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Le problème de ce chapitre.
Si notre rapport au travail est ambigu et contradictoire c’est que peut être un des deux travails ne
correspond pas réellement à du travail. Le travail peut-il être un loisir ou bien est ce que le loisir n’est pas
le modèle du travail, perverti, dénaturé par les contraintes économiques. Bref, pourquoi l’Homme
travaille-t-il ?
B. Le problème de ce chapitre
Pourquoi l’homme travaille-t-il ? Pour vivre ou pour se réaliser et s’émanciper ?
Mais si le problème n’est pas le travail mais la façon dont il est effectué, est-ce que la technique peut
améliorer le travail ?
Ou bien est ce qu’il ne faut pas revoir, avec comme modèle l’artiste notre rapport au travail ?
On peut donc faire l’opposition entre le repos (du corps avec le sommeil et de l’esprit avec le
divertissement) et le travail (Sur le temps libre = loisir, et sur un temps contraint, limité et imposé =
salarié ou domestiques).
Mais le loisir n’est pas le divertissement ce que l’on fait pour passer le temps, chasser nos soucis, sans
effort c’est du divertissement. Il ne nous transforme pas, au contraire, le loisir suppose l’effort, parfois
pénible. Et exige de nous un dépassement, une transformation. C’est pourquoi le loisir est du travail car
le travail est toujours l’effort que l’on accompli pour transformer ou produire quelque chose y compris
soi-même.
C’est pourquoi les latins quand ils parlaient du travail avaient deux mots : negotium, le travail accompli
pour vivre parce qu’on y est contraint. Et l’otium, traduit par loisir désigne le travail que l’on accompli
pour donner un sens à sa vie.
b) Le loisir prouve qu’on travaille pour s’émanciper et donner un sens et une intensité à notre vie.
Si on travaille aussi dans nos loisirs alors que rien ne nous y contraint et qu’on n’y gagne rien c’est que on
gagne sans doute ce qu’il y a de plus précieux on se réalise, on devient soi même dans ce travail qui nous
transforme. Et c’est pourquoi le mot école en français et comme dans d’autres langues
étymologiquement veut dire loisir (temps libre en réalité).
a) L’interprétation du mythe
Ce mythe nous dit que l’Homme a été oublié, il est la seule espèce animale qui n’est pas achevée, qui ne
dispose pas naturellement de tout ce qui lui est nécessaire pour survivre ; Il doit alors travailler pour
fabriquer ce qui lui est nécessaire et dont il est naturellement dépourvu. Ce travail est technique, c’est-à-
dire une manière de transformer la matière pour produire ce dont on a besoin. C’est-à-dire répondre à
nos désirs. Et cette activité si technique suppose l’usage de l’intelligence pour inventer des objets et des
procédés techniques pour les fabriquer. Cette intelligence c’est le feu. Cela veut dire que le travail n’est
qu’une contrainte c’est-à-dire un moyen de suppléer à ses défaillances naturelles. Le travail est une
façon de résoudre techniquement ce que la nature a raté.
Pour les grecs le travail est une activité à la fois servile et dégradante, parce que l’Homme fait ce que la
nature aurait du faire, il passe après elle et rattrape ses erreurs il se rend esclave. Travailler est ensuite
une activité dégradante car cela revient à répondre à des préoccupations purement animales c’est
satisfaire des besoins au lieu de se servir de son intelligence à des domaines plus nobles plus élevés et
propre à l’Homme comme la philosophie, les mathématiques, la politique et la guerre.
La réponse des grecs repose sur une hiérarchie entre des activités nobles, enrichissantes parce que
intellectuelles et exclusivement humaines. Et le travail qui serait servile et dégradant parce que
purement manuel. Sauf que cette hiérarchie est un préjugé car le travail manuel et technique suppose
également une activité intellectuelle et développe même ces facultés nécessaires aux activités plus
nobles.
