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Francis Gendreau
Institute of Research for Development
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IFORD
INSTITUT DE FORMATION ET DE RECHERCHE DÉMOGRAPHIQUES
Quarante ans est un âge terrible. Car c’est l’âge où nous devenons ce que nous sommes."
Charles Péguy
Novembre 2012
2
3
INTRODUCTION
d) Fournir des renseignements ou des services consultatifs en matière démographique et dans les
domaines connexes à ceux des pays desservis par l'Institut qui en feront la demande, en
coordination avec les autres services consultatifs de l'Organisation des Nations Unies.
Tel était le cadre fixé, l'accent étant bien évidemment mis au début sur la formation,
2
C'est Rémy Clairin qui, lors d'une mission à Yaoundé, m'avait ainsi appelé, expression qui est restée.
3
À l'époque, comme de tradition dans les Grandes Écoles, on parlait d'élèves plutôt que d'étudiants comme on
le fait aujourd'hui. Dans ce texte, nous emploierons indifféremment les deux termes.
5
De multiples difficultés m'attendaient car tout était à faire et à mon arrivée à Yaoundé le 25 mai 19724
(après un "briefing" à New-York et à Addis-Abeba, ainsi qu'une visite au Cairo Demographic Centre),
j'avais a peine six mois devant moi puisque l'Institut devait ouvrir à la rentrée 1972. Tout est pourtant
allé très vite et l'IFORD accueillait sa première promotion le 15 novembre.
L'appellation de ce centre fut rapidement décidée : après avoir envisagé le sigle IDY (Institut de
Démographie de Yaoundé) par analogie avec le CDC ou l'IDP (Institut de Démographie de Paris), ce
fut finalement IFORD qui fut retenu (le sigle utilisé à l'époque était plutôt IFoRD).
Grâce à la bonne volonté de tous, les enseignants, le personnel de l'Institut, la première promotion,
l'IFORD a commencé à fonctionner dans des conditions à peu près satisfaisantes : première enquête
sur le terrain à Bafia en mars 1973, organisation du premier concours de recrutement en juin 1973,
mise en place de la bibliothèque, premier colloque organisé à Yaoundé en janvier 1974, premières
discussions au premier semestre 1974 avec l'université de Yaoundé en vue de l'établissement d'une
convention, premières publications avec les trois premiers numéros des Annales de l'IFORD en mai-
juin 1975, début d'élaboration d'un programme de recherche fin 1975, etc.
Nous reviendrons plus en détail ci-dessous sur certains de ces points. En effet, dans cet article, je
voudrais évoquer la création et les premières années de l'IFORD, en émaillant le récit de quelques
souvenirs personnels. Pour cela, j'aborderai successivement les aspects administratifs et budgétaires,
puis les questions académiques (enseignement, recherche, environnement et animation scientifique).
J'examinerai ensuite quelques questions de fond posées lors de ces premières années et ayant montré
par la suite leur importance pour l'avenir de l'Institut.
Mes tâches administratives furent très lourdes au cours de cette période de lancement de l'Institut où
tout était à mettre en place. Il ne s'agit pas ici de s'étendre sur cet aspect qui pourtant a occupé la
majeure partie de mon temps au cours des trois premières années. Je me contenterai d'en donner un
aperçu par quelques points saillants.
"intégrait les activités de l'IFORD'' a posé quelques problèmes pour le fonctionnement de l'Institut.
Ces problèmes purent être à peu près résolus grâce aux bonnes relations entretenues avec les
responsables de l'ONAREST, avec l'instauration d'une double tutelle ONAREST-DSCN.
Finalement, à la suite d'une réorganisation de l'ONAREST, l'IFORD n'en a plus fait partie et la
tutelle est revenue à la seule DSCN.
Les relations avec ces tutelles se faisaient non seulement au quotidien, mais aussi au cours des
réunions des instances statutaires de direction : Conseil d'Administration (où ne siégeaient que des
représentants des Nations Unies et du gouvernement camerounais) et Comité Consultatif ; pour le
premier, quatre réunions, et pour le second, deux eurent lieu au cours des trois premières années7.
C'est à ces organes que je devais rendre compte de ma gestion, présenter tous les dossiers importants
pour recevoir les instructions nécessaires et soumettre aussi les projets de budget et les comptes
financiers.
Le budget
Les problèmes budgétaires retinrent, bien sûr, constamment mon attention, puisqu'il fallait préparer
les projets de budget, les "négocier", les faire approuver par le Conseil d'Administration, les gérer,
tenir les comptes et les présenter pour quitus au Conseil.
À titre d'information, voici les budgets gérés au cours de cette période (notons en passant que la
différence des années budgétaires pour les deux sources de financement, du 1er janvier au 31
décembre pour les Nations Unies, et du 1er juillet au 30 juin pour le Cameroun, ne facilitait pas la
gestion…) :
Cameroun8 : 9 750 000 FCFA en 1972-1973 ; 8 600 000 FCFA en 1973-1974 ; 10 000 000 CFA en
1974-1975 ;
Nations Unies : 270 100 US $ en 1973 ; 347 000 US $ en 1974 ; 433 500 US $ en 1975.
