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Master 2 de Psychologie
Année
2022-2023
MÉTACOGNITION ET TDA/H 2
Remerciements
cette année. Je remercie également les participants du groupe TEAM qui ont permis que
cette étude soit réalisée et toute l’équipe du Centre de Santé Universitaire pour leur soutien.
MÉTACOGNITION ET TDA/H 3
Sommaire
Malgré le fait que le parcours universitaire des étudiants avec TDA/H est fortement
impacté par les symptômes de ce trouble, tant au niveau de la réussite scolaire que dans la
gestion de la vie quotidienne en autonomie, peu d’études ont été réalisées pour évaluer
attentionnelles de cette population. Notre étude examine les bénéfices potentiels d’une
intervention en milieu universitaire sous forme d’un groupe de travail destiné aux étudiants
séances de cette intervention s’appuie sur le programme ADOLE (Lachaux, 2018) destiné
et les stratégies pour l’améliorer. Pour mesurer l’efficacité de notre intervention, nous nous
réalisées montrent une bonne validité sociale du programme, une perception d’une
exécutives pour une majorité d’entre eux. Bien que basé sur un faible nombre de
participants et comportant quelques biais potentiels, cette étude obtient des résultats
métacognitives par des étudiants ayant une plainte attentionnelle et/ou exécutive.
Despite the fact that the academic journey of students with ADHD is heavily impacted by the
symptoms of this disorder, both in terms of academic success and managing daily life
independently, few studies have been conducted to evaluate the effectiveness of treatments to
improve executive functioning and attentional abilities in this population. Our study examines
the potential benefits of an intervention in a university setting in the form of a working group
specifically designed for students with ADHD, focusing on the learning of metacognitive
strategies. The session program of this intervention is based on the ADOLE program
(Lachaux, 2018), initially intended for the school population and adapted by us to the
university context. This program primarily targets the acquisition of knowledge about
attentional control and strategies to improve it. To measure the effectiveness of our
quality of life. At the end of the intervention, the measures taken demonstrate good social
all participants, as well as improvements in quality of life and/or overall executive functions
for a majority of them. Although based on a small number of participants and containing
some potential biases, this study yields promising results. This opens the door to future
interventions that can verify and improve the effectiveness of interventions targeting the
Key words : adults with ADHD, executive functions, metacognitive strategies, students,
Les fonctions exécutives sont des fonctions cognitives de haut niveau impliquées dans
dirigés vers un but et orientés vers l’avenir (Alvarez & Emory, 2006). Elles ont également un
impact sur la régulation des émotions et de l’attention (Blair & Diamond, 2008) et
contribuent fortement à la réussite scolaire (Blair, 2002) et l’ajustement social (Razza &
Blair, 2009). Bien qu’il existe des divergences d'opinions sur les processus mentaux précis
qui composent le concept de fonctions exécutives, elles sont souvent associées aux lobes
frontaux du cerveau, bien que cette relation soit discutée (Alvarez & Emory, 2006). Barkley
(2012) propose une description des processus impliqués dans le fonctionnement exécutif,
groupés sur deux niveaux : pré-exécutif et exécutif. Les fonctions du système nerveux central
constituent le niveau pré-exécutif, tandis que le niveau exécutif est décomposé en cinq
objectifs qui ne peuvent être atteints par un seul individu (sous-tendant les entreprises
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coopératives, la division du travail, la formation des communautés et des
gouvernements)
terme
En se basant sur cette description des processus impliqués, Barkley définit de façon plus
précise les fonctions exécutives : elles correspondent à l'utilisation d'actions auto-dirigées afin
de choisir des objectifs et de sélectionner, mettre en œuvre et maintenir des actions dans le
temps pour atteindre ces objectifs, généralement dans le contexte d'autres personnes et
s’appuyant souvent sur des moyens sociaux et culturels. Le but est de maximiser le bien-être
Lorsque les fonctions exécutives sont compromises, c’est comme avoir un orchestre
plein de très bons musiciens, mais le chef d’orchestre est absent. L’orchestre pourrait
jouer de la musique, mais ce ne serait pas très bien coordonné. Les membres de
l’équipe ne joueront pas de manière cohérente ensemble. Ils sont peut-être de très
bons musiciens qui jouent bien individuellement, mais l’audience ne pourrait pas
apprécier les talents individuels. Pour l’audience, ce sera comme le chaos.” (Gendron,
2017)
neurodéveloppemental qui atteint les fonctions exécutives. Il peut se présenter sous plusieurs
formes : une forme où l'inattention constitue le trouble principal, une forme avec
symptômes sont présents, comme décrites dans la Classification statistique Internationale des
MÉTACOGNITION ET TDA/H 9
Maladies et des problèmes de santé connexes, 11ème édition (CIM-11), entrée en vigueur le
1er janvier 2022 en France (voir Annexe A). Il touche environ 3,4% des enfants et des
adolescents (Polanczyk & al., 2015). Ces enfants atteints présentent un déficit des fonctions
exécutives (Antshel & al., 2014; Silverstein & al, 2020), plus particulièrement de l’inhibition
des réponses, qui pourrait constituer le déficit primaire (Wodka & al., 2007). Un manque de
flexibilité attentionnelle et stratégique, des troubles de la mémoire de travail mais aussi des
(Sonuga-Barke, 2002). Selon Peasgood et al. (2016), le TDA/H entraîne chez l’enfant des
difficultés scolaires, avec des risques accrus d'expulsion ou de décrochage scolaire et des
performances académiques moins bonnes. Les auteurs décrivent un impact sur le plan social,
avec des difficultés à se faire des amis, des problèmes de comportement et des risques accrus
impact sur le bien-être émotionnel de l'enfant, en provoquant des sentiments d'anxiété, une
moins bonne estime de soi et une qualité de vie globalement plus faible.
se basant sur les preuves scientifiques que l’inhibition est le déficit primaire des fonctions
exécutives dans le TDA/H. Il souligne que la recherche montre que 3 processus impliquant
façon originale (voir Figure 1). Selon Barkley, ces fonctions ont un rôle sur le contrôle de soi
conséquences à long terme plutôt que celles à court terme. Le modèle prédit par conséquence
des perturbations dans les quatre fonctions exécutives décrites ci-dessus chez ceux qui ont ce
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trouble. Du fait de ce déficit d’inhibition, l’enfant avec TDA/H s'engage ainsi dans des
comportements sans rapport avec la tâche qu’il réalise, des actions stéréotypées, incomplètes
ou labiles et présente une capacité limitée à produire des séquences d’actions nouvelles ou
Figure 1
l’inhibition ne serait par la cause primaire du déficit des autres fonctions exécutives mais où
elle ne serait qu’une des multiples fonctions interagissant entre elles. Six de ces fonctions
Figure 2
Dès 1992, Sonuga-Barke émet une hypothèse différente : les résultats des expériences
qu’il mène suggèrent que les enfants hyperactifs cherchent à minimiser les délais, ils sont
impulsifs non pas parce qu’ils ne peuvent pas attendre du fait d’un déficit mais parce ce qu’ils
ne sont pas assez motivés pour attendre. Ils choisissent des récompenses immédiates ou
inexistantes dans de nombreuses situations, non pas parce qu'ils préfèrent l'immédiateté ou
parce qu'ils la voient comme une stratégie de gains de récompenses plus efficace, mais parce
qu'ils détestent attendre. Il introduit la notion d’aversion au délai qui explique les 3
- l’inattention due à une orientation de l’attention vers des stimulis non temporels
récompenses des enfants est altéré (Sonuga-Barke, 2005, voir Figure 3) soulignant l’impact
pauvres.
d'altération associée.
Figure 3
de l’inhibition liée au circuit des fonctions exécutives aboutissant à des troubles attentionnels
Figure 4
L’impact de ces troubles sur la vie quotidienne des patients adultes est important :
diminution du taux de réussite dans les études supérieures, relations sociales difficiles avec
mortalité de la population avec TDA/H était plus du double de celui du reste de la population,
avec 5,85 décès pour 10 000 individus contre 2,21 dans la population ne présentant pas un
TDA/H, les accidents étant la cause la plus fréquente de décès (Dalsgaard & al., 2015). Les
personnes avec TDA/H sont exposées à un risque accru d'obésité, d'asthme, d'allergies, de
cerveau, comme l’exposition au tabac et à l'alcool durant la grossesse, les petits poids de
naissance, les lésions cérébrales et les troubles épileptiques, augmentent également le risque
de TDA/H (Bélanger & al, 2018). Des différences structurelles et fonctionnelles du cortex
préfrontal, des noyaux gris centraux, du cortex cingulaire antérieur et du cervelet ainsi qu’un
retard de maturation corticale ont été mises en évidence par neuroimagerie (Bélanger & al,
2018). Il n’y a pourtant pas de test biologique pour objectiver un TDA/H chez un patient, le
diagnostic en France repose sur le repérage des signes évocateurs par l’entourage et le
personnel scolaire, des entretiens cliniques et un examen lors d’une évaluation par un
médecin de premier recours puis la confirmation du pré diagnostic par un médecin spécialiste
du trouble (Haute Autorité de Santé, 2015). Le parcours diagnostique est rendu difficile par la
variabilité des présentations cliniques et des signes similaires à ceux d’autres pathologies
comme les troubles des apprentissages, trouble du sommeil, trouble oppositionnel avec
- tics
- trouble spécifique des apprentissages pour 33% des jeunes avec TDA/H
- trouble des conduites alimentaires, particulièrement chez les filles (Bélanger & al,
2018).
traitement. De plus, l’impact de ce trouble ne se limite pas à l’enfance, 30 à 60% des enfants
Selon Young et Brahman (2012), durant l’enfance, les garçons reçoivent plus de
diagnostic de TDA/H que les filles du fait de la présence plus importante chez les garçons de
de conduite. Les deux auteurs l’expliquent par le fait que ces troubles ont des conséquences
négatives sur leur environnement plus importantes que les troubles internalisés que les filles
présentent. Selon elles, cela entraîne une plus grande orientation des garçons vers une
évaluation d’un TDA/H que les filles. À l'âge adulte, la différence s’atténue. Un ajustement
du ratio se fait à l’entrée dans l'âge adulte du fait qu’il est plus fréquent que les femmes
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contactent des services de santé pour des troubles de l’humeur, de l’anxiété ou une grossesse.
persiste tout de même, avec plus de symptômes externalisés chez les hommes :
comportements antisociaux ou criminels. Le fait qu’ils soient plus internalisés chez les
femmes augmentent leurs risques d’admission en hôpitaux psychiatriques (Daasgard & al,
2002).
