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par
les étudiants étrangers : Présentation d’un protocole
de mise en situations et d’analyse
Julie Stauber
Université Lyon2 - Laboratoire ICAR
Julie.stauber@univ-lyon2.fr
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Terres de FLE n° 2 - 2009 pp. 37-48
Julie Stauber
Analyse préalable
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Un outil de découverte du milieu universitaire par les étudiants étrangers :
Présentation d’un protocole de mise en situations et d’analyse
Les manuels de FLE commencent eux aussi à se préoccuper de plus en plus de cet
aspect. Ainsi, dans un manuel récent : Alter-ego 3, des dossiers thématiques traitent
au niveau savoir-faire linguistique et pragmatique, l’intégration universitaire. Par
exemple, on trouve dans le dossier 3, les démarches pour s’inscrire à l’université
(formulaire d’inscription avec pièces justificatives à fournir), la présentation de
son parcours lors d’un entretien (enregistrement de témoignages d’étudiants).
2. Présentation du protocole
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Les thématiques des enquêtes ont été négociées avec le groupe classe en début
de semestre. Ainsi, s’est constituée une liste des tâches à effectuer.
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Toutes les semaines, des enregistrements ont été réalisés dans la classe, lors des
retours d’enquêtes. Nous analysons ici, une apprenante qui raconte comment
s’est déroulée son enquête. Les apprenants sont par groupe de trois, chacun
peut intervenir quand il le souhaite et l’enseignante, ou l’étudiante stagiaire
pose des questions, vérifie la compréhension, anime les échanges. Tous les
apprenants ont réalisé la même enquête.
Tour de locuteur
parole
20 E c’était un cours d’économie donc / et tu as compris un petit peu
21 A un petit peu / oui et puis heu \ et puis je crois les étudiants sont / sont /
dynamite
22 E dynamiques
23 A dynamiques oui / de poser les questions et puis je crois et puis le prof est
content de répondre les questions / heu l’enseignant / le prof il a mis des
transparents / et le power point / pour montrer le document / le documentaire
et il a posé aussi les questions aussi aux les aux les aux étudiants / de temps
en temps / mais pas souvent / et puis il a expliqué les documents / il a / il a
montré les exemples / donc il a expliqué le document sans papier / donc ça
c’est / ça c’est pourquoi y’ a beaucoup de de communication / entre eux /
parce que / quand on était à Bron / le prof juste lire le document / donc on ne
peut pas regarde / il ne regarde pas les étudiants
24 E il ne regarde pas les étudiants / qu’est-ce qu’il regarde / sa feuille
25 A sa feuille oui / c’est juste ça oui / donc il n’y a pas de communication
26 E hum hum donc c’était un cours plus animé / plus vivant
27 A ouais ouais / oui oui / et je me souviens y’a / parce que / puisque y’avait des
transparents / donc le prof était gentil / parce que il marchait au fond / jusque
près de nous (rires) j’étais j’étais
28 Groupe (rires)
29 E (rires) tu avais peur non \
30 A oui (rires) juste à côté de nous pour vérifier si le transparent est clair ou pas.
31 E hum hum
32 A donc il est plus gentil / parce que quand on était à Bron / on peut pas / on peut
pas reconnaître le caractère / mais le prof i s’en fout
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Enfin, on peut voir apparaître, de par cette immersion dans un milieu universitaire
et en raison de la fréquence des interactions avec des étudiants français ou
francophones, cette tâche ayant été réalisée en fin de semestre, l’acquisition
d’un parlé jeune, familier, tour 32 : mais le prof i s’en fout.
Découvrir la BU
En voici un extrait :
(…)
Allez à la bibliothèque universitaire à côté du CIEF (10, rue Chevreul)
1. Prenez une brochure d’accueil et notez ici des renseignements pratiques :
Ouverture de la bibliothèque : …………………………
Nombre d’ouvrages autorisés en prêt : ………………..
2. Demandez à l’accueil
Pouvez-vous emprunter des ouvrages avec votre carte d’étudiant du CIEF ?
Comment reconnaît-on les ouvrages empruntables et ceux exclus du prêt ?
