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CEG ATTOGON ANNEE SCOLAIRE : 2019 – 2020

BP : 80 ATTOGON

PREMIER DEVOIR DU SECOND SEMESTRE


Classe : 1ère ABD
Epreuve : Français
Durée : 03 h

Situation d’évaluation
Pour s’épanouir dans la vie et faire des réalisations, l’homme doit travailler. Le travail

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a en effet, une multitude de vertus. Mais tu penses que son importance pour l’homme dépend
de la considération que l’on a pour son métier. Le corpus de textes ci-dessous aborde la

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question. Tu es invité(e) à le lire afin de répondre aux questions qui l’accompagnent.

Corpus de textes

s.
Texte 1 : Le travail libère-t-il vraiment les femmes ? Paule GIRON, Journal Elle, 1974.
Texte 2 : Le laboureur et ses enfants, Jean de LA FONTAINE, Fables, Livre V, 1660.

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Texte 3 : On a rien sans peine, ALAIN, Propos sur le bonheur, Ed. Gallim

Texte 1 : Le travail libère-t-il vraiment les femmes ?


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Cela devrait arriver! Depuis le temps que l’on prête au travail des vertus salvatrices, on
ne pouvait obtenir que d’en faire un mythe, une idéologie, une arme de libération. Quand une
femme dépérit à la maison, entre les gosses et le mari, son entourage lui dit : « Travaille ».
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Quand une femme commence à contester son mari et cherche un contact sur le mode
tc

agressif, il ne la renvoie plus à ces casseroles, mais il élude par le magique : « travaille! » De
là à ce que le travail devienne la panacée à tous les maux de la femme moderne il n’y a
qu’un pas que nous avons allègrement franchi. Tant qu’il s’agissait du travail- aspirine, on
se

pouvait encore dire: « Après tout, si ça leur fait du bien et si les femmes sont moins
agressives avec les enfants ou leur mari et moins dépressives, pourquoi pas ? Mais de
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l’aspirine il est passé à quelque chose de beaucoup plus subtil en prenant la forme d’une
idéologie. Et cette idéologie est agréée par tous, en commençant par les femmes pensantes de
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la nation : Gisèle Halimi par exemple, ou notre actuelle Ministre de la Condition Féminine.
Il est devenu banal de dire qu’il faut promouvoir le travail des-ferrailles car le travail libère.
(…)
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Si le travail libérait, il y a beau temps que les femmes des classes les moins
privilégiées seraient libres ainsi que les immigrées portugaises et espagnoles, sans oublier les
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hommes, bien entendu ! Moralité : il y a quelque chose qui cloche dans cette mythologie, elle
ne se vérifie pas dans la réalité. Pour un grand nombre de femmes, le travail est une nécessité
économique et rien de plus. Et pour beaucoup d’autres qui n’ont pas cette urgence vitale,
c’est une compensation pas trop désagréable qui permet de sortir des enfants et du ménage.
Elles y retrouvent la chaleur humaine et ce contact avec les autres qui leur manque quand
elles sont chez elles. En bref, et avant tout, elles s’ennuient moins. Le travail sert alors de
transfert, évitant un malaise plus profond qu’elles s’évitent ainsi de formuler. Et, dans ce cas-
là, il est plus exact de dire que le travail devient anti-libération, il sert à éluder les vraies
questions, il « occupe », comme on dit, mais il ne résout rien. Quand il ne bouche pas
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définitivement la voie à une réelle libération. Car une femme qui travaille toute la journée,
fait ses courses et le reste en rentrant, n’a le temps ni de s’informer, ni se poser des
questions, encore moins de réfléchir, de vivre sa relation avec son mari et ses enfants, ni
surtout de remettre ses relations en question. C’est pourtant exactement à cet endroit-là que
se trouve la clé de sa libération réelle, dans son rapport à l’homme et à l’enfant. Le reste,
c’est-à-dire son travail, est, j’insiste, de l’ordre de l’économique et ne résout rien d’autre que
les questions économiques. Espérer que le travail fournisse à une femme son identité est une
pure vue de l’esprit. (…)
C’est pourtant à partir de cette élémentaire instance-savoir de quoi on envie et se
donner les moyens pour le réaliser qu’on peut parler de travail libérateur, lequel n’est ailleurs

m
plus alors un « travail » mais une façon de s’exprimer pour quelqu’un qui est « déjà » libre
de ses propres choix.
Pour tout dire, le travail ne libère que les libérées.

co
Le travail libère-t-il vraiment les femmes ?
Paule GIRON, journal Elle, 1974.

s.
Texte 2 : Le laboureur et ses enfants
Travaillez, prenez de la peine :

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C’est le fonds qui manque le moins.
Un riche Laboureur sentant sa mort prochaine,
Fit venir ses Enfants, leur parla sans témoins
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« Gardez-vous, leur dit-il, de vendre l’héritage
Que nous ont laissé nos parents :
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Un trésor est caché dedans.
Je ne sais l’endroit ; mais un peu de courage
tc

Vous le fera trouver ; vous en viendrez à bout.


