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ANNEE
2015
-‐
N°
15
–
…
COMPORTEMENT
VESICO-‐SPHINCTERIEN
ET
NIVEAU
LESIONNEL
SYMPATHIQUE
CHEZ
LE
BLESSE
MEDULLAIRE
COMPLET
SUPRA
SACRE.
ETUDE
DESCRIPTIVE
CHEZ
38
PATIENTS
THÈSE
présentée
et
soutenue
publiquement
le
21
octobre
2015
pour
obtenir
le
Diplôme
d'Etat
de
DOCTEUR
EN
MEDECINE
PAR
Pauline
FEY
Née
le
01/09/1987
à
BELFORT
(90)
La
composition
du
jury
est
la
suivante
:
Président
:
-‐
B.
PARRATTE
Professeur
Directeur
de
la
thèse
:
-‐
E.
ALETON
Praticien
Hospitalier
Juges
:
-‐
F.
KLEINCLAUSS
Professeur
-‐
P.
DECAVEL
Maître
de
conférences
UNIVERSITÉ DE FRANCHE-COMTÉ
U.F.R. DES SCIENCES MÉDICALES & PHARMACEUTIQUES DE BESANÇON
MÉDECINE
P ROFESSEURS DES U NIVERSITÉS – P RATICIENS H OSPITALIERS
M. Olivier ADOTEVI IMMUNOLOGIE
M. Frédéric AUBER CHIRURGIE INFANTILE
M. Didier AUBERT CHIRURGIE INFANTILE
M. François AUBIN DERMATO-VÉNÉRÉOLOGIE
Mme Yvette BERNARD CARDIOLOGIE
Mme Alessandra BIONDI RADIOLOGIE ET IMAGERIE MÉDICALE
M. Hugues BITTARD UROLOGIE
M. Christophe BORG CANCÉROLOGIE
M. Jean-François BOSSET RADIOTHÉRAPIE
M. Hatem BOULAHDOUR BIOPHYSIQUE ET MÉDECINE NUCLÉAIRE
M. Jean-Luc BRESSON BIOLOGIE ET MÉDECINE DU DÉVELOPPEMENT ET DE LA REPRODUCTION
M Gilles CAPELLIER RÉANIMATION
M. Jean-Marc CHALOPIN NÉPHROLOGIE
Mme Catherine CHIROUZE MALADIES INFECTIEUSES
M. Jean-Claude CHOBAUT OTO-RHINO-LARYNGOLOGIE
M Sidney CHOCRON CHIRURGIE THORACIQUE ET CARDIOVASCULAIRE
M. Jean-Luc CHOPARD MÉDECINE LÉGALE ET DROIT DE LA SANTÉ
M. Alain CZORNY NEUROCHIRURGIE
M. Jean-Charles DALPHIN PNEUMOLOGIE
M. Siamak DAVANI PHARMACOLOGIE CLINIQUE
M. Benoît DE BILLY CHIRURGIE INFANTILE
M. Eric DECONINCK HÉMATOLOGIE
M. Bruno DEGANO PHYSIOLOGIE
M Eric DELABROUSSE RADIOLOGIE ET IMAGERIE MÉDICALE
M. Bernard DELBOSC OPHTALMOLOGIE
M. Thibaut DESMETTRE MÉDECINE D’URGENCE
UNIVERSITÉ DE FRANCHE-COMTÉ
U.F.R. DES SCIENCES MÉDICALES & PHARMACEUTIQUES DE BESANÇON
MÉDECINE
P ROFESSEURS DES U NIVERSITÉS – P RATICIENS H OSPITALIERS
M. Olivier ADOTEVI IMMUNOLOGIE
M. Frédéric AUBER CHIRURGIE INFANTILE
M. Didier AUBERT CHIRURGIE INFANTILE
M. François AUBIN DERMATO-VÉNÉRÉOLOGIE
Mme Yvette BERNARD CARDIOLOGIE
Mme Alessandra BIONDI RADIOLOGIE ET IMAGERIE MÉDICALE
M. Hugues BITTARD UROLOGIE
M. Christophe BORG CANCÉROLOGIE
M. Jean-François BOSSET RADIOTHÉRAPIE
M. Hatem BOULAHDOUR BIOPHYSIQUE ET MÉDECINE NUCLÉAIRE
M. Jean-Luc BRESSON BIOLOGIE ET MÉDECINE DU DÉVELOPPEMENT ET DE LA REPRODUCTION
M Gilles CAPELLIER RÉANIMATION
M. Jean-Marc CHALOPIN NÉPHROLOGIE
Mme Catherine CHIROUZE MALADIES INFECTIEUSES
M. Jean-Claude CHOBAUT OTO-RHINO-LARYNGOLOGIE
M Sidney CHOCRON CHIRURGIE THORACIQUE ET CARDIOVASCULAIRE
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M. Jean-Charles DALPHIN PNEUMOLOGIE
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M. Eric DECONINCK HÉMATOLOGIE
M. Bruno DEGANO PHYSIOLOGIE
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M. Bernard DELBOSC OPHTALMOLOGIE
M. Thibaut DESMETTRE MÉDECINE D’URGENCE
UNIVERSITÉ DE FRANCHE-COMTÉ
U.F.R. DES SCIENCES MÉDICALES & PHARMACEUTIQUES DE BESANÇON
MÉDECINE
P ROFESSEURS DES U NIVERSITÉS – P RATICIENS H OSPITALIERS
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M. Thibaut DESMETTRE MÉDECINE D’URGENCE
UNIVERSITÉ DE FRANCHE-COMTÉ
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MÉDECINE
P ROFESSEURS DES U NIVERSITÉS – P RATICIENS H OSPITALIERS
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M. Jean-Luc BRESSON BIOLOGIE ET MÉDECINE DU DÉVELOPPEMENT ET DE LA REPRODUCTION
M Gilles CAPELLIER RÉANIMATION
M. Jean-Marc CHALOPIN NÉPHROLOGIE
