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UNIVERSITÉ CHEIKH ANTA DIOP DE DAKAR

(UCAD)

FACULTÉ DES SCIENCES JURIDIUQES ET


POLITIQUES
(FSJP)

INSTITUT DES MÉTIERS DU DROIT


(IMD)
DROIT ET AMINISTRATION DES
COLLECTIVITÉS TEERITORIALES
LICENCE 3
COURS : AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE
CHARGÉ DU COURS :
MAMADOU DIANGAR
DOCTEUR EN DROIT PUBLIC
ENSEIGNANT-CHERCHEUR
FSJP/UCAD

ANNÉE UNIVERSITAIRE 2022-2023

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PLAN DÉTAILLÉ
INTRODUCTION

Contexte AT
Conceptualisation AT
Caractéristiques AT
Objectifs AT
Pratiques AT

Chapitre 1 : Le cadre institutionnel et juridique


Institutions (niveau rural puis national) devant propulser l’aménagement du territoire
Textes juridiques (législatifs et réglementaires) encadrant l’aménagement du territoire
Chapitre 2 : Les fondements et les approches

Raisons d’être d’une politique d’aménagement du territoire : expansion démographique,


rareté des sols, ressources naturelles de développement ;
Approches de mise en œuvre d’une politique d’aménagement du territoire : trois approches
complémentaires, à savoir l’approche sectorielle, l’approche zonale et l’approche territoriale.

Chapitre 3 : Les moyens d’actions et les étapes


Instruments de pilotage d’une politique d’aménagement du territoire : instruments
techniques, juridiques et financiers ;
Différentes étapes devant être suivies par une politique d’aménagement du territoire

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INTRODUCTION
La fin du 20ème siècle et le début du 21ème siècle ont été marquées par la constitution ou
la confortation de grands ensembles économiques et politiques reposant sur des bases
objectives et concrètes de convergence à l’échelle continentale ou régionale. En Europe et en
Amérique, ces groupements ont donné lieu à la déclinaison de visions, de programmes et de
projets communs. En revanche, en Afrique, de grands défis relatifs à l’épanouissement des
sociétés actuelles sont à relever simultanément : autosuffisance, éducation, cadre de vie, santé,
infrastructures, sécurité des biens et des personnes, croissance urbaine, exode rurale,
redynamisation culturelle, etc. Devant l’immensité des enjeux, la réflexion sur le processus
de développement ou encore de transformation en mieux de l’Afrique reste toujours
entière. L’aménagement du territoire constitue une pratique qui peut grandement contribuer
dans ce processus de métamorphose de l’espace africain en général et de l’espace sénégalais
en particulier.
La terre, parce qu’elle est le siège des activités humaines, est depuis toujours l’objet
d’un aménagement par la population qui l’occupe. Les ancêtres ont toujours organisé leurs
territoires en plusieurs zones, comme par exemple les zones réservées à l’habitat, les zones
réservées à la culture, les zones réservées à l’élevage, les zones réservés aux forêts, etc. Ainsi,
l’aménagement du territoire est une pratique qui remonte à la nuit des temps.
Dans le monde moderne, les premières actions pouvant être qualifiées d’aménagement
du territoire ont été observées après la crise économique de 1929. Dans les années 30,
notamment le 18 mai 1833 les États-Unis d’Amérique ont procédé à la création de la Tennessee
Valley Authority afin de tirer profit des possibilités qu’offraient les terres, les équipements
hydro-électriques et l’industrialisation le long de cette vallée et de relancer l’économie du sud.
La TVA était une entreprise créée par Roosevelt dans le cadre du New Deal et était chargée de
produire de l’électricité, d’assurer la navigabilité du fleuve de façon à attirer les industries, de
restaurer l’équilibre écologique de la vallée, d’améliorer la production agricole, etc. Après la
seconde guerre mondiale, le même phénomène s’est produit en Europe. Les pays touchés par
la guerre ont procédé à la reconstruction des villes détruites durant les hostilités. Ainsi, des
pays comme la France, l’Angleterre, l’Italie ont d’abord mis l’accent sur l’urbanisme avant
d’étendre les programmes sur les activités urbaines, rurales, touristiques, industrielles, etc. Par
exemple en France, la Compagnie Nationale du Rhône constituée en 1933 avait de l’État
français la concession de l’aménagement du Rhône pour la production hydroélectrique, la
création d’une voie navigable à grand gabarit, le développement agricole de la vallée. Tout cela
était fait suivant un projet général d’aménagement du Rhône fixant les principes
d’aménagement et le programme des travaux à réaliser.
En Afrique, les États nouvellement indépendants se sont contentés de reconduire ou
d’adapter les logiques héritées du passé à leurs projets et à leurs intérêts. Ils vont se lancer
isolément dans des politiques d’aménagement du territoire en conservant la configuration
spatiale léguée par le colon et dont la viabilité culturelle et économique posait problème (au

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Sénégal, Dakar qui représente moins de 2% du territoire national concentre presque 4 millions
d’habitants, et selon les projections de 2030, plus de 80% des sénégalais habiteront en ville, les
70% dans la partie ouest du pays dont 51% dans moins de 4% du territoire national ; au Niger
plus de 90% de la population se concentre sur le tiers du territoire ; au Bénin et au Togo, la
région littorale concentre plus de la moitié de la population). Leurs politiques d’aménagement
se déclinaient en options sectorielles de développement fortement orientées vers la recherche
et le renforcement de l’unité nationale au détriment de l’équilibre spatial global.
Le Sénégal n’a pas échappé à cette logique avec ses zones éco-géographiques, chacune
faisant l’objet d’un traitement spécifique en matière d’aménagement. Il y a le vieux bassin
arachidier ; la zone sylvo-pastorale ; la région du Sénégal oriental ; la Casamance ; la vallée
du fleuve Sénégal et le littoral nord ou zone des Niayes.
Sur le plan conceptuel, la notion d’aménagement du territoire n’a pas toujours été
employée. L’accent a été mis sur :
- d’abord l’urbanisme (ensemble de règles et mesures juridiques permettant aux pouvoirs
publics de contrôler l’affectation et l’usage du sol) ;
- ensuite le développement régional (effort global pour réduire les disparités régionales par le
soutien de l’activité économique des régions à travers la création d’emplois et de richesses) ;
- puis l’aménagement urbain (opération de travaux visant un projet urbain d’intérêt général
portant sur un quartier ou un lieu de vie) ;
- enfin la mise en valeur régionale (ensemble d’actions destinées à augmenter la valeur d’une
région) avant de déboucher sur
- les concepts de développement géographique (ensemble des transformations techniques,
sociales, territoriales, démographiques et culturelles accompagnant la croissance de la
production) et d’aménagement du territoire.
L’aménagement du territoire est une notion récente, complète, confuse et ambiguë
plus qu’il est à la fois pluridisciplinaire et multisectorielle. Il implique toutes les disciplines et
tous les secteurs, il a un contenu, un champ d’action et une portée qui varie selon les
utilisateurs (géographes, économistes, sociologues, juristes, etc.), selon les circonstances et
selon les pays.
Pour les anglo-saxons, c’est plutôt la science régionale ou encore la planification
spatiale, autrement appelée la planification régionale. Il est ici lié au développement régional
ou plus précisément au développement des régions défavorisés ou en déclin.
L’aménagement du territoire relève ainsi de la terminologie française. Il est né du souci
d’assurer l’équilibre spatial par une meilleure répartition des fruits de la croissance et la
correction des disparités régionales. Ainsi, il appartient à la catégorie des notions faussement
claires. Chaque discipline, chaque acteur pourrait avoir une conception, une définition de
l’aménagement du territoire. Il semble alors difficile de retenir une définition commune de la
notion. Les propositions ne manquent pas, mais il existe autant d’auteurs que de définitions
différentes de l’aménagement du territoire.

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Des définitions ont été dégagées par certains auteurs qui ont abordé la notion par un
seul de ses aspects. Armand COLLIN, par exemple, le définit en insistant sur sa signification
politique. Pour lui, « l’aménagement du territoire, c’est d’abord et avant tout, non pas une
technique, mais une politique élaborée par les gouvernants, notamment pour équilibrer les
activités humaines sur le territoire » (France Forum, 1961, n°32, p.6). De son côté, Philipe
LAMOUR conceptualise l’aménagement du territoire à partir de son contenu économique. Il
précise que « le problème posé par l’aménagement du territoire est celui de l’adaptation d’un
pays en grande partie insuffisamment développé pour le porter au niveau des pays auxquels il
s’est associé » (L’aménagement du territoire, 1962, p.7). Des ingénieurs de l’École des Ponts et
Chaussées de Paris ont défini l’aménagement du territoire en le liant à l’urbanisme. Pour eux,
l’aménagement du territoire consiste à « tracer en traits de pierres, de ciment ou de métal
l’avenir d’un pays », c’est-à-dire modeler la structure intérieure des villes par l’adaptation des
constructions au milieu.
Des définitions synthétiques ont également été proposées à côtés de celles qui se
basent sur un aspect de l’aménagement du territoire. Pierre MERLIN et Françoise CHOAY
considèrent l’aménagement du territoire comme « l’action et la pratique, plutôt que la science,
la technique ou l’art, de disposer avec ordre, à travers l’espace d’un pays et dans une vision
prospective, les hommes et leurs activités, les équipements et les moyens de communication
qu’ils peuvent utiliser, en prenant en compte les contraintes naturelles, humaines et
économiques, voire stratégiques » (Dictionnaire de l’urbanisme et de l’aménagement, 3ème éd.,
Paris, PUF, 2000). Pour J.-M. ROULIN, on peut définir l’aménagement du territoire comme « la
science ou l’art qui a pour objet l’organisation et la répartition de l’espace régional ou national
des diverses activités humaines en fonction des besoins de l’individu et de la collectivité »
(Aménagement du territoire et propriété privée, 1961).
Enfin, une définition large et plus complète a été proposée par Eugène Clauduis PETIT.
Ce dernier considère que l’aménagement du territoire « c’est la recherche, dans le cadre
géographique [d’un pays], d’une meilleure répartition des hommes en fonction des ressources
naturelles et des activités économiques » (Benoît Pouvreau, "La politique d'aménagement du
territoire d'Eugène Claudius-Petit", dans revue xxe siècle, n° 79-2003/3, p. 43-52, en ligne :
cairn.info/article.php). Cette définition est fondée sur l’objectif de l’aménagement du territoire
et est suffisamment large pour englober les multiples évolutions que la matière a
connues : l’aménagement du territoire comme urbanisme stricto-sensu, l’aménagement du
territoire comme décentralisation de l’activité industrielle et l’aménagement du territoire
comme planification régionale ou décentralisation du développement. Il ressort de ces
éléments que l’aménagement du territoire vise à résorber un déséquilibre ou une anomalie
sur le plan de l’organisation spatiale, conséquence des mauvais choix économico-politiques.
Il cherche en permanence une adéquation entre trois éléments fondamentaux : l’homme, les
ressources et l’espace.
Au total, l’aménagement du territoire peut être entendu comme l’ensemble des choix,
des orientations et des procédures fixés à l’échelle nationale ou régionale pour organiser
l’utilisation de l’espace afin d’assurer notamment la cohérence dans l’implantation des
populations, des grands projets d’infrastructures d’intérêt public. Il constitue donc un

