterminent’ le sentir, l’agir et le penser d’un traducteur. »21

19
Lederer (M.), La Traduction aujourd’hui (le modèle interprétatif), IMP.RIM’VERT, lettres modernes Minard,
Paris, 2015, p.106
20
Idem. P.123.
21
BERMAN, Antoine. Pour une critique des traductions : John Donne, Paris, NRF Gallimard, 1995, p.79.

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En effet, le traducteur, du point de vue du destinataire, est le seul auteur du


texte, et c'est en soi un grand pari, qui ne peut être surmonté que par la maîtrise
non seulement des pierres angulaires de la langue à partir de laquelle il est
transmis et transmis à mais en entrant dans la culture de l’autre et en essayant de
l’entourer. Tout comme les gens diffèrent, leurs coutumes et leurs cultures
diffèrent, et cette distinction affecte directement leurs idées et leurs textes, et le
traducteur n'est qu'un médiateur debout sur les rives de ces cultures. Il prend
cela pour postuler, il a donc dû se familiariser avec les deux langues et deux
cultures ensemble.
2- Le traducteur comme médiateur culturel :
Personne ne conteste que la traduction soit aussi ancienne que la société
humaine et sa civilisation, qui ont pratiqué cette activité intellectuelle, à l'oral et
à l'écrit, et l'ont consacrée comme un outil efficace au service du dialogue, de la
créativité et du transfert des connaissances. Les marins, les marchands, les
ambassadeurs et les princes étaient traduits à des fins commerciales et
politiques, tandis que le clergé était traduit pour prêcher, de sorte que
l'intelligentsia traduisait afin de répandre des idées, d'enrichir la science et de
faire revivre les cultures. Et puisque nous considérions la traduction comme un
pont à travers lequel les cultures se croisent, le traducteur est sûrement le maître
responsable de recevoir ces cultures, de les diriger et même de les conduire en
sécurité de l'autre côté. Traducteurs, comme les décrit Lederer Marianne : « Les
traducteurs sont les gardiens, les protecteurs et les propagateurs des cultures du
monde ».22
Parmi les noms immortalisés et classés premiers, quoique précédés par
d’autres, on trouve le romain Andronicus Livius, qui a été nommé le premier
véritable traducteur pour une trace préservée par l’humanité à travers sa
transmission de L’Odyssée23. De la langue grecque vers la langue latine.
Il est clair que celui qui suit le cours du processus de traduction se rend
compte de l'importance du traducteur, qui est considéré comme un pôle
fondamental dans cette équation intellectuelle linguistique aux dimensions
culturelles; Le traducteur est un interprète et un lecteur officiel, qui cherche à
conquérir la distance entre les peuples, ce qui suggère l'énormité de la tâche qui
lui est confiée, notamment en ce qui concerne les textes littéraires considérés
parmi les traductions les plus difficiles. Le traducteur de littérature ne se
contente de rien de moins qu'une traduction qui met en évidence l'esthétique du

22
LEDERER, Marianne : La Traduction Aujourd’hui, le modèle interprétatif, Hachette, Paris, 1994, p.197.
23
MESCHONNIC, Henri. Poétique du Traduire, Editions Verdier, France, 1999, p37.

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texte transmis, de sorte que le lecteur récepteur puisse ressentir la beauté du


