Vous êtes sur la page 1sur 30

[1]

République Démocratique du Congo


MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET UNIVERSITAIRE

COURS D’AMENAGEMENT DU TERRITOIRE

Destiné aux Etudiants de Master 1

Par

Prof. Théo-Macaire KAMINAR

2020
[2]

I. INTRODUCTION
1. OBJECTIFS DU COURS
L’objectif global de ce cours est de faire acquérir aux étudiants les
connaissances utiles pour aménager l’espace géographique destiné à satisfaire
les besoins des populations d’un territoire.

Objectifs spécifiques : à la fin de ce cours les étudiants doivent être


capables de :

 Définir les concepts : Aménagement, aménagement du territoire ;


 Expliquer les objectifs de l’Aménagement du territoire ;
 Etablir les rapports entre l’Aménagement du territoire et les autres
sciences ;
 Justifier la nécessité de l’Aménagement territoire ;
 Expliquer les causes de la mauvaise utilisation et organisation de
l’espace ;
 Expliquer les réalités politiques de l’Aménagement du territoire ;
 Comprendre de cadre institutionnel l’Aménagement du territoire ;
 Maitriser le fonctionnement de structures chargées de l’Aménagement du
territoire ;
 Maîtriser les techniques d’élaboration d’un plan d’aménagement ;
 Distinguer les différents domaines l’Aménagement du territoire ;
 Expliquer la notion des domaines public ;
 Aménager le milieu urbano – rural ;
 Identifier les actions d’aménagement urbano – rural ;
 Analyser les problèmes de la croissance urbain ;
 Proposer les solutions aux conséquences de la croissance urbaine ;
 Corriger les déséquilibres régionaux ;
 Proposer les stratégies de l’Aménagement du territoire ;

2. MÉTHODOLOGIE DU COURS

Pour atteindre les objectifs susmentionnés, en lieu et place d’une


pédagogie classique, qui est centrée sur les leçons magistrales, nous allons
recourir à une pédagogie ouverte, vivante, active qui fait appel à la
« praxéologie » et au « Brainstorming ».
[3]

 LA PRAXEOLOGIE, est une méthode d’enseignement, qui fonde


l’apprentissage par des illustrations, des études de cas. C’est-à-dire les
considérations théoriques seront illustrées par des exemples concrets. Nous
nous efforcerons de relier la théorie à la pratique.

 LE BRAINSTORMING surnommé « Tempête de cerveaux », est un mot


anglais, Brain signifie « Intelligence » et Storming « discussion », c’est une
technique d’enseignement par laquelle on laisse chacun le soin de
s’exprimer pendant le débat pour qu’ensemble, les apprenants discutent la
réalité ou la vérité recherchée. Ainsi, les leçons magistrales seront
complétées par des interventions, des commentaires, des débats engagés par
et avec les étudiants Les débats que soulèvent les apprenants, ouvrent des
nouvelles pistes de recherches.

Les indications pédagogiques et méthodologiques qui viennent d’être


évoquées imposent évidemment une autre manière de faire l’évaluation des
connaissances qui vise à appréciez chez l’étudiant, la capacité de réflexion
critique et l’effort de maitrise personnelle des questions de politique
d’aménagement du territoire.
[4]

CHAPITRE I. CONSIDERATIONS GENERALES SUR


L’AMENAGEMENT DU TERRITOIRE
SECTION 1. GÉNÉRALITÉS
§.1. Aperçu historique
Le concept d’aménagement du territoire s’est développé depuis
environ un demi – siècle. Il est venu de la nécessité d’articuler entre elles sur un
espace donné des opérations sectorielles diverses. La notion d’aménagement du
territoire a été clarifiée tant dans sa définition que dans ses objectifs par le
Français CLAUDIUS Petit en 1050.

En Afrique, l’aménagement du territoire trouve ses origines à la fin


du second conflit mondial sous l’appellation de « Planification régionale ». Il
s’agissait de doter les colonies d’un minimum d’équipements dans le contexte
général des opérations de reconstruction initiées dans le cadre du Plan
Marshall. Cette planification régionale a été à la base de l’installation
d’infrastructures de télécommunication, communication, ports, aéroports,
chemin de fer…

Ces infrastructures dans le domaine des communications quoi que


performantes ont servi d’instruments de renforcement des liens de dépendance
entre les colonies et la métropole et on joué deux rôles :

- Le désenclavement de certaines régions éloignées soit des centres de


décision politique, soit des ports d’embarquement des produits de traite ;
(caoutchouc, cuivre,….) ;
[5]

- L’intégration de colonies réalisées par le caractère transitionnel de


certaines infrastructures telles que le chemin de fer, ports.

Ce qui est vrai, l’aménagement du territoire reste dans beaucoup


de pays, non seulement une politique peu formulée mais aussi une préoccupation
dont « la finalité » et « les objectifs » sont souvent mal définis. Pourtant, en
Afrique, tout reste à aménager.

§.2. Quelques définitions importantes


A. Le mot aménagement
 1. Selon les différents dictionnaires, c’est l’action « de disposer avec
ordre ». Cette définition, qui peut paraître bien sommaire, est intéressante
parce qu’elle dit, parce qu’elle dit presque, parce qu’elle sous entend….

 Ce qu’elle dit : C’est qu’il s’agit d’un acte volontaire, qui vise à créer une
situation ordonnée, et à ce titre, jugée préférable à une
autre.
 Ce qu’elle dit presque : C’est que l’aménagement est une discipline de
l’espace, ou des espaces, car on peut « disposer
avec ordre » à l’échelle du territoire, à l’échelle
régional, à l’échelle locale….
 Ce qu’elle sous entend : C’est que cette action de disposer s’exercer dans
le temps, la disposition ordonnée dépend de ce
qui a été disposée auparavant et elle manquera
l’espace pour l’avenir. (L’aménagement est donc
inséparable de l’histoire et de la prospective)
 2. Aménager : C’est transformer, modifier pour rendre plus agréable, plus
pratique.
 3. Aménager un espace :
- C’est lui trouver un ordre dans une dimension géographique, économique,
social,…
- C’est aussi attribuer à chaque portion de terre une fonction, un rôle et une
valeur intrinsèque, valeur par laquelle l’espace – objet reçoit un caractère
utilitaire au sein de la société nationale, urbaine ou rurale.
 4. Aménager le territoire
Consiste à « ordonner le cadre de la vie sociale » c'est-à-dire à projeter de
manière rationnelle sur une aire géographique déterminée, en assurant leur
[6]

coexistence harmonieuse, des activités de toute nature : habitations,


espaces verts, industrie et commerce, agriculture, routes marché, école,
hôpital.
B. Le concept Aménagement du territoire
La notion d’aménagement du territoire est difficile à définir. On
peut même dire qu’il est impossible de donner une définition claire, précise et
complète.
La diversité d’objectifs poursuivis et de moyens utilisés expliquent
l’impossibilité de donner une définition sans faille.
- Pour A. COLIN, l’aménagement du territoire, c’est d’abord et avant tout
non pas une technique mais une politique qui vise à planifier ou
rationaliser l’espace territorial.