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ensemble de dispositifs, de techniques, d'actions et d'interventions qui visent à assurer une
répartition adéquate de la population, des constructions, des activités économiques et des
équipements et infrastructures, tout en tenant compte des contraintes naturelles et
anthropiques à leur établissement. Il a comme finalité l’homme, son bien-être, son
épanouissement.

En tant que discipline, le droit de l’aménagement du territoire ne se présente pas


comme une discipline juridique traditionnelle, c’est-à-dire une discipline avec un ensemble de
textes, législatifs ou réglementaires, et de décisions juridictionnelles. Il fut dès son origine très
souple dans son contenu normatif et dans ses modes d’action. C’est un droit qui renvoie à
l’action et à la pratique consistant à disposer avec ordre, à travers l’espace d’un pays et dans
une vision prospective, les hommes et leurs activités, les équipements et les moyens de
communication qu’ils peuvent utiliser, en tenant compte des contraintes naturelles, humaines
et économiques. Il s’agit d’un droit qui est largement produit, appliqué et contrôlé par
l’administration. Cette dernière dispose d’une grande liberté d’appréciation dans la mise en
œuvre de l’aménagement du territoire. Elle utilise à la fois des procédés de droit public et de
droit privé dans sa gestion. Le droit de l’aménagement du territoire est une discipline ouverte,
pluridisciplinaire. Le juriste n’est pas le seul à s’intéresser à l’aménagement du territoire. Les
économistes, les géographes, les sociologues ainsi que les démographes ont un rôle
déterminant dans ce domaine.
Le droit de l’aménagement du territoire ne doit pas être confondu au droit de
l’urbanisme. Ce dernier renvoie à l’ensemble des règles et institutions relatives à
l’aménagement et au développement urbain. C’est une discipline qui consiste à voir comment
peut être modelée la structure intérieure des villes par l’adaptation des constructions. Ainsi, là
où le droit de l’aménagement du territoire assure une répartition équilibrée des activités sur le
territoire national, le droit de l’urbanisme encadre et organise l’occupation physique des sols.
L’aménagement du territoire présente trois grandes caractéristiques. D’abord, il est
unitaire et global. Cela signifie qu’aucune fraction du territoire, aucun secteur économique
n’est aménagé de manière isolée. Autrement dit, aucun développement ne saurait se faire en
marge du système économique national, régional et international. Ensuite, il est
interministériel. Cela veut dire qu’aucun ministère ne peut revendiquer à lui seul la conception
et la mise en œuvre de la politique d’aménagement du territoire, même de façon partielle.
Enfin, il est prospectif. Cela signifie que l’aménagement du territoire doit être effectué dans
une vision futuriste. Il implante le cadre de vie et d’activités des générations futures. Il s’agit
donc d’une réflexion à long terme.
L'aménagement du territoire a pour objectif de promouvoir la mise en valeur des
ressources et potentialités territoriales et d'améliorer le cadre de vie et les conditions
d'existence des habitants, en atténuant les disparités régionales de développement
économique et social par une organisation prospective de l'espace, reposant sur une
orientation volontariste et concertée des équipements et des activités. Ainsi, il permet de
déterminer où l'on construira des maisons et des usines, des routes et des rails, des ports et
des aéroports, des barrages et des centrales électriques, où l'on aménagera des terrains de
loisirs et des écoles et où seront offerts les services essentiels de la collectivité comme les

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hôpitaux, les écoles. Il permet à chaque pays, chaque région ou chaque commune de se fixer
des objectifs quant à la façon dont il veut se développer et de trouver des moyens de réaliser
ces objectifs, tout en tenant compte des importantes considérations sociales, économiques et
environnementales.
Au regard de cet objectif, l’aménagement du territoire se décline en sept (07) pratiques.
Il s’agit :
- d’équiper, c’est-à-dire mettre en place des infrastructures indispensables au développement ;
- de délocaliser, c’est-à-dire de redistribuer les services, de réorganiser l’occupation spatiale ;
- de ménager ou de protéger, c’est-à-dire de fixer les limites à l’action humaine et d’anticiper
sur certains phénomènes naturels pour protéger l’existant ;
- de manager, c’est-à-dire distribuer sur l’ensemble du territoire national les fruits de la
croissance et de favoriser le développement tout recherchant une certaine équité ;
- d’organiser, c’est-à-dire déterminer les dimensions d’organisation institutionnelle de
l’aménagement du territoire (État, Collectivités territoriales, Agences) ;

- de convaincre, c’est-à-dire prendre des mesures incitatives à l’investissement ;


- de redistribuer, c’est-à-dire lutter contre les disparités pour promouvoir la solidarité et
l’équité.
L’aménagement du territoire suppose donc un développement équilibré du territoire.
À ce titre, il mobilise tout un ensemble de secteurs d’intervention pour parvenir à ses objectifs
: le développement économique, la mise en œuvre de politiques spatialisées, le développement
des infrastructures de transports et de communication, la disponibilité des ressources en eau
et leur gestion intégrée, la préservation et la mise en valeur de l’environnement.

L’étude de l’aménagement du territoire se fera ici en considération du Sénégal. Il s’agira


de déterminer d’abord son cadre institutionnel et juridique (Chapitre 1), ensuite ses
fondements et ses approches (Chapitre 2), et enfin ses moyens d’actions et ses étapes
(Chapitre 3).

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CHAPITRE 1 : LE CADRE INSTITUTIONNEL ET JURIDIQUE
L’aménagement du territoire est avant tout un choix politique consistant à opter contre
une évolution anarchique. Il recherche une meilleure répartition des hommes et des activités
à travers une vision prospective. Dans le cas du Sénégal, le cadre territorial sur lequel s’appuie
l’aménagement du territoire se caractérise par de fortes disparités entre d’une part le tiers
ouest et le reste du pays, et d’autre part entre les villes et les campagnes, héritage de la période
coloniale. Ces disparités ont poussé les autorités au début des indépendances à appliquer une
politique d’aménagement du territoire pour y remédier. Cette politique s’est adossée sur un
cadre institutionnel (Section 1) et un cadre juridique (Section2).

SECTION 1 : LE CADRE INSTITUTIONNEL


Les premières actions en matière d’aménagement du territoire menées par l’État du
Sénégal Indépendant pour résorber les déséquilibres et disparités de son organisation spatiale
léguée par le colonisateur ont été axées sur le monde rural (Paragraphe 1). C’est par la suite
que l’aménagement du territoire va se généraliser au niveau national (Paragraphe 2).

PARAGRAPHE 1 : LE CADRE INSTITUTIONNEL LOCAL


L’aménagement du territoire au Sénégal a une origine rurale. Il s’est focalisé en premier
lieu et pendant longtemps sur le monde rural. Cette focalisation s’est traduite par la mise sur
pied d’institutions de développement rural (A) et d’institutions de développement régional (B).