Mme Catherine CHIROUZE MALADIES INFECTIEUSES
M. Jean-Claude CHOBAUT OTO-RHINO-LARYNGOLOGIE
M Sidney CHOCRON CHIRURGIE THORACIQUE ET CARDIOVASCULAIRE
M. Jean-Luc CHOPARD MÉDECINE LÉGALE ET DROIT DE LA SANTÉ
M. Alain CZORNY NEUROCHIRURGIE
M. Jean-Charles DALPHIN PNEUMOLOGIE
M. Siamak DAVANI PHARMACOLOGIE CLINIQUE
M. Benoît DE BILLY CHIRURGIE INFANTILE
M. Eric DECONINCK HÉMATOLOGIE
M. Bruno DEGANO PHYSIOLOGIE
M Eric DELABROUSSE RADIOLOGIE ET IMAGERIE MÉDICALE
M. Bernard DELBOSC OPHTALMOLOGIE
M. Thibaut DESMETTRE MÉDECINE D’URGENCE
A
Notre
Maître
et
Président
de
Thèse
Monsieur
le
Professeur
Bernard
PARRATTE
Professeur
des
Universités
en
Anatomie
à
la
faculté
de
Médecine
et
de
Pharmacie
de
Besançon
Praticien
Hospitalier
en
Médecine
Physique
et
de
Réadaptation
au
Centre
Hospitalier
Régional
et
Universitaire
de
Besançon
Chef
du
Service
de
Médecine
Physique
et
de
Réadaptation
du
Centre
Hospitalier
Régional
et
Universitaire
de
Besançon
Vous
me
faites
l’honneur
de
présider
mon
jury
de
thèse.
L’étendue
de
vos
connaissances
et
votre
expertise
force
l’admiration.
Merci
pour
votre
enseignement
et
votre
bienveillance
durant
mon
internat.
Veuillez
trouver
ici
mon
plus
grand
respect.
A
Notre
Directeur
de
Thèse
Monsieur
le
Docteur
Étienne
ALETON
Praticien
Hospitalier
en
Médecine
Physique
et
de
Réadaptation
au
Centre
Hospitalier
Régional
et
Universitaire
de
Besançon
Vous
me
faites
l’honneur
de
diriger
ce
travail.
Je
te
remercie
pour
le
partage
de
ton
savoir
et
de
ton
expérience.
Ta
patiente
et
ta
pédagogie
m’ont
permis
de
progresser.
Trouve
ici
ma
considération
et
ma
gratitude.
A
Notre
Juge
Monsieur
le
Professeur
François
KLEINCLAUSS
Professeur
des
Université
en
Urologie
à
la
faculté
de
Médecine
et
de
pharmacie
de
Besançon
Praticien
Hospitalier
en
Urologie
au
Centre
Hospitalier
et
Universitaire
de
Besançon
Chef
du
service
d’Urologie
du
Centre
Hospitalier
Régional
et
Universitaire
de
Besançon
Vous
me
faites
l’honneur
de
juger
ce
travail.
Je
vous
remercie
de
l’intérêt
que
vous
lui
avez
porté.
Soyez
assurez
de
ma
sincère
reconnaissance
et
de
mon
profond
respect.
A
Notre
Juge
Monsieur
le
Docteur
Pierre
DECAVEL
Maître
de
Conférences
des
Universités
en
Médecine
Physique
et
de
Réadaptation
à
la
faculté
de
Médecine
et
de
Pharmacie
de
Besançon
Praticien
Hospitalier
en
Médecine
Physique
et
de
Réadaptation
au
Centre
Hospitalier
Régional
et
Universitaire
de
Besançon
Vous
me
faites
l’honneur
de
juger
ce
travail.
Ton
dynamisme
et
ta
disponibilité
sont
à
saluer.
Merci
pour
ton
investissement
dans
l’enseignement
auprès
des
internes.
Trouve
ici
mon
profond
respect.
A
mes
parents
Cathy,
pour
ton
dévouement
inégalé.
Dominique,
pour
tes
conseils
et
ta
sensibilité.
A
vous
deux,
pour
toutes
les
valeurs
transmises.
A
mes
sœurs
Marie,
pour
ton
humour
et
ta
justesse.
Charlotte,
pour
ton
intégrité
et
ta
lucidité.
A
vous
deux,
pour
votre
soutien
ad
vitam
æternam.
A
mes
grands
parents
Denise,
pour
ta
générosité.
Colette,
pour
ton
courage.
Aux
deux
Jean,
pour
votre
gentillesse.
A
mes
amis
Farfy,
Mina,
Chloé.
On
s’était
donné
rendez-‐vous
dans
dix
ans…
Merci
pour
votre
amitié
sans
failles.
Johanna,
la
très
chère
consoeure.
Que
de
rires
et
d’angoisses
partagés
depuis
ces
années.
Thelma
et
Louise
version
2.0,
mais
on
fera
une
happy
end
!
Floriane.
Merci
de
partager
ton
amitié
et
ton
enthousiasme.
Ton
humour
est
aussi
très
aiguisé.
Redevance
considérable
pour
le
DES.
Claire+1,
Maëlle,
Yasmine.
Il
est
comment
le
crossmatch
?
A
très
bientôt
à
toutes.
Aux
médecins
rencontrés
pendant
l’internat
Docteurs
André
Chapuis
et
Bernard
Cantini.
