Vous êtes sur la page 1sur 3

Page 1/3 suites un complément ts

Complément sur les suites


Le but est de déterminer les suites (un ) non nulles qui vérient la relation

(?) ∀ n ∈ IN un+2 = a un+1 + b un

1 Étude générale des suites qui vérient (?)


1.1 Le rôle des termes u0 et u1
Théorème 1 : Soit la suite (un ) qui vérie la relation (?), elle est déterminée par ses deux premiers termes
u0 et u1 .
Démonstration : En eet, u0 et u1 dénissent u2 qui vaut a u1 + b u0 . De même u1 et u2 dénissent u3 .
Ainsi de suite par récurrence tous les termes sont dénis par les deux précédents.

1.2 Stabilité par combinaison linéaire


Théorème 2 : Soient α et β deux réels, (un ) et (vn ) deux suites qui vérient la relation (?) alors la suite
(α un + β vn ) vérient aussi la relation (?).
Démonstration : En eet, pour tout entier naturel n,
a (α un+1 + β vn+1 ) + b (α un + β vn ) = . . . = α (a un+1 + b un ) + β (a vn+1 + b vn )
donc a (α un+1 + β vn+1 ) + b (α un + β vn ) = α un+2 + β vn+2 donc la suite (α un + β vn ) vérie aussi la
relation (?).

1.3 Des suites liées


Théorème 3 : Soient trois suites (un ), (vn ) et (wn ) non nulles qui vérient la relation (?). S'il existe
deux réels α et β tels que w0 = α u0 + β v0 et w1 = α u1 + β v1 alors

∀ n ∈ IN wn = α un + β vn

Démonstration : On note Pn la propriété : ∀ k ≤ n wk = α uk + β vk .


Il est clair que que P1 et P0 sont vraies.
Supposons que Pn est vraie pour n ≥ 1, démontrons que Pn+1 est alors vraie.
Pn est vraie donc wn−1 = α un−1 + β vn−1 et wn = α un + β vn .
De plus (wn ) vérie la relation (?) donc
pour n ≥ 1, wn+1 = a wn + b wn−1 = . . . = α (a un + b un−1 ) + β (a vn + b vn−1 )
Les suites (un ) et (vn ) vérient la relation (?) donc wn+1 = α un+1 + β vn+1 et Pn est vraie donc Pn+1 est
vraie.
Par récurrence Pn est vraie pour tout entier naturel n.
Théorème 4 : Soient trois suites (un ), (vn ) et (wn ), non nulles qui vérient la relation (?) alors
soit il existe un réel α tel que

∀ n ∈ IN vn = α un
soit il existe deux réels α et β tels que

∀ n ∈ IN wn = α un + β vn

Démonstration : Supposons que pour tout réel α : ∃ n ∈ IN vn 6= α un ().


Page 2/3 suites un complément ts
(
α u0 + β v0 = w0
On cherche deux réels α et β tels que .
α u1 + β v1 = w1
u0 v0
   
Remarquons que u1 × v0 − u0 × v1 6= 0 sinon d'après la condition de colinéarité les vecteurs et
u1 v1
sont colinéaires c'est à dire qu'il existe un réel k tel que v0 = k u0 et v1 = k u1 donc d'après le théorème 1.3
(on prend β = 0) on obtient
∀ n ∈ IN vn = k un ce qui contredit ().
Donc u1 × v0 − u0 × v1 6= 0 donc on peut déterminer les réels α et β . Donc d'après le théorème 1.3 précédent
la démonstration est nie.

2 Les solutions de la relation (?)


2.1 Recherche des suites géométriques qui vérient (?)
On se propose de déterminer les suites géométriques (q n ) qui vérient la relation (?) avec q 6= 0.
Si la suite (q n ) vérie la relation (?) alors q vérie
q n+2 = a q n+1 + b q n ⇐⇒ q 2 = a q + b ⇐⇒ q 2 − a q − b = 0, qu'on appelle l'équation caractéristique (E).
On calcule le ∆, ce qui nous conduit à distinguer trois cas : ∆ > 0 , ∆ = 0 et ∆ < 0.