texte original comme s'il le lisait dans la langue dans laquelle il a été écrit, et
c'est là que résident les capacités et le potentiel artistique du traducteur. Les
anciens et les modernistes ont réalisé au fil des ans la nécessité pour le
traducteur d'avoir certaines caractéristiques qui déterminent sa compétence et
ses capacités de maîtrise des deux langues : le traducteur vers et depuis la
source, en plus d'une bonne connaissance des cultures source et cible. Et comme
dit : (Basil Hatim et Ian Mason):
«Translators mediate between cultures (including ideologies, moral systems and
socio-political structures), seeking to overcome those incompatibilities which
stand in the way of transfer of meaning. »24
« Les traducteurs font la médiation entre les cultures (y compris les idéologies,
les systèmes moraux et les structures sociopolitiques), cherchant à surmonter les
incompatibilités qui font obstacle au transfert de sens. » Traduction.
La traduction peut décrire une culture étrangère au destinataire du texte, et
la maîtrise linguistique seule ici ne signifie pas du tout la collection des
différents types de sanctuaires avec leurs dimensions culturelles qui peuvent être
cachées à ceux qui ignorent le civilisé. Aspect d'une nation, de sorte que le
traducteur doit avoir sa médiation basée sur une haute compétence culturelle et
linguistique. Chaque nation a une langue, et chaque langue a son propre système
de perception lexicale, grammaticale, phonologique et mentale, et la mission du
traducteur est de chercher à laisser la même impression que le texte original
laisse à ses lecteurs originaux. En excluant les critères personnels et en
s'appuyant sur la compréhension du texte et sa reconstruction dans la langue
cible tout en préservant l'esprit du texte original et le respect de sa culture et de
son environnement source, le traducteur est un miroir qui reflète ce texte et sa
culture.

24
HATIM, Basil and MASON, Ian: Discourse and the Translator, Longman Group, UK, 1990, p 223

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DEUXIEME CHAPITRE :
-le proverbe et la traduction poétique
amazighe -Exemples et analyses

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« La traduction n'est-elle pas l'acte de sacrifier l'art dans le but de


communiquer l'universel, tout en tentant de fonder l'interculturel ? Tout le
monde s'est mis d'accord, par ingratitude, de crier haut et fort la trahison des
traducteurs, mais rares sont ceux qui vont jusqu'à louer leur puissance à
retourner le monde pour en vérifier la nature humaine. »25 BANHAKEIA
HASSAN

On va consacrer ce chapitre pour l’étude pratique de ce qu’on a abordé


théoriquement dans le premier chapitre.
Dans ce chapitre, nous examinons notre objectif en donnant plusieurs exemples
de proverbes et de poésie amazighe. Notant la dimension culturelle de chaque
proverbe et poème, ce qui complique la tâche de traduction, nous avons donc
fait quelques commentaires pour expliquer cette difficulté.

25
BANHAKEIA HASSAN, la traduction poétique amazighe, Paris, L’Harmattan, 2016, p. 21.

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I. Le proverbe :
1. Définition
Rappelons que le proverbe est défini comme : l'une des méthodes
d'expression populaire les plus répandues et les plus courantes, et aucune
culture n'en est dépourvue, car nous trouvons qu'il reflète les sentiments des
peuples de toutes classes et appartenances, et incarne leurs idées, leurs
perceptions, les coutumes, les traditions, les croyances et la plupart des
aspects de leur vie dans un sens vivant et de cette manière, ils englobent tous
les peuples et leur mémoire.
2. Exemples et commentaires :
Nous commenterons les exemples tirés du « Proverbes et expressions
proverbiales amazighs (le Tarifit) »26 de MIMOUN HAMDAOUI
1-
Le proverbe : aberkan iεrem iǧes ḏ zzayeḏ
Traduction littérale : Le noir possède un os en plus
Sens : Les noirs (africains de sud) possèdent plus de
force que les blancs.
Commentaire : Dans cet exemple, on observe que le mot « Os »
est utilisé pour désigner la force et le pouvoir. Par
contre, dans certains régions Marocains par
exemple, on trouve que le terme « Os » est utilisé
pour signifier le contraire « faiblesse ».
« ruḥ atecced a-bu yexssan »

26
MIMOUN HAMDAOUI, « Proverbes et expressions proverbiales amazighs (le Tarifit) ».

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2-
Le proverbe : aḏ Ikk εam gi rebhar aḏ iffeǧ ḏ amessas
Traduction littérale : Il passera un an dans la mer, il (en) sortira
insipide !
Sens : Se dit pour critiquer une personne avare ou dit
d‘une personne qui n'est pas influencée par son
entourage.
Commentaire : Dans cette traduction, on constate que le
traducteur emploi deux termes qui sont plus au
moins opposés (mer/ insipide), c'est-à-dire
(entourage/ avarice) .

