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Définition des énergies renouvelables

Les énergies renouvelables (ou EnR) désignent un ensemble de moyens de produire


de l’énergie à partir de sources ou de ressources théoriquement illimitées,
disponibles sans limite de temps ou reconstituables plus rapidement qu’elles ne sont
consommées.
On parle généralement des énergies renouvelables par opposition aux énergies
fossiles dont les stocks sont limités et non renouvelables à l’échelle du temps humain
: charbon, pétrole, gaz naturel… Au contraire, les énergies renouvelables sont
produites à partir de sources comme les rayons du soleil, ou le vent, qui sont
théoriquement illimitées à l’échelle humaine.
Les énergies renouvelables sont également parfois désignées par les termes «
énergies vertes » ou « énergies propres », par abus de langage. En effet, si les
énergies renouvelables ont bien souvent des avantages écologiques, elles ne sont
pas pour autant « vertes » ou « propres » dans le sens où elles ont aussi des
conséquences environnementales importantes.

Quelles sont les énergies renouvelables :


classement et liste des EnR
Il existe plusieurs types d’énergies renouvelables, produites à partir de sources
différentes.
Énergie solaire
Ce type d’énergie renouvelable est issu directement de la captation du rayonnement
solaire. On utilise des capteurs spécifiques afin d’absorber l’énergie des rayons du
solaire et de la rediffuser selon deux principaux modes de fonctionnement :

 Solaire photovoltaïque (panneaux solaires photovoltaïques) : l’énergie solaire est


captée en vue de la production d’électricité.
 Solaire thermique (chauffe-eau solaire, chauffage, panneaux solaires thermiques) : la
chaleur des rayons solaire est captée est rediffusée, et plus rarement sert à produire
de l’électricité.

Énergie éolienne
Dans le cas de l’énergie éolienne, l’énergie cinétique du vent entraîne un générateur
qui produit de l’électricité. Il existe plusieurs types d’énergies renouvelables
éoliennes : les éoliennes terrestres, les éoliennes off-shore, les éoliennes
flottantes… Mais le principe reste globalement le même pour tous ces types
d’énergies renouvelables.
Voir aussi :
Énergie hydraulique
L’énergie cinétique de l’eau (fleuves et rivières, barrages, courants marins, marées)
actionne des turbines génératrices d’électricité.
Les énergies marines font partie des énergies hydrauliques.
Plus plus d’informations voir nos articles :
Biomasse
L’énergie est issue de la combustion de matériaux dont l’origine est biologique
(ressources naturelles, cultures ou déchets organiques). On en distingue trois
catégories principales :

 Le bois
 Le biogaz
 Les biocarburants

Géothermie
L’énergie est issue de la chaleur émise par la Terre et stockée dans le sous-sol.
Selon la ressource et la technologie mise en œuvre, les calories sont exploitées
directement ou converties en électricité.
Hydrogène renouvelable
L’hydrogène est un gaz qui peut être utilisé comme un vecteur énergétique,
notamment pour produire de l’énergie électrique grâce à des piles à combustible. En
soi, l’hydrogène n’est pas une ressource renouvelable à proprement parler. Il s’agit
d’un gaz que l’on ne trouve que rarement « tel quel » dans la nature, et qui se
renouvelle peu. (Voir à ce sujet :
On doit donc le plus souvent produire l’hydrogène à partir de ressources qui, elles,
sont très abondantes ou se renouvellent, comme l’eau. Il faut alors utiliser de
l’énergie pour transformer l’eau en hydrogène, et lorsque cette énergie est d’origine
renouvelable (par exemple, de l’électricité issue de productions renouvelables) on
qualifie parfois (un peu abusivement) cet hydrogène de « renouvelable » ou
d’hydrogène vert.
Avantages et inconvénients des énergies
renouvelables
Les avantages des énergies renouvelables :
Les énergies renouvelables et les émissions de CO2
Outre le fait qu’elles ne soient théoriquement pas épuisables comme les énergies
fossiles, les énergies renouvelables ont d’autres avantages sur le plan écologique.
Par exemple, l’électricité produite à partir de sources de production d’énergie
renouvelable émet très peu de CO2 notamment lorsqu’on la compare aux énergies
fossiles comme le charbon. Pour cette raison, les EnR sont notamment une
des solutions au réchauffement climatique, et un outil indispensable de la lutte contre
le réchauffement climatique. Elles sont aussi considérées comme un facteur
de résilience car elles permettent des productions décarbonnées et décentralisées.
Pour mesurer les émissions de CO2 des énergies renouvelables, on utilise l’outil
d’ACV (Analyse de Cycle de Vie) qui permet de connaître les émissions de CO2 par
kWh d’électricité produite, en intégrant les émissions de CO2 issues de la fabrication
des infrastructures, de l’extraction des ressources et de la fin de vie. D’après le
rapport du GIEC (Groupe Intergouvernemental d’Étude du Climat), les énergies
renouvelables bénéficient d’ACV favorables par rapport à beaucoup d’énergies.
Voici la liste des principales sources de production d’électricité en fonction de leurs
émissions de CO2 d’après le rapport du GIEC, Annexe 3 (de la moins polluante à la
plus polluante, en valeurs médianes) :