Selon Weibel et al. (2020), la présentation clinique de TDAH à l’âge adulte, tout
d'impulsivité. Cependant, les auteurs notent des différences : l'hyperactivité est plus souvent
intériorisée, les symptômes de manque d'attention peuvent être masqués par des symptômes
observés chez les adultes. De plus, chez les adultes, le TDAH est souvent associé à d'autres
troubles psychiatriques (dans 80% des cas), ce qui rend le diagnostic encore plus difficile.
Ces troubles couvrent un large spectre, allant des troubles de l'humeur (unipolaires ou
symptômes qui résultent du TDAH, tels que les symptômes d'humeur ou de labilité, sont
souvent pris pour des troubles comorbides, ce qui conduit à un mauvais diagnostic (Newcorn
& al, 2007). Les troubles liés à la consommation de substances sont très courants, soit en tant
tentative d’auto-traitement (Weibel & al, 2020). Les troubles du sommeil pourraient
auteurs concluent que tous ces symptômes sont responsables de graves troubles fonctionnels
- Les adultes qui présentent la forme inattentive du TDA/H décrivent une distractibilité
écoutent un cours, en particulier quand le cours est long ou ennuyeux. Ils présentent
des difficultés pour gérer leur temps, arrivant en retard à leurs rendez-vous ou ne
complétant pas leurs projets avant la date limite. Initier des tâches de routine ou
difficile pour eux, ce qui peut leur poser préjudice dans leur vie quotidienne et
par le fait que l’enthousiasme que les adultes avec TDA/H ressentent au début d’un
surviennent ou que la charge de travail augmente. Ils peuvent alors se tourner vers un
- Pour les personnes présentant une forme combinée du TDA/H, le symptôme principal
est l’intolérance au délai, ce qui va entraîner des difficultés à contrôler les impulsions
de tous types dont les désirs dirigés vers la nourriture, la drogue, le sexe et l’alcool.
impacter les processus cognitifs de l’adulte avec TDA/H qui va avoir tendance à
sauter aux conclusions ou à prendre des décisions non réfléchies. L’agitation motrice
présentée durant l’enfance devient une sensation de fébrilité interne ou une difficulté à
- L’impact sur les relations sociales est important quelle que soit la forme de TDA/H
sentiments des autres. Du fait de leur impulsivité, les personnes avec TDA/H ont
tendance à couper les autres dans les conversations, interrompre des conversations ou
des activités abruptement ou être trop directifs dans leurs relations sociales, amicales
interlocuteurs. Les adultes avec TDA/H ont ainsi plus de risques de se séparer ou de
divorcer.
En ce qui concerne le diagnostic clinique chez les adultes, selon la cinquième édition
du manuel statistique et diagnostique des troubles mentaux (DSM-5, voir Annexe B), seuls 5
symptômes sont nécessaires au lieu des 6 nécessaires pour les enfants (American Psychiatric
Association, 2013). Malgré un enjeu important du fait de l’impact des troubles, le diagnostic
est ainsi plus complexe chez les adultes, moins de 20 % des adultes atteints de TDAH sont
(TCC) et le mentorat, en incluant le plus possible les proches (Kooij & al, 2019). La plupart
des études sur le sujet ont en effet constaté une amélioration des symptômes de TDAH avec
une TCC, une thérapie basée sur la pleine conscience ou de la remédiation cognitive
(Nimmo-Smith & al, 2020). Les recommandations de bonnes pratiques indiquent que la prise
un consentement éclairé du patient avant sa prise en charge (Kooij & al, 2019). Selon le
clonidine sont également prescrits quand les psychostimulants ne sont pas tolérés ou
souhaitables. Seul le méthylphénidate est disponible en France (Weibel & al, 2020). En plus
de la médicamentation, ajouter un traitement additionnel par les TCC sur la réduction des
(Kooij & al, 2019). En revanche, Weibel et al. (2020) promeuvent plutôt une approche qui
repose principalement sur des interventions non médicamenteuses, basées sur les symptômes
et adaptée au contexte français (voir Figure 5), complétées parfois par un traitement
pharmacologique. Cette approche consiste à réduire les troubles fonctionnels associés aux
l'école et au travail selon ces auteurs. Le traitement vise également à améliorer directement
les symptômes en utilisant des stratégies non médicamenteuses telles que la réadaptation
mettent l’accent sur le fait que tout trouble associé doit être pris en charge en priorité, car sa
Gestion du TDA/H adulte : une approche basée sur les symptômes (Weibel et al,
2020)
pour aider le praticien à mettre en place une TCC appropriée pour le patient. Par exemple, le
Brahman, 2012, voir Annexe C). Selon ce modèle, les personnes avec TDA/H, du fait des
déficits neuropsychologiques associés à ce trouble, ont vécu des échecs au niveau scolaire,
professionnel, dans leurs relations sociales et de loisirs. Du fait de ces expériences négatives,
ils vont juger de façon pessimiste leurs possibilités de succès devant une situation nouvelle. À
cause de ce jugement négatif, ils vont douter d’eux-mêmes, adopter des comportements
négatifs comme l’agression, l’abus de substances ou l’évitement, avoir des pensées négatives
comme “Personne ne m’aime, rien ne marche pour moi…” et ressentir des émotions
continuer à juger de façon pessimiste les situations. Toutefois, il a été prouvé qu’il était
MÉTACOGNITION ET TDA/H 21
possible d’utiliser ce cycle de jugements négatifs comme source de motivation pour faire
d'efficacité personnelle et ainsi la résilience de la personne avec TDA/H (Young & Bramham,
2012). Le programme Young-Bramham traite les symptômes centraux du TDA/H mais aussi
TDA/H, le pronostic, les comorbidités, les déficits cognitifs et leurs retentissements sur la vie
retrouve dans de nombreuses prises en charge développées pour aider les patients avec un
TDA/H. Re et al. (2015) ont développé des stratégies d’intervention précoce sur le contrôle
et fin de chaque séance. Cette approche métacognitive a permis aux participants, âgés de 5
ans, d’améliorer non seulement leurs performances dans les tâches neuropsychologiques mais
aussi dans d’autres contextes. Ceux qui avaient un diagnostic de TDA/H ont obtenu de
meilleurs scores aux échelles de mesure des symptômes qu’avant l’intervention. Le travail de
soutien. Le peu d’études actuellement publiées sur l’effet des thérapies métacognitives sur les
adultes avec TDA/H ont motivé l’élaboration de notre sujet de recherche, ciblant plus
Le parcours universitaire des étudiants avec TDA/H est impacté par les symptômes
qui persistent à l’âge adulte. Les compétences en fonctionnement exécutif figurent en effet
parmi les prédicateurs les plus puissants de la réussite scolaire (Dupaul & al, 2021).
finissent leurs études (Anastopoulos & King, 2020, Dupaul & al, 2021). La transition du
alors que la supervision parentale diminue dans tous les domaines de la vie (Anastopoulos &
King, 2020). Les étudiants atteints de TDA/H n’utilisent pas de stratégies et techniques
d’apprentissage aussi souvent que leurs pairs et obtiennent des notes significativement plus
faibles que les autres (Dupaul & al, 2021). Devant l’absence d’études bien contrôlées sur
l’efficacité des thérapies non médicamenteuses sur les étudiants avec TDAH, Anastopoulos et
King (2020) ont développé et testé un programme comportant une TCC de groupe avec
6), accompagnée de mentorat individuel. En plus de montrer une diminution des symptômes
de TDA/H des participants, ce premier essai clinique, adapté aux contraintes physiques et
participants ainsi qu’une réduction des leurs pensées mal adaptatives. Des bénéfices
éducatifs, une amélioration du bien-être émotionnel et une utilisation accrue des ressources
contrôle de soi au niveau attentionnel. Destiné aux élèves de l’école élémentaire jusqu’au
début du collège (De Malet, 2017), il ne cible donc pas spécifiquement le TDA/H comme le
programme d’Anastopoulos et King. Cette initiative, lancée dès 2014 par l'Institut national de
de Lyon (CRNL), sous la direction de Jean-Pierre Lachaux, permet aux enfants non
adaptation de ce programme pour les élèves de collège et lycée, a été diffusé en 2019 sous
forme d’appel à projets (Coubetergues, 2019). Sur leur site de présentation du programme,
…aider l'élève à mieux comprendre son cerveau et les forces qui bousculent son
une voie pour développer son sens de l'équilibre attentionnel, et pour maintenir son
Le programme ADOLE diffère du programme ATOLE par le fait qu’il est tout de suite plus
concret, avec l’enseignement de stratégies métacognitives dès les premières séquences alors
que les plus jeunes les apprennent lors des dernières (Lachaux, 2018). Le concept-clé de ce
vue de l’élève, processus métacognitif ainsi défini dans la séquence 2 du programme ADOLE
(Dubois, 2020):
- choisir la Perception, qui est la cible simple de mon attention pour la tâche en cours,
- mon Intention,
Les recommandations suivantes sont faites aux professionnels de santé, qui peuvent
cognitive et n'a pas reçu de validation scientifique pour cet usage. Néanmoins, les
(CNRL-INSERM, 2020)
Hypothèses de travail
public de jeunes adultes en milieu universitaire, vivant des difficultés similaires dans un
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contexte d’apprentissage académique. Pour tenir compte du contexte universitaire, nous
pouvons nous appuyer sur le format de la prise en charge mise en place par Anastopoulos et
King (2020). Par cette étude, nous cherchons donc à répondre à la question suivante : Est-ce
que cet outil pédagogique utilisé en collège/lycée pour des élèves “tout venant", ciblant la
Participants
Les participants ont été recrutés parmi les patients du centre de santé universitaire de
l’Université Grenoble Alpes. Ils doivent avoir reçu un diagnostic officiel de TDA/H par le
L’échantillon final est composé de cinq étudiants, 3 femmes et 2 hommes (âge moyen : 23
le TDA/H actuellement. Il est suivi par une psychologue du CSU et présente une dépression
traitement pour le TDA/H, il a par contre un traitement pour une dépression et présente
également une dysgraphie et une addiction. Les participants 4 et 5 suivent un traitement par