3) Mais même si il est une contrainte, le travail est humanisant et libérateur
a) Ce qui a de proprement humain dans le travail
On ne peut pas dire que l’abeille ou l’araignée travaille même si elle transforme la nature car leur activité
est instinctive, et à travers leur instinct c’est la nature qui agit en elle. Au contraire, lorsque l’Homme
travaille, il conçoit l’objet avant de le fabriquer. Cet objet il l’invente, puis il concevra étape par étape le
processus de fabrication, autrement dit, le travail, même manuel et technique développe en l’Homme
ses facultés intellectuelles.
b) Conséquences
- Le travail est humanisant. Tout en travaillant et transformant la nature hors de lui, l’Homme
transforme la nature en lui. Parce qu’il développe ces facultés proprement humaines, il devient
plus habile, il maitrise son corps, il développe son intelligence technique, son imagination
créatrice, son esprit rationnel et logique. Bref l’oubli d’Epiméthée n’est pas une malédiction,
c’est au contraire une bénédiction car si l’Homme n’avait pas eu à travailler, il n’aurait pas
développé ses facultés.
- Le travail est libérateur. En travaillant l’Homme soumet la nature à son esprit, l’idée commande
la matière et la transforme. Donc en travaillant l’homme ne se rend pas esclave de la nature,
mais c’est l’inverse, il maitrise et domine la nature. Et puis surtout à partir de l’objet qu’il a
inventé le travailleur conçoit étape par étape un processus de fabrication auquel il obéit comme
loi qu’il se donne. Bref, il pense ce qu’il fait, et il fait ce qu’il pense
Une chose est en puissance lorsqu’elle existe en capacitée de devenir une autre : le bloc de marbre est
une statue en puissance. Et lorsque cette chose a développé toute sa puissance, toute ses capacités, on
dit qu’elle existe en acte. Par exemple, la statue finie existe en acte. C’est-à-dire réellement.
Quand une chose passe de la puissance à l’acte, sans l’intervention d’un agent externe, on est dans la
nature : « si du bois naissait du lit, le lit serait naturel. ». A l’inverse lorsque le passage de la puissance à
l’acte suppose l’action d’un agent externe on est dans la technique et l’objet réalisé n’est plus naturel il
est technique. Le travail, est ce qui actualise, réalise, l’humanité en nous.
Bref, à la différence du besoin, le désir n’est pas seulement le manque d’un objet, si on désire un objet
plutôt qu’un autre, c’est parce qu’à travers lui, on peut être reconnu d’une certaine manière par les
autres. Un métier, une voiture un vêtement et toujours porteur d’une signification qui permet, lorsqu’on
l’obtient d’être reconnu par les autres comme on le désire. Donc tout désir est d’abord désir de
reconnaissance.
c) Inversion dialectique
Mais avec le temps et l’histoire le maître ne travaillant pas ne saura plus faire il dépendra toujours plus
de son esclave pour vivre et pour être reconnu comme un maître. A l’inverse, l’esclave par le travail
devient plus habile, développe ses facultés, et devient plus libre que cette brute qu’est devenu son
maître. Le maître devient l’esclave de l’esclave et ce dernier devient le maitre de son maître.
d) Remarque sur l’éloge du travail : un alibi pour l’exploitation ou la meilleure des polices Nietzsche
Il faut se méfier du discours qui fait l’éloge du travail parce qu’il peut servir d’alibi, d’excuse à une
exploitation de l’Homme, à de l’esclavage, au travail forcé. L’éloge du travail cache une intention
politique qui est de faire travailler les Hommes plus que ce que la société a besoin pour les épuiser. Et
assurer ainsi sa souveraineté.
Le travail en droit (ce qu’on est sensé attendre), il est humanisant, il est libérateur. En fait, il est aliénant.
Descartes se sépare des anciens et adopte une vision du savoir chez les grecs, la connaissance avait sa fin
en même (c’est ce qui faisait sa noblesse), Descartes confère désormet au savoir un but désormé
pratique : la science doit être utile dans nos vies en permettant un progret de la technique. En effet, si la
nature n’a plus de mystère pour l’Homme, si tous les phénomènes peuvent être expliqués. On peut
contrôler la nature et agir de dessus. C’est le projet de Decartes : « se rendre maître et possesseur de la
nature ». Autrement dit il ne s’agit plus de se servir de la technique pour combler nos lacunes et
s’adapter à la nature, désormet, prométhé (celui qui a donné le feu, le frère de epiméthé) est déchéné,
la nature n’a plus rien de sacré. Par exemple si la matière s’explique comme un ensemble de particule
dotées d’énergie, on peut extraire cette énergie et produire de l’electricité. La technique n’a plus de
limite morale ou religieuse. Puisque la nature n’est pas sacrée, un modèle à respecter. Mais quelque
chose qu’on peut exploiter. Ainsi par le progrès de la technique, le rapport de l’Homme à la nature est
inversé. C’est désormais la nature qui est au service de l’Homme qui en devient le maître et le
propriétaire.