 Éolien terrestre : 11 gCO2eq/kWh


 Nucléaire : 12 gCO2eq/kWh
 Hydroélectricité : 24 gCO2eq/kWh
 Solaire thermodynamique : 27 gCO2eq/kWh
 Géothermique 38 gCO2eq/kWh
 Solaire photovoltaïque : 41-48 gCO2eq/kWh
 Biomasse : 230 gCO2eq/kWh
 Gaz naturel : 490 gCO2eq/kWh
 Charbon : 820 gCO2eq/kWh

Toutefois, ces calculs n’intègrent pas les émissions de CO2 liées à


l’infrastructure électrique, notamment le stockage qui est nécessaire pour la
production d’électricité d’origine renouvelable.
Énergies renouvelables, indépendance énergétique et sécurité énergétique
En théorie, les énergies renouvelables peuvent aider à améliorer la sécurité
énergétique en réduisant la dépendance des pays aux importations de combustibles
fossiles. Les sources d’énergie renouvelable sont souvent plus diversifiées
géographiquement, réduisant ainsi le risque de perturbation de l’approvisionnement.
Les énergies renouvelables, telles que l’énergie solaire, éolienne et hydraulique,
peuvent ainsi être produites localement. Cela signifie que les pays peuvent utiliser
des sources d’énergie locales plutôt que de dépendre des importations de
combustibles fossiles pour répondre à leurs besoins énergétiques. Cela peut réduire
la vulnérabilité aux fluctuations des prix des combustibles fossiles sur les marchés
mondiaux.
Les énergies renouvelables offrent aussi une alternative aux combustibles fossiles,
qui sont la source d’énergie la plus utilisée dans le monde. En diversifiant la
production d’énergie, les pays peuvent réduire leur dépendance à l’égard d’une seule
source d’énergie, ce qui les rend plus résilients face à d’éventuelles perturbations de
l’approvisionnement.
Les pays qui dépendent fortement des importations d’énergie peuvent se retrouver
confrontés à des problèmes de sécurité énergétique, tels que des pénuries
d’approvisionnement ou des prix élevés. Les énergies renouvelables offrent une
alternative à l’importation d’énergie, ce qui peut contribuer à renforcer la sécurité
énergétique des pays.
Le développement des énergies renouvelables peut aussi stimuler l’économie locale
et créer des emplois locaux dans les secteurs de la fabrication, de l’installation et de
la maintenance. Cela peut renforcer l’indépendance économique des communautés
locales.
Mais tout dépend de la manière dont sont produites les infrastructures de production
d’énergies renouvelables. Dans les faits, une grande partie de ces infrastructures
sont aujourd’hui concentrées dans un petit nombre de pays, notamment en Asie.
Les inconvénients des énergies renouvelables
Énergies renouvelables, efficacité énergétique, intermittence et stockage
Les énergies renouvelables sont par ailleurs parfois critiquées pour leur plus faible
rendement énergétique par rapport aux énergies fossiles. Les coûts de production
sont également souvent considérés comme plus élevés à court terme. Mais surtout,
elles sont caractérisées par une disponibilité plus aléatoire : par exemple, le solaire
et l’éolien ne produisent pas en permanence de l’électricité. On appelle ce
phénomène l’intermittence.
L’intermittence des énergies renouvelables se réfère à la nature variable et
imprévisible de la production d’énergie à partir de sources renouvelables telles que
l’énergie solaire et éolienne. Contrairement aux combustibles fossiles qui peuvent
être brûlés en continu pour produire de l’électricité, les énergies renouvelables
dépendent des conditions météorologiques pour produire de l’énergie. Par exemple,
la production d’énergie solaire dépend de la quantité de lumière solaire qui atteint les
panneaux solaires, qui varie en fonction de la couverture nuageuse, de la saison et
de l’heure de la journée. De même, la production d’énergie éolienne dépend de la