- Selon Pierre MERLIN, l’aménagement du territoire c’est l’action et la


pratique de disposer avec ordre, à travers l’espace d’un pays et dans une
vision prospective, les hommes et leur activité, les équipements et les
moyens de communication qu’ils peuvent utiliser, en prenant en compte
les contraintes naturelles, humaines et économiques.
- Le GOUVERNEMENT FRANÇAIS, affirme que l’aménagement du
territoire c’est la recherche dans le cadre géographique d’un pays d’une
meilleure répartition des hommes en fonction des ressources naturelles
et des activités économiques.

De toutes ces définitions, on peut retenir que l’aménagement du


territoire est :

 La recherche générale d’une répartition géographique plus rationnelle


des hommes et des activités économiques ;
 Le rétablissement d’équilibres rompus soit entre la capitale et les
provinces, soit entre les diverses provinces du pays, soit encore entre les
villes et les compagnes ;
 L’instrument de correction des déséquilibres dans un territoire ;
 La recherche de solution aux problèmes issus de la croissance des villes ;
 La recherche de solutions aux problèmes des ruraux.

C. Les objectifs des politiques d’aménagement du territoire


Les deux objectifs majeurs des politiques d’aménagement du
territoire consistent :
[7]

1. En la planification du développement économique des territoires ;


2. En la réduction des inégalités spatiales en termes économiques ou
sociaux.
Ainsi, l’idée de l’aménagement du territoire vise en permanence un
développement équilibré du territoire au travers les trois éléments fondamentaux
ci – après :
- L’homme ;
- Les ressources ;
- L’espace.

Il sied de préciser par ailleurs que, l’aménagement du territoire en


visant à corriger les déséquilibres régionaux met l’accent sur les objectifs
spécifiques suivants :
- Le développement des zones rurales dans la perspective de freiner l’exode
des cultivateurs vers les villes ;
- La protection de l’environnement ;
- La création des pôles des régionaux de développement au moyen d’une
décentralisation et de la création des villes moyennes ayant des
infrastructures socio économiques adéquates.
D. Les aspects d’aménagement du territoire
Il existe du reste deux conceptions d’aménagement du territoire qui
sont complémentaires ou opposés selon les cas.
- Du point de vue physique et
- Du point de vue économique.
a. L’aspect physique
L’aménagement du territoire sous cet aspect se limite à la
construction des bâtiments, des ponts, des chaussées, des passerelles… Dans le
but de répondre à l’évolution des peuplements ruraux et urbains. Dans cette
conception, les grands spécialistes sont des ingénieurs, des géomètres et des
architectes. Ici, l’aménagement du territoire a pour but de conserver intactes les
beautés naturelles (esthétique) du pays.
b. L’aspect économique
L’aménagement du territoire est essentiellement une technique
économique de programmation des grands travaux (équipements collectifs,
réseaux de communication, constructions des barrages, ports et aéroports…)
susceptibles d’exercer un effet attractif. Ici, l’aménagement du territoire ne
[8]

constitue en conséquence qu’un instrument de la politique d’aménagement en


matière de répartition équilibrée des activités économiques à travers le territoire
national.

NB : les deux aspects de l’aménagement du territoire n’ont qu’un seul souci à


savoir : « celui d’assurer un espace adapté à l’homme ». En effet, l’essor
urbain (urbanisation : aspect physique) s’appuie sur l’activité économique
(aspect économique).

SECTION 2 : L’AMENAGEMENT DU TERRITOIRE ET LES AUTRES


DISCIPLINES SCIENTIFIQUES.

L’aménagement du territoire, à en croire F. DEBUYST est un lieu


de convergence des savoirs dont aucun acteur, ni aucune discipline isolée n’ose
revendiquer sérieusement l’exclusivité.
Au contraire, la réalité professionnelle tend vers une démarche
plurisectorielle menée par une équipe multidisciplinaire en interaction étroite
avec les différents types d’acteurs engagés dans la gestion du territoire.

§.1. Rapport entre l’urbanisme, la planification et l’aménagement du


Territoire
1. L’urbanisme
Se veut garant des formes architecturales ou esthétiques et des
règles de sécurité d’une ville ou d’une agglomération, alors que l’aménagement
du territoire pose le problème relatif aux régions et au territoire national.
En réalité, l’urbanisme ne s’occupe que de l’utilisation rationnelle
de l’espace urbaine, des agglomérations : la réglementation de la construction
des habitats, des bâtiments, des équipements collectifs.
2. La planification
La planification est le choix des actions présentes pour influencer
le futur. Planifier signifie donc dominer activement les problèmes déceler à
temps. En effet :
 L’aménagement du territoire et la planification sont tous deux
instruments de la politique publique ;
 Il n’ y a pas d’aménagement du territoire viable s’il n’y a pas de
planification. En fait, la planification identifie les besoins réels de chaque
région, ville … pour arriver à un meilleur aménagement du territoire.
[9]

 L’aménagement du territoire se divise en plusieurs plans d’aménagement


biennaux, triennaux, quinquennaux…. Et chacun de ces plans détaillés
pour des régions, villes, campagnes précises.
AT = général ; PLAN = Sectoriel. La planification se fait dans l’espace et
dans le temps.