Critères d’exclusion
ont été exclus de l’étude. Des déficits dans le fonctionnement exécutif chez les personnes
avec un TSA ou une schizophrénie sont en effet observés (Yon-Hernández & al., 2022). Pour
contrôler que les changements dans la sévérité des symptômes et la qualité de vie des
trois mois sont aussi des critères d’exclusion. De même, les étudiants participant à moins de
80 % des séquences sont exclus de l’échantillon d’analyse. Même si les diaporamas peuvent
être envoyés aux absents, ils n’ont pas accès aux activités de groupe et il n’y a également
MÉTACOGNITION ET TDA/H 27
aucun moyen de s’assurer de la lecture et de la compréhension du matériel. Neuf étudiants
ont participé au groupe mais 4 ont été exclus de l’étude : un participant a changé de
traitement, un étudiant est en cours de diagnostic de TSA, les suspicions sont très fortes selon
Matériel
Programme
l’améliorer. Il est constitué d’un manuel sur l’attention et d’un livret pédagogique pour
dire l’enseignant aux élèves, et des médias nécessaires (Equipe ADOLE, 2021). Les séances
alternent des moments courts d’explications illustrées avec des mises en pratique immédiates
des stratégies présentées. Ce programme étant conçu pour être mis en œuvre en classe tout au
long de l’année, il a été adapté pour pouvoir être utilisé sur une plus courte période scolaire
mais reprend tous les thèmes abordés par le programme ADOLE (Lachaux, 2018, voir
Annexe D) : trouver une cible simple pour placer son attention, établir une connexion active
(faire attention à bien faire quelque chose de particulier, agir et réagir de la bonne manière),
planifier et exécuter des tâches complexes (voir Figure 7). Comme il est destiné à des lycéens
de la population générale, des modifications ont été également apportées pour tenir compte
du contexte universitaire dans les stratégies enseignées mais également du profil attentionnel
particulier des étudiants avec TDA/H (voir Annexe E). Par exemple, les interrogations de
type “Est-ce que parmi vous, certains ont déjà eu des remarques de la part d’adultes qui leur
demandaient d’être plus concentrés, moins distraits ?”, qui pourraient raviver des souvenirs
MÉTACOGNITION ET TDA/H 28
pénibles, ont été retirées des fiches de préparation de séance (voir Annexe F). Ces
“Le texte des activités est là pour servir de fil rouge et n’est évidemment pas à lire ou
des élèves, etc. Il en est de même pour la nature même des activités : une fois les
apprendre à reconnaître les élèves, et quelques « gestes » à adopter quand ces signes
Figure 7
Séance 1 Séance 1
A la découverte de Notion d’attention et plus particulièrement d’attention sélective, perception,
l’attention - connexion : comparaison du cerveau avec un détecteur de mouvement avec
Apprendre à se modification possible de la sensibilité, exemples concrets (surveiller son sac
connecter (6 dans un lieu public, illusions optiques comme le dessin de William Ely Hill)
Geste à réaliser : faire une pause et rechercher une cible simple et efficace sur
activités)
laquelle placer l’attention (ex : feu rouge à une intersection)
Séance 2 Séance 2
Attentif, pourquoi Adaptation de sa manière d’agir, de focaliser son attention en fonction de son
faire? (9 activités) intention (ex : intention = retenir une liste de mots donnés en les visualisant
mentalement dans son appartement = manière d’agir)
Signe à reconnaître, les PIMs : j’ai choisi ma cible simple (Perception) mais je
n’arrive pas à faire ce que je dois faire = connexion active (Intention +
Manière d’agir)
Geste à réaliser : pause pour visualiser mon Intention et ma Manière d’agir qui
doit être simple et efficace
Séance 3 Séance 4
Le sens de Tout est affaire de contexte et de ce qu’on a à faire ! Il faut parfois résister aux
l’équilibre automatismes et parfois les utiliser. Ils peuvent soit nous distraire soit nous
attentionnel (9 aider à nous concentrer. Il faut donc apprendre à reconnaître en fonction de la
activités) situation : Tourner la tête pour remarquer un cycliste distrait qui nous fonce
dessus, c’est évidemment utile mais tourner la tête pour regarder un oiseau
quand on descend une pente très raide en vélo, ce n’est pas forcément une
bonne idée.
Séance 5
Le funambule (sur un fil ou une poutre qui me mène où je veux) :Au lieu de
Foncer et d’Obéir aux automatismes… Je Freine et j’Observe : où se porte
Regard, mon Attention, quelle est ma Posture, dans quelle direction mes
Pensées Etendent mon corps. Quelle est l’image d’après (le résultat) ? Ou cela
me conduit-il ? Si c’est OK = je Laisse-faire mon automatisme sinon je
reprends le contrôle. (moyen mnémotechnique = RAPPEL)
Illustration par des exemples concrets de l’action du circuit de la récompense
qui peut prendre le contrôle, nous distraire et nous faire dévier de notre but
(PAM = Publicité pour Autre chose de Mieux).
Séance 4 Séance 6
Les niveaux de Niveaux de concentration exigés pour réussir la tâche illustrés par des poutres
concentration (6 plus ou moins larges ou hautes (largeur = difficulté , hauteur = danger si échec)
activités) Niveau 3 : attention constante sur la cible avec PIM (goal durant une attaque
adverse)
Niveau 2 : ne pas oublier son Intention (ex : recherche en ligne)
Niveau 1 : juste être en éveil (ex; être dans une file d’attente)
Niveau 0 : pas besoin de réussir quoi que ce soit (ex : passager dans une
voiture)
La tâche que je ne réussis pas systématiquement, que je ne suis pas absolument
sûr de réussir ou qui est particulièrement importante ou dangereuse demande
un Geste à réaliser = Pause : niveau 2 ou 3?
• Me rappeler ce que je dois faire (ex : image du résultat souhaité) = niveau
2
• Attention continue, risque de déviation/réponse spontanée inadaptée =
niveau 3 (PIM)
Séance 5 Séance 7
Maximoi et Minimoi Je dois faire quelque chose d’important, mais je ne vois pas vraiment par où
(6 activités) commencer : soit je suis bloqué, soit je me retrouve à faire plusieurs choses à
la fois de manière désordonnée
Geste à réaliser : Adopter la posture de « Maximoi », qui n’a rien d’autre à
faire que de visualiser la suite d’étapes simples qui mènent au résultat
souhaité. Définir une première mini-mission simple et la faire, en changeant de
posture pour adopter celle de « mini-moi », l’exécutant. Et ainsi de suite…
Travail par groupe : planifier les mini-missions pour mesurer une salle ou
changer un pneu de vélos
MÉTACOGNITION ET TDA/H 30
Mesures
Trois auto-questionnaires ont été utilisés pour évaluer la présence, la sévérité et les
répercussions des symptômes de TDA/H, ainsi que leur évolution chez les participants. Ces
outils utilisés doivent avoir une bonne fidélité1. Un alpha de cronbach supérieur à 0,7 est un
critère satisfaisant (Hogan, 2006). De même, leur validité doit être bonne 2 et ils doivent être
Health Organization Adult ADHD Self-Report Scale (ASRS; Kessler & al., 2005) a été
retenu car il est fiable et facile à utiliser par les étudiants avec TDA/H (Gray & al., 2014). La
partie A, qui comporte 6 questions, est utilisée pour le diagnostic. Un score de 4 sur 6 dans
Annexe G). L’alpha de Cronbach est de 0,88 pour ce test et sa validité de 0,84 (Adler & al.,
2006). Sa sensibilité3 est également excellente avec un score de 1,0 (Hines & al., 2012).
L’échelle ASRS a une grande précision diagnostique (Brevik & al., 2020). Elle fait également
partie des outils utilisés pour surveiller les réponses au traitement du TDA/H (Ramsay, 2017).
Selon Adler et al. (2019), comme les 18 items qui composent l'ensemble du questionnaire
TDAH, il est préférable de prendre en compte le score de l’adulte avec TDA/H sur
l’ensemble du questionnaire pour déterminer le poids des symptômes dans sa vie quotidienne.
Le score total de l’échelle ASRS a donc été choisi comme une des mesures de l’effet de notre
intervention. Une baisse du score après l’intervention signifierait que le participant qui a
1
Estimation du degré auquel le test fournit des résultats consistants
2
Capacité à mesurer réellement ce pourquoi il a été conçu
3
Capacité à identifier correctement, dans une population ciblée, les personnes ayant vraiment la
caractéristique recherchée
MÉTACOGNITION ET TDA/H 31
La Behavior Rating Inventory of Executive Function - Adult version (BRIEF-A : Roth
& al., 2005) permet d’évaluer le fonctionnement exécutif des participants et l’effet de
l’apprentissage de stratégies métacognitives sur les différentes fonctions exécutives, cet outil
a été traduit officiellement en français (Roy & al., 2015; voir Annexe H). Les 9 sous-échelles
indices plus larges : l’Indice de Régulation Comportementale (IRC) comprenant les quatre
Ces deux indices forment le score récapitulatif global, le Composite Exécutif Global (CEG).
L’IRC cible l’évaluation du contrôle approprié des comportements et des émotions. Selon
Roy et al. (2015), cet indice représente les processus précurseurs des processus métacognitifs
mis en œuvre dans la résolution de problèmes. L’IM évalue les capacités de l’individu à
réguler son attention et à résoudre activement des problèmes sur le plan cognitif (Roy & al.,
fréquent). L’administration des 75 questions prend 10 à 15 minutes. Les scores des personnes
avec TDA/H sont significativement différents de ceux de la population générale selon Roth et
al. (2005). De plus, cet outil est valide (validité de construit de 0,73-0,76) et fidèle, avec un
alpha de Cronbach entre 0,73 et 0,9 pour les sous-échelles et entre 0.93 et 0,96 pour les
indices et le CEG (Roth & al., 2005). Une potentielle baisse du score CEG post-intervention
pourrait donc indiquer une amélioration du fonctionnement exécutif des participants suite à
l’intervention. Une analyse plus fine ciblant l’IRC et l’IM pourrait mettre en évidence une
évolution d’un seul indice qui n’aurait pas affecté significativement le CEG. Une analyse
statistique plus poussée, en comparant les scores individuels avant et après l’intervention
pour chaque item, n’est pas conseillée par Roy et al. (2015) du fait du manque de fidélité.