Remuez votre champ dès qu’on aura fait l’août
se

Creusez, fouillez, bêchez, ne laissez nulle place


Où la main ne passe et ne repasse. »
Le père mort, les fils vous retournent le champ,
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Deçà, delà, partout ; si bien qu’au bout de l’an


Il en rapporta davantage.
uv

D’argent, point de caché. Mais le père fut sage


De leur montrer, avant sa mort,
re

Que le travail est un trésor.


Jean de LA FONTAINE, Fables, livre v, 1660.
ep

Texte 3 : On n’a rien sans peine.


On n’a rien sans peine et nous ne faisons qu’acheter du travail avec du travail. Depuis
que l’expérience nous l’enseigne, nous devions commencer à le savoir. Le radium à des
propriétés très merveilleuses, c’est entendu : mais il faut dépenser beaucoup de travail pour
isoler le radium. L’air liquide fournit de fortes pressions ; oui, mais il faut, pour obtenir l’air
liquide, faire agir de fortes pressions.
La locomotive nous entraine le long des rails, pendant que nous lisons tranquillement
notre journal. Oui. Mais il a fallu extraire le charbon et le minéral de fer, il a fallu forger,
limer, polir, graisser, il a fallu terrasser, couper, disposer des traverses, boulonner des rails,
2
construire des ponts ; actuellement encore, indolent voyageur, il faut des centaines
d’hommes, mécaniciens, aiguilleurs, chef de gare, employés, serre- freins, gardes-barrières,
pour que cet agréable voyage, soit possible pour vous.
J’ai chez moi une vieille horloge à poids qui marche comme chronomètre ; elle me
plait parce qu’elle me rappelle cette loi on n’a rien sans peine. Son mécanisme est très
simple ; je vois ses poids descendre peu à peu et travailler pour moi toute la journée,
seulement, le soir, il faut que je les remonte, ils me rendent mon travail. Que la pesanteur soit
infatigable et impossible à épuiser, cela ne m’avance guère lorsque les poids de mon horloge
sont par terre.
Je sais, il y a le bon soleil qui travaille réellement, soit qu’il fasse pousser les arbres

m
dont je ferai des poutres, soit qu’il vaporise, promène et précipite les eaux qui font tourner le
moulin. Voilà un bon serviteur, et qui durera plus que nous. Tout de même, si je veux
profiter de son travail, je dois travailler, moi aussi : je dois couper, équarrir, transporter

co
l’arbre, je dois construire une digue, fabriquer et ajuster des vannes, une roue de moulin, des
engrenages. La turbine rend plus que l’antique roue en bois, c’est vrai, mais il faut plus de
travail aussi pour la construire, le temps n’approche pas ou le travail se fera tout seul.

s.
On a rien sans peine, ALAIN, Propos sur le bonheur, Ed. Gallim

Consigne :
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I- Questions sur la compétence de lecture (4pts)
1) Donne le thème commun à ces trois textes. (1pts)
o
2) Précise l’aspect spécifique abordé par chaque auteur (3pts)
II- Travaux d’écriture (16 pts)
tc

NB : Tu traiteras au choix l’un des trois sujets.


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Sujet 1 : Contraction de texte (texte 1)


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Consignes
uv

1) Enonce l’idée générale du texte. (2pts)


2) Dégage la structure du texte et donne un titre à chaque partie. (2pts)
3) Résumé. (5pts)
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Ce texte comporte environ 480 mots. Résume-le au ¼ de son volume soit en 120 mots.
Une marge de 10% en plus ou en moins est tolérée. Tu indiqueras à la fin de ton résumé
ep

le nombre exact de mots utilisés.

4) Discussion (7pts)
Dis ce que tu penses de cette affirmation de Paule GIRON :

« Espérer que le travail fournisse à une femme son identité est une pure vue de l’esprit. »
Sujet 2 : Commentaire composé. (Texte 2)

3
Tâche : Fais de ce texte un commentaire composé. Montre par exemple comment l’auteur
valorise le travail.

Consignes
1) Analyse du texte
a- Dégage l’idée générale du texte (2pts)
b- Propose deux centres d’intérêt que tu pourras développer dans ton commentaire
composé (2pts)
c- Relève du texte deux procédés formels liés à chaque centre d’intérêt et précise l’idée
que chacun d’eux suggère. (2pts)

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2) Rédige ton devoir. (10)

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Sujet 3 : Dissertation (Texte 3)

Parlant de la valeur du travail, ALAIN affirme : « On n’a rien sans peine et nous ne
faisons qu’acheter du travail ».

s.
Commente cette assertion en te basant sur tes expériences personnelles et les œuvres

ge
lues et étudiées.

Consignes
rri
1) Dégage le problème que pose ce sujet (2pts)
2) Construis le plan du corps du devoir (4pts)
o
3) Rédige ton devoir. (10pts)
tc
e se

C’est le travail qui libère l’homme !


uv
re
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