3-
Le proverbe : aḏ iṣebbar aṛebbi wen u(r) yufin shi wka yufi-ţ
Traduction littérale : Que Dieu fasse patienter celui qui n’a pas trouvé
quelque chose et qu'il l’a trouvée
Sens : Lorsqu‘on s'habitue à un mode de vie aisé, il est
très difficile de vouloir le changer et accepter de
vivre dans le manque une fois devenu pauvre.
Commentaire : En essayant de traduire ce proverbe, nous avons
rencontré un problème syntaxique lors du passage
de l’amazighe vers le français, cela est justifié par
l’expression « aḏ iṣebbar aṛebbi », qui est devenu
« Que Dieu fasse patienter ». VS SV

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4-
Le proverbe : aǧrum mara ur ṭ ṭfẓẓeḏ ur iǧedjji
Traduction littérale : Le pain si tu ne le mèches pas, il ne sera pas avalé
Sens : Rien n’est gratuit : même un petit acte nécessite
un effort pour son accomplissement !
Commentaire : On observe dans cette expression proverbiale,
qu’il existe un terme contenant une charge
sémantique et sur tout culturelle massive.
« aǧrum » est utilisé dans la culture marocaine
par désigner le travaille quand on dit par exemple
« adiraḥ aḏeyawi areqquz n-we aǧrum ». C’est-à-
dire « il ira travailler. »

5-
Le proverbe : aḥamush ameẓyan mara u(r) ysǧuy u(r) s tish
yemma-s aḏ iṭṭeḏ
Traduction littérale : Le petit garçon, s'il ne pleure pas, sa maman ne
lui donne pas à téter !
Sens : Nous devons revendiquer nos droits avec force et
sans hésitation.
Commentaire : D’après notre lecture de l’expression traduite : «
aḥamush ameẓyan », « le petit garçon » on trouve
l’absence de l’article défini « le » dans
l’amazighe. Donc pour l’amazighe c’est le
contexte qui exprime cette définition. Ajoutons
que le traducteur a choisi le terme pleurer pour
traduire « ysǧuy » alors que « ysǧuy » signifie
qu’il cri et non il pleure.

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6-
Le proverbe : axmi yeggur (ṯeggur) x ṯmedjjarin
Traduction littérale : Comme s’il (elle) marchait sur les œufs !
Sens : Se dit pour caractériser un homme (une femme)
qui agit lentement, par orgueil, ou par paresse.
Commentaire : Concernant les deux langue (amazighe/français),
on constate qu’il y a des manques au niveau des
temps verbaux. Par exemple l’expression
« yeggur » est conjuguée au présent de l’indicatif.
Mais pour l’expression « il marchait » elle
conjuguée à l’imparfait. Le temps qui n’existe pas
dans la langue amazighe.

7-
Le proverbe : axmi ṯeqqimeḏ x isennanen
Traduction littérale : Comme si tu es assis sur des épines !
Sens : Se dit de quelqu'un qui est impatient.
Commentaire : Dans ce proverbe, on voit l’utilisation de
l’expression « ṯeqqimeḏ x isennanen » pour
signifier l’impatiente. C'est-à-dire cette personne
considéré ne peut pas s’assoir à cause de
l’impatience, et c’est le même cas de s’assoir sur
les épines.

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8-
Le proverbe : ajḏiḏ umi twaqessen afriwen ma εaḏ aḏ iḍu
Traduction littérale : L'oiseau auquel on a coupé les ailes, volera-t-il
encore ?
Sens : Il faut prendre soin de ses éléments vitaux pour
pouvoir agir en force.
Commentaire : Au niveau sémantique de cette phrase, on observe
que la signification est présente dans l’expression
originale et dans l’essai de traduction. Mais ce qui
attire le lecteur ou le locuteur, c’est la forme
syntaxique des deux expressions. Par exemple :
« Ma εaḏ aḏ iḏu / Volera-t-il encore ».

