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sujet 1 :
Plan possible :
Transition : mais le salaire n'est que ce que l'on reçoit en échange de l'effort fourni, c'est la contrepartie ; la transformation de la nature
est un résultat, non un gain. La satisfaction de nos besoins n'est que la condition de leur renaissance , soumission au processus vital.
II. il n'y a rien à gagner dans le travail, un simple moyen de survivre :
A - le travail est un effort douloureux imposé par l'aiguillon de la nécessité historique ( trop nombreux pour se contenter de puiser dans
la nature ou rupture de l'harmonie avec la nature chez Rousseau) ou même naturelle : nature inachevée qui nous condamne à devoir
transformer la nature pour répondre à nos besoins. Il est labeur, punition dans la Génèse, contrainte
B - le travail est une contrainte, la marque de notre asservissement au processus vital, d'où sa condamnation dans la Grèce antique ;
c'est une activité indigne d'un homme libre, c'est pourquoi elle est réservée aux esclaves.
C - le travail comme « labeur du soir au matin » est « la meilleure des polices » pour Nietzsche dans Aurore : il épuise force nerveuse,
tue l'initiative individuelle et réduit les vues de l'homme à un « but mesquin »
Transition : ce que condamne Nietzsche, c'est une certaine forme de travail, celle de la révolution industrielle, où les machines, la
logique quantitative de la production et la consommation triomphent. C'est que Marx dénonçait comme aliénation du travail,
dépossession. Mais s'il y a dépossession dans le labeur, c'est que le travail ne se réduit pas à cela ?
III. il peut y avoir quelque chose à gagner ( par delà le salaire qui n'est pas en soi un gain!) dans le travail :
A - le travail permet de façonner la nature pour en faire un monde humain. Le travail est un élément fondamental de la culture. Selon
Marx, c'est par là que l'homme se distingue de l'animal.
B - lorsqu'il y a technique, production d'une œuvre, le travail permet de s'affirmer comme homme et individu ( dialectique du maître et de
l'esclave de Hegel, « cogito pratique »). En travaillant, l'homme se fait homme et s'affirme pour lui et pour les autres ( reconnaissance
sociale).
C - le travail permet aussi de conquérir la liberté en formant la volonté et « la mystique exige la mécanique » selon Bergson.
Conclusion : si le travail ne se réduit pas à un gagne-pain, s'il y a en lui technique et œuvre, il peut être un gain pour l'homme. Mais il
faut que le travail reste un travail, un moyen de gagner sa vie et non une fin en soi et un moyen de pouvoir s'affirmer pour ensuite
pouvoir se réaliser en tant qu'homme et individu. Gagner sa vie, ce n'est pas encore la réussir.
Sujet 2 :
Problématique : si la croyance est spontanément associée à ce qui n'est pas fondé en raison, à l'irrationnel,
⁃ la raison ne se réduit pas au rationnel, l'excès de raison peut être déraisonnable ( il convenait de distinguer les 2 sens de raison :
rationnel/raisonnable)
⁃ l'irrationnel ne se réduit pas à ce qui est contraire à la raison, il peut aussi être ce qui est au-delà de la raison, étranger à la raison
( « le cœur a ses raisons que la raison ne connaît point » selon Pascal).
⁃
⁃ Le sujet invitait donc à s'interroger sur les fondements de la croyance ( le « toute » invitait à se demander si justement on ne peut pas
distinguer des croyances rationnelles et des croyances irrationnelles) et sur ce qui est contraire ou non à la raison, sur la distinction
entre raisonnable et rationnel
Plan Possible
I. Si l’usage de la raison exige un rejet de la croyance, c'est que toute croyance semble contraire à la raison :
A - toute démarche qui se veut objective et rigoureuse exige que l’on fasse une critique des opinions reçues, des préjugés, des
croyances ordinaires qui constituent les premiers « obstacles épistémologiques » (Bachelard) et qui ne sont fondés que sur le ouï-dire,
les désirs, l'expérience première, la force de l'adhésion commune, donc non fondés en raison. On pouvait ici faire référence à l'allégorie
de la caverne et aux analyse freudiennes et marxistes de l'illusion religieuse.
C - c’est en rompant avec les explications religieuses ou les mythes, bref les approches de la foi, de la croyance religieuse que la
pensée scientifique ou philosophique est née ( la loi des 3 états de A. Comte)
C - le souci de la vérité, exigence de la raison, s'oppose à l'adhésion de la croyance : « Penser n’est pas croire » Alain ; la raison invite à
la distance critique, au doute..
Transition : la croyance semble donc contraire à la raison aussi bien dans ses fondements que dans l'adhésion qu'elle implique, mais
toute croyance est-elle pour autant irrationnelle ?
