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INTRODUCTION (à réaliser en fin de rédaction)

Justification de la recherche et motivations


Justification du choix du sujet
Le problème de l’approvisionnement en eau potable constitue des difficultés majeures qui
jalonne le quotidien des ménages en Afrique. Les ménages des centres urbains n’échappent
pas à ce problème. En effet, les centres urbains en Afrique regorgent en général une frange
importante des populations privées et sont en proie à une recrudescence des maladies
hydriques.
Pourquoi vouloir mener une étude sur l’approvisionnement en eau potable dans les fronts
d’urbanisation Nord et Est de la ville d’Abidjan ? Comment un tel sujet peut-il être une
préoccupation au point de devenir un sujet de thèse de doctorat ? Plusieurs raisons motivent et
expliquent la nécessité du choix d’un tel sujet :
- Cette étude se veut une réponse au besoin de continuité de la recherche scientifique dans le
sciage des champs de réflexion sur l'accès à l'eau ouvert par plusieurs études notamment en
Côte d'ivoire et en particulier à Abidjan en vue de trouver des solutions novatrices et durables.
- Au regard des investissements conséquents réalisés dans ce domaine par les pouvoirs publics
et les structures internationales, il est impérieux de réfléchir sur cette question en vue de
rendre les financements plus opérationnels dans le sens de résultats probants pour améliorer
les conditions de vie de la population. En effet, la Côte d’Ivoire vise l’émergence et l’accès à
l’eau constitue une priorité de développement pour être reconnu pays émergent.
- Cette étude constitue en filagramme le prolongement de nos travaux de Master et a pour
vocation de comprendre les problèmes d'accès à l'eau dans les fronts d'urbanisation des
grandes agglomérations urbaines en vue de trouver des pistes de solutions par l'aide à la
décision aux pouvoirs publics. Après des travaux de recherche consacrés à la ville d'Anyama
(au Nord d'Abidjan) sur la thématique de l'eau, il était judicieux d'élargir le champ
géographique à tout le Nord mais aussi à l'Est afin de mieux modéliser et saisir les problèmes
d'accès à l'eau de façon plus précise.
- L’importance que l’accès à l’eau occupe dans les réflexions internationales tels que les
forums mondiaux sur l’accès à l’eau, les législations mondiales et l’inscription de l’accès à
l’eau aux Objectifs du Développement Durable (ODD) sur la période 2015-2030. En effet,
l’accès à l’eau pour tous est le sixième objectif des ODD d’ici 2030 en particulier pour les
populations vulnérables qui restent une cible privilégiée.
-Le choix d'Abidjan comme ville pilote pour appliquer les composantes du concept de ville
durable requiert qu'on réfléchisse sur certains domaines clés de ce concept dans ladite ville.

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Le concept de ville durable touche de nombreux domaines notamment celui de l'eau. De ce
fait, faire une étude sur cette thématique permet aux acteurs de ce projet et aux pouvoirs
publics de disposer d'une grille d'analyse et d'anticiper la résilience. Ce nouveau statut
d'Abidjan lui impose de subvenir aux besoins de sa population ainsi que de celle de sa
périphérie immédiate.
Justification du champ spatial d’étude et localisation de la zone d’étude
Dans le cadre de cette thèse sur l'approvisionnement en eau, les fronts d'urbanisation Nord et
Est d’Abidjan ont été choisi comme champ d’expérimentation. Pourquoi vouloir mener une
étude sur l’approvisionnement en eau potable dans les fronts d'urbanisation Nord et Est
d'Abidjan ?
La première raison du choix des fronts d'urbanisation Nord et Est d'Abidjan relève d'abord du
fait de la vitalité et du rythme de l'urbanisation dans ces espaces. En effet, de tous les fronts
d'urbanisation de la métropole abidjanaise, ces espaces demeurent les plus dynamiques en
termes d'accroissement démographique et spatial faisant de ces espaces des zones dynamiques
d’urbanisation (K. Coulibaly et al., 2016, p.11).
La seconde raison repose sur les nombreux aménagements en terme d'habitats ou
d'équipements tant étatiques que privé prévue dans ces espaces en terme de planification
urbaine. En effet, à terme les différents aménagements devraient induire une hausse de la
demande en eau potable. De ce fait, y consacrer une étude dans le cadre de notre thèse dans
ces espaces n'est pas fortuit, dans la mesure où cette étude se veut par l'anticipation une
réflexion prospective sur les conditions de vie et de bien-être des populations en vue d'une
urbanisation réussie.
La troisième raison du choix de ce cadre spatial est notre familiarité et notre connaissance des
fronts d’urbanisation Nord et Est d’Abidjan durant nos études secondaires et universitaires
favorisant une analyse minutieuse et approfondie de la thématique de la recherche.
La quatrième raison qui motive ce choix est la situation de périphérie immédiate à la capitale
Abidjanaise. Les fronts d’urbanisation constituent en réalité une aubaine pour corriger les
déséquilibres constatés dans la mise en place des centres villes surtout dans le contexte de
l’Afrique. De ce fait, réfléchir sur l’accessibilité et l’approvisionnement en eau potable dans
les périphéries des mégapoles ou des capitales permet d’ores et déjà d’anticiper sur les
conditions de vie des ménages et l’accessibilité aux ressources urbaines pour les résidents de
ces espaces.
Abidjan est une ville du littoral de la Côte d’Ivoire. Elle est située au sud-Est de la Côte
d’Ivoire (Figure 1). La ville d’Abidjan est la capitale économique du pays. Elle appartient

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administrativement au District Autonome d’Abidjan. Elle couvre une superficie de plus de
…………….ha pour une population estimé à ………………….. habitants. La ville d’Abidjan
compte dix (10) communes depuis 1980 qui sont Abobo, Adjamé, Attécoubé, Cocody,
Koumassi, Marcory, Plateau, Port-Bouët, Treichville et Yopougon.
Elle est limitée :
- à l’Est par la commune de Bingerville
- à l’Ouest par la sous-préfecture de Songon
- au Nord par les sous-préfectures d’Anyama et Brofodoumé

Figure 1 : Présentation de l’espace d’étude


Les fronts d’urbanisation de la ville d’Abidjan à l’étude dans cette thèse sont les périphéries
Nord et Est. Les périphéries Nord et Est regorgent plusieurs quartiers. Toutefois, pour une
analyse rigoureuse de notre travail de recherche nous avons retenu trois (3) quartiers pour
chacun des fronts d’urbanisation Nord et Est. Ainsi, nous avons retenu les quartiers N’Dotré,
Akeikoi et Abobo Belleville pour la périphérie Nord et les quartiers Gbagba Extension,
Akandjé Extension et Bingerville Est pour la périphérie Est (Figure 1).
Les quartiers du Nord retenus dans cette thèse appartiennent administrativement à la
commune d’Abobo. Quant à ceux de l’Est, ils sont rattachés à la commune de Bingerville.

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Organisation de la thèse
La présente thèse est structurée en trois (3) grandes parties. La première partie porte sur la
problématique, les objectifs et l’état de l’art. Cette section s’attèle à présenter la
problématique qui la recherche ainsi que les objectifs opératoires poursuivies. Elle s’achève
avec l’état de l’art qui se veut une réponse anticipée aux questions de recherche qui guide ce
travail.
La seconde porte sur la méthodologie. Cette section vise à faire la présentation de la démarche
géographique au cœur de nos investigations. Ainsi, les procédures, les outils et techniques de
collecte de données sont abordées dans cette partie du travail. Les méthodes de traitement des
différentes données collectées y sont également présentées.
La troisième et dernière partie s’étale sur les résultats, leur interprétation et leur discussion.
En effet, chaque resultat est présenté et soumis à une analyse rigoureuse pour en tirer des
conclusions à valeur d’interprétations. Ces interprétations sont ensuite battu en brèche par une
discussion.

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PROBLÉMATIQUE

L’urbanisation, processus spatio-temporel de développement des villes et de concentration des


populations en ces lieux, est un fait récent en Afrique comparativement aux autres continents
(P. Antoine, p.7; P. Kouakou, 2020 p.6; P. Yao, 2010, p.7). L’urbanisation de l’Afrique bien
que tardive présente la particularité d’une croissance à un rythme effréné accompagné
d’inégalités (A. Dubresson, 1998). L’Afrique de l’Ouest n’est pas en marge de ce phénomène
(H. Leonidas et Al, p.6, 2011). À l’instar des autres pays de l’Afrique de l’Ouest, la
colonisation fut le levier de l’urbanisation de la Côte d’Ivoire dès 1950 (Cotten, 1971). D’un
taux d’urbanisation d’à peine 8,9 % en 1948, le taux d’urbanisation du pays est passé à 52,5%
en 2021 (INS, 2021).
En outre, cette tendance évolutive, de l’urbanisation ivoirienne dissimule de grands clivages
suivant les différentes parties du pays. Les villes du Sud ivoirien présentent une urbanisation
plus reluisante. Abidjan, capitale économique de la Côte d’Ivoire est le porte-étendard de
l’urbanisation du pays. À la faveur de son érection en capitale en 1934, Abidjan bénéficie
d'investissements importants dans tous les domaines en vue de sa modernisation et de son
développement (R. Dindji, 2014, p.9). Cette attention particulière confère à la capitale
ivoirienne une attractivité entraînant la croissance démographique et l'extension spatiale du
périmètre urbain de la ville.
L'extension de la ville d’Abidjan se fait dans tous les sens. Jadis, petit village en 1934,
Abidjan était constituée de quelques villages Ebrié avec quelques 17 000 habitants, la ville
connait un essor brusque et accélérer grâce à l'ouverture du canal de Vridi et la construction
du port. Ainsi, la naissance du port va stimuler la croissance urbaine de la ville d'Abidjan (E.
Bernus, 1962). L'urbanisation rapide et dense d’Abidjan s'est faite autour du port de ladite
ville. La création du port a jeté les bases de la modernisation de la capitale. Partant de là, de
petite ville de style coloniale avec quelques milliers d'habitants, celle-ci s'est transformé en
capitale moderne (M. Bouthier, 1989). Ce nouveau statut impulse une extension spatiale sur
tous les fronts d'urbanisation de la capitale. Cependant, le sud et l’ouest au regard
respectivement de la présence de l’océan atlantique et de la topographie notamment les
escarpements raides ne constituent pas des zones d’extension dynamique (K. Coulibaly, 2008,
p. 50). Ainsi, les fronts d’urbanisation les plus dynamiques de la ville d’Abidjan au regard de
la disponibilité foncière et l’accélération du bâti sont le Nord et l’Est d’Abidjan (K. Coulibaly
et al., 2016, p.11). La périphérie nord-abidjanaise au lendemain de la crise économique de
1980 qu’a connu la Côte d’Ivoire, va subir un étalement urbain impressionnant. Quant aux

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franges d’urbanisations Est de la métropole d’Abidjan au lendemain de la crise économique
de 1980 et aux changements institutionnels, un dynamisme d’urbanisation sans précédent
s'observe dans cet espace. La croissance urbaine galopante sur les marges septentrionales et
orientales de la ville d’Abidjan génère de nombreuses difficultés. Parmi les nombreuses
difficultés de ces espaces, celui de l'approvisionnement en eau potable se pose avec acuité. Le
réseau public d'eau de ces espaces fait face à des coupures intempestives d'eau, l'intermittence
de la desserte, un accès restrictif à des plages horaires tardives, la diversité et la mixité des
modes d'accès, l’utilisation de sources alternatives, la discontinuité du service et du réseau, le
micro-réseautage, l’achat d’eau auprès des revendeurs d’eau pour certains ménages, des
coupures et pénuries d’eau pouvant s’étaler sur des semaines voir des mois et l’utilisation de
sources non améliorées (W. Koukougnon, 2012, 2016 ). Cette situation pousse de nombreux
ménages des fronts Nord et Est a développé des stratégies compensatoires au réseau public
tout aussi variées sans prise en compte de la qualité organoleptique de l'eau exposant les
ménages aux maladies hydriques (W. Koukougnon, 2012). Les difficultés d'accès à l'eau ont
des impacts sociaux, économiques, territoriaux et sanitaires dans ces périphéries. Les fronts
d’urbanisations Nord et Est d’Abidjan ont pour similarité d’être en proie à des difficultés
accrues d’accès à l’eau même si ces difficultés semblent particulières d’un espace à un autre
(A. Awomon et M. Bakary, 2022, M. Coulibaly, 2009).
La volonté de l’Etat ivoirien d’un urbanisme intégral a conduit les pouvoirs publics à inscrire
l’approvisionnement en eau potable comme l’un des axes prioritaires dans les plans d’action
de développement du pays. Ce choix politique a permis à la Côte d’Ivoire d’être considérée
comme un modèle en Afrique subsaharienne dans le secteur de l’alimentation en eau potable
avec une armature du réseau de la SODECI plus dense dans la région d’Abidjan.
La primauté accordée à la capitale Abidjan dans l'hydraulique urbaine place les fronts
d'urbanisation de celle-ci en pole position des services urbains d’eau par rapport aux autres
centres urbains. Ce qui n'est pas similaire à la situation des périphéries Nord et Est d'Abidjan.
Pourtant, ces espaces se trouvent dans un cadre urbanisé qui devrait obéir aux normes
urbanistiques. De cette situation paradoxale, ressort une question fondamentale : Pourquoi
l'approvisionnement en eau devient problématique dans les marges Nord et Est d'Abidjan qui
ont connu d'importants investissements en la matière? Mieux, comment ces espaces urbains
qui disposent de la présence d'un opérateur officiel d'eau peuvent-ils rencontrés des difficultés
d'accès à l'eau?
Autour de la question principale, gravitent d’autres tendant à mieux l’approfondir :

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Quelle relation le processus de mise en valeur de ces périphéries induit sur l'accès du réseau
public d'eau ?
Quels sont les liens coexistant entre les modalités de déploiement de l'opérateur officiel du
réseau public d'eau et l'accès à l'eau dans ces fronts d'urbanisation ?
Quelles sont les relations entre le déploiement du service public d’eau et les logiques
d’aménagement des fronts d’urbanisation Nord et Est ?
Telles sont les préoccupations auxquelles nous nous attelons à trouver des réponses.
Objectif de la recherche
Objectif général
L'objectif général de la présente étude est d'examiner sur les déterminants qui président aux
difficultés d'approvisionnement en eau potable des périphéries urbaines des mégapoles
notamment celle du Nord et de l'Est d'Abidjan.
Objectifs spécifiques
Pour mieux cerner les contours de la présente étude plusieurs objectifs spécifiques sont définis
à savoir:
- étudier l’historique du processus de mise en valeur et de l’aménagement des périphéries
Nord et Est d'Abidjan
- appréhender les modalités de déploiement de l'opérateur officiel d'eau au Nord et à l'Est
d'Abidjan
- analyser la relation entre les modalités de déploiement du réseau public d’eau et les logiques
d’aménagement des fronts d’urbanisation Nord et Est

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Etat des connaissances
L’état de l’art ou des connaissances est une étape importante dans toute recherche
scientifique. Elle permet d’examiner les principales études et recherches relatives à notre
sujet. Aussi, cette étape concourt à la formulation provisoire de réponses sous formes
d’hypothèses à la question de recherche. L’étude sur l’approvisionnement en eau potable a
connu une littérature abondante et variée. L’état de l’art est une étape importante qui nous a
permis de nous situer dans le contexte scientifique en vue de déceler la vacuité de la recherche
par rapport à notre sujet et de mieux cerner l’angle d’approche de notre travail. Par ailleurs,
notre état de l’art s’articule autour de la question de recherche centrale. Néanmoins, la
question de recherche ayant fait émerger trois questions spécifiques dans la problématique,
l’état de l’art a conduit à réunir des réponses provisoires à chacune d’elle. De ce fait, cette
étape a consisté à établir le bilan des acquis de la recherche scientifique par rapport aux
questionnements spécifiques soulevés dans la problématique. Par conséquent, notre état de
l’articule autour des acquis de la recherche scientifique qui répondent aux trois (3) questions
spécifiques dégagés. Notre état des connaissances s’articule autour de trois (3) grandes parties
dont la première est consacrée au processus de mise en valeur des périphéries urbaines avec
un focus sur les villes du Sud, deuxièmement la gouvernance des services urbains d’eau
potable par le biais des modalités de déploiement et enfin la troisième partie porte sur
l’interaction entre les modalités de déploiement du réseau public d’eau et les logiques
d’aménagements d’urbanisation dans les périphéries urbaines.
1. L’aménagement des périphéries urbaines des villes du Sud
1.1 La fabrique des périphéries urbaines des villes du Sud
G. Y. Assi et al. (2015) dans leur étude sur les périphéries abidjanaises ont analysé les
conditions d'accès aux services urbains notamment celui de l'eau potable et de l'électricité. Ils
ont montré que les secteurs d'extension abidjanaise sont sous-équipés, imparfaitement relié
aux noyaux urbains anciens. De plus, ils font remarquer que les périphéries urbaines sont le
théâtre d'une urbanisation galopante. A partir d'une étude de cas mené sur deux quartiers
périphériques d’Abidjan (Biabou et Cocody Est), G.Y. Assi et al. (2015), ont pu déceler qu'en
rupture avec le mode antérieur de relogement par l'Etat, les populations relogées à Biabou ont
bénéficié de logements livrés sans installations des services d'eau et d'électricité. Biabou
possède les attributs d'un lotissement sommaire dépourvu de services d'eau dès le départ.
Ainsi, les conditions initiales d'installation de cette périphérie a entraîné des difficultés d'accès
à l'eau dès le départ. Par contre les extensions périphériques de Cocody nés des opérations
immobilières avait bénéficié des travaux de viabilisation des terrains par lesdits opérateurs.