A/ LES INSTITUTIONS DE DÉVELOPPEMENT RURAL


Dès le lendemain des indépendances, les autorités sénégalaises ont manifesté une
réelle volonté de donner aux politiques économiques et sociales un cachet spatial. En effet,
c’est en 1960 avec la loi n° 60-14 du 13 janvier 1960 que le Centre d’Expansion Rural (CER) a
été créé. Ce centre a été rattaché au Secrétariat d’État du Plan. Il avait pour attribution d’aider
à mettre en exécution les directives du plan ; d’aider les coopératives à prévoir leur besoin, à
définir leurs objectifs et à stimuler l’investissement humain des collectivités de base ; d’aider à
populariser les objectifs du plan.
Une année plus tard, c’est-à-dire en 1961, le Bureau d’Aménagement des Terroirs et
Villages (BATV) a été mis en place. Ce bureau avait pour mission principale l’équipement et
l’intégration des zones rurales dans le tissu économique. Cela se déclinait en plusieurs
composantes. En effet, le bureau était chargé d’organiser les villages pour promouvoir une
politique rationnel d’équipement du milieu rural. Il devait également étudier les terroirs et
proposer les zonages pour favoriser le développement rural en harmonisant la distribution de
l’ensemble des activités sur le terroir. Le bureau devait enfin participer à l’élaboration et à la
localisation des projets.
A l’analyse, ces institutions montrent la place et le rôle de l’aménagement du territoire
dans les politiques publiques. Il apparaît à travers leurs missions la volonté des autorités
sénégalaises à promouvoir le développement des campagnes. Il en est de même lorsque l’on
observe la composition de ces institutions, notamment celle du Centre d’Expansion Rurale. Ce

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dernier était constitué d’une équipe polyvalente comprenant au moins un responsable de
l’agriculture, un responsable des eaux et forêts, un responsable de l’enseignement, de la santé,
de la coopération, de l’habitat rural, de l’artisanat rural, de la pêche dans les zones maritimes
ou fluviales, un responsable de la jeunesse, de l’information des problèmes des femmes.
Au fil des années, le cadre institutionnel de l’aménagement du territoire qui a pris forme
au niveau rural s’établit au niveau régional.

B/ LES INSTITUTIONS DE DÉVELOPPEMENT RÉGIONAL


Le début des années 1970 a été marqué par une réorganisation de l’intervention de
l’État dans le monde rural. Les pouvoirs publics ont procédé à la création de plusieurs sociétés
régionales de développement rural.
La réorganisation a débuté dans la première décennie des indépendances. Au Nord, la
Société d’Aménagement et d’Exploitation des Terres du Delta du fleuve Sénégal (SAED) a été
créée par la loi n°65-001 du 20 janvier 1965. Elle est devenue la Société Nationale
d’Aménagement et d’Exploitation des Terres du Delta du fleuve Sénégal et des Vallées du fleuve
Sénégal et de la Falamé en 1981 suivant la loi n°81-57 du 29 juin 1981. Au centre, la Société de
Développement et de Vulgarisation Agricole (SODEVA) a été mise sur pied en 1968 avant d’être
dissoute en 1998. Au Sud, la Société de Mise en Valeur Agricole de la Casamance (SOMIVAC) a
été créée en 1976, puis dissoute par la loi du 8 octobre 1990.
Il apparaît ainsi, du nord au sud en passant par le centre, l’installation de structures
destinées à apporter aux populations rurales un meilleur appui pour promouvoir le
développement des terroirs. Par exemple, la SAED a pour mission de promouvoir le
développement de l’agriculture irriguée en rive gauche du fleuve Sénégal et de la Falémé. La
SODEVA, quant à elle, devait contribuer à la mise en œuvre du programme d’amélioration de
la production d’arachide et de mil en termes d’achat d’un plus grand nombre d’instruments
agricoles simples à traction animale, d’une partie des animaux de trait nécessaires et des
quantités d’engrais de plus en plus fortes. La SOMIVAC, de son côté, était chargée d’assurer le
développement rural de la Basse et Moyenne Casamance.
La création de ces sociétés régionales de développement rural a été complétée par la
mise sur pied de plusieurs projets dans différentes zones du pays. Il en est ainsi du Projet de
Développement Agricole de Matam (PRODAM) ; du Projet de Développement de l’Élevage au
Sénégal Oriental (PDESO), remplacé par le Projet de Développement de l’Élevage au Sénégal
Oriental et en Haute Casamance (PDESOC) ; du Programme de Développement Intégré de la
Moyenne Casamance (PRIMCOCA) ; du Projet de Gestion de l’Eau dans la Zone Sud (PROGES) ;
du Projet de Micro Entreprise Rural (PROMER). Tous ces projets avaient pour objectif de
promouvoir le développement des campagnes qui n’avaient pas reçu d’investissements durant
la période coloniale. Il s’agissait d’une politique d’intervention visant à résorber le déséquilibre
territoriale constatée entre la partie côtière et le reste du pays.

D’autres projets à vocation hydraulique ont été également initiés par les pouvoirs
publics sénégalais afin de promouvoir le développement des campagnes. C’était le cas du Canal
du Cayor qui devait permettre l’irrigation des zones pédologiquement viables dans les régions

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de Dakar, de Diourbel, de Louga et de Thiès sur une superficie de 8500 hectares. Ce projet
devait également permettre d’alimenter la ville de Dakar en eau et de faciliter la recharge des
nappes. Il en était de même du Programme de Revitalisation de Vallées Fossiles, qui
ambitionnait de revitaliser les anciennes vallées avec, d’une part, les surplus des eaux du Fleuve
Sénégal habituellement déversés dans la mer et, d’autre part, les eaux de ruissellement. Ces
projets d’aménagement hydraulique devaient contribuer au développement des régions
concernées en améliorant les revenus des populations et à relever les budgets des collectivités
territoriales.
À côté de ces projets, les autorités sénégalaises avaient aussi tenu à procéder à un
ajustement territorial en réorganisant les terroirs. Elles ont décidé d’entreprendre la mise en
valeur de terres faiblement exploitées. Dans ce cadre, elles ont mené une politique de
peuplement de certaines zones. Il en est ainsi d’une part de la zone du Delta du Fleuve Sénégal
avec la création de plusieurs villages (Kassak Nord et Kassak Sud, Boundoum et Boundoun
Barrage) en milieu des rizières afin d’avoir de la main d’œuvre devant s’occuper des terres
aménagées par la SAED. Il en est ainsi d’autre part de la zone du Sénégal Oriental avec la mise
en place d’une Société de Colonisation des Terres Neuves (SCTN) en 1971 devant aménager et
mettre en valeur les terres neuves par un déplacement d’une fraction importante de la
population du bassin arachidier. Le peuplement des terres neuves du Sénégal Oriental était
justifié par la pression démographique au niveau du bassin arachidier et la forte pression sur
les terres à rendement faible. Ainsi, la Société de Colonisation des Terres Neuves (SCTN) avait
comme objectif d’établir un plan de mise en valeur et un schéma d’aménagement général de
150 milles hectares de terres cultivables. A ce titre, elle devait élaborer des politiques globales
de décongestion des zones à forte densité démographique à partir de migrations organisées et
contrôlées. La société devait aussi assurer un peuplement et une mise en valeur du nouveau
territoire agricole. Enfin, elle devait transformer et vendre éventuellement les produits
récoltés.
Ces différentes institutions locales avaient comme mission principale l’équipement et
l’intégration des zones rurales dans le tissu économique. Elles seront appuyées par des
structures d’aménagement du territoire au niveau national.

PARAGRAPHE 2 : LE CADRE INSTITUTIONNEL NATIONAL


Les gouvernements qui se sont succédé à la tête de notre pays ont toujours recherché
l’ancrage institutionnel le plus adapté pour prendre en compte l’aménagement du territoire.
Ainsi, au cadre institutionnel local originel, est venu s’ajouter un cadre institutionnel national
de l’aménagement du territoire.
Le cadre institutionnel national a d’abord commencé par la transformation du Bureau
d’Aménagement des Terroirs et des Villages en service en 1962. Il s’agit du Service de
l’Aménagement du Territoire (SAT). La mise en place de ce service constituait un acte de haute
portée. En effet, il a montré l’apparition première du terme aménagement du territoire au
Sénégal. C’est dans ce sillage que ce service a par la suite été élevé au rang de direction en 1967
en devenant la Direction de l’Aménagement du Territoire (DAT). Ainsi, l’aménagement du
territoire a migré de bureau à direction.

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La Direction de l’Aménagement du Territoire avait plusieurs attributions. Elle devait
élaborer au niveau national un plan général et des plans régionaux d’aménagement du
territoire pour promouvoir un développement équilibré de l’ensemble du pays. Elle devait aussi
définir en liaison avec les services concernés des normes d’aménagement des terroirs
villageois, du zonage régional et la détermination des villages centres et des groupes de villages
pour la création des communautés rurales. La direction était également chargée d’examiner et
d’approuver l’implantation de tous les projets et de toutes les propositions ayant des
incidences d’aménagement du territoire. Elle devait enfin faire les études de localisation
optimale des équipements économiques et administratives et la vérification de leur
implantation par rapport aux options du plan.

