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Séquence 7 Le travail et la technique

Le travail peut-il être aimé pour lui-même ?

Analyse des termes :


Le travail :D’une façon très générale, le travail peut être compris comme une activité de
production supposant la transformation de donné immédiat à l’aide des outils techniques.

Or c’est surtout son opposition à d’autres formes d’activité qui permet de préciser sa
définition. D’une part, contrairement au jeu, le travail est motivé non pas par la recherche de
plaisir, mais par la nécessité de satisfaire ses besoins et, ainsi , de les dépasser. D’autre
part,en tant qu’activité productrice, le travail à sa fin dans l’utile , ce qui le distingue de l’art
dont la fin n’est autre que la pure contemplation Enfin, le terme même de production
distingue le travail de la science et de l’action : de la seconde, en ce que la pratique est une
activité immanente, c’est à dire qu’elle n’est pas distincte de celui qui l’accomplit, tandis que
la production a une finalité en dehors du producteur et de son activité.

Enfin, le travail semble comporter une large part de contraintes. Cette dimension serait
rappelée par l’étymologie latine du mot,tripalium, qui signifie”torture”. La contrainte, qui
semble définir le travail aussi nécessairement que la possibilité que l’homme aurait, par elle ,
de triompher sur le monde naturel,est au centre de la dépréciation antique du travail
productif.

“être aimé pour lui-même”


L’emploie de cette expression ne suggère pas que l’on puisse être considéré non pas
comme un moyen mais comme une fin en soi. Ainsi, aimer quelque chose pour lui-même
consiste à le considérer comme auto suffisant.

Même si le travail est nécessaire à l’homme en vue de la réalisation de ses fins ou qu’il
permet de s’affranchir du besoin, comment peut-il être aimé pour lui-même ?

Problématique :
Sous quelles conditions le travail peut il apparaître comme fin en soi si du moment où,
soumise à la logique de la production cette activité serait orientée vers le bien produit.

I. “La discipline qui brise le vouloir capricieux”


Thèse : Le travail est une fin en soi puisqu’en travaillant l’homme se libère de sa dépense à
la nature
Argument: Le travail semble d’une part constituer une fin en soi dans la mesure il est une
activité par laquelle l’être humain réalise pleinement son essence. En travaillant la nature, il
s’élèverait au-dessus de sa dépendance du monde naturel et, se libérant ainsi, forgerait un
monde dans lequel il serait capable de se reconnaître.
L’outil- dont l’usage différencie précisément l’homme de l'animal- permet d’atteindre cette
libération.
Ainsi travailler réalise l’essence humaine en double sens :
- objectivement( dans son rapport au monde extérieur)
- subjectivement ( dans son rapport à soi)
En effet, par le travail, par l'endurance, la difficulté, voire la souffrance qu’il implique,
l’homme quitte la sphère d’un rapport lui-même immédiat à soi, une attache à sa simple
identité, la préoccupation par ses intérêts égoïstes.

Problématique du texte : en quel sens le travail peut être libérateur s’il s'accomplit
d’après Hegel, dans la figure de la conscience servile ?

1ère partie (l’1-6) L'assujettissement de l’esclave


En assujettissant la conscience qui lui est contraire , le maître semble s’affranchir de la
dépendance à la nature : il règlerait la satisfaction de ses besoins dans les mains d’un
autre. De son côté, si l’esclave, comme l’écrit hegel, semble “renoncer” à sa “ volonté
capricieuse “ , ce renoncement semble d’abord purement négatif et ne témoigne que de son
assujettissement : sa volonté n’est pas la sienne propre mais celle d’un autre.

2ème partie (l’7-12) Renversement de la négativité de la relation.


assujetti à la volonté de l’autre, l’esclave cerné par son travail des intérêts autres que les
siens propres, ce qui le fait découvrir l’existence de l'universel- lequel, pour l’instant d’une
façon certes encore partielle ou simplement limité à l’activité pratique productrice, saisit
l’université de la raison. Or, de son côté, la conscience maîtresse semble privée d’une telle
caractéristique : le maître reste attaché à la figure de l’immédiateté naturelle, de laquelle il
dépend médiatement par le moyen de l’esclave. On peut alors conclure, comme Hegel le
fera ailleurs, que l’esclave. On peut alors conclure, comme Hegel le fera ailleurs, que
l’esclave est le véritable maître du maître.