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De ce fait, les lotissements sont raccordés à l'eau favorisant un accès optimal à l'eau. Par
conséquent les conditions initiales d'installations influencent l'accès à l'eau.
Abordant dans le même sens E. J. Bosson (p.6, 2019) a montré à travers une étude sur l'espace
périurbain de N'Dotré au Nord d'Abidjan que l'inaccessibilité des populations aux services en
réseau (eau et électricité) incombe aux modalités d'étalement urbain dans les périphéries. En
effet, il ressort de son étude que l'installation des équipements hydrauliques est en
inadéquation avec l'extension urbaine sur les périphéries et le rythme d'investissement des
infrastructures en réseau. Ce n'est pas D. Gary Tounkara (p. 105, 2004) qui en dira le
contraire. Les résultats de ses travaux ont révélé que tous les secteurs de la ville sont impactés
par les difficultés d'accès à l'eau mais le creuset de ces difficultés sont les espaces
périphériques qui subissent fortement les problèmes d'accès à l'eau du fait du sous
équipements.
Pour sa part, B. Collignon et al. (1999) corroborent cette conception en ce sens que pour eux
la mise en place des extensions urbaines se résument à des bornages suite au lotissement sans
raccordement aux réseaux des services de base. Ils ont montré que la croissance
démographique a engendré la crise de logement en milieu urbain. Cette crise de logement
manifesté par l’urbanisation galopante dans les villes ivoiriennes avec son corollaire de
croissance démographique a provoqué un besoin significatif en logement et en habitat. Cette
situation a contribué à favoriser une prolifération des quartiers précaires et une catégorisation
des quartiers suivant leur niveau d’équipement. Les populations pauvres résident le plus
souvent dans les quartiers sous-équipés réalisés sans autre aménagement que le bornage
dépourvu de tous services urbains de base.
M. Angueletou (2009) a montré l’existence d’une fragmentation de l’habitat. L’absence de
politique social dans les villes indiennes à l’étude conjugué à l’absence des réglementations
strictes d’habitat ont pour effet de créer l’apparition des formes irrégulières de production de
l’habitat. Les territoires périurbains de Mumbaï présentent une fragmentation tant au niveau
de la métropole qu’au niveau de la ville. Cette fragmentation de l’habitat est soit physique soit
statuaire. Cette situation a pour corollaire d’engendrer une urbanisation dépourvue dès
l’installation dans les périphéries urbaines de services de base. De ce fait, cela empêche la
mise en place d’un réseau d’eau efficient et favorise le développement de sources
d’approvisionnement hétérogènes.
A. Duberson (2003) a montré que le processus de l’urbanisation de l’Afrique est l’un des plus
rapides au monde et le devenir du continent est indissociable de l’urbanisation de masse qui
est la plus spectaculaire transformation intervenu depuis 1950. Cette croissance galopante

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n’est pas malheureusement pas soutenue par une croissance économique. Dans de nombreuses
villes au sud du Sahara, cette situation se caractérise par la création des quartiers précaires
densément peuplés et dépourvues d’infrastructures de base.
En ce qui concerne Okou et al. (1992) l’urbanisation en général en Afrique et singulièrement
au Bénin n’a pas toujours été en phase avec une politique de viabilisation et d’équipements en
services de bases des zones d’extension urbaines. Ainsi, le problème d’accès à l’eau potable
n’est pas reluisant. Togbé (2007) renchérit en montrant que l’évolution démographique des
villes d’Abomey et de Bohicon est en parfaite inadéquation avec l’extension des réseaux et
canaux d’adduction en eau potable. L’accès à l’eau dans les périphéries de ces deux villes
reste problématique sans pouvoir répondre à la demande sociale d’eau potable. Ce n’est pas T.
Vigninou (2010) qui en dira le contraire. Ce dernier a révélé que la périurbanisation dans les
marges de Porto Novo au Bénin présente des dysfonctionnements notamment au niveau de
l’eau potable. Son étude révèle que le puits est l’apanage la plus fréquente dans les ménages
de ces espaces pour accéder à l’eau potable. Bien que la SONEB soit présente dans quelques
quartiers périphériques l’accès à l’eau n’est pas reluisant. L’extension spatiale impose des
dépenses en équipements qui ne sont pas réalisés par les autorités compétentes, laissant ces
espaces en proie à des problèmes d’eau avec une disparité d’adduction au SONEB. Ces
résultats ont révélé que l’occupation du sol dans le paysage périurbain à travers la mise en
valeur du foncier se distingue par les parcelles nues et des parcelles bâties. Sur ces franges
urbaines, il est souvent fréquent de voir des ménages qui intègrent leurs maisons encore en
cours de construction et achève progressivement les travaux souvent sans adduction en eau.
D. O. Lourdes et al. (2002) à travers une étude sur la capitale du Niger Niamey ont trouvé que
peu importe le mode de production de l’espace périurbain, ces espaces présentent une
inadéquation entre l’offre et la demande des ressources d’urbanité. Ils font remarquer qu’en
réaction à des coûts jugés élevés des parcelles loties avec des commodités, les populations
s’engagent dans l’autoproduction de logement en périphérie avec une carence criarde en
équipements de base. Allant dans le même sens, G. Siro (2017) est arrivée au constat que les
quartiers périurbains non lotis ont des difficultés d’accès à l’eau potable. Il révèle que le
problème d’accès à l’eau est inhérent au processus d’installation des ménages dans les
périphéries. Par conséquent, les périphéries de la capitale centrafricaine Bangui révèlent une
insuffisance criarde au niveau des équipements des services sociaux de base.
P. J. Kouassi et al. (2022) à partir d’une étude de cas de la zone périurbaine de Gonzague-
Anani dans la commune de Port-Bouët ont montré que la production de l’espace urbain dans
cette marge périphérique d’Abidjan s’est faite grâce à une gestion foncière privative et

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coutumière. Cette production de l’espace urbain s’est faite sans l’association des pouvoirs
publics. L’aménagement de cette zone périurbaine est sommaire. Les conditions initiales
d’installations des hommes se caractérisent par l’absence des réseaux notamment celui de
l’eau potable. Cela a pour corollaire d’influencer l’accès à l’eau potable des ménages de ce
front d’urbanisation. Ce point de vue est entièrement partagé par K.T. Konan et al. (2018) qui
ont révélé que les lotissements de ces zones irréguliers offrant aux bénéficiaires des parcelles
des espaces non aménagés, non viabilisé avec une absence d’équipements de base notamment
ceux de l’hydraulique.

1.2 Les mutations socio-spatiales des périphéries

A. Bawa (2017) a montré que dans un contexte d’urbanisation galopante en périphérie, les
fronts urbains au sud du Togo subissent des recompositions économiques, spatiales et
sociales. Ainsi, les espaces jadis affectés à l’agriculture sont destinés pour la grande partie à
l’urbanisation c’est-à-dire aux parcelles constructibles. Les espaces agricoles s’amenuisent
dans les marges de la ville de Lomé. On assiste dès lors à la course effrénée à la terre pour
l’urbanisation. En raison de leur coût moins onéreux, les périphéries sont pour la plupart
prisée par des populations aux faibles pouvoirs d’achat pour la majorité.
En ce qui concerne K.P Konan (2016) les périphéries abidjanaises notamment dans le sud
connaissent des mutations socio-spatiales. A partir du champ d’investigation d’Adjhahui-
Coube dans la commune de Port-Bouët, K.P Konan (2016) est parvenu à la conclusion que
cette zone périphérique sud d’Abidjan est en rapide extension. Cette réalité de l’urbanisation
sur les franges urbaines sud amenuise l’espace agricole et les ressources naturelles. En effet,
la difficulté de se loger et le coût des parcelles dans la ville d’Abidjan entraine une ruée vers
les parcelles des périphéries jugées moins onéreuses. Malgré l’absence d’aménagement de
base, les populations s’orientent en générale en périphérie notamment au sud pour se loger.
Les périphéries sont ainsi des cités dortoirs pour les habitants. Abidjan de ce fait s’étire par de
profondes transformations spatiales et sociales.
Quant à K.M Diby et K.T Konan (2015) ils identifient des mutations socio-économiques et
foncière dans le village périurbain Abatta à l’Est du district d’Abidjan dans la commune de
Cocody. Pour eux, la dynamique urbaine sur la périphérie Abatta s’est traduit par de
nombreuses mutations notamment au niveau spatial entrainant la catégorisation des habitants
avec les nouveaux habitants, l’introduction de nouvelles activités de types urbaines en
l’occurrence la vente de terrains et la réduction des espaces agricoles.

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Pour leur part M. Somadjago et al. (2020) révèle que l’étalement urbain rapide et
spectaculaire de la ville de Lomé a absorbé les anciens hameaux, fermes et villages jadis sur
les marges de cette dernière. Les espaces agricoles et autres activités du rural laissent place
progressivement à la modernité qui s’illustre par des bâtiments aux architectures modernes.
Par ailleurs, ces derniers font remarquer que les mutations spatiales en cours dans cette
s’opère affecte également la société avec une recomposition des pratiques socio-culturelles
propre aux autochtones. La mobilité résidentielle vers les périphéries est conduite par les
jeunes cadres, de haut fonctionnaires, de riches commerçants et chefs d’entreprises aux
moyens financiers importants du centre qui caressent le rêve d’avoir un chez soi.
A. D. Alla (1989) en insistant sur l’étalement urbain de la ville de Daloa indique que la
dynamique spatiale de cette ville a entrainé un profond changement des paysages ruraux aux
encablures de ladite ville et a contribué à des mutations dans l’usage des biens fonciers. Dans
la même veine A. Yemmafouo (2013) fait ressortir à partir du cas de la périurbanisation à
l’Ouest du Cameroun les incidences de ce phénomène sur lesdites régions. La
périurbanisation semble être difficilement saisissable par les pouvoirs publics quoique ce soit
l’Etat le principal initiateur des lotissements procédé qui jette les bases de l’extension spatiale.
La zone périphérique est caractérisée par la subsistance d’un espace non urbanisé dominant.
Ce phénomène engendre le mitage des terres agricoles. De ce fait, des modifications des
relations villes/campagnes s’opère avec des dualités. L’auteur révèle également qu’en raison
de la spéculation foncière dans le centre-ville les populations qualifiées par le vocable de mal
logé de la ville ne vont plus s’entasser dans les bidonvilles mais vont plutôt occuper la
périphérie des grandes villes suivant des processus complexes. Cette urbanisation rapide et
spontanée en périphérie plante le décor des malaises sociaux que rencontre les habitants en
périphérie pour la plupart.
L.B. C. Pregnon et A.D.F.V Loba (2021) insiste sur la transformation du paysage du village
d’Akouedo périphérie abidjanaise. Pour eux, ce village Ebrié d’Abidjan a subi une
transformation spatiale avec une augmentation du périmètre urbain qui a entraîné un
amenuisement de la superficie agricole et des forêts. Abondant dans la même veine E. Appril
et E. Domingo (2004) souligne que l’urbanisation n’est pas restreinte aux grandes
agglomérations en Afrique et en particulier au Bénin. Pour eux, l’influence des villes sur les
campagnes se sont amplifiés dans le contexte de l’urbanisation béninois avec la conurbation
par endroit entre des grandes villes et des campagnes immédiates ou entre des grandes villes
et des petites villes périphériques. De ce fait, les campagnes satellites aux grandes villes pour
la plupart portent les stigmates d’une périurbanisation résidentielle. Ce phénomène est

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accompagné par de nouvelles formes d’habitat moderne sur les parcelles défrichées des
campagnes. La spéculation foncière gagne les campagnes avec pour corollaire la diminution
des surfaces agricoles des périphériques des campagnes voisines aux villes. Quant à P. M.
Tricaud (1996) il souligne que l’espace péri-urbain est un lieu de mutation marqué par une
cohabitation difficile de l’agriculture et de la ville. Si ce dernier relativise l’impact de
l’urbanisation sur sa périphérie immédiate notamment sur les espaces agricoles, il évoque les
éventuels tensions de la pratique agricole face à la proximité des constructions et de la
spéculation foncière. C. T. Wade (2010) dans son étude sur Dakar révèle que ce centre urbain
se développe dans un contexte de croissance urbain galopant, ce qui pose de nombreux défis
notamment de logement. Le défi de logement dans le contexte dakarois contraint à une
pression foncière sur sa périphérie immédiate jadis utilisé pour l’agriculture et l’élevage. A
titre illustratif, l’axe Dakar Diamniadio est un exemple palpable des mutations villes-
campagnes. L’urbanisation galopante sur ce front d’urbanisation à travers les nombreux
lotissements réalisés constitue une menace pour les activités agricoles. Les surfaces agricoles
ne font que se réduire sous le poids de l’extension spatiale. Pour sa part A. Dieme (2014) fait
ressortir que l’étalement de Kolda (Sénégal) sur sa périphérie a entrainé des mutations socio-
économiques spatiales avec une diversité de type d’habitat et l’inégalité des conditions de vie
des ménages notamment des difficultés d’accès aux équipements sociaux. Ce n’est pas S. A.
Adjani (2011) qui ira contre cette conception, toutefois ce dernier est parvenu à la conclusion
que l’extension urbaine de la ville de Moroni (Comorès) a entrainé des mutations du niveau
de vie des ménages de la ville (profil socio-économique) et de l’inégalité de la couverture des
équipements sociaux tels que les infrastructures médico-sanitaires et éducatives. Ce point de
vue est entièrement épousé par J. B Ndour (2016).
1.3 L’accès à l’eau dans les territoires périphériques
A. Angueletou (2007) est parvenu à montrer que l’accès à l’eau du réseau dans les territoires
périphériques de la capitale Mumbai en Inde est ségrégatif. Dans les conditions initiales de la
mise en place par exemple du quartier périphérique Vasai-Virar l’approvisionnement en eau
était organisé autour de puits et de forages privés et publics. Ce n’est que plus tard, qu’à un
rythme plus ou moins soutenue que l’extension du réseau a été enclenché avec une
insuffisance par rapport à la demande en eau des territoires périphériques. En ce qui concerne
A. K. Djibo et al. (2021), ils sont parvenus au constat que le service conventionnel
d’alimentation en eau n’est pas allé de pair avec la dynamique urbaine de la ville de Zinder au
Niger. Par conséquent, les quartiers périphériques de Zinder sont les zones les plus enclins
aux difficultés d’approvisionnement en eau.