MÉTACOGNITION ET TDA/H 32
En ce qui concerne l’évaluation de la qualité de vie des participants, l’Adult
été choisie pour ses bonnes qualités psychométriques sur la population européenne, avec un
alpha de Cronbach supérieur à 0,70 pour toutes les sous-échelles (Brod & al., 2015) et de
0,93 globalement pour la population américaine (Brod & al., 2006). Il mesure la productivité
dans la vie, la santé psychologique, les perspectives de vie et les relations sociales (voir
Annexe I). Le score global, variant de 0 à 100, est une mesure valide de la qualité de vie,
corrélé négativement et significativement avec une santé générale dégradée (Brod & al,
2006). Les changements de score à l’AAQoL sont également significativement corrélés avec
les variations de sévérité des symptômes du TDAH, ce qui le rend très utile pour mesurer les
effets d’une intervention ciblant des adultes avec TDA/H (Matza & al., 2007). Une
participants suite à l’intervention. Comme il n’a pas encore été adapté en français, la version
Par ailleurs, la validité sociale de l’étude est mesurée à chaque fin de séance en
concepts, la faisabilité des stratégies proposées, leur utilité, l’adaptation des activités à leur
situation personnelle et l’adéquation des séances avec leurs attentes. Ils évaluent ces 5 points
sur une échelle de Likert (Guyatt & al., 1987) allant de 0 à 4, ce qui donne une note totale sur
20. Un formulaire anonymisé a aussi été envoyé aux participants en fin d’intervention, leur
demandant de répondre à 2 questions ouvertes sur leur utilisation des outils et des notions
vues en séances et sur de potentiels changements survenus dans leur vie quotidienne suite à
Pour pouvoir évaluer les effets de l’intervention, nous avons programmé trois temps
stabilité des variables dépendantes avant l’intervention, qui a lieu entre T1 et T2. Les mesures
Anastopoulos et King (2020), nous avons également pris en compte les contraintes de la vie
universitaire pour planifier les séances et les temps d’auto-évaluation : les périodes
d’examens et les périodes d’interruptions pédagogiques ont ainsi été évitées. En effet, de
nombreux étudiants ne sont pas présents sur le campus lors des périodes d’interruptions
symptômes peuvent être affectées par les périodes d’examens par augmentation temporaire
des exigences de travail et du stress. La période de 7 semaines entre les vacances de février et
les vacances de printemps est idéale pour minimiser ces facteurs car éloignée des temps
d’examens. Nous avons également suivi le format de groupe d’Anastopoulos et King et avons
programmé une séance de 90 minutes par semaine. Les sept séances se déroulent dans la salle
de réunion du centre de santé universitaire qui dispose d’un vidéo-projecteur. Elles sont
diaporama projeté sur un écran pour présenter le support visuel des séquences de travail. Les
séances sont préparées d’une semaine à l’autre et des modifications sont apportées sur les
visuels et les exemples illustrant les concepts abordés en tenant compte du retour
Planning du projet
MÉTACOGNITION ET TDA/H 35
Résultats
Au niveau du groupe
Malgré le faible nombre de participants, une analyse de groupe a été conduite avant
de réaliser des analyses au niveau individuel. Vue la taille de l'échantillon, soit 5 participants,
notre étude s’apparente à une étude de cas de type AB (ligne de base puis intervention), et
une analyse avec Tau-U semble donc appropriée (Parker & al., 2011). Elle a été conduite
utilisant un calculateur en ligne (Manolov & Solanas, 2018). Pour la BRIEF-A (voir Figure
9), l’analyse avec Tau-U (voir Annexe M) a été effectuée sur le score CEG et ne montre pas
d’effet significatif de l’intervention (Tau=-0,5; p=0,084). Une analyse Tau-U des indices
p=0,9525) et une tendance vers une réduction du score de l’IRC, sans que cela soit
significatif (Tau=-0,5333; p=0,0639). Pour l’AAQoL (voir Figure 10), l'analyse Tau-U ne met
pas non plus en évidence d’effet significatif de l’intervention (Tau=-0,4667; p=0,1076 ; voir
Annexe N), de même que pour l’ASRS (Tau=-0,1833; p=0,5450 ; voir Figure 11 et Annexe
O)
MÉTACOGNITION ET TDA/H 36
Figure 9
Figure 10
post-intervention (avril)
MÉTACOGNITION ET TDA/H 37
Figure 11
post-intervention (avril)
A l’échelle individuelle
Le Reliable Change Index (RCI) a été calculé pour les scores de chaque participant à
administrés est considéré comme significatif si le RCI est supérieur à 1,96 (augmentation du
score) ou inférieur à -1,96 (diminution du score), car il est alors peu probable que ce
changement soit dû à la variabilité de la mesure (Jacobson & Truax, 1991). Les scores des
participants étaient stables durant la ligne de base sans variation significative entre les
mesures de décembre 2022 et de février 2023 (voir Figure 12, -1,8<RCI<1,6). Les résultats
de la comparaison entre les scores de février 2023, juste avant l’intervention, et d'avril 2023,
juste après l’intervention, sont résumés dans la Figure 13. Les symptômes dysexécutifs ont
moyenne du CEG de 15 points. On note que le score du participant 3 passe sous le seuil
Evolution des scores aux questionnaires pour chaque participant pendant la ligne de
LIGNE DE BASE Traité(e) RCI ASRS (Symptômes RCI BRIEF-A (symptômes RCI AAQoL (qualité
de TDA/H) dysexécutifs) de vie)
Figure 13
Evolution des scores totaux aux questionnaires pour chaque participant entre la
Toutefois, une analyse par indice indique que les scores d’IRC diminuent
significativement pour tous les participants (voir Figure 14 et Annexe Q). Une analyse plus
fine montre que les améliorations portent principalement sur le contrôle de soi, le contrôle
émotionnel et l’inhibition, et notamment quatre items où la majorité des étudiants voient une
amélioration (voir Figure 15). Quant à l’IM, des différences significatives ne sont retrouvées
MÉTACOGNITION ET TDA/H 39
que pour les participants ayant eu une diminution des scores au CEG. Toutefois, pour le
des deux autres (participant 3 et 4). Le participant 1, malgré un CEG stable, ressent une
amélioration de sa qualité de vie selon ses résultats à l’AAQoL. Le score moyen de qualité de
score maximal est 100). En revanche, les scores aux questionnaires ASRS, indicateurs du
poids des symptômes de TDA/H, n’ont pas évolué significativement entre la ligne de base et
Figure 14
Evolution des indices du BRIEF-A pour chaque participant entre la mesure avant et
après intervention
Moyenne 73 - 66 86 - 84 86-75
Note. * RCI significatif
MÉTACOGNITION ET TDA/H 40
Figure 15
après l’intervention
Échelles de l’IRC Nombre moyen de participants Item(s) s’améliorant pour la majorité des participants
voyant une amélioration (>2)
CONTRÔLE ÉMOTIONNEL 1,6 “J’ai des réactions excessives face à des problèmes peu
importants”
Validité sociale
Un score global moyen est calculé à partir des notes aux 5 critères d’évaluation de
séance proposés à chaque fin de séance. En première analyse, le score moyen augmente au fil
des séances (moyenne de 10,11 à la séance 1 augmentant jusqu’à atteindre 16,25 à la séance
7) et suit une loi normale selon le test de Shapiro-Wilk. Ce score est significativement
différent entre la première et la dernière séance selon le test de Student apparié (t (4) =
-3,8719 ; p = 0,006116) (voir Figure 16). Les séances ont de mieux en mieux correspondu
aux besoins et aux attentes des étudiants qui ont ressenti qu’ils avaient acquis des
connaissances et des stratégies utiles pour leur vie quotidienne. Les modifications principales
ont porté sur les diaporamas des séances. Les instructions pour les activités y ont été ajoutées
pour que les participants puissent s’y référer en cas de difficultés à porter attention aux
consignes orales ou à les retenir. Des codes couleurs ont été également mis en place pour
Figure 16
électronique suite à l’intervention. Tous rapportent qu’ils utilisent parfois les stratégies
métacognitives vues en séance, un des participants indiquent que cela lui a donné d’autres
idées de stratégies sans toutefois les décrire précisément. Un des participants met en œuvre
régulièrement les outils et s’est également approprié le vocabulaire en lien avec les notions
abordées. Il souligne que les moyens mnémotechniques, les visuels, les exemples et les
activités ludiques présentés lors de l’intervention ont permis le maintien de son attention
durant les séances et ont favorisé la mémorisation des notions abordées. Ce qui a été vu en
séance lui a permis de changer les stratégies qu’il utilisait auparavant et qui ne lui
permettaient pas de terminer les tâches (voir Figure 17). En ce qui concerne l’impact de la
participation au groupe, 2 participants, qui traversent une période de stress important selon
eux, n’ont pas observé de changements significatifs. Le questionnaire étant anonyme, nous
MÉTACOGNITION ET TDA/H 42
n’avons pas pu associer ce contexte stressant avec des participants spécifiques. Les autres
Figure 17
Notre étude visait à évaluer les effets d’une intervention ciblant l’apprentissage de
stratégies métacognitives, initialement conçue pour une population d’âge scolaire, chez des
étudiants avec TDA/H. Nous avons tout particulièrement évalué les effets de cette
intervention sur le poids des symptômes du TDA/H, mesuré par l’ASRS, le fonctionnement
exécutif avec la BRIEF-A et la qualité de vie avec l’AAQoL. Les auto-évaluations montrent
que tous les participants présentaient un profil de personnes avec TDA/H avant
BRIEF-A, indiquant un dysfonctionnement exécutif (scores entre 75 et 96, voir Annexe P).
Tous les participants présentaient en ligne de base des symptômes cohérents avec un
diagnostic de TDA/H, leurs scores dans la partie A de l’ASRS étant supérieurs à 4. Leur
score de qualité de vie était en moyenne à 39 selon l’AAQoL (pour rappel, le score maximum
est 100).
