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Publications de l'Institut d'études

et de recherches interethniques et
interculturelles

La formation des coopérants internationaux


Robert J. B. Rossborough

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Rossborough Robert J. B. La formation des coopérants internationaux. In: La formation des coopérants. Actes du colloque
organisé par la Commission nationale pour les études interethniques et interculturelles les 26 et 27 avril 1972 à Paris. Nice :
Institut d'études et de recherches interethniques et interculturelles, 1973. pp. 35-38. (Publications de l'Institut d'études et de
recherches interethniques et interculturelles, 3);

https://www.persee.fr/doc/ierii_1764-8319_1973_act_3_1_856

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La formation des coopérants internationaux

J.B.
(Office
ROSSBOROUGH
Européen des Nations Unies, Genève)

Les organisations du système des Nations unies n'ont pas de


système commun en ce qui concerne la préparation des coopé¬
rants — ce qu'elles appellent les « experts ». La formation de ces
experts est un problème dont chaque organisation s'occupe indi¬
viduellement, sauf en ce qui concerne le Centre de formation de
l'Unesco au château du Bois-du-Rocher, près de Paris, qui reçoit
de temps en temps des experts venant de certaines autres orga¬
nisations du système des Nations unies.
Bien qu'en général les Nations unies et les institutions spécia¬
lisées reconnaissent, en principe, la valeur d'une préparation des
experts, en pratique il existe un conflit entre le désir d'accorder
un certain temps à cette préparation et le désir d'envoyer les
experts aussi rapidement que possible à pied d'œuvre. Le recrute¬
ment en lui-même est une longue procédure, et entre la prépara¬
tion d'une description de poste et l'occupation de ce poste par
l'expert, il peut s'écouler un temps moyen de neuf mois. Ces délais
sont causés par le temps qu'il faut pour annoncer ce poste aux
sources de recrutement, pour la recherche de l'expert, pour l'exa¬
men des candidatures par les départements techniques, pour
l'approbation des candidatures par les gouvernements des pays
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experts. La question a été posée très clairement dans l'Étu


la capacité du système des Nations unies pour le développe
de Sir Robert Jackson. Des propositions ont également été
mulées à ce sujet lors d'une réunion conjointe des services
naux de recrutement de 33 pays, organisée par les servic
recrutement de l'Assistance technique des Nations unies en
tembre 1970, à Vienne, en présence de représentants des Na
unies, de l'organisation des Nations unies pour le développe
industriel, de la Conférence des Nations unies pour le comm
et le développement, et de plusieurs des institutions spécial
ainsi que du Programme des Nations unies pour le développem
Il semble en effet que l'on reconnaisse de plus en plus
même un bon cadre n'a souvent pas, initialement, les qu
requises d'un coopérant ou d'un expert, que souvent il n'
acquis l'état d'esprit qui lui faciliterait l'adaptation à un
milieu, ou qu'il ne possède pas la capacité de transmettr
connaissances à ceux dont les traditions sont très différente
siennes.

Lors des discussions qui ont eu lieu concernant la form


la préparation ou de la formation à donner aux experts o
coopérants du système des Nations unies, l'on a générale
reconnu ce qui suit :

1. La formation professionnelle et technique

La plupart des organisations considèrent que cette formation


être acquise en dehors de leur institution, c'est-à-dire sur le
national, et elles ne choisissent que des experts ayant déjà a
une expérience allant de 5 à 10 ans dans leur métier ; elles s
nent généralement à organiser un séjour de l'expert à leur
central (ou à leur bureau régional) pour une période de u
deux semaines, afin qu'il puisse prendre connaissance des do
concernant les projets effectués antérieurement dans le
domaine ou des domaines connexes. Il rencontrera en même
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2. Orientation locale