L’année
passée
à
vos
cotés
était
riche
d’enseignements.
Vos
compétences
en
Médecine
Physique
sont,
pour
moi,
un
objectif
à
atteindre.
Merci
pour
votre
gentillesse.
Docteurs
Claire
Coulon
et
Sonia
Sparapan.
Votre
esprit
d’équipe
et
votre
sens
pratique
sont
des
exemples.
Merci
pour
votre
enseignement.
Docteur
François
Ziegler.
Votre
humanité
et
votre
sens
clinique
m’ont
marqué.
Merci
pour
votre
enseignement
en
neurologie.
Docteur
Julien
Bevalot.
Pour
ta
gentillesse,
ta
patiente
et
ton
aide
précieuse
pour
le
mémoire.
Docteur
Jean
Gabriel
Prévinaire,
Ce
travail
vous
est
dû
en
grande
partie.
Je
vous
remercie
pour
votre
accueil
chaleureux
à
Berck.
Trouvez
ici
ma
profonde
reconnaissance.
A
mes
collègues
et
cointernes
JP,
Estelle,
Vincent,
Patricia,
François,
Julien,
Camille,
Mathias,
Claire
V,
Aurélie,
Thibault
et
tous
les
autres.
Pour
avoir
fait
de
ces
quatre
années
une
petite
aventure
!
Aux
équipes
paramédicales
Aux
rééducateurs,
infirmières,
aides
soignantes,
assistantes
sociales
et
secrétaires.
Pour
votre
collaboration
précieuse,
vos
remarques
pertinentes,
votre
altruisme
et
pour
avoir
le
courage
de
taper
mes
courriers
!
SERMENT D'HIPPOCRATE
TABLE
DES
MATIERES
INTRODUCTION
.......................................................................................................................
1
RAPPELS
......................................................................................................................................
2
PATIENTS
ET
METHODE
......................................................................................................
6
RÉSULTATS
..............................................................................................................................
10
DISCUSSION
..............................................................................................................................
17
CONCLUSION
...........................................................................................................................
22
ANNEXES
...................................................................................................................................
26
LISTE
DES
ABRÉVIATIONS
CNID
:
contraction
non
inhibée
du
détrusor
DVS
:
dyssynergie
vésico-‐sphinctérienne
GENULF
:
Groupe
d’Etude
de
Neuro-‐urologie
de
Langue
Française
HAD
:
hyperactivité
détrusorienne
Lower
MNL
:
lower
motoneuron
lesion
NGF
:
nerve
growth
factor
RVM
:
raie
vasomotrice
SNA
:
système
nerveux
autonome
Upper
MNL
:
upper
motoneuron
lesion
INTRODUCTION
Même
si
elles
ne
représentent
plus
la
première
cause
de
mortalité,
les
complications
urinaires
restent
une
problématique
centrale
dans
la
prise
en
charge
du
blessé
médullaire.
En
effet,
lors
d’une
lésion
spinale
complète
supra
sacrée,
après
la
phase
de
choc
spinal,
le
réflexe
mictionnel
devient
exclusivement
médullaire
caractérisé
par
une
hyperactivité
détrusorienne
(HAD)
et
une
dyssynergie
vésico-‐sphinctérienne
(DVS).
Ce
fonctionnement
peut
être
responsable
d’un
haut
régime
de
pression
intra-‐vésicale
pouvant
dégrader
le
haut
appareil
urinaire
(1,2).
Plusieurs
études
ont
analysé
la
relation
entre
le
niveau
lésionnel
et
le
comportement
vésico
sphinctérien
(3–9).
Aucune
d’entre
elles
n’a
mis
en
évidence
de
parallélisme
entre
niveau
d’atteinte
et
comportement
vésico
sphinctérien
chez
le
blessé
médullaire
supra
sacré.
Comment
expliquer
alors,
que
pour
des
niveaux
d’atteinte
similaires,
différents
«
profils
urodynamiques
»
sont
retrouvés
?
Sur
le
plan
physiopathologique,
des
modèles
animaux
d’hyperactivité
vésicale,
ont
montré
l’existence
d’une
plasticité
médullaire
après
lésion
(10–17).
La
réorganisation
des
afférences
vésicales
surviendrait
à
la
suite
à
une
obstruction
sous
vésicale
(13).
Chez
le
blessé
médullaire,
la
vidange
inefficiente
peut
être
corrélée
à
la
perte
d’inhibition
du
réflexe
sympathique
de
continence
et
à
la
DVS
qu’elle
entraine
en
partie
(18).
Notre
hypothèse
est
que
les
troubles
du
bas
appareil
urinaire
chez
le
blessé
médullaire
supra
sacré
dépendaient
du
degré
d’autonomisation
des
centres
sympathiques
spinaux.
L’objectif
de
notre
travail
est
de
décrire
le
fonctionnement
vésico-‐sphinctérien
en
fonction
du
niveau
lésionnel
et
du
degré
d’atteinte
sympathique.
En
effet,
la
conservation
plus
ou
moins
importante
du
contrôle
supra-‐spinal
(dépendante
du
niveau
lésionnel
végétatif)
peut
faire
suspecter
des
différences
significatives
en
terme
de
précocité
d’apparition
de
l’hyperactivité
détrusorienne
(HAD),
de
fréquence
de
la
dyssynergie
vésico-‐
sphinctérienne
(DVS)
et
de
trouble
de
la
compliance.
Ce
travail
s’appuie
sur
une
étude
de
dossier
de
patients
blessés
médullaires
complets
chez
qui
ont
été
étudiés
systématiquement
la
fonction
vésico-‐sphinctérienne
et
des
signes
de
dysfonction
autonome
sympathique.