Le format proposé a semblé être motivant pour la population étudiante ciblée car
aucun des participants n’a décidé de quitter le groupe. Ceux qui n’ont pas pu assister à des
séances à cause de conflits d’emplois du temps ont fait la démarche volontaire de récupérer
les diaporamas après la fin de l’étude. Ils étaient actifs en séances et demandeurs
testé les stratégies apprises entre deux séances et a souhaité continuer les séances, sous la
forme d’un groupe de parole. Cela montre l’acceptabilité et la faisabilité d’un groupe de
En ce qui concerne l’efficacité mesurée par les trois questionnaires, les résultats sont
de la qualité de vie après l’intervention que pour un seul des participants. En revanche, les
MÉTACOGNITION ET TDA/H 44
quatre autres participants ont vu leurs scores s’améliorer significativement dans au moins une
des mesures, tandis que leurs scores n’ont pas évolué significativement lors de la période
fonctionnement exécutif (score CEG de la BRIEF) et/ou leur qualité de vie (AAQoL). Parmi
ces participants, deux ont vu leur score s’améliorer sur deux mesures, le score CEG et le
score à l’AAQoL. Pour les deux autres, les effets bénéfiques semblent plus modérés, avec
une seule mesure évoluant significativement, soit la qualité de vie, soit le fonctionnement
exécutif. Toutefois, tous les participants ont ressenti une amélioration au niveau de la
contrôle de soi et le contrôle émotionnel mais aussi l’inhibition. Les premières séances de
groupe étaient axées sur l’importance de faire une pause avant d’entamer une activité afin de
sélectionner une cible attentionnelle appropriée (séances 1 à 3 puis séance 6, voir Figure 7)
puis sur le fait de savoir résister aux automatismes quand cela est nécessaire (séance 4 et 5,
voir Figure 7). Seule la dernière séance abordait la planification. Cela pourrait expliquer que
les bénéfices de l’intervention soient d’abord apparus sur les comportements en lien avec
l’ont souligné Roy et al. (2015), les compétences qui influencent le score à l’IRC sont les
précurseurs de celles qui impactent l’IM. D’ailleurs, dans le modèle de Barkley (1997, voir
Figure 1), l’inhibition, au centre de la régulation des comportements dirigés vers un but,
serait le déficit primaire dans le TDA/H. Par conséquent, il est possible que les effets
immédiats de l’intervention sur l’inhibition se répercutent à plus long terme sur les autres
fonctions exécutives, et n’ont donc pas pu être mesurés par le présent protocole, la dernière
évaluation ayant lieu dans les deux semaines suivant l’intervention. En effet, du fait des
grâce à une évaluation plusieurs mois après. En effet, lors de leur étude sur les effets d’une
intervention TCC sous forme de groupe, ciblant les stratégies de gestion du temps,
Nakashima et al. (2022) ont observé des effets significatifs des séances de groupe jusqu’à 8
L’intervention elle-même pourrait également avoir une durée plus longue, elle a été
réduite pour cette étude à 7 séances alors que les programmes ADOLE et ATOLE s’étalent
normalement sur toute l’année scolaire. Une étude très récente, réalisée en école primaire sur
une année entière par des enseignants préalablement formés, en raison d’une séance par
semaine et d’un total de 17 séances, a d’ailleurs montré des résultats prometteurs sur les
capacités attentionnelles des élèves (Gentaz & al., 2023). De plus, la majorité des
interventions cognitives pour adultes avec TDA/H ayant obtenu des effets significatifs ont
duré de 2 à 4 mois (Galvez-Contreras et al., 2022). Les étudiants pourraient bénéficier de plus
avec les animateurs pour mieux les adapter au contexte universitaire. Chaque stratégie pourra
être mieux développée en séance avec plus du temps pour la mettre en pratique dans de
multiples activités, avec la guidance des animateurs. Comme les effets positifs de
l'intervention étaient déjà visibles au bout de 7 semaines, ils seront sans doute
significativement meilleurs avec un plus grand nombre de séances. Pour mieux évaluer ces
bénéfices, dans les interventions ultérieures utilisant les programmes ATOLE et ADOLE, les
effets pourront être mesurés objectivement par des outils standardisés ciblant les compétences
attentionnelles et les fonctions exécutives comme dans l’étude de Gentaz et al. (2023).
montrant que les étudiants avec TDA/H peuvent tirer bénéfice de l’apprentissage en groupe
intervention réside dans le fait qu'elle repose sur l'utilisation d'un matériel accessible
MÉTACOGNITION ET TDA/H 46
gratuitement à tous les enseignants ou professionnels de santé. De plus, son utilisation n'avait
pas encore été évaluée spécifiquement pour les étudiants atteints de TDA/H. En ce qui
concerne la variabilité de la significativité des effets de l’intervention selon les mesures et les
Tout d’abord, il est possible que des effets n'aient pas été détectés par les tests utilisés.
Parmi les trois questionnaires utilisés, seul l'ASRS n'a décelé aucun changement chez aucun
des participants. Cet outil est principalement utilisé pour le dépistage du TDA/H (Kessler &
al., 2005). Il a été conçu avant tout pour identifier les adultes atteints de TDA/H, plutôt que
pour évaluer les changements dans la gravité de leurs symptômes. Cela pourrait expliquer la
stabilité des scores des participants pour cette échelle. Effectivement, c'est le seul des outils
que nous avons utilisés où chaque question est évaluée sur une échelle binaire : 0 ou 1. Les
autres outils ont une évaluation plus progressive, allant de 1 à 3 pour la BRIEF-A et de 0 à 4
pour l'AAQoL, ce qui leur permet de détecter des changements de comportements des
participants de façon plus précise. En effet, selon Roth et al. (2005), la BRIEF-A est sensible
nombreuses études, notamment celle d’Anastopoulos et King (2020). C’est également le cas
de l’AAQoL (Matza & al., 2007). Toutefois, dans la BRIEF-A, les personnes doivent évaluer
si certains de leurs comportements ont posé problème dans les 30 derniers jours. Or, du fait
des contraintes temporelles en lien avec ce travail d’études et de recherche, les questionnaires
ont été remplis par les participants moins de 2 semaines après la dernière séance de
l’intervention. Il est possible que les participants aient inclus dans cette évaluation
post-intervention des comportements qui ont eu lieu avant que toutes les stratégies
métacognitives aient été enseignées. Ce n’est pas le cas pour l’AAQoL, qui mesure l’impact
du TDA/H sur la qualité de vie des adultes avec TDA/H sur les 2 dernières semaines. Par
conséquent, les participants n’ont évalué cet impact que sur les semaines qui ont suivi la
Comme décrit précédemment, 80% des adultes avec TDA/H présentent au moins une
comorbidité. Selon Katzman et al. (2017), les troubles psychiatriques associés les plus
fréquents sont les addictions avec un risque multiplié par deux par rapport à la population
générale, les troubles anxieux (50%), les troubles bipolaires (entre 5,1% et 47,1%), les
troubles dépressifs (entre 18.6% et 53,3%) et les troubles de la personnalité (50%). Plus de la
moitié des participants au groupe ont partagé des informations durant les séances qui
évoquent une forte probabilité de troubles comorbides au TDA/H. Les troubles psychiatriques
et leur éventuelle prise en charge peuvent avoir un effet sur l’auto-évaluation subjective par
les participants de leur fonctionnement exécutif à la BRIEF-A (Mohammadnia & al., 2022) et
de leur qualité de vie, des symptômes dépressifs pouvant affecter la relation entre le TDA/H
et la qualité de vie (Seo & al., 2014). Cette variable, que nous n’avons pas pu contrôler, a pu
affecter les scores aux questionnaires. En effet, le seul participant a ne pas ressentir de
bénéfice significatif de l’intervention est celui qui ressentait les difficultés les plus sévères au
niveau exécutif et qui avait le score de qualité de vie le plus faible (voir Figure 13). Ce
ses affects négatifs étaient visibles en deuxième partie d’intervention (au niveau de
Des facteurs externes ont aussi pu masquer en partie les effets de l’intervention. Nous
avons choisi cette période de l’année universitaire pour sa stabilité au niveau des facteurs de
stress environnementaux, notamment les examens, qui pourraient affecter les scores des
participants. Cependant, les étudiants venant de parcours très différents, certains participants
entamaient une période de contrôle continu juste après l’intervention et d’autres postulaient à
l’association bidirectionnelle entre les symptômes du TDA/H et le stress perçu (Combs & al.,
MÉTACOGNITION ET TDA/H 48
2015), les effets de l’intervention ont pu être masqués par les effets négatifs de la hausse du
Limites de l’étude
Malgré les bénéfices visibles de l’intervention, les résultats sont à interpréter avec
précaution compte-tenu du faible nombre de participants dont les données sont exploitables,
variables non contrôlées. Nous notons également des limites à notre étude similaires à celles
retrouvées par Bramham et al. (2009) lors de leur évaluation des effets d’un groupe de TCC
pour adultes avec TDA/H, qui devront être prises en compte pour des études ultérieures.
Tout d’abord, notre étude ne comprend pas de groupe contrôle. Il aurait été intéressant
de réaliser les évaluations à T0, T1 et T2 sur des étudiants avec TDA/H ne participant pas au
groupe, ce qui aurait permis de mieux isoler les effets de l’intervention, par comparaison des
résultats des participants du groupe à ceux du groupe contrôle. Un placebo aurait pu être
utilisé, qui selon Shapiro (1978) est une thérapie, ou une composante de thérapie, utilisée
pour son effet non spécifique, psychologique ou psychophysiologique, ou qui est utilisée pour
son effet spécifique présumé, mais qui n'a pas d'activité spécifique pour la condition traitée.
Nous aurions pu ainsi constituer un groupe de parole placebo constitué d’étudiants avec
TDA/H, sans aucune explicitation de stratégies métacognitives lors des séances, afin
diagnostiquées avec le même trouble peut avoir des effets positifs significatifs sur les
participants (Worrall & al., 2018). Dans notre étude, similairement à un groupe de parole, les
participants ont beaucoup échangé durant les séances avec des personnes ayant des difficultés
similaires ou plus sévères, ce qui a pu altérer leur perception de leurs propres difficultés en
(Bramham & al., 2009). Une association entre le support social et la perception de sa qualité
MÉTACOGNITION ET TDA/H 49
de vie de la personne qui en bénéficie a également été mise en évidence par de nombreuses
études (Kong & al, 2013). Ce biais de perception pourrait être pris en compte dans les études
ultérieures par l'utilisation d’un groupe de parole placebo comme groupe contrôle. Cela
permettrait ainsi d’évaluer si les effets sont meilleurs dans le groupe où l’apprentissage de
Seuls les participants du groupe en ont évalué les effets. Les prochaines études
pourraient aussi inclure des mesures par l’entourage, notamment avec l’hétéro-évaluation de
la BRIEF-A, pour mesurer les effets de l’intervention dans la vie quotidienne qui n’auraient
peut-être pas été perçus, ou perçus de façon biaisée, par les participants. En effet, nous avons
TDA/H sur les réponses des participants aux questionnaires utilisés dans cette étude. Par
ailleurs, un autre biais est à prendre en compte, avec une action différente, celui de la
manière positive à ses interlocuteurs (Paulhus, 2002), ce qui peut influencer les réponses des
comportements socialement indésirables (Tourangeau & Yan, 2007). Les questionnaires ont
été envoyés par les animateurs du groupe par voie électronique aux participants mais ceux-ci
devaient ensuite les renvoyer à ces mêmes personnes, rendant les informations transmises
nominatives. Cela a pu entraîner un biais dans les réponses des participants qui auraient
avaient, de plus, un suivi individuel en cours avec la neuropsychologue qui animait le groupe,
ce qui a pu accentuer ce biais pour ces participants. En plus d’évaluations effectuées par
participation d'un enquêteur indépendant capable d'évaluer les résultats du traitement afin
d'éliminer ces biais potentiels. Dans l’étude d’Anastopoulos et King (2020), les mesures ont
MÉTACOGNITION ET TDA/H 50
été effectivement faites par du personnel qui n’animait pas les séances de groupe, à part
les effets. Ce travail préliminaire a eu des résultats encourageants, avec l’ensemble des
participants ressentant une amélioration d’au moins une partie de leur fonctionnement
adapté à des adultes avec TDAH poursuivant leurs études, avec des effets significatifs sur
l’impact de leurs symptômes dans leur vie quotidienne. Il convient toutefois de rester
d'améliorer cette intervention dans les universités. En effet, développer des prises en charges
efficaces pour les étudiants avec TDA/H est essentiel. Sedgwick-Müller et al. (2022) le
soulignent dans leur déclaration de consensus. Ils décrivent le passage à l'université comme
une expérience potentiellement stressante pour les étudiants, en particulier pour ceux atteints
de TDAH qui font la transition de l'adolescence à l'âge adulte. Les étudiants sont confrontés à
des changements de mode de vie, tels que la responsabilité financière et la gestion de leur
opportunités. Cependant, cette période peut également être marquée par des comportements
à risque et des problèmes de santé mentale tels que l'automutilation et le suicide. La santé
mentale des étudiants est une préoccupation majeure selon Sedgwick-Müller et al. (2022), en
particulier pour les étudiants atteints de TDAH qui peuvent être particulièrement vulnérables.