Ces cours d'orientation comportent notamment des conférences


et des séances de discussion concernant des régions et des pays
déterminés : ces cours peuvent se composer comme suit :
a) géographie, histoire, histoire politique et événements récents ;
b) situation économique, histoire du développement social et
économique, programmes de développement en cours d'exécution ;
c) conditions et traditions sociales et culturelles, y compris les
problèmes pratiques de la vie courante, afin de faciliter l'adapta¬
tion au pays et les contacts, non seulement avec les représentants
des pouvoirs publics, mais aussi avec la population ;
d) renseignements concernant les conditions pratiques d'instal¬
lation et la vie courante.
Le but de ces cours est d'inculquer une connaissance et un
respect pour les traditions socio-culturelles du pays hôte, afin de
permettre à l'expert d'identifier les différences entre ces traditions
et les siennes et de lui permettre de s'adapter dans une certaine
mesure à ces différences. L'expert doit être amené à comprendre,
d'ailleurs, que dans beaucoup de cas ses responsabilités ne seront
pas les mêmes que chez lui : il sera vraisemblablement appelé à
enseigner ou à démontrer plutôt qu'à exécuter lui-même.

3. Enseignement des langues

Les cours de préparation organisés jusqu'à présent ont été en


général d'une durée trop courte pour permettre l'enseignement
des langues. Au cas où des stages d'orientation d'une certaine
durée seraient organisés, ils pourraient être combinés avec des
cours de langues, ou bien des cours de langues pourraient être
organisés séparément sous la forme de programmes accélérés.
Normalement, l'on se concentrera sur l'étude de l'anglais, du fran¬
çais et de l'espagnol, qui sont les trois langues les plus largement
connues dans le tiers monde, mais il est souhaitable d'y ajouter au
moins l'étude de quelques phrases de courtoisie dans la langue
nationale du pays hôte. Quelle que soit la langue enseignée, il
faudra donner la préférence à la méthode mettant le plus rapide¬
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développement a proposé la création d'une école de cadres


tinée à préparer ceux qui s'occuperaient, d'une façon ou
autre, des programmes de développement économique et s
mais à la suite d'une étude entreprise par l'Institut des Na
unies pour la formation et la recherche (U.N.I.T.A.R.), la 26
sion de l'Assemblée générale a été saisie d'une proposition
une école de cadres pour la fonction publique internationa
général. Cette proposition sera examinée de nouveau lors
27e session de l'Assemblée générale en 1972. Si elle est accept
est possible que cette école permette la préparation des ex
des institutions du système des Nations unies selon des p
dures plus développées et plus systématiques.
D'autres considérations peuvent encore être brièvement
tionnées ici. L'expérience à l'échelon national met en évi
l'intérêt de l'internat du point de vue de la préparation des c
rants. Dans plusieurs centres de formation en matière de
loppement, les cours d'information concernant les condition
vie, les traditions socio-culturelles, sont ouverts également
épouses des stagiaires, qui elles aussi doivent être préparées à
dans des conditions nouvelles. Il est souhaitable que le pers
permanent du centre ou de l'école soit complété par des conf
ciers venus de l'extérieur, ce qui permettra de maintenir à
les programmes d'enseignement. Point n'est besoin d'ajouter
les conférenciers devraient normalement avoir une expérienc
sonnelle des activités sur le terrain. Il est encore plus impo
de prévoir la participation des ressortissants des pays en vo
développement à toutes les étapes de la planification, de l'e
tion et de l'évaluation des programmes de préparation des c
rants.
Il est hautement souhaitable que la formation des coopéran
poursuive après leur arrivée dans le pays d'affectation. Il fau
établir à leur intention une documentation qu'ils étudieraien
place et organiser des cours d'orientation et de langue
seraient établis par, ou en collaboration avec les autorités
nales du pays d'accueil.
Enfin, tout système de préparation de coopérants doit
l'objet d'une évaluation systématique. Une méthode, parmi
tres, qui a donné de bons résultats, consiste à envoyer un que
naire assez détaillé aux coopérants quelques mois après
arrivée dans leur pays d'affectation pour leur demander d'ind

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