§.2. L’interdisciplinaire de l’aménagement du territoire


L’aménagement du territoire s’appuie sur plusieurs disciplines pour
réaliser ses objectifs majeurs. Il s’agit de : la géographie, l’économie, la
démographie, la sociologie, la statistique, le droit,…
1. La géographie
Permet de déterminer le relief, la flore, la faune, la végétation,
bref, elle permet de connaître les ressources naturelles…
2. L’économie
Permet d’assurer harmonieusement la production et la distribution
des biens et autres ressources produites. Elle permet également de voir si
l’activité qu’on veut entreprendre dans une région ou ville, sera rentable
économiquement.
3. La démographie
Permet de saisir l’évolution de la population à court, moyen et long
terme. Grâce à cette connaissance, on est en mesure de déterminer la nature et
le volume des actions d’aménagement à réaliser dans une région, ou une ville,…

Exemple : combien d’écoles à aménager dans une région ou ville à explosion


démographique ? Combien d’hôpitaux à aménager dans une ville ou
une province.

4. La sociologie
Permet de connaître les habitudes sociales, la culture, la mentalité
de la population d’une entité territoriale où l’on veut réaliser les actions
d’aménagement du territoire.
Comme on peut bien le constater, l’aménagement du territoire est
interdisciplinaire, chacune de ces disciplines sert uniquement à étudier un aspect
concret et précis du problème, seul l’aménagement du territoire fait la synthèse
de ces différentes questions qu’il étudie.
5. Le droit
L’organisation du territoire est régie par les textes légaux. Ces
textes légaux régissent les marchés des travaux publics, l’aménagement des
[10]

espaces verts, la procédure d’expropriation pour cause de l’utilité publique, les


normes de lotissement, de bâtir, et l’application stricte la loi foncière.
La législation de 1957 précise que l’aménagement du territoire
doit éviter que l’on urbanise les terres arables, les versants des collines, les
abords des rivières, les zones suettes aux inondations. Ce qu’on appelle site non
« edificadis ». Aménager le territoire, c’est aussi doter le pays des textes
officiels ; d’outils institutionnels et financiers spécifiques.

CHAPITRE II. L’AMENAGEMENT URBAIN


SECTION 1. DÉFINITION DES CONCEPTS
L’expression de « Développement Urbain » a longtemps recouvert
essentiellement les grands thèmes et outils spécialisés de « l’aménagement
urbain ».
Pour B. ROBEY, le développement urbain est le résultat d’une
série de travaux d’aménagement urbain. Ces travaux apportent de changements
qualitatifs et qualitatifs dans la vie d’une population urbaine.
Dans un contexte complexe, les termes « villes » et « urbain » sont
souvent utilisés l’un pour l’autre et et leur définition ne fait l’objet d’aucun
accord international.
La ville est une concentration d’habitants (qui exercent des activités
non agricoles) sur un espace restreint. La plupart des gouvernements définissent
les établissements humains urbains en se basant sur un ou plusieurs critères dont
[11]

le nombre de personnes, la densité de la population, des facteurs économiques et


sociaux.
Dans le document de l’ONU, intitulé « perspectives d’urbanisations
dans le monde, publié en juin 1998,
- 48% des pays du monde définissent les termes « urbains » ou « ville » en
fonction de critères administratifs ;
- 22% servaient du nombre d’habitants et parfois de la densité de la
population ;
- 17% utilisaient d’autres critères ;
- 10% n’avaient pas de définition et
- 3% qualifiaient leurs pays comme étant entièrement urbain ou entièrement
rural.
Les Nations Unies appellent « ville » toute agglomération comptant
une population évaluée à 20.000 habitants. Ainsi compris, la ville congolaise est
définie en fonction :
- Des critères politico – administratifs (capitale politique, chefs de lieux de
province) ;
- Du nombre de personnes (toute agglomération habitée par plus au moins
100. 000 habitants) ;
- De l’existence des facteurs (infrastructures) économiques et sociaux.
Concrètement, l’art. 6 de la loi organique n°08/016 du 07 octobre
2008 sur le droit et composition, organisation et fonction ETD, définit la ville
comme étant le chef lieu de province et toute agglomération ayant une
population d’au moins 100. 000 habitants et disposant des équipements
collectifs et des IES viables, à laquelle un décret 1 er Ministre aura conféré le
statut de ville.
 Le concept urbanisation
Signifie aménager des zones géographiques à caractère rural en
agglomération à caractère citadin. Citadin ou urbain : désigne les habitants de la
ville.
 Le taux d’urbanisation
C’est la proportion (exprimées en pourcentage) de la population
totale d’un pays vivant en ville.
 La périurbanisation
C’est le phénomène d’étalement des banlieues sur les campagnes
autour de la ville. KUROTANI utilise « rurbanisation » comme paradoxe
spatial. Pour cet auteur, les limites administratives d’une ville sont peu
[12]

significatives parce que les villes d’Afrique centrale incluent souvent des
enclaves rurales. Par exemple, La ville de Kinshasa a institutionnalisé le concept
étrange comme « Communes urbano-rurales ». Cette notion fait référence aux
communes urbaines planifiées où se chevauchent des paysages ruraux. Les gens
qui y habitent, s’adonnent aux activités de type urbain et rural.
Les relations entre communes planifiées et urbano-rurales
(périurbaines) sont tangibles. Les habitants des communes planifiées sont
dépendants des produits alimentaires agricoles, des volailles et du petit bétail
provenant des zones périurbaines. Les espaces périurbains ne sont ni ruraux, ni
urbains, mais plutôt « mi-ruraux, mi-urbains ».
 Mégapole : Très grande ville.
On parle d’explosion urbaine pour désigner la croissance
démographique en milieu urbain il est synonyme de « croissance urbaine ».
Dans le tiers monde, la croissance démographique et l’exode rural nourrissent
l’urbanisation. L’exode rural désigne l’installation en ville de populations
originaires de la campagne.

