Vous êtes sur la page 1sur 6

Document generated on 03/08/2024 2:28 p.m.

Documentation et bibliothèques

Sociologie du livre et de la lecture. Liège, Association des


Romanistes de l’Université de Liège et Institut provincial
d’Études et de Recherches bibliothéconomiques, 1977. 164 p.
(Collection « mémoires »)
Gilbert Gagnon

Volume 25, Number 4, December 1979

URI: https://id.erudit.org/iderudit/1054298ar
DOI: https://doi.org/10.7202/1054298ar

See table of contents

Publisher(s)
Association pour l'avancement des sciences et des techniques de la
documentation (ASTED)

ISSN
0315-2340 (print)
2291-8949 (digital)

Explore this journal

Cite this review


Gagnon, G. (1979). Review of [Sociologie du livre et de la lecture. Liège,
Association des Romanistes de l’Université de Liège et Institut provincial
d’Études et de Recherches bibliothéconomiques, 1977. 164 p. (Collection
« mémoires »)]. Documentation et bibliothèques, 25(4), 221–225.
https://doi.org/10.7202/1054298ar

Tous droits réservés © Association pour l'avancement des sciences et des This document is protected by copyright law. Use of the services of Érudit
techniques de la documentation (ASTED), 1979 (including reproduction) is subject to its terms and conditions, which can be
viewed online.
https://apropos.erudit.org/en/users/policy-on-use/

This article is disseminated and preserved by Érudit.