Je gérais directement la totalité des fonds camerounais (je disposais d'un compte en banque que j'avais
ouvert au nom de l'IFORD), mais seulement une partie des fonds des Nations Unies (qui transitaient
par le Bureau du PNUD), le reste étant géré en partie à New York, en partie à Addis-Abeba. Dans
cette tâche de gestion budgétaire, je n'étais assisté que d'un aide-comptable (qui, je crois, s'est enfui
avec la caisse quelques années après mon départ…) et je n'ai vu arriver le "chef du Service
administratif" que je réclamais depuis le début aux Nations Unies, qu'au moment où je passais le relais
à mon successeur (octobre 1975).
Au début, l'achat du matériel (mobilier de bureau, etc.) et des véhicules demanda du temps, de
l'énergie et des crédits. À titre d'exemple, l'Institut, à une époque qui ne connaissait pas encore les
micro-ordinateurs, était équipé des machines à calculer suivantes en octobre 1975 : 3 machines
manuelles (pour les enquêtes), 3 machines électromécaniques (des O1ivetti Divisumma 24, qui
faisaient un vacarme de tracteur quand elles calculaient…), 4 machines électroniques à cadran
lumineux, et 6 machines électroniques imprimantes. Quant aux véhicules, l'IFORD a disposé les
premières années d'une Peugeot 404 (voiture du directeur), d'un mini-bus Combi Volkswagen (9
places) et d'un car Saviem Renault super Goélette (une quinzaine de places).
L'installation du téléphone à l'Institut fut un véritable casse-tête : les PTT exigeaient que je paie
d'avance, le PNUD ne pouvait payer qu'une fois "le service fait". Après de multiples va-et-vient, je fus
obligé de faire un faux et de certifier le service fait pour que le PNUD puisse payer et que le
téléphone soit installé ! Notons en passant que le numéro de l'IFORD n'a pas changé depuis 40 ans
(22.24.71) !
7
Réunions du Conseil d’administration les 4 et 5 décembre 1972 ; 28 et 29 septembre 1973 ; 17, 18 et 19 avril
1974 à Yaoundé ; 10 octobre 1974 à Douala ; réunions du Comité consultatif les 30 juillet et 1er août 1973 à
Yaoundé ; et les 8 et 9 octobre 1974 à Douala.
8
Rappelons qu'outre sa participation au budget, le gouvernement apportait une importante contribution en
nature, notamment le bâtiment et le salaire d'enseignants.
7
Les étudiants
L'accueil des étudiants fut une tâche ardue : logement13, transport, gestion de leur bourse, conditions
de vie sur le terrain lors des enquêtes, négociations sur leurs revendications matérielles, etc. Il fallait
aussi gérer le quotidien, par exemple :
en mars 1973, un individu armé d'un fusil a fait irruption dans le logement occupé par deux élèves
9
À l'ouverture des cours le 15 novembre 1972, j'étais encore le seul "expert" international. M'ont rejoint
successivement Santo Koesoebjono (Pays-Bas) le 14 décembre 1972, resté en poste jusqu'au 21 septembre
1974 et remplacé alors par Philippe Fargues (France), arrivé le 27 mars 1975) ; Julien Amegandjin (Togo) le 12
janvier 1973, qui prendra ma succession à la direction de l'IFORD jusqu'en 1986 ; et Mohammed Mazouz
(Algérie) le 31 janvier 1973, resté en poste jusqu'en décembre 1977. Dans l'attente de leur arrivée, les cours ont
été assurés par des consultants locaux provenant de divers organismes de Yaoundé (Université, IFS, OCAM).
Je voudrais ici en citer deux, décédés : Henri Ngoa (Université) et Sylvère Looky (OCAM).
10
Benedicta Ondoa a été affectée à l'IFORD par le gouvernement camerounais en octobre 1972, mais a été
nommée sous-directeur des Études de population à la DSCN en janvier 1973 ; elle a toutefois continué à
assurer quelques cours durant l'année 1973-1974.
11
Ce poste a été occupé à l'origine (depuis le 17 janvier 1975) et jusqu'en 1984 par Françoise Gubry ; plusieurs
autres coopérants s'y sont succédé jusqu'en 2010, date à laquelle le poste fut fermé.
12
Je voudrais citer ici les noms de ces agents, "les petits, les obscurs, les sans-grade" sans lesquels l'IFORD
n'aurait pu exister. L'équipe initiale (10 agents), constituée en octobre et novembre 1972, comprenait, par
ordre d'ancienneté de recrutement : Marie-Claire Ema-Otu, secrétaire (qui a démissionné en mai 1976) ;
Maurice Momo, ronéotypiste (et aide bibliothécaire jusqu'au recrutement de Judith Mbappe) ; Jonathan Fenju
Kouamekeu, planton ; Pierre Mbgiwat, chauffeur de la voiture du directeur puis de bus ; Oumarou, gardien de
nuit du bâtiment ; Jacqueline Tchamo, dactylographe ; Joseph Tchahatchie, gardien de nuit des logements des
étudiants ; Jean-Baptiste Owona, comptable ; Christiane Bouh-Mana, secrétaire ; Tchofom, chauffeur de bus.