1
RAPPELS
ANATOMIE
ET
PHYSIOPATHOLOGIE
Le
rôle
du
bas
appareil
urinaire
est
d’assurer
le
stockage
continent
des
urines
dans
un
réservoir
à
basse
pression
puis
une
vidange
totale,
confortable
(sans
effort
ni
douleur)
et
contrôlée
volontairement,
c’est
la
miction.
Son
bon
fonctionnement
nécessite
des
structures
urologiques
et
neurologiques
compétentes
et
coordonnées.
Ainsi,
le
contrôle
sensitivo-‐moteur
de
l’appareil
vésico
sphinctérien
requiert
une
double
innervation
:
somatique
et
végétative.
Pour
chaque
contingent,
il
existe
un
centre
spinal
propre
:
-‐
un
centre
somatique
(noyau
d’Onuf,
cornes
ventrales)
au
niveau
des
2ème,
3ème,
4ème
métamères
sacrés.
Sa
stimulation
entraîne
la
contraction
du
sphincter
strié,
son
effecteur
est
le
nerf
pudendal.
-‐
un
centre
parasympathique
de
S2
à
S4
(zone
intermédiaire),
dont
la
stimulation
permet
la
contraction
du
détrusor
par
l’intermédiaire
des
nerfs
pelviens.
-‐
un
centre
sympathique,
de
T10
à
L2
(tractus
intermédiolatéralis).
Sa
stimulation
entraîne
une
relaxation
détrusorienne
et
une
contraction
du
col
vésical
permettant
la
continence
durant
la
phase
de
remplissage
:
le
message
est
véhiculé
par
les
nerfs
hypogastriques.
L’ensemble
de
ce
système
est
sous
la
dépendance
d’un
contrôle
supra-‐médullaire.
Au
niveau
du
tronc
cérébral,
le
centre
activateur
de
la
miction
(centre
M)
et
le
centre
activateur
de
la
continence
(centre
L)
fonctionnent
en
coordination
selon
les
phases
de
remplissage
ou
de
vidange
vésicale
ce
qui
permet
la
synergie
vésico-‐sphinctérienne.
Enfin,
des
structures
corticales
(frontales
et
limbiques)
coordonnent
le
comportement
mictionnel
et
le
déclenchement
volontaire
du
réflexe
mictionnel
(19,20).
Lors
d’une
lésion
médullaire,
ces
centres
sont
déconnectés
des
structures
sus-‐jacentes.
Il
y
a
une
perte
du
contrôle
supra
spinal
qui
entraîne
après
la
phase
de
choc
spinal,
une
autonomisation
de
la
moelle.
(18)
Le
réflexe
mictionnel
devient
exclusivement
spinal
entraînant
l’activation
des
circuits
parasympathiques.
Mais
la
plupart
du
temps,
la
vidange
est
inefficiente
du
fait
d’une
2
3
Système
sympathique
Ce
système
comporte
deux
voies
:
adrénergique
et
cholinergique.
La
première
innerve
les
organes
thoraciques,
abdomino-‐pelviens,
les
vaisseaux
sanguins
et
les
glandes
lacrymales.
La
seconde
innerve
les
glandes
sudoripares.
Elles
cheminent
ensembles
au
sein
de
la
colonne
intermedio-‐lateralis
au
niveau
des
métamères
T1
à
L2.
(20,23).
Au
niveau
urinaire,
ce
système
s’explore
indirectement
par
l’étude
de
la
compliance
vésicale
analysant
la
capacité
de
la
vessie
à
se
remplir
en
adaptant
ses
pressions
(remplissage
à
basse
pression).
Dans
notre
étude,
les
explorations
végétatives
concernent
le
système
sympathique
à
destinée
cutanée.
Un
rappel
sur
l’organisation
schématique
de
l’innervation
sympathique
générale
est
présenté
en
annexe
1,
sur
l’organisation
schématique
de
l’innervation
sympathique
cutanée
en
annexe
2.
• La
raie
vasomotrice
(RVM)
La
RVM
ou
SkARV
(Skin
Axon
Reflex
Vasodilatation)
est
un
réflexe
d’axone
physiologique
qui
peut
être
déclenché
par
stimulus
mécanique
cutané.
Il
consiste
en
une
triple
réponse,
avec
successivement
un
érythème
local
par
vasodilatation
capillaire,
puis
une
extension
de
cette
réponse
érythémateuse
par
vasodilatation
des
artérioles
voisines
enfin
l’apparition
d’un
œdème
local.
Ce
réflexe
médié
par
des
fibres
C
non
myélinisées,
est
sous
régulation
sympathique
adrénergique.
Chez
le
blessé
médullaire,
la
limitation
de
la
réponse
cutanée
en
sous-‐lésionnel
(érythème
et
œdème)
peut
être
corrélée
à
la
vasoconstriction
générée
par
la
moelle
sympathique
isolée
(24).
À
l’étage
thoracique,
un
niveau
lésionnel
peut
être
défini
puisque
les
fibres
sympathiques
et
somatiques
cheminent
ensemble
dans
les
nerfs
rachidiens
via
le
rameau
communicant
gris.
En
dessous
du
douzième
dermatome,
aucun
niveau
précis
ne
peut
être
défini.
4
5
6
DÉTERMINATION
DU
NIVEAU
ET
DU
CARACTÈTE
COMPLET
DE
LA
LÉSION
SYMPATHIQUE
Le
niveau
lésionnel
sympathique
correspondait
au
niveau
d’abolition
de
la
raie
vasomotrice.