En 2009, la Direction de l’Aménagement du Territoire est transformée en agence. Elle


est devenue l’Agence National de l’Aménagement du Territoire (ANAT), instituée par le décret
n° 2009-1302 du 20 novembre 2009. En 2018, la Direction de l’Aménagement du Territoire a
été rétablie. La mise en place de cette agence vise à assurer un développement territorial
généralisé et diffus sur l’ensemble du pays. Ainsi, l’ANAT absorbe en son sein la Direction des
Travaux Géographiques et Cartographiques ainsi que l’Agence du Cadre de Vie et de la Qualité
de la Consommation. L’ANAT assure avec la DAT la politique nationale d’aménagement du
territoire. C’est à ce titre que l’ANAT a pour missions de promouvoir et de mettre en œuvre la
politique gouvernementale en matière d’aménagement du territoire, de travaux
géographiques et cartographiques et d’amélioration du cadre de vie des populations. Elle est
alors chargée d’améliorer les conditions et le cadre de vie des populations ; de promouvoir la
région comme pôle pour le développement et pivot de la cohérence territoriale ; de réaliser
des infrastructures sur l’ensemble du territoire national ; de poursuivre la construction de
l’espace sous régional.
En 2005, la Direction de l’Appui au Développement Local (DADL) a été créée par le
décret n° 2005-575 du 22 juin 2005 portant organisation et fonctionnement du ministère des
collectivités territoriales. Cette direction traduit une volonté des autorités de mettre en phase
ses missions avec les politiques de décentralisation et de développement local. Elle constitue
ainsi une structure d’appui et de promotion du développement économique local par une offre
de service destinée aux collectivités territoriales pour impulser en encourager les initiatives et
dynamiques locales. À ce titre, la direction a pour missions d’encourager les initiatives locales
tendant à la réalisation de projets et de permettre la participation effective des populations à
ces projets ; d’assurer la coordination de suivi et le contrôle des centres d’appui au
développement local ; d’appuyer les projets et programmes de développement par
l’organisation, la sensibilisation et la formation des populations ; d’assister les collectivités
territoriales dans l’élaboration des plans et programmes de développement local ; d’assurer la
coordination de la commission nationale d’assistance aux centres d’appui au développement
local.
Initialement mise en place (1975) pour mettre en œuvre l'aménagement touristique de
la Petite Côte, la Société d’Aménagement de la Petite Côte (SAPCO) a vu son intervention
étendue au niveau national en 2004. Ainsi, les compétences d’aménagement de la petite côte
sont élargies à l’ensemble du littoral et aux zones d’intérêts touristiques du pays. En

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conséquence, la SAPCO est devenue la Société d’Aménagement et de Promotion des Côtes et
Zones Touristiques du Sénégal (SAPCO-SENEGAL) avec le décret n° 2004-1185 du 27 août 2004.
La nouvelle société a pour missions de constituer des Zones d’Intérêt Touristique (ZIT) sur
l’ensemble du territoire national pour en assurer la maîtrise foncière ; d’immatriculer au nom
de l’Etat les ZIT identifiés ; de rechercher des investisseurs nationaux et étrangers susceptibles
de financer des projets hôteliers et para hôteliers sur les différents sites identifiés ; de créer sur
ces sites des stations touristiques en procédant notamment à la réalisation des aménagements
de base (voiries et réseaux divers), d'équipements collectifs et d'un environnement planté ; de
céder ou louer des terrains viabilisés ou non viabilisés à des promoteurs ou des gérants qualifiés
; de veiller au respect, par les promoteurs appelés à s'établir sur la zone, des normes et règles
d'urbanisme et d'architectures, dans le cadre du plan d'aménagement établi par le
gouvernement ; de gérer les stations touristiques en assurant l'entretien des équipements, la
propreté et la salubrité de l'environnement, la sécurité des personnes et des biens, la
promotion des investissements pour y attirer un maximum de clientèle et enfin assurer
l'animation.
Toutes ces institutions témoignent des efforts déployés par les autorités sénégalaises
pour lutter contre les disparités et assurer un développement équilibré du territoire national.
Au demeurant, le Sénégal se caractérise toujours par un développement déséquilibré ; un
déséquilibre territoriale entre les parties situées le long des côtes et l’intérieur du pays.
L’aménagement du territoire au Sénégal propulsé par ce cadre institutionnel repose sur un
cadre juridique épars.

SECTION 2 : LE CADRE JURIDIQUE


L’aménagement du territoire au Sénégal ne fait pas encore l’objet d’une législation
propre. On le retrouve dans des textes spécifiques y faisant référence. Ces textes sont d’ordre
législatif (Paragraphe 1) et règlementaire (Paragraphe 2).

PARAGRAPHE 1 : LES TEXTES LÉGISLATIFS


Certains textes législatifs font état de l’aménagement du territoire au Sénégal.
Il s’agit en premier lieu du Code de l’urbanisme. Au Sénégal, en matière d’urbanisme se
sont succédé les lois n° 66-49 du 27 mai 1966, n° 88-05 du 20 juin 1988 et n° 2008-43 du 20
août 2008. La dernière qui est celle en vigueur avait pour objet d’harmoniser certaines
dispositions du code de l’urbanisme avec la loi n° 96-07 du 22 mars 1996 portant transfert de
compétences aux régions, aux communes et aux communautés rurales, abrogée et remplacée
par la loi n° 2013-10 du 28 décembre 2013 portant code général des collectivités territoriales
au Sénégal.
Le Code de l’urbanisme détermine dans le Titre IV du Livre premier les opérations
d’aménagement. Il s’agit :
- de la rénovation urbaine (opération qui a pour but l’amélioration de la qualité d’un ensemble
urbain) ;

12
- de la restructuration : (opération d’aménagement de zones non loties, vétustes ou
insalubres) ;
- du remembrement (opération obligatoire d’alignement, de normalisation de limites, des
modifications de l’assiette de propriété ainsi que des charges et servitudes y rattachées, de
distribution de parcelle enclavées ou mal desservies comprises dans la zone spéciale
d’aménagement) ;
- des zones d’aménagement concerté (aménagement et équipement de terrains, notamment
en vue de la réalisation d’infrastructures et d’équipements collectifs publics ou privés, de
construction à usage d’habitation, de commerce, d’industrie ou de service) ;
- du lotissement (opération ayant pour effet l’aménagement, l’équipement et la division en lots
d’une ou plusieurs propriétés foncières pour la vente ou la mutation à titre gratuit ou la
location).
Il détermine dans son Livre III les organismes d’exécution des opérations
d’aménagement. Ces organismes peuvent être des établissements publics et autres organismes
aménageurs ; des associations d’aménagement et d’amélioration du cadre de vie ; des sociétés
coopératives de construction et d’habitat.
Il s’agit en deuxième lieu des textes relatifs à la décentralisation. C’était d’abord la loi n°
96-07 du 22 mars 1996 portant transfert de compétences aux régions, aux communes et aux
communautés rurales, notamment des compétences en matière d’urbanisme qui faisait état
de l’aménagement du territoire au niveau des collectivités territoriales. C’est par la suite la loi
n° 2013-10 du 28 décembre 2013 portant code général des collectivités territoriales au Sénégal
qui en détermine les contours au niveau local.

En effet, le Code général des collectivités territoriales comporte un Chapitre VIII intitulé
« De l’aménagement du territoire » dans le Livre deuxième. Ce chapitre détermine les
compétences du département et de la commune en matière d’aménagement du territoire.
Selon l’article 316, le département élabore et met en œuvre son schéma d’aménagement du
territoire. Ce dernier est le document qui fixe les orientations fondamentales de
l’aménagement des territoires concernés, compte tenu des relations entre ces territoires et les
régions avoisinantes et de l’équilibre qu’il convient de préserver entre l’extension des
agglomérations, l’exercice des activités agricoles, des activités industrielles, et les autres
activités économiques et la préservation de l’environnement. Quant à l’article 317, il dispose
que la commune donne son avis sur le projet du schéma d’aménagement du territoire du
département et en assure l’opérationnalisation des options.
Par ailleurs, on peut déduire de la loi n° 64-46 du 17 juin 1964 relative au domaine
national une mise en œuvre de l’aménagement du territoire. En effet, l’existence d’un domaine
national au Sénégal semble être destinée à permettre aux pouvoirs publics de mener une
politique de développement sans grands obstacles sur le plan foncier. Les principaux principes
de base de cette loi (non appropriation privée de la terre ; inaliénabilité et intransmissibilité de
la terre ; gratuité de l’accès à la terre ; gestion décentralisée des terres) s’inspirent des
conceptions authentiquement africaines de la terre et vont dans le sens de l’orientation de

13
politiques économiques et sociales de la nation. De même, l’aménagement apparaît à travers
la catégorisation des terres du domaine national en quatre zones : les zones urbaines, les zones
pionnières, les zones classées et les zones des terroirs (article 4 de la loi du 17 juin 1964). Il
s’agit d’une classification qui obéit à deux logiques : d’une part, la création d’un outil de travail
par la mise à la disposition des paysans des terres des zones des terroirs, et d’autre part, la
volonté de constituer une réserve foncière en vue de faciliter l’urbanisation (zone urbaine),
d’assurer la protection de l’environnement (zone classée) et de créer des projets de
développement (zone pionnière).
Enfin, de façon récente, l’État du Sénégal a adopté en 2021 une loi d’orientation pour
l’aménagement et le développement durable des territoires (Loi n°2021-04 du 12 janvier 2021
portant loi d’orientation pour l’aménagement et le développement durable des territoires). Il
s’agit d’une loi relative à l’aménagement du territoire qui, après avoir défini les notions de base,
fixe les principes, les orientations, les outils, organes et instruments de l’aménagement et du
développement durable des territoires.

PARAGRAPHE 2 : LES TEXTES RÉGLEMENTAIRES


Les pouvoirs publics ont adopté des textes réglementaires ayant trait à l’aménagement
du territoire. Il s’agissait principalement des décrets d’application des lois portant code de
l’urbanisme, à savoir les décrets n° 66-1076 du 31 décembre 1966, qui a servi d’application à
la fois à la loi de 1966 et à celle de 1988, et n° 2009-1450 du 30 décembre 2009. Présentement,
c’est le décret du 30 décembre 2009 qui consacre son Livre premier un Titre III relatif aux
opérations d’aménagement.
Il y a également et de façon plus spécifique le décret n° 2009-1302 du 20 novembre
2009 instituant l’Agence Nationale de l’Aménagement du Territoire (ANAT). Ce décret a mis en
place la structure nationale en charge de l’aménagement du territoire. Ce qui constitue une
réponse originale à la nécessité de mieux coordonner les politiques d'organisation et de
développement territorial dans les espaces urbains et ruraux. En effet, l’agence cherche à
transformer les contraintes en atouts en offrant notamment à tous les acteurs du territoire
national un outil de mise en cohérence de leurs projets.