force et de la direction du vent, qui peuvent varier de manière imprévisible.
Cette intermittence pose un défi pour les réseaux électriques qui doivent répondre à
la demande en temps réel, car l’électricité ne peut pas être stockée de manière
efficace et économique à grande échelle. Lorsque la production d’énergie
renouvelable est élevée, elle peut dépasser la demande, ce qui peut entraîner des
contraintes sur le réseau électrique et même des surcharges. À l’inverse, lorsque la
production est faible, elle peut ne pas répondre à la demande, ce qui peut également
entraîner des problèmes sur le réseau électrique.
Pour répondre à ce défi, des solutions de stockage d’énergie ont été développées,
telles que des batteries à haute capacité, des systèmes de stockage d’hydrogène et
des technologies de stockage thermique. De plus, des systèmes de gestion de
l’énergie avancés ont été mis en place pour intégrer de manière efficace et sûre la
production d’énergie renouvelable dans les réseaux électriques. Ces solutions
permettent d’assurer un approvisionnement en énergie stable et fiable à partir de
sources d’énergie renouvelable intermittentes.
Énergies renouvelables, métaux et terres rares
Les énergies renouvelables, même si elle évitent les pollutions liées au CO2 ou aux
particules fines, sont caractérisées par un certain nombre de coûts
environnementaux plus ou moins cachés ou indirects. Ainsi, les éoliennes ou les
panneaux solaires dépendent de grandes quantités de ressources finies pour être
construites. C’est notamment le cas de certains métaux ou matériaux rares, dont les
réserves ne sont pas infinies.
Le journaliste Guillaume Pitron a ainsi publié en 2018 un livre dénonçant « la face
cachée de la transition énergétique », en enquêtant notamment sur les impacts
environnementaux de la production d’infrastructures de production d’EnR (La guerre
des métaux rares – La face cachée de la Transition énergétique aux éditions
des Liens qui Libèrent).
Pour plus d’informations, voir notre article : Énergies renouvelables : avantages,
inconvénients, enjeux
Énergies renouvelables : les technologies et
innovations récentes
Les technologies et innovations liées aux énergies renouvelables évoluent
constamment au fur et à mesure qu’elles se déploient et que de nouveaux enjeux
émergent. Ces dernières années, les technologies EnR ont par exemple porté sur :
 Le stockage d’énergie : des solutions de stockage de l’énergie solaire et éolienne ont
été développées pour permettre la fourniture d’électricité de manière plus continue.
Ces solutions comprennent des batteries à haute capacité et des systèmes de
stockage via les technologies hydrogène.
 L’énergie éolienne offshore : les éoliennes en mer ont atteint des hauteurs et des
dimensions jamais vues auparavant, offrant des rendements plus élevés et des coûts
plus bas.
 L’énergie solaire thermique : cette technologie utilise des miroirs pour concentrer la
lumière solaire et produire de la chaleur, qui peut ensuite être utilisée pour produire
de l’électricité ou pour chauffer de l’eau. C’est en réalité une technologie ancienne,
mais qui a souvent été ignorée au profit des panneaux phovoltaïques, et qui
commencent à nouveau à se développer.
 Les biocarburants avancés : ces biocarburants sont fabriqués à partir de matières
premières non alimentaires, telles que les déchets agricoles et forestiers, plutôt que
de cultures alimentaires, ce qui permet d’éviter la concurrence avec la production
alimentaire.
 L’énergie géothermique : les technologies de production d’énergie géothermique ont
été améliorées, permettant de produire de l’électricité à partir de sources de chaleur
de plus en plus faibles.