Si
elle
était
préservée
jusqu’au
métamère
T12,
aucun
niveau
végétatif
n’était
déterminé.
Le
caractère
complet
de
la
lésion
sympathique
était
considéré
par
l’absence
de
RCS
sous-‐
lésionnelles
lors
d’une
stimulation
sus-‐lésionnelle.
Selon
le
niveau
d’atteinte
une
stimulation
électrique
du
nerf
sus-‐orbitaire
ou
du
nerf
médian
était
réalisée.
DONNÉES
URODYNAMIQUES
Chaque
centre
possédait
une
machine
d’urodynamique
différente.
Toutes
les
mesures
de
pressions
étaient
effectuées
par
des
capteurs
perfusés
à
l’eau.
La
vitesse
de
remplissage
était
standardisée
à
50
ml/min
(30).
Pour
chaque
sujet,
les
données
cysto-‐
manométriques
étaient
interprétées
d’après
les
recommandations
de
l’International
Continence
Society
et
du
Groupe
d’Étude
de
Neuro-‐Urologie
de
Langue
Française
(GENULF)
(31,32).
Dyssynergie
vésico-‐sphinctérienne
Elle
était
retenue
lors
d’une
augmentation
des
pressions
urétrales
et/ou
d’un
enrichissement
de
l’activité
striée
lors
d’une
contraction
non
inhibée
du
détrusor
(CNID).
Le
type
de
DVS
n’était
pas
analysé,
seule
sa
présence
ou
son
absence
était
prise
en
compte.
Activité
détrusorienne
et
régime
de
pression
intra
vésical
Une
HAD
était
retenue
pour
toute
variation
non
artéfactuelle
de
la
pression
détrusorienne.
La
précocité
de
son
apparition
était
définie
par
le
volume
de
remplissage
pour
lequel
la
première
CNID
survenait.
Enfin,
un
haut
régime
de
pression
intravésicale
était
caractérisé
par
la
présence
de
pics
de
pression
détrusorienne
supérieurs
à
40
cm
d’H2O
(1,2).
7
La
Compliance
Elle
était
définie
par
le
rapport
entre
l’augmentation
des
pressions
intravésicales
et
l’augmentation
du
volume
intravésical
(ΔVolume/ΔPression).
Dans
notre
étude,
ce
rapport
était
calculé
entre
le
début
de
l’examen
(volume
de
remplissage
nul,
pression
détrusorienne
de
base)
et
le
point
de
remplissage
maximal
pour
lequel
aucun
artéfact
ou
CNID
n’étaient
constatés.
La
valeur
seuil
de
12,5
cm
d’
H2O
était
retenue
pour
qualifier
le
trouble
de
compliance
(2)
IMPACT
DU
NIVEAU
LÉSIONNEL
SUR
LE
COMPORTEMENT
VÉSICO-‐
SPHINCTÉRIEN
Afin
de
connaître
l’impact
du
contrôle
supra
spinal
sur
le
comportement
vésico-‐
sphinctérien,
les
patients
ont
été
séparés
en
fonction
de
leur
niveau
lésionnel.
Pour
le
niveau
lésionnel
somatique,
trois
groupes
étaient
différenciés
:
-‐ le
groupe
1
S,
correspondant
à
un
niveau
somatique
supérieur
à
T
10
-‐ le
groupe
2
S,
correspondant
à
un
niveau
somatique
compris
entre
T
10
et
L2
-‐ le
groupe
3
S,
correspondant
à
un
niveau
somatique
inférieur
à
L2
Pour
le
niveau
lésionnel
végétatif,
comme
il
ne
pouvait
être
précisé
qu’au
niveau
thoracique,
seul
deux
groupes
étaient
considérés
:
-‐ groupe
1
V,
correspondant
à
un
niveau
végétatif
supérieur
à
T
10
(autonomisation
totale
des
centres
sympathiques)
-‐ groupe
2
V,
correspondant
à
un
niveau
végétatif
inférieur
à
T
10
(conservation
de
tout
ou
partie
du
contrôle
supra
spinal
sympathique)
8
ANALYSE
STATISTIQUE
Les
variables
qualitatives
ont
été
exposées
avec
des
effectifs
et
des
pourcentages.
Les
variables
quantitatives
ont
été
décrites
par
des
moyennes
et
des
valeurs
extrêmes.
Des
tests
statistiques
non
paramétriques
ont
été
réalisés
pour
comparer
les
groupes.
Pour
les
variables
qualitatives
un
test
exact
de
Fisher
a
été
utilisé,
avec
comme
hypothèse
nulle,
l’absence
de
différence
significative
entre
deux
groupes.
Pour
les
variables
quantitatives,
un
test
de
Wilcoxon
-‐
Mann
Whitney
a
été
effectué
avec
comme
hypothèse
nulle
la
distribution
similaire
de
la
variable
étudiée
dans
les
deux
groupes.
Les
données
ont
été
recueillies
via
le
logiciel
Excel®
version
14.5.2.
et
analysée
à
l’aide
du
logiciel
XLSTAT®
version
2015.5.01.
9
RÉSULTATS
CARACTÉRISTIQUES
DE
LA
POPULATION
De
juillet
2007
à
août
2015,
52
dossiers
de
patients
ayant
bénéficié
d’une
exploration
urodynamique
et
neurovégétative
ont
été
isolés.
Quatorze
d’entre
eux
ne
répondaient
pas
aux
critères
de
sélection.
Neuf
n’avaient
pas
eu
de
raie
vasomotrice,
un
patient
avait
progressé
vers
un
grade
AIS
incomplet,
un
patient
présentait
une
date
de
lésion
inférieure
à
six
mois.