2.2 Le cas où ∆ > 0


Dans ce cas l'équation (E) admet deux solutions réelles q1 et q2 distinctes. Donc les suites (q1n ) et (q2n ) sont
deux suites qui vérient la relation (?).
q1 q1
q10 = 1 × q20 et q11 = × q21 avec 6= 1 donc
q2 q2
Il est clair qu'il n'existe pas de réel α tel que pour tout entier naturel n, q1n = α q2n .
Donc soit la suite (un ) qui vérient la relation (?) alors d'après le théorème 1.3 il existe deux réels α et β
tels que

∀ n ∈ IN un = α q1n + βq2n
D'après le théorème 1.2 il est clair que toutes les suites de cette forme vérient la relation (?).
Finalement toutes les suites qui vérient (?) sont bien de cette forme.

2.3 Le cas où ∆ = 0
a
Dans ce cas l'équation (E) admet une solution réelle double q0 = donc a = 2q0 . Donc la suite (q0n ) vérie
2
la relation (?).
Considérons la suite (n q0n ).
 
a(n + 1) q0n+1 + bn q0n = n a q0n+1 + b q0n + a q0n+1 = n q0n+2 + a q0n+1 =
n q0n+2 + 2q0 q0n+1
Donc a(n + 1) q0n+1 + bn q0n = (n + 2) q0n+2 donc la suite (n q0n ) vérie aussi (?).
Donc soit la suite (un ) qui vérient la relation (?) alors d'après le théorème 1.3 il existe deux réels α et β
tels que

∀ n ∈ IN un = α q0n + β n q0n = (α + β n) q0n


D'après le théorème 1.2 il est clair que toutes les suites de cette forme vérient la relation (?).
Finalement toutes les suites qui vérient (?) sont bien de cette forme.
Page 3/3 suites un complément ts

2.4 Le cas où ∆ < 0


Dans ce cas l'équation (E) admet deux solutions complexes conjuguées r eiθ et r e−iθ , avec r > 0 et θ un
réel. Donc les suites complexes (rn einθ ) et (rn e−inθ ) sont deux suites qui vérient la relation (?).
Pour les mêmes raison que dans le cas où ∆ > 0, les suites complexes (un ) qui vérient la relation (?) sont
telles qu'il existe deux complexes λ et µ tels que

∀ n ∈ IN un = λ rn einθ + µ rn e−inθ

On note λ = λ1 + iλ2 et µ = µ1 + iµ2 , où λ1 , λ2 , µ1 et µ2 sont des réels.


Notons alors que pour tout entier naturel n,
un = (λ1 + iλ2 ) rn (cos(nθ) + i sin(nθ)) + (µ1 + iµ2 ) rn (cos(nθ) − i sin(nθ)) = . . .
Donc un = rn ((λ1 + µ1 ) cos(nθ) + (−λ2 − µ2 ) sin(nθ)) + i(Kn )
Kn est un terme réel en fonction de n.
On peut vérier que les suites (un ) qui vérient la relation (?) sont de la forme :

∀ n ∈ IN un = rn k cos(nθ) + k 0 sin(nθ) / (k; k 0 ) ∈ IR 2




3 Conclusion
On calcule le ∆ de l'équation (E) : q2 − a q − b = 0
Si ∆ > 0 alors deux solutions réelles distinctes qui sont q1 et q2
Dans ce cas les suites qui vérient la relation (?) sont de la forme

α q1n + βq2n (α; β) ∈ IR 2

Si ∆ = 0 alors l'équation (E) admet une solution réelle double q0


Dans ce cas les suites qui vérient la relation (?) sont de la forme

(α + β n) q0n (α; β) ∈ IR 2

Si ∆ < 0 alors l'équation (E) admet deux solutions complexes conjuguées r eiθ et r e−iθ , avec r > 0 et θ
un réel
Dans ce cas les suites qui vérient la relation (?) sont de la forme

rn k cos(nθ) + k 0 sin(nθ) / (k; k 0 ) ∈ IR 2




Vous aimerez peut-être aussi