SECTION 2. LES TYPES DE VILLES


Louis WIRTH, sociologue Américain, l’un des figures de
promoteur de l’école de Chicago, n’a pas seulement proposé la définition d’une
ville, mais a distingué et classifié les villes.
Cet auteur distingue :
- Les villes des pays développés qui sont très équipées ;
- Les villes des pays en voie de développement caractérisées par une
carence d’équipements, la pauvreté des habitants, des quartiers
périphériques.
En ce qui concerne la classification, les villes sont classifiées :
1. Selon le volume des habitants :
- La petite ville : ± 20.000 habitants ;
- La ville moyenne : ± 50.000 habitants ;
- La grande ville : de 100.000 à 1.000. 000 habitants
- La très grande ville : au-delà d’1.000. 000 habitants
- La mégalopole ou mégalopole : compte plusieurs millions d’habitants (+
10.000.000 hab). Exemple : New york, Los Angeles, Tokyo, Londres,
Calcutta, Lagos, Kinshasa.
2. Selon les fonctions des villes :
- Les villes commerciales, côtières, portières (Dakar, Luanda, Dares Salam,
Lagos,…
[13]

- Les villes industrielles ou minières : Lubumbashi, Jobourg,…


- Les villes administratives : créées pour renforcer l’autorité administrative
de l’Etat colonial, outre.
Cette fonction elles jouent en général le rôle, des sièges
administratifs des entreprises commerciales et industrielles, des ambassades
autres organismes.

SECTION 3. COMMENT AMÉNAGER UNE VILLE ?


La possession d’équipements ne signifie pas que ces derniers
trouveront sur le terrain leur juste place pour qu’ils puissent servir à développer
la ville. L’aménagement doit se préoccuper des localisations. D’où le recours
aux techniques d’élaborations d’un plan d’aménagement.
Ces techniques d’aménagement différent selon qu’il s’agit de
l’aménagement d’un site vierge ou d’un site de rénovation.

§.1. L’aménagement d’un site vierge (non occupé)


Deux questions fondamentales à répondre ;
1. Qui à l’initiative de lotir ?
2. A qui revient la charge de dresser le projet du lotissement ?
 La réponse à la première question est la suivante :
L’initiative de lotir revient au Ministre qui a la gestion du Domaine
privé de l’Etat dans ses attributions. Au terme de la loi foncière, en son article
222, il est stipulé ce qui suit « Le territoire national est divisé en circonscriptions
foncières dont le Président de la République détermine le nombre ». Mais nous
savons tous qu’il y en a autant qu’il y a des provinces. Et, l’art. 223 d’enchaîner
« chaque circonscription est administrée par un conservateur des titres
immobiliers ».
Il est donc tout à fait logique l’initiative de « lotir » vient du
ministre qui a cette gestion dans ses attributions. Car, c’est lui qui, a un moment
déterminé, suite aux demandes de terre qui lui ont été adressées et qu’il n’a pu
satisfaire ou en prévision des besoins fonciers, envisage un lotissement dans une
zone déterminée. Ceci après s’être entouré des avis du :
- Du premier Ministre (lors du conseil des ministre) ;
- Du Ministre de l’urbanisme qui apprécie dans quelle mesure le
lotissement projeté répond à la fois aux nécessités pratiques et au plan
général d’Aménagement.
 La réponse à la seconde question est simple :
L’étude du projet de lotissement doit être établie en collaboration :
[14]

a) Avec l’IGC (Institut Géographique du Congo) pour les planches à


1
l’échelle 2.000 contenant le fond topographique, la végétation et les
courbes du niveau, cartographique et topographique du site.
1 1
b) Avec le Cadastre pour les planches cadastrales 1.000 ou 2.000 contenant le
tracé du morcellement parcellaires au calcul de la superficie de chacune
parcelle et au numérotage de celle – ci.
c) Avec les T.P (Travaux Publics) pour les renseignements sur le tracé et la
largeur de voirie, le système d’évacuation d’eau, les conduites d’eau et le
réseau électrique.
Après ce travail de compilation, l’urbanisme dessine le projet de
lotissement et joint à celui un mémoire (rapport de présentation) soumis au
premier Ministre ou encore au Président de la République pour signature de
l’ordonnance ou encore Décret créant le nouveau lotissement. Après approbation
(signature) et promulgation.
L’acte de lotissement est remis à l’urbanisation qui le transmet à
sont tour aux Affaires Fonciers pour exécution : c’est le service de cadastre qui
s’en occupe.
LE SERVICE DE CADASTRE.

Le Cadastre dans sa première acception, c’est un inventaire des


biens fonciers d’un pays, (cet inventaire est dressé et tenu à jour par
l’administration de ce pays).
a) Ses attributions essentielles :
 Dressées et tenir à jour le cadastre ;
 Reproduire des plans cadastraux ;
 Diffusées les renseignements sous forme d’extraits cadastraux ;
 Prévenir et constater les infractions en matière d’occupation illégale des
terres ;
 Veiller à l’exécution de la loi sur le mesurage et le bornage des terres.

NB : Les géomètres du cadastre ont la qualité d’OPJ à compétence restreinte


pour constater des infractions telles que :
[15]

- Les occupations illégales de terre ;


- L’empiétement sur le domaine public ;
- L’empiétement sur le terrain appartenant à autrui.
b) Ses attributions accessoires :

Sont les suivantes :

- Etablir des croquis et plans des certificats d’enregistrement fonciers ;


- Faire des évaluations immobilières de la perception des taxes
immobilières dues au trésor public ;
- Etablir le constat des lieux (de mise en valeur)
- Faire l’étude du lotissement ;
- Morceler les parcelles dans le lotissement.
[16]

CHAPITRE 3. GENERALITES SUR L’HABITAT


Avant d’entrée dans le vif, du sujet, il sied de rappeler que le
logement dans les milieux urbain et rural doit être de qualité au regard du
respect des normes internationales en matière de l’habitation.

SECTION 1. DÉFINITION DE L’HABITATION ET NOTIONS PROCHES


1. La définition du concept habitat
Se définit comme un ensemble d’installations fixes !destinées
d’abriter les personnes, les biens et les services. Certains auteurs désignent
l’habitat par l’expression « Infrastructure de l’habitat » qui comprend les
maisons, (logement), les bâtiments scolaires, hospitaliers, bureaux, de marché,…

2. Définition des concepts connexes


Des concepts réhabilitations, rénovations et reconstruction sont
utilisés de manières diverses et variées, et souvent l’un pour l’autre. Il n’y a pas
de définitions précises et reconnus. On trouve ici leur sens opérationnels les plus
courants.

De manière cohérente et pratique, on peut les définir :

a) La Réhabilitation

Désigne l’action de réaliser des travaux importants dans un


bâtiment existant pour le mettre en bon état.