Érudit is a non-profit inter-university consortium of the Université de Montréal,
Université Laval, and the Université du Québec à Montréal. Its mission is to
promote and disseminate research.
https://www.erudit.org/en/
faut retenir qu’outre les données essentiel­ lui-ci, on a utilisé la classification décimale
les, i.e. noms, prénoms, titre, sous-titre, universelle. Une «table des sujets» expose
lieu, édition, date, nombre de pages, for­ les divisions de cette classification qu’on a
mat, mentions d’illustrations, on indique la subdivisée jusqu’à cinq chiffres. Celle-ci
langue d’origine, les éditions bilingues et est placée en début de volume, juste après
les précisions relatives au prix: en francs !’«index des mots-clés». Cet index est
français (indiqué seulement par les chif­ constitué de 14,000 mots et, cela va sans
frés) ou en monnaie étrangère (les abrévia­ dire, on suggère d’en utiliser toutes les
tions correspondantes précèdent les chif­ ressources: mots de sens voisins, indices
fres). Le prix est inscrit en caractère gras si multiples d ’un mot-clé, etc. Un même ou­
le livre est relié et en italique s’il est broché. vrage peut apparaître sous plusieurs su­
Cette variation typographique sert aussi à jets, jusqu’à un maximum de trois. À l’inté­
différencier certaines éditions: un titre en rieur des rubriques, on utilise l’ordre alpha­
caractère maigre signifie qu’il est inclus bétique des titres.
avec d’autres titres dans cette édition. Un
triangle au début d’une rubrique signale les Une présentation en langue anglaise
ouvrages non disponibles depuis moins dans chacun des trois volumes apporte
d’un an au 1er juillet. une note bilingue à l’ensemble, probable­
ment pour aller de pair avec le sous-titre et
établir plus de rapprochement avec son
Liana Van der Bellen avait opéré une
homologue anglophone.
vérification de l’efficacité des répertoires
qu’elle étudiait à partir du nom de Marie-
Bref, Les livres disponibles 1978 est
Claire Biais; il lui avait fallu utiliser les deux
un outil à utiliser, pour tous les spécialistes
répertoires pour repérer dix ouvrages de
du rouage documentaire, du bibliothécaire
cet auteur. Qans Les livres disponibles
au chercheur.
1978, on peut relever au même nom onze
éditions de différentes oeuvres. Notons
Jean-René Lassonde
que le titre Une liaison parisienne (Stanké,
Bibliothèque nationale du Québec
1975) précède les autres car l’entrée est
Montréal
établie à Marie Biais. L’édition de 1976 du
même titre chez Laffont est dans l’ordre
normal, sous Marie-Claire Biais. Au catalo­
gue de la Bibliothèque nationale du Qué­
bec, on dénombre dix-sept titres en fran­
çais de cet auteur, parus en vingt-quatre
éditions depuis 1959.
Sociologie du livre et de la lecture. Liège,
Association des Romanistes de l’Université
En ce qui concerne Anne Hébert, on de Liège et Institut provincial d ’Études et
peut presque y trouver une liste complète de Recherches bibliothéconom iques,
de ses oeuvres. Celles qui manquent, Les 1977. 164 p. (Collection «mémoires»)
songes en équilibres (Montréal, L’Arbre,
1942) et Le tombeau des Rois (Québec, Le
Soleil, 1953) ne sont sûrement plus dispo­ Les communications et les débats
nibles. D’autre part, trois éditions ne sont présentés dans cet ouvrage1 constituent
pas relevées. Deux de Kamouraska (Paris, une importante contribution à la solution du
Éditions du Seuil, 1973 et Montréal, Art
Global, 1977): cette dernière étant limitée à
150 exemplaires, il est normal de ne plus la
trouver sur le marché. Une édition de Le
torrent (nouvelle édition, Montréal, H.M.H., 1. Il s’agit du compte rendu des communications
1970) relevée dans le Répertoire de l’Édi­ présentées au cours d’un colloque organisé en
tion au Québec (Édi-Québec, 1976) ne se 1974 par l’Institut provincial d ’Études et de Re­
trouve pas non plus dans cette liste. cherches bibliothéconomiques avec la collabora­
tion du Service provincial des Affaires culturelles
(Liège) et par l’Association des Romanistes de
Le fonctionnement du volume Sujets l’Université de Liège avec la collaboration de la
est lui aussi clairement indiqué. Pour ce­ Commission Arts et Société.
problème de la lecture, en particulier chez l’évolution de la sociologie récente de la
l’enfant. Qui sont les responsables de la lecture. Celle-ci s’est inspirée d’éléments
crise de la lecture, de la faible proportion de la psychologie qui ont permis d ’étudier
de lecteurs et de bons lecteurs? Est-ce que les pratiques et les habitudes de lecture. Il
ce sont les parents, les enfants, la télévi­ mentionne les travaux de spécialistes tels
sion, la pédagogie actuelle, les livres de que J. Hassenforder et J. Dumazedier qui
consommation, le coût élevé des bons ont étudié dans une approche psychologi­
livres, les éditeurs, les libraires, les bi­ que les besoins et les pratiques de lecture
bliothécaires, les auteurs, les mentalités...? et ont aussi démontré la dimension sociale
En fait, cette crise dépend d’un ensemble de l’acte de lecture. Si les données recueil­
de facteurs psychosociologiques et cultu­ lies sur le sujet ont été le plus souvent
rels qui ont été analysés au cours de ce analysées dans une perspective sociogra-