L’énergie par la maîtrise de l’atome, La chirurgie assistée de l’informatique ou des nanotechnologies, la
médecine est une application de la chimie, l’informatique et l’intelligence artificielle.
2. La technique ne dois pas avoir de limite à son progrès autre que technique
Le progressisme : rendre possible l’impossible
C’est une philosophie qui affirme que la technique peut et dois progresser sans limite si elle a des limites
elle se rend dépassée par un progrès de la technique il n’y a pas de problème sans solution technique.
Cette solution considère que les problèmes que pose la technique seront résolu par la technique, donc
ce qui est impossible un jour deviendra possible grâce à la technique.
Justification de ce progressisme : les limites morales ou religieuses ne seraient que des préjugés
conservateurs à dépasser
En 1818, dans son roman Frankenstein, Marie Shelley dénonce un progrès technique qui va trop loin à
travers le docteur Frankenstein qui donne naissance à sa créature. Seul dieu peut créer la vie, ce qui est
techniquement possible n’est pas moralement souhaitable.
Pour le progressisme, les limites morales ou religieuses aux progrès de la technique ne sont que des
préjugés qui vont être transgressés comme le montre le fait que les générations suivantes n’ont plus
peur des découvertes techniques qui effrayaient pourtant les générations précédentes.
3. Critiques de ce progressisme
Rousseau : le progrès ne rend pas l’homme plus libre mais le perverti : il est affaibli et dépendant
L’invention de la technique et son progret ont affaibli l’Homme physiquement et intellectuellement,
Rousseau renverse le mythe de prométhée, c’est la technique qui a affaibli l’Homme, c’est pas parce que
l’homme est faible qu’on a besoin de technique c’est l’inverse. (ya aussi l’idée que genre quand le tel
existait pas on en avait pas besoin : « La privation en devint beaucoup plus cruelle que la possession n’en
était douce »).
Ce n’est pas le besoin qui crée l’objet mais l’objet et l’habitude qui font le besoin, de telle sorte qu’on est
pas plus libre qu’avant mais au contraire dépendant de la technique et au lieu que toutes les
nouveautées nous rendent heureux : « citation avant ».
L’ambiguité de ce progrès
Le progrès est une notion ambigüe, une application informatique nous rend service, nous fait gagner en
temps de travail, et c’est le cas par exemple de ChatGPT, mais une telle application à aussi des risques,
c’est qu’elle nous empêche de réfléchir. On peut souhaiter le progrès de la génétique pour la santé de
nos enfants riet ne pas comprendre les rétissences morales ou religieuses et pourtant ce progrès de la
génétique peut entréner un nouvel eugénisme dans la société.
Le progrès technique doit être soumis à de nouvelles limites morales
Thèse de Hans Jonas : le principe de responsabilité (1979)
Ce texte commence par souligner qu’il n’y a plus désormais de morale traditionnelle ou de religion qui
peut limiter l’évolution et l’usage de la technique la nature n’est plus le cosmos ou la création divine à
respecter. Elle est devenue ce qui peut sans limite être exploiter pour satisfaire nos désirs alors, la
recherche du profit d’un côté et l’absence de limite morale de l’autre font que la technique n’a plus de
limite et son niveau de développement est tel que l’homme est désormais confronté à deux menaces : la
menace écologique (« Pourrons nous vivre plus tard sur terre ? ») et la deuxième menace : la menace
génétique est la possibilité de modifier l’homme pour l’augmenter (transhumanisme) : c’est pas comme
prométhée qui ne nous rajoute juste des choses qui nous manque. Face à ces deux menaces, il est
necessaire de redonner une boussole à la technique. Mais celle si, ne pouvant être trouvée dans les
valeurs traditionnelles : il faut une nouvelle morale éclairée par ces deux menaces. Chaque usage ou
évolution de la technique doit y être soumis.