13
Cette analyse est confirmée par Yemadji (1996), qui soutient qu’à N'Djamena, la densité des
infrastructures de desserte en eau décroit au fur et à mesure que l’on s’éloigne du centre-ville
vers la périphérie rendant l'accès à l'eau difficile dans ces zones. La desserte en eau est donc
ségrégative. R. Madjgoto (2019) corrobore cette assertion, ce dernier fait remarquer que les
quartiers périphériques de N'Djamena sont à la traîne dans l'accès à l'eau potable
comparativement aux autres quartiers de la ville. Ce point de vue est conforme à celle
développé par Younsa H. (2019) au Niger. En ce qui concerne G. O. B. Moundounga (2021)
il est parvenu au même constat à Libreville (Gabon). En effet, la périphérie de Libreville
connaît d'énormes problèmes d'accès à l'eau potable. Ainsi, on observe en périphérie la corvée
d'eau en particulier dans le front d'urbanisation Nord avec le quartier Abgbongbé et le
ravitaillement en eau grâce aux moyens de transport. Quant à A. D. F. Aké et N. M. Bakary
(2022) ont pu montrer dans le contexte urbain ivoirien que la périphérie ouest de la ville de
Bingerville mitoyenne à la capitale Abidjan encontre des difficultés d'approvisionnement en
eau obligeant certains ménages à se rabattre sur les camions citernes ou une tierce personne.
La plupart des ménages en périphérie de Bingerville font face à l'intermittence de la desserte
en eau de la SODECI et à un accès restrictif à des heures. Ce point de vue est similaire à celui
développé par M. D. G. Siro (2017) qui fait remarquer que l'accès à l'eau en périphérie de la
capitale centrafricaine Bangui relève du parcours du combattant avec la corvée d'eau, des
quartiers non couverts par le service d'eau public de la SONECA. Ainsi, Bangui face à
l'étalement urbain en dehors de ses limites administratives fait face au défi de l'équipement
des espaces en périphérie notamment ceux de l'hydraulique. E. Lavie et A. Marshall (2019)
pour leur part, ont révélé dans le contexte de l'accès à l'eau de la périphérie de Mendoza
(Argentine) un accès optimal à cette ressource vitale au centre-ville mais une fragmentation
technique qui s'apparente en micro-réseautage en périphérie caractérisé par une diversité des
types d'accès à l'eau. Pour eux, ce micro-réseautage dans l'accès à l'eau en périphérie est
l'apanage des fronts d'urbanisation des villes du Sud. Pour leur part, W. G. Koukougnon et A.
D. F. V. Loba (2015) ont révélé une insuffisance du déploiement du réseau d'adduction d'eau
du service public (SODECI) dans les fronts d'urbanisation Est d'Abidjan en particulier à
Gonzacqueville extension (commune de Port-Bouet). Cette situation a conduit les ménages de
ces secteurs au déploiement de plusieurs alternatives pour s'approvisionner en eau potable.
Parmi ces alternatives, les plus courantes sont les forages artisanaux qui est la plus utilisée
suivi des puits traditionnels. De ce fait, il n'est pas rare de constater dans cette périphérie la
mixité des modes d'accès à l'eau. J. Aloko et W. Koukougnon (2015) relève une ségrégation
spatiale dans la distribution du service public d'eau potable dans la capitale abidjanaise. Ces

14
disparités spatiales s'observent au niveau de la continuité du service public d'eau. Ainsi,
certains espaces sont privilégiés dans l'accès à l'eau. Les quartiers les plus enclins aux
difficultés d'accès à l'eau se situe tous dans les périphéries de la capitale. Ce n'est pas E. J.
Bosson (2014) qui en dira le contraire lui qui est parvenu à conclure que l'extension spatiale
d'Abidjan dans les espaces urbains de la capitale comme N'Dotré sont le creuset des
problèmes d'accès à l'eau dans les quartiers d'extension Blankro et Trainou.
N. S. Bohoussou (2014) dans son analyse sur l’équipement à la périphérie d’Abidjan ne
manque pas de révéler une insuffisance d’accès à l’eau dans la commune périphérique Est
Bingerville voisine à Abidjan. En effet, Bingerville dispose de deux réservoirs d’une capacité
de 3000 m3, ce qui lui a permis d’avoir un taux de couverture du réseau officiel de 75%.
Toutefois, malgré la dynamique urbaine en proie dans cette zone, les efforts d’investissements
semblent lents et inadaptés occasionnant ainsi une disparité dans la desserte de ce liquide
précieux l’eau. De ce fait, les zones les mieux desservies sont constitués par le noyau urbain
de la ville, laissant à la traine les zones périubains de l’urbanisation qui sont pourtant en plein
développement et d’installations de ménages en affluence. Il a établi le même constat pour
Port-Bouët et Yopougon. Pour lui, les efforts de la gouvernance locale n’ont pas encore pu
relever le défi de l’accessibilité à l’eau et équipement hydrique dans cette commune de la
capitale ivoirienne.
2. La gouvernance des services publics d'eau dans les villes en développement
2.1 Des modalités de déploiement du réseau d’eau excluant les fronts d’urbanisation
Pour Compaoré (1991), la capitale burkinabé Ouagadougou était déficitaire en ce qui
concerne les équipements de base en adduction d’eau potable. En effet, la structure en charge
de la distribution d’eau au Burkina Faso dénommé ONEA (Office Nationale des Eaux et de
l’Assainissement) est quasi absente des secteurs périphériques de la ville. L’ONEA n’a
jusque-là pas pu mettre en place un véritable réseau d’adduction d’eau en dehors de quelques
bornes fontaines et postes d’eau publics. Ainsi, l’essentiel des équipements est concentré dans
les douze secteurs qui composent le centre-ville. L’accès d’eau est donc ségrégatif du centre-
ville aux zones périphériques.
Cette analyse est confirmée par Yemadji (1996), qui soutient qu’à N’Djamena, la densité des
infrastructures de desserte en eau décroit au fur et à mesure que l’on s’éloigne du centre-ville
vers la périphérie. La desserte en eau est donc ségrégative. Ce point de vue est conforme à
celle de Younsa H. (2019).
Collignon et al (1998) s’intéressant à la thématique de l’eau dans les quartiers irréguliers des
grandes métropoles du tiers monde révèlent d’emblée que le service de l’eau est monopolisé

15
par l’entreprise concessionnaire. Par ailleurs, cette étude révèle que le développement des
réseaux n’est pas allé de pair avec la croissance urbaine. Face à l’inadéquation et la mauvaise
gestion du service public, les usagers s’organisent eux-mêmes en développant des modes
d’accès compensatoires. Ainsi, il se crée des métiers liés à l’eau dans les quartiers irréguliers.
Cette situation de multiplicité d’opérateurs dicte plusieurs modes d’accès à l’eau. Ces
conceptions sont entièrement épousées par P. Vennetier (1988, 1992) qui a pour sa part
montré que l’inadaptation du niveau d’équipement en eau potable à l’extension urbaine rend
difficile l’accès à l’eau potable dans les quartiers évolutifs périphériques.

A. Diarra et al. (2016) analysant l’accès à l’eau dans la troisième grande ville de la Côte
d’Ivoire Daloa dans un contexte de démographie galopante et d’urbanisation rapide ont
montré clairement que la rapidité et l’ampleur de la croissance spatio-démographique ne
furent pas suivies d’investissements hydrauliques adéquats. Cette assertion est similaire à
celle développée par W. Koukougnon (2012) dans la même ville de Daloa. Ce dernier révèle
que le service public du réseau d’eau à Daloa est caractérisé par une fourniture par
intermittente au niveau de la desserte et une mauvaise coloration de l’eau. Ainsi, il se crée une
ségrégation dans la distribution à l’eau potable dans ce centre urbain. Cette ségrégation est
imputable à l’inadéquation du système d’adduction d’eau face à l’explosion démographique et
spatiale urbain. Cette situation est de nature à favoriser le recours des ménages à des offres
alternatives paradoxale dans ce centre urbain. Il s’agit des pompes à motricité humaine, des
puits traditionnels, des sources naturelles et de pluie. Par ailleurs il analyse les facteurs qui
constituent une entrave pour un accès large et régulier des ménages à l’eau potable. Il en
ressort de cette analyse qu’au nombre des facteurs nous pouvons citer la faible capacité des
châteaux, la faible évolution du réseau de distribution sur l’espace urbain, les contraintes de
fonctionnement du service SODECI, le coût élevé du branchement ainsi que la rigidité des
critères du branchement social.
Abordant dans le même sens que ces prédécesseurs S. Jaglin (2001) dresse un portrait de
l’accès à l’eau potable dans les villes en développement. Il ressort de ce travail que l’inégal
accès à l’eau potable est un fait marquant des gestions publiques d’eau. A cette défaillance du
service public d’eau potable s’ajoute des taux de connexion médiocre et des services publics
d’eau inconstant. Par ailleurs, elle fait remarquer que les services publics d’eau n’ont pas
accordé de priorité dans l’investissement de l’extension du réseau au niveau des quartiers
d’extensions périphériques des villes des pays en développement. M. Angueletou (2009)
estime pour sa part que le service public pour la fourniture des services d’eau de Mumbai

16
(Inde) sur ces marges d’extensions urbaines ne parvient pas à remplir la norme de service.
Cette situation est imputable pour elle en grande partie à l’opérateur public d’eau.

2.2 Une gouvernance de l’eau caractérisée par des défaillances


Pour M. H. Zerah, (1999), analysant l’accès à l’eau dans les villes indiennes à partir du
constat que de nombreux ménages des villes en développement, équipés de branchement
d’eau individuels et communément considérés comme ayant accès à l’eau potable n’en sont
pas moins confrontés à des niveaux de service insuffisants ; desserte intermittente, coupures
imprévues, pression faible et variable, qualité de l’eau incertaine. Elle note que l’offre d’eau
fournie par le réseau est très hétérogène d’une ville à l’autre mais aussi au sein d’une même
ville. Elle impute les problèmes d’accès à l’eau à des déficiences techniques et financières.
L’étude de cas de Delhi révèle un service d’eau inconstant. Il est à noter plusieurs stratégies
compensatoires des ménages face à l’inconstance de l’eau.
O. M. Makita (2011) pour sa part est parvenu à la conclusion que l’accès à l’eau potable dans
les milieux périurbains de la ville de Kinshasa est problématique surtout dans la commune de
Maluku. La société en charge de la distribution du service public d’eau la REGIDESO en
Congo rencontre de nombreuses difficultés en l’occurrence le manque d’autonomie et la
faible couverture. Il ajoute même qu’en dépit de la présence de la REGIDESO seulement trois
(3) quartiers sur les dix-neuf (19) que compte la commune de Maluku est desservie. De ce
fait, la défaillance technique dans cette zone périphérique est l’injustice spatiale dans la
desserte. O. G. B. Moundounga et E. Mouvondo (2022) se sont intéressés aux difficultés
d’accès à l’eau potable dans les quartiers centraux et péricentraux de Libreville (Gabon). Il
ressort de leur investigation que les installations de la société en charge de l’eau la SEEG sont
vétustes en raison de l’absence de modernisation des équipements de ladite société. Cette
réalité a pour corollaire la baisse de la qualité du service, une desserte intermittente, et des
coupures récurrentes d’eau. De ce fait, les ménages se retrouvent dans l’obligation d’utiliser
des techniques palliatifs pour l’accès à l’eau. H. O. Rayaleh est parvenu au même constat dans
la ville de Djibouti où ce dernier révèle que la structure en charge de l’eau fait face à des
difficultés du fait de la croissance urbaine. Ces difficultés sont d’ordre technique donc propre
à l’opérateur d’eau et se manifeste par une ségrégation spatiale, une desserte intermittente et
un service inconstant.
Pour Yao B. (2014), Abidjan la métropole ivoirienne est confronté à des difficultés d’accès à
l’eau. En effet l’eau potable, ne constitue pas une garantie pour tous les ménages de la

17
capitale. Ce triste constat est imputable à l’insuffisance des infrastructures mais aussi à la
pollution, la salinité et la mauvaise gouvernance du secteur de l’eau.

2.3 L'échec des politiques des opérateurs publics d'eau

Quant à N. Tenkap (2015) analyse les transformations de l’offre et de la demande de service


d’eau et les conséquences sur la gouvernance urbaine de la ville camerounaise de Douala à
partir des différentes réformes intervenues. Cette étude révèle que le secteur de l’alimentation
en eau potable présente des inquiétudes. L’échec des opérateurs publics dans la continuité du
service d’eau a accentué la ségrégation socio-spatiale de l’accès au réseau public de l’eau.
Cette situation a pour corollaire de mettre en marge du service d’eau publique de vastes
quartiers dans les périphéries en développement. Le retrait des opérateurs publics a laissé et
suscité la naissance et le développement d’un entrepreneuriat urbain souvent caractérisé par
l’informel, et dont l’architecture relève d’une ingénierie artisanale. Toutefois, cette offre
privée spécifique se présente par sa capacité à répondre à une demande de plus en plus
hétérogène et forte comme un mal nécessaire. Il ressort que même si cette offre s’est
développée au départ dans les espaces coupés du réseau public, on observe sa généralisation
dans la ville. La défaillance du service des opérateurs publics ont conduit les habitants des
habitats planifiés à devenir des adhérents aux services des opérateurs privés. Le service d’eau
à Douala se caractérise par une pluralité d’acteurs avec des modes d’accès à l’eau et des
logiques de fonctionnement propre. Cette multiplicité des acteurs se traduit par des initiatives
fragmentées. La ségrégation spatiale de l’accès à l’eau a accentué la revente de façon
informelle au sein des quartiers précaires. Ainsi, l’eau revient plus chère aux usagers malgré
la multiplicité des acteurs. L’association de plusieurs modes d’approvisionnement est
monnaie courante chez les habitants afin de réduire les coûts d’accès à l’eau. Les modes
d’accès à l’eau sont les bornes fontaines, forages industriels, puits, eau de pluie, sources
aménagées. Les facteurs explicatifs de cette ségrégation sont l’accessibilité géographique (à
cause de la distance aux canalisations primaires), la politique des opérateurs publics, la
détérioration du réseau technique, les facteurs historiques et les facteurs économiques.

Pour A. Gueye (2012), plusieurs réformes ont été réalisé dans l’accès à l’eau à Dakar au
Sénégal. Néanmoins pour lui, malgré les nombreuses réformes, les populations à faibles
revenus dans l’agglomération dakaroise vivent dans la précarité hydrique. Il convient de
relever l’apparition d’acteurs nouveaux non étatiques tels que les ONG et associations à côtés

18
des opérateurs conventionnels qui mettent en place de nouvelles politiques de gestion à
l’échelle communautaire pour juguler la problématique de l’accès à l’eau.

C. De miras et J. Le tellier (2005) analyse la gouvernance de l’eau à travers le partenariat


Public-Privé à Casablanca et à Tanger. Il s’agit de la délégation de service public à des
structures privées. Cette étude traite de l'accès à l'eau potable dans les métropoles du Maroc,
et des liens entre ce service et les autorités qui en ont la responsabilité de la gestion urbaine.
Cette étude fait ressortir le portrait de l’accès l’eau dans le cadre marocain caractérisé par la
contrainte forte qui pèse sur les ressources hydriques, et par la politique de l'eau mise en place
par l'Etat. Cette étude se focalise sur la desserte des quartiers précaires et le délicat passage de
l'accès à l'eau potable par les bornes fontaines à la mise en place de branchements sociaux. Il
ressort également de cette étude que la marchandisation de l’accès à l’eau potable favorise
l’exclusion des couches défavorisées à l’eau potable. Le profil économique constitue un frein
à l’accès à l’eau potable dans les quartiers défavorisés. Malgré la relative progression de
l'accès domiciliaire, la proportion de ménages branchés sera inférieure à ce qu'elle est
aujourd'hui avec le temps, en raison d'une demande en augmentation non satisfaite. Le profil
démographique est un facteur influençant le taux d’accès à l’eau. A ces raisons ci-dessus
citées, les auteurs ne manquent pas de signaler les raisons liées aux considérations de
politique urbaine. Cette raison est souvent évoquée par les autorités pour contenir l'intégration
des populations pauvres par une mise à niveau urbanistique. En effet, cette mesure
constituerait aux yeux des décideurs urbains un encouragement à la prolifération des quartiers
précaires en vue d'une régularisation future.

Pour sa part E. Barrau (2007), analysant l’accès à l’eau dans les quartiers défavorisés, a
montré que l’accès à l’eau dans les quartiers défavorisés était catastrophique. L’absence de
toute politique de logement favorise la prolifération des quartiers défavorisés. Cette situation
engendre l’inaccessibilité des quartiers, traduit par le manque de voies carrossables, l’absence
des services sociaux de base. Le service légal prévoit un seul acteur de fourniture d’eau ayant
le monopole de ce service. L’état catastrophique du service d’eau est imputable à la vétusté
des installations de la CAMEP (Centrale Autonome Métropolitaine Eau Potable), au nombre
élevé de branchements illégaux, des problèmes institutionnels. La majorité des quartiers
défavorisés ne sont pas raccordés au réseau d’eau potable, et dans les quartiers raccordés l’eau
est fournie avec intermittence. Cette situation favorise l’usage de systèmes alternatifs que sont
les puits, les transporteurs d’eau, le partage des branchements, les branchements clandestins,
et autres alternatives locales.