colloque. phique, elles sont de plus en plus utilisées
dans une approche théorique pour étudier
le phénomène de la lecture.
Le présent document renferme une
dizaine de communications et débats sur
L’acte de lecture est perçu comme
les sujets suivants:
une nécessité et un devoir. Jacques Du­
bois définit deux perceptions distinctes de
— Sociologie de la lecture et concept
la nécessité de lire. En premier lieu, il situe
de lisibilité;
cette nécessité en dehors de l’individu: «le
— Le chercheur dans la bibliothèque
livre est institué a priori en valeur, son
de recherche;
contenu en modèle ou en loi, sa lecture en
— Alphabétisation et conditions de
adhésion» (p. 19). L’acte de lire a ainsi un
développement de la lecture dans
caractère socialement valorisant. C’est
une société en cours de décoloni­
pour l’individu la conquête de la culture et
sation;
du savoir par l’introduction dans un univers
— Fonctions du texte et de la lecture;
de valeurs, de modèles et de normes.
— Les niveaux de la communication
L’auteur se réfère à Roland Barthes pour
par l’image à l’âge de la pré-lec­
signaler le point de vue humaniste de la
ture;
lecture2. En second lieu, Dubois situe la
— Quelques considérations sur le
nécessité de lire dans l’individu: «c’est ce
problème du choix des textes dans
que l’on pourrait appeler la thèse du besoin
les recueils de morceaux choisis;
de lire, thèse selon laquelle la raison d’être
— Problèmes d’une approche socio-
de la lecture réside moins dans un accès
logique de la lecture;
aux valeurs que dans un appel intime de la
— L’enfant, le livre et les mass-média;
personne, une demande de l’être» (p. 20).
— Carrefour des éditeurs.
S’inspirant de l’ouvrage de Barker et Es-
carpit3, l’auteur mentionne une sorte d’ap­
Le cadre restreint de notre compte pétit biologique de l’individu envers le livre.
rendu ne permet pas de faire une analyse
critique et détaillée de tous les points de
vue exprimés par les auteurs de ces Il définit ensuite l’objet lecture en se
communications. Toutefois, il y a lieu de référant au schéma de la relation commu­
souligner l’effort conceptuel des conféren­ nicative émetteur (destinateur) — message
ciers et de retenir quelques voies d’appro­ — récepteur (destinataire). Il remanie en­
che de la question de la lecture qui ont été suite ce schéma à cause des disjonctions
tracées par des spécialistes reconnus en de la communication littéraire (les deux
pôles de la relation étant absents l’un à
cette matière.
l’autre), à cause de l’influence du milieu sur
Dans sa communication sur «la so­
ciologie de la lecture et concept de lisi­
bilité», Jacques Dubois fournit des élé­
ments méthodologiques et apporte un
2. Roland Barthes, Le plaisir du texte, Paris, Seuil,
nouvel éclairage conceptuel permettant 1973, p. 74.
d’élaborer progressivement une théorie de 3. Ronald E. Barker et Robert Escarpit, La faim de lire,
la lecture. L’auteur situe sa réflexion dans Paris, Unesco, 1973, p. 138.
ie destinateur (auteur) et à cause de la bliothèque de recherche et les rapports
possibilité pour le lecteur-destinataire de entre le bibliothécaire et le chercheur.
reconnaître plusieurs plans de lecture.
À la lumière des résultats de cette
Divers facteurs tels l’influence de la enquête, l’auteur conclut que les bibliothé­
société et des idéologies, le texte et sa caires et les chercheurs, par leur vocabu­
langue donnent à la lecture une fonction laire, leurs préoccupations et leurs menta­
productrice et permettent de définir cer­ lités, appartiennent à deux univers juxtapo­
tains types de groupes de lecteurs. Des sés et qu’ils ne se connaissent pas suffi­
études descriptives sur l’appartenance samment pour permettre à la bibliothèque
culturelle perm ettent de préciser le de recherche de jouer un rôle plus efficace.
concept de pratique. L’auteur souligne que
«les pratiques de lecture sont des prati­ Dans une communication sur «l’al­
ques de classe et se définissent par rap­ phabétisation de la lecture dans une so­
port à l’institution, à ses normes, à ses ciété en cours de décolonisation», Ab-
valeurs, à sa charte et à ses appareils» delkader Ben Cheikh présente trois types
(p. 23). d’approche pour étudier les problèmes de
la lecture en milieu éducationnel tunisien. Il
S’inspirant des travaux de Bourdieu4, s’agit de l’approche sociologique de la
l’auteur mentionne que la notion de lisibilité société tunisienne, de l’approche socio-
serait fonction d’un écart entre le code pédagogique qui envisage l’éducation
objectif de lecture et la compétence artisti­ scolaire comme un sous-ensemble de
que de l’individu. La lisibilité, qui est aussi l’éducation totale et de l’approche psycho­
l’aptitude d ’un texte à se laisser décoder, sociologique qui permet d ’élucider la rela­
est un des concepts-clés de la théorie de tion lecteur-lecture, lecture-livre.
Bourdieu. Dubois explicite ensuite les élé­
ments de cette notion qui représente selon L’auteur dégage les faits et les sé­
lui un progrès théorique appréciable. quences qui semblent les plus significatifs
dans révolution de la Tunisie. Il analyse les
Dans une communication sur «le causes multiples de la marginalité de la