3ème partie (l’12-16) Conclusion sur l’essence du travail


Cet abandon constitue donc une libération de l'esclave: l’assujettissement à une volonté
autre que la science, conséquemment la découverte des intérêts universels, est le premier
acte de la liberté s’accomplissant: “ Faute d’avoir fait l’expérience de cette discipline qui
brise le vouloir capricieux, personne ne devient libre” (l’15-16)
En effet, toute liberté est,avant tout une libération: ainsi, on ne saurait libre que, d’une part,
si l’on a connu la soumission et,d’autre part, si l’on a su s’en délivrer. Le travail constitue
alors l’acte initial de la découverte de la liberté véritable.

Transition celui qui est contraint à subir son travail, peut-il être considéré comme étant
véritablement libre ?

II travail et aliénation :

Thèse. La nature contraignante du travail empêche qu’il puisse être aimé pour lui-même.

Argument : L’aliénation est à entendre ici dans le sens de l’extériorité du processus par
rapport à celui qui le réalise : l’ouvrier qui accomplit son oeuvre ne s’appartient pas à lui
même dans ce processus: il ne se reconnaît dans une activité qui ne présente désormais
qu’une facette pénible, contraignante.
Tout d’abord, outre le processus lui-même, c’est la finalité du travail aliéné qui semble ne
pas appartenir à celui qui l’accomplit. En outre, l’homme aliéné ne se reconnaît pas dans les
moyens techniques qui lui servent à la production. Enfin, il semble se trouver dépossédé de
lui-même dans une activité qui, pourtant, est supposée le libérer.
Problématique : Comment, si le travail semble nominalement être un moyen
d’émancipation de l’être humain, peut-il, d’après Marx, s’avérer aliénant ?

1ère partie (l’1-11). Le travail aliéné dans son rapport à soi

Le travail n’est pas source d’émancipation de soi par le moyen de libération des besoins
naturels, mais apparaît comme une négation de soi par un assujettissement à l’effort et la
contrainte .Dit que ma vie se résume à la satisfaction de simple besoin et que je suis réduit à
n’être plus que mon corps.

2ème partie
l’aliénation met en outre en jeu le principe même de la volonté . “Or l’ouvrier, précise Marx,
ressent la nature extérieur du travail par le fait qu’il n’est pas son bien propre, mais celui
d’un autre” Le travaillant aliénant dépossède l’homme de son propre vouloir “puisque ce qu’il
réalise n’est pas sa volonté mais celle d’un autre, celui qui le contraint à travailler.

3ème partie (l’17-22) <le travail comme affirmation de l’existence naturelle besogneuse
Si le travail est supposé, conformément à sa définition, élever l’homme au-dessus du besoin
c'est -à -dire au dessus du mode d’existence animale. l’effectivité du travail trahit une
tendance inverse : aliéné quant à son d’être, l’homme, par le travail, et au contraire est
ramené à son mode d’être animal. Au lieu de s’élever sur le besoin, il serait, au contraire,
condamné à en être attaché. Les besoins animaux, précise Marx, sont bel et bien les
détermination authentiquement humaine mais l'homme ne saurait se résumer à ces seules
fonctions animal; le travail, au contraire, annule la possibilité d'amener l’homme à sa
détermination spirituelle.

Transition : Le travail ne serait défini que comme une fin en soi puisqu’on ne saurait vouloir
une activité qui dépossède l’homme de son essence. Comment pourrait-on alors dépasser
cette dimension contraignante ?

Travail et pensée : vers un dialogue


Thèse : l’homme doit se reconnaître dans ses moyens de production pour pouvoir
considérer le travail comme une fin en soi

Arguments : Afin de dépasser l’aliénation qui affecte le travail dans sa dimension


contraignante, l’homme doit pouvoir repenser son rapport à l’outil technique . En effet, l’outil
technique ne saurait représenter un danger pour celui qui le manie que pour autant oû, a
celui -ci, manque la reconnaissance dans ce moyen de production. or, toute reconnaissance
et une connaissance. Pour se reconnaître dans le processus de production, il convient
d'accomplir une telle reconnaissance d’une façon intellectuelles. Il en irait ainsi de la
différence entre un architecte et une abeille : quand bien même les deux réalisent des
activités que l’on pourrait considérer comme semblables, l’architecte met au service de son
travail l’intelligence et la volonté et non de simple instincts

Problématique du texte Comment l’aliénation peut être dépassé par les moyens intellectuels
si elle affecte l’activité productrice, par principe extérieur à toute connaissance

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