19
Quant à A. Bousquet (2005) analyse le bilan des réformes du secteur de l’eau dans l’accès à
l’eau des populations pauvres de trois pays du continent africain en l’occurrence le Kenya, la
Tanzanie et la Zambie. Il en ressort que le temps de la gestion publique a échoué à généraliser
les réseaux d’eau à toute la population. Dans ces trois pays les disparités de l’accès à l’eau
potable relèvent de l’historicité de la construction des réseaux. En effet, la période coloniale
caractérisée par la ségrégation résidentielle entre populations noires et colons blancs s’est
accompagnée d’un apartheid hydrique. Ainsi, la localisation géographique est alors très
discriminante pour les modalités d’accès à l’eau. Malgré les aménagements urbains tardifs et
l’accession à l’indépendance, les différenciations socio-spatiales historiques perdurent et
marquent durablement la configuration des capitales. A ces inégalités originelles viennent se
greffer des inégalités alimentées par la gestion patrimoniale des réseaux publics, investie par
les nouvelles élites noires en tant qu’outil de redistribution restreinte des richesses nationales.
Ainsi, les conditions économiques d’accès au service de l’eau punissent les pauvres et
favorisent les classes moyennes. Par ailleurs la généralisation du service d’eau est un échec
imputable à des facteurs internes aux opérateurs qui s’enracinent dans un contexte socio-
économique très difficile avec au niveau macro-économique, des crises économiques
nationales et programmes d’ajustement structurel aggravant la pauvreté et au niveau local,
l’appauvrissement massif et la fragmentation alimentant la crise urbaine. Les dispositifs
d’accès à l’eau potable des populations pauvres présentent des performances différentes en
termes d’équité spatiale et d’équité sociale. Dans les trois exemples étudiés, les projets
communautaires ont permis des progrès manifestes en termes d’accès physique à l’eau et
d’équité spatiale : la desserte est meilleure, la fiabilité du service plus importante, la
localisation géographique moins discriminante. Cependant, les progrès en termes d’équité
sociale sont plus ambigus, non seulement à l’échelle intra-urbaine, mais aussi à l’échelle de
chaque quartier. Dans les trois cas étudiés, les disparités internes aux quartiers étudiés se sont
accentuées, car la marchandisation et la diversification de l’offre d’eau ont permis d’exprimer
les préférences de la demande, conditionnées par la solvabilité des ménages.

H. G. Mpakam et al. (2006), ont étudié trois quartiers précaires à savoir les quartiers Tougang
ville, Tougang Village et Tchouwon. Cette étude a été réalisé en visitant le registre des
problèmes d’accès à l’eau. Ils ont identifié les stratégies mises au point par les populations en
matière d'assainissement et d'accès à l'eau potable, et souligné les menaces sur
l'environnement en général et sur les ressources en eau ainsi que la santé des populations en
particulier. Pour eux, plusieurs raisons expliquent le problème d’accès à l’eau. Au nombre de

20
ces raisons on a l’occupation anarchique des sols, l’extrême pauvreté des populations et
l’insuffisance des moyens financiers de la part des pouvoirs publics pour l’équipement de ces
quartiers. Par ailleurs, ils révèlent que les populations des quartiers vivent dans des conditions
de vie précaire à cause de la faiblesse de leur revenu, le secteur informel étant le principal
pourvoyeur d’emploi des chefs de ménages. Se prononçant sur les caractéristiques physiques
des quartiers précaires, ils notent une similitude dans l’organisation et les caractéristiques de
ces trois quartiers précaires. En ce qui concerne l’approvisionnement en eau potable, ils
relèvent un faible taux d’accès à l’eau à la société de distribution et d’extension du réseau
(SNEC). Les raisons de ce faible taux d’accès se justifient par le coût élevé du branchement
plus particulièrement pour les populations pauvres, le profil topographique, l’insuffisance des
canalisations de la SNEC et la politique de la SNEC. Ainsi les modes d’accès à l’eau sont
l’abonnement au réseau officiel, les bornes fontaines ou les revendeurs informels connectés en
payant les consommations largement au-dessus du prix normal, les puits, les sources et les
cours d’eau. Le mode d’accès mixte suivant l’usage affecté est pratique courante dans ces
lieux. Toutefois la fourniture par intermittence oblige les ménages pauvres et quelque fois les
ménages raccordés à consommer de l’eau issue des puits, des sources et des cours d’eau.

Pour renchérir, S. Jaglin (2006) fait remarquer que la gouvernance des réseaux en particulier
celui de l’eau à la suite des politiques néo-libérales adoptées depuis une vingtaine d’année a
généré de profondes mutations. Ces mutations ont consacré la libéralisation du secteur d’eau
dans les villes avec des grandes firmes qui restent très sélectives dans leurs ancrages
géographiques. Cette sélectivité a entrainé un déploiement spatial ségrégatif du réseau d’eau
dans les milieux urbains des pays en développement. Pour ce qui est des périphéries
d’agglomération, l’analyse des services d’eau révèle l’existence de nombreux changements
qui échappe aux firmes responsables des réseaux d’eaux urbains. De ce fait, elle révèle que les
services d’eau en périphérie sont une coproduction multi centrée en quête de gouvernance.
Au-delà de l’attention accordé au centre-ville, les périphéries urbaines semblent faire une
indifférence auprès des opérateurs d’eau. Cette situation occasion une différenciation spatiale
dans l’accès à l’eau. En effet, l’affirmation des pouvoirs locaux surtout en périphérie
s’accompagne de l’effacement des opérateurs des services d’eau.

3. Le lien entre les logiques d’urbanisation et le déploiement du service d’eau


3.1 Les extensions de réseaux d’eau dans l’étalement urbain
M. Issoufou (2009) soutient clairement que dans le cas de Niamey les quartiers périphériques
constituant les fronts d’urbanisation sont dépourvus des installations du réseau d’eau de la

21
Société d’Exploitation des Eaux du Niger (SEEN), structure public chargée de la distribution
de l’eau potable. Les logiques d’urbanisation dans cette ville ne riment pas avec l’urbanisation
galopante de ladite ville.
Pour sa part, S. Jaglin à partir d’une étude sur les services en réseaux dans les villes
africaines est parvenu à la conclusion que les contextes urbains sont déterminants dans la
question de l’accès à l’eau sur le continent. En effet, pour elle la croissance urbaine de
l’Afrique s’effectue dans des circonstances d’une norme sociale de service public caractérisé
par la pauvreté, le chômage, un secteur informel dominant au niveau de la population active,
le rôle marginal des dispositifs de sécurité sociale. Cette hétérogénéité des conditions urbaines
dans les villes africaines façonne la demande urbaine de services notamment celle de l’eau.
L’étalement urbain se fait ainsi dans les conditions urbaines hétérogènes entraînant un
désajustement entre réseaux et extension urbaine.
Abondant dans le même sens, Y. G. Ogalama (2013) dans le cadre d’une analyse comparative
de 4 pays révèle que l’extension spatiale galopante occasionnent des espaces périphériques en
proie à la dégradation de l’environnement régional. Pour lui, ces espaces périphériques
constituent un mélange de vie urbaine et rurale échappant toute réglementation et contrôle. De
ce fait, les autorités coutumières détentrices des droits coutumiers au niveau foncier sur les
espaces périphériques procèdent à des lotissements. Ces lotissements concernent en général
l’ouverture des voies et à l’initiative des occupants des parcelles les sociétés concessionnaires
de réseaux d’eau y effectuent un équipement sommaire de raccordement aux réseaux.
L’extension spatiale des grandes villes présente une inadéquation avec l’extension du réseau
d’eau.
Pour G. A Bolou (2021) l’étalement urbain dans les fronts d’urbanisation de la ville de Daloa
n’est pas allé de pair avec les installations des services socio-collectifs. L’état des lieux des
services socio-collectifs dans les quartiers d’extension de la ville de Daloa est caractérisé par
une absence de voirie et de réseaux divers qui s’érige en norme.
Quant à H. Traoré (2012) il a montré à partir de son champ d’implémentation spatial de
Bamako au Mali que le défi majeur dans les pays en développement demeure la couverture
des besoins des ménages en services sociaux de base notamment celui de l’accès à l’eau
potable. A la faveur d’une urbanisation galopante à Bamako, l’accès aux services urbains de
base se pose avec plus d’acuité. En effet, l’étalement urbain spatial occasionné par la
croissance urbaine n’est pas allée de pair avec la mise en place des infrastructures adéquates
de services urbains. Cette situation a entrainé l’ouverture du capital de la société de
distribution d’eau potable aux investissements privés. En dépit de cette réforme, le bilan de

22
l’accessibilité en eau potable de la société d’eau reste mitigé avec une couverture spatiale
partielle.
En ce qui concerne E. A. A. Salem (2013) il est parvenu à montrer que l’étalement urbain de
la ville de Nouadhibou, capitale économique en Mauritanie a posé des défis en termes
d’urbanisme et de disponibilité des services de base. En effet, à la faveur d’une sécheresse
longue de plus de trois décennies, les populations du nord ont migré massivement vers les
grands centres urbains du pays. Pourtant, les grands centres urbains n’avoir pas été préparé à
l’afflux de ces nombreux migrants. Ainsi, la croissance urbaine a été rapide entrainant des
disparités socio-spatiales majeures. Nouadhibou est l’une des villes du littoral qui a connu
plus de pression anthropique au regard des offres d’emploi et de l’accès aux services urbains
de base. L’étalement urbain excessif de Nouadhibou n’a pas permis l’extension de plusieurs
réseaux d’infrastructures urbaines notamment celui des réseaux d’eau potable surtout dans les
quartiers périphériques. Cette situation a favorisé des inégalités environnementales dans la
ville de Nouadhibou caractérisé par des difficultés d’approvisionnement en eau potable sur les
marges périphériques de la ville.
Abordant dans la même veine d’idée, Y. H. Hassane (2019), à montrer que les quartiers
périphériques de la ville de Niamey sont le réceptacle de la fragmentation socio-spatiale
inhérente à une extension spatiale urbaine plus rapide que l’extension très timide du réseau
d’eau potable au fil des années. L’extension du réseau étant en déphasage avec l’étalement
urbain on assite à des discontinuités spatio-temporelles dans la distribution du service public
d’eau potable.
Cette analyse est similaire à celle développé par E. H. Noureddyne (2008) qui a démontré à
partir du cas marocain dans la ville de Fès et sa périphérie que l’extension du réseau d’eau
potable dans les quartiers périphériques n’est pas en conformité avec l’étalement urbain. Cette
situation a généré des disparités socio-spatiales qui se répercutent sur la géographie de l’eau
potable dans ce centre urbain marocain.
Pour G. Compaoré (1991), la capitale burkinabé Ouagadougou était déficitaire en ce qui
concerne les équipements de base en adduction d’eau potable. En effet, le service public d’eau
potable est quasi absente des secteurs périphériques de la ville. L’ONEA structure publique en
charge de la distribution d’eau potable dans le pays n’a jusque-là pas pu mettre en place un
véritable réseau d’adduction d’eau en dehors de quelques bornes fontaines et postes d’eau
publics. Ainsi, l’essentiel des équipements est concentré dans les douze secteurs qui
composent le centre-ville. Ainsi, l’étalement spatiale urbain de Ouagadougou ne s’est pas

23
accompagné de l’extension du réseau d’eau potable dans les quartiers périphériques en
développement.
3.2 Logiques d’urbanisation et accès aux services de bases
I. F. Catalao (2013) fait ressortir à partir de l’exploration du cadre urbain des villes de Brasilia
et Curitiba que la transition du XXe au XXIe siècle est suivie de transformation socio-spatiale
profonde qui hypothèque l’avenir de la ville. Parallèlement à cet état de fait, les processus
d’individualisation et de fragmentation sociale s’accentuent générant ou reproduisant les
inégalités. Partant de là, la croissance urbaine s’engage avec des dispersions caractérisées par
des discontinuités territoriales. Au Brésil, les métropoles de Brasilia et Curitiba se sont
développés avec l’empreinte des inégalités et des dispersions urbaines. Ainsi, dans ces deux
villes citées, les logiques fragmentaires de l’urbanisation contribuent à faire naître l’injustice
spatiale.

Pour sa part D. M. Kingue (1996) est parvenu à la conclusion que les politiques urbaines et
pratiques citadines à Douala au Cameroun ont généré des crises majeures dans le domaine des
équipements de service de base en l’occurrence l’eau, l’assainissement et la voirie. Ces crises
urbaines aux facettes multiples posent le problème de la gestion urbaine dans la croissance
urbaine des villes en Afrique. Par conséquent on assiste à une scission avec d’une part, les
populations urbaines légales et solvables et d’autre part une grande part de la population en
proie à la paupérisation.

Ce n’est pas L. Criqui (2014) qui s’opposera à cette conception. Pour ce dernier, l’extension
des réseaux d’électricité, d’eau et d’assainissement dans les villes en développement est
complexe au regard des logiques d’urbanisation qui prévalent marquée par l’absence ou les
défaillances de la planification urbaine. A partir du champ exploratoire des quartiers
d’extension précaires à Delhi et Lima, il est parvenu à montrer que les concessionnaires de
réseaux des services urbains de base procèdent à l’extension de leur réseau dans les quartiers
précaires par le biais d’innovations techniques, sociales et institutionnelles. De ce fait,
l’absence de planification urbaine ne constitue pas un obstacle à la viabilisation. Cependant,
ce processus est sous-optimal au regard de la configuration urbaine entrainant les problèmes
d’accès aux services de base par endroit.

Ces conceptions sont entièrement épousées par P. Vennetier (1988, 1992) qui a pour sa part
montré que l’inadaptation du niveau d’équipement en eau potable à l’extension urbaine
rendant difficile l’accès à l’eau potable dans les quartiers évolutifs périphériques.

24
En ce qui concerne H. Tamboura (2014) il estime que l’accès à l’eau dans les périphéries
urbaines de Bobo Dioulasso et d’Ouagadougou est de plus en plus problématique. Cette
situation s’explique en partie par les modèles de gestion de l’eau dans les processus
d’urbanisation.
Pour sa part, S.A. Souiah (1996) à montrer que les secteurs des périphéries urbaines de l’ouest
algérien présentent des clivages dans les logiques d’urbanisation avec d’une part le mode
coutumier empreint de traditionalisme et d’autre part l’application pratique des règlements
d’urbanisme marqué par la modernité. En effet, sur ces secteurs périphériques l’habitat
populaire non règlementé prolifère. Dans ces conditions, l’accès aux services sociaux de base
est rendu compliqué.
Allant dans le même sens, G. H. W. Maï (2021) établit une corrélation entre la croissance
urbaine et l’accès aux services de base dans la ville d’Agboville au sud de la Côte d’Ivoire. En
effet, la ville d’Abidjan né au lendemain de la colonisation connait une croissance
démographique et spatiale qui est sans cesse croissante. Cette croissance effrénée de
l’urbanisation a occasionné un déficit et l’inégale répartition des équipements et service de
base. Outre les inégalités dans les services de base des équipements scolaires, des
infrastructures sanitaires, il montre également que la croissance urbaine d’Agboville engendre
un déficit d’accès à l’eau. Ce déficit s’exprime avec acuité dans les quartiers de Cotivo,
Résidentiel nouveau et Amakébouh qui ne sont pas desservis par le réseau officiel de la
SODECI.
L. D. Olvera et al. (2002) indique pour leur part que les logiques d’urbanisation de la ville de
Niamey, capitale du Niger sont en déphasage avec le niveau d’équipement des territoires. A
l’instar des capitales de l’Afrique subsaharienne, la ville de Niamey fait face à une croissance
urbaine incontrôlée. En outre, il faut noter que les parcelles loties dans la ville de Niamey sont
quantitativement insuffisantes favorisant la flambée des prix des terrains disqualifiant les
couches populaires plongé dans la paupérisation. De ce fait, l’autoproduction de logement en
périphérie prend de l’ampleur. Toutefois, cette autoproduction n’est que la reproduction de la
forme classique de logement structuré en concession de cour commune. En raison du faible
niveau de vie économique des ménages, les habitats des périphéries non seulement ont été
construits avec des matériaux précaire (terre, paille) mais sans commodité d’accès à l’eau
potable. Par conséquent, l’extension spatiale de la ville de Niamey n’a pas été soutenue par un
développement des infrastructures urbaines dans les quartiers périphériques de la ville en
développement.