Cette équipe fut complétée progressivement (et trois départs remplacés) jusqu'en septembre 1975 par : Tobie
Beyene, chauffeur de bus ; Paul Essombe, chauffeur de bus puis de la voiture du directeur ; Boulama Mamadi,
gardien de nuit du bâtiment ; Daniel Kembeu, adjoint technique ; Michel Kedi Atok, enquêteur ; Nicolas
Adegbola, chauffeur de la voiture du directeur ; Bouba Yaro, agent d'entretien ; Joachim Nkama, enquêteur ;
Célestin Mentong, employé de bureau ; Judith Mbappe, aide-bibliothécaire ; Hadj Goigoi, deuxième gardien
de nuit du bâtiment ; Neimé Ndeng, dactylographe.
13
Les premiers logements des étudiants, situés au Camp SIC de Nlongkak, ont été obtenus dès le mois d'août
1972.
8
de la première promotion, les a menacés puis s'est retiré après avoir causé quelques dommages
matériels ; une enquête a été ouverte, mais n'a pas abouti... ; cet évènement a marqué la vie de cette
première promotion ;
un élève de cette promotion n'a pas compris que je refuse que l'IFORD lui rembourse les factures
de l'eau minérale qu'il buvait sur les conseils de son médecin ;
un élève de la 3e promotion fut gravement malade et j'ai fait personnellement le nécessaire pour
qu'il soit opéré et soigné dans les meilleures conditions.
La première grève des élèves a eu lieu du 27 au 31 mai 1974. Son motif était la question (lancinante !)
du montant de la bourse versée par les Nations Unies. J'avais moi-même posé ce problème depuis 18
mois, tant auprès des Nations Unies que devant le Conseil d'administration. Mais je n'avais obtenu
que des réponses (positives) vagues qui ne me permettaient pas d'agir. De plus, au cours de ces 18
mois, lors de missions à Yaoundé de responsables des Nations Unies, trois d'entre eux s'étaient
successivement avancés un peu légèrement auprès des élèves, l'un d'eux allant jusqu'à annoncer des
décisions prises concernant un montant de bourse plus élevé que celui en discussion ! Par ailleurs,
certains éléments contextuels avaient sans doute favorisé cette grève (la question de la reconnaissance
du diplôme, le départ de deux étudiants, certains problèmes rencontrés lors de l'enquête sur le terrain
de la 2e promotion, le boycott d'un professeur par les élèves), sans compter probablement une
certaine "rigidité" de ma part… J'ai été personnellement très éprouvé par cette grève, guère préparé à
ce type de problème, cela d'autant plus que de graves accusations ont été alors lancées contre moi
(racisme, détournement de fonds). La bourse a été enfin revalorisée, les cours ont repris et une
bonne ambiance est progressivement revenue à l'Institut. Mes relations personnelles avec les élèves
des deux promotions concernées furent d'ailleurs par la suite (et jusqu'à aujourd'hui) excellentes.
Le bâtiment de l'Institut
Un point plus intéressant fut la conception des plans du bâtiment que le gouvernement s'était engagé
à construire pour l'Institut. L'IFORD était alors installé dans le centre ville, à la place de la Direction
des impôts, à deux pas du cinéma Abbia, dans un petit bâtiment "provisoire". Ce bâtiment était
occupé jusqu'en mars 1972 par l'Institut de formation statistique (l'IFS, ancêtre de l'ISSEA). Il avait
une surface utile de 400 m² et comprenait 11 pièces aménagées en : 2 salles de cours, 7 bureaux, 1
bibliothèque et 1 magasin. Du fait des délais de déblocage du budget camerounais pour la remise en
état des locaux, puis de la durée de ces travaux (qui se sont poursuivis jusqu'à la mi-octobre), je n'ai pu
m'y installer que le 21 septembre 1972. Jusqu'à cette date, j'ai été hébergé dans un bureau du PNUD
grâce à l'obligeance du Représentant Résident du PNUD. Outre les travaux que j'y ai fait faire, le
propriétaire a bien voulu repeindre l'extérieur et la Mairie de Yaoundé aménager les abords. C'est
donc dans un bâtiment petit, peu fonctionnel, mais relativement coquet que les cours ont pu
commencer.
Mais la construction d'un bâtiment pour l'IFORD était à l'ordre du jour dès le début. Un travail
d'équipe avec l'architecte camerounais chargé du dossier et un expert de l'UNESCO permit d'aboutir
à un projet prenant en compte les diverses fonctions exercées au sein de l'Institut (enseignement,
recherche, administration) et traduisant au niveau architectural les relations devant exister entre ces
fonctions, le tout dans une perspective de développement de l'Institut à moyen et long termes. Cet
exercice nécessita une réflexion approfondie de ma part sur ce qu'était vraiment l'IFORD et ce qu'il
pouvait devenir : cela me permit de bien clarifier ma "vision" de l'IFORD.
Un "cahier d'instructions et d'informations" fut rédigé pour le concours pour la sélection du cabinet
qui serait chargé d'élaborer les plans. Un terrain était affecté. Le concours a eu lieu, le jury s'est réuni
(septembre 1973) et a désigné un lauréat. Le terrain a fait l'objet d'une étude topographique. Le
gouvernement camerounais avait même inscrit à son budget d'équipement 1974-1975 la somme de
65 millions FCFA pour la construction. Un premier projet de plans fut élaboré en janvier 1975 par
l'architecte retenu. Puis l'opération s'est enlisée, à ma connaissance pour la raison que sur le terrain se
trouvaient des occupants illégaux que les autorités ont hésité à expulser...
