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En 1504, les dirigeants de Florence avaient décidé de décorer la salle du Grand Conseil
de frasques illustrant des épisodes historiques et glorieux de l’histoire florentine. La ville
avait proposé la réalisation d’un mur à Léonard de Vinci, l’artiste le plus célèbre de ce
temps. Michel-Ange, Florentin de naissance, était de retour dans sa ville natale depuis
quelques années. Il terminait une œuvre majeure : son David. De plus, Michel-Ange
jalousait de Vinci. On avança qu’il le détestait pour avoir été au service de tyrans
comme Ludovic le More ou César Borgia. Peut-être, mais Michel-Ange le jalousait
surtout parce que de Vinci était beau, équilibré et confiant dans son génie. Michel-Ange
était tout le contraire : d’un physique ingrat, son caractère était tourmenté et irritable,
lui rendant difficile la vie en société. Il préférait l’isolement, mais son isolement peu de
reconnaissance publique et de notoriété lui revenaient.
Le sujet que choisit de Vinci pour la fresque fut la bataille d’Anghiari, charge furieuse et
victorieuse de la cavalerie florentine contre les milanais. En effet, Léonard comptait sur
ses connaissances anatomiques des chevaux et des humains pour servir la fresque.
Michel-Ange, en raison de sa grande maîtrise du nu, proposa d’illustrer un épisode où
les Florentins, surpris durant une baignade, parvinrent tout de même à vaincre les
mercenaires anglais de John Hawkwood au service de la ville de pise.
Avant d’exécuter la fresque sur le mur, les artistes devaient fournir une maquette sur
carton de grande dimension. Le peintre Raphaël, qui allait devenir la 3 e grande figure
artistique de la Renaissance, raconta dans ses souvenirs avoir admiré les deux cartons.
Le tout jeune Benvenuto Cellini, alors âgé de 6 ans, aperçut lui aussi les œuvres de ses
grands contemporains. Malheureusement pour l’humanité, la bataille des géants ne
connut pas de vainqueur, probablement au grand désespoir de Michel-Ange. Aucun ne
put en effet réaliser l’œuvre projetée.