Il s’agit souvent d’une remise aux normes de sécurité et de confort


dans un bâtiment qui n’est plus apte à remplir ses fonctions dans des bonnes
conditions.

On parle de réhabilitation lourde lorsque l’on ne conserve que la


structure (changement fréquent de l’organisation générale du bâtiment). Par
contre la réhabilitation légère : consiste à réaliser des travaux moins importants,
(conservation de l’organisation et la plupart des murs de cloisonnement).

b) La Rénovation

Est l’action de détruire un bâtiment pour en reconstruire neuf. Ce


concept est souvent utilisé pour parler de réhabilitation, alors que ces deux
concepts sont sensiblement différents.
[17]

c) La Reconstruction

Signifie en général une rénovation à l’identique. On détruit un


bâtiment pour reconstruire le même parce que qu’il est trop dégradé pour être
réhabilité. Historiquement, on a parlé de reconstruction en période d’après
guerre, or on ne reconstruisait alors pas à l’identique.

SECTION.2. LES PROBLÈMES DE L’HABITAT EN RDC


Durant les années glorieuses (1959 à 1970) où la R.D.C se trouvait
au même niveau que le Canada et la Corée du Sud, la population rurale était
estimée à plus de 80% de la population totale. (Actuellement l’estime à 66,7%).

Cette période glorieuse, il y avait une forte activité dans les milieux
ruraux qui occupait la population aux travaux agricoles (plantations, usines de
café, huile de palme, de coton, thé, caoutchouc, élevage intensif (JVL) et
fibre…).

Toutes ces activités agricoles occupaient les populations rurales


(travailleurs dans les plantations et usines). Et la majorité de ces travailleurs
était logée dans les maisons construites par les compagnies d’exploitation agro –
industrielle.

Le gouvernement de l’époque imposait aux exploitants agricoles et


miniers, la construction des infrastructures de l’habitat pour tous les
travailleurs. Ecole pour leurs enfants, centres hospitaliers, cantines, cercle
cultures, terrains de foot…

Ces sociétés (exploitants) posaient les actions d’aménagement des


milieux ruraux au travers des routes, des voies fluviales, ferrées pour
l’évacuation de leurs produits.

Toutes ces activités n’existent plus aujourd’hui, les ruraux fuient les
campagnes pour les milieux urbains à la recherche du bien être. Les défis du
logement ou l’habitat amélioré se posent aussi bien en milieux urbains et rural.
L’absence quasi – total de politique d’habitat par mes différents gouvernements
qui se sont succédé après la période glorieuse de la R.D.C, fait que l’habitat
dans les milieux ruraux laisse à désirer : huttes, maisons en paille, manque
d’assainissement….
[18]

Pour avoir un habitat de qualité en milieux urbains et rural


congolais, les actions publiques prioritaires à réaliser sont notamment :

- Promouvoir le PPP pour la construction des nouveaux logements en


milieux urbains et rural ;
- Création d’un Office National de logement pour la construction et la
gestion des logements sociaux ;
- Vulgariser la réglementation en matière d’habitat ;
- Respecter la conformité, les normes et le suivi dans l’octroi des
autorisations de bâtir ;
- Encourager les initiatives liées à la construction des villages modernes ;
- Création d’une institution financière en vue de financier l’habitat (Banque
d’habitat).

SECTION .3. TYPES D’HABITATS URBAINS


L’habitat incidence directe à l’esthétique d’une ville.
L’accroissement rapide (explosion démographique urbaine) est l’origine de la
pénurie actuelle en logement.

En milieu urbaine, on distingue plusieurs sortes d’habitats.

A Kinshasa, par exemple, nous classerons l’habitat Kinois 3


catégories basées le mode logement des citoyens :

1. L’habitat parcellaire ;
2. L’habitat individuel ;
3. L’habitat collectif planifié.

§.1. L’habitat parcellaire


La parcelle est le premier mode de logement des Kinois. Elle
comporte en général, plusieurs constructions, l’occupation du terrain disponible
se fait en fonction et des moyens dont on dispose et de l’usage.

Ses principes caractéristiques sont :

- La présence dans la parcelle de plusieurs ménages ;


- Des installations sanitaires communes ;
- L’absence d’un réseau d’égouts ;
- Un point commun d’alimentation en eau potable.

Exemple : Masina, Ngaba, conditions conforts non requisses.


[19]

§.2. L’habitat individuel


Est le mode d’occupation du terrain par un seul individu (Villas).
On inclut dans cette catégorie, les immeubles à appartements de haut standing
dans les quartiers résidentiels, tels que Limete, cité de l’Oasis, ….

Ses principales caractéristiques sont :

- Les sanitaires individualisés ;


- Le raccordement individualisé en eau potable et électricité ;
- L’existence d’égouts ;
- L’existence de voirie moderne ;
- La faible densité d’occupation ;
- Les conditions de confort requisses (intimité) ;
- L’existence d’un jardin et paysage.

§.3. L’habitat collectif planifié


Sous ce vocable nous entendons l’ensemble de logements viables
construits en série suivant un plan d’aménagement et un programme préétabli.
Conçu principalement en vue de répondre au double critère: de densité et de
confort.

Les plans d’aménagement concernent un quartier ou une cité de et


prévoient à cet effet :

- Les maisons d’habitation ;


- Les raccordements en eau potable et électricité ;
- Les espaces verts ;
- Les équipements de la voirie (caniveau, décharge publique) ;
- Les routes modernes ;
- Les marchés et super marchés, (centre commercial) ;
- Les infrastructures sportives et culturelles ;
- Les infrastructures éducatives et sanitaires…
- Les respects des règles urbanistiques (esthétique).
[20]

SECTION 4. LES PROBLÈMES URBAINS


Les villes des pays en voie de développement font face à des
nombreux problèmes.

1. L’accélération de l’urbanisation

On observer une urbanisation rapide des agglomérations rurales et


des villes moyennes qui absorbent des villages.

2. L’exode rural

Les facteurs d’attraction (Musique, loisirs, bien être, liberté,


possibilité de trouver l’emploi, aisance matériel, soins de santé, des bonnes
études, …) sont les causes qui orientent les migrants vers les villes.