chercheur dans la bibliothèque de recher­ famille tunisienne quant à la lecture et la
che», Nicole Robine présente les résultats prise en charge exclusive de l’apprentis­
d ’une enquête sur ce sujet. En 1972, la sage du lire par l’école. Il précise ensuite
ligue des Bibliothèques européennes de les limites de l’institution scolaire dans le
recherche a chargé l’Institut de littérature et développement de la lecture à partir des
de techniques artistiques de masse d’ef­ résultats d ’enquêtes. L’auteur conclut en
fectuer une enquête auprès des bibliothé­ termes d’interrogations sur la valeur de son
caires et des chercheurs universitaires des approche pour introduire les premiers élé­
pays d’Europe. Cette étude avait pour buts ments de la problématique du livre dans un
de renforcer l’efficacité des services que la pays en voie de développement et pour
bibliothèque de recherche rend au cher­ démontrer que la rentabilité de l’école n’est
cheur et d’améliorer les relations entre les pas fonction de ses objectifs de départ. Il
bibliothécaires et les chercheurs grâce à termine sa communication sur une note
une meilleure connaissance du comporte­ plutôt pessimiste: «Le programme de sco­
ment et des besoins du chercheur. Les larisation dans les pays en voie de déve­
entrevues et les questionnaires ont porté loppement se réduit‫־‬il alors à une forme
sur les thèmes suivants: l’accueil et le libre d’alphabétisation? Lire est-il encore un
accès à la bibliothèque de recherche, la acte privilégié de privilégiés?» (p. 69)
formation et l’information du chercheur
comme usager, !’atomisation de la bi­ Marcel Janssens, dans sa communi­
cation sur «les fonctions du texte et de la
lecture», souligne la tâche difficile de savoir
comment un texte est fonction entre l’écri­
vain et le récepteur, tâche difficile parce
4. Pierre Bourdieu, Esquisse d ’une théorie de la
pratique, Genève, Droz, 1972 et «Disposition es­ que la recherche est peu développée sur
thétique et compétence artistique», Les Temps ce sujet. Beaucoup de jugements sur les
modernes, no 295 (février 1971), 1345-1378. fonctions psychologiques ou sociales rela­
tives à la pratique des textes ne dépassent en relations ou lecture syntagmatique qui
guère le niveau des hypothèses (p. 71). Il aboutira à une lecture personnelle, il aura
précise ensuite les termes «langage», établi à travers l’image une communication
«code» et «parole» pour éclairer certaines avec l’illustrateur-émetteur; son comporte­
fonctions spécifiques du texte. Les fonc­ ment devant l’image sera celui d’un lecteur
tions de la lecture sont diverses et nom­ devant un texte écrit» (p. 88).
breuses. La fonction de plaisir esthétique,
les fonctions affirmatives, confirmatives, La psychomotricité de l’enfant, son
formatives... L’auteur distingue les textes affectivité, ses relations avec le milieu, son
qui se décodent facilement de ceux dits intelligence et son langage sont des fac­
«illisibles», qui ne livrent pas leur message teurs importants, «...tout le problème
sans résistance et qui exigent plus qu’un consiste à savoir comment une pédagogie
simple décodage. Il distingue aussi le équilibrée peut sauver, tout ensemble,
lecteur de textes du consommateur de l’affectivité, la psychomotricité et les capa­
lectures: «le lecteur des textes éprouve de cités de construction du réel» (p. 117).
façon critique et consciente la dialectique Selon l’auteur, l’éducation doit viser à
du statique, du dynamique, du réel, du conquérir le réel sans perdre de vue les
possible, du prévisible et de la surprise» dimensions du sensible et de l’imaginaire:
(p. 75). Le consommateur de lectures «est «Quant à cette double dimension, c ’est
sans ressources devant d ’autres codes, peut-être la science et la poésie, je crois,
que ceux du texte dit de consommation». Il qui apparaissent fondamentales dans la
demeure en deçà, nous dit Janssens, de la culture de l’enfant pour que celui-ci de­
limite du champs psychique et émotionnel, vienne un lecteur» (p. 123). Le texte pré­
et il accepte tous les effets compensatoires senté donne lieu à un débat sur le déve­
lorsqu’il reçoit les messages des récits qui loppement de l’enfant en fonction de son
lui arrivent par le livre, les revues, le film ou apprentissage de la lecture.
la télévision (p. 76). En conclusion, l’auteur
se demande si l’attitude critique doit de­ Dans un texte intitulé «l’enfant, le livre
meurer l’affaire des milieux privilégiés. Il ne et les mass-media», Marc Soriano pose un
croit pas à la popularisation facile de biens diagnostic sur la jeunesse et analyse les
de culture aussi perfectionnés que les causes de la crise actuelle de la lecture.
textes. Selon lui, cette jeunesse s’oppose à notre
société, à sa forme culturelle et refuse le
Denise Escarpit traite des «niveaux de livre. Cette communication, qui est pré­
communication par l’image à l’âge de la sentée sous la forme d’un débat entre
pré-lecture». Elle démontre en utilisant des divers spécialistes du livre, traite de cette
mécanismes de lecture comment l’enfant crise du livre, en particulier en France, et
aboutit à une construction qui a un sens permet de dégager quelques solutions.
pour lui. Les albums destinés aux enfants
