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Physiologie Génitale

masculine
BIO 214

Préparé par Dr Abdo Hassoun


abdo.hassoun@outlook.com
Spermatogenèse

• Définition:
 La spermatogenèse permet la production de cellules spécialisées dans la
reproduction, haploïdes : les gamètes mâles ou spermatozoïdes à partir de
cellules souches diploïdes appelées spermatogonies. Ce processus, continu au
cours de la vie de l’homme, se déroule dans l'appareil génital mâle, au niveau
des tubes séminifères du testicule.
Déroulement de la spermatogenèse
• La spermatogenèse comprend quatre étapes :

1. la multiplication
2. la croissance
3. la maturation
4. la différenciation

 La succession de ces étapes constitue le cycle spermatogenétique


dont la durée est estimée à 74 jours.
A- Phase de multiplication
• Elle intéresse les spermatogonies, cellules souches diploïdes et elle est caractérisée par une
succession de mitoses qui va aboutir à la formation des spermatocytes I, également
diploïdes.

• Les spermatogonies :
- sont observées à la périphérie des tubes séminifères
- ont une forme ovoïde et sont de petite taille
- comptent trois types, définis par l'aspect de leur noyau :
Spermatogonies A, dites poussiéreuses, à noyau homogène, finement granuleux qui sont elles-
mêmes de 2 sortes :
1. les unes à noyau clair, spermatogonies AP (pale)
2. les autres à noyau sombre, spermatogonies Ad (dark)
Spermatogonies B, appelées croûtelleuses, à noyau pourvu de chromocentres très nets.
A- Phase de multiplication

• Au début du cycle spermatogénétique, des spermatogonies Ad


entrent en mitose et se transforment chacune en une nouvelle
spermatogonie Ad (ce qui permet d'en reconstituer le stock) et en
une spermatogonie Ap.

• Cette dernière évolue ensuite de manière irréversible : elle donne


naissance, par mitose, à 2 spermatogonies B, lesquelles se divisent
chacune en 2 spermatocytes de premier ordre (spermatocytes I).
A partir d'une spermatogonie Ap, il se forme donc 4 spermatocytes I
B- Phase de croissance

• Les spermatocytes I subissent une phase de croissance cytoplasmique


qui les transforme en grandes cellules ou auxocytes : cellules
diploïdes à noyau arrondi avec une chromatine en mottes.

 Le passage d'une spermatogonie poussiéreuse (A) à 4 auxocytes


dure 27 jours.
B- Phase de croissance
C- Phase de maturation
• Les auxocytes subissent la méiose, c'est à dire 2 divisions successives qui
vont entraîner la réduction de moitié du nombre de chromosomes et de
la quantité d'ADN.

1) Première division de méiose ou division réductionnelle


Les auxocytes (2n chromosomes, 2q ADN) doublent leur quantité d'ADN
(4q ADN) puis subissent cette première division, longue (22 jours), et qui va
aboutir à la formation de 2 spermatocytes II, cellules :
- de petite taille à n chromosomes (cellules haploïdes) mais à 2q ADN
- ne contenant qu'un seul chromosome sexuel (X ou Y).
C- Phase de maturation
2) Deuxième division de méiose ou division équationnelle
Très rapide (moins de 48 heures), elle explique le fait que le stade spermatocyte II soit
très rarement observé. Elle aboutit, à partir d'un spermatocyte II, à deux spermatides,
cellules :
- légèrement allongées, haploïdes et de petite taille
- s'observant vers l'intérieur du tube séminifère
- à noyau clair possédant un nucléole volumineux.

En résumé, un auxocyte (2n chromosomes, 2q ADN) donne naissance à 4 spermatides


(n chromosomes, q ADN).
La méiose produit deux grandes populations de spermatides (à X ou à Y) et crée une
très grande diversité génétique par la répartition au hasard des chromosomes.
C- Phase de maturation
D- Phase de différenciation
ou spermiogénèse
• Cette phase ne comporte pas de division cellulaire mais seulement des transformations nucléaires et
cytoplasmiques des spermatides. Elle aboutit à la formation de cellules spécialisées dans la
reproduction : les spermatozoïdes. Ces transformations, vont intéresser à la fois le noyau et le
cytoplasme de la spermatide et consistent en :