CHAPITRE 2 : LES FONDEMENTS ET LES APPROCHES DE


L’AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE
L’étude de ce chapitre porte d’une part sur les fondements de l’aménagement du
territoire (Section 1) et d’autre part sur ses approches (Section 2).

SECTION 1 : LES FONDEMENTS DE L’AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE


Les fondements de l’aménagement du territoire renvoient aux raisons d’être d’une
politique d’aménagement du territoire. Elles sont de divers ordres et on peut en retenir
l’expansion démographique (Paragraphe 1), la rareté des sols (Paragraphe 2) et les ressources
naturelles de développement (Paragraphe 3).

PARAGRAPHE 1 : L’EXPANSION DÉMOGRAPHIQUE


14
L’aménagement du territoire ne peut pas être conçu dans une société statique sur tous
les plans, c’est-à-dire une société qui ne bouge pas, qui n’évolue pas. Ainsi, une politique
d’aménagement du territoire n’existe que lorsque le groupe humain qu’elle concerne est en
état de développement (expansion démographique ou développement urbain).
L’expansion démographique constitue un fondement suffisant pour une politique
affichant la volonté de discipliner spatialement et économiquement cette croissance. Il s’agit
d’arriver à maîtriser l’expansion dans toutes ses dimensions pour éviter de faire face à des
déséquilibres géographiques. Ainsi, l’aménagement du territoire consiste à procéder à une
répartition rationnelle des populations dans l’espace territoriale de telle sorte qu’il n’existe pas
un déséquilibre flagrant de l’occupation du territoire national.

Il apparaît ainsi que c’est dans les lieux à forte densité d’habitation que se fait plus sentir
le besoin d’une organisation et d’une régularisation de l’occupation de l’espace. Au Sénégal,
cela a été le cas avec les politiques d’aménagement des Terres Neuves qui reposait sur un projet
de colonisation agricole. Ce projet consistait à un déplacement de quelque mille familles
d’agriculteurs originaires des zones surpeuplées du bassin arachidier dans les zones moins
peuplés des Terres neuves au Sénégal oriental. Le peuplement de cette zone était donc justifié
par la pression démographique au niveau du bassin arachidier. Cela a été également le cas au
niveau de la région de Dakar avec l’aménagement des Parcelles Assainies pour résorber la forte
pression démographique au niveau de Dakar Centre (Dakar Plateau, Médina, Fass Gueule
Tapée). De façon beaucoup plus récente, la création de nouveaux pôles urbains à Diamniadio
et au Lac Rose répond à cette politique de redéploiement de la population et de décongestion
de la capitale.

Ces situations sont d’actualités avec l’occupation actuelle de l’espace territoriale qui se
caractérise par de grands déséquilibres entre l’ouest et l’est du pays. En effet, plus de 75% des
sénégalais vivent à l’ouest de la ligne Saint-Louis, Kaolack et Ziguinchor. Les fortes
concentrations humaines de l’ouest (plus de 20 habitants au km2) contrastent nettement avec
les faibles densités de l’est (11 habitants au km2). Une telle situation caractérisée par une
continuelle concentration de la population dans une ou deux villes et le dépeuplement des
villages, augmente aujourd'hui le poids des régions côtières au détriment de l'arrière-pays. Or,
il est actuellement connu de tout le monde qu'il ne peut avoir de développement sans un
minimum d'équilibre entre la côte et le reste du pays.
À côté du phénomène urbain, la rareté des sols constitue également un facteur
d’incitation à une politique d’aménagement du territoire.

PARAGRAPHE 2 : LA RARETÉ DES SOLS


Au fur et à mesure des nécessités de la croissance et de l’impossibilité de trouver de
l’espace, la nécessité d’entreprendre une politique d’aménagement s’impose. On peut, à ce
titre, donner le cas des Pays-Bas et de Monaco qui ont des limites territoriales trop petites.
Avec la rareté des sols, ils ont essayé d’introduire une certaine rationalité dans l’utilisation de
leur territoire. Ainsi, leur politique d’aménagement du territoire a consisté à entreprendre des
constructions en hauteur ou à remblayer la mer pour gagner de l’espace.

15
Devant ces difficultés, on assiste aujourd’hui à un effort des États modernes de réaliser
une réelle corrélation entre la rareté des sols et la cohérence de l’aménagement du territoire
et de l’urbanisme. En effet, il apparaît que plus le sol est rare et donc objet de convoitise, plus
son utilisation sera rationnelle et commandée par une réflexion préalable et objective. Par
contre, là où la terre est disponible, on assiste à des occupations désordonnées. En
conséquence, l’aménagement du territoire s’impose beaucoup plus devant la rareté des sols.
Enfin, une politique d’aménagement du territoire peut reposer sur les ressources
naturelles de développement.

PARAGRAPHE 3 : LES RESSOURCES NATURELLES DE DÉVELOPPEMENT


Ce fondement de l’aménagement du territoire a trait à l’ensemble des conditions
offertes par la nature aux différentes zones d’un pays, d’une sous-région ou d’un continent. Il
existe, à ce niveau, de très grandes disparités liées tant à l'écologie qu'aux disponibilités en
matières premières, notamment du sous-sol. Ainsi, dans certains centres urbains, ce sont les
inondations périodiques qui constituent le principal problème d'urbanisme. Par contre dans
certaines zones du pays, c'est le manque d'eau qui est le handicap principal. Les préoccupations
d'aménagement du territoire s'orientent théoriquement dans ces hypothèses vers la création
d'infrastructure de maîtrise de l'eau, soit pour lutter contre les inondations, soit pour assurer
la disponibilité de l’eau.
Au-delà de la question de l’eau, une autre difficulté pouvant justifier un aménagement
du territoire réside dans la gestion des autres ressources naturelles. Par exemple, le
remplacement de vielles plantations et la création de nouveaux périmètres dans les zones
agricoles ; l’exploitation de carrières et mines avec la remise en état des sites inexploités et
l’exploration de nouveaux gisements constituent autant de problèmes d'aménagement du
territoire où l'environnement et l'économie s'enchevêtrent.

Ces problèmes liés aux ressources naturelles font que l'aménagement du territoire
s'impose comme une nécessité et les actions devant le traduire dans les faits comme des
éléments indispensables pour rendre l'espace plus fonctionnel.

SECTION 2 : LES APPROCHES DE L’AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE


Toute politique d’aménagement du territoire repose sur la combinaison de trois
approches complémentaires. Il s’agit d’une approche sectorielle (Paragraphe 1), d’une
approche zonale (Paragraphe 2) et d’une approche territoriale (Paragraphe 3).

PARAGRAPHE 1 : L’APPROCHE SECTORIELLE


L’approche sectorielle renvoie à la distribution d’équipements et d’infrastructures
spécifiques sur l’espace national. Elle correspond à la programmation d’équipements et de
services sous forme de sélection de sites et de schémas thématiques de répartition. Ainsi, de
nombreuses opérations, allant des transports au logement, en passant par la création d’aires
protégées, d’équipements universitaires, peuvent être menées à partir d’une répartition
sectorielle à l’échelle nationale.

16
L’approche sectorielle de l’aménagement du territoire s’accompagne souvent d’une
politique de soutien de l’économie par des grands travaux. On le constate de nos jours au
Sénégal avec les grands projets infrastructurels de l’État qui tente de rattraper le déficit en
matière d’infrastructures routières, ferroviaires, portuaires et aéroportuaires.
Cette approche permet ainsi d’équiper en infrastructures importantes certains sites
considérés comme stratégiques pour l’ouverture du pays au commerce et à l’accueil
d’investissements étrangers. Les espaces de ces aménagements peuvent être étendus en zones
économiques destinées à accueillir des investissements productifs autour des infrastructures.
Cette approche répond donc à une logique de construction de politiques territoriales et est
accompagnée d’une approche zonale.

PARAGRAPHE 2 : L’APPROCHE ZONALE


L’approche zonale renvoie à la distinction de portions du territoire national en fonction
d’aptitudes particulières à valoriser ou, au contraire, en fonction de handicaps à compenser.
Ainsi, elle procède par la détermination de zones regroupant des aires souffrant de handicaps
divers ou disposant d’une vocation et devant, à ce titre, bénéficier de politiques publiques
d’appui sous forme de prime, de subvention ou de dérogation, ou de politiques volontaristes
de mise en valeur zonale.
À titre d’exemple, on peut citer le cas de la zone sud du Sénégal avec le programme de
relance des activités en Casamance ; la zone Dakar-Thiès-Mbour qui est très stratégique pour
le Sénégal mais qui est particulièrement sensible aux inondations et qui bénéficie d’un
programme d’aménagement et de développement face aux enjeux environnementaux,
démographiques et socio-économiques. L’approche zonale au profit de zones handicapées
constitue donc une politique de l’État providence ou une politique intervenant plutôt pour
déterminer les modes de mise en valeur spécifique d’une zone.

L’approche zonale qui accompagne l’approche sectorielle est complétée par l’approche
territoriale.

PARAGRAPHE 3 : L’APPROCHE TERRITORIALE


L’approche territoriale renvoie à un découpage du territoire national en entités locales
ou régionales qui doivent se doter d’un projet de développement intégré. Elle vise la mise en
place ou le soutien d’aménagements définis dans un périmètre circonscrit et approprié. Elle
peut s’appliquer à des projets pilotes ou à des sites stratégiques du territoire.

