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Appareil reproducteur

TD2, A. Ejlassi

Introduction
Le système génital dans l'espèce humaine est au repos jusqu'à la puberté. Il se compose d'une paire de
gonades qui produisent les gamètes et d'un ensemble de structures qui contribuent à la reproduction,
comme les conduits, les glandes et les organes génitaux externes. Les organes génitaux masculins et
féminins sont très différents mais ils partagent la même fonction : la production de gamètes et des
hormones.
Les organes sexuels sont externes ou internes :
• pénis, testicules, prostate et vésicules séminales chez les hommes
• vagin, utérus et ovaires chez les femmes

I – Anatomie du système génital de l’homme

1.1 Les gonades : les testicules


Les gonades mâles produisent les spermatozoïdes et les hormones
mâles. Le testicule est donc un organe qui assure une fonction
exocrine et une fonction endocrine. Tous les autres organes
génitaux de l'homme sont des annexes qui protègent les
spermatozoïdes et contribuent à leur expulsion à l'extérieur de
l'organisme. Les testicules sont localisés dans le scrotum. Le
scrotum est à l'extérieur de la cavité abdominale ce qui est une
adaptation fonctionnelle vitale. En effet, cette position extérieure
permet le maintien d'une température inférieure de 3°C à la
température corporelle car les testicules ne peuvent pas produire
de spermatozoïdes viables à 37°C. Les testicules sont composés de
tubules séminifères contournés. L'épithélium de la paroi des
tubules séminifères contournés est composé de cellules
germinales qui produisent les spermatozoïdes et de cellules de
soutien appelées cellules de Sertoli. Dans le tissu conjonctif lâche
se trouvent les cellules interstitielles ou cellules de Leydig qui
produisent la testostérone. On a ainsi 3 types de cellules :
• Cellules de Leydig = cellules interstitielles
• Cellules de Sertoli = Cellules de soutien
• Cellules germinales = Cellules à l’origine des
spermatozoïdes

1.2 Les voies spermatiques


Ce sont les conduits qui transportent les spermatozoïdes des testicules à
l'extérieur du corps. Elles correspondent à l'épididyme, au conduit déférent et à
l'urètre :
• l'épididyme : il est constitué d'une tête d'un corps et d'une queue. Les
spermatozoïdes immatures, pratiquement immobiles qui quittent le
testicule séjournent environ 20 jours dans l'épididyme ou ils deviendront
mobiles et féconds. Il en existe deux, un pour chaque testicule.

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• le conduit déférent : c’est un long conduit d'environ 45 cm,
il s'étend vers le haut à partir de l'épididyme jusqu’à
l'urètre incluant le conduit éjaculateur (canal éjaculateur).
Il en existe deux, un pour chaque testicule.
• le conduit éjaculateur : est formé par la réunion du canal
déférent et de l’abouchement de la vésicule séminale.
• l'urètre (un seul) : il s'agit de la portion terminale des voies
spermatiques et il fait à la fois partie du système génital et
urinaire. Il transporte l'urine ou le sperme à l'extérieur du
corps, jusqu’à l’extrémité du pénis (le méat urinaire ou
urétral)

1.3 Les glandes annexes


Le sperme = spermatozoïdes + liquide séminal.

Les glandes annexes sont les deux vésicules séminales, les deux glandes bulbo urétrales et la prostate. Ces
glandes produisent le liquide séminal dont le rôle est la protection, la maturation et la facilitation du
déplacement des spermatozoïdes :
• Les 2 vésicules séminales : elles produisent ≈ 60% du liquide séminal, il est composé d’eau, de
fructose, d’acide ascorbique (vitamine C = conservateur), de vitamine B12, de prostaglandines (anti
inflammatoire = limite le rejet des spermatozoïdes dans le corps de la femme) ...
• La prostate : elle produit ≈ 30% du liquide séminal, il a un rôle dans l’activation des spermatozoïdes
(augmentation de leur mobilité).
• Les 2 glandes bulbo-urétrales ou de Cowper : elles produisent ≈ 10%, il s’agit d’un mucus qui
s’écoule dans l’urètre pour neutraliser l’acidité des traces d'urine (c’est donc un liquide séminal qui
s’écoule avant le sperme).

