Legras Tristan

DISSERTATION FRANÇAIS

Le travail occupe une place prépondérante dans la vie humaine. Il

est souvent considéré comme une source de revenus et une nécessité
pour subvenir à ses besoins, mais il peut également être un moyen pour
l’homme de se réaliser pleinement. En effet, le travail peut être perçu
comme une activité qui permet à l’individu de s’accomplir, de
s’émanciper. Cette dimension du travail est d’autant plus importante
qu’elle est liée à la question de la mortalité. En effet, la mort est
inéluctable, mais le travail offre une chance à l’homme de laisser une
trace de son existence. Ainsi, dans quelle mesure le travail permet-il à
l’homme de lutter contre sa mortalité pour ainsi se réaliser pleinement ?

Cette question sera au cœur de notre réflexion dans cette dissertation.

Nous tenterons de comprendre en quoi le travail peut être un moyen de
réalisation de soi, mais aussi comment il peut offrir une réponse à la
question de la mort en permettant à l’individu de la transcender.

La question de l’utilité du travail est un sujet de réflexion majeur

dans les travaux de Simone Weil et dans l'œuvre "Les Géorgiques" de
Virgile. Dans son œuvre "La condition ouvrière", Simone Weil aborde le
sujet du travail en tant que moyen de transcender la mort. Selon elle, le
travail peut offrir une voie pour échapper à la mort en permettant à
l'individu de se connecter à quelque chose de plus grand que lui-même.
En effet, pour Simone Weil, le travail doit être compris comme un moyen
de réaliser une œuvre qui dépasse l'individu et qui le relie au monde.
Ainsi, le travail permet de transcender l'éphémère ce qui donne un sens
à son existence. De même, dans son œuvre "Les Géorgiques", Virgile
explore la relation entre le travail et la mort en présentant l'agriculture
comme une activité qui permet de transcender l'éphémère. Dans ce
poème épique, Virgile décrit le travail des agriculteurs comme un moyen
de créer une vie durable, en semant des graines qui germent, en
cultivant la terre et en récoltant des fruits. Ainsi, l'agriculture est
présentée comme une activité qui permet de transcender la mort en
créant quelque chose qui survit à l'individu et qui contribue au maintien
de la vie.

Le rôle du travail dans la construction de soi est une question qui a aussi
suscité des réflexions variées chez les philosophes. Simone Weil et Karl
Marx ont tous deux abordé cette question en soulignant à la fois les
côtés positif et négatif du travail sur la formation de l'identité personnelle.
Pour Simone Weil, le travail peut être un moyen pour les individus de
s'engager pleinement dans le monde, de développer leur capacité à faire
face aux difficultés. Le travail peut alors contribuer à la formation d'une
identité forte. Selon elle, le travail peut aussi s’avéré aliénant. L’usine est
un des endroits où se mauvais côté est observable. Karl Marx souligne
aussi le fait que le travail peut également être aliénant, c'est-à-dire qu'il
peut conduire les travailleurs à se sentir dépossédés de leur travail et de
leur propre identité. Le travail peut donc offrir des possibilités de
développement et de réalisation de soi. Cependant, il peut également
être source d'aliénation, selon les conditions dans lesquelles il est
effectué. Ainsi, pour favoriser une construction positive de l'identité
personnelle à travers le travail, il est important de trouver un juste milieu
entre le travail et le plaisir des travailleurs.

Simone Weil soutenait aussi le fait que le travail est une expression de
notre capacité à créer et à participer à quelque chose de plus grand que
nous-mêmes. Selon elle, le travail peut faire développer en l’homme de
nombreuses qualités comme: notre patience, notre persévérance, car il
exige souvent un effort soutenu et régulier. En se concentrant à leur
travail, les travailleurs peuvent se procurer un sentiment de satisfaction
et de réalisation personnelle. Michel Vinaver, quant à lui, a souligné le
fait que le travail peut aider à développer les compétences mais aussi les
connaissances nécessaires pour progresser dans une carrière ou une
profession. Selon lui, le travail peut donner des opportunités de
développement personnel en permettant aux travailleurs de découvrir
leurs propres capacités. En utilisant leurs compétences pour atteindre
des objectifs professionnels, les individus peuvent ainsi acquérir un
sentiment de confiance en eux-mêmes et de fierté qui peut contribuer à
leur propre compréhension d’eux même. Le travail peut alors être un
moyen important pour les individus de développer leur potentiel et de
s'épanouir à la fois personnellement et professionnellement. En
explorant leurs propres compétences et en se fixant de nouveaux
objectifs, les individus peuvent acquérir un sentiment de satisfaction et
de réalisation personnelle qui peut contribuer à leur bien-être général.
 Le fait de savoir que l’homme meurt peut le pousser à chercher un
sens aux activités qu’il pratique et à son travail. Selon Simone Weil, la
mort nous rappelle la fébrilité de la vie humaine et nous encourage à
rechercher des activités qui permettent à l’homme de s’épanouir. Le
travail est donc un moyen qui permet à l’homme de laisser une trace
dans le monde. La conscience de la mort peut donc nous pousser à
rechercher un sens plus profond dans notre travail, en nous incitant à
créer de nouveaux objectifs qui ont une importance à long terme. Pour
Simone Weil et Michel Vinaver, le travail peut ainsi devenir un moyen
d'exprimer notre désir de donner un sens à notre existence et de laisser
une trace durable dans le monde.

Le travail peut être considéré comme un moyen pour laisser une trace de
son passage sur terre. Cette idée est explorée par Virgile dans son
œuvre Les Géorgiques et Simone Weil dans ses réflexions
philosophiques. Dans Les Géorgiques, Virgile évoque l'importance du
travail agricole et de la culture de la terre pour survivre et exister. De
plus, ce travail est important pour lui mais aussi pour les générations
futurs. De ce fait, le travail agricole permet de laisser une trace dans le
monde pour les générations futurs. Dans la condition ouvrière, Simone
Weil critique les situations dans les usines où les ouvriers n’ont pas la
possibilité de laisser leur marque. En effet, selon elle, le travailleur doit
avoir la possibilité de laisser sa marque sur l’objet qu’il a lui-même
façonné. En fin de compte, pour Virgile et Simone Weil, le travail peut
être considéré comme un moyen afin de laisser une trace de son
passage sur terre. Il permet aussi de transmettre un héritage culturel. Le
travail peut ainsi être une expression de la contribution à quelque chose
de plus grand que soi, qui permet de laisser une empreinte positive sur
le monde et de marquer l'histoire. Dans une certaine mesure, le travail
permet de transcender la mort.

En conclusion le travail peut offrir à l’homme un sentiment de

réalisation personnelle et de contribution à la société, lui permettant de
se réaliser pleinement et de lutter contre sa mortalité. Le travail peut
fournir un sens à la vie en permettant à l’homme de développer ses
compétences mais aussi d’atteindre de nouveaux objectifs. En fin de
compte, le travail peut être un outil précieux pour l’homme dans sa
réalisation de soi qui peut lui permettre de transcender la mort.