Le développement des EnR : emploi et métiers


La progression inéluctable des EnR, favorisée par les enjeux climatiques et
l’évolution des réglementations, offre des opportunités majeures et durables en
termes de création d’emploi et de nouveaux métiers (recherche, ingénierie,
fabrication, installation, entretien, exploitation…).
Il y a ainsi une grande variété d’emplois et de métiers liés aux énergies
renouvelables, et qui devraient continuer à se développer dans les prochaines
années :

 Ingénieur(e) en énergie renouvelable : ils conçoivent, développent et mettent en


œuvre des systèmes et des technologies d’énergie renouvelable.
 Installateur(trice) de panneaux solaires : ils installent et entretiennent les panneaux
solaires sur les toits des maisons, des bâtiments commerciaux et industriels.
 Technicien(ne) en éolien : ils effectuent des opérations de maintenance et de
réparation sur les éoliennes pour assurer leur bon fonctionnement.
 Analyste en énergie renouvelable : ils effectuent des analyses et des études de
faisabilité pour déterminer si des projets d’énergie renouvelable sont viables.
 Planificateur(trice) de réseau électrique : ils conçoivent des réseaux électriques
capables d’intégrer des sources d’énergie renouvelable telles que l’énergie solaire et
éolienne.
 Responsable de développement de projet : ils coordonnent les efforts de différentes
équipes pour développer des projets d’énergie renouvelable, du financement à la
construction.
 Consultant(e) en efficacité énergétique : ils conseillent les entreprises et les
particuliers sur les moyens de réduire leur consommation d’énergie.

Ces emplois et métiers sont en forte croissance à mesure que la demande pour les
énergies renouvelables continue d’augmenter, offrant ainsi de nombreuses
opportunités pour les personnes intéressées par ce domaine.
Les énergies renouvelables dans le monde
En 2014, les EnR couvraient 19,2 % de la consommation d’énergie mondiale. La part
des énergies renouvelables en 2015 a marqué une forte croissance pour la
production d’électricité (23,7 %). Cet essor s’appuie principalement sur l’éolien et le
solaire photovoltaïque (75 % de la progression globale).
Les énergies renouvelables en France
En France en 2020, les énergies renouvelables couvrent 13,1% de l’énergie primaire
consommée. Elle représente par ailleurs environ 25% de la production d’électricité.
La première source d’énergies renouvelables en France reste l’hydroélectricité qui
représente 13.1% de l’électricité consommée, suivi par l’éolien (8.8%), le solaire
(2.8%%) et la biomasse (1.7%).
Selon la loi Énergie-Climat votée en 2019, la France doit porter la part des énergies
renouvelables à 40 % de la production électrique en 2030 et à 32 % de la
consommation finale brute d’énergie en 2030.
L'énergie solaire est la fraction de l'énergie électromagnétique provenant du Soleil, traversant
l’atmosphère qui en absorbe une partie, et parvenant à la surface de la Terre.

L'énergie solaire est à l'origine du cycle de l'eau, du vent et de la photosynthèse réalisée par le
règne végétal, dont dépend le règne animal via les chaînes alimentaires. Le Soleil est à l'origine
de la plupart des énergies sur Terre, à l'exception de l'énergie nucléaire et de
la géothermie profondea.

Les sources d'énergie issues indirectement de l'énergie solaire sont notamment l'énergie
hydraulique, dérivée de l'énergie cinétique de l'eau dont le cycle dépend de l'énergie
thermique du Soleil ; l'énergie éolienne, provenant de l'énergie cinétique du vent, lui-même lié à
l'échauffement et à l'évaporation de l'eau générés par le Soleil, la rotation de la Terre et la force
de Coriolis ; l'énergie hydrolienne et l'énergie des vagues, liées aux mouvements des océans et
des cours d'eau ; le bois énergie et l'énergie de la biomasse ainsi que la géothermie de très
basse température, provenant des couches superficielles du sol réchauffées par le Soleil.
L'énergie solaire est ainsi l'une des principales formes d'énergies renouvelables. On peut ajouter,
à des échelles de temps plus longues, les combustibles fossiles, provenant de matières
organiques créées par photosynthèse (charbon, pétrole, gaz naturel…)2 auxquelles s'ajoute
l'énergie biochimique de la matière organique vivante.

Cet article traite de l'énergie produite par l'homme en captant le rayonnement solaire,
principalement sous forme d'électricité ou d'énergie thermique.

Carte de l'irradiation solaire globale horizontale en Europe.

Part de la production d'énergie primaire produite par le solaire


(données BP 2018).

Histoire[modifier | modifier le code]


Article détaillé : Histoire de l'énergie solaire.

Avant la découverte de l'effet photovoltaïqu


L'utilisation de l'énergie solaire remonte à l'Antiquité, alors que les Grecs allument la flamme
olympique grâce à un système de miroirs concentrant les rayons du Soleil, appelé skaphia3.

