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Publications de l'Institut d'études

et de recherches interethniques et
interculturelles

La formation des experts de la coopération technique multilatérale.


L'expérience du P.N.U.D.
Stéphane Hessel

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Hessel Stéphane. La formation des experts de la coopération technique multilatérale. L'expérience du P.N.U.D.. In: La
formation des coopérants. Actes du colloque organisé par la Commission nationale pour les études interethniques et
interculturelles les 26 et 27 avril 1972 à Paris. Nice : Institut d'études et de recherches interethniques et interculturelles, 1973.
pp. 27-30. (Publications de l'Institut d'études et de recherches interethniques et interculturelles, 3);

https://www.persee.fr/doc/ierii_1764-8319_1973_act_3_1_854

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La formation des experts

de la coopération technique multilatérale

STEPHANE
(Programme
L Expérience
HESSEL
des Nations
du Unies
P. N.pour
U. le
D.Développement)

1. Le P.N.U.D. est un organisme de financement, de coordination


et d'orientation de la coopération technique multilatérale. Il ne
recrute directement qu'une catégorie très restreinte de personnel
opérationnel : les représentants résidents et leur équipe, quelques
consultants de haut niveau chargés d'assister les pays partenaires
dans la formulation, l'orientation, l'évaluation des projets.

2. L'administrateur du P.N.U.D. attache une importance capitale


à la qualité et aux compétences des représentants résidents (au
nombre de 94) et de leurs collaborateurs (au nombre de 350 envi¬
ron) qui, dans chacun des pays partenaires, ont la très lourde
tâche de coordonner l'ensemble des prestations de la famille des
Nations unies (programmes ordinaires, fonds spéciaux — popu¬
lation, volontaires — , programme alimentaire mondial, fonds des
Nations unies pour l'enfance, etc.), d'aider les gouvernements à
formuler puis à mettre en œuvre un programme pluri-annuel cor¬
respondant aux ressources définies par le chiffre indicatif de plani¬
fication qui leur est attribué par le conseil d'administration du
P.N.U.D. et de veiller à ce que ce programme s'harmonise autant
que possible avec ceux des aides bilatérales et des organisations
28 Stéphane Hessel

de programmes en cours d'évolution : y figurent en outre des


fonctionnaires provenant des institutions spécialisées, du corps
diplomatique, des administrations d'assistance technique bilaté¬
rale, d'anciens corps coloniaux, de délégations auprès des Nations
unies.

4. Une étude récente a précisé les critères de sélection, d'évalua¬


tion des performances et les besoins de formation de cette caté¬
gorie de personnel et l'orientation actuelle du programme impo¬
sera de nouveaux efforts pour en accroître la qualité et la compé¬
tence. La création escomptée en 1973 d'une « école de cadres »
des Nations unies mettra un outil essentiel au service de ces
efforts indispensables.

5. Si le recrutement des experts proprement dits, c'est-à-dire des


éléments les plus nombreux du personnel opérationnel de la coopé¬
ration technique, relève des institutions participantes ou agents
d'exécution 1 et non du P.N.U.D., celui-ci n'en est pas moins direc¬
tement intéressé à leur formation et à leur sélection, car c'est de la
qualité des hommes et des femmes ainsi « mis en œuvre » que
dépend l'efficacité et la validité de l'ensemble du programme.

6. Au point de vue Quantitatif, le P.N.U.D. met en action tous les


ans entre huit et neuf mille experts dans les disciplines les plus
variées : agriculture, industrie, recherche scientifique, services
sociaux, administration publique, planification économique, etc.
Ces experts proviennent de plus de soixante nationalités diffé¬
rentes, mais principalement du Royaume-Uni (15 %), de la
France (14%), des États-Unis (10%), de l'Inde (4%), de l'Alle¬
magne (4%), de la Belgique (4%), du Canada (3%), etc. Bien
qu'ils soient destinés à effectuer des transferts de connaissances
technologiques les plus variées, ils proviennent en majorité du
secteur public et sont la plupart du temps recrutés avec l'aide des
gouvernements membres qui organisent à cet effet des mécanismes
de sélection très divers, dont les « comités nationaux ». On cons¬
tate d'une part que ces recrutements visent très souvent des
experts ayant déjà passé une bonne partie de leur carrière en
coopération technique, et d'autre part que peu de pays ont fait un

1. Celles-ci sont : les Nations unies (O.T.C.), la F.A.O., la B.I.R.D., le B.I.T.


l'Unesco, l'O.M.S., l'O.A.C.I., l'U.I.T., l'O.M.M., l'U.P.U., l'O.N.U.D.I., la C.N.U.
C.E.D., les Banques régionales de développement, l'A.I.E.A., I'I.M.C.0.
La formation des experts 29

effort sérieux pour les préparer, avant leur recrutement, aux exi¬
gences spécifiques de l'aide multilatérale.