« Est-ce que l’usage de cette technique est compatible avec la vie humaine sur terre » Cette nouvelle
morale consiste à formuler un impératif catégorique régulant l’usage et l’évolution de la technique :
notre mode de vie technique doit être compatible avec une vie authentiquement humaine sur terre
possible.
Conclusion du II.
La technique n’est qu’un moyen inventé par l’Homme pour éaliser un but, atteindre une fin. Comme tel
elle n’est ni bonne ni mauvaise. Ce qui est bon ou mauvais c’est le but. Cette ambiguitée de la technique
on l’exprime avec le terme pharmakon (il veut dire remède et poison). C’est-à-dire que la technique peut
nous sauver comme nous perdre. C’est pourquoi comme Hans Jonas on peut affirmer qu’il faut un
impératif moral qui régule l’utilisation qu’on doit faire de la technique.
L’artiste travaille et son travail est aussi technique, mais on distingue quand même l’art et la technique
en disant que la technique a pour but l’utile et l’art a pour but la beauté. Une œuvre doit être belle.
Cependant, la beauté ne suffit pas à servir de critère de distinction de l’art et la technique parce que la
beauté est mesurée par un sentiment subjectif qui reste relatif. Il faut donc trouver un autre critère de
distinction objectif si il en existe un pour séparer l’art de la technique.
Le travail de l’artisan consiste d’abord à concevoir un objet et à partir de cette idée il fabrique l’objet
selon un processus qui découle de cette conception. Autrement dit, la conception précède et détermine
l’exécution. Et même si parfois l’artisan reviens sur son idée initiale et la corrige parce que en fabriquant
l’objet il améliore sa conception. Son travail reste technique seulement ; Une fois que l’idée est
parfaitement définie on peut de nouveau fabriquer l’objet en série, dans l’industrie. Et programmer des
machines pour le faire.
L’idée qui vient à l’idée de l’artiste au fur et à mesure qu’il fait n’est pas l’objet qu’il cherche à
représenter au contraire le peintre à déjà l’idée d’un portrait, le romancier a déjà son histoire, le
comédien a déjà son rôle, le cinéaste son scénario. Ce qui l’artiste cherche dans son travail, ce n’est pas
ce qu’il va représenter mais la manière de représenter. Il cherche donc de nouvelles techniques, de
nouveaux procédés. Pour que le résultat final soit beau.
Conséquences
Qu’est ce que la beauté d’une œuvre ?
En 1863, lorsque Cabanel peint la naissance de venus, il réalise un tableau qui est parfaitement conforme
au style de son époque Il maitrise à la perfection une technique, un style qui existe déjà mais qu’il
n’invente pas. Comme un artisan, il par d’une idée. Son style et sa technique font preuve d’originalité qui
va inspirrer d’autres artistes, elle va fire Autrement dit c’est dans son œuvre que Manet invente de
nouvelles regles,, de nouveau procèdes et qui seront ensuite reconnus et influenceront de nouveaux
artistes on peut alors dire que la beaute se reconnait par un critère objectif, c’est l’originatlitée d’une
œuvre qui continue d’influence à travers le temps. L’œuvre c’est donc la seule chose qui reste dans le
temps.
On a donc un critère de la beauté, c’est ce qui dure à travers le temps. C’est pourquoi une œuvre à la
différence d’un objet technique transcende le temps. Elle n’est pas qu’un simple objet de consomation
qui n’existe que le temps d’être utilisé/consommé. Ainsi pour Anna Arendt les œuvres sont créée pour
« Survivre à la vie limitée des Hommes ».
Ce qui fait donc l’art c’est la capacité d’inventer à chaque œuvres de nouvelles règles de la beauté
capables de durer à travers le temps et d’inspirer toujours de nouveaux artistes. Mais le génie lui-même
sans cesse se renouveller, autrement s’il fait ce qu’il a déjà fait il devient un simple artisan.
Par exemple Duchamp en 1917 avec son œuvre Fontaine ne fait que récupérer un urinoir et le désigne
comme une œuvre en lui donnant ce nom. Techniquement, cela nécessite aucun travail. Mais le geste de
Duchamp va inspirer tout un mouvement artistique important le ready-made. Et on en fait des
installations pour les voirs autrement. De ce point de vudu Duchamp est un génie