1) La formation de l'acrosome
- L'appareil de Golgi fournit de nombreuses vésicules qui confluent pour donner une vésicule unique: la
vésicule proacrosomique.
- Son contenu devient par la suite homogène: on parle alors d'acrosome.
- L'acrosome, très riche en enzymes hydrolytiques (hyaluronidase, acrosine, etc.), constitue un lysosome
spécialisé.
- Son équipement enzymatique est indispensable au spermatozoïde pour qu'il atteigne l'ovocyte lors de
D- Phase de différenciation ou
spermiogenèse

2) La formation du flagelle
L'appareil centriolaire de la spermatide est profondément
modifié :
a. Le centriole proximal: Il vient se loger dans une légère
dépression du noyau au pôle opposé à l'acrosome (pôle
postérieur) et il ne sera pas modifié.
b. Le centriole distal: disparaît peu à peu et il est remplacé par
une structure complexe en forme d'entonnoir. Pendant que
s'élabore cette structure, les microtubules du centriole distal
s'allongent et s'organisent en un axonème typique. Cet
axonème s'allonge et émerge de la cellule en repoussant la
membrane plasmique.
D- Phase de différenciation ou
spermiogenèse
3) Condensation du noyau
La chromatine se condense progressivement pour donner un
noyau compact très dense de forme allongée dans lequel
persistent quelques lacunes claires. (Par la suite, le noyau sera
insensible à l'ADNase présente dans les voies génitales mâles).

4) Formation du manchon mitochondrial


Dans le cytoplasme les mitochondries d'abord dispersées, se
regroupent autour de l'axonème à mesure que celui-ci
s'organise. Elles s'alignent pour former une spirale autour de la
partie proximale du flagelle, réalisant de la sorte, un véritable
manchon mitochondrial.
D- Phase de différenciation ou
spermiogenèse
5. Isolement des restes cytoplasmiques
• Tout le reste du cytoplasme est éliminé, vers la fin de la
spermiogenèse, sous forme d'une goutte qui s'écoule le
long du flagelle et qui se fragmentera : la goutte
cytoplasmique.

• Au terme de la spermatogenèse, les spermatozoïdes se


séparent des cellules de Sertoli et sont libérés dans la
lumière du tubule séminifère. Cette étape est appelée la
spermiation. Dès lors, les spermatozoïdes vont poursuivre
leur excrétion vers l’épididyme.
D- Phase de différenciation ou
spermiogenèse
A partir d'une spermatogonie Ap,
on obtient 16 spermatozoïdes
Spermogramme
• Analyse macroscopique
volume, pH, temps de liquéfaction
• Analyse microscopique
concentration, mobilité et viabilité
• Analyse immunologique
recherche d’anticorps anti-spermatozoïdes
• Analyse bactériologique
détection d’infection, en plus de la colonisation toujours présente
• Evaluation de la morphologie des spermatozoïdes
examen détaillé de la morphologie de 100 à 200 spermatozoïdes • analyse
biochimique du plasma séminal marqueurs des glandes annexes
Spermogramme
• Oligospermie: < 15M/ml
• Azoospermie: absence de
spermatozoïdes
• Asthénospermie: Mobilité <32%
• Tératospermie: Morphologie < 4%
• Nécrozoospermie: Absence de
spermatozoïdes vivants
• Aspermie: Absence d’éjaculat
• Hypospermie: Volume < 1.5 ml
• Hyperspermie: Volume > 6 ml
Contrôle neuro-endocrinien

• Le "chef d'orchestre" de la fonction


testiculaire est la GnRH (Gonadotropin
Releasing Hormone).
• C'est grâce à la production pulsatile de
cette hormone par des neurones de
l'hypothalamus (production très
augmentée à la période pubertaire) que
s'installe la fonction testiculaire.
• En effet, la GnRH provoque la sécrétion
hypophysaire de deux hormones: FSH et
LH.
Contrôle neuro-endocrinien
• Au niveau du testicule, ces hormones ont les actions suivantes :
la FSH permet le développement des cellules de Sertoli et la
spermatogenèse (fonction exocrine du testicule : excrétion des
spermatozoïdes). La FSH se fixe sur des récepteurs membranaires
des cellules de Sertoli et joue un triple rôle :

1. active la spermatogenèse par l'intermédiaire du cytoplasme


sertorlien
2. stimule la formation d'ABP (Androgen Binding Proteine)
3. enfin, elle provoque la sécrétion d'inhibine, hormone exerçant
un rétrocontrôle négatif sur la sécrétion de FSH, soit sur les
neurones hypothalamiques en diminuant la sécrétion de la GnRH,
soit directement sur les cellules gonadotropes hypophysaires.
Contrôle neuro-endocrinien

