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Que gagne-t-on à traviller ?

Intro :
De par son étymologie incertaine le travail engendrerait nombreuses
souffrances en effet cette notion viendrait du mot latin tripalium, un instrument de
torture. Ce qui nous amène à nous poser la question suivante : que gagne-t-on à
travailler. Pour répondre à cette question il faut d’abord définir les termes du sujet,
tout d’abord, le travail correspond à une activité qui conforme à un but déterminé
par laquelle un sujet entre en relation avec le monde des objets, en le transformant.
Ainsi le sujet, porte sur le bénéfice de cette activité qui peut sembler assez évident,
en effet pouvoir transformer les objets qui nous entourent peut nous permettre de
subsister, par exemple de transformer une terre en un champs ou encore une peau
d’animal en un vêtement. En plus de cela, le travail peut apporter des qualités
importantes pour chacun tel que la discipline, mais encore des avantages non
matériels comme la reconnaissance et l’amélioration du bien commun. Pourtant si
on s’en tient à l’étymologie incertaine du travail, le travail serait une torture qu’il
faudrait éviter de s’infliger le plus possible. Le problème lié au sujet réside donc
dans la tension entre les bénéfices du travail et la souffrance qu’il engendrerait si
on suit son étymologie. Il s’agit donc de concilier les bénéfices et les préjudices du
travail.
Le sujet nous amène donc à nous poser la question suivante : les bénéfices
du travail sont-ils plus importants que les contraintes qu’il engendre. Pour répondre
à cette question nous verrons dans un premier temps, en quoi le travail est-il
nécessaire mais également une source de subsistance et d’accomplissement. Puis
dans un second temps, nous nous demanderons si le travail est une négation de la
vie. Et enfin, nous questionnerons la possibilité de trouver un équilibre entre labeur
et loisir pour trouver un sens au travail.

Tout d’abord, le travail semble nécessaire pour assouvir nos besoins les plus
importants. En effet, dans le premier texte de la Bible, la Genèse, Dieu renvoie
Adam et Eve du jardin d’Eden où ils n’avaient pas besoin de travailler pour
subsiter. En les expulsant, Dieu grave dans la condition humaine le travail et de
cette façon le travail devient obligatoire : “C’est à la sueur de ton front que tu
mangeras du pain”. Chez l’homme le travail se manifeste comme un travail de la
terre pour se nourir et chez la femme, c’est l’accouchement, ainsi le travail est
depuis le début du monde, universelle pour tous les humains. De plus, en
travaillant les humains trouvent une manière de se racheter du péché originel. Ici,
pouvoir continuer à vivre et avoir une chance de se racheter apparaissent comme
les bénéfices du travail.
En plus des bénéfices matérielles qui sont les plus apparants. Le travail permet
également d’obtenir des avantages immatériels ou encore des compétences. En
effet dans Phénoménologie de l’esprit, Hegel écrit que en travaillant l’homme
acquiert la capacité de transformer ses idées en objet pour les rendre permanentes.
Ainsi en matérialisant sa propre conscience, il peut prendre conscience de son
indépendance. Cette indépendance manifeste l’humanité du travailler, en effet dans
Introduction à la lecture de Hegel, Kojève prend l’exemple de l’esclave et du
maître, l’esclave en s’empêchant de manger la nourriture qu’il a lui-même
préparer, fait un geste auto-créateur et donc permet donc d’être autonome et libre.
Cependant, le travail ne présente pas uniquement des bénéfices personnels. Dans
La Richesse des nations, Adam Smith les bénéfices de la main invisible. Dans une
situation où le travail d’une usine est divisée étape par étape, les travailleurs grâce
à la division s’entraide involontairement en recherchant leurs propres intérêts. En
effet, de cette façon les ouvriers gagnent tous en efficacité donc en rendement car
ils gagnent du temps en évitant de se déplacer pour chaque étape ou encore en se
spécialisant dans des domaines de compétences particulier. Ainsi le travail permet
de contribuer au bien commun inconsciement en cherchant son bénéfice personnel.