Dans l’approche territoriale, la tendance consiste à faire de chaque collectivité


territoriale un territoire de projets dotés d’un plan intégré ou d’un programme qui relève
entièrement de la logique territoriale. Cette dynamique concerne les espaces antérieurement
marginalisés en termes d’aménagement. Elle n’est pas essentiellement conçue et encadrée par
les pouvoirs publics, mais par des bailleurs de fonds par l’intermédiaire de la coopération
décentralisée, et qui vont à la rencontre des collectivités territoriales. Ainsi, cette approche
assure la promotion d’un aménagement par le bas, c’est-à-dire le développement local.

17
Mais dans la perspective d’un développement harmonieux et durable, ces espaces
prédéterminés doivent être structurés en un système de pôles, de centres ou de relais
favorisant l’émergence d’agglomérations maîtrisables.

CHAPITRE 3 : LES MOYENS D’ACTION ET LES ÉTAPES DE


L’AMENAGEMENT DU TERRITOIRE
Ce chapitre est abordé en mettant d’une part l’accent sur les moyens d’action de
l’aménagement du territoire (Section1) et d’autre part sur ses différentes étapes (Section 2).

SECTION 1 : LES MOYENS D’ACTIONS DE L’AMÉNAGEMENT DU


TERRITOIRE
Pour être efficace, une politique d’aménagement du territoire doit disposer
d’instruments de pilotage qui facilitent la marche vers le long terme que l’on veut atteindre.
Ces instruments peuvent être comparés à des boussoles qui orientent l’occupation de l’espace.
Au Sénégal, les instruments de la politique d’aménagement du territoire peuvent être classés
en trois catégories. Il s’agit des instruments techniques (Section 1), des instruments juridiques
(Section 2) et des instruments financiers (Section 3).

PARAGRAPHE 1 : LES INSTRUMENTS TECHNIQUES


Ce sont les moyens d’action d’ordre technique qui permettent aux pouvoirs publics de
disposer d’un cadre de référence dans l’élaboration des politiques d’aménagement du
territoire. Ces instruments sont élaborés de façon échelonnée : il y a l’échelon national
(Paragraphe 1), l’échelon régional (Paragraphe 2) et l’échelon local (Paragraphe 3).

A/ LES MOYENS D’ACTION TECHNIQUES À L’ÉCHELON NATIONAL


Les pouvoirs publics disposent à l’échelon national d’un certain nombre d’instruments
techniques. Il est en ainsi du Plan National d’Aménagement du Territoire (PNAT), du Plan
d’Orientation pour le Développement Intégré économique et Social (PODIES), du Plan de
Développement Intégré de la Santé (PDIS), du Plan National d’Action pour l’Environnement
(PNAE), du Programme d’Alimentation et pour la Qualité de l’Eau au Sénégal (PAQES). Parmi
ces différents moyens d’action, nous nous intéressons ici au Plan National d’Aménagement du
Territoire.
Le Plan National d’Aménagement du Territoire est un instrument de planification qui
fixe à l’horizon d’une génération (20 à 25 ans) les orientations fondamentales de
l’aménagement du territoire de l’espace national. Il est élaboré suivant une méthode
participative en mobilisant toutes les structures concernées et toutes les compétences. Cette
méthode d’élaboration du PNAT vise la production de documents présentant les grandes
alternatives de l’aménagement du territoire, assorties de recommandations pour leur mise en
œuvre. Il s’agit documents d’aide à la prise de décision qui doivent être utilisables et
reconnaissables par toutes les instances politiques et administratives, ainsi que la société civile.

18
L’élaboration du PNAT est justifié par la nécessité de fonder la planification du
développement sur des prévisions à long terme ; par la volonté d’atténuer les disparités ; par
l’urgence de rationaliser la valorisation des ressources qui sont limitées ; par la nécessité de
satisfaire les besoins des populations. Ainsi, l’objectif global du PNAT est de doter le pays d’un
document de référence destiné aux décideurs pour l’organisation et le développement du
territoire national, aux acteurs sectoriels et territoriaux pour servir de référence dans
l’élaboration de leurs documents de planification.
Le PNAT détermine notamment les utilisations générales des sols, le tracé des grandes
infrastructures, l’organisation générale du transport, les sites culturels, les zones de
sauvegarde, ainsi que les orientations générales de l’expansion et du développement des
agglomérations urbaines. Il s’inscrit dans le cadre d’objectifs généraux à long terme définis par
le gouvernement. Ainsi, il s’agit :
- de rechercher un développement économique et social harmonieux et durable de l’ensemble
du territoire national en tenant compte des vocations et potentialités de chaque région ;

- de chercher à promouvoir l’autosuffisance alimentaire ;


- de favoriser la réduction des disparités régionales ;
- de promouvoir un aménagement urbain hiérarchisé et fonctionnel visant à créer des pôles
d’équilibre face à l’influence de Dakar ;

- d’associer la population à la mise en valeur de son territoire et à l’amélioration de son cadre


de vie ;
- d’assurer la protection de l’environnement, des ressources naturelles, la sauvegarde des sites
et monuments historiques ;

- d’assurer l’intégration régionale ouest-africaine tout en développant une certaine autonomie


nationale économique et politique au sein du nouvel ordre mondial.
Le PNAT s’articule autour de trois grandes orientations. La première est le
développement intensif des régions Nord, Est et Sud pour un développement harmonieux du
pays. La stratégie adoptée ici consiste à accorder une place importante au développement rural
et à celui des villes secondaires. La deuxième consiste à modérer la croissance des zones de
l’ouest et du centre. Il s’agit de régénérer les terres épuisées par de longues années de cultures
de l’arachide dans le centre et d’orienter en priorité les investissements vers les zones Nord,
Est et Sud. La troisième consiste à l’intégration sous régionale compte tenu des espaces
économiques et des disparités entre États. Le PNAT propose à ce niveau de promouvoir des
pôles sous régionaux (Ziguinchor, Kolda, Kédougou, Tambacounda, Matam, Saint-Louis) et
recommande le renforcement de la politique communautaire pour faire face à la
mondialisation.

Les instruments techniques de l’aménagement du territoire au niveau national sont


accompagnés de moyens d’action techniques au niveau régional.

B/ LES MOYENS D’ACTION TECHNIQUES À L’ÉCHELON RÉGIONAL

19
Au niveau régional, les pouvoirs publics disposent comme instruments techniques le
Schéma Régional d’Aménagement du Territoire (SRAT), le Plan Régional de Développement
Intégré (PRDI), le Plan d’Action Régional pour l’Environnement (PARE). Seul le premier nous
intéresse dans le cadre de cette étude.
Le Schéma Régional d’Aménagement du Territoire (SRAT) effectue un état des lieux en
évaluant la disponibilité spatiale de la région est ses besoins présents et futurs. Il est élaboré
par la Commission Régionale d’Aménagement du Territoire et est composé d’un document
d’analyse prospective, d’une charte régionale d’aménagement et de documents graphiques.
Ce schéma définit pour les partenaires de la région et de l’État en général, les principaux
objectifs relatifs à une localisation plus cohérente des grands équipements, des structures, des
infrastructures. Ainsi, il prend en compte les zones en difficultés et encourage les projets
économiques permettant un développement plus harmonieux des terroirs urbains, périurbains
et ruraux.
Au bas de l’échelle, se trouvent les instruments techniques au niveau local.

C/ LES MOYENS D’ACTION TECHNIQUES À L’ÉCHELON LOCAL


Les instruments techniques à l’échelon local concernent le Schéma Directeur
d’Aménagement et d’Urbanisme (SDAU), le Plan Local de Développement (PLD), le Schéma
d’Aménagement et de Gestion du Terroir Communautaire (SAGTC), le Plan d’Investissement
Communal (PIC). L’accent est mis ici sur le premier instrument technique.
Le Schéma Directeur d’Aménagement et d’Urbanisme (SDAU) est élaboré par la ou les
communes concernées (sous forme d’entente communale) pour une période de 20 ans. Les
services de l’État sont associés à son élaboration ainsi que les représentants des organismes
socio-économiques et professionnels. Le SDAU comprend un rapport de présentation, des
documents graphiques et un règlement.

Le rapport de présentation fait une analyse de la situation existante et les principales


perspectives de développement démographique et économique du territoire considéré,
compte tenu de ses relations avec les territoires avoisinantes. Il fait également une analyse de
l’état initial de l’environnement et la mesure dans laquelle le Schéma prend en compte le souci
de sa préservation et une indication des principales phases de la partie d’aménagement retenu
et éventuellement les éléments de programmation et de coût des équipements publics.
Les documents graphiques font apparaître la répartition et l’organisation du sol en
zones suivant leur affectation, à savoir les zones préférentielles d’extension et les zones de
rénovation ou de restructuration. Ils font aussi apparaître le tracé des principales activités et
des équipements publics les plus importants, les principaux espaces libres à maintenir ou à
créer, les éléments essentiels des réseaux d’eau et d’assainissement. Ils font enfin apparaître
les principaux sites urbains ou naturels à protéger, les zones de protection spéciales visées par
le code de l’urbanisme, et éventuellement les secteurs à sauvegarder pour des motifs d’ordre
historique, écologique ou culturel.
Le règlement fixe les règles et les servitudes relatives à l’utilisation des sols.

20
À côté des moyens d’action technique, une politique d’aménagement du territoire
s’appuie également sur des instruments juridiques.

PARAGRAPHE 2 : LES INSTRUMENTS JURIDIQUES


Plusieurs documents juridiques contribuent à la mise en œuvre de l’aménagement du
territoire. Il s’agit entre autres du visa de localisation (Paragraphe 1), du code des
investissements (Paragraphe 2), de la loi d’orientation pour l’aménagement du territoire
(Paragraphe 3).