9
C'est sans doute l'un de mes plus grands regrets de n'avoir pas réussi à faire aboutir ce projet. Cela
d’autant plus que mes successeurs n'ont pas eu plus de chance que moi et que ce dossier n'a guère
progressé depuis, malgré son importance cruciale pour la vie de l'Institut : il y a là encore aujourd'hui
un vrai point noir pour le développement de l'IFORD, et le déménagement de l'Institut en 1982 dans
son bâtiment actuel n'a pas vraiment résolu le problème.
Malgré la lourdeur des tâches de direction, j'ai cependant pu assurer certains enseignements. Je tenais
beaucoup à cette activité qui me permettait de ne pas me laisser absorber complètement par les
tâches administratives et qui me mettait en contact direct avec les étudiants. De même, l'encadrement
d'études de cas ou de mémoires, la participation à des conférences et à quelques travaux scientifiques,
l'élaboration du programme de recherche de l'Institut me permirent de conserver toujours un volet
scientifique à mes activités. De plus, au-delà des tâches souvent ingrates d'administration
"administrante", ma fonction de direction comportait heureusement de nombreux aspects plus
scientifiques, dont les principaux sont rappelés ci-après.
Le concours d'entrée
Le principe d'un concours d'entrée avait été retenu dès le début par le Conseil d'Administration.
Seule la première promotion a été recrutée sur dossier, faute de temps pour organiser le concours.
14
Durant mon séjour à l'IFORD, j'ai visité les 16 pays suivants : Algérie (Alger et Oran) (2 fois), Bénin (1),
Burkina Faso (2), Burundi (1), Centrafrique (1), Congo (1), Congo (RD) (Kinshasa, Lubumbashi) (2), Côte
d'Ivoire (5), Gabon (1), Madagascar (1), Mali (2), Maroc (1), Rwanda (Kigali, Butare) (1), Sénégal (2), Togo (1),
Tunisie (1).
10
Cette organisation demandait de multiples tâches : la publicité évoquée précédemment, mais aussi la
préparation des épreuves, la liaison avec les gouvernements pour la préparation matérielle (date,
lieux, convocations, etc.), la supervision des corrections et la tenue des jurys. Les principaux chiffres
relatifs aux quatre premiers concours figurent au tableau ci-dessous.
Le premier concours a ainsi été organisé dès juin 1973, mais n'a guère connu de succès, l'IFORD
n'étant pas encore suffisamment connu ; d'où le faible nombre de candidats (21) et le faible effectif de
la 2e promotion (6). Dès le recrutement de la 3e promotion en mai 1974, la situation a commencé à
évoluer favorablement. Ce diagnostic a été confirmé par le concours de 1975, même si le jury a
considéré le niveau des candidats comme décevant, ce qui explique le faible nombre de reçus. Le
concours de 1976 a connu des chiffres assez similaires (sauf pour le nombre de dossiers reçus, plus
faible). On était loin des quelque 850 candidats qui se présentent aujourd'hui chaque année !
La scolarité
Je m'appuierai pour examiner les questions de scolarité sur le tableau ci-dessous fournissant quelques
données sur les quatre années universitaires que j'ai passées à l'IFORD, les trois premières comme
directeur pi, la dernière comme responsable du département de la recherche.
La question de la durée de la scolarité s'est posée dès le début. Par analogie avec la formation des
Ingénieurs Statisticiens dans les écoles de statistique, cette durée a été fixée à 3 ans et débouchait sur
le diplôme d'Ingénieur Démographe. Cette durée de 3 ans était un élément essentiel à l'époque pour
la reconnaissance du diplôme de l'IFORD par les différentes Fonctions publiques.
Mais très vite, sur l'insistance des Nations Unies, la durée a été ramenée à 2 ans, avec une possibilité
d'une année supplémentaire conduisant à un second diplôme (promotion 1973). Ces diplômes
étaient le diplôme d'Études Démographiques (2e année) et le diplôme de Démographie Approfondie
(3e année).
Les élèves de 1ère et de 2e année avaient d'ailleurs observé une grève (la seconde depuis la création de
l'Institut) du 22 janvier au 8 février 1976 (3 semaines) pour le maintien de la 3e année et pour son
ouverture à tous les élèves ayant réussi leurs examens de 2e année. Mais cette troisième année a été
supprimée par le Conseil d'administration des 4-5 février 1976 pour la promotion 1974 et les
suivantes. L'IFORD ne délivrait donc plus que le diplôme (unique) d'Études Démographiques à
l'issue de la seconde année. Par contre, une année d'initiation à la recherche a été ouverte pour
certains des diplômés.
Les effectifs des premières promotions ont été les suivants :
première promotion (1972) : 9 élèves en première année, 7 admis en seconde année (1 admis à
redoubler, 1 exclu) ; du fait d'un abandon, seuls 6 sont entrés en deuxième année ; tous ont été
admis en troisième année et ont obtenu leur diplôme ;
deuxième promotion (1973) : 7 élèves en première année au début (6 admis au concours plus un
redoublant) ; effectif réduit à 5 en cours d'année du fait du départ de deux d'entre eux ; les 5
étudiants ont été admis en seconde année ; quatre ont obtenu le premier diplôme, un a été exclu ;
sur les quatre diplômés, trois ont été admis en troisième année et ont obtenu le second diplôme ;
troisième promotion (1974) : 20 élèves en première année, 19 admis en seconde année (1 exclu),
tous diplômés ;
quatrième promotion (1975) : 15 élèves en première année ; 1 abandon en cours d'année ; 14
admis en 2e année ; à nouveau 1 abandon en cours d'année ; 13 diplômés.