25
Ce n’est pas S. Aristide (2014) qui s’opposera à cette conception, lui qui est parvenu à la
conclusion que le processus d’urbanisation galopant de la ville de Ouanaminthe est en
inadéquation radicale avec l’accessibilité aux services sociaux de base. L’analyse critique de
la ville de Ouanaminthe au regard de sa croissance fait face à trois défis majeures à savoir
l’eau, l’électricité et la santé. En ce qui concerne l’accès à l’eau le système de distribution du
service d’eau potable est défaillant et très limité au niveau de la couverture spatiale du réseau.
Ainsi, l’extension urbaine de la ville ne répond pas à la demande sociale du service public
d’eau potable.
A. M. Sène et al. (2016) quant à eux, révèle l’existence d’une interrelation entre les
indicateurs d’accès à l’eau potable et les infrastructures sociales de base. En outre, le niveau
d’urbanisation des territoires influence sur l’accès aux services de base. Par conséquent, les
espaces géographiques aux forts taux d’urbanisation présent un accès reluisant aux services
urbains de base.
C.R. Nguilamet (2007) fait ressortir que la croissance urbaine de la ville de Bangui en
Centrafrique a obéit à des logiques d’urbanisation différencié avec d’un côté une croissance
spatiale désordonnée et de l’autre coté une croissance spatiale non contrôlé en raison de
l’absence de politique de planification. Par conséquent, l’anarchisme dans l’occupation du sol
essaime le paysage urbain favorisant une ségrégation urbaine. Cette ségrégation se manifeste
par la cohabitation de quartier lotis et non lotis. Ce triste tableau du paysage urbain de Bangui
induit un manque de cohérence dans la trame urbaine. De ce fait, on assiste à une
marginalisation des quartiers populaires ou non loties caractérisé par l’absence
d’infrastructures urbaines de base dans les logiques d’extension urbaine. Les modalités
d’urbanisation de la ville de Bangui ont entrainé le manque d’eau potable et d’assainissement
dans les quartiers périphériques de la ville.
W. G. Koukougnon (2016) est parvenu à une conclusion similaire sur l’approvisionnement en
eau dans la ville de Divo en Côte d’Ivoire. En effet, ce dernier a montré que l’accès à l’eau
potable dans ce centre urbain est dépendant du niveau d’équipement des espaces habités et
des formes résidentielles. Il ressort de ces analyses que l’accès à l’eau potable du service
public dans ce centre urbain se pose avec des disparités dans le paysage urbain malgré
l’adduction en eau de cette ville depuis 1969. Par ailleurs, la morphologie résidentielle se
caractérise par deux formes principales d’habitations à savoir les quartiers résidentiels et les
quartiers de type évolutif. Ainsi, l’étude révèle que les modes d’accès à l’eau des ménages
sont guidés par la morphologie du cadre de vie. En outre, les modes d’accès à l’eau se
répartissent inégalement dans la ville. L’usage de l’eau courant par le biais de la SODECI est

26
présent dans tout le paysage urbain. Toutefois, cette présence se veut disparate suivant
l’armature urbaine. De plus, le niveau de couverture du réseau d’eau de la SODECI détermine
le mode d’approvisionnement des ménages de Divo en eau potable. Ainsi, le noyau central de
la ville est la seule partie qui jouit d’une meilleure couverture par le réseau de la SODECI.
Ainsi, on observe donc un affaiblissement de la couverture SODECI du centre vers la
périphérie. Cette triste réalité traduit par la défaillance du service public a conduit les ménages
à recourir à des compensations que sont les puits et l’achat au détail de l’eau à des bornes
fontaines privées. La ségrégation qui ressort de cette distribution montre nettement le
décalage entre les morphologies urbaines résidentielles et celles de types évolutifs. Ainsi, les
quartiers résidentiels sont légalement desservis et les quartiers en marge de l’urbanisation
formelle le service de l’eau apparaît comme un luxe. De ce fait, l'accessibilité à l'eau potable
des ménages est dépendante du niveau d’équipement des espaces habités.
S. Dos Santos (2006) par contre est parvenu à la conclusion que les profils architecturaux
urbains étrangers l’un à l’autre impactent négativement le service public de l’eau et renforce
les ségrégations. Il se crée un bicéphalisme lié à la morphologie résidentielle c’est-à-dire entre
quartier résidentiel légalement desservi et les quartiers en marge de l’urbanisation formelle où
le service de l’eau apparaît comme un luxe.
Ces points de vue sont entièrement partagés par A. Bah et al. (2007), qui sont arrivés à
démontrer que les modes d’accès à l’eau en milieu urbain à Conakry diffèrent suivant la
typologie du quartier donc par ricochet de la morphologie résidentielle dans les quartiers
spontanés, anciens et restructurés.
A. D. F. Awomon et al. (2018) sont parvenu à la conclusion que les zones d’extension
spatiales des villes ivoiriennes en particulier de la ville de Daloa (quartier d’extension d’Orly)
sont confrontés aux problèmes d’approvisionnement en eau potable du fait de la l’absence des
infrastructures d’approvisionnement en eau dans les quartiers périphériques de la ville. Les
modalités d’urbanisation en périphérie de la ville de Daloa mettent en marge du service pubic
d’eau potable les quartiers d’Orly 3 et 4.
3.3 Les plans d’urbanisme et la planification de l’eau potable
Y. G. Ogalama (2013) fait ressortir qu’à Abidjan les documents d’urbanisme qui ont servi à la
programmation de la ville présente une différence avec l’évolution réelle de la ville. Par
conséquent, il y a une inadéquation entre les programmes d’équipement des terrains et la
demande sociale des services urbains. La ville d’Abidjan croit avec des extensions non
planifiées imposant une politique de l’urgence en lieu et en place d’une politique
d’anticipation.

27
G. A Bolou (2021) analysant les causes de la faible dotation des extensions urbaines en
infrastructures et équipements dans la ville de Daloa, est parvenu à la conclusion que
l’urbanisation dans les périphéries de Daloa s’est effectué sans vision de planification. En
effet, la croissance urbaine de la ville de Daloa se manifeste par la mise en place de nombreux
lotissements. Cependant, les acteurs de ces lotissements en raison des intérêts financiers ont
intensifié les opérations de lotissements qui pour la plupart sont non approuvé faisant fi du
nouveau plan d’urbanisme approuvé de la ville de Daloa. Ce point de vue est similaire à celui
developpé par S. Aristide (2014) dans le cadre de son investigation spatial de la ville de
Ouanaminthe.
Pour sa part, J. M. Mambou et H. Elenga (2023) dans leur analyse sur l’organisation de
l’espace urbain de la ville de Mossendjo au Congo-Brazzaville révèle qu’à l’image des villes
congolaises, cette ville connait une extension spatiale urbaine caractérisé par la quasi-
inexistence des mesures de planification. Ainsi, l’urbanisme de cette ville se meut avec une
croissance rapide sans contrôle entraînant la prolifération des habitats périphériques. Cette
évolution du parcellaire urbain ne s’accompagne pas des prestations adéquates des services
publics notamment ceux de l’électricité et de l’eau potable. Les populations dans les habitats
périphériques font face au problème d’approvisionnement en eau potable.
T. B. Danvide (2015) a montré à partir de l’exemple de Cotonou en ce qui le concerne que la
pratique de la planification urbaine en Afrique subsaharienne est pour la grande majorité en
déphasage avec l’occupation du sol par les habitants. La croissance urbaine de la ville de
Cotonou pour ce dernier se fait en déphasage avec les normes urbanistiques. Cet état de fait a
pour corollaire d’engendre de nombreux problèmes de développement à Cotonou. La perte du
contrôle et de régulation de l’action publique sont perçues comme les facteurs essentiels à la
base des logiques d’extension urbaine. Il fait ressortir également que l’occupation du sol dans
les extensions urbaines de Cotonou se fait dans des zones impropres à l’habitat et dans un
contexte de fragilité des surfaces bâties.
Allant dans la même veine idéologique mais sur des territoires d’observations différentes M.
V. Diahou (2014) a montré que les villes d’Abidjan et de Lomé connaissent de nombreux
problèmes d’ordre urbanistique qui mettent en mal le développement urbain. Parmi ces
problèmes M. V. Diahou (2014) identifie les conflits fonciers, l’insuffisance de logement et
terrain à bâtir, le développement croissant d’aménagement parallèle en marge des canaux
officiels mais aussi et surtout les problèmes d’accessibilité aux services sociaux de base dans
les périmètres d’extensions urbaines. La cause majeure des problèmes identifiés dans le
développement urbain reste le dépérissement des normes d’urbanisme mises en place par les

28
pouvoirs publics. Ainsi, ces normes sont dans le contexte subsaharien inadapté, complexe,
inaccessible et dans la plupart des cas inappliqués dans l’évolution urbain dans ces capitales
subsahariennes.
Ce n’est pas D. E. Millia (2022) qui en dira le contraire. Il a révélé que les outils de la
planification urbaine mise en place dans le contexte d’urbanisation galopante du grand
Libreville au Gabon en particulier dans les marges Nord, Sud et Est sont partiellement
appliqués. Le non-respect des plans d’urbanisme compromet l’accès aux services sociaux de
base dans les périphéries d’extensions urbaines. De ce fait, trois inégalités environnementales
majeures découlent de cette spécificité de l’urbain à Libreville à savoir les inégalités d’accès à
l’eau, les inégalités d’accès à la collecte des déchets solides et les inégalités d’exposition aux
inondations. Pour ce dernier, les secteurs urbains défavorisés des commodités idoines de
l’urbanité dans la ville de Libreville relèvent essentiellement des modèles d’aménagement
urbain et des politiques de mise en œuvre des services urbains en particulier dans les
territoires dépourvus d’une bonne accessibilité à l’urbanité.
V. Messer (2003) analysant la gestion de l’eau à Dar-Es-Salam (Tanzanie) est parvenu à la
conclusion que la gestion de l’eau en milieu urbain est révélateur de la gestion urbaine. En
effet, le caractère vital de l’eau lui confère une demande et un usage multiple. Le service
urbain d’eau à Dar-Es-Salam en Tanzanie est défaillant en raison d’un sous-équipement
général prononcé. Pour elle, l’eau qui devrait être un facteur d’urbanisation ne l’est plus. Par
conséquent, Dar-Es-Salam présente une carence au niveau de l’accessibilité en eau potable.
Les plans d’urbanisme étant en déphasage avec l’extension du réseau d’eau. Cette situation a
pour corollaire la mise en place de nombreuses matérialisé par la privatisation et la
décentralisation de ce secteur.
Pour J. G. Kebe (2018) l’habitant joue un rôle majeur dans l’extension de la ville de Conakry
(Guinée). Pour mieux comprendre les logiques de construction urbaine en Afrique
subsaharienne, ce dernier propose une entrée novatrice pensée à partir de l’habitant en lieu et
place des acteurs institutionnels. Il ressort de cette démarche originale que dans les pays du
Sud, les citadins ordinaires sont pour la majorité les acteurs de la fabrique de l’espace urbain
selon divers usages. De par leur initiative les citoyens du Sud, modèlent les espaces urbains en
dehors des projets d’aménagements souvent au mépris des normes d’urbanisme préétabli dans
les normes urbanistiques.
Quant à B. Diarra (1999) il estime que l’extension spatiale urbaine de la ville de Bamako au
Mali est caractérisée par la crise de logement et une spéculation foncière. L’extension spatiale
de Bamako rencontre de nombreux problèmes notamment les difficultés d’aménagement,

29
d’équipement, de logement etc… Pour ce dernier, l’extension urbaine à Bamako est
inquiétante parce qu’elle se fait en dehors des programmations mise en place dans le cadre du
schéma directeur d’aménagement et d’urbanisme de ladite ville. En effet, ce schéma présente
les projections souhaitées par les pouvoirs publics mais reste en déphasage des
développements réalisés.
Pour sa part A. S. Timera (2017) fait ressortir que l’espace urbain dakarois est en proie à des
logiques contradictoires et des stratégies d’acteurs différenciées dans la production des
espaces urbains. Ainsi, il y a une permanente opposition radicale entre les normes
institutionnels d’une part et les modes populaires de production de l’espace urbain dakarois.
C. N. Artero (2019) pour sa part estime qu’il existe un lien de causalité entre l’appropriation
de l’eau et la production de l’espace urbain dans le cadre spatial de la vallée d’Elqui en Chili.
N. Prince (2021) a démontré à partir de son champ d’expérimentation spatial en Haïti que la
production de l’espace urbain se fait aussi sans mise en place ni respect de plan d’urbanisme.
Il en veut pour preuve le quartier de Canaan qui épouse l’idée de ce qu’il appelle faire ville ou
quartier à posteriori. En effet, les populations des bidonvilles s’installent, auto-construisent
leur habitat, force de constater une reconnaissance des années plus tard par les pouvoirs
publics tendant vers une forme de normalisation et de reconnaissance à posteriori. Le quartier
de Saint Martin qui a vu le jour en 1925 en est la parfaite illustration puisqu’elle bénéficie
d’une reconnaissance plus tard devenant la ville de Delmas en 1982. Ainsi, les réseaux de
services techniques urbains se développent selon des mécanismes propres mise en place par
les habitants avant que les pouvoirs publics n’interviennent pour formaliser et restructurer.
Conclusion de la revue de la littérature
Au terme de cet état de l’art qui nous a permis de passer en revue les nombreux travaux
scientifiques de divers ordres ayant traité de la thématique de notre sujet et donné des
réponses à nos questions spécifiques, il en ressort que de nombreux écrits foisonnent sur la
thématique de l’approvisionnement en eau potable en milieu urbain tant en Afrique qu’en
Côte d’Ivoire. Ces études ont le mérite de souligner les traits caractéristiques de la mise en
valeur urbaine et de l’urbanisation des périphéries des villes en Afriques ainsi que les effets
induits de l’urbanisation sur l’approvisionnement des ménages en eau potable. Par ailleurs, il
ressort de l’état de l’art une situation similaire d’inaccessibilité au réseau d’eau dans les
périphéries des centres urbains. Ainsi, il apparaît que le problème d’approvisionnement en eau
potable dans les pays en développement en particulier dans les milieux urbains ivoiriens
perdurent. En outre, l’état de l’art révèle que l’approvisionnement en eau potable géré par des
concessionnaires d’eau marginalise les fronts d’urbanisation. Cette attitude met à mal les

30
politiques d’universalisation d’accès à l’eau mis en place par ces opérateurs. Les difficultés
d’approvisionnement en eau s’amplifient avec les défaillances internes à l’opérateur. Ces
tristes réalités traduisent la responsabilité des opérateurs dans le niveau d’approvisionnement
en eau. Enfin, les conditions socio-économiques restent des facteurs qui influence la qualité
de l’urbanisation et le niveau d’approvisionnement en eau. Les problèmes liés à
l’approvisionnement en eau potable sont multiformes d’un espace géographique à un autre.
De même, l’on se soucie peu des difficultés d’accès à l’eau dans les espaces urbains encore
moins dans les zones périphériques des capitales surtout des métropoles, où
l’approvisionnement en eau est confié à une structure qui fournit de l’eau potable à l’image de
la SODECI et où de nombreux investissements de diverses sortes y ont été consentis
notamment dans l’hydraulique à travers les équipements et les infrastructures. Par ailleurs,
constatons-nous avec véhémence, qu’il n’y a pas d’études spécifiques sur notre thème dans la
fronts d’urbanisation Nord et Est de la capitale abidjanaise. Y consacrer une recherche
scientifique dans le cadre spatial des fronts Nord et Est n’est donc pas fortuit au regard de leur
statut de « territoire support ». En investiguant, l’approvisionnement en eau dans les zones
spatiales sus-évoquées dans un contexte d’urbanisation galopante et d’investissements
récurrents surtout dans le domaine de l’hydraulique urbaine, nous prouvons ainsi, l’originalité
de notre problématique de recherche.