3. Les constructions anarchiques (spontanées)

Sont réalisées dans les sites non adificandi (les versants des
collines, les berges des rivières, les zones marécageuses). L’équipement collectif
faisant défaut dans des quartiers spontanés, les normes urbanistiques des
techniques pour assurer les conditions de confort des logements ne sont pas
respectées. L’étalement horizontal de la ville pose d’énormes problèmes
d’insécurité causé par le faible taux de coefficient de desserte des services
publics de proximité.

 Solution le renouvellement urbain :

Le renouvellement urbain peut être l’occasion d’améliorer sur un


site le paysage, la biodiversité, la trame verte c’est le domaine de l’écologie
urbaine, qui se décline par exemple dans les éco quartiers qui changent la forme
urbaine.

En effet, au sens restreint, le renouvellement urbain : désigne le


phénomène plus limité de restauration des quartiers spontanés.

Au sens large, le renouvellement urbain : est en urbanisme, une


forme d’évolution de la ville qui désigne « l’action de reconstruction de la ville
sur elle-même et de recyclage de ses ressources baties et foncières.

Le renouvellement urbain : a pour principal but de limiter en


surface l’étalement urbain et la périurbanisation.
[21]

Il vise en particulier, à traiter les problèmes sociaux, économiques,


urbanistiques, architecturaux et sécuristes de certains quartiers anciens et
spontanés.

Les leviers favorables au renouvellement urbain sont notamment :

- Améliorer l’état du patrimoine bâtit et les conditions d’habitat ;


- Mobiliser les foncier ;
- Réguler la forme urbaine et le transport en commun ;
- Favoriser la mixte sociale par la construction des équipements collectifs ;
- Taxer les logements vacants
- Entretenir les espaces verts. (trame verte) écologie ;
- Gérer les eaux pluviales de manière alternative.

A. Les notions proches (connexes)


1. La réhabilitation ;
2. La rénovation ;
3. La reconstruction ;
4. La rénovation urbaine
 La réhabilitation : la réhabilitation désigne l’action de réaliser des
travaux importants dans un bâtiment existent pour le remettre en bon état.
Il s’agit souvent d’une remise aux normes de sécurité et de confort dans
un bâtiment qui n’est plus apte à remplir ses actions dans de bonne
condition. On parle de réhabilitation lourde l’on ne conserve que
structure (changement fréquent de l’organisation générale du bâtiment).
Dans le cas de travaux moins importants (conservations de l’organisation
et de la plupart des murs de cloisonnement) il s’agit d’une réhabilitation
légère.
 La rénovation : la rénovation est l’action de détruire un bâtiment pour en
reconstruire un neuf. Ce terme est souvent utilisé pour parler de
réhabilitation, alors que ces deux notions sont sensiblement différentes
dans le cadre du renouvellement urbain.
 La construction : la reconstruction signifie en général une rénovation à
l’identique. On détruit un bâtiment pour reconstruire le même parce qu’il
est trop dégradé pour être réhabilité. Attention, ce terme est souvent
(voire la plupart du temps) utilisé pour parler de rénovation.
Historiquement on a parlé de reconstruction en période d’après – guerre,
or on ne reconstruisait alors pas à l’identique.
[22]

 La rénovation urbain : est une notion politique qui se rapport à


l’ANRU. Cette dernière vise à reconstruire la ville sur la ville par le
financement d’actions de rénovation et de réhabilitation de bâtiments
dégradés à l’échelle d’un quartier. Cette notamment le cas du quartier
du Blosne à Rennes.
 Le renouvellement urbain : est au sens large, une notion plus large qui
désigne la reconstruction de la ville sur la ville à l’échelle d’une
commune ou d’une agglomération (ville renouvelée sur elle – même,
ville dense….).
 La régénération urbaine : est une expression moins utilisé en français.
Elle est cependant largement répandue au niveau européen comme
traduction du terme anglais « urban regeration », qui correspond à la
définition originelle du renouvellement urbain puisqu’il sous entend une
notion de relance économique et d’intervention de grande envergue, à
une échelle plus globale que celle des « quartiers ».

B. Sur le plan psycho – sociologique


La ville entraine le changement du contexte physique et crée une
structure très ample. Cela transforme les rapports sociaux, le comportement et
même le type de personnalité. La densité la différentiation et de la spécialisation.
Cette densité arrive à produire une ségrégation en différents secteurs urbains,
les disparités sociales, économiques et cultures entre les quartiers les distances
considérables des milieux humaines. Voila autant des critères qui créent des
frustrations et des tensions.

La ville est un creuset qui efface certaines notions de communauté


et de la constante. En effet, le citadin appartient à la plusieurs groupes sociaux à
la fois, groupe familiale, groupe scolaire, groupe de loisir…

On constate également une mentalité qui est propre au citadin. Une


méthode rationnelle d’action, remplace la méthode traditionnelle. On note qu’en
milieu urbain le comportement de masse est toujours fluide et imprévisible.

La ville a une influence évidente sur l’attitude des hommes envers


l’argent, envers le travail, envers la sexualité, envers l’éducation des enfants,
dans les rapports avec les supérieurs, les progrès des toutes natures, (progrès
idéologiques, progrès du service). Les différentes comportements et attitudes
sont généralement favorables au développement industriel.
[23]

CHAP. IV. AMENAGEMENT DU MILIEU RURAL

Beaucoup de pays en voie de développement sont d’abord est


essentiellement des pays à forte population rurale, c’est-à-dire la majorité de la
population vit dans les campagnes.

Ainsi ne pas organiser ou développer le milieu rural, c’est refusé de


s’intéresser au sort de la majorité de la population nationale. Avec le progrès
technique actuel, l’homme peut aménager le milieu rural et le rendre attrayant.
Ce qui veut dire chercher des solutions idoines aux problèmes des ruraux,
notamment l’organisation des milieux ruraux dans la perspective de freiner
l’exode des cultivateurs vers la ville.

SECTION I. LA NECESSITE D’AMENAGER LE MILIEU


RURAL.

