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Les réseaux sociaux : un frein pour la démocratie?

Les réseaux sociaux sont peut-être l'une des plus grandes révolutions du 21ème
siècle. Ils ont ouvert l'individu au reste du monde et permis la démocratisation de
contenus en tout genre. Comme toutes révolutions modernes, deux camps se créent :
les farouches opposants et ceux qui y voient une simple continuité de la modernité.

Un des arguments des opposants est que l'expansion des réseaux sociaux est un
danger pour la démocratie. En effet, ces plateformes sont devenues la cible des
médias traditionnels et de certains politiciens. Mais sont-elles réellement un frein à la
démocratie ?

Dérives des réseau sociaux


Violences en ligne

Pour répondre à cette question, penchons-nous sur le cas de la France. 75% des
Européens ayant débattu sur les réseaux sociaux ont subi des propos insultants
ou des menaces, et les femmes sont deux fois plus susceptibles d'être victimes de ces
abus. 40% à 60% des gens ont déjà été victimes de cyberharcèlement ce qui pose
des questions quant à la formation digitale d’un futur citoyen.

Responsabilité des algorithmes

Les algorithmes des réseaux sociaux, qui visent à maximiser le temps passé en ligne
en proposant un contenu personnalisé, ne sont pas étrangers à ce phénomène. En
moyenne, les Français passent 2h30 par jour sur les réseaux sociaux. Le modèle
économique repose sur l'utilisation des utilisateurs comme produit, générant des
revenus par la publicité. Ces algorithmes favorisent donc le contenu polémique,
générant des réactions fortes et souvent violentes. Les fake news sont ainsi, par
exemple, 70% plus retweetées que les vraies news sur Twitter. Les réseaux
sociaux peuvent donc être un vecteur de la désinformation.

Effet bulle et polarisation

En outre, ces algorithmes créent des bulles informationnelles en ne présentant que


des contenus conformes aux opinions de l'utilisateur. L'effet bulle et le biais de
confirmation entraînent une polarisation de la société en camps opposés, favorisant la
radicalisation et ses conséquences néfastes, comme la méfiance extrême envers les
autorités.
Conséquences sur les politiques et la démocratie
Conséquences politiques :

La méfiance envers les autorités conduit à une diminution de la confiance


politique (comme observé en Allemagne où la confiance a chuté de 7 points).

Infusion de la violence en ligne dans la politique:


Les débats haineux en ligne se transposent dans la sphère politique, générant une
violence politique. Entre 2017 et 2022, 25 sanctions ont été prononcées contre des
députés, dépassant les sanctions des 50 années précédentes.
Les élus sont de plus en plus victimes d'agressions en ligne. En 2022, près de 1500
élus ont été victimes de chantage sur les réseaux sociaux.

Impact sur la réflexion citoyenne :

● La pression entre discours fondés et haineux perturbe la réflexion des


citoyens.
● Les citoyens sont davantage préoccupés par la véracité des propos que par les
qualités des candidats.

Émergence des partis populistes :

● Les partis populistes proposent des solutions simplistes et désignent des


boucs-émissaires.
○ La droite populiste blâme les immigrés, tandis que la gauche populiste
accuse la finance et la mondialisation.
● Les partis populistes se présentent comme défenseurs des gens simples
contre une élite corrompue.

Les réseaux sociaux : des entreprises à but non-


institutionnel avec un impact considérable
III) Les réseaux sociaux : des entreprises à but non-institutionnel

Propriétaires et règles commerciales

Les réseaux sociaux sont des entreprises comme les autres :

● Propriétaires: Ils ont un ou plusieurs propriétaires qui en contrôlent le


fonctionnement et les orientations.
● Règles commerciales: Ils obéissent à des règles commerciales et visent à
générer des profits pour leurs propriétaires.

Exemple : L'achat de Twitter par Elon Musk en 2022 a illustré le pouvoir d'un
propriétaire unique sur une plateforme majeure.

Risques et dérives liés à la concentration du pouvoir

● Contrôle du contenu mis en avant

Le propriétaire d'un réseau social a le pouvoir de modifier l'algorithme pour mettre en


avant certains contenus et en dévaloriser d'autres.

Exemple : Elon Musk a été accusé d'avoir manipulé l'algorithme de Twitter pour
multiplier la visibilité de son profil par 1 000.

● Risque d'abus et de dictature

La concentration du pouvoir entre les mains d'un seul individu peut mener à des abus et
à des dérives dictatoriales.

Comparaison avec les médias traditionnels :

● Sanctions judiciaires: Dans les médias traditionnels, les propos haineux et la


diffusion de fausses informations peuvent entraîner des sanctions judiciaires.
● Modération moins stricte: Sur les réseaux sociaux, la modération est souvent
moins stricte et plus opaque, ce qui favorise la diffusion de contenus toxiques.

Manque d'incitations à la modération :

● Absence de sanctions économiques: Si un réseau social n'est pas sanctionné


financièrement pour son laxisme en matière de modération, il n'aura aucune
incitation à s'améliorer.

Pour conclure, nous avons examiné les arguments selon lesquels les réseaux
sociaux sont un frein à la démocratie. Nous avons vu que ces arguments sont
fondés, et que les réseaux sociaux présentent des risques réels pour la
démocratie.

En effet, les réseaux sociaux favorisent la violence en ligne, qui peut se


transformer en violence politique. Le temps passé sur ces plateformes est
considérable, avec une moyenne de 2h30 par utilisateur. Les algorithmes des
réseaux sociaux amplifient les discours de haine et de désinformation, qui
contribuent à la polarisation de la société et à la défiance envers les institutions
démocratiques. Cette désinformation est d'autant plus dangereuse qu'elle se propage
rapidement : les fake news sont 70% plus retweetées que les vraies news sur Twitter.
De plus, les réseaux sociaux peuvent être utilisés par les partis populistes pour
diffuser leur message et gagner en popularité.

Il est donc important de prendre conscience de ces risques et de mettre en place des
mesures pour les réduire. Ces mesures peuvent inclure :

● Une éducation aux médias numériques pour sensibiliser les utilisateurs aux
dérives des réseaux sociaux
● Une régulation des réseaux sociaux pour obliger les plateformes à modérer
les contenus haineux et désinformatifs
● Une réforme de la loi pour punir les responsables des réseaux sociaux qui ne
respectent pas ces obligations

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