Enfin,
pour
deux
dossiers,
les
données
du
bilan
urodynamique
étaient
manquantes.
Au
total,
38
dossiers
ont
été
analysés.
L’âge
moyen
des
patients
était
de
35,1
ans
(19-‐
51).
Soixante
et
onze
pourcent
des
patients
étaient
paraplégiques
et
le
type
de
lésion
était
considéré
comme
Upper
MNL
dans
90%
des
cas.
Les
caractéristiques
générales
des
38
patients
sont
présentées
dans
le
tableau
1.
Le
même
niveau
somatique
et
végétatif
à
un
métamère
près
était
retrouvé
chez
73%
des
tétraplégiques
et
44%
des
paraplégiques.
Une
raie
vasomotrice
conservée
jusqu’au
métamère
T12
était
présente
chez
cinq
patients.
Les
correspondances
entre
niveau
somatique
et
végétatif
sont
présentées
dans
le
tableau
2.
10
Tableau
1.
Caractéristiques
générales
de
la
population
étudiée
(n=38)
Âge
années,
moyenne,
(val
ext)
35,11
(19-‐51)
Sexe
masculin,
n,
(%)
31
(81,6%)
Âge
de
la
lésion,
mois,
(val
ext)
58,8
(6-‐283)
Niveau
lésionnel,
n,
(%)
Tétraplégie
11
(29%)
Paraplégie
27
(71%)
Type
de
lésion,
n,
(%)
Lower
MNL
3
(8%)
Médicaments
à
action
anticholinergique,
n,
(%)
18
(47%)
Mode
mictionnel,
n,
(%)
ASI/HSI
27
(71%)
SAD
8
(8%)
MR
3
(21%)
ASI/HSI
:
auto
ou
hétéro
sondage
intermittent
;
SAD
:
sondage
à
demeure
;
MR
:
mictions
réflexes
11
12
DVS,
n,
(%)
25
(78%)
0
0
HAD,
n,
(%)
26
(81,2%)
1
(20%)
1
ère
Vol
1
contr,
moy,(val
ext)
182,8
(13-‐400)
300
(NA)
300
(NA)
P
det
max,
moy,
(val
ext)
53
(20-‐102)
36
(NA)
36
(NA)
Haut
régime
de
pression,
n,
%
18
(56,2%)
0
0
Trouble
de
compliance,
n,
(%)
2
(6,2%)
0
0
Valeur
compliance,
moy,(val
ext)
37,5
(2,4-‐103)
33,2
(14-‐57)
24
(NA)
Vol
1ère
contr
:
volume
de
remplissage
lors
de
la
première
CNI
(ml).
P
det
max
:
valeur
de
la
pression
détrusorienne
maximale
(cm
d’H2O)
Haut
régime
de
pression
:
pression
détrusorienne
supérieur
à
40
cm
d’H20.
Compliance
:
ml/cm
d’H2O
13
14
15
16
DISCUSSION
À
la
suite
d’une
lésion
médullaire,
le
fonctionnement
vésico-‐sphinctérien
se
caractérise
par
la
perte
de
la
miction
volontaire
et
du
contrôle
supra
spinal.
Après
la
période
de
choc
spinal
et
sa
phase
de
rétention
initiale,
un
réflexe
mictionnel
exclusivement
médullaire
apparaît,
provoquant
une
HAD.
Mais
la
vidange
vésicale
est
souvent
inefficiente
du
fait
de
contractions
simultanées
du
sphincter
urétral
(DVS)
(10,11,17).
La
physiopathologie
de
ce
néo
réflexe
n’est
pas
totalement
élucidée
chez
l’homme,
mais
elle
est
documentée
par
plusieurs
modèles
animaux.
Ces
études
supportent
l’existence
d’une
véritable
plasticité
médullaire
après
lésion
avec
réorganisation
des
voies
vésicales
réflexes
au
niveau
moléculaire
et
ultra
structural.
Le
réflexe
mictionnel
médullaire
serait
médié
par
les
fibres
C
amyéliniques
:
l’instillation
intravésicale
de
capsaïcine
(neurotoxine
des
fibres
C),
diminue
l’HAD
chez
le
chat
spinalisé
(10),
et
bloque
l’hyperactivité
au
froid
chez
le
patient
paraplégique
(17).
L’excitabilité
de
ces
fibres
serait
modulée
par
la
production
de
facteurs
neurotrophiques
comme
le
NGF.
En
effet,
son
taux
est
augmenté
chez
l’homme
avec
HAD
neurogène
(16)
et
chez
le
rat
spinalisé
(15).
D’autres
travaux
soutiennent
le
rôle
déterminant
de
ce
facteur
dans
le
développement
du
néo
reflexe
mictionnel
:
Chuang
et
al
ont
montré
chez
l’animal
que
l’instillation
intravésicale
de
NGF
accroit
l’activité
détrusorienne
(14).
Plus
récemment,
Seki
et
al
ont
constaté
la
suppression
de
l’HAD
et
de
la
DVS
après
application
intrathécale
d’anticorps
anti-‐NGF
chez
le
rat
spinalisé
(33).
La
production
de
NGF
serait
générée
par
l’hypertrophie
vésicale
faisant
suite
à
une
obstruction
sous
vésicale
comme
le
prouve
les
travaux
de
Steers
et
Tuttle
(13).
Ces
derniers
modélisaient
l’obstruction
par
suture
de
l’urètre
chez
le
rat.
Chez
le
blessé
médullaire,
de
Groat
propose,
en
s’appuyant
sur
ces
travaux
animaux
que
le
stimulus
de
production
de
NGF
soit
la
distension
vésicale
provoquée
par
la
DVS
(10–
12)
(annexe
4).