9-
Le proverbe : ajḏiḏ mara ur iḏwi x ṣṣbeḥ ur iṭṭiw x uεeshi
Traduction littérale : L'oiseau s'il n'a pas volé le matin, ne volera point
le soir !
Sens : Il faut mettre à profit sa jeunesse très tôt pour
bien se reposer pendant la vieillesse.
Commentaire : Dans cette expression proverbiale, le mot
« ṣṣbeḥ » désigne la jeunesse, « εeshi » signifie la
vieillesse. Dans la langue française, on ne peut
pas comprendre cette signification sans les mettre
dans un contexte précis. « L’oiseau sort le matin
pour le travail, puis il retourne le soir pour se
reposer » c’est le même cas dans la vie humaine

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entre la jeunesse et la vieillesse.

10-
Le proverbe : aman ur tiryen gi ṯsawent
Traduction littérale : Les eaux ne montent pas la pente !
Sens : Se dit pour caractériser une action (ou un fait)
impossible à réaliser.
Commentaire : Dans la culture amazighe, quand on essaye
d’exprimer un fait illogique, on prend toujours
son opposé, par exemple « aman » prennent
toujours la position de « descendance » et pour
décrire un fait qui est impossible, utilise le
contraire : « aman » war tiryen.

11-
Le proverbe : ameḏyaz ishaṭṭeḥ mmi-s iremmeḏ
Traduction littérale : Le chantre danse, son fils apprend.
Sens : "Tel père tel fils"
Commentaire : Dans cette expression, on constate que le pronom
possessif (son) est exprimé dans la langue
amazighe par la lettre (s), donc il y a une
différence au niveau des syllabes.

12-
Le proverbe : amesεi ytettar mmi-s yetseddaq
Traduction littérale : Le musulman avec le juif est comme le coq avec
la meule de paille !
Sens : Se dit pour parler de deux personnes qui se
haïssent mutuellement et pour toujours.
Commentaire : La signification chercher par ces deux proverbes

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semble identique, mais la manière de l’expression


est tout-à-fait différente. L’expression de la
langue amazighe est courte, par contre
l’expression de la langue française est longue.

13-
Le proverbe : aminun wa(r) tkessi ǧa(r) yemma-s
Traduction littérale : Le fou ne le prend que sa mère !
Sens : Seule la famille est capable de prendre soin de ses
membres.
Commentaire : Dans cette expression le mot « tkessi » ne signifie
pas « prendre », ou bien « porter » mais il signifie
« s’occupe », c’est-à-dire « s’occupe de lui ». Et
la mère ici signifie « la famille », « le refuge »,
« labri. ».

14-
Le proverbe : am xmi tfarraǧeḏ aman gg ejḏi
Traduction littérale : Comme si tu renverses de l'eau (sur) le sable !
Sens : Se dit pour mettre en évidence l'inutilité d'un
travail accompli et pour signifier l'entêtement
d'une personne qui tient à ses idées même
fausses.
Commentaire : Quand on essaye de faire comprendre quelques
choses, mais lui, il ne veut rien comprendre.
Cette expression peut avoir d’autres signification,
par exemple :
Tu donne quelques à quelqu’un, alors que lui, ne
te donne rien réciproquement.

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15-
Le proverbe : aneggaru ma ḥafi ma wafi
Traduction littérale : Le dernier ou bien sec (peu de choses) ou bien
abondant !
Sens : Il vaut mieux ne rien laisser au hasard et être
ponctuel pour ne pas avoir de mauvaises
surprises.
Commentaire : Cette expression proverbiale, porte sur plusieurs
significations, on peut ajouter la notion de
« chance », c’est-à-dire, chacun sa chance. Il y a
des gens qui prendront tous « wafi », et des gens
qui ne peut prendront rien « hafi ».