II – Physiologie du système génital de l’homme

2.1 Fonction exocrine des gonades mâles : production des gamètes


Les testicules, glandes sexuelles masculines assurent à la puberté la double fonction de sécrétion des
hormones et d'élaboration des spermatozoïdes.

La spermatogénèse : c’est l'ensemble des phénomènes qui se déroulent dans les


tubules séminifères contournés et qui conduisent à la production des
spermatozoïdes (gamètes mâles). Ce processus débute à la puberté et se
poursuit toute la vie. C'est au cours de la spermatogénèse qu'à lieu la méiose :
division cellulaire qui conduit à la production de gamètes dont le nombre de
chromosomes est de 23 (on les appelle cellules à n chromosomes ou cellules
haploïdes).

Au cours de la spermatogénèse a lieu :


• La mitose : les spermatogonies (cellules à 2n chromosomes ou cellules
diploïde) se divisent pour donner des spermatogonies (cellules à 2n
chromosomes ou cellules diploïdes) : cette division par mitose permet
de multiplier les spermatogonies pour former un stock de cellules
germinales.

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• La méiose : Une spermatogonie (2n) s’engage dans la méiose et devient un spermatocyte de 1 er
ordre (spermatocyte I) (2n). Ce spermatocyte de 1 er ordre subit la 1ère division de méiose et forme
deux spermatocytes de 2e ordre (spermatocyte II) (2n). Ces deux spermatocytes de 2ème ordre (n)
subissent la 2e division de la méiose et forment chacun deux
spermatides (n).
• Spermiogénèse : C’est la transformation des 4 spermatides
(n) en 4 spermatozoïdes (n). Comme transformations on
cite :
◦ élaboration de l’acrosome
◦ mise en place du flagelle
◦ multiplication des mitochondries
◦ évacuation du cytoplasme superflu.

2.2 Fonction endocrine des gonades mâles : production d’hormones


Les testicules, glandes sexuelles masculines assurent à la puberté la double fonction de production de
spermatozoïdes et de sécrétion d’hormones.
• La testostérone : stéroïde synthétisé à partir du cholestérol par les cellules de Leydig. C’est une
hormone qui intervient dans la production de spermatozoïdes et le développement des caractères
sexuels secondaires chez l’homme à la puberté (croissance musculaire et osseuse, développement
de l’appareil génital, pilosité, libido, changement de la voix, …).
• L'inhibine : sécrétée par les cellules de Sertoli ou cellules de soutien. Elle agit sur l’hypothalamus
pour rétro inhiber la production de Gn-RH et donc par conséquent de FSH et LH
• L’ABP : (Androgen Binding Protein) elle est issue des cellules de Sertoli. Elle permet de maintenir
une concentration élevée de la testostérone dans les tubules séminifères. Cette action est
indispensable pour assurer la spermatogénèse.

2.3 Régulation hypothalamo-hypophysaire


1. L'hypothalamus produit une gonadolibérine, la
Gn-RH, qui stimule la production au niveau de
l'adénohypophyse de la FSH (hormone
folliculostimulante) et de la LH (hormone
lutéinisante).
2. La FSH va stimuler la spermatogénèse. La FSH
n'agit pas directement sur les cellules
germinales pour induire la spermatogenèse
mais sur les cellules de Sertoli qui sécrètent
alors l'ABP.
3. L'ABP se lie à la testostérone et va maintenir
une concentration élevée de cette hormone
dans les tubules séminifères contournés.
4. Le complexe testostérone-ABP agit sur les
cellules germinales pour favoriser la
spermatogénèse.
5. La LH stimule les cellules de Leydig et donc la production de testostérone qui elle agit sur les
caractères sexuels secondaires et sur la spermatogénèse.
6. La testostérone est capable d’inhiber la sécrétion de Gn-RH par l’hypothalamus (rétrocontrôle
négatif).
7. L'inhibine est une hormone sécrétée par les cellules de Sertoli. Lorsque le nombre de
spermatozoïdes est élevé la concentration de l’inhibine augmente et va directement inhiber la
production de la FSH par l'adénohypophyse et de la Gn-RH par l'hypothalamus.