17
La
DVS
est
caractéristique
du
blessé
médullaire
supra
sacré.
Elle
s’explique
en
partie
par
la
perte
de
l’inhibition
du
réflexe
sympathique
de
continence.
En
effet,
lors
de
la
phase
de
remplissage,
c’est
le
système
sympathique
qui
assure
la
relaxation
détrusorienne
et
la
clôture
du
sphincter
lisse.
Lors
de
la
phase
mictionnelle,
les
structures
supra-‐spinales
inhibe
le
contingent
sympathique
permettant
la
vidange
vésicale
(18).
Ainsi,
l’hypothèse
de
notre
travail
était
l’existence
d’un
lien
entre
comportement
vésico-‐
sphinctérien
et
degré
d’atteinte
sympathique
chez
le
blessé
médullaire.
Nous
avons
choisi
d’étudier
le
comportement
sympathique
par
l’analyse
de
la
RVM
et
l’étude
des
RCS.
Ces
explorations
végétatives
sont
non
invasives
et
faciles
de
réalisation.
La
RVM
permet
de
définir
le
niveau
lésionnel
sympathique.
Dans
notre
étude,
des
niveaux
somatiques
et
sympathiques
similaires
étaient
retrouvés
chez
73%
des
tétraplégiques
et
chez
44%
des
paraplégiques.
Ces
résultats
sont
comparables
à
ceux
présentés
par
Prévinaire
et
al
en
2009
(24).
La
RVM
est
un
examen
clinique
simple,
mais
nous
émettons
des
réserves
sur
son
interprétation.
En
effet,
la
réponse
cutanée
peut
être
influencée
par
des
facteurs
environnementaux
comme
la
température
ou
la
prise
de
drogues
à
action
centrale.
Son
intérêt
reste
limité
chez
les
paraplégiques
bas
puisqu’aucun
niveau
ne
peut
être
précisé
en
dessous
du
douzième
dermatome
cutané,
comme
chez
cinq
de
nos
patients.
À
l’instar
de
plusieurs
études
(22,23,26–29),
nous
avons
utilisés
les
RCS
pour
déterminer
le
caractère
complet
de
la
lésion
sympathique.
Elles
représentent
un
examen
paraclinique
peu
couteux
et
reproductible.
La
génération
de
ces
potentiels
cutanés
nécessite
des
voies
autonomes
périphériques
intègres.
Le
diabète
étant
la
cause
la
plus
fréquente
de
dysautonomie,
sa
présence
représentait
un
critère
d’exclusion.
Dans
notre
population,
32
sujets
présentaient
une
lésion
sympathique
complète
(absence
de
RCS
sous
lésionnelle
lors
d’une
stimulation
sus
lésionnelle).
Pour
tous
les
autres,
il
était
retrouvé
des
RCS
aux
plantes
des
pieds.
L’ensemble
de
ces
patients
avait
un
niveau
lésionnel
végétatif
inférieur
à
T10.
Ces
résultats
ne
sont
pas
surprenants
puisque
l’innervation
cutanée
sympathique
des
membres
inférieurs
est
sous
la
dépendance
des
métamères
T10
à
L2.
Ainsi,
il
n’était
pas
possible
de
définir
si
la
réponse
enregistrée
était
en
sus
ou
en
sous
lésionnel
et
le
caractère
complet
ou
incomplet
de
la
lésion
sympathique
n’était
pas
caractérisable.
Cela
limite
l’intérêt
des
RCS
chez
ces
patients.
Néanmoins,
nos
résultats
plaident
en
faveur
d’une
corrélation
entre
degré
d’atteinte
sympathique
et
comportement
vésico-‐sphinctérien
puisque
la
DVS
et
l’HAD
étaient
18
19
associé.
La
valeur
seuil
de
12,5
cm
d’H2O
était
retenue
pour
qualifier
le
trouble
de
compliance
(recommandations
GENULF)(2,38).
Mais
pour
certains
auteurs,
une
compliance
inférieure
à
20cm
d’H2O
expose
déjà
à
un
risque
significatif
pour
le
haut
appareil
urinaire
(39).
Or,
cinq
de
nos
patients
présentaient
des
valeurs
limites
(comprises
entre
12,5
et
20cm
d’H2O).
La
DVS
était
retrouvée
majoritairement
dans
le
groupe
1
V
(p=0,06).
Seule
sa
présence
ou
son
absence
était
prise
en
compte.
En
effet
l’analyse
électromyographique
du
sphincter
urétral
permettant
de
définir
le
type
de
DVS
était
manquante
pour
un
certain
nombre
de
sujets.
D’après
Blaivias
et
al,
trois
types
de
DVS
sont
distingués
(40)
:
-‐ type
1
:
contraction
continue
et
progressive
du
sphincter
externe
lors
du
remplissage
vésical
-‐ type
2
:
contractions
cloniques
du
sphincter
externe
pendant
la
contration
vésicale
-‐ type
3
:
contraction
continue
du
sphincter
externe
pendant
la
contraction
vésicale.
L’étude
du
type
de
DVS
aurait
pu
être
envisagée.
En
effet,
les
types
2
et
3
sont
associés
à
un
risque
uro-‐néphrologique
plus
important
et
comme
le
montre
Schurch
et
al,
ils
se
rencontrent
de
manière
significativement
plus
importante
dans
les
lésions
somatiques
complètes
(5).
Ainsi,
une
confrontation
avec
le
degré
d’atteinte
et
le
niveau
lésionnel
sympathique
pourrait
être
judicieuse
dans
une
prochaine
étude.