Les applications pratiques apparaissent au XVIIe siècle. Le Français Salomon de Caus construit
en 1615 une pompe solaire, grâce à l'utilisation d'air chauffé par le rayonnement solaire. François
Villette, opticien au château de Versailles, conçoit un miroir en bronze (appelé « miroir ardent »)
d'un mètre de diamètre, grâce auquel il fait des démonstrations de fusion d'objets 4.

En 1747, Georges-Louis Leclerc de Buffon expérimente un miroir qui concentre la lumière du


Soleil en un point focal. Il arrive à faire fondre un morceau d'argent (soit plus de 1 044 °C). Dans
les années 1780, Horace Bénédict de Saussure invente un instrument de mesure lui permettant
d'étudier les effets calorifiques des rayons du Soleil qu'il nomme « hélio thermomètre ». Cet
instrument utilise l'effet de serre obtenu par un vitrage placé au-dessus d'un absorbeur dans un
caisson isolé5. Il crée ainsi un capteur solaire thermique à basse température6. À la fin
du XVIIIe siècle, grâce à une lentille à liquide qui concentre les rayons solaires, Antoine
Lavoisier construit un four solaire7,5 qui atteint la température de 1 800 °C.

Les années 1850-1880 voient en France l'émergence d'un premier « imaginaire solaire », selon
les termes de l'historien des techniques François Jarrige. Par exemple l'ingénieur
français Augustin Mouchot est l'inventeur d'un des premiers moteurs solaires. En 1878, sa
trouvaille est exposée au palais du Trocadéro lors de l'Exposition universelle. Son principe est
simple : il s'agit de faire chauffer de l'eau grâce des réflecteurs solaires et de « faire travailler
cette vapeur ». Son travail est présenté à Napoléon III, mais la presse reste prudente, de sorte
que l'invention n'a pas de suite immédiate8.

Découverte de l'effet photovoltaïque[modifier | modifier le code]


La conversion de la lumière en électricité, exploitant l'effet photovoltaïque, est découverte
par Edmond Becquerel en 18399.

Il faut attendre près d'un siècle pour que les scientifiques approfondissent et exploitent ce
phénomène physique. En 1875, Werner von Siemens publie un article sur l'effet photovoltaïque
dans les semi-conducteurs ; en 1887, Heinrich Hertz présente sa compréhension du phénomène
dans les Annalen der Physik10.

Entre la fin du XIXe siècle et le milieu du XXe, les essais de plusieurs chercheurs restent
infructueux, en raison de faibles rendements et de coûts prohibitifs.

Premières cellules photovoltaïques[modifier | modifier le code]


En 1916, Robert Andrews Millikan est le premier à produire de l'électricité avec une cellule
solaire11, cependant le rendement est insuffisant. En 1954, Gerald Pearson, Darryl Chapin et
Calvin Fuller réussissent à produire des cellules atteignant un rendement de 6 %, grâce à du
silicium dopé, c’est-à-dire contenant une petite proportion d’un autre élément, par exemple du
phosphore12. Les Laboratoires Bell construisent le premier panneau solaire, mais il est trop
coûteux pour être produit en série. C'est la conquête spatiale qui fait réellement progresser
l'énergie solaire ; le panneau solaire est le seul moyen non-nucléaire d'alimenter des satellites en
énergie, de plus l'énergie solaire est une source d'énergie constante pour les satellites en orbite.
De fait, c'est en 1958 qu'a lieu le premier lancement d'un satellite fonctionnant à l'énergie
photovoltaïque12. L'industrie spatiale investit beaucoup de fonds[réf. souhaitée] dans le développement
des panneaux solaires.

Pendant les années 1970 et 1980, des efforts sont faits pour réduire les coûts, afin que l'énergie
photovoltaïque soit également utilisable pour des applications terrestres. L'énergie solaire connaît
un second élan au cours du premier choc pétrolier dans les années 1970. Alors que le prix du
pétrole augmente de façon spectaculaire, les panneaux solaires photovoltaïques commencent à
être utilisés pour la première fois dans les maisons. En 1973, la première maison alimentée par
des cellules photovoltaïques est construite à l'université du Delaware et, en 1983, la première
voiture alimentée par énergie photovoltaïque parcourt une distance de 4 000 km en Australie.
Depuis, les panneaux solaires se développent lentement. L'énergie solaire connaît un nouvel
essor parallèlement à la prise de conscience du réchauffement de la planète et à l'augmentation
des prix de l'énergie.
Perfectionnement et popularisation[modifier | modifier le code]

afficherCette section ne cite pas suffisamment ses sources (mars 2019).