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III – Anatomie du système génital de la femme
La femme joue un rôle beaucoup plus complexe dans le phénomène de la reproduction puisqu'elle assure
non seulement la production de gamètes mais aussi se prépare à soutenir un embryon en voie de
développement.

3.1 Les gondes : les ovaires


Les ovaires sont au nombre de deux et assurent comme les testicules des fonctions exocrines et endocrines.
Les ovaires produisent donc des ovocytes et des hormones telles que la progestérone et les œstrogènes.

Les ovaires sont situés de part et d'autre de l'utérus. On trouve à l'intérieur des ovaires des follicules
ovariens qui sont de petites structures en forme de sacs enfouies dans le tissu conjonctif très vascularisé de
l'ovaire. Chaque follicule contient un œuf immature, l'ovocyte, enveloppé de cellules dites folliculaires s’il
n'y en a qu'une seule couche. S'il en existe plusieurs couches, on parle alors de cellules granuleuses qui
forment la granulosa. La structure du follicule change au fur et à mesure de sa maturation :
• Follicule primordial : ovocyte et une seule couche de cellules folliculaires.
• Follicule primaire : ovocyte et plusieurs couches de cellules granuleuses.
• Follicule secondaire : ovocyte, plusieurs couches de cellules granuleuses et l'antrum (cavité remplie
de liquide).
• Follicule de De Graaf ou follicule mûr : ovocyte assis sur une tige de cellules granuleuses. Tous les
mois, un des follicules mûrs éjecte son ovocyte de l’ovaire : c’est l’ovulation.
• Corps jaune : c’est le follicule rompu après l’éjection de l’ovocyte qui se ferme et forme le corps
jaune.

3.2 Voies génitales


Les trompes utérines = trompes de Fallope sont constituées du pavillon de la trompe, de l'ampoule et de
l'isthme. Les trompes utérines sont au nombre de deux, recouvrent chaque ovaire et permettent de capter
l'ovocyte après son expulsion du follicule de De Graaf. Elles sont le siège de la fécondation.

L'utérus est un organe creux destiné à accueillir et retenir l'ovule fécondé. Il est constitué du corps et du
col :
• Le corps de l’utérus : la paroi de l'utérus se compose de trois couches de tissu : le perimetrium, le
myomètre et l'endomètre. Le myomètre est formé de cellules musculaires lisses et a un rôle
primordial lors de l'accouchement, il permet les contractions. L'endomètre sert à l'implantation du

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jeune embryon. Il subit des modifications cycliques en réponse aux variations de concentrations
sanguines d'hormones ovariennes (phénomène de menstruation : les règles).
• Le col de l’utérus : C’est l’entrée de l’utérus, il sert à retenir le fœtus pendant toute la gestation et
permet au moment de l’accouchement le passage du bébé vers le vagin.

Le vagin est un tube fibro-musculaire à paroi mince de 8 à 10 cm de long. Il s'étend du col de l'utérus à la
vulve. Il permet la sortie du bébé et l'écoulement du flux menstruel.

Il n’y a pas de véritables glandes annexes chez la femme, on peut tout de même citer la présence de la
glande de Bartholin. Il en existe deux (à droite et à gauche) situées au niveau du tiers postérieur des
grandes lèvres, elles sont à l’origine de sécrétions filantes, incolores et lubrifiantes qui facilitent la
pénétration du pénis lors des rapports sexuels.

IV – Physiologie du système génital de la femme

4.1 Cycle utérin


C’est l’ensemble des phénomènes physiologiques
se produisant chez une femme et lui permettant
de préparer son utérus à une éventuelle
grossesse.

4.2 Cycle ovarien


Le cycle ovarien se divise en trois grandes étapes :
• la phase folliculaire : phase de maturation des follicules (J1 à J13)
• la phase ovulatoire : phase qui se termine par l’ovulation (J14)
• la phase lutéale : phase d’activité du corps jaune (J15 à J28)

4.3 Fonction exocrine des gonades femelles


Chez la femme la production de gamètes s'étend de la puberté à la ménopause (environ 50 ans).