La rentrée s'est toujours faite entre le 6 octobre et le 5 novembre, sauf pour la rentrée de la première
année de la première promotion (1972), intervenue un peu plus tard (le 15 novembre). En général, la
rentrée en 2e et 3e années s'est faite un peu avant celle de la 1ère année du fait des délais d'obtention des
bourses des nouveaux élèves. Les années se sont terminées entre le 24 juin et le 12 juillet, sauf encore
pour la première année de la première promotion en 1973 qui s'est terminée plus tard (le 29 juillet).
À ces calendriers ont correspondu entre 30 et 35 semaines de cours (dont l'enquête pour la première
année), sauf pour l'année 1975-1976, réduite à 27 semaines en 1ère année du fait de la grève.
Le nombre annuel d'heures de cours a varié entre 450 et 600, chiffre "raisonnable". À partir de la
rentrée 1973, les élèves de formation "littéraire" (groupe A) ont eu environ 70 heures de plus que
leurs collègues "scientifiques" (groupe B) du fait d'un enseignement plus important des matières
quantitatives. Pour la 3e année qui n'a fonctionné, rappelons-le, que pour les deux premières
promotions, il y a eu encore 165 heures de cours en 1974-1975, mais aucune en 1975-1976, l'année
étant alors entièrement consacrée au mémoire. La première promotion est ainsi celle qui a eu le plus
de cours : 1 215, volume total encore inférieur au volume actuel, comme on le verra plus bas.
Le programme de cours
L'élaboration du programme de cours fut l'une de mes premières activités à mon arrivée à Yaoundé.
En fait il s'agissait d'une tâche permanente puisque le programme devait être constamment adapté en
tenant compte des circonstances et notamment de la disponibilité en enseignants15. J'ai ainsi élaboré
15
Malgré la lourdeur des taches de direction de l'Institut, j'ai cependant pu assurer certains enseignements : 50
heures en 1972-1973, puis une centaine d'heures pour les trois années suivantes.
12
Ce programme, s'adressant à des étudiants ayant déjà reçu une formation universitaire, avait pour
objectif :
16
Il s'agit du programme "théorique", dont le volume horaire total est un peu différent des chiffres figurant au
tableau 2 (cours effectivement dispensés).
13
qu'à l'issue de la première année, ils soient familiarisés avec les phénomènes démographiques de
base et leur analyse, et capables d'organiser et de diriger une enquête ou un recensement
démographique (conception, collecte, exploitation, analyse) ; dans cet esprit, la première année
comprenait des cours et travaux dirigés et la réalisation d'une enquête sur le terrain ;
qu'à l'issue de la deuxième année, les élèves aient approfondi leurs connaissances acquises en 1ère
année grâce à des cours plus spécialisés (certains à option) et qu'ils soient capables de mener une
étude (individuellement ou en groupe) par la réalisation d'une "étude de cas".
Si, bien évidemment, la discipline démographie constitue l'ossature de ce programme (notamment
l'analyse démographique), on peut noter plusieurs caractéristiques :
l'accent mis sur la collecte des données démographiques, avec l'enquête sur le terrain d'un mois en
première année, caractère original de la formation dispensée à l'IFORD (voir ci-après),
la place relativement importante accordée aux méthodes quantitatives (mathématiques, statistique,
probabilités, sondages), surtout pour les élèves d'origine "littéraire",
le souci de dépasser l'analyse descriptive des phénomènes par l'inclusion de disciplines connexes
susceptibles de permettre une analyse causale (économie, sociologie, écologie, etc.),
la faible place occupée par les programmes et politiques de population, symptomatique de cette
époque où les interventions en la matière étaient peu répandues du fait de la méfiance des
responsables vis-à-vis de la planification familiale ; je peux rappeler à ce propos le refus opposé par
les étudiants à ma proposition d'organiser une conférence sur ce sujet à l'occasion du passage à
Yaoundé de Daniel Pierotti, expert des Nations Unies dans ce domaine.
17
Ce paragraphe est largement inspiré de (Gendreau, 1977).
14
Pour des raisons évidentes de commodité logistique, ces opérations ont porté sur de petits centres
urbains (de 10 000 à 20 000 habitants) pas trop éloignés de Yaoundé.
Les opérations suivantes ont ainsi été réalisées : recensements de Bafia (21 125 habitants, février-mars
1973), Manjo (14 162 habitants, février-mars 1974) et Sangmélima (13 140 habitants, février-mars
1975) ; une enquête complémentaire (2e passage) fut organisée ensuite à Sangmélima en septembre
1975 ; l'enquête de 1976 (avril) constitua un nouveau recensement (dans le cadre du recensement
général du Cameroun) et un 3e passage à Sangmélima.