L'énergie solaire devient une priorité pour de plus en plus de pays. Des centrales solaires sont en
cours de construction dans le monde entier. Les entreprises du secteur électrique et les
gouvernements offrent des subventions et des réductions pour encourager les propriétaires à
investir dans l'énergie solaire pour leur maison. En effet, en 1995, des programmes de toits
photovoltaïques raccordés au réseau sont lancés, au Japon et en Allemagne, et se généralisent
depuis 2001.

De nouveaux types de panneaux solaires sont développés : panneaux solaires très fins
(4 mm d'épaisseur) et flexibles, peintures solaires, etc.. L'objectif est de réduire très fortement le
coût de l'énergie solaire.

En novembre 2015 est fondée l'Alliance solaire internationale (ou ISA, pour International solar
alliance). Le projet est porté par Narendra Modi, alors Premier ministre de l'Inde. Cette alliance,
soutenue par le secteur privé, doit réunir les États disposant d'importantes ressources solaires
afin de mieux coordonner le développement de leur exploitation (thermique et photovoltaïque) via
des actions de formation, de standardisation de matériels, de partage d'expériences,
des coentreprises, etc. La cérémonie de lancement, organisée par l'Inde et la France, a lieu lors
de la Conférence de Paris de 2015 sur les changements climatiques13.

Potentiel[modifier | modifier le code]


Articles connexes : Rayonnement solaire, Constante solaire et Bilan radiatif de la
Terre.
L'énergie solaire provient de la fusion nucléaire qui se produit au centre du Soleil. Elle se
propage dans le Système solaire et dans l'Univers essentiellement sous la forme
d'un rayonnement électromagnétique dont la lumière n'est que la partie visible14.

Valeurs énergétiques[modifier | modifier le code]


Article connexe : Bilan radiatif de la Terre.

Répartition quotidienne moyenne de l'énergie solaire reçue au


sol sur Terre. Les disques noirs représentent la surface nécessaire pour satisfaire toute la demande
énergétique de la planète en 2007 au moyen de capteurs photovoltaïques d'une efficacité de 8 %.
La Terre reçoit 174 pétawatts (1015 watts, ou PW) de rayonnement solaire entrant dans la
haute atmosphère (irradiation solaire), soit environ 340 W/m2 à sa surface (rayonnement solaire
incident moyen)15. Environ 30 % sont réfléchis dans l'espace, tandis que le reste, 122 PW, est
absorbé par les nuages, les océans et la masse terrestre. Le spectre du rayonnement solaire à la
surface de la Terre est principalement réparti entre le spectre visible et les infrarouges proches,
ainsi qu'une petite partie située dans les ultraviolets proches16. La majorité de la population
mondiale vit dans des zones où le niveau d'irradiation solaire moyen (nuit comprise) est compris
entre 150 et 300 W/m2, ce qui représente 3,5 à 7,0 kWh/m2 par jour17. En France, l'énergie totale
reçue au cours d'une année est de 1 100 kWh/m2, tandis qu'à l'équateur, elle s'élève à
2 200 kWh/m218.

L'énergie solaire totale absorbée chaque année par l'atmosphère terrestre, les océans et les
masses terrestres est d'environ 122 PW·an, soit 3 850 zettajoules (1021 joules, ou ZJ)19. En 2002,
cela représente plus d'énergie en une heure que la consommation humaine sur une année 20,21.
Pour comparaison, le vent contient 69 TW·an, soit 2,2 ZJ22 et la photosynthèse capture environ
95 TW·an, soit 3 ZJ par an dans la biomasse23. La quantité d'énergie solaire atteignant la surface
de la planète est si importante que, en un an, elle représente environ deux fois l'énergie obtenue
à partir des ressources non renouvelables de la Terre — charbon, pétrole, gaz
naturel et uranium combinés — exploitées de tout temps par l'homme24. L'énergie totale utilisée
par l'homme représente en effet, en 2005, 0,5 ZJ25, dont 0,06 ZJ sous forme d'électricité26.