L’ovogénèse est le processus discontinu qui permet la production d’ovocytes II dans les ovaires.

Les ovogonies (2n) (à l’intérieur des follicules primordiaux) se transforment en ovocytes de 1er ordre ou
ovocyte I (à l’intérieur des follicules primordiaux) au cours du développement embryonnaire.

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À la naissance la petite fille possède environ 700.000
ovocytes de 1er ordre (2n) qui sont en attente jusqu'à
la puberté (10 à 14 ans).

À partir de la puberté, chaque mois, quelques


ovocytes de 1er ordre poursuivent leur méiose.
Chaque ovocyte de 1er ordre donne un ovocyte de 2e
ordre (n) et un globule polaire (follicule primaire,
secondaire et de De Graff).
L’ovocyte de 2e ordre (n) se bloque en métaphase II et
sera expulsé du follicule de De Graaf. S’il n'est pas
fécondé alors il régresse. Par contre si un
spermatozoïde le pénètre alors l'ovocyte de 2 e ordre
termine sa méiose et expulse un 2e globule polaire.

 Donc l'ovogénèse produit une c ellule haploïde et 2


ou 3 globules polaires. Ce gamète fonctionnel ou
l'ovule se forme au moment même de la fécondation,
il devient alors un zygote, lorsque les deux pronucléi
(noyau du spermatozoïde et de l’ovule) fusionnent.

4.4 Fonction endocrine des gonades femelles


Les ovaires assurent à partir de la puberté la double fonction de sécrétion hormonale et de production des
ovocytes libérés lors de l'ovulation. Les hormones produites sont les œstrogènes et la progestérone, ce
sont des stéroïdes synthétisés à partir du cholestérol. Les hormones sexuelles féminines jouent un rôle
dans le développement et le fonctionnement des organes sexuels et assurent le développement des
caractères sexuels secondaires chez la femme (pilosité, apparition des règles, développement de la
poitrine,…)

Les œstrogènes :
• Proviennent essentiellement des ovaires (ils sont produits par le follicule à antrum pendant la
phase folliculaire, puis par le corps jaune pendant la phase lutéale).
• Interviennent dans le développement et la maturation de la muqueuse utérine pendant la phase
folliculaire.
• Interviennent dans la maturation du follicule et de
l’ovule au niveau de l'ovaire pendant la phase
folliculaire.
• Sont responsables de la fluidification de la glaire
cervicale pour permettre le passage des
spermatozoïdes au niveau du col de l’utérus pendant
la phase ovulatoire.

La progestérone :
• Est sécrétée uniquement par le corps jaune
• Son taux est décelé uniquement après l'ovulation et jusqu’à la fin du cycle
• Elle stimule la croissance de la muqueuse utérine pour un épaississement de l’endomètre.
• → La perte de sa production par le corps jaune à la fin du cycle, entraîne le détachement de
l’endomètre et l’apparition du flux menstruel.

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4.5 Régulation hypothalamo-hypophysaire
1. La Gn-RH, produite dans l'hypothalamus commande la libération des hormones du lobe antérieur
de l'hypophyse (FSH, LH).
2. Pendant la phase folliculaire, la FSH et la LH stimulent la croissance et la maturation des follicules
ovariens.
3. Pendant la phase folliculaire, la maturation des follicules ovariens permet l’augmentation
progressive de la production d’œstrogènes par les cellules granulaires sous l’action de la FSH et de
la LH. Les œstrogènes s’accumulent dans l’antrum.
4. Au alentour du 13ème jour, la production d’œstrogènes atteint un maximum. Cette concentration
importante entraîne au 14ème jour un pic de production de FSH et de LH. Il s’agit d’une action des
œstrogènes sur l’hypothalamus par rétrocontrôle positif.
5. Pendant la phase lutéale, le follicule de De Graaf se transforme en corps jaune qui produit de
grande quantité de progestérone et aussi d’œstrogènes.
6. A la fin du cycle, la dégénérescence du corps jaune diminue la quantité de progestérone, ce qui
provoque l’apparition des règles au premier jour du cycle

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