La réalisation de ces opérations pose certains problèmes dont la résolution n'est pas toujours aisée :
conséquences importantes dans le contenu et le déroulement de la scolarité, difficultés pédagogiques
(nécessité de laisser la plus large initiative aux étudiants, mais obligation d'assurer le succès de
l'opération), coût de tels exercices (à l'époque, de l'ordre de 6 000 à 10 000 dollars, soit de 1 500 000
à 2 500 000 FCFA). J'ai d'ailleurs réussi (sans trop de difficulté) à faire passer cette opération dans le
budget des Nations Unies qui l'ont financée (sans trop s'en rendre compte ?).
Bien évidemment, ces opérations ont été émaillées d'incidents (heureux ou non) dont je rappellerai
ici quelques uns :
un étudiant (trop) consciencieux interrogeait une vieille femme à Bafia sur son histoire génésique,
la pressait de questions pour obtenir des informations précises ; la femme, ayant eu de nombreux
enfants dont un certain nombre décédés en bas âge, s'embrouillait dans ses réponses et l'interview
(auquel j'ai dû mettre fin) se termina dans les larmes…
à Manjo, il y avait deux gargotes avec les deux mêmes et seuls menus : "chèvre-riz" et "riz-chèvre" !
Mais la différence était que l’une avait deux bassines pour plonger les assiettes avant de les remettre
à table contre une pour l’autre… ; nous avons donc choisi la première ; l'un des enseignants ayant
avalé un morceau de verre (dans le riz ou dans la chèvre ?) a d'ailleurs dû être rapatrié d'urgence
sur Yaoundé…
dans l'hôtel de Sangmélima qui hébergeait les étudiants, l’aide-cuisinier sautait à pieds joints dans la
marmite de leur repas pour mieux la remplir ;
pratiquement chaque année, les étudiants demandaient pour l'enquête que l’IFORD leur procure
des condoms, voire "des antibiotiques à titre préventif", pour les travaux pratiques…
lors d'une de ces opérations, un étudiant poursuivi par un mari furieux d'avoir trouvé sa femme
avec lui18 s'est réfugié en petite tenue chez un enseignant qui a dû le tirer d'affaire…
19
L'idée de cette enquête était née lors d'une discussion que j'avais eue avec Pierre Maes, chargé de mission au
Ministère de la coopération, ancien expert de l'UNESCO, au cours d'un de ses passages à Yaoundé fin 1974
ou début 1975.
20
Lors d'une mission à l'IFORD en janvier 1980, j'ai été sur le terrain dans un quartier de Yaoundé avec un
enquêteur pour y rechercher des femmes ayant été enregistrées à l'accouchement et qu'on avait du mal à
retrouver à l'adresse de leur domicile qu'elles avaient indiquée. Après quelques dizaines de minutes passées à
interroger les habitants du quartier, j'ai été vite repéré : "Le blanc, là, il cherche la femme !"…
21
Inventaire des recensements et enquêtes démographiques en Afrique (www.ceped/ireda) et Inventaire des
recensements et enquêtes démographiques de l'IFORD (www.iford-cm.org/iredif).
16
contenu souleva maints problèmes, d'autant plus que la période des discussions coïncida avec une
réforme des deuxième et troisième cycles de l'Université. Un projet a été finalisé en octobre 1974,
prévoyant que l'Université serait associée aux décisions relatives aux aspects académiques de la vie de
l'IFORD, qu'elle examinerait les candidatures des enseignants de l'Institut et qu'elle cautionnerait les
diplômes délivrés par l'Institut. Le texte a finalement été signé le 30 septembre 1975.
La bibliothèque de l'Institut
Ce fut une question à laquelle j'ai consacré beaucoup de temps dès mon arrivée au Cameroun. La
bibliothèque commença à être constituée dès le début : achats et dons de livres, abonnements,
échanges, règlements des prêts, fichiers, etc. En septembre 1973, 2 000 titres étaient déjà enregistrés
et à mon départ, la bibliothèque en comptait quelque 5 000. À partir de 1975, l'organisation de la
bibliothèque a bénéficié de la présence à l'IFORD de Françoise Gubry qui, en plus de ses tâches
d'enseignement, avait accepté de s'en occuper.
22
Ces trois premières publications sont :
- Diawara, Bibi; Traoré, Sékou, 1975, Population et activité économique dans la transformation du secteur
rural au Mali, Annales de l'IFORD, n° 1, 81 p.
- Fokom, Pierre; Houssou, Grégoire, 1975, Mortalité et fécondité en Afrique Centrale, Annales de l'IFORD,
n° 2, 66 p.
- Ngoungourou Abel; Diallo, Balla, 1975, La scolarisation au Cameroun, Annales de l'IFORD, n° 3, 73 p.
23
La population de Sangmélima. I. Résultats du recensement de base (mars 1975), Annales de l'IFORD, N° 4,
217 p.
24
Bénin (5), Burkina Faso (1), Cameroun (8), Congo (1), Madagascar (4), Mali (4), Sénégal (3), Togo (3).
25
Algérie (1), Cameroun (5), Madagascar (1), Mali (3), Mauritanie (1), Tchad (1), Togo (2).
17
Après le rappel factuel des premières années de l'IFORD, il me paraît intéressant de revenir à
l'actualité et de voir où en est l'Institut quarante ans après. Cela d'autant plus que l'environnement de
l'IFORD a considérablement changé et que l'IFORD lui-même a changé, mais que sa mission, ses
objectifs (rappelés au début) se sont certes adaptés, mais sont restés fondamentalement les mêmes.