A/ LE VISA DE LOCALISATION
Le visa de localisation, autrement appelé le contrôle de localisation, renvoie à la
régulation et au contrôle de l’utilisation du sol. Il a pour objet d’orienter l’investissement et de
lutter ainsi contre les disparités régionales.
En 2022, le gouvernement du Sénégal dit avoir institué un visa de localisation à travers
le décret n° 2022-1088 du 5 mai 2022. Pourtant, les recherches ont permis de constater que le
Sénégal disposait déjà d’un texte relatif au visa de localisation depuis les années 1970. Il s’agit
du décret n° 76-036 du 16 juin 1976 portant visa de localisation. Tout compte fait, l’objectif
recherché à travers le visa de localisation est de permettre l’application efficace d’une politique
rationnelle d’organisation de l’espace sénégalais. Il est également institué dans le cadre de la
mise en œuvre du PNADT pour l’implantation des projets de production et des infrastructures
et équipements collectifs susceptibles d’avoir un impact significatif sur l’aménagement du
territoire. Ainsi, le visa de localisation vise à contrôler la localisation sur l’espace national de
tout projet. Il permet de vérifier la cohérence des installations structurantes avec les
orientations retenues par les documents de planification de l’aménagement et du
développement durable des territoires. C’est pourquoi son obtention « est exigée avant la
délivrance de tout titre ou autorisation administrative concourant à la réalisation d'un projet,
notamment le titre de propriété, l'autorisation de construire, le quitus environnemental,
I’autorisation de lotir, le permis d'exploitation minière, l'autorisation de défricher et
l'autorisation d'occuper le domaine public de l’État. Il est délivré un seul visa de localisation
pour les besoins de la délivrance des titres ou autorisations »
Le visa de localisation s’impose à toute administration publique et parapublique, à toute
collectivité territoriale et personne privée qui propose des projets ou implante des installations
matérielles susceptibles d’emprise sur le sol. Ainsi, il est imposé pour les équipements à
caractère économique ; les équipements à caractère social, sportif ou culturel ; et les réseaux
d’infrastructures. À ce titre, aucune autorisation de construire ne peut être accordée sans que
le dossier présenté porte le visa de localisation.
Le visa de localisation est délivré par arrêté par le ministre en charge de l’aménagement
du territoire. Ce dernier peut déléguer ce pouvoir aux gouverneurs des régionaux pour
certaines matières soumises au visa de localisation, notamment les matières d’intérêts
régionaux.

21
La décision prise par le ministre ou le gouverneur doit notifiée au demandeur dans le
délai d’un (01) mois à compter de l’instruction de la demande. Ce délai peut être porté à trois
(03) mois dans deux conditions : lorsque la décision ne peut être prise sans la consultation de
la Commission Nationale d’Aménagement ; lorsqu’il y a nécessité de mener une enquête sur le
terrain.

Quand la décision n’est pas notifiée dans le délai prévu, le demandeur peut saisir le
ministre ou le gouverneur d’une lettre. Si le ministre ou le gouverneur ne notifie pas sa décision
dans le délai de 30 jours impartis à partir de la date de réception de la lettre, le visa de
localisation est réputé accordé.
Si la demande de visa de localisation est rejetée ou soumise à conditions, les motifs du
rejet ou les conditions à remplir sont clairement mentionnés.
Il y a, en plus du visa de localisation, le code des investissements qui contribue
également à la mise en œuvre de l’aménagement du territoire.

B/ LE CODE DES INVESTISSEMENTS


Il a été institué en premier lieu par la loi n° 62-33 du 22 mars 1962, puis par la loi n° 87-
25 du 18 avril 1987. Il est de nos jours régi par la loi n° 2004-06 du 6 février 2004, modifiée par
la loi n° 2012-32 du 31 décembre 2012.
Le code des investissements devait permettre d’attirer les investisseurs au Sénégal en
accordant un certain nombre d’avantages. Ces derniers sont à la fois des avantages douaniers,
fiscaux et sociaux (articles 18 et 19) qui peuvent être accordés à l’entreprise pendant la phase
d’investissement et d’exploitation.
Les objectifs recherchés consistent à la création d’entreprises nouvelles ; la création
d’emplois ; l’implantation d’entreprises dans les régions de l’intérieur ; et le développement
des entreprises existantes.

Les instruments juridiques d’aide à l’aménagement du territoire sont complétés par la


loi d’orientation pour l’aménagement du territoire.

C/ LA LOI D’ORIENTATION POUR L’AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE


Une loi d’orientation pour l’aménagement du territoire est destinée à créer les
conditions d’un développement durable des petits espaces du territoire dans l’unité et la
solidarité nationale en vue de lutter contre les disparités et de promouvoir l’égalité de chance
pour tous les citoyens.

À ce titre, elle doit déterminer d’abord les finalités et objectifs généraux que l’État
assigne à la politique d’aménagement du territoire. Elle déterminer ensuite les choix et
objectifs liés aux fonctions du cadastre, de l’emploi et des infrastructures. La loi d’orientation
doit déterminer en outre les lignes directives régionales constituant le cadre de la politique de
l’aménagement du territoire. Elle doit décliner enfin les contours d’un dispositif d’observation
et d’évaluation des politiques publiques.

22
À l’occasion de l’adoption du PNAT, le conseil interministériel de l’aménagement du
territoire avait recommandé l’élaboration d’un projet de loi d’orientation pour l’aménagement
du territoire. En 2007, le projet de loi a été élaboré et a fait l’objet de concertation en
commission nationale de l’aménagement du territoire. Ce n’est qu’en 2021 que ladite loi été
adoptée à travers la loi n° 2021-04 du 12 janvier 2021 portant loi d’orientation pour
l’aménagement et le développement durable des territoires.
La LOADT a déterminé les principes fondamentaux de la politique d’aménagement et de
développement territorial. Il s’agit de la solidarité nationale, de l’équité, de la durabilité et de
la participation. Elle a institué les documents de planification de la politique d’aménagement
et de développement territorial dont la consécration juridique du PNAT, des schémas
directeurs sectoriels et des autres documents de planification spatiale à l’échelle
territoriale comme le Schéma départemental d’aménagement et de développement territorial,
le Schéma communal d’aménagement et de développement territorial, le Schéma de
cohérence territoriale et le Schéma directeur d’aménagement et de développement territorial
des zones spécifiques. La LOADT a procédé à la création d’organes nationaux et territoriaux de
l’aménagement et du développement territorial. Ces organes sont le Conseil présidentiel de
l’aménagement et du développement territorial, la Commission national de l’aménagement et
du développement territorial, les Commissions départementales d’aménagement et de
développement territorial, les Commissions communales d’aménagement et de
développement territorial. Elle a introduit des dispositions particulières à prendre en compte
pour l’aménagement des zones spécifiques et prioritaires du fait notamment de leurs
potentialités économiques et de leur sensibilité écologique. La LOADT préconise la création
d’outils de maîtrise foncière et d’organismes de réflexion et d’études par les collectivités
territoriales. Enfin, elle a mis en place un mécanisme de financement de la politique
d’aménagement et de développement territorial, à savoir le Fond d’impulsion à
l’aménagement et au développement territorial.
Pour une bonne politique d’aménagement du territoire, il faut, au-delà des instruments
techniques et juridiques, des moyens d’action financiers.

PARAGRAPHE 3 : LES INSTRUMENTS FINANCIERS


Il existe plusieurs instruments financiers qui jouent un rôle capital dans la mise en œuvre
de l’aménagement du territoire. On peut retenir entre autres le Budget Consolidé
d’Investissement (BCI), le Programme Triennale d’Investissement (PTI), le Fonds d’Impulsion à
l’Aménagement du Territoire (FIAT). C’est ce dernier qui est développé dans les lignes qui
suivent.
Il existe actuellement avec la contribution de l’État, des collectivités territoriales et des
bailleurs de fonds des instruments qui assurent le financement du développement régional.
Mais, il est important de les renforcer et de les organiser avec un dispositif spécifique capable
de traduire en réalité les objectifs et les orientations retenus dans le Plan National
d’Aménagement du Territoire. C’est tout le sens du Fonds d’Impulsion à l’Aménagement et au
Développement Territorial (FIADT) institué en 2021 par la LODAT. Le FIADT vise à contribuer au
financement de l’élaboration et du suivi de la mise en œuvre des documents de planification

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spatiale et à impulser leur opérationnalisation au moyen de projets et programmes. Il constitue
ainsi pour l’État un instrument favorable à l’existence d’un environnement propre aux
investissements porteurs d’un développement dans les régions.
La mise en œuvre de l’aménagement du territoire qui s’appuie sur des moyens d’action
déterminés doit suivre un certain nombre d’étapes bien établis.

SECTION 2 : LES ÉTAPES DE L’AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE


L’aménagement du territoire se déroule suivant plusieurs étapes nécessaires, et ceci
quel que soit l’échelle considérée (nationale, régionale ou locale). On en distingue
généralement sept (07) étapes, que sont le bilan-diagnostic (Paragraphe 1) ; les prévisions et
scénarios (Paragraphe 2) ; les objectifs et les partis d’aménagement (Paragraphe 3) ; les
implications (Paragraphe 4) ; le montage (Paragraphe 5) ; le contenu du plan (Paragraphe 6) et
la mise en œuvre (Paragraphe 7).
PARAGRAPHE 1 : LE BILAN-DIAGNOSTIC
Le bilan-diagnostic consiste d’abord à faire une étude globale. Cela se traduit par la
réalisation d’un état des lieux de l’espace concerné. Autrement dit, ii s’agit de procéder à un
bilan territorial global qui touche tous les aspects de la zone. Ainsi, le bilan-diagnostic concerne
les données physiques, la population et la démographie, les activités, les infrastructures et les
équipements sociaux, l’urbanisation, etc.