16-
Le proverbe : Ajjaj yeεḏa anẓar yeksi
Traduction littérale : Le tonnerre est passé, la pluie a cessé !
Sens : Se dit pour caractériser l'apaisement d'une
situation difficile.
Commentaire : La représentation des situations difficiles est
toujours représentée dans la culture amazighe par
un « mal-temps », par exemple « tonnerre,
l’orage … »

17-
Le proverbe : aqemmum iqqnen war ṯ tiḏfen izan
Traduction littérale : Une bouche qui est fermée, les mouches n'y

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pénètrent point !
Sens : Lorsqu'on ne parle pas trop, on ne risque rien, par
contre une langue déliée finit par s'attirer des
ennuis.
Commentaire : Quand on dit à quelqu’un « qqen aqemmum nesh
» on entend dire d’arrêter de parler trop. Mais
cette expression porte sur d’autres signification
tel que : « gardes mon secret ! »

18-
Le proverbe : aqzin (i) yetẓun wa(r) zagg-s teggʷḏ
Traduction littérale : Le chien qui aboie n'aie pas peur de lui !
Sens : Qui parle trop agit peu !
Commentaire : L’utilisation de l’animal dans les expressions
proverbiales prend une fonction substitutionnelle,
c’est-à-dire que l’animal dans les proverbes est
utilisé pour désigner l’être humaine, (symbole).
La traduction ici exprime cette substitution :
(Qui) (être humaine)

19-
Le proverbe : awar wa(r) ytiri gi ssuq
Traduction littérale : La parole n'a pas lieu au souk !
Sens : Il faut être discret dans ses propres.
Commentaire : Dans ce proverbe, la signification du mot (souq)
dans le contexte amazigh veut dire (un groupe de
gens qui se discutent) et non pas (le marcher)
c’est pour cela le traducteur a choisi d’emprunter
ce mot tel quel est.

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20-
Le proverbe : aεeddis ijjiwnen u(r) yetfekkar hi wen idjjuẓuen
Traduction littérale : Le vente plein ne pense pas à celui affamé !
Sens : Les gens riches ne pensent jamais aux gens
pauvres.
Commentaire : Dans la culture amazighe, souvent pour faire
allusion aux gens riche ou bien, à la notion de la
richesse, on utilise l’expression « aεeddis
ijjiwnen ». Par contre au pauvre, on le nom par
« wen idjjuẓuen » c’est pour cela, cette
expression est traduite littéralement, et qui
nécessite une explication littéraire.

II. La poésie :
1. Définition :
Rappelons que la poésie est un genre littéraire ancien, sous différentes formes,
c'est un art de parole qui sert à exprimer un sentiment caché. Cet art se distingue
par sa beauté et son style rythmique, ce qui le rend quelque peu particulier et
distinguer des autres genres littéraires. Parfois, il semble difficile de traduire
cette particularité poétique, et de passer d'une langue à une autre et d'une culture
à une autre.
2. Exemples et commentaires :
Dans ce paragraphe de poésie appliqué, nous appuierons sur deux exemples
qui certaines de ses lignes ont été traduits inspirés de projet fin d’étude « LES
PROBLEMES DE LA TRADUCTION : CAS DE LA POESIE AMAZIGHE »27
de l’étudiant AZIRAR ACHRAF ; avec le commentaire des lignes traduites de
ces poèmes pour montrer ce dont nous avons parlé dans le chapitre théorique.

2.1. Exemple de l’amazigh vers le français, le poème : TAMURT INU,


ƸUMMAR LMEDDAM.

ACHRAF AZIRAR, mémoire pour l’obtention de la licence, « LES PROBLEMES DE LA TRADUCTION :


27

CAS DE LA POESIE AMAZIGHE », faculté pluridisciplinaire Nador, 2020, P.26,27,28,29, 30.

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d’étude l’Amazigh comme modèle.