7. Au point de vue qualitatif l'évolution récente mérite d'être


étudiée avec soin : les projets financés par le P.N.U.D. feront appel
de moins en moins à des experts destinés à suppléer provisoire¬
ment dans les administrations, les établissements d'enseignement,
les entreprises nationales ou les institutions économiques à la
carence de cadres nationaux qualifiés, comme cela a été le cas
dans les années qui ont suivi la deuxième guerre mondiale et ont
vu se réaliser la décolonisation.
En revanche il s'agira de mettre en place, avec la coopération
de cadres nationaux de mieux en mieux formés et par conséquent
de plus en plus exigeants, des projets de développement intégrés
à des programmes nationaux de mise en valeur de ressources
naturelles ou humaines. A cet effet on recherchera des « direc¬
teurs de projets » ayant une qualification non seulement techno¬
logique mais économique, administrative, organisationnelle, voire
politique grâce à laquelle il leur sera possible de mobiliser un
ensemble de ressources et de les orienter vers la réalisation
d'objectifs de développement bien définis. La détection de voca¬
tions de cette nature aura une importance capitale et les plus qua¬
lifiés devraient pouvoir être retenus par des contrats de longue
durée au service de la coopération internationale pour le dévelop¬
pement. Des investissements de temps, d'argent et d'énergie pour
assurer leur formation et leur perfectionnement seraient dès lors
rentables.

8. Autour de l'axe moteur que constituerait la mise en place de


cette catégorie de personnel opérationnel, il conviendrait de pré¬
voir le recrutement d'une part de personnel jeune capable d'assu¬
mer des tâches simples et concrètes : junior-experts, experts asso¬
ciés, volontaires, etc., qui trouveraient dans leur activité une façon
efficace de s'initier aux problèmes du développement, à la multi¬
plicité des cultures, à la vitalité des pays neufs, d'autre part de
spécialistes de très haut niveau capables, en un temps relative¬
ment court et avec un appui logistique bien organisé par les
30 Stéphane H

9. Enfin, les directeurs de projet devraient pouvoir compte


l'aide d'un personnel administratif ayant une connaissanc
tique de la gestion matérielle et financière de l'aide au déve
ment, acquise, elle aussi, au contact des réalités du tiers m
mais complétée par une formation technique moderne.

10. Au terme de cette analyse trop superficielle, que p


retenir pour le colloque ? D'abord la distinction entre di
catégories de personnel mis en œuvre dans le cadre du P.N
au service de la coopération technique multilatérale :
a) représentants résidents et leurs collaborateurs,
b) directeurs de projets et leurs adjoints administratifs,
c) jeunes spécialistes et volontaires du développement,
d) spécialistes de haut niveau chargés de missions de
durée,
soit pour diagnostiquer un problème, soit pour aider à d
une stratégie, soit pour insérer dans le contexte appropri
technologie nouvelle. Les questions à résoudre vont alors
détection et du recrutement des personnels correspondant
différentes missions, à l'organisation de leur carrière en p
par leur formation, et leur perfectionnement.

11. Il conviendrait sans doute de faire en premier lieu —


dans le contexte de 1' « école des cadres » des Nations unie
dès maintenant dans une multiplicité de contextes existants
effort particulier pour la formation des deux premières catég
Seraient visés les personnels actuellement en place et c
recruter pour les besoins définis pour les « programmes
naux » au cours des cinq ans à venir- Pourraient être conju
les formations destinées à ces agents de la coopération tech
multilatérale et celles visant les agents de l'aide bilatérale.

12. Elles porteraient sur les données du sous-développeme


formulation et la gestion de projets de développement, l
nistration de l'aide technique et économique, les grandes or
tions des stratégies actuelles en matière de déploiement de
sources humaines et de mise en valeur des ressources natu
et sur tous autres thèmes, sectoriels ou insectoriels, que d

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