Rôle sur Terre[modifier | modifier le code]


Le rayonnement solaire est absorbé par la surface terrestre, les océans — qui couvrent environ
71 % du globe — et l'atmosphère. L'air chaud contenant l'eau évaporée des océans s'élève,
provoquant une circulation atmosphérique ou une convection. Lorsque l'air chaud atteint une
altitude élevée, où la température est basse, la vapeur d'eau se condense en nuages, puis
s'écoule sur la surface de la Terre sous forme de pluie, complétant ainsi le cycle de l'eau.
La chaleur latente de la condensation de l'eau réchauffe à son tour l'air ambiant et amplifie la
convection, produisant des phénomènes atmosphériques tels que le vent, les cyclones et
les anticyclones27. Le rayonnement solaire absorbé par les océans et les masses terrestres
représente environ 240 W/m2 et, ajouté à l'effet de serre, maintient la surface à une température
moyenne de 14 °C28. Par photosynthèse, les plantes vertes convertissent l'énergie solaire en
énergie stockée chimiquement, qui produit de la nourriture, du bois et la biomasse dont sont
dérivés les combustibles fossiles29.

Exploitation humaine

Un héliostat de la centrale solaire Thémis.


L'énergie solaire reçue en un point du globe dépend tout d'abord de l'énergie
électromagnétique (lumière visible, infrarouge, ultraviolet et autres rayonnements) émise par le
Soleil et arrivant sur Terre, qui connaît des fluctuations décennales, saisonnières et ponctuelles.
La latitude, la saison et l'heure influent ainsi sur la hauteur du Soleil et donc sur l'énergie reçue
au sol par unité de surface, ainsi que sur la nébulosité en fonction du climat local. Enfin, cette
nébulosité (nuages, brouillards, etc.) varie considérablement selon la géographie et les conditions
météorologiques ; elle est forte à très forte dans les régions océaniques tempérées et subpolaires
ainsi que dans les régions équatoriales, mais faible à très faible en période anticyclonique et
dans les régions arides subtropicales ou polaires30,31,32.

Ainsi le flux maximum d'énergie solaire reçu au sol terrestre se trouve-t-il sous les tropiques secs
(ou arides), c'est-à-dire dans les déserts chauds où les conditions météorologiques et
géographiques sont optimales : basse latitude, vaste espace, ensoleillement ininterrompu, ciel
clair, grande sécheresse de l'air. Le Sahara, le plus grand désert chaud du monde, est la région
de la Terre qui reçoit le plus amplement la chaleur et la lumière du Soleil 33. C'est en effet la
contrée du globe où la durée de l'insolation moyenne est la plus élevée (jusqu'à 4 300 h/an soit
entre 97 et 98 % du jour)34 et où l'irradiation solaire moyenne est la plus grande, qui atteint plus
de 280 W/m2 en moyenne sur l'année35,36.

Or, les régions les plus ensoleillées sont rarement les plus consommatrices d'énergie. Le rapport
solaire, défini comme l'énergie solaire reçue rapportée à l'énergie consommée localement, atteint
ainsi à peine 100 pour les pays les plus consommateurs, mais plus de 10 000 pour certains pays
du tiers monde. Si l'on tient compte de l'efficacité relativement faible des capteurs solaires, il
ressort que l'énergie solaire représente un gisement considérable pour les pays en
développement, tandis qu'elle ne peut répondre que marginalement à la consommation des pays
développés37.

La collecte et le transport d'énergie depuis le Sahara vers les pays développés est donc
envisagée. Elle bute néanmoins sur des obstacles techniques et politiques, et les projets
comme Desertec ne sont pas encore d'actualité38. Au contraire, les zones développées, à la
consommation importante et disposant de la technique requise, voient des réalisations de plus en
plus importantes apparaître à leurs confins. Ainsi, dans le désert des
Mojaves (Californie et Arizona) se trouvent les plus grandes centrales solaires
thermodynamiques au monde, notamment la centrale solaire SEGS, d'une puissance totale de
354 MW39. Par ailleurs, l'utilisation de traqueurs solaires permet d'augmenter considérablement le
potentiel de l'énergie solaire dans des régions plus éloignées de l'équateur40, tandis que la
reconversion d'ombrières de parking en centrales électriques solaires et l'utilisation
de toits d'habitations permet de répondre aux problèmes de place41.

En 2000, le Programme des Nations unies pour le développement et le Conseil mondial de


l'énergie ont publié une estimation de l'énergie solaire pouvant potentiellement être utilisée par
les êtres humains chaque année, qui tient compte de facteurs tels que l'ensoleillement, la
couverture nuageuse et les terrains utilisables par les humains. Selon elle, d'ici 2100, 70 % de
l'énergie consommée sera d'origine solaire42.

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