31
Méthodologie de recherche d'étude
Dans l’optique d’atteindre les objectifs assignés à cette recherche ci-dessus énoncées, il est
impérieux de mettre en œuvre des techniques et outils constitutif de l’approche
méthodologique. Pour ce faire, la méthode empirico-déductive a été adoptée pour la présente
thèse de doctorat. L’approche empirico-déductive de façon générale part d’une observation
pour aboutir à une règle à l’issue d’un processus de vérification de ladite règle. L’intérêt de
cette démarche c’est la formulation d’hypothèse construite à partir de données empiriques.
Cette approche part ainsi du particulier au général en se fondant sur des réponses provisoires
qui restent à vérifier par le biais d’indicateur. Ainsi, pour cette étude, une abondante recherche
bibliographique à travers l’état de l’art a été mobilisé afin de nous permettre d’avoir une large
compréhension de l’accès l’eau dans les périphéries des grandes agglomérations urbaines des
pays en voie de développement en vue de formuler des hypothèses de recherches précises et
valides.
La vérification des hypothèses de recherche soulevées s’articule autour du cadre opératoire,
des postulats de la recherche, de l’identification des variables d’analyses, de la méthode de
collecte et de traitement des données. Au niveau des variables d’analyses, elles ont été scindés
en deux grands groupes en fonction de leur nature qu’elle présente par rapport à la thématique
d’étude : les variables quantitatives et les variables qualitatives. Ces variables sont des
indicateurs clés pour cette recherche.
Les variables quantitatives sont des variables qui reflètent des notions de grandeur algébrique
c’est-à-dire si les valeurs qu’elle peut prendre sont des nombres ou valeurs numériques des
caractéristiques de nos enquêtés. Elles permettent de mesurer les proportions des individus.
Les variables qualitatives sont des variables catégorielles qui expriment une qualité, un état,
c’est-à-dire une condition, un statut unique et exclusif des caractéristiques de notre échantillon
enquêté. Elles permettent de regrouper les populations enquêtées en différentes catégories
suivant la thématique de la recherche.

32
Hypothèse de recherche
Hypothèse générale: notre thèse
Le contexte socio-économique et l’urbanisation détermine les niveaux de sécurité en desserte
d’eau potable dans les périphéries Nord et Est d’Abidjan.
Hypothèses spécifiques
-Le processus de mise en valeur dans les périphéries Nord et Est d'Abidjan régit l’accès à
l’eau potable
-Les modalités de déploiement de l'opérateur officiel du service public d'eau conditionnent
l’accès à l’eau
- Les logiques d’urbanisation dans les périphéries Nord et Est d’Abidjan sont en déphasage
avec le déploiement du réseau d’eau
Variables de l'étude
Les variables d’études sont des indicateurs de données qui permettent de vérifier ou de tester les
hypothèses de travail sur le terrain de recherche en vue d’atteindre l’objectif poursuivi par la
recherche. Nous avons dégagé dans le cadre de la présente thèse plusieurs regroupées en trois
grands groupes variables d’analyses en l’occurrence celles liées aux modalités de déploiement du
service public d’eau potable, celles liées aux processus d’urbanisation des périphéries urbaines
Nord et Est et celles liées à l’interaction entre les logiques d’urbanisation et le déploiement du
réseau d’eau potable du service public. Ces différentes variables d’analyses nous ont permis de
mieux analyser la thématique soulevée par le présent travail de recherche. Ces variables sont donc
nécessaires à la compréhension du problème d’accès à l’eau.

Variables Modalités Techniques Objectif


d’acquisition spécifique
Superficie des espaces Recherche Objectif spécifique
bâtis Documentaire 1
Photographies aériennes
Images satellitaires
Nombre et Approuvé Entretien Objectif spécifique
Typologie des Non approuvé Recherche 1
lotissements Administratif Documentaire
Villageois
Nombre de Entretien Objectif spécifique
lotissement annuels Recherche 1
Documentaire
Année de réalisation Entretien Objectif spécifique
du lotissement Recherche 1
Documentaire

33
Effectif et Typologie 1. Education Recherche Objectif spécifique
des équipements et 2. Santé Documentaire 1 et 3
services de base 3. Autres… Entretien/ Inventaire
Recherche Objectif spécifique
Normes de bâtisse et Documentaire 1
de construction Entretien
Densité de population Recherche Objectif spécifique
par quartier et documentaire 1
commune enquêté
Typologie des Haut Standing Observation Objectif spécifique
quartiers Moyen Standing Recherche 1
Bas Standing Documentaire
Morphologie du relief 1. Pente Observation Objectif spécifique
des sites enquêtés 2.Plateau 1
3. Versant
Borne chronologique Recherche Objectif spécifique
Documentaire 1
Entretien
Acteur de 1. Privé Entretien Objectif spécifique
l’aménagement 2. villageois 1
3. Public
Type de voirie 1. Voirie bitumée Recherche Objectif spécifique
2. Voirie non Documentaire 1
bitumée Entretien
Nombre de Permis de Entretien Objectif spécifique
construire par an Recherche 1
Documentaire
Longueur de la voirie Recherche Objectif spécifique
bitumée Documentaire 1
Longueur de la voirie Recherche Objectif spécifique
non bitumée Documentaire 1
Nombre de quartiers Entretien Objectif spécifique
Recherche 1
Documentaire
Variables Modalités Techniques Objectif
d’acquisition spécifique
Statut d’activité 1. Informel Questionnaire Objectif spécifique
économique du chef 2. Formel 3
de ménage
Nature des murs 1. Bois Observation Objectif spécifique
2. Tôle 3
3. Banco
4. Semi dur
5. Dur
6. Autre…
Mode 1. Eau de la SODECI Questionnaire Objectif spécifique
d’approvisionnement 2. Puits Observation 2 et 3
en eau 3. Source d’eau
Nombre de pièces du Questionnaire Objectif spécifique
logement 3
34
Mode d’éclairage 1. CIE Questionnaire Objectif spécifique
2. Branchement 3
parallèle
3. Lampe
Nombre Questionnaire Objectif spécifique
d’équipement 3
électroménager
Taux d’incidence de Recherche Objectif spécifique
la pauvreté de la Documentaire 3
commune
Type de logement 1. Concession Observation Objectif spécifique
2. Villa 3
3. Appartement
4. Autres…..
Type de toilette 1. Latrines Observation Objectif spécifique
traditionnelles Questionnaire 3
2.WC moderne
3. Autre……
Nature du toit 1. Tôle Questionnaire Objectif spécifique
2. Béton observation 3
3. Autre…..
Nature du sol 1. Terre- battue Questionnaire Objectif spécifique
2. Carreau Observation 3
3. Autre…
Degré d’aisance 1. Pauvre Observation Objectif spécifique
économique 2. classe moyenne Recherche 3
3. Riche Documentaire
Qualité des 1. Neuf Observation Objectif spécifique
matériaux de 2. Occasion 3
construction
Nature du pavement Questionnaire Objectif spécifique
Observation 3

Niveau d’instruction 1. Analphabète Questionnaire Objectif spécifique


2. Primaire 3
3. Autres…
Proportion des Questionnaire Objectif spécifique
inactifs 3
Nombre de bâtiment Questionnaire Objectif spécifique
dans les concessions Observation 3
Effectif de la Recherche Objectif spécifique
population de la Documentaire 1 et 3
commune et du
quartier

35
Variables Modalités Techniques Objectif spécifique
d’acquisition
Taux de desserte en eau Recherche Objectif spécifique 2
potable du quartier Documentaire
Entretien
Taux d’accès à l’eau du Recherche Objectif spécifique 2
quartier Documentaire
Entretien
Année de réalisation du Entretien Objectif spécifique 1
raccordement du quartier et 2
Distance des sites 1. 0 à 10m Recherche Objectif spécifique 2
enquêtés aux conduites 2.10 à 20m Documentaire
primaires d’eau de la 3. 20 à 30 m Entretien
SOSECI
Taux de couverture Recherche Objectif spécifique 2
géographique du réseau Documentaire
d’eau Entretien
Type d’installation 1. Dans la cour Questionnaire Objectif spécifique 2
d’approvisionnement en 2. Extérieur Observation
eau 3. Autres…
Taux de raccordement en Recherche Objectif spécifique 2
eau potable Documentaire
Entretien
Coût de l’abonnement au Recherche Objectif spécifique 2
réseau d’eau de la Documentaire
SODECI Entretien
Effectif des abonnés de Recherche Objectif spécifique 2
la SODECI par quartier Documentaire
Entretien
Dimensionnement des 1. moins 10 m Recherche Objectif spécifique 2
canalisations (diamètre) 2. plus de 10 m Documentaire
en mètre Entretien
Norme pour la pose des Recherche Objectif spécifique 2
canalisations en Documentaire
périphérie Entretien
Type de réseau 1. Maillé Recherche Objectif spécifique 2
2. Non maillé Documentaire
Entretien
Etat de la desserte Desservis Recherche Objectif spécifique 2
du quartier Non Desservi Documentaire
Entretien
Nombre de nouveaux Recherche Objectif spécifique 2
quartiers connectés par Documentaire
an à la SODECI Entretien
Capacité des réservoirs Recherche Objectif spécifique 2
en m3 Documentaire
Entretien
Linéaire du réseau d’eau Fonctionnel Recherche Objectif spécifique 2
en km Non fonctionnel Documentaire
Entretien
36
Rendement du réseau de Recherche Objectif spécifique 2
distribution d’eau Documentaire
Entretien
Nombre de quartier Recherche Objectif spécifique 2
desservi par la SODECI Documentaire
Entretien
Nombre de quartier non Recherche Objectif spécifique 2
desservi par la SODECI Documentaire
Entretien
Nombre de réservoir Recherche Objectif spécifique 2
d’eau dans les quartiers Documentaire
enquêtés Entretien
Fréquence de la baisse de Entretien Objectif spécifique 2
la pression
Niveau de 1. Fort Recherche Objectif spécifique 2
Consommation d’eau 2. Moyen Documentaire
potable de la SODECI 3. Faible Entretien

Etat du réseau et des 1. Très Bon Recherche Objectif spécifique 2


équipements d’eau 2. Bon Documentaire
3. Mauvais Entretien
Nombre de projets Recherche Objectif spécifique 2
hydrauliques réalisés par Documentaire
les pouvoirs publics Entretien
Nombre de projet en Recherche Objectif spécifique 2
cours dans les quartiers Documentaire
enquêtés Entretien
Nombre d’équipements Observation Objectif spécifique 2
et infrastructures Recherche
hydrauliques dans les Documentaire
sites enquêtés Entretien
Inventaire

Les variables liées à la genèse et à la naissance des périphéries en particulier ceux liés aux
années de réalisation des lotissements et la superficie urbanisée nous renseigne sur
l’historique de la création des périphéries en vue de saisir le processus de mise en valeur. Ces
variables nous permettent de dégager les étapes de la construction des zones périphériques et
d’apprécier la transformation des espaces naturels mitoyens au foyer de peuplement urbain.
Les variables qualitatives tels que les typologies des services de base dans les périphéries à
l’origine de la naissance des quartiers permettent de saisir le niveau l’état de l’urbanisation
ainsi que les équipements urbains qui ont existé à la création des périphéries pour juger de la
viabilité des espaces à la périphérie.

37
Les variables liées à la viabilisation (voiries, réseaux divers) permettent de percevoir le niveau
de modernisation des parcelles urbains produites mis à la disposition des acquéreurs de terrain
mais aussi de saisir l’importance accordé aux réseaux techniques dans les logiques
d’aménagements en périphérie urbaine. Les variables démographiques définissent en grande
partie les caractéristiques sociales des ménages. Quel soit de nature quantitative ou quantitatif,
ces variables constituent des indicateurs indispensables pour comprendre les conditions de vie
des ménages et la position sociale des ménages. Ainsi, ces indicateurs toutes natures
confondues permettent d’apprécier l’impact de la charge démographique sur le niveau de
développement mais aussi sur la qualité de l’urbanisation ainsi que sur le niveau d’accès aux
commodités de la modernité.
Les variables inhérentes à l’accessibilité en eau potable permettent d’examiner les contraintes,
les obstacles relatifs aux modalités de déploiement du réseau d’eau dans les extensions
urbaines. En somme, les différentes variables quelles soit quantitatives ou qualitatives
permettent de dégager le niveau d’accès à l’eau d’un point de vue qualitatif et quantitatif dans
les ménages. Les variables quantitatives présentent l’intérêt de nous renseigner sur la
couverture spatiale du réseau d’eau, et sur les offres alternatives qui foisonnent en périphérie
ainsi que sur l’accessibilité économique du concessionnaire (SODECI) du réseau public
d’eau. Les variables qualitatives nous renseignent sur le type d’installation dans les ménages
et les modes prépondérant en matière d’approvisionnement en eau potable. Ainsi les variables
qualitatives permettent de connaitre à l’échelle du ménage les réalités du réseau d’eau.

L’ensemble des variables mentionnées dans le présent travail se veut des indicateurs clés pour
l’analyse des différentes dimensions qu’englobe les hypothèses spécifiques soulevées à partir
des questions spécifiques. Les variables pour certaines permettent de vérifier deux hypothèses
de travail. Ces variables au regard de leur nature ont guidé des techniques de collecte
particulier.

38
Techniques et procédures de collectes des données
Pour collecter les données nécessaires à la réalisation de ce travail à même de répondre à nos
objectifs opératoires, nous avons eu recours à la recherche documentaire et les enquêtes de
terrain.
La recherche documentaire
La première étape de cette recherche a été la collecte des données secondaires. Cette phase
s’est voulu une exploration des écrits qui foisonnent sur les problématiques d’accès à l’eau
potable en vue de cerner la vacuité de la recherche scientifique sur cette thématique et de
définir l’angle approche le plus propice pour cette thèse. Autrement dit, la recension des
documents a permis de construire la problématique et d’affiner la méthodologie de recherche.
Ces documents de diverses natures (ouvrages généraux et spécifiques) sont des mémoires, des
thèses et des rapports de recherche. Plusieurs bibliothèques ont été consultés dans le cadre de
la recherche documentaire en l’occurrence à l’Institut François, au CERAP (Centre de
Recherche et d’Action pour la Paix), la Bibliothèque centrale de l’UFHB. La collecte des
données secondaires s’est effectué aussi auprès des bureaux d’étude (BNETD, INS, CCT),
dans les ministères technique d’intérêt pour cette étude, dans les services municipaux des
collectivités territoriales et dans les services de la SODECI. Par ailleurs, l’usage de l’internet
nous a permis d’exploiter les articles scientifiques et ouvrages en rapport avec le thème de
notre thèse de doctorat. Par le biais d’internet, nous avons également obtenu des informations
sur les objectifs du développement durable et les objectifs du millénaire pour le
développement durable en rapport avec l’eau en Afrique de l’Ouest et en Côte d’Ivoire plus
particulièrement à Abidjan ont été consultés. Par ces différents canaux de recherches
d’informations plusieurs types de données ont été collecté en l’occurrence des données
statistiques, textuels et cartographiques.

Documents textuels
Les Etats généraux de l’eau potable en Côte d’Ivoire, Document de base 3, Bilan
diagnostique technique et perspectives du secteur de l’eau potable en Côte d’Ivoire, Mai 2009,
nous a renseignés sur le diagnostic technique du secteur de l’eau potable, l’accès à l’eau
potable des populations et les enjeux au niveau institutionnel et financier du secteur. Ce
document nous a fourni des informations relatives au taux d’accès à l’eau au niveau national
(zone urbaine et rurale), mais également sur le taux de consommation en eau potable du
District d’Abidjan et sur l’implication de l’ONEP (organisme chargé de l’approvisionnement
en eau) dans l’approbation des plans d’urbanisme et de lotissements.

39
Le Schéma directeur d’urbanisme du Grand Abidjan (SDUGA) 2030, Vol. I, (JICA, 2015)
nous a fourni des informations générales sur le grand Abidjan dont fait partie les périphéries
Nord et Est d’Abidjan notre zone d’étude. Ce document nous a permis d’obtenir des
informations sur l’occupation du sol actuelle et futur, les densités d’habitation, la fonction
affectée aux espaces, la mise en valeur urbaine du grand Abidjan présentes et les projections,
les plans d’urbanisme, les scénarios d’urbanisation, le plan cadre de l’occupation du sol, les
zones d’aménagements futur, les contraintes de l’extension urbaine du grand Abidjan mais
aussi les zones d’aménagement différées. Ce document a donc eu le mérite de nous faire
comprendre les logiques d’urbanisation dans lesquelles baignent notre zone d’étude en vue de
comprendre le processus d’urbanisation de ces périphéries.

Le Schéma directeur d’urbanisme du Grand Abidjan (SDUGA) 2030, Vol. II, (JICA, 2015)
nous a fourni des informations générales sur le grand Abidjan notamment sur les conditions
préalables au schéma d’urbanisme, les défis actuels de la planification, les stratégies
d’aménagement spatiales et les scénarios de croissance. En outre, ce rapport nous a renseigné
sur les zones d’extension urbaines d’Abidjan et les autres travaux inhérents du projet du
Grand Abidjan en l’occurrence le Projet du Transport Urbain d’Abidjan (PTUA) qui est un
projet structurant de l’extension urbaine.