LH assure la multiplication des cellules de Leydig et la


sécrétion de testostérone (fonction endocrine du testicule) :
- la majeure partie de la testostérone pénètre dans le
cytoplasme sertolien où elle se lie à l'ABP pour conditionner
le développement de l'épithélium séminal et le bon
fonctionnement des voies génitales (liquide séminal)
- la testostérone libre passe dans le sang et exerce deux
actions : une action positive sur le tractus génital et les
glandes annexes et une rétro-action négative sur la sécrétion
de LH, soit indirectement sur les neurones hypothalamiques,
soit directement sur les cellules gonadotropes hypophysaires.
Contrôle neuro-endocrinien
• Prolactine: permet une augmentation du nombre de récepteurs LH au niveau
des cellules de Leydig, et sa fixation à ses récepteurs.
HypoPRL et HyperPRL : anomalies spermiologiques quantitatives et qualitatives.

• Testostérone
- Excès (exogène): azoospermie
- Déficit: Problèmes spermiologiques

• Hormones thyroïdiennes

• Cortisol (diminue la testostérone)


Facteurs affectant la spermatogenèse
1. Température: le déroulement de la spermatogenèse s’effectue en position extra-
abdominale. En cas de cryptorchidie, le testicule est a une température de 37°C, ce qui inhibe
la spermatogenèse mais sans altérer la fonction endocrine du testicule.

2. Radiations ionisantes: entrainant une destruction des spermatogonies B et donc infertilité.

3. Facteurs vasculaires: tel que la varicocèle (dilatation du plexus veineux pampiniforme


antérieur du testicule). Elle entraine une augmentation de la température locale ayant des
effets délétères sur la spermatogenèse. L’analyse du sperme retrouve le plus souvent une
oligoasthénotératozoospermie.

4. Facteurs nutritionnels: Un apport alimentaire quantitatif et qualitatif est


indispensable pour la spermatogenèse telle que Vitamine A et C.
Facteurs affectant la spermatogenèse
5. Facteurs infectieux: surtout infections virales en particulier les oreillons survenues
surtout après la puberté peuvent entrainer une orchite.

6. Facteurs pharmacologiques: certains drogues peuvent bloquer la spermatogenèse au


stade spermatocyte I ou spermiogenèse.

7. Les agents antimitotiques et immunodépresseurs: peuvent léser définitivement la


spermatogenèse.

8. Facteurs environnementaux: substances industrielles tel que les métaux lourds tels que
le plomb, le chrome et le cadmium qui est retrouvé essentiellement dans le tabac. Ces
métaux lourds agissent au niveau lors des appariements des chromosomes homologues
entrainant des anomalies des complexes synaptonémaux lors de la 1ere division méiotique.
Androgènes
Principaux androgènes circulants
• Testostérone (95% Leydig, reste surrénales)
• Dihydrotestostérone (DHT) (5 α reductase) (2 fois plus puissante)
• Androstènedione (surrénales)
• Déhydroépiandrostérone (DHEA) (surrénales)

• Déterminent la différenciation des organes génitaux masculins, et permettent le développement et le


maintien des caractéristiques sexuelles secondaires et de la fonction reproductrice chez l’homme.

• Effet sur le métabolisme des protéines, des hydrates de carbone et des acides gras. Ils contribuent au
maintien de la masse musculaire, à la répartition de la masse osseuse et de la masse grasse, et
influencent la sensibilité au glucose.

• Influencent également les fonctions cognitives et le comportement


Androgènes
Androgènes
• Le taux de testostérone sérique varie au cours de la journée, avec un maximum le matin vers sept
heures.

• Avec le vieillissement, on observe une modification de l’axe hypothalamohypophyso-testiculaire,


avec pour répercussion au niveau du testicule une diminution de la réponse à la stimulation par
la LH et une diminution de l’amplitude du rythme circadien de la testostérone.

• Le niveau de SHBG (Sex hormone binding globuline) augmente avec l’âge, ainsi qu’avec certaines
des pathologies. Avec la diminution de la production de testostérone et l’augmentation de la
SHBG liées à l’âge, les taux de testostérone libre et de testostérone biodisponible diminuent de
manière relativement plus importante que la testostérone totale.

• Effets chez l’homme: diminution de la fonction sexuelle, diminution de la densité osseuse, fatigue
et faiblesse, troubles de l’humeur.
FIN

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