renferment des textes et des illustrations. Il existe une petite élite et une masse
Les textes apportent à l’enfant une infor­ de Français qui consomment une littérature
mation esthétique et seront lus par l’enfant commercialisée qui ne passe pas par le
lorsqu’il pourra en décoder les signes circuit littéraire. La première cause, l’oppo­
graphiques. Bien que l’adulte lui raconte sition entre lecture et mass media paraît
l’histoire, l’enfant peut trouver un sens aux être un faux problème car, selon l’auteur,
illustrations des albums. Le lien qu’il établit avec une politique culturelle globale, la
entre les éléments de signification des télévision aiderait la lecture, en particulier
illustrations n’est pas seulement linéaire chez les enfants qui passent beaucoup de
mais aussi multi-directionnel. L’enfant peut temps devant cet appareil. Le caractère
ainsi selon sa logique se créer un univers et commercial de l’entreprise d’édition né­
développer ses facultés d’imagination. cessite souvent la production de séries de
livres répondant à des goûts immédiats de
L’auteur trace un parallèle entre l’en­ l’enfant plutôt que d’ouvrages de qualité.
fant devant l’image et le lecteur devant un La séparation entre la recherche et l’édition
texte: «si l’enfant passe par ces deux (écrivains et éditeurs, psychologues et
stades de lecture, lecture d’énumération ou sociologues) est une autre cause de la
lecture paradigmatique et lecture de mise crise de la lecture, de même que l’inadap­
tation des méthodes pédagogiques face à général à l’aide de diagrammes. Par la
la démocratisation de l’école. Selon So- suite, elles appliquent cette grille à l’en­
riano, «nous prétendons apprendre à lire semble des cantons de la Suisse romande
aux enfants en négligeant leur acquis, en pour analyse de la situation et pour examen
leur imposant un langage qu’ils ne com­ de la répartition des composantes budgé­
prennent pas» (p. 139). En conclusion, il taires.
propose des solutions en insistant sur la
multiplication des points de vente et la Dans une dernière partie, on retrouve
promotion du livre, sur la qualité, sur le rôle une liste des institutions suisses concer­
des bibliothèques vis-à-vis de l’école et sur nées par la lecture publique comprenant le
le développement de la créativité de l’en­ Groupe de travail des bibliothèques de
fant. lecture publique qui a pour rôle le déve­
loppement et la coordination des bibliothè­
Le dernier texte de l’ouvrage rapporte ques, le Service suisse aux bibliothèques
le débat entre les éditeurs qui donnent et d’autres organismes, tels «Pour la Jeu­
leurs points de vue sur les problèmes et les nesse» et «Bibliothèque pour tous», qui ont
mécanismes de la lecture et sur les possi­ une structure particulière et parallèle au
bilités d’améliorer la qualité des livres. réseau, tout en ayant la même préoccupa­
tion.
Ce volume soulève plusieurs hypothè­
ses et trace ainsi de nouvelles avenues Outre le contexte politique suisse et
de recherches pour la sociologie de la son éclairage particulier, il y a aussi cette
lecture. Par la qualité et par la valeur notion de lecture publique qui nous est peu
scientifique des textes qu’il renferme, il commune. En effet, dans cet ouvrage, les
devrait retenir l’attention des chercheurs et bibliothèques municipales, communales,
des spécialistes qui oeuvrent dans le sec­ paroissiales et scolaires sont considérées
teur du livre et de la lecture. comme bibliothèques de lecture publique.
Par contre, lors de l’analyse du canton du
Gilbert Gagnon Vaud, on traite de la situation de la bi­
Ministère des Affaires culturelles bliothèque universitaire de Lausanne.
Québec
Comme la Suisse est constituée d’une
confédération de cantons, il n’existe aucun
organisme politique central pour voir à la
promotion et au développement de bi­
bliothèques municipales ou cantonales;
l’initiative et le fonctionnement des bi­
Laserre, Béatrice et Tacchini, Catherine. La bliothèques reposent uniquement sur la
lecture publique en Suisse romande: volonté de la commune, d’où les disparités
enquête du Groupe de travail des bi­ remarquables non seulement entre les
bliothèques de lecture publique. Berne, cantons mais également entre les commu­
Groupe de travail des bibliothèques de nes.
lecture publique, 1977. 198 p.
Les commentaires des responsables
de la Bibliothèque cantonale et universi­
Le Groupe de travail des bibliothèques taire de Lausanne illustrent bien la situation
de lecture publique publie en 1977 le non seulement du contexte vaudois, mais
mémoire de fin d ’études de deux étudian­ peuvent également s’appliquer à l’ensem­
tes de l’École de bibliothécaires de Ge­ ble de la Suisse romande.
nève. Ce travail porte sur la situation de la
lecture publique en Suisse romande. «En matière de bibliothèques, il ap­
paraît que l’organisation de la lecture
Dans un premier temps, les auteurs publique est laissée au bon vouloir des
nous présentent leur démarche méthodo­ législatures communales. Ceci expli­
logique et le cadre qui sous-tend leur que la courbe de variation observée
recherche; elles en dressent un portrait au niveau de la vie de ces bibliothè­

Vous aimerez peut-être aussi