J. Aloko et W. Koukougnon (2015) nous ont permis de comprendre les inégalités d’accès à
l’eau dans la ville d’Abidjan surtout ceux relative à la discontinuité du service public d’eau
potable et sur les quartiers plus enclins à ces difficultés. Ces travaux ont eu également le
mérite de nous éclairer sur les facteurs qui président aux difficultés d’accès à l’eau dans la
ville d’Abidjan nous donnant ainsi des clés de compréhension du problème d’accès à l’eau
dans les périphéries. Par ailleurs, cette étude a permis de cerner les effets de l’urbanisation
galopante sur l’accessibilité en eau potable en nous fournissant le taux d’accroissement
démographique global de 2002 à 2010, le volume d’eau produit de 2000 à 2010, le taux
d’accroissement global de la production d’eau, et le taux d’eau potable disponible par
personne et par an, le volume des investissements en infrastructures et équipements
hydrauliques et les caractéristiques des ouvrages hydraulique de stockage tels que les
châteaux d’eau potable.

Les travaux de P. Haeringer (1969) ont constitué un guide de référence pour la compréhension
de la création urbaine de la ville d’Abidjan depuis sa naissance jusqu’à son évolution
saisissante. Ces travaux ont eu le mérite de nous renseigner sur les types de lotissements, le

40
retard constant de l’effort public dans la réalisation des équipements de base, le processus de
mise en valeur de la ville d’Abidjan, les types d’habitats dans le paysage urbain de la capitale,
et sur le niveau d’accessibilité en eau suivant le relief du site d’occupation.

J. Bosson (2012) nous a permis de cerner les problèmes d’accès à l’eau potable en périphérie
nord abidjanaise en l’occurrence à N’Dotré. Cette étude nous a permis d’avoir des
informations plus fournie sur le taux de déficit d’investissement étatique dans l’hydraulique
dans cette périphérie, le type de diamètre d’eau de la SODECI installé dans cette zone et leur
niveau de desserte aux usagers, et les coûts de branchements au réseau potable du
concessionnaire d’eau la SODECI. De ce fait, ces indicateurs nous ont fourni les premières
grilles d’analyses du déploiement du réseau d’eau.

V. Banquet (2019) nous a fourni à travers son travail de recherche des informations notable
sur la desserte en eau potable de Cocody Nord, qui a en charge la desserte en eau des marges
orientales (Bingerville). Parmi les informations nous avons le taux de consommation moyen
domestiques, le taux de besoin moyen journalier, le volume distribué, le taux d’évolution de la
production, le taux d’évaluation des consommations, l’estimation des besoins en eau, le
linéaire, le type de conduite, la typologie des matériaux des conduites d’eau, le rendement du
réseau d’eau, le temps de distribution et les caractéristiques des châteaux d’eau potable de la
SODECI.

La note technique du programme amélioration des performances techniques et financières &


Alimentation en eau potable de 155 sous-quartiers d’Abidjan et environs nous a renseigné sur
le nombre de sous-quartiers concerné pour chaque commune pour l’amélioration de l’accès à
l’eau potable, le coût de ce programme, les composantes du programme, le linéaire du réseau
par commune, le nombre de branchement par commune, et la population desservie par le
réseau d’eau du concessionnaire.

A.J. P Koutoua (2019) a constitué une ressource documentaire importance pour obtenir des
informations sur le processus de création des villes du Grand Abidjan en particulier les villes
d’Anyama au Nord, de Bingerville à l’Est. Ce document a donc eu le mérite de nous
permettre de saisir les conditions générales d’évolution des villes périphériques et les
mutations spatiales non structurées de l’expansion urbaine. Par ailleurs, cette thèse nous a
également renseigné sur les insuffisances dans le processus de croissance et d’aménagement,
la trame viaire, les causes du retard des centres villes du Grand Abidjan, l’évolution spatiale
séquentiel et temporel, le nombre d’abonné au réseau d’adduction d’eau de la SODECI pour

41
les villes du Grand Abidjan, la stratégie spatiale dans les projections postérieures, les types de
branchements, le coût du branchement à la SODECI, le nombre d’usine de traitement des
eaux du District d’Abidjan, la production journalière et la production annuelle d’eau par le
réseau du concessionnaire.

K. J. SACKOU et al. (2010) nous ont permis de connaître les caractéristiques socio-
économique des ménages des quartiers précaires d’Abidjan, les modes d’approvisionnement
en eau potable des ménages à faible revenu mais également les difficultés qui guident
l’approvisionnement en eau potable. Cette étude nous a permis de saisir les problèmes qui
émane du disfonctionnement à la généralisation de l’accès à l’eau potable, le taux de pauvreté
dans le district d’Abidjan et le taux de déficit de production d’eau par le concessionnaire du
réseau d’eau (SODECI).

H. G. Konan (2017) nous a permis de cerner les problèmes d’accès à l’eau potable dans la
ville d’Abidjan surtout certains quartiers qui sont composante de la capitale en particulier
ceux des franges septentrionales. Cette thèse a pour mérite de nous avoir fait comprendre les
difficultés d’approvisionnement dans la capitale Abidjanaise en nous renseignant
particulièrement sur le réseau d’eau du service public notamment les équipements et
infrastructures d’eau potable, les modes d’approvisionnement en eau des ménages. Par
ailleurs, cette thèse nous a fourni des informations très avisées sur les investissements
consentis dans le domaine de l’hydraulique urbaine.

D. F. Aké (2018) nous a renseignés sur les difficultés d’approvisionnement en eau potable à
Abobo, quartier situé au Nord d’Abidjan ainsi que sur les facteurs qui sous-tendent et les
impacts inhérents à cette difficulté. Cette thèse nous a permis de saisir plus spécifiquement, le
déploiement du réseau du service publique d’eau dans certains quartiers du Nord d’Abidjan,
les modes d’accès les plus courants dans les ménages, la qualité de la desserte en eau par le
réseau public d’eau, le niveau d’accès à l’eau dans les quartiers de la capitale.

Documents statistiques
Nous avons eu recours aux documents statistiques. Elles portent sur le RGPH (Recensement
Général de la Population et de l’Habitat) 2021 et 2014, les données statistiques de la SODECI,
l’ONEP et des ministères techniques en charge de l’hydraulique. Ces données nous ont permis
de saisir les tendances et les répartitions au sein de l’échantillon en vue de tirer des
conclusions relativement à notre thématique.

42
Les données du RGPH 2021 et 2014 nous ont fourni des informations sur l’habitat, la
structure et la densité de la population, l’ethnie, la nationalité, le sexe, l’activité, le statut
d’occupation et l’incidence de la pauvreté dans le district d’Abidjan. Elles nous ont été d’une
grande utilité pour l’acquisition des données chiffrées sur la population et de l’habitat dans les
fronts d’urbanisation d’Abidjan. Elle nous a permis d’obtenir l’incidence de la pauvreté sur
les ménages de la ville de notre zone d’étude.

Les données statistiques de la SODECI donnent des informations relatives à la quantité d’eau
produite, traitée, stockée et distribuée, et d’autre part des informations sur l’évolution de la
consommation d’eau, la longueur du réseau, le nombre de châteaux, la capacité des châteaux,
la desserte, la répartition des abonnés. Elles nous ont permis d’avoir des informations sur
l’état et les caractéristiques de l’hydraulique d’Anyama. Elles nous ont permis également de
disposer du nombre d’abonné et de la distribution spatiale des compteurs d’eau dans l’espace
urbain afin de déterminer les espaces les plus marginaux.

Les données de l’ONEP nous ont permis d’avoir des informations sur la couverture, les
difficultés et le taux de desserte en eau potable dans le District d’Abidjan et en particulier sur
les investissements hydrauliques dans la ville d’Anyama. De plus, les données des ministères
techniques tel que celui de l’hydraulique et du plan.

Documents cartographiques
Les cartes en tant qu’éléments visuelles, permettent la description et la représentation spatiale
d’un territoire donné. Ainsi, leur consultation a le mérite de nous donner la situation exacte
des sites habités, l’expression des phénomènes notamment ceux liés à l’accès à l’eau. C’est la
raison pour laquelle dans le cadre de cette étude nous avons consulté des cartes de base, des
plans de la ville. Les cartes de base renferment plusieurs informations notamment des données
physiques et topographiques, économiques et démographiques. Quant aux plans de ville, il
présente le parcellaire du centre urbain, mais aussi des données relatives à la topographie de la
ville. Pour ce faire, le Bureau National d’Etudes Techniques et du Développement (BNETD)
via le CCT qui est un département chargé de la cartographie de l’ensemble du territoire
ivoirien à travers les Systèmes d’Informations Géographiques et de la télédétection a permis
de disposer d’un plan guide de la ville d’Anyama. Ce plan comporte la voirie, la limite de
l’espace urbain et des quartiers ainsi que quelques équipements. Ces différentes données nous
ont permis de mieux comprendre l’espace urbain dans les fronts d’urbanisation de la ville
d’Abidjan.

43
En définitive, la recherche documentaire nous a permis d’avoir des pistes de réflexion sur
notre travail de recherche scientifique et nous a renseignés sur les déterminants qui fondent
les inaccessibilités d’accès à l’eau et leurs manifestations dans l’espace urbain. Ces
informations de haute porté ont constitué une orientation pour l’observation et l’enquête de
terrain.

La collecte des données primaires


L’observation directe sur le terrain

L’observation peut se définir comme « la considération attentive des faits, afin de mieux les
connaître » (Loubet, 1989). Dans le cadre de cette thèse l’observation directe a été utilisé pour
la vérification de nos hypothèses de recherche qui ont été formulés précédemment. L’enquête
sur le terrain par le biais de l’observation directe est très capitale dans la mesure où elle exige
la présence du chercheur sur le terrain. Elle permet de compléter les données recueillies dans
la recherche documentaire et d’actualiser les informations qui sont en notre disposition. Ainsi,
l’observation directe a consisté à recueillir des informations sur l’espace d’étude constitué par
les fronts d’urbanisation Nord et Est de la ville d’Abidjan.

L'observation sur le terrain s'est effectuée de mai à Décembre 2022 à travers plusieurs visites
de terrains dans les quartiers constitutifs de notre espace d’étude. Nonobstant ce
chronogramme, nous n’avons cessé de faire ces observations qui nous ont permis d’explorer
notre espace d’étude quand besoin était pour compléter les informations nécessaires à la
rédaction de cette thèse. Pendant les visites de terrain, nous avons fait usage comme matériel
de travail une carte de la zone d’étude, un bloc note et un appareil photographique.
L’ensemble des informations récoltées ont été consignées dans le bloc note. Cette technique a
consisté à parcourir notre espace d’étude pour y faire des visites d’étude en vue de la
vérification de nos hypothèses. Cette méthodologie de recherche nous a permis d'avoir un
aperçu général sur nos différentes unités d’observation d’intérêt dans le cadre de ce travail, de
cartographier les équipements et les modes d’approvisionnement en eau qui sont utilisés dans
les ménages.

Les visites effectuées dans notre espace de travail ont permis d'observer l'habitat, le cadre de
vie des populations, l’état de la trame viaire, la topographie, les équipements hydrauliques,
l’accessibilité au réseau d’eau etc. Cela nous a permis également d'apprécier le niveau des
équipements et de nous imprégner des réalités de vie quotidienne dans les quartiers à l’étude.
L’ensemble de ces informations nous a permis de faire une analyse minutieuse car mieux

44
imprégné des réalités locales.

Notre observation a été orienté par nos variables d’études dans l’optique de vérifier nos
hypothèses de recherches. Cette étape de collecte d’indicateurs clés a été approfondie par une
enquête de terrain. En somme, l’observation a permis l’appréhension de diverses situations
spécifiques à chaque unité résidentielle, d’en faire une description puis une analyse en vue de
saisir les liens de causalités entre les éléments.

L’inventaire

L’inventaire a consisté à répertorier les données en particulier celles relatives aux


équipements de base et aux infrastructures de base. Cette étape nous a permis de cerner l’état
de l’existant dans les quartiers enquêtés mais de juger de la répartition spatiale des
équipements, infrastructures et autres.

L’enquête de terrain

Dans le but de mieux confronter les hypothèses de recherche nous avons adopté une technique
de collecte de données qui tourne autour de l’enquête par entretien et de l’enquête ménage.
Par conséquent, sur le terrain, nous avons réalisé notre enquête par entretien auprès de
certains responsables dans les structures de la SODECI, auprès des autorités locales tels que la
mairie et l’ONEP. Quant aux enquêtes-ménages nous avons administré un questionnaire dans
les ménages. Les différentes investigations faites sur le terrain par les techniques ci-dessus
énumérées se sont révélées être d’un apport indéniable pour la présente thèse car elles ont
permis de comparer les informations documentaires et les réalités sur le terrain afin de mieux
affiner notre problématique de recherche.

 L’enquête par entretien

Elle a consisté à interroger plusieurs personnes jugées incontournables pour l’acquisition de


l’information en lien avec notre thématique de recherche. Le choix des personnes ressources
s’est effectué suivant les responsabilités et le cahier de charge de ladite personne ressource
des acteurs de l’eau mais aussi de la collectivité locale dans le domaine de l’eau. A partir de
ce critère de choix, des entretiens ont été menés auprès des responsables de plusieurs services
déconcentrés, des services décentralisés, des autorités communautaires et les gestionnaires du
service de l’eau. Il s’agit :

- Des responsables des services déconcentrées et décentralisées en charge de la fabrique


urbaine c’est-à-dire des différents lotissements (District, Sous-préfecture et Mairie)

45
- Des responsables des services du Ministère de la Construction en charge de la fabrique
urbaine

- Des responsable et chefs de service de la SODECI au niveau nationale et locale

- Des responsables et chefs de service de l’ONEP

- Des responsables de quartiers surtout ceux des nouveaux quartiers périphériques

 L’enquête par questionnaire auprès des ménages

L’enquête par questionnaire est la technique la mieux indiquée et la plus utilisée qui met en
relation directe l’enquêteur et les enquêtées. Elle répond au souci de détails et la latitude est
donnée au chercheur de revenir sur certaines réponses pour en vérifier l’exactitude. Cette
technique est utilisée auprès des chefs de ménages. Les chefs de ménages constituent la
population cible. L’intérêt de cette technique repose sur l’interrogation des chefs de ménages
dans les différents quartiers du site d’étude dans l’optique d’obtenir des informations en
rapport avec les indicateurs de notre recherche par le biais d’un questionnaire écrit au
préalable qui constitue le fondement et oriente les recherches d’informations. Elle a permis de
connaitre le niveau de vie des populations et le niveau d’accès à l’eau ainsi que les modes
d’approvisionnement en eau potable dans les fronts d’urbanisation Nord et Est de la ville
d’Abidjan. Cette étape a été importante pour la présente recherche car elle nous a permis de
façon pratique de mieux la comprendre et l’apprécier.

L’échantillonnage

Choix des individus à enquêter

Au regard de l’étendue spatiale de notre champ d’investigation dans le cadre de cette thèse
regroupant les marges septentrionales et orientales conjugué au contexte matériel ainsi qu’au
poids démographique des marges d’extension de la ville d’Abidjan, nous avons défini un
échantillon de ménage à interroger par le biais d’un questionnaire que nous avons mis en
place. La constitution de l’échantillon nous a permis d’avoir une image statistique
sensiblement conforme à celle qui serait obtenue en interrogeant l’ensemble des ménages de
notre zone d’étude. Cette méthode permet de sélectionner un sous ensemble d’une population
en vue de constituer un échantillon en choisissant de manière plus fine les enquêtés à partir
des critères pertinents en fonction des objectifs à atteindre dans le cadre de cette recherche
scientifique. Les chefs de ménages constituent la population cible mais à défaut toute
personne ressource majeure en général le partenaire du chef de ménage ont été ciblé. Un

46
questionnaire leur a été administré.

Pour définir la taille de l’échantillon de notre travail, nous avons utilisé une méthode
probabiliste en l’occurrence un échantillonnage aléatoire simple. Pour y parvenir, nous avons
utilisé la loi normale centrée réduite. La loi normale est une distribution de probabilité
continue. Cette loi est judicieuse pour cette recherche en raison de la possibilité de son usage
dans différentes situations particulièrement lorsqu’un phénomène est susceptible d’être
influencé par de nombreux facteurs dont aucun n’est prépondérant comme dans le cas de cette
recherche.

La taille minimum a été obtenue à partir de la formule suivante :

p .(1− p)
n=t 2 .
e2

n : taille de l’échantillon

e : Marge d’erreur

t : Coefficient de marge déduit du taux de confiance

p : Proportion des éléments de la population-mère qui présentent une propriété donnée c’est-à-
dire les caractères recherchés à travers cette recherche.