Notre intervention pourrait également être étendue à toute la population étudiante ayant une
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https://blogacabdx.ac-bordeaux.fr/innovexp/programmes-deducation-a-lattention-atole-ad
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un-programme-pour-renforcer-l-attention-des-eleves-a-l-ecole.php
Genially.
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https://view.genial.ly/5feb19b94a35bd0d034ea50e/guide-carnet-daccompagnement-
du-programme-adole
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Annexes
MÉTACOGNITION ET TDA/H 66
Description
Attention deficit hyperactivity disorder is characterized by a persistent pattern (at least 6 months) of
inattention and/or hyperactivity-impulsivity that has a direct negative impact on academic,
occupational, or social functioning. There is evidence of significant inattention and/or
hyperactivity-impulsivity symptoms prior to age 12, typically by early to mid-childhood, though some
individuals may first come to clinical attention later. The degree of inattention and
hyperactivity-impulsivity is outside the limits of normal variation expected for age and level of
intellectual functioning. Inattention refers to significant difficulty in sustaining attention to tasks that
do not provide a high level of stimulation or frequent rewards, distractibility and problems with
organization. Hyperactivity refers to excessive motor activity and difficulties with remaining still,
most evident in structured situations that require behavioral self-control. Impulsivity is a tendency to
act in response to immediate stimuli, without deliberation or consideration of the risks and
consequences. The relative balance and the specific manifestations of inattentive and
hyperactive-impulsive characteristics varies across individuals and may change over the course of
development. In order for a diagnosis to be made, manifestations of inattention and/or
hyperactivity-impulsivity must be evident across multiple situations or settings (e.g., home, school,
work, with friends or relatives), but are likely to vary according to the structure and demands of the
setting. Symptoms are not better accounted for by another mental, behavioral, or
neurodevelopmental disorder and are not due to the effect of a substance or medication.
Inclusions
● attention deficit disorder with hyperactivity
● attention deficit syndrome with hyperactivity
Diagnostic Requirements
Inattention
● Several symptoms of inattention that are persistent, and sufficiently severe that they have a
direct negative impact on academic, occupational, or social functioning. Symptoms are
typically from the following clusters:
○ Difficulty sustaining attention to tasks that do not provide a high level of stimulation or
reward or require sustained mental effort; lacking attention to detail; making careless
mistakes in school or work assignments; not completing tasks.
○ Easily distracted by extraneous stimuli or thoughts not related to the task at hand;
often does not seem to listen when spoken to directly; frequently appears to be
daydreaming or to have mind elsewhere.
○ Loses things; is forgetful in daily activities; has difficulty remembering to complete
upcoming daily tasks or activities; difficulty planning, managing and organizing
schoolwork, tasks and other activities.
MÉTACOGNITION ET TDA/H 67
Note: Inattention may not be evident when the individual is engaged in activities that provide intense
stimulation and frequent rewards.
Hyperactivity impulsivity
● Several symptoms of hyperactivity/impulsivity that are persistent, and sufficiently severe that
they have a direct negative impact on academic, occupational, or social functioning. These
tend to be most evident in structured situations that require behavioural self-control.
Symptoms are typically from the following clusters:
○ Excessive motor activity; leaves seat when expected to sit still; often runs about; has
difficulty sitting still without fidgeting (younger children); feelings of physical
restlessness, a sense of discomfort with being quiet or sitting still (adolescents and
adults).
○ Difficulty engaging in activities quietly; talks too much.
○ Blurts out answers in school, comments at work; difficulty waiting turn in conversation,
games, or activities; interrupts or intrudes on others conversations or games.
○ A tendency to act in response to immediate stimuli without deliberation or
consideration of risks and consequences (e.g., engaging in behaviours with potential
for physical injury; impulsive decisions; reckless driving)
● Evidence of significant inattention and/or hyperactivity-impulsivity symptoms prior to age 12,
though some individuals may first come to clinical attention later in adolescence or as adults,
often when demands exceed the individual’s capacity to compensate for limitations.
● Manifestations of inattention and/or hyperactivity-impulsivity must be evident across multiple
situations or settings (e.g., home, school, work, with friends or relatives), but are likely to vary
according to the structure and demands of the setting.
● Symptoms are not better accounted for by another mental disorder (e.g., an Anxiety or
Fear-Related Disorder, a Neurocognitive Disorder such as Delirium).
● Symptoms are not due to the effects of a substance (e.g., cocaine) or medication (e.g.,
bronchodilators, thyroid replacement medication) on the central nervous system, including and
withdrawal effects, and are not due to a Disease of the Nervous System.
The characteristics of the current clinical presentation should be described using one of the following
specifiers, which are meant to assist in recording the main reason for the current referral or services.
Predominance of symptoms refers to the presence of several symptoms of either an inattentive or
hyperactive/impulsive nature with few or no symptoms of the other type.
● All diagnostic requirements for Attention Deficit Hyperactivity Disorder are met and inattentive
symptoms predominate.
● All diagnostic requirements for Attention Deficit Hyperactivity Disorder are met and symptoms
of hyperactivity-impulsivity predominate.
● All diagnostic requirements for Attention Deficit Hyperactivity Disorder are met and both
hyperactive-impulsive and inattentive symptoms are clinically significant aspects of the current
clinical presentation, with neither clearly predominating.
● Attention Deficit Hyperactivity Disorder usually manifests in early or middle childhood. In many
cases, hyperactivity symptoms predominate in preschool and decrease with age such that
they are no longer prominent beyond adolescence or may instead be reported as feelings of
physical restlessness. Attentional problems may be more commonly observed beginning in
later childhood, especially in school and in adults in occupational settings.
● The manifestations and severity of Attention Deficit Hyperactivity Disorder often vary
according to the characteristics and demands of the environment. Symptoms and behaviours
should be evaluated across multiple types of environments as a part of clinical assessment.
● Where available, teacher and parent reports should be obtained to establish the diagnosis in
children and adolescents. In adults, the report of a significant other, family member, or
co-worker can provide important additional information.
● Some individuals with Attention Deficit Hyperactivity Disorder may first present for services in
adulthood. When making the diagnosis of Attention Deficit Hyperactivity Disorder in adults, a
history of inattention, hyperactivity, or impulsivity before age 12 is an important corroborating
feature that can be best established from school or local records, or from informants who
knew the individual during childhood. In the absence of such corroborating information, a
diagnosis of Attention Deficit Hyperactivity Disorder in older adolescents and adults should be
made with caution.
● In a subset of individuals with Attention Deficit Hyperactivity Disorder, especially in children, an
exclusively inattentive presentation may occur. There is no hyperactivity and the presentation
is characterized by daydreaming, mind-wandering, and a lack of focus. These children are
sometimes referred to as exhibiting a restrictive inattentive pattern of symptoms or sluggish
cognitive tempo.
● In a subset of individuals with Attention Deficit Hyperactivity Disorder, combined presentation,
severe inattentiveness and hyperactivity-impulsivity are both consistently present in most of
the situations that an individual encounters, and are also evidenced by the clinician’s own
observations. This pattern is often referred to as hyperkinetic disorder and is considered a
more severe form of the disorder.
● Attention Deficit Hyperactivity Disorder symptoms often significantly limit academic
achievement. Adults with Attention Deficit Hyperactivity Disorder often find it difficult to hold
down a demanding job and may be disproportionately underemployed or unemployed.
Attention Deficit Hyperactivity Disorder can also strain interpersonal relationships across the
life span including those with family members, peers, and romantic partners. Individuals with
Attention Deficit Hyperactivity Disorder often have greater difficulty regulating their behaviour
in the context of groups than in one-on-one situations.
● Attention Deficit Hyperactivity Disorder often co-occurs with other Neurodevelopmental
Disorders, including Developmental Speech or Language Disorders, and Primary Tics or Tic
Disorders, which are classified in the Chapter on Diseases of the Nervous System but
cross-listed under Neurodevelopmental Disorders. Attention Deficit Hyperactivity Disorder is
associated with an increased risk of Obsessive-Compulsive Disorder and with elevated rates
of epilepsy. Emotional dysregulation, low frustration tolerance, and subtle clumsiness and
other minor (‘soft’) neurological abnormalities in sensory and motor performance in the
MÉTACOGNITION ET TDA/H 69
absence of any identifiable brain pathology are also common in Attention Deficit Hyperactivity
Disorder.
● Attention Deficit Hyperactivity Disorder is associated with an increased risk for physical health
problems including accidents.
● Acute onset of hyperactive behaviour in a school-age child or adolescent should raise the
possibility that symptoms are better accounted for by another mental disorder or by a medical
condition. For example, abrupt onset of hyperactivity in adolescence or adulthood may
indicate an emergent Primary Psychotic or Bipolar Disorder.
● Although Attention Deficit Hyperactivity Disorder tends to run in families with evidence of high
heritability, the predominant symptom pattern in Attention Deficit Hyperactivity Disorder in a
given individual often changes over time and cannot be predicted based on the predominant
symptoms of other family members.
● Inattention, hyperactivity and impulsivity symptoms are present in many children, adolescents
and adults, especially during certain developmental periods (e.g., early childhood). The
diagnosis of Attention Deficit Hyperactivity Disorder requires that these symptoms be
persistent across time, pervasive across situations, significantly out of keeping with
developmental level, and have a direct negative impact on academic, occupational, or social
functioning.
Course Features:
● Nearly half of all children diagnosed with Attention Deficit Hyperactivity Disorder will continue
to exhibit symptoms into adolescence. Predictors of persistence into adolescence and
adulthood include: co-occurring childhood onset Mental, Behavioural or Neurodevelopmental
Disorders, lower intellectual functioning, poorer social functioning, and behavioural problems.
● Attention Deficit Hyperactivity Disorder symptoms tend to remain stable throughout
adolescence with approximately one third of individuals diagnosed in childhood continuing to
experience impairment in adulthood.
● Although symptoms of hyperactivity become less overt during adolescence and adulthood,
individuals may still experience difficulties with inattention, impulsivity, and restlessness.