On le voit bien dans le constat formulé dans le Plan stratégique à moyen terme (PSMT) 2007-2011 :
"Après 34 ans d'activités, il y a un consensus unanime pour reconnaître la pertinence des trois
missions de base de l'IFORD, telles que définies depuis sa création, et actualisées pour tenir
compte du contexte qui prévaut aujourd'hui :
a) la formation (de longue et de courte durées) de cadres supérieurs africains en population et
développement ;
b) la définition et la réalisation de travaux de recherche dans les pays membres ;
c) l'appui technique aux pays (États membres et partenaires) dans le champ de compétence de
l'IFORD." (IFORD, 2006)
Dans cette partie, nous reprendrons les deux aspects, académiques et institutionnels, étudiés
précédemment.
Aspects académiques
Aspects institutionnels
La question du financement
L'IFORD n'est pas encore sorti de la crise financière dans laquelle il s'est enfoncé depuis les années
1990 et surtout depuis 2000, après que le FNUAP, jusqu'alors principal bailleur de fonds de l'Institut,
ait entériné son retrait annoncé fin 1997. Les instances dirigeantes de l'IFORD n'ont alors ni anticipé
les difficultés financières pourtant annoncées, ni pris aucune mesure pour y faire face. Cela jusqu'au
processus de refondation engagé en 2004.
Le schéma de financement (en régime de croisière après la refondation) proposé dans le PSMT était
le suivant :
Autofinancement du fonctionnement, assuré par la formation (50 %), la recherche (15 %) et l'appui
aux États et aux organismes partenaires (35 %), c'est-à-dire par les frais de scolarité prélevés sur les
bourses et par les contrats de recherche et d'appui technique,
Financement des investissements (matériels et humains) par les États membres (50 %) et les
partenaires (50 %).
Ce schéma vertueux ne semble pas, pour diverses raisons (notamment le départ un peu trop rapide
d'Élie Ouédraogo en 2007 et le décès d'Élisabeth Annan-Yao en 2011), avoir été mis en place26.
L'IFORD est donc resté dépendant des contributions des États.
Comme la plupart de ces derniers ne paient leur contribution que de façon très irrégulière et le plus
souvent avec retard, l'Institut reste dans une situation fragile (Gendreau, 2010).
Pourtant, avec une douzaine d'enseignants-chercheurs et environ 1 200 heures de cours à assurer
(compte tenu des cours assurés par des enseignants extérieurs), je ne pense pas que l'on puisse dire
que ces derniers soient surchargés, même si d'autres tâches que l'enseignement les occupent, dont
l'appui aux États. Ils devraient pouvoir faire face à la situation, comme le font leurs collègues des
autres institutions de recherche dans la plupart des pays du monde, où les financements récurrents
ont pratiquement disparu et où les chercheurs doivent consacrer une part non négligeable de leur
temps à la recherche de financement et à la réponse à des appels d’offres.
Il n'y a pas de raison pour que l'IFORD ne puisse pas s'adapter à ce contexte, pour peu que
l'institution s'engage résolument dans cette voie grâce à :
une équipe scientifique efficace, volontariste et dynamique, mobilisée sur une vision partagée de
l'avenir de l'Institut ;
une direction forte, dotée d'un leadership incontesté et assurant une gouvernance énergique.
Une fois cette dynamique engagée, le plan de charge de l'IFORD devrait pouvoir se remplir
régulièrement et le financement ordinaire de l'Institut devrait pouvoir être assuré en régime de croisière.
Le campus de l'IFORD
L’un des problèmes récurrents auxquels l’Institut est confronté depuis sa création est celui des locaux,
problème toujours pas résolu.
Le bâtiment actuel, dans lequel l'IFORD a emménagé en 1982, situé au centre ville, est relativement
spacieux, mais pas du tout fonctionnel et voué, à terme, à être démoli. L’IFORD dispose aussi d'un
bâtiment au sein du campus de Ngoa Ekellé, où se déroulent les enseignements. Si l'on prend en
compte aussi les multiples lieux de résidence des étudiants, ce schéma éclaté n'est guère propice à un
fonctionnement harmonieux de l'Institut et à l'accomplissement de ses missions.
Le PSMT proposait de construire un "campus de l’IFORD" au sein de l’Université sur le grand
26
À l'époque, une mise de fonds initiale semblait nécessaire pour amorcer ce schéma. Elle semblait pouvoir
être assurée par une convention importante avec la Banque Africaine de Développement (BAD) pour la mise
en place d'un système africain de statistiques sociales. Ce contrat n'a finalement pas abouti.
21
terrain alloué à l’IFORD derrière le bâtiment déjà attribué. À ma connaissance, ce dossier n'a guère
évolué depuis lors malgré son urgence et son importance.
CONCLUSION
"La calebasse se met elle-même sa corde au cou" (proverbe Mossi, Burkina Faso)
Il y a quarante ans, j'avoue ne jamais m'être posé la question de la durée de vie de l'IFORD. Attaché à
cet Institut à la création duquel j'avais contribué, je suis toujours resté en contact avec lui. J'avais craint
sa disparition au début des années 2000 lorsqu'il paraissait devoir être emporté par sa crise financière.