En opposition à Smith, Karl Marx voit la répartition du travail comme néfaste à la


société. Il explique dans L’Idéologie allemande que diviser le travail revient à
diviser la société et à créer des statuts différents menant forcément à une lutte des
classes dans tous les domaines de la société tel que la politique où la population
vote en fontion des avantages financiers qu’ils peuvent acquérir. De plus la
spécialisation qui vient avec la division du travail devient un facteur d’aliénation,
en effet la spécialisation enferme “dans un cercle exclusif “ et nous contraint à
continuer dans ce cercle sous peine de ne pas pouvoir subvenir à ses besoins
primaires. De plus l’aliénation provient également de la fatigue et du sacrifice de
soi que le travail mène à subir, “le travail aliéné, dans lequel l’homme se
dépossède, est sacrifice de soi et mortification” car d’après Marx le travail est
contraire à l’être humain et le rend forcément malheureux. Celui-ci ne se retrouve
que dans les activités en dehors du travail, c’est à dire les loisirs mais que le travail
retire également à l’homme. L’homme se nie donc au travail, il y ruine son corps et
son esprit.
Cette idée du travail comme une activité nihiliste est également exprimé par Sartre,
dans L’Etre et le Néant. Sartre montre que le travail est contraire à la nature
humaine et le déshumanifie. Sartre prend l’exemple de nombreux métiers pour
montrer qu’au travail l’homme agit de manière contraire sa condition. Le travail
devient donc une véritable prison qui nous priverait de liberté. Empêchant
l’homme de trouver son intérêt mais l’obligeant à suivre suivre un règlement, il
doit donc se nier. Le travail devient donc nihiliste et une négation à l’existence
humaine.

Le travail présente donc des bénéfices et des contraintes. Pour pouvoir jouir
optimalement de ses bénéfices, Marx propose dans Le Capital de ne pas dépasser
les limites du travail nécessaire. En effet, bien que si l’ouvrier puisse créer des
biens en travaillant au-delà des limites, ce travail appelé surtravaille par Marx n’en
vaut pas la peine, puisqu’il prend le temps normalement occupé par des
occupations libres. Cette idée fait apparaître la tension entre le travail et les loisirs,
il faut savoir les répartir de façon équitable pour améliorer son bien-être. On y
gagnerait donc à ne pas travailler au delà de la limite du surtravail pour pouvoir
disposer de temps pour ses occupations libres.
Cependant le travailleur passioné peut transformer la brutalité de la souffrance au
travail en onirisme. Bachelard dans La Terre et les Rêveries écrit que le travail
passionné mène à une véritable liberté créatrice permettant à l’ouvrier de
confectionner un produit de haute qualité grâce à sa volonté. En effet, “on ne fait
rien de bon à contre-coeur, c’est à dire à contre-rêve”, la passion et l’onirisme son
donc le moteur du travailleur à l’ouvrage. La volonté se transorme en force
seulement si elle est alimentée par le rêve, car elle n’est que contrainte si utilisée
sans réelle intérêt pour l’action. La passion du travail permet donc de se libérer et
également pouvoir pouvoir créer davantage.

En conclusion, nous avons vu d’abord que le travail était nécessaire à la vie mais
qu’il permettait également de venir en aide aux autres et de contribuer au bien
commun. Il permet den outre de développer son autonomie car il est un acte auto-
créateur. Cependant le travail peut-être aliénant et mortifier le corps ainsi que
ruiner l’esprit, d’autre part le travail amène l’homme à se nier en le déshumanisant
et en retirant ses émotions. Enfin le travail et les loisirs doivent être en équilibre
pour que l’on puisse percevoir les véritables bénéfices du travail. Mais la passion
et l’onirisme du travail permet à l’homme de transformer sa volonté en force de
liberté créatrice.

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