Selon Kayser B., le milieu rural mérite d’être aménager pour


plusieurs raisons, mais les principales sont notamment :

- Le milieu de vie de près de 70% des populations des pays en voie de


développement ;
- Le réservoir des produits agricoles, de pèche, d’élevage, de pisciculture,
de la cueillette… c’est enfin pour lutter contre l’exode rural.
Ainsi les actions publiques que l’on doit réaliser dans le cadre de
l’aménagement du monde rural sont nombreuses selon B. Kayser B., il
cite à cet effet :
- L’installation des industries agro-alimentaires et d’équipements productifs
(tracteurs, machines agricoles) ;
- La disponibilité des intrants agricoles (semences améliorées) ;
- L’entretien permanent des routes d’intérêt national, régional et de desserte
agricole ;
- L’installation des équipements de réseaux (télécommunication,
électrification, adduction d’eau potable…) ;
- L’installation de l’infrastructure de l’habitat amélioré
- La mise en place des services publics de proximité (la police ; l’etat civil,
le tribunal de paix, le service d’hydraulique rurale, le service de
l’environnement, la poste, la caisse de crédit et épargne, le service du
moniteur agricole, les centres de santé…
- La politique de regroupement des villages,
- La lutte contre l’exode rural.
[24]

SECTION II. LES STRATEGIES D’AMENAGEMENT RURAL.

Plusieurs stratégies existent pour rendre le milieu rural attrayant au


nombre desquels, nous citons la création de pôles de développement, la
constitution des localités centres, la décentralisation territoriale… Dans le
cadre de ce cours nous examinerons les deux premières stratégies.

I. Les pôles de développement

Pour Benjamin HIGGINS, un pôle de développement est une


agglomération motrice et dynamique ou à chaque moment
l’investissement a des effets d’entrainement important sur
l’économie rurale.
Le même auteur note que, « le pôle de croissance » est une
agglomération passive où le rythme de la population et du revenu
sont élevés parce que les effets d’entrainement venus du pôle de
développement y sont fortement ressentis.

A/ Utilité des pôles de développement pour le milieu rural

Pour développer un milieu rural quelconque, l’on doit toujours


procéder à une répartition rationnelle des facteurs de production ou
on renforce certains points de croissance (agglomérations
stratégiques). François PERROUX estime que ces agglomérations
stratégiques sont indispensables et remarquables par le fait que :
- Certaines activités dites motrices exercent un rôle dominant sur le
développement de l’activité économique ;
- Les liens de complémentarités qui existent entre les activités motrices et
d’autres qui leurs sont liées exigent leur développement solidaire ;
- Toutes les activités (motrices et complémentaires) sont nécessairement
concentrées sur un même espace réduit qui constitue « un pôle ».
N.B. Les pôles de développement ou mieux de croissance peuvent être
industriels, commerciaux, politico-administratifs, touristiques, agro-
industriels. Exemples : Goma est un pôle touristique, Lubumbashi pôle
industriel.
[25]

II. La constitution des localités centres (groupement des villages).

Le regroupement des localités autour d’un centre est la politique de


l’aménagement rural la plus encouragée. Elle réduit au niveau de la
campagne la dispersion ou mieux émiettement des villages situés à
des longues distances.
Dans cette optique, le but poursuivit par la stratégie des localités
centres sont les suivantes :
- Assurer avec efficacité l’encadrement des ruraux et l’équipement du
village centre
- Promouvoir les services des proximités et des fonctions essentielles. Il
existe des fonctions qu’une petite localité ne peut assumer. Ces fonctions
essentielles sont tangibles dans la localité centre, par exemple : L’ antenne
de télécommunication, la radio communautaire, les églises, les
coopératives, les réunions de conseil développement local, les activités de
loisirs et les services publics de proximité tels que : Etat civil, la police,
le centre de santé, les écoles primaires et secondaires, les services
d’électricité et d’adduction de l’eau potable, le service d’entretien des
routes…
- Assurer la diffusion des idées nouvelles et d’un nouveau style de
comportement. L’on sait bien que la dispersion des villages dilue le
facteur de progrès social. La localité centre apporte les variables de la
modernité et favorise le contact entre les membres des groupes culturels
différents.
N.B. Lors du regroupement des localités, on évitera de regrouper des
villages ou localités qui ont des rivalités claniques, tribales, religieuses,
foncières, économiques, politiques… il conviendra d’apprécier la
situation avec réalisme. Sinon, ces antagonismes risquent de créer le
blocage des efforts de développement local et de vie administrative de
l’entité territoriale.

III. LES DIFFERENTS MODELES DES GROUPES DE


LOCALITES.

Il existe plusieurs modèles de groupes des localités, nous examinerons à


titre illustratif les quelques modèles ci après :
[26]

1. Le Modèle ITALIEN

Ce modèle se caractérise par la dispersion maximale de l’habitat sur


l’ensemble des terroirs qui gravitent autour d’un « Borgho di servicio » un
bourg des services. Le principe du modèle Italien est le suivant : « la
ferme doit s’installer dans le champ et les services doivent se grouper en
un point central où il peut avoir que l’infirmier, l’instituteur, le prêtre,
agent de l’état civil, chef de la coopérative… Les fermes isolées sont dans
un rayon de 5 Km et sont donc rattachées à ces localités centres
multifonctionnels. Ces localités centres sont des lieux de contact et
d’épanouissement socio économique.

2. Le Modèle ISRAELIEN

Le principe est que cinq ou six villages élémentaires gravitent autour d’un
« village centre » où se trouvent les services essentiels : école primaire, école
secondaire, le dispensaire, synagogue, coopérative… Les villages environnants
sont tous habités par des personnes d’origine homogène. Exemple : juif
Allemand ; Juif Marocain, Juif Yemenique et Juif d’Europe oriental.

Dans ce modèle, le village centre a une fonction économique, technique,


administrative et culturelle. Et dans ce dernier cas il est donc le par excellence
de rencontre des différents immigrés.

3. Le Modèle MAROCAIN

Dans ce modèle, les villages regroupés s’appellent « Unités de production


collective » compte entre 1800 et 2500 personnes autour d’un point d’eau, une
école coranique, une coopérative, une école secondaire…

La communauté économique : est constituée de plusieurs villages avec une


population de 9000 à 12000 personnes ;

Le bourg synonyme de l’entité administrative : on retrouve les services tels que :


le souk, un centre civique, une mosquée, un bureau de poste…

NB. Le modèle Marocain est perceptible dans les autres pays magrébins :
Algérie, Tunisie…
[27]

En Afrique de l’Ouest et Centrale, on retrouve également les modèles des


localités centre au Sénégal, en Cote d’Ivoire, au Gabon et au Cameroun.