Developmental Presentations:
● Adolescents and adults may only seek clinical services after age 12 once symptoms become
more limiting with increasing social, emotional, and academic demands or in the context of an
evolving co-occurring Mental, Behavioural, or Neurodevelopmental Disorders that results in an
exacerbation of Attention Deficit Hyperactivity Disorder symptoms.
Culture-Related Features:
● The symptoms of Attention Deficit Hyperactivity Disorder consistently fall into two separate
dimensions across cultures: inattention and hyperactivity/impulsivity. However, culture can
influence acceptability of symptoms as well as how caregivers respond to them.
● The assessment of hyperactivity should take into account cultural norms of age and
gender-appropriate behaviour. For example, in some countries hyperactive behaviour may be
seen as a sign of strength in a boy (e.g., ‘boiling blood’) while being perceived very negatively
in a girl.
● Symptoms of inattention or hyperactivity/impulsivity may occur in response to exposure to
traumatic events and grief reactions during childhood particularly in highly vulnerable and
MÉTACOGNITION ET TDA/H 70
features that assist in differentiation from Attention Deficit Hyperactivity Disorder. Fidgeting,
restlessness, and tension in the context of Anxiety or Fear-Related Disorders may resemble
hyperactivity. Furthermore, anxious preoccupations or reaction to anxiety-provoking stimuli in
individuals with Anxiety or Fear-Related Disorders can be associated with difficulties
concentrating. To qualify for an Attention Deficit Hyperactivity Disorder diagnosis in the
presence of a Mood Disorder or Anxiety or Fear-Related Disorder, inattention and/or
hyperactivity should not be exclusively associated with Mood Episodes, be solely attributable
to anxious preoccupations, or occur specifically in response to anxiety-provoking situations.
● Boundary with Intermittent Explosive Disorder: Attention Deficit Hyperactivity Disorder and
Intermittent Explosive Disorder are both characterized by impulsive behaviour. However,
Intermittent Explosive Disorder is specifically characterized by intermittent severe impulsive
outbursts or aggression rather than ongoing generalized behavioural impulsivity that may be
seen in Attention Deficit Hyperactivity Disorder.
● Boundary with Oppositional Defiant Disorder: Individuals with Attention Deficit
Hyperactivity Disorder often have difficulty following instructions, complying with rules, and
getting along with others, but these difficulties are primarily accounted for by symptoms of
inattention and/or hyperactivity-impulsivity (e.g., failure to follow long and complicated
instructions, difficulty remaining seated or staying on task). In contrast, noncompliance in
individuals with Oppositional Defiant Disorder is characterized by deliberate defiance or
disobedience and not by problems with inattention or with controlling behavioural impulses or
inhibiting inappropriate behaviours. However, Co-occurrence of these disorders is common.
● Boundary with Conduct Dissocial Disorder: In adolescents and adults with Attention Deficit
Hyperactivity Disorder, some behaviours that are manifestations of impulsivity such as
grabbing objects, reckless driving, or impulsive decision making such as suddenly walking out
of jobs or relationships may bring the individual in conflict with other people and the law. In
contrast, individuals with Conduct Dissocial Disorder typically lack the symptoms of inattention
and hyperactivity and exhibit a repetitive and persistent pattern of behaviour in which the basic
rights of others or major age-appropriate societal norms, rules, or laws are violated. However,
Co-occurrence of these disorders is common.
● Boundary with Personality Disorder: Individuals with Attention Deficit Hyperactivity Disorder
often experience problems with psychosocial functioning and interpersonal relationships,
including regulation of emotions and negative emotionality. If Attention Deficit Hyperactivity
Disorder persists into adolescence and adulthood, it may be difficult to distinguish from
Personality Disorder with prominent personality features of Disinhibition, which includes
irresponsibility, impulsivity, distractibility, and recklessness, and Negative Emotionality, which
refers to a habitual tendency to manifest a broad range of distressing emotions including
anxiety, anger, self-loathing, irritability, and increased sensitivity to negative stimuli. The utility
of assigning an additional diagnosis of Personality Disorder in situations where there is an
established diagnosis of Attention Deficit Hyperactivity Disorder depends on the specific
clinical situation.
● Boundary with Disorders Due to Substance Use and the effects of certain prescribed
medications: Abuse of alcohol, nicotine, cannabis and stimulants is common among
individuals with Attention Deficit Hyperactivity Disorder, particularly adolescents and adults.
However, the effects of these substances can also mimic the symptoms of Attention Deficit
Hyperactivity Disorder in individuals without the diagnosis. Symptoms of inattention,
hyperactivity, or impulsivity are also associated with the effects of certain prescribed
medications (e.g., anticonvulsants such as carbamazepine and valproate, antipsychotics such
as risperidone, and somatic treatments such as bronchodilators and thyroid replacement
medication). The temporal order of onset and the persistence of inattention, hyperactivity and
impulsivity in the absence of intoxication or continued medication use are important in
differentiating between Attention Deficit Hyperactivity Disorder and Disorders Due to
Substance Use or the effects of prescribed medications. A review of current medications and
MÉTACOGNITION ET TDA/H 72
informants who knew the individual before they started using the substances or medications in
question are critical in making this distinction.
● Boundary with attentional symptoms due to other medical conditions: A variety of other
medical conditions may influence attentional processes (e.g., hypoglycemia, hyperthyroidism
or hypothyroidism, exposure to toxins, Sleep-Wake Disorders), resulting in temporary or
persistent symptoms that resemble or interact with those of Attention Deficit Hyperactivity
Disorder. As a basis for appropriate management, it is important to evaluate in such cases
whether the symptoms are secondary to the medical condition or are more indicative of
comorbid Attention Deficit Hyperactivity Disorder.
MÉTACOGNITION ET TDA/H 73
DSM-5
1. Inattention: Six (or more) of the following symptoms have persisted for at least 6 months to a degree
that is inconsistent with developmental level and that negatively impacts directly on social and
academic/occupational activities:
Note: The symptoms are not solely a manifestation of oppositional behavior, defiance, hostility, or
failure to understand tasks or instructions.
For older adolescents and adults (age 17 and older), at least five symptoms are required.
a. Often fails to give close attention to details or makes careless mistakes in schoolwork, at work, or
during other activities (e.g., overlooks or misses details, work is inaccurate).
b. Often has difficulty sustaining attention in tasks or play activities (e.g., has difficulty remaining
focused during lectures, conversations, or lengthy reading).
c. Often does not seem to listen when spoken to directly (e.g., mind seems elsewhere, even in the
absence of any obvious distraction).
d. Often does not follow through on instructions and fails to finish schoolwork, chores, or duties in the
workplace (e.g., starts tasks but quickly loses focus and is easily sidetracked).
e. Often has difficulty organizing tasks and activities (e.g., difficulty managing sequential tasks;
difficulty keeping materials and belongings in order; messy, disorganized work; has poor time
management; fails to meet deadlines).
f. Often avoids, dislikes, or is reluctant to engage in tasks that require sustained mental effort (e.g.,
schoolwork or homework; for older adolescents and adults, preparing reports, completing forms,
reviewing lengthy papers).
g. Often loses things necessary for tasks or activities (e.g., school materials, pencils, books, tools,
wallets, keys, paperwork, eyeglasses, mobile telephones).
h. Is often easily distracted by extraneous stimuli (for older adolescents and adults, may include
unrelated thoughts).
i. Is often forgetful in daily activities (e.g., doing chores, running errands; for older adolescents and
adults, returning calls, paying bills, keeping appointments).
MÉTACOGNITION ET TDA/H 74
2. Hyperactivity and impulsivity: Six (or more) of the following symptoms have persisted for at least 6
months to a degree that is inconsistent with developmental level and that negatively impacts directly
on social and academic/occupational activities:
Note: The symptoms are not solely a manifestation of oppositional behavior, defiance, hostility, or a
failure to understand tasks or instructions.
For older adolescents and adults (age 17 and older), at least five symptoms are required.
b. Often leaves seat in situations when remaining seated is expected (e.g., leaves his or her place in
the classroom, in the office or other workplace, or in other situations that require remaining in place).
c. Often runs about or climbs in situations where it is inappropriate. (Note: In adolescents or adults,
may be limited to feeling restless.)
e. Is often “on the go,” acting as if “driven by a motor” (e.g., is unable to be or uncomfortable being still
for extended time, as in restaurants, meetings; may be experienced by others as being restless or
difficult to keep up with).
g. Often blurts out an answer before a question has been completed (e.g., completes people’s
sentences; cannot wait for turn in conversation).
h. Often has difficulty waiting his or her turn (e.g., while waiting in line).
i. Often interrupts or intrudes on others (e.g., butts into conversations, games, or activities; may start
using other people’s things without asking or receiving permission; for adolescents and adults, may
intrude into or take over what others are doing).
C. Several inattentive or hyperactive-impulsive symptoms are present in two or more settings (e.g., at
home, school, or work; with friends or relatives; in other activities).
D. There is clear evidence that the symptoms interfere with, or reduce the quality of, social, academic,
or occupational functioning.
E. The symptoms do not occur exclusively during the course of schizophrenia or another psychotic
disorder and are not better explained by another mental disorder (e.g., mood disorder, anxiety
disorder, dissociative disorder, personality disorder, substance intoxication or withdrawal).
Specify whether:
MÉTACOGNITION ET TDA/H 75
314.00 (F90.0) Predominantly inattentive presentation: If Criterion A1 (inattention) is met but Criterion
A2 (hyperactivity-impulsivity) is not met for the past 6 months.
Specify if:
In partial remission: When full criteria were previously met, fewer than the full criteria have been met
for the past 6 months, and the symptoms still result in impairment in social, academic, or occupational
functioning.
Mild: Few, if any, symptoms in excess of those required to make the diagnosis are present, and
symptoms result in no more than minor impairments in social or occupational functioning.
Moderate: Symptoms or functional impairment between “mild” and “severe” are present.
Severe: Many symptoms in excess of those required to make the diagnosis, or several symptoms that
are particularly severe, are present, or the symptoms result in marked impairment in social or
occupational functioning.
MÉTACOGNITION ET TDA/H 76
Séquence 3
A- Rappel
B- PIM SPONTANÉ/CONTRÔLÉ
Conclusion : réfléchir à un PIM, et à une Manière d’agir particulière, c’est parfois pour
empêcher une réaction spontanée si celle-ci n’est pas la bonne pour ce que nous avons à
faire. Le test de Stroop en fournit un très bon exemple : l’attention ne vient pas forcément se
poser spontanément sur la bonne cible > on utilise spontanément un PIM, inconsciemment
et sans réfléchir, qui n’est pas le plus efficace : il peut être plus efficace de placer son
attention sur une lettre seulement pour mieux réussir l’exercice.
