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Cours sur le travail (suite et fin)

III – Sens et valeur du travail

1) Quelques dates

En 1841 : Loi limitant le travail des enfants (pour le travail de nuit et le dimanche – les
enfants étaient employés dans les manufactures, industries, usines).

En 1936 : Fixation de la durée hebdomadaire de travail à 40h. Apparaissent les premiers


congés payés.

En 1982 : Réduction de la durée hebdomadaire de travail à 39h. Généralisation de la 5 ème


semaine de congés payés (Loi Auroux).

En 2000 : Entrée en vigueur pour les entreprises de plus de 20 salariés de la nouvelle durée
de temps de travail fixée à 35h (Loi Aubry).

Nous pouvons constater que le temps de travail a diminué pour laisser plus de temps aux
loisirs (temps libre durant lequel les activités sont librement choisies que nous pouvons
distinguer du temps contraint consacré aux activités nécessaires). Le temps libre ne doit pas
être du temps perdu. C’est plus que de la détente. Cela doit permettre un véritable
épanouissement physique et intellectuel.

Mais pourtant, dans nos sociétés, le travail est reconnu comme une activité valorisante, il
apparaît comme une dimension fondamentale de la vie. Il confère un statut voire même une
identité sociale.

Comment expliquer cela ?

2) Travail, valeur, histoire

On peut voir dans la valeur accordée au travail, l’héritage d’une tradition moraliste, d’origine
religieuse, pour laquelle le travail est synonyme de discipline et de renoncement au plaisir. Il
forme la volonté et réprime les désirs. En cela, il est une vertu dont le contraire est le vice  :
l’oisiveté.

Pour Kant, dans Les réflexions sur l’éducation, « la nature a voulu que l’homme conquière sa
liberté dans la culture, c’est-à-dire en développant ses virtualités par le travail ; une
obligation morale car c’est un devoir de l’homme envers lui-même de développer ses
facultés sans lesquelles il resterait inachevé ».

Kant affirme la positivité du travail pour trois raisons :

- Dans la perspective de la philosophie de l’histoire : sans cette nécessité vitale


(travailler pour vivre), jamais l’espèce humaine n’aurait été contrainte au progrès et
n’aurait développé ses facultés.
- Dans une perspective métaphysique, le travail apparaît pour l’homme comme un
moyen d’échapper à l’ennui. L’ennui tient à l’absence de sens, le travail est ce qui
permet de donner un sens à sa vie.
- Dans une perspective anthropologique, le travail est le moyen de mieux jouir de sa
vie. On ne peut vraiment apprécier le repos qu’après un effort.

Finalement, pour Kant, l’homme est devenu homme grâce au travail.

3) Analyse du texte de Nietzsche, Humain, trop humain.

DM Facultatif

Exercice : (vous entraîner avant de lire l’explication du texte)

Rechercher la problématique

La thèse – le plan de l’argumentation

Quelle est l’originalité du texte ?

Expliquer l’analogie à la fin du texte

Voir copie explication détaillée du texte dans le document joint.

Conclusion générale sur le travail :

Le travail a un caractère paradoxal car il relève à la fois du côté de la nécessité, de la


contrainte ou au contraire de l’humanisation et de la libération. De plus, la division du travail
est au fondement des sociétés et c’est par conséquent son organisation sociale qui peut
entraîner certaines formes de contrainte, d’exploitation et d’aliénation et non pas le travail
en lui-même. Pour finir, nous nous sommes interrogés sur le sens et la valeur du travail, sur
son caractère formateur pour considérer enfin comment le travail pouvait être complété
voire dépassé par les loisirs, le jeu et selon Nietzsche par la philosophie ou la création
artistique. Ainsi, le travail est inséparable de l’histoire de l’Humanité.

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