Le bilan-diagnostic consiste ensuite à faire une rétrospective. Il s’agit de procéder à une


étude rétrospective de la zone pour pouvoir comprendre la situation actuelle dans une
perspective d’éclairage à long terme.
Le bilan-diagnostic consiste en outre à la prise en compte des contraintes. Il doit
déboucher sur un diagnostic territorial qui permet de dégager les contraintes, les potentialités,
les spécificités, les atouts et les inconvénients en vue de déterminer les principaux problèmes
posés et d’en dégager les priorités. Ainsi, dans chaque domaine, le bilan-diagnostic consiste à
déterminer les principaux problèmes pour dégager dans une seconde étape les priorités et
classer les problèmes en fonction de leur urgence et leur priorité.
Le bilan-diagnostic consiste enfin à faire le cadrage territorial. Il s’agit de mettre la zone
à étudier dans son cadre territorial global, ses rapports avec les autres espaces et les
interactions réelles et potentielles ainsi que les impacts des différentes actions, l’origine et le
lieu des problèmes posés.

PARAGRAPHE 2 : LES PRÉVISIONS ET SCÉNARIOS


C’est à partir de l’analyse de la situation d’une zone donnée que l’on établisse les
prévisions futures. Pour cela, il y a lieu de déterminer les besoins et de faire les projections
futures sur la base de normes communément acceptées comme la grille d’équipement de la
population ou des conditions de vie (logement, équipement des ménages), des taux de
desserte indispensable, etc.

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Les prévisions s’opèrent suivant trois échelles chronologiques : le court, moyen et long
terme.
Le court terme est généralement de cinq (05) ans. Il permet de déterminer les petits
projets et de mettre en place les correctifs nécessaires avant l’entrée en vigueur des projets
structurants.

Le moyen terme comprend généralement une dizaine d’année. Il détermine le temps


nécessaire pour la réalisation de grands projets et de changement structurel de la population.
Le long terme est compris entre 20 et 25 ans. Il s’agit d’un horizon d’éclairage du moyen terme.
C’est également l’horizon des actions structurantes de l’aménagement concerté ou différé qu’il
s’agit de mener.

Les prévisions faites sont assorties de scénarios ou d’hypothèses. Ces hypothèses sont
au nombre de trois : le tendanciel ou l’indésirable, le souhaitable et le possible ou l’acceptable.
Le schéma tendanciel ou indésirable consiste à prolonger les tendances observées sur
une période suffisante tout en prenant en compte les projets en cours ou prévus et les
tendances lourdes.
Le schéma volontariste ou souhaitable consiste à adopter une évolution où
l’intervention des pouvoirs publics est nécessaire pour changer et corriger la situation. Cette
hypothèse concerne les aspects de la vie socio-économique, notamment la natalité, l’exode,
l’emploi, l’équipement, etc.
Le schéma possible ou acceptable se situe souvent entre les deux, le souhaitable et
l’indésirable, à mi-parcours moyennant une intervention limitée mais nécessaire des pouvoirs
publics.

Par ailleurs, les prévisions peuvent être assorties d’une démarche prospective. Il s’agit
d’une démarche de type qualitatif où on essaie de déterminer les futures possibles et les plus
plausibles de la zone compte tenue de toutes les éventualités.

PARAGRAPGE 3 : LES OBJECTIFS ET LES PARTIS D’AMÉNAGEMENT


Ils renvoient aux choix opérés au niveau de l’aménagement qui concernent les partis
d’aménagement. Ils peuvent être envisagés à différents niveaux comme par exemple :
- l’ouverture ou non à la mer avec tout ce que cela implique au niveau des zones à urbaniser,
du paysage urbain et ses répercussions sur les coefficients d’occupation ou d’utilisation du sol ;
- l’habitat individuel à faible densité ou habitat collectif ;
- la ségrégation et le déséquilibre inter-zones ou la mixité sociale et le rééquilibrage des
différentes zones avec la diversité et la création des zones d’emplois qui sont nécessaires. Il
s’agit de renforcer le centre principal ou de développer des centres secondaires avec tout ce
que cela implique en matière de desserte de ces centres à développer ;
- le transport collectif ou développer la motorisation avec la voirie et les parkings
correspondants.
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PARAGRAPHE 4 : LES ACTIONS À ENTREPRENDRE ET LES IMPLICATIONS
Chaque parti d’aménagement conduit à mettre en place un certain nombre d’actions à
mettre en œuvre. Ces actions doivent être recensées et précisées davantage.

Une fois les actions à entreprendre sont déterminées, il faut ensuite mener les études
d’impacts des projets structurants. Ces études sont réalisées en termes d’avantages
comparatifs et d’environnement.

PARAGRAPHE 5 : LE MONTAGE
Il comprend d’une part les études de faisabilité des principales actions préconisées dans
un plan d’aménagement, et d’autre part les montages financier et institutionnel.

Les études de faisabilité permettent de voir les possibilités offertes pour la réussite de
certaines actions à mener comme les ensembles résidentiels, les zones industrielles, les zones
à urbaniser, etc.
Le montage financier consiste à mettre en œuvre le schéma de financement de
l’opération et les différentes parties à impliquer. Le plan d’aménagement est chiffré
financièrement et les coûts sont évalués pour pouvoir ensuite déterminer la part de chacun des
acteurs concernés.
Le montage institutionnel permet de déterminer la forme institutionnelle la plus
adéquate pour mener une telle opération. Il s’agit de faire le choix entre la mise en place d’une
société, d’un office, d’une structure déjà existante ou à créer.

PARAGRAPHE 6 : LE CONTENU DU PLAN


Un plan d’aménagement comporte un contenu qui varie selon les échelles et le secteur.
Mais dans tous les cas, il comporte deux documents indispensables : le plan et le règlement.
Le plan a une échelle déterminée en fonction de sa nature et de l’importance de la zone
concernée.

Le règlement permet de fixer les règles d’occupation de chaque zone.


Ces documents du plan permettent la gestion et le suivi de l’opération d’aménagement.

PARAGRAPHE 7 : LA MISE EN ŒUVRE


La mise en œuvre de tout plan d’aménagement nécessite un contrôle et un suivi de la
réalisation en vue de pouvoir corriger à terme et en temps opportun les mesures à
entreprendre. Pour ce faire, il faut affecter cette tâche à un service ou à une personne.

En plus de ce contrôle et suivi, tout plan d’aménagement doit être révisé à terme. Cette
révision peut être totale ou partielle selon les cas pour une période qui ne dépasse pas souvent
les dix ans.

BIBLIOGRAPHIE INDICATIVE
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OUVRAGES
- BÉHAR (D.), ESTÈBE (Ph.), Aménagement du territoire : une mise en perspective, in l’État de
la France, 2005-2006, 17ème éd., La Découverte, 2005,
- CARO (P.), DARD (O.), DAUMAS (J.-C.), La politique d’aménagement du territoire, Racine,
logiques et résultats, Presse Universitaire de Rennes, 2002, 360 p.

- DAVEZIES (L.), La République et ses territoires : la circulation invisible des richesses, Paris,
Seuil, Coll. La République des idées, 2008, 109 p.
- LAMOUR (Ph.), L’aménagement du territoire, 2ème éd., Paris, PUF, 1961.
- De LANVERSIN (J.), LANZA (A.), ZITOUNI (F.), La région et l’aménagement du territoire dans la
décentralisation, 4ème éd., Économica, Paris, 1989, 577 p.
- DIAKHATÉ (M.-M.), L’aménagement du territoire au Sénégal : principes, pratiques et devoirs
pour le XXIe siècle, Paris, L’Harmattan, 2011, 255 p.
- MBOW (L.-S.), Les politiques urbaines : gestion et aménagement, in Momar Coumba DIOP,
Sénégal. Trajectoires d’un État, Dakar / Codesria, 1992, pp. 205-231.

- MERLIN (P.), L’aménagement du territoire, Paris, PUF, Coll. Première cycle, 2002, 448 p.
- MERLIN (P.) et CHOAY (F.), Dictionnaire de l’urbanisme et de l’aménagement, 3 ème éd., Paris,
PUF, 2000, 902 p.
- ROULIN (J.-M.), Aménagement du territoire et propriété privée, Thèse de doctorat, Faculté de
Droit de l’Université de Lausanne, 1961.

TEXTES OFFICIELS
- Loi n° 2021-04 du 12 janvier 2021 portant Loi d’orientation pour l’aménagement et le
développement durable des territoires.
- Loi n° 2013-10 du 28 décembre 2010 portant code général des collectivités territoriales, JORS
N° 6765 du 28 décembre 2013, pp. 1254-1293.

- Loi n° 2008-43 du 20 août 2008 relative au code de l’urbanisme, JORS N° 6438 du 15 novembre
2008, pp. 1093-1108.
- Loi n° 2004-06 du 6 février 2004, modifiée par la loi n° 2012-32 du 31 décembre 2012 portant
code des investissements, JORS N° 6152 du 13 mars 2004.

- Décret n° 76-036 du 16 juin 1976 portant institution du visa de localisation.


- Décret n° 2009-1302 du 20 novembre 2009 portant création et fixant les règles d’organisation
et de fonctionnement de l’Agence National de l’Aménagement du territoire, JORS N° 6513 du
Samedi 20 février 2010.
- Décret n° 2009-1450 du 30 décembre 2009 portant règlementaire du code de l’urbanisme,
JORS N° 6225 du 8 mai 2010, pp. 497-554.

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