Tous ces efforts de localité centre entrepris par les différents pays ne démontre
que l’existence d’une richesse de forme d’aménagement rural, qui a pour but
d’assurer aux ruraux un encadrement efficace et des perspectives meilleures de
vie sociale.

CONCLUSION

La complexité de la question de l’aménagement du territoire fait qu’il s’appuie


sur plusieurs disciplines scientifiques la géographie, l’économie, la
démographie, la sociologie, le management, le droit. Bien que les relations sont
très étroites entre l’urbanisme, l’habitat et l’aménagement du territoire, nous
avons dans le cadre de ce cours retenu que l’aménagement du territoire est régit
par des textes officiels. La politique d’aménagement du territoire est
réglementée et la maîtrise du cadre juridique s’avère important.

Il est également impérieux de retenir que l’aménagement du territoire étudie les


politiques de développement à court, moyen et long terme. C’est ce qui en
définitive assurent une meilleure répartition des activités économiques et les
hommes dans le cadre géographique national.

S’agissant de l’urbanisme, nous avons insisté sur le fait qu’il n’est qu’un aspect
de l’aménagement du territoire. Un projet d’urbanisme se limite à
l’aménagement d’une zone proposée et comprend d’une part, le plan relatif aux
dimensions des villes et agglomérations, la localisation des fonctions sociales et
l’implantation des bâtiments et d’autre part, la réglementation de la construction
dans cette zone. Le renouvellement urbain est, en urbanisme une forme
d’évolution de la ville qui désigne « l’action de reconstruction de la ville sur
elle-même e t de recyclage de ses ressources bâties et foncières. Le
renouvellement urbain a pour but principal de limiter en surface l’étalement
urbain et la périurbanisation. En somme, l’urbanisme s’intéresse uniquement
aux villes et agglomérations.

L’habitat qui a une incidence directe à l’esthétique d’une ville ou agglomération


a été classé en trois catégories : l’habitat parcellaire, habitat individuel et habitat
collectif planifié. Les défis urbains ont été examinés avant d’aborder la nécessité
[28]

d’aménager le milieu rural. L’aménagement rural est important dans la


perspective de freiner l’exode des cultivateurs vers les villes.

BIBLIOGRAPHIE
1. AREY. F. structure administrative de l’urbanisation, Ed. Berger Lemanlt,
Paris 1968.

2. ASCHER F., Métapolis ou l’avenir des villes, Ed. O. Jacob, SL, 1995.

3. AURAY et COLLAB. Encyclopédie d’économie spatiale, Ed. Economica,


Paris, 1994.

4. BAUDOWN, R. Economie et aménagement de l’espace rural, Ed. PUF,


Paris 1979

5. BARATTUCCI C, Urbanisations dispersées. Interactions/Actions. Ed.


PUR, ,Rennes, France, 2000.

6. BEAU (Bureau d’Etudes d’Aménagement et d’urbanisme) Schéma


National d’Aménagement du Territoire et Infrastructures,
Kinshasa, 2004.

7. BOUGNICOURT J., Aspects sociaux de l’aménagement du territoire, Ed.,


Mouton, Paris, 1967.

8. BOUGNICOURT J., Disparition régionales et aménagement du territoire


en Afrique, Ed. Mouton, Paris, 1971.

9. BOURDEVILLE J.R , Aménagement du territoire et planification, Ed.


M.TH.B, Paris, 1972.

10. BOURDEVILLE J.R, L’Univers rural et la planification, PUF, 1968.

11. CAILLY L. L’espace périurbain : un géotype universel. In Dynamique des


espaces ruraux dans le monde. Ed.Armand Colin,
Paris,2011.
[29]

12.CAIRE C. la planification régionale en Union Soviétique, Aménagement


du territoire et développement régionaux, Institut d’étude
politique de Grenoble, GRENOBLE, 1970.

13.CAUMETS. S et all, Outils règlementaires fonciers, fiscaux, contractuels,


favorables au renouvellement urbain et écologique en
milieu rural, espaces naturels régionaux, SE, ENRx,
2004.

14.CHAMBRE A. Aménagement du territoire en URSS, Ed. Mouton, Paris,


1959.

15.CHAOY, F. (sous dir) Dictionnaire de l’urbanisme et l’aménagement,


PUF, 3ème Ed. Paris, 2000.

16.CLAVAL P. & CLACVAL F. La logique des villes. Ed. Librairie


Technique, Paris, 1981.

17.DAVEZIES, L. La république et ses territoires, Ed. du Seuil, Paris, 2008.

18.DEBARBIEUX B. et VANIER M., Ces territorialités qui se désirent, Ed.


L’aube, DAKAR, 2002.

19. GLAESER E. Des villes et des hommes, Ed. Flammarion, Paris, 2011.

20.GOTTMAN J., Essai sur l’aménagement de l’espace habité, Ed. Mouton,


Paris, 1960.

21.HUCHZERMEYER M. Afrique : où et comment loger les urbains. In


Regards sur la terre. L’annuel du développement durable.
Ed. Presses de Sciences-Po, Paris, 2010.

22.KANENE Corneille, Eléments d’aménagement des tissus d’habitat et


modes de production de production des logements et des
équipements urbains, ENHAPSE, 1999.
[30]

23.LE GARREC sylvaine « améliorer l’état du patrimoine bâti et les


conditions d’habitat » In la Gazette, n°8/2258, Mars
2015.

24.LELONG J., « Comment réussir à construire l’habitat améliore en zone


ino notable » In la Gazelle, n°7/2257, Fév. 2015.

25.MABILEAU A., Le système local en France, Ed. LDGJ, Paris, 1991.

26.MERLIN P. et CHOAY Françoise, Dictionnaire de l’Urbanisme et de


l’aménagement, PUF, Paris, 2000.

27.MERLIN P., « Aménagement du territoire », PUF, Paris, 2002.

28.MERLIN PIERRE « Aménagement du territoire, PUF, Paris, 2000.

29. PASQUIER. R, SILMOULIN, et WEISBEIN J. La gouvernance


territoriale : Pratique, discours et théories, Ed.
LDGJ, Paris, 2007.

30.Rapport des Nations Unies sur l’habitat et les villes africaines, 2015.

Vous aimerez peut-être aussi