Montrer le plan de Paris pendant environ quinze secondes, puis le cacher et leur demander
comment se rendre de Théâtre St Georges à Enfants terribles - [Evidemment, personne ne
peut répondre].
Demander aux étudiants à quoi ils ont fait attention, précisément : essayer d’identifier avec
eux ce à quoi ils ont fait attention, et puisqu’ils ne se sont pas contentés de regarder le plan
de manière passive, la manière dont ils ont été actifs : ce qu’ils ont fait attention à bien faire,
en regardant le plan.
Ont-ils réalisé un PIM, lequel ?
Faire remarquer qu’ils n’ont pas forcément réfléchi à la cible de leur attention, ni à la Manière
d’agir, parce que tout a découlé naturellement de leur Intention très claire. En déduire qu’il
arrive que nous n’ayons pas conscience du PIM que nous utilisons, parce que nous n’avons
pas à y réfléchir et parce que c’est évident à partir de l’Intention que nous avons.
Conclure en insistant sur le fait que faire attention à quelque chose avec une Intention
particulière en tête (ici, trouver un certain chemin), ce n’est pas du tout la même chose
que de le regarder (même attentivement) sans Intention particulière. Demander aux
étudiants des exemples à la fac ou ailleurs où il est utile, voire essentiel, d’avoir une
intention très claire au moment de faire attention à quelque chose en particulier. Par exemple
pour le plan, essentiel de savoir pourquoi. De même pour les examens, savoir attentes des
profs ou type de questions pour savoir comment réviser (plan : apprendre toutes les stations
et toutes les lignes ou cibler deux stations). Ne pas hésiter à demander aux profs leurs
attentes!
Rappeler qu’on a beaucoup insisté sur le fait que la cible de l’attention devait être simple = il
suffit de vouloir y placer son attention pour y arriver. De même, la manière d’agir = actions
qu’on est sûr de pouvoir réussir, à la seule condition de le vouloir.
Demander si mettre un panier avec un ballon de basket est une bonne Manière d’agir - [Non,
sauf si on s’est tellement entraîné qu’il suffit de le vouloir pour y arriver].
Il vaut mieux privilégier une Manière d’agir qu’on sait pouvoir faire, qui peut être par exemple
de guider le ballon avec sa main le long d’une trajectoire qu’on imagine, comme dans
l’exemple de la boulette de papier et de la corbeille).
Ralentir sa respiration est-il une bonne Manière d’agir ? - [Oui c’est quelque chose qu’on
peut décider de faire].
Contrôler son rythme cardiaque est-il une bonne Manière d’agir ? - [Non, la Manière d’agir
pour ralentir son rythme cardiaque doit donc plutôt porter sur d’autres actions, comme le fait
de se poser et de ralentir sa respiration].
MÉTACOGNITION ET TDA/H 81
Il y a des choses que l’on peut décider de faire et d’autres qu’on ne peut que souhaiter (avoir
une bonne idée) > le PIM est là pour se placer dans les meilleures conditions possibles pour
obtenir ce qu’on veut.
Autres exemples :
- Retrouver le prénom d’un étudiant vu en consultation récemment ?- [On ne peut pas
décider de retrouver le prénom, ce n’est pas quelque chose que l’on est sûr de
pouvoir réussir à la seule condition de le vouloir. Par contre, on peut raviver sous la
forme d’images mentales des endroits ou des personnes qui lui sont peut être reliées
(une Manière d’agir mentale, simple), en espérant que son prénom revienne ; on peut
aussi passer en revue mentalement un ensemble de prénoms (une Manière d’agir
mentale, simple) en espérant avoir le sentiment d’avoir trouvé pour l’un d’entre eux].
- Peut-on décider de comprendre un mot ? [Non].
- Peut-on décider de se souvenir de sa journée d'hier en détail ? - [A nouveau : non].
Par contre, il est possible de placer son attention sur quelques souvenirs de la
journée d'hier qui reviennent spontanément, sous la forme d’image mentales, et de
simplement tenter de stabiliser son attention sur ces éléments ((M) : en les réactivant
dès qu’ils disparaissent) en espérant simplement qu'ils évoqueront par association
d’autres moments de la journée.
- Peut-on décider de réussir un pénalty avec la certitude d’y arriver ? - [Non].
Demander autres exemples
Transition avec émotion : on ne peut pas décider de ressentir une émotion à un moment
donné. Mais on peut décider de s'imaginer des images de films, des évènements vécus qui
pourraient générer l’émotion recherchée.
« Je vais maintenant vous lire un petit texte, et simplement, dès que je dirai le prénom de l’un
d’entre vous, vous tapez sur la table avec l’index ».
Par exemple : Je donne un stylo à Mélanie qui écrit sur le prénom de Pierrick sur la feuille de
Nikoo.
Thomas Salomé
Saad Claire
Juliette Pierrick
Était-ce une connexion passive ou une connexion active ? - [Une connexion active, parce
que les étudiants ont écouté en évaluant à chaque fois si le mot qui venait d’être prononcé
était ou non le prénom de l’un d’eux ].
Faire remarquer que « le fait que les étudiants faisaient attention à bien faire » n’était pas
tant d’appuyer (car ces gestes ne nécessitent pas d’être particulièrement contrôlés, au
niveau de la gestuelle), mais plutôt de se préparer à remarquer un prénom, ce qui demande
vraiment d’être actif (il est très facile d’arrêter de le faire dès qu’on relâche un peu l’effort),
sur un plan mental.
Expliquer : « En fait, votre manière d'agir consistait surtout à vous préparer à détecter un
prénom, à vous maintenir dans un état d’attente, de ce que j'allais dire juste après, presqu’à
chaque mot que je disais, et vous étiez très concentrés ».
Continuer : « Est-ce que cette manière d'agir particulière, qui consiste à attendre avec
impatience ce que je vais dire juste après, est quelque chose que vous pouviez décider
de faire ? Même si ce n'est pas juste pour détecter un prénom, mais tout simplement pour
savoir ce que je vais dire juste après ?
Est-ce une Manière d’agir simple pour vous, qui peut aider à constituer un PIM utile pour
écouter avec attention ? Je vous recommande d'essayer ».
Annoncer : « Je vais maintenant vous relire le petit texte, et simplement, dès que je dirai le
prénom de l’un d’entre vous, il ou elle devra lever la main le plus vite possible, si possible
avant que les autres ne tapent sur la table avec l’index, je vais changer les prénoms ».
Expliquer : « Je vais vous lire une liste de mots, et vous essayerez simplement de vous
former une petite image mentale très rapide de la manière dont le mot est écrit à chaque fois,
un peu comme si des sous-titres apparaissaient dans votre tête, comme dans les films.
Ce n'est pas grave du tout si le mot n'est pas écrit parfaitement ou s'il y a des fautes
d'orthographe, ou si vous voyez seulement quelques lettres du mot ; tout ce qui compte c'est
d'avoir une petite impression mentale visuelle, une sorte d’image avec quelques lettres du
mot.
Je vous propose d’essayer et de voir si certains y arrivent sans effort ou presque ».
MÉTACOGNITION ET TDA/H 83
Avez-vous réussi?
La perception privilégiée était évidemment votre voix, et la Manière d'agir cette petite
conversion légère entre un mot entendu (auditif externe et l'image mentale du mot écrit
(visuel interne).
Vous ont-ils écouté avec attention ? Si oui, recommencer l’exercice en lisant cette fois une
phrase, et en demandant aux étudiants de continuer d'utiliser le même PIM sans s'inquiéter
du fait qu'ils arrivent à générer des images mentales pour tous les mots. Il leur suffit d'arriver
de temps en temps à visualiser certaines lettres des mots qu’ils entendent.
Bien que le vert soit de rigueur, le produit phare de la Saint Patrick, c’est avant tout la bière!
Pas l'Irlandaise!
À la fin de la phrase, leur demander s'ils vous ont écouté avec attention.
Proposer ce PIM, pour ceux qui ont réussi l’exercice, pour rester attentifs quand quelqu'un
leur parle alors qu’ils sont fatigués ou pas très concentrés.
Montrer l’image S2-A9.2, et demander aux étudiants d’imaginer manipuler cette façade
d’immeuble avec une main géante, de la taille de celle-ci, comme s’ils souhaitaient en
ressentir les reliefs principaux.
Leur demander ensuite de dessiner rapidement cette façade sur une feuille sans la regarder.
Comparaison
MÉTACOGNITION ET TDA/H 84
Cette technique leur a-t-elle permis de mémoriser les grandes structures composant la
façade et d’être assez précis dans le rendu graphique ? Faire remarquer qu'il s'agit bien d'un
PIM, où la perception visuelle privilégiée par l’attention est bien sûr la façade qu'on regarde
et où la Manière d'agir consiste à transformer ce qu'on voit (une perception visuelle externe)
en une sensation imaginaire dans la main (une perception somatosensorielle et interne).
Les PIM peuvent changer la manière d’appréhender le monde et de s’en souvenir.
G- Résumé/Catalogue de PIMs
Conclure cette séquence en rappelant que le fait de poser son attention sur une cible simple,
comme cela a été vu dans la séquence précédente, n’est pas toujours suffisant car le
cerveau réagit alors de manière spontanée selon ses automatismes et que ce n’est pas
toujours efficace pour ce qu’on a à faire.
Expliquer que le but n’est pas de prendre des heures à réfléchir au bon PIM à chaque fois
qu’on veut faire quoi que ce soit, mais de se constituer un petit catalogue de PIM pour les
tâches qu’on doit réaliser souvent et qui demandent de la concentration, en s’habituant à les
utiliser.
MÉTACOGNITION ET TDA/H 85
Nous basons les séances sur un outil utilisé dans les lycées pour tous les étudiants et que
nous avons adapté à vos besoins à l’université.
MÉTACOGNITION ET TDA/H 86
Annexe G : ASRS
MÉTACOGNITION ET TDA/H 87
Annexe H : BRIEF-A
MÉTACOGNITION ET TDA/H 88
MÉTACOGNITION ET TDA/H 89
Remarques éventuelles :
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MÉTACOGNITION ET TDA/H 95
CEG
MÉTACOGNITION ET TDA/H 97
IRC
IM
MÉTACOGNITION ET TDA/H 98
MÉTACOGNITION ET TDA/H 99
Score total ASRS Score Décembre Score Février RCI Déc-Fév Score Avril RCI Avril-Février
Participant 1 11 11 0,00 10 -0,90
Participant 2 18 17 -0,90 17 0,00
Participant 3 10 11 0,90 10 -0,90
Participant 4 14 14 0,00 14 0,00
Participant 5 13 12 -0,90 11 -0,90
Moyenne 13,2 13 12,4