Tamurt inu
Tamurt inu d tabḥirt
War d ayi tewcid ad cceɣ,
Tamurt inu tala
War dayi tewcid ad sweɣ,
Tamurt inu d tirja.
Mchal daym urjiɣ?
War daym arriɣ mezri
Waxxa daym I gmiɣ,
Iwyaɣ daym arriɣ
Xef idurar nnem ssariɣ,
Ruɣ daym ḍşiɣ
Xeyyqaɣ daym bbirheɣ.
Tamurtinu ma s uɣil
Akidemmsafaḍeɣ,
Ad ţţfeɣabrid
ɣar urumi ad arebreɣ,
Ad arzuɣ xef weɣrum
D buheyyuf ad t ţawgeɣ
Ad ẓwiɣ ill,
Am wejḍiḍ ad ḍweɣ
Ad sweɣ zeg iɣazran,
Xef wedfel ad ţţşeɣ
Ad ssumteɣimunas,
S utamar ad t dleɣ.
Tamurt inu melmi
ɣarm d ɣa dewleɣ?
Melmi daym ɣar ẓareɣ
Tilelli tezdeɣ

ƸUMMAR LMEDDAM
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2.1.1. Commentaire:

Tamurt inu d tabḥirt


War d ayi tewcid ad cceɣ,
Tamurt inu tala
War dayi tewcid ad sweɣ,

Dans ce fragment du poème (Mon pays), ɛummar Lmeddam décrit les


conditions d’une vie dur, dans un pays riche au niveau des ressources
(naturelles, économique…), mais où la chance de vivre en dignité est difficile
pour lui. La richesse du pays est exprimée par l’emploi des métaphores ‘’Tamurt
inu d tabḥirt’’, ‘’Tamurt inu tala’’. Ainsi le poète évoque implicitement la
question de la corruption politique et de la mauvaise gouvernance, dans un pays
riche mais indispensable pour la majorité des jeunes préoccupés par le rêve
d’immigrer et de chercher ailleurs une vie honorée.

Mon pays vaste ferme,


Ou toujours affamé
Mon pays, grande source,
Ou souvent assoiffée

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2.2. Exemple de l’amazigh vers le français, le poème DWER D, A MMI


INU, EL WALID MIMOUN

Dwer d, a mmi inu !

“ Dwer d, a mmi inu ! Dwer d, a tasa inu !


Aqqayi da, a imma, di tmurt n Iŗumiyen !
Tamurt inu, ẓriɣ dayes reɣben,
ẓriɣ dayes tamara d remḥayen !
Dwer d, a mmi inu ! Dwer d, a tasa inu !
War zemmareɣ, a imam, ad d dewreɣ ɣar imeḍlan.
Aqqayi deg Uliman, aked lwiski d lbiran,
ŗari da taŗumect, jjiɣ d akides iḥenjaren.
Dwer d, a mmi inu ! Dwer d, a tasa inu !
Aqqayi da, a imam, d aɣrib n wussan !
Refraq n tmurt inu, yudf ayi deg yexsan,
Maca ḥesb ayi, a imam, zeg imfelsen !
Dwer d, a mmi inu ! Dwer d, a tasa inu !
Dwer d ɣar tmurt nnec,
Ad tjebded rḥriqq nnec,
Ad temted aked yayetmac ! ”

EL WALID MIMOUN

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2.2.1. Commentaire :

Dans ce poème, El Walid Mimoun décrit la souffrance d’une mère à cause de sa


séparation avec son fils, qui a immigré pour chercher une meilleure vie, loin de
son pays natal, de ses amis, de sa famille, de son père et de sa mère. Cela est dû
à la difficulté de la vie dans son pays, à l’absence des conditions qui aident les
jeunes à construire et à réussir leur avenir et vivre une vie honorable.

‘’Reviens, mon fils ! Mon âme, reviens !


Mère, je vis sur les terres des Chrétiens !
Dans ma terre, j’ai vécu dans le besoin !’’