Transition : donc la croyance n'est pas nécessairement contraire à la raison ; si toute croyance ne s'oppose pas à la raison, à quelles
conditions croyance et raison peuvent-elles coexister ?
Sujet 3 :
Thèse : dans cet extrait Spinoza s'oppose à l'idée selon laquelle l’État réduirait les hommes à une obéissance mécanique en en faisant
des « bêtes », des « automates ». Il soutient donc que l’État a pour but la liberté, dont il rend possible l'exercice en sécurisant et
pacifiant les rapports humains ( lignes 1 à 6), qu'il présuppose dans l'acte de soumission volontaire au souverain ( lignes 6 à 12) et qu'il
laisse intacte en ne portant pas atteinte à la liberté de juger et d'opiner ( lignes 12 à la fin).
Ce texte invite donc à s'interroger sur les rapports entre État et liberté et à repenser la notion de liberté à travers les distinctions entre
indépendance et autonomie et droit d'agir et droit de raisonner et juger. On pourra aussi s'interroger sur la valeur de cette liberté de
penser et de juger, qui, si la désobéissance est interdite, pourrait sembler se réduire à « parler à son bonnet », à une liberté bien vaine.
Explication :
⁃ lignes 1 à 6 : Spinoza expose l'idée de ceux qui voit dans l’État une institution liberticide et dénaturante, puisqu'on y passerait d'un
état d'être raisonnable à un celui d'une bête, dénuée de raison, incapable de se conduire et soumise aux ordres d'un tiers comme à ses
impulsions naturelles. Spinoza renverse cette idée, en montrant qu'au contraire, l'Etat permet à chacun de réaliser sa nature ( d'agir
conformément à la nécessité de sa prore nature)et au lieu de tenir par la crainte, le jeu des passions en libère dans le rapport avec les
autres et en soi-même. Il permet au corps et à l'âme d'assurer leur fonctions, en assurant ordre et sécurité. Il dépassionne les rapports
humains permettant ainsi de ne plus être esclaves des passions. D'une vie dominée par la haine, la colère, la ruse, on peut sous la
protection de l'Etat passer à une vie placée sous la conduite de la raison. ( on retrouvera la même idée dans le passage de l’état de
nature à l'état civil chez Rousseau) Donc bien loin de tenir par la crainte ( idée de Hobbes) , l’État en libère pour Spinoza et c'est la
raison pour laquelle les hommes acceptent de se soumettre à son autorité, qui n'est que le fruit de ce consentement. C'est pourquoi
Spinoza précise que la fin de l’État est « en réalité » la liberté et non la soumission et l'obéissance. La sécurité n'exige pas le
renoncement à la liberté.
⁃ Lignes 6 à 13 : c'est ce qu'il va préciser en explicitant les conditions de l’institution de l’État et ses raisons d'être. C'est parce que les
hommes ont des jugements divers ( conséquences des complexions différentes, des limites des connaissances, que si chacun agissait
en conséquence, il pourrait y avoir conflits et insécurité. C'est pourquoi chacun renonce à agir selon son décret et accepte de renoncer (
donc volontairement et librement) à ce droit et de le confier, transférer au souverain ( quelque soit le régime démocratique,
aristocratique ou monarchique). On pourrait ici voir un renoncement semblable à celui exigé par Hobbes dans son pacte, mais ce n'est
pas le cas.
⁃ Lignes 13 à la fin : c'est ce sur quoi va conclure Spinoza en distinguant droit d'agir et de « raisonner et penser » et d'expression, de
diffusion, de publication des idées ( = enseignement). En se soumettant aux décrets du souverain dans ces actes, l'homme ne renonce
pas pour autant à sa liberté de pensée. Il obéit aux lois, parce qu'il y a consenti pour la paix et sa sécurité, donc pour jouir de ses droits
naturels, mais il n'y soumet pas son âme. Il reste entièrement libre de penser ce qui lui semble bon et a le droit de l’exprimer par en
usant de moyens raisonnables et en en restant à des paroles. Du rapport de force, de la persuasion,on passe à des rapports de raison,
à la volonté de convaincre. Donc pour Spinoza, l’État ne porte pas atteinte à la liberté au contraire il la rend possible, effective et l'exige
pour ne pas outrepasser ses pouvoirs. Renoncer à agir conformément à ses décrets, n'empêche pas l'individu de penser par lui-même,
et c'est là la véritable liberté, qu'on ne saurait céder à l’État. La liberté n'est pas dans la désobéissance, mais dans la résistance et la
vigilance citoyenne, mais encore faut-il que l’État la laisse être. C'est quand il l'entrave en bridant la liberté de la presse, d'expression, en
voulant formater les esprits, qu'il devient liberticide ou quand le peuple se soumet corps et âme.