Calcul de la taille de l’échantillon n

T=1,96 ; e=5% et p=0,5 (lorsque cette proportion est inconnue, on utilise p=0,5 ce qui
correspond au cas le plus défavorable c’est-à dire la dispersion la plus grande dans la
population mère)

n=(1,96)²0,5(1-0,5)/(0,05)²=384,16= 384 ménages

A un niveau de confiance estimé à 95%, la taille minimale de ménages représentatifs est


estimée à 384 ménages. Par ailleurs, la réalité du processus d’enquête de la présente recherche
peut s’heurter à des refus catégoriques ou partiels de la part des répondants potentiels des
ménages à enquêter. Pour ces raisons, il faut prévoir la compensation d’éventuels perte de
réponses. Pour se faire, H. Gumachian et al. (2000, p. 346) propose une méthode pour
compenser la perte anticipée qui consiste à multiplier la taille de l’échantillon initiale par
l’inverse des taux de réponses. Dans le cadre de la présente recherche, pour une meilleure

47
collecte de données afin de mieux élaborer la modélisation de l’accès à l’eau potable dans les
fronts Nord et Est d’Abidjan nous avons estimé le taux de réponse à 75%. Par conséquent, la
nouvelle taille de l’échantillon corrigée sera :

n’=(384) x (100/90) = 512 ménages

Au total c’est la taille d’échantillon n’=512 ménages qui ont été interrogé pour notre étude
suivant la localisation du ménage, les caractéristiques socio-économiques et les modes
d’approvisionnement en eau potable. En outre, cette taille d’échantillon a été réparti
équitablement entre les six quartiers périphériques d’enquêtes. De ce fait, nous avons enquêté
256 au Nord d’Abidjan et 256 à l’Est soit en moyenne 85 ménages par quartier dans le souci
de mieux saisir les tendances d’intérêt. La liste des ilots du quartier servira de base de sondage
pour le tirage des ilots et des ménages à interviewer. Le tirage se fera à probabilité inégale. Le
poids de chaque ilot étant sa taille.

6.3.2.2.2 Choix des quartiers à enquêter

Les fronts d’urbanisation Nord et Est de la ville d’Abidjan sont des territoires composites qui
regorgent plusieurs entités géographiques regroupés soit en quartiers ou communes. Dans
l’optique de mener à bien nos investigations dans ce champ spatial, nous avons opté pour la
méthode des choix raisonnés. Partant de cette approche, nous avons choisi deux (2) quartiers
chacune des aires urbaines périphériques à l’étude. Par conséquent, le nombre de quartiers à
l’étude dans cette thèse en somme est au nombre de quatre (4) quartiers choisi suivant nos
variables d’intérêt. Ainsi, par choix raisonné nous avons choisi les quartiers suivants
relativement à des critères précis :

-A l’Est:

- Akandjé Extension

-Gbagba Extension, et

- Adjamé Bingerville Extension (Bingerville Est Extension route M’batto Bouaké)

Au Nord :

-N’Dotré

-Akeikoi

- Abobo Belle ville

48
Le traitement des données

Les données collectées ont été soumis à un traitement. Nous avons eu recourt à différents
types de traitement selon la nature des informations collectées. Il s’agit de l’analyse statistique
des données de l’enquête et de l’analyse de l’information cartographique puis de la
photographie. Le traitement des informations recueillies s’est fait à deux niveaux dont l’un
statistique et l’autre cartographique. La crédibilité de l’analyse des phénomènes sur le terrain
s’est matérialisée par des images prises sur le terrain d’étude.

Traitement statistique

Un traitement manuel des informations qualitatives et quantitatives obtenues de nos


recherches s’est avéré nécessaire dans un premier temps dans un soucis d’organisation d’idée
et d’analyse des résultats. L’ensemble des questionnaires adressés sur le terrain d’étude a été
dépouillé manuellement. Ensuite, les données ont été ordonnées, catégoriser puis
hiérarchisées et saisi sous le logiciel Epi Data.

Le traitement des données quantitatives mobilisés pour la vérification de la première et de la


seconde hypothèse de notre travail ont nécessité l’usage des procédés basiques de la
statistique descriptive notamment les calculs de somme, de fréquences et des moyennes
arithmétiques. Ces procédés statistiques ont été utilisé pour rendre compte des distributions,
des fréquences d’apparition, des moyennes et des tendances générales des faits ou
phénomènes observés. Ainsi, ce traitement permet la transformation des informations brutes
recueillies sur le terrain en données analysables pour la compréhension de notre thématique de
recherche. Ils concernent essentiellement des variables quantitatives (données
sociodémographiques, économiques, et autres) et qualitatives (le niveau d’approvisionnement
à l’eau).

Par ailleurs la troisième partie de notre travail nous a conduit a utilisé les procédés de la
statistique descriptive (somme, moyenne, fréquence) notamment celle de la statistique bi-
variée. Le logiciel SPSS a été l’interface de cette analyse bi-variée dans l’optique de montrer
les liaisons entre les variables étudiées notamment les facteurs socio-économiques (âge,
appartenance ethnique et religieuse, statut matrimonial, niveaux d’instruction, croissance
démographique, la morphologie du cadre de vie, la taille du ménage et profil économique), le
contexte urbain de l’aménagement et le niveau d’accès à l’eau, conformément à l’hypothèse
statistique. Ces différents tests ont eu pour ambition d’étudier la liaison entre les variables, la
nature de leurs relations ainsi que la comparaison entre différentes composantes d’un facteur

49
significatif.

Ces différents traitements ont permis de mettre en place des tableaux, des histogrammes, des
graphiques au centre d’intérêt de la présente étude en vue d’aboutir à des conclusions. Quant
aux données qualitatives elles feront l’objet d’une analyse de contenu pour mieux comprendre
le sujet. Les données du GPS ont été ajoutées aux données d’enquêtes de terrain dans
Microsoft Excel pour constituer une base de données SIG (Système d’Information
Géoraphique) qui ont été exploité sur l’interface du logiciel QGis 3.16 puis exportée sous le
logiciel Microsoft Word version 2016 interface de rédaction du travail de recherche.

Traitement cartographique

La multiplicité et l’hétérogénéité des données nécessitent l’usage d’un Système d’Information


Géographique (SIG) pour l’analyse des données. Les systèmes d'informations spatiaux
constituent une approche utile pour l'intégration, la manipulation et la visualisation de grandes
quantités d’informations dans le but de proposer un outil d’aide à la décision par la
modélisation cartographique. Les documents et les enquêtes nous ont fourni des données. Ces
données traitées ont été traduites en une série de cartes pour une meilleure expressivité dans le
cadre de cette étude. A travers ces données nous avons conçu et élaboré les différentes cartes
que requiert la présente recherche. Ces cartes ont été réalisé à l’aide du logiciel QGis 3.16.
QGis est un logiciel de SIG doté d’une puissance de fonctionnalité en cartographie et en
gestion de base de données. Dans QGis les données Excel converties en shapefiles ont permis
d’obtenir des couches de données superposables à d’autres couches de données existantes
pour des fins de manipulations SIG. Le géo-traitement, à travers la formulation de requête et
d’analyse spatiale sous QGIS 3.16, a permis la réalisation des cartes. Sans l’apport des SIG
qui permettent un croisement de couches de données (union, superposition), la réalisation de
la majorité des cartes contenues dans ce document aurait été impossible. Les cartes obtenues
ont servi à des illustrations dans Microsoft Word interface de travail principal de cette
recherche.

De ce traitement cartographique sont issus : (i) la carte de la localisation de la zone d’étude;


(ii) les cartes démographiques (volume de population, densité, dynamique urbaine) ; (iii) les
cartes de couverture des infrastructures de base ; (iv) les cartes du réseau d’eau par quartier ;
(v) la carte de la répartition des équipements hydraulique ; (v) la carte des modes
d’occupation du sol ; (vi) la carte de la typologie des quartiers ; (vii) la carte de la répartition
des modes d’accès à l’eau ; (viii) la carte de la répartition des usagers de la SODECI ; (ix) la
carte des usagers des branchements communs d’eau ; (v) la carte de répartition des usagers
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des puits traditionnels.

Les photographies

Pour rendre plus crédible ou illustrer notre travail, nous avons à travers nos investigations de
terrain pris des photographies. Celles-ci ont été prises à l’aide d’un appareil photo numérique
en différents sites enquêtés. Ainsi, les images des installations d’eau, de quelques types de
logement, des réservoirs d’eau et d’autres équipements hydriques sont mentionnées dans le
présent travail de recherche.

Difficultés de l’étude

Le présent travail de recherche n’a pas été sans difficulté. Les principales difficultés
rencontrées sont relatives à la réticence des populations à cause de la méfiance nous
confondant parfois à des agents secrets aux comptes de la SODECI, aux archives parfois
vétustes ou dégradées qui recèlent des insuffisances. Certaines difficultés se situent au niveau
de l'inexistence de données sur le permis de construire et les lotissements au niveau du
Ministère de la construction, le manque d’actualisation des données statistiques au niveau du
recensement général de la population et de l'habitat et des données cartographiques de la zone
d’étude. Il existe des plans de lotissement mais il a été très difficile pour nous de les avoir. A
ces difficultés, il faut ajouter le coût de la recherche.

Plan de rédaction
La problématique soulevée par cette recherche et la méthodologie mise en œuvre pour
l’analyse de cette recherche ont permis l’analyse critique de l’approvisionnement en eau
potable et les facteurs qui sous-tendent les problèmes d’accès à l’eau. Les résultats de la
présente recherche s’articulent autour de six chapitres regroupés en trois parties distinctes qui
constituent des unités de sens pour la compréhension des problèmes d’accès à l’eau potable
dans l’agglomération abidjanaise en particulier sur les franges septentrionales et orientales de
la capitale :

PARTIE I : ANALYSE DIACHRONIQUE DES MODALITES DE DEPLOIEMENT


DE L’OPERATEUR OFFICIEL D’EAU DANS LES PERIPHERIES URBAINES AU
NORD ET A L’EST D’ABIDJAN

PARTIE II : EXAMEN CRITIQUE DES BASES DU PROCESSUS DE MISE EN


PLACE URBAINE DES PERIPHERIES NORD ET EST D’ABIDJAN

PARTIE III : ETUDE DE LA CORRELATION ENTRE LES LOGIQUES

51
D’URBANISATION ET L’ACCES A L’EAU DES FRONTS D’URBANISATION
NORD ET EST D’ABIDJAN

ANNEXE : GUIDES D’ENTRETIEN SOUMIS AUX ACTEURS DE L’EAU (LE


CONCESSIONNAIRE) ET DES AUTORITES LOCALES
Guide d’entretien destiné aux autorités locales (Décentralisation et déconcentration)
1. En vertu des lois et dispositions juridiques relatif à la décentralisation en Côte d’Ivoire,
quelles sont les missions dévolues à la commune en ce qui concerne l’approvisionnement et le
raccordement en eau potable des populations locales ?
2. Quelles sont les ressources hydriques dont dispose votre commune ?
3. Existe-il des comités ou un service au sein de la commune chargée de l’amélioration de
l’accès à l’eau au profit des ménages ?
4. Qui est chargé de la mise en place de ces comités ou services en charge de l’eau ?
5. Quelle est la nature de l’appui que vous apportez à ces comités ou services en charge de
l’eau ?
6. Quelles sont les initiatives prises par la commune pour l’amélioration de l’accès à l’eau
dans les périphéries du centre urbain ?
7. Quels sont les projets d’adduction et de raccordement en eau potable initiés par la
commune ?
8. Quel a été l’impact de ces projets dans l’amélioration de l’accès à l’eau ?
9. Dans quelle mesure les projets d’adduction et de raccordement en eau potable ont-ils
contribué à l’amélioration de l’accès à l’eau potable ?
10. Quelles sont les mesures prises par la commune pour garantir la pérennité et la
maintenance des ouvrages d’adduction en eau potable ?
11. Quels sont les obstacles que la commune à rencontrer dans l’universalisation de l’accès à
l’eau potable ?
12. Quelles sont les difficultés liées au fonctionnement des ouvrages hydrauliques dans votre
commune ?
13. Pensez-vous que la décentralisation peut constituer un levier important pour
l’amélioration à l’accès à l’eau ?
14. Quelle est le niveau de participation de la commune dans la production des espaces loties
et habitable ?
15. Quelles sont les normes de la production urbaine au sein de votre commune ?
16. Quelle place la commune accorde à l’existence des réseaux divers notamment l’eau

52
potable ?
17. Existe-il des revendications ou des doléances concernant le raccordement en eau dans
votre commune ?
Guide d’entretien destiné au concessionnaire du réseau d’eau (SODECI)

1. Quel est le cahier de charge de votre société dans l’accès à l’eau ?

2. Disposez-vous d’un plan du réseau de l’eau potable dans les quartiers périphériques ?

3. Pouvez-vous énumérez les différents problèmes que rencontrent vos services dans le
raccordement des périphéries urbaines dans votre zone de desserte?

4. Comment est organisé vos services en périphérie urbaine ? ou Comment


l’approvisionnement en eau des périphéries est-elle assurée ?

5. Que pensez-vous de la performance des périphéries dans l’approvisionnement en eau à la


population à desservir ?

6. D’après vous la couverture du réseau de distribution des quartiers est-elle optimale ?

7. Quelles sont les conditions pour le raccordement des nouveaux quartiers ?

8. Combien de temps mettez-vous avant d’initier l’installation des conduites d’eau dans les
quartiers périphériques ?

9. Quels sont les plans d’investissements dans l’extension du réseau d’eau ?

10. Existe-il un schéma directeur de l’eau pour les périphéries ?

11. Si oui, ce schéma atteint-il son objectif depuis sa mise en place ?

12. Quels sont les équipements et infrastructures dont vous disposez pour la desserte en eau ?

13. Quels sont les facteurs qui influencent la production de l’eau potable ?

14. Quels sont les facteurs qui guident la consommation de l’eau potable ?

15. Quels sont les types d’apport dont vous bénéficiez notamment auprès des autorités pour
remplir votre mission ?

16. Quelles sont les pratiques d’urbanisme et de production urbaine des sites d’extension
urbaine qui fragilise le déploiement du réseau d’eau ?

17. Existe-il une incidence de l’aménagement urbain initial des périphéries sur le
raccordement en eau ?

53
18. Pouvez-vous nous renseigner sur la chronologie des installations des services en eau
potable en périphérie.

19. Quels sont les acteurs qui initie le processus de raccordement au réseau d’eau ?

Guide d’entretien destiné aux services départementales du Ministère de la


Construction
Nom, fonction et adresse du répondant………………………………………………………..
1. Quelles sont les étapes de la réalisation des lotissements que vous imposez aux acteurs de
l’aménagement ?

2. Quel est le niveau de dotation des lotissements suite à la validation du projet lotissement
par vos services ?

3. Existe-il un service de vérification de l’application des normes édictées par vos services à
l’endroit des aménageurs ?

4. Quelles sont les types de lotissements réalisés au sein de la commune ?

5. Quelles sont les procédures administratives d’aménagements urbains des parcelles rurales
dans votre commune ?

6. Quelles sont les missions assignées à votre service au sein de la ville ?

7. Quelles sont les contraintes que vos services rencontrent dans la mise en œuvre des
attributions qui lui sont dévolues ?

8. Dans la pratique, quels sont les activités que mènent vos services pour améliorer le niveau
de viabilisation dans les lotissements produits ?

9. Disposez-vous d’une base de données (peu importe le format) sur le niveau de dotation en
infrastructures hydrauliques des lotissements réalisés ?

10. Avez-vous des collaborations avec des ministères ou services extérieurs au votre dans le
cadre de la réalisation de votre mission ?

11. Si oui, pouvez-vous les citez et énumérez quelques domaines de collaborations ?

12. De façon globale, pensez-vous que le processus d’urbanisation et la mise en place des
populations influencent les niveaux d’accès à l’eau ?

13. Quelle est l’importance que l’accès à l’eau des populations occupe dans la validation des
projets de lotissements soumis à vos services ?

14. Quel est le niveau de respect des normes de viabilisation des lotissements réalisés ?

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15. Les acquéreurs de terrain lotis à usage d’habitation consultent-ils vos services avant toute
transaction foncière ?

16. Si oui, quels sont les motifs de consultation ?

QUESTIONNAIRE SOUMIS AUX MENAGES DES ZONES PERIPHERIQUES

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