Traduction : Hassan Banhakeia

Dans le premier vers, le traducteur essaye de conserver la structure de départ, le


contexte, le goût et le fait esthétique du poème, il a choisi le terme (âme),
comme un équivalent du terme (tasa), même si on sait bien que tasa = le foie, en
raison de faire comprendre le lecteur, car dans la culture amazighe, quand on
nomme quelqu’un en utilisant les noms des organes les plus sensibles de notre
corps (l’œil, le cœur, etc.), cela donne une valeur précieuse à cette personne,
puis il comprend qu’il coute chère pour nous. Par contre dans la culture
française, même si on dit l’expression ( mon cœur ) par exemple, on ne peut pas
dire (mon foie ) pour exprimer notre amour pour l’autrui.

El Walid Mimoun essaye, dans le troisième vers, de montrer le manque des


conditions nécessaires (le travail, la santé, l’éducation, etc.) pour vivre une vie
honorable au sein de sa famille. Il utilise le terme‘’ reɣben’’pour exprimer ce
besoin, même si ‘’reɣben’’ possède plusieurs significations dans notre culture
amazighe (la souffrance d’une maladie, la pauvreté, la peine, etc.). Dans cette

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traduction, le traducteur a réussi de choisir le terme pertinent (Le besoin), grâce


à son interprétation sémantique du contexte employé dans ce vers.

CONCLUSION

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d’étude l’Amazigh comme modèle.

En somme, le processus de traduction reste un processus indispensable, car


c'est le pont qui relie les peuples et le principal moteur d'interaction entre les
cultures, et travaille sur le développement, la croissance et l'échange d'idées et
de réalisations. Ainsi, aucun dialogue ou échange culturel ne peut être réalisé
sans un mouvement de traduction sérieux et efficace. Nous devons activer le
processus de traduction, qui est devenu le pilier.

Finalement, la recherche en didactique de la traduction requiert une


connaissance particulière de tous ses horizons cognitifs et méthodologiques, en
raison de la multiplicité de ses activités, et il n'est donc pas dès le départ de se
plonger dans ce domaine d'étude et d'exploration, sauf avec une connaissance
minimale du monde de concepts inspirés de ces nombreux domaines qui se
recoupent avec le domaine de l'enseignement de la traduction. Et c'est parce qu'il
désire vraiment une référence authentique et une bonne compréhension de
l'intimité de ce domaine.

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BIBLIOGRAPHIE
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Londres, Alliance biblique universelle, 1971.
- LADMIRAL JEAN-RENÉ, traduire : théorèmes pour la traduction,
Payot. Paris, 1979.

-MOUNIN GEORGES, les problèmes théoriques de la traduction,


Gallimard, Paris, 1963.

-VINAY et DARBELNET, 1958 ; Newmark, 1981, 1988 ; Chuquet et


Paillard, 1989 ; Molina et Hurtado Albir, 2002.

- MOLINA, L. et HURTADO ALBIR, A. Translation Techniques


Revisited: A Dynamic and Functionalist Approach. Meta,47(4),
(2002).
-Liste des sept procédés de traduction, in J.-P. Vinay et J. Darbelent,
Stylistique comparée du français et de l’anglais, Didier 2008 (1ere éd.
1958, nouvelle éd.1997).

-EL HUSSIEN FARHAD, Cours de semestre 3, études françaises,


Initiation à la traduction, Faculté pluridisciplinaire de Nador, (2016).

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(ouvrage de collection sous la direction de Paul Aron, Denis Saint-
Jacques, Alain Viala) presse universitaire de France, Paris, 2002. P.
04.

-GUY ROCHER, Culture, civilisation et idéologie, Montréal, VLB


Éditeur et Guy Rocher, 1969, p. 88.
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-LÉVI-STRAUSS, « introduction à l'œuvre de M. Mauss » in M.


MAUSS : Sociologie et anthropologie, paris, PUF, 1966, p. 9.

-BANHAKEIA HASSAN, la traduction poétique amazighe, Paris,


L’Harmattan, 2016, p. 21, 127.
-SYLVIE MOY, 100 proverbes français ; Ed, Franc-parler ; février
2012, p. 03.

-PINEAUX J., PROVERBES ET DICTIONS FRANÇAISES, presses


universitaires de France, Paris, 1967, p. 6.