Enfin,
aucune
analyse
de
la
pression
urétrale
n’a
été
réalisée
(épreuves
urodynamiques
effectuées
sur
deux
machines
différentes,
absence
de
profilométrie
pour
la
majorité
des
patients).
Pourtant,
c’est
bien
le
contingent
sympathique
qui
innerve
le
sphincter
interne
et
le
col
vésical
et
permet
la
continence
pendant
la
phase
de
remplissage.
L’étude
des
pressions
urétrales
serait
un
élément
pertinent
dans
l’évaluation
de
l’intégrité
des
centres
médullaires
sympathiques
en
particulier
dans
le
groupe
végétatif
inférieur
à
T10.
Mais
la
fiabilité
de
sa
mesure
peut
être
débattue
puisqu’elle
mesure
une
résistance
à
l’écoulement.
Elle
représente
un
reflet
indirect
des
pressions
régnant
à
l’intérieur
de
l’urètre
et
ne
tient
pas
compte
des
ses
propriétés
élastiques
propres
(compliance
urétrale).
20
Même
si
nous
avons
tempéré
un
certain
nombre
de
biais
par
la
prise
en
compte
de
facteur
de
confusion
(anticholinergiques)
et
par
l’exclusion
des
lésions
instables,
notre
travail
est
limité
car
les
groupes
ne
sont
comparables
que
par
des
tests
statistique
de
faible
puissance.
Sur
le
plan
quantitatif,
nous
soulignons
le
faible
effectif
dans
le
groupe
2
V.
Sur
le
plan
qualitatif,
la
présence
au
sein
de
la
cohorte,
de
sujets
Lower
MNL
biaise
les
résultats
en
terme
d’absence
d’HAD.
En
effet,
ces
patients
présentent
une
atteinte
du
deuxième
motoneurone
et
l’absence
d’HAD
est
directement
imputable
à
la
lésion
des
efférences
parasympathiques.
L’examen
de
la
spasticité
sous
lésionnelle
est
impératif
pour
expliquer
le
profil
urodynamique
de
ces
patients.
Notre
étude
est,
à
notre
connaissance,
la
seule
à
mettre
en
relation
le
niveau
lésionnel
et
le
degré
d’atteinte
végétative
avec
le
comportement
vésico-‐sphinctérien
chez
le
blessé
médullaire.
Nos
résultats
montrent
une
tendance
vers
une
HAD
et
une
DVS
plus
fréquente
en
cas
de
lésion
sympathique
complète
et
si
le
niveau
végétatif
est
haut
situé.
Ceci
évoque
que
la
hauteur
de
moelle
sympathique
isolée
(donc
le
degré
de
contrôle
supra
spinal),
conditionne
le
fonctionnement
vésical
chez
le
blessé
médullaire.
Ce
travail
n’est
que
préliminaire
et
nécessite
d’être
approfondi
par
une
étude
prospective
dont
les
sujets
Lower
MNL
seront
exclus.
Des
effectifs
plus
important
pourront
être
recueillis
par
un
élargissement
du
recrutement
aux
blessés
médullaires
incomplets.
En
effet,
Prévinaire
et
al
ont
montré
que,
dans
plus
de
50%
des
cas,
les
patients
AIS
B,
C
et
D
présentaient
une
lésion
sympathique
complète
(24).
Sur
le
plan
urodynamique,
la
pertinence
des
critères
évaluant
l’hyperactivité
détrusorienne
resteront
à
déterminer.
Une
analyse
électromyographique
de
l’activité
du
sphincter
strié
devra
être
systématique,
puisqu’elle
permettra
de
caractériser
le
type
de
DVS
en
fonction
de
l’atteinte
sympathique.
Malgré
les
réserves
émises
sur
son
interprétation,
une
étude
des
pressions
urétrales
sera
souhaitable
(comparaison
des
pressions
urétrales
de
clôture).
Celle-‐ci
pourrait,
idéalement,
être
complétée
par
des
mesures
de
pression
au
niveau
du
col
vésical,
mais
elles
imposent
des
contraintes
techniques
plus
importantes
(sonde
à
multi-‐
capteur
électronique).
21
CONCLUSION
Les
résultats
de
notre
étude
tendent
vers
l’existence
d’un
lien
entre
niveau
et
degré
d’atteinte
sympathique
d’une
part
et
comportement
vésico-‐sphinctérien
chez
le
blessé
médullaire
supra
sacré
d’autre
part.
En
effet,
le
caractère
complet
de
la
lésion
sympathique
est
significativement
lié
à
la
fréquence
de
l’HAD
et
de
la
DVS.
Malgré
une
tendance
similaire,
les
effectifs
trop
faibles
ne
nous
permettent
pas
la
même
affirmation
pour
le
niveau
lésionnel
végétatif.
Une
étude
prospective
est
nécessaire
pour
compléter
ce
travail
préliminaire.
Un
élargissement
du
recrutement
aux
blessés
médullaires
incomplets
permettrait
d’obtenir
des
groupes
plus
comparables
en
terme
d’effectif.
La
réalisation
systématique
d’un
EMG
sphinctérien
et
une
analyse
de
la
pression
urétrale
seront
requises
pour
étayer
notre
hypothèse.
L’évaluation
de
l’intégrité
du
système
nerveux
sympathique
devrait
être
systématique
chez
le
blessé
médullaire
en
s’appuyant
sur
des
méthodes
cliniques,
non
invasives,
disponibles
et
fiables.
22
ANNEXES
Annexe
1
:
Schéma
de
l’organisation
de
l’innervation
sympathique
générale.
23
24
25
Annexe 4 : Schéma de la physiopathologie de l’HAD d’après de Groat.
26
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