Aussi, lorsque sa refondation a été décidée, j'ai été très heureux d'y participer. Je suis convaincu que
le travail de réflexion et de prospection alors réalisé fournissait à l'IFORD tous les éléments pour
aborder avec confiance son avenir. Il semble cependant que l'IFORD n'a pas tiré suffisamment profit
de ces acquis pour "rebondir" et que les difficultés de survie restent grandes. Mais l'IFORD est
toujours là, son existence reste pleinement justifiée aujourd'hui. L'Institut a montré sa capacité à
évoluer et à s'adapter. Espérons qu'il saura poursuivre sa route et remplir ses missions avec efficacité
et en toute responsabilité.
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXE 1
PROGRAMME DES COURS (Année 1974-1975 et 2008-09)
1ÈRE ANNÉE27
Domaine/Matière V. H. Coeff. V. H. Crédits
1974/75 2008/2009 1974-75 2008-09
1. Introduction
Introduction à la démographie Introduction à l'étude des populations 15 - 10 1
2. Analyse démographique
Principes de base d'analyse démographique 45 3
État de 1a population État et structure de la population 15 4 30 2
Morta1ité, Morbidité Analyse de la mortalité et de la morbidité 40 8 40 4
Analyse de la nuptialité 30 2
Fécondité, Nuptialité 60 11
Analyse de la fécondité 30 2
Migration, Urbanisation Mobilité spatiale et migrations 20 4 40 4
Mouvements et modèles de
Théories de la transition démographique 25 5 15 1
population
3. Collecte
Collecte et exploitation des Collecte et analyse des données quantitatives 40 2
35 7
données Collecte et analyse des données qualitatives 30 2
4. Population
Théories de population Doctrines et éthiques de population 15 1
Économie et population 30 2
Sociologie de la population 30 3
Démographie de la famille et des ménages 25 2
Aspects géographiques des phénomènes
10 1
démographiques
5. Méthodes quantitatives
Tableaux et calcul numériques 15 3
Mathématiques 60/40 10
Probabilités 40 7
Statistique descriptive28 Statistique descriptive 25/- 5/- 30 2
Statistique mathématique 20 2
Théorie et pratique des sondages 40 3
6. Sciences sociales
Économie générale3 40/- 8/-
Anthropologie sociale 30 6
Méthodes de recherche en sciences sociales 20 2
Séminaire d'initiation à la recherche en sciences
20 2
sociales
7. Disciplines connexes
Informatique Informatique 15 3 45 3
Techniques de rédaction administrative 20 2
Techniques de l'expression 15 -
Initiation aux techniques de communication 20 1
Gestion basée sur les résultats 20 2
Anglais Anglais pm29 5 30 2
Sport Sport pm4 - pm -
8. Enquête sur le terrain
Préparation Pratique des enquêtes et des recensements l 40 - 90 7
Exécution terrain pm30 10
Exécution rapport - 4
Exploitation 20 -
27
Certains cours diffèrent selon le recrutement : littéraire (A)/scientifique (B).
28
Pour le groupe A et les étudiants de formation mathématique pure du groupe B.
29
2 h par semaine
30
Environ un mois
23
34
Environ une matinée (4h) par semaine pendant 24 semaines
[ANNEXE 2]
[format d'origine : A4, paysage, recto-verso, 3 colonnes]
POURQUOI L’IFORD ?
Les problèmes de population ont pris au cours
des dernières années une importance de plus' en
plus grande pour les gouvernements de nombreux
pays. Les Nations Unies ont été sollicitées pour
apporter leur aide à l'étude de ces problèmes. C'est
ainsi qu'ont été créés successivement plusieurs
instituts régionaux de démographie: à Bombay en
1956, à Santiago du Chili en 1958, au Caire en 1962.
Enfin deux nouveaux instituts ont été créés pour
l'Afrique: le "Regional Institute for Population
Studies" à Accra, qui dessert les pays africains
d'expression anglaise, et l'Institut de Formation et
de Recherche démographiques, qui dessert priori-
tairement les pays africains d'expression française.
L'IFORD a ainsi été créé à la suite d'un accord
conclu entre l'Organisation des Nations Unies et la
République Unie du Cameroun en novembre 1971. Il
a ouvert ses portes le 15 novembre 1972.
L’IFORD, POURQUOI FAIRE ?
L'IFORD dessert prioritairement les 22 pays
INSTITUT DE FORMATION africains d'expression française :
Algérie, Bénin, Burundi, Cameroun, Centrafrique,
Congo, Côte-d'Ivoire, Gabon, Guinée, Haute-Volta,
ET DE Madagascar, Mali, Maroc, Maurice, Mauritanie,
Niger, Ruanda, Sénégal. Tchad, Togo, Tunisie, Zaïre.
Les objectifs et activités de l'IFORD sont les
RECHERCHE DEMOGRAPHIQUES suivants :
1° Formation.
L'Institut a pour vocation de servir de centre de
formation en matière démographique et dans les
domaines connexes pour les pays mentionnés ci-
dessus et qui souhaiteraient bénéficier de ses
services. Il peut aussi accueillir des étudiants
d'expression française en provenance des pays
n'appartenant pas au continent africain.
B. p, 1556 – YAOUNDE 2° Recherche.
CAMEROUN L'Institut effectue, dirige et publie des travaux de
Tél. : 22-24-71 recherche fondamentale et de technique appliquée
sur les tendances démographiques et leurs rapports
avec les facteurs économiques et sociaux.
26