-MARYSE PRIVAT., A propos de la traduction des proverbes.


Revista de Filología Románica número,1998.

-LEDERER (M.), La Traduction aujourd’hui (le modèle interprétatif),


IMP.RIM’VERT, lettres modernes Minard, Paris, 2015.

-BERMAN ANTOINE. Pour une critique des traductions : John


Donne, Paris, NRF Gallimard, 1995.

-MESCHONNIC HENRI. Poétique du Traduire, Editions Verdier,


France, 1999.

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- MIMOUN HAMDAOUI, « Proverbes et expressions proverbiales


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-ACHRAF AZIRAR, mémoire pour l’obtention de la licence, « LES


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AMAZIGHE », faculté pluridisciplinaire Nador, 2020,
P.26,27,28,29,30.

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Table des matières


REMERCIEMENT ........................................................................ 2
INTRODUCTION ............................................................................3-4-5
PREMIER CHAPITRE : GÉNÉRALITÉS SUR LA TRADUCTION ................... 6-7
I. « LA TRADUCTION » : APPROCHE DÉFINITIONELLE . ..................................... 9
II. TYPOLOGIE DE PROCÉDÉS DE TRADUCTION ................................ 10
1. L'EMPRUNT ............................................................................... 112
2. LE CALQUE ................................................................................... 11
3. LA TRADUCTION LITTÉRALE ......................................................... 12
4. LA TRANSPOSITION...................................................................... 12
a. LA TRANSPOSITION OBLIGATOIRE .......................................... 13
b. LA TRANSPOSITION FACULTATIVE .......................................... 13
5. MODULATION .............................................................................. 14
a. LA MODULATION MÉTAPHORIQUE ........................................ 14
b. LA MODULATION MÉTONYMIES............................................. 14
c. LA MODULATION GRAMMATICALE ....................................... 14
d. LA NÉGATION DE CONTRAIRE ................................................. 15
6. L'ÉQUIVALENCE ............................................................................ 15
7. L'ADAPTATION ............................................................................. 16
III. TRADUCTION ET LA CULTURE ...................................................... 17
1. DÉFINITION DE LA CULTURE ................................................... 17-18
2. LA TRADUCTION POÉTIQUE ET L'IMBIGUITE CULTURELLE .... 18-19

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3. LE PROVEBE ................................................................................. 19
3.1. DÉFINITION DU PROVEBE ................................................. 19-20
3.2. TRADUCTION DU PROVEBE .............................................. 20-21
IV. LE TRADUCTEUR COMME PROPAGATEUR DES CULTURES DU
MONDE ............................................................................................. 22
1. LE TRADUCTEUR ET L'ACTE DE TRADUCTION ......................... 22-23
2. LE TRADUCTEUR COMME MÉDIATEUR CULTUREL ................. 23-24
DEUXIÈME CHAPITRE : LE PROVERBE ET LA TRADUCTION
POÉTIQUE AMAZIGHE - EXEMPLE ET ANALYSE ...................................... 25-26
I. LE PROVERBE. .............................................................................................. 27
1. DÉFINITION .................................................................................. 27
2. EXEMPLES ET COMMENTAIRES .............................................. 27-36
II. LA POÉSIE. ................................................................................................... 36
1. DÉFINITION .................................................................................. 36
2. EXEMPLES ET COMMENTAIRES ................................................... 36
2.1. EXEMPLE DE L'AMAZIGH VERS LE FRANÇAIS, LE POEME :
TAMURT INU, ƸUMMAR LMEDDAM ................................................ 36
2.1.1. COMMENTAIRE .................................................................. 38
2.2. EXEMPLE DE L'AMAZIGH VERS LE FRANÇAIS, LE POEME :
DWER D, A MMI INU, EL WALID MIMOUN ........................................ 39
2.2.1. COMMENTAIRE ..................................................................... 40
CONCLUSION ............................................................................... 41-42
BIBLIOGRAPHIE ................................................................................. 43

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