La bibliothèque est-elle ouverte pendant les vacances des Pâques ?
Pouvez-vous venir travailler et vous connecter sur Internet ?
C’est gratuit ?
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Cette enquête s’est révélée très délicate à mener, car les apprenants ont
essentiellement relevé des phrases entières qu’il a fallu expliquer. Elle avait
pour objectif de sensibiliser les apprenants aux différentes formulations et
reformulations, utilisées sur les panneaux d’affichage.
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Monsieur Baudry fera son rattrapage de cours du 30 mars 2007, vendredi 11 mai 2007 en
créneau 2 amphi 136, à la suite du cours habituel.
3ème année
Rattrapages de TD de statistiques avec M. Comte.
1er mai : groupe 15h : J. 19/04 de 13h15 à 14h45 salle D121
groupe 16h45 : J. 19/04 de 13h15 à 14h45 salle D121
8 mai : jeudi 26 avril de 13h15 à 14h45 salle 121 pour les 2 groupes.
Si l’on regarde tout ce qui est écrit en gras, on voit qu’il s’agit de reformulation
du mot rattrapage. Les lieux, eux aussi sont difficilement identifiables (18, quai
signifie par exemple : 18 quai Claude Bernard)
Nous avons vu en classe où se situaient ces lieux sur le plan de l’université. Une
discussion avec le secrétariat eu lieu au sujet des difficultés de compréhension
que ce type d’information représentait pour un public d’étudiants étrangers.
A la suite de quoi, les affichages ont été simplifiés (à la plus grande joie des
étudiants francophones aussi).
2.4 L’évaluation
Les retours de ces tâches se sont faits le plus souvent sous forme d’échanges,
de partage d’expériences en petit groupe de trois étudiants étrangers et une
étudiante native. Il a été demandé aussi, pour varier les formes de travail de
présenter ces retours sous forme d’exposés (enquête sur le voyage). L’évaluation
a eu donc lieu sous deux formes :
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Nous nous sommes appuyés sur l’une des grilles d’évaluation de l’expression
orale proposées dans l’évaluation. (TAGLIANTE 2007) :
Les évaluations faites par les apprenants eux même révèlent des aspects
positifs. Ainsi, ceux-ci évoquent :
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4.2.1 Des prises de contacts réguliers et de plus en plus aisés avec les
locuteurs natifs
Les apprenants ont découvert comment les étudiants francophones gèrent leur
budget, étudient, se logent, sortent, vivent mais aussi la manière dont ceux-ci
s’expriment. Au fil des semaines, une certaine autonomie dans les prises de
contact avec les interlocuteurs a été remarquée. Les anecdotes ne manquent
pas, en voici une pour illustrer mes propos :
Les étudiants ont pris RDV avec des étudiants de FLE (Master et licence). Ils se sont
rendus chez eux et leur ont posé des questions. Ils ont pris des photos, dessiné le plan
du logement. Un groupe n’a pas pris contact suffisamment tôt avec une interlocutrice.
La veille de la visite, l’étudiante de DU a téléphoné mais son interlocutrice n’était
plus disponible. Elle a donc décidé avec son ami de regarder les petites annonces
déposées au CIEF pour une colocation. Avec son amie, elles ont choisi une annonce,
ont téléphoné, pris rendez-vous avec une étudiante qui cherchait une colocataire et
elles se sont rendues chez cette personne. Une fois à l’intérieur, elles ont sorti leur
fiche d’enquête et ont discuté avec la jeune étudiante. Cette expérience s’est bien
déroulée. Elles ont même bu le café.
(Mars 2007, enquête sur le logement des étudiants)
On peut noter une certaine assurance chez ces étudiantes chinoises. Celle-ci vient-
elle du fait que les tâches extérieures sont une forme de travail fréquente, elles
deviennent alors routinières. Institutionnalisées, on peut alors penser qu’elles
génèrent une certaine aisance dans les prises de parole des allophones.
Pour la tâche d’observation d’un cours magistral, les étudiants inscrits dans
un cursus économique devaient se rendre un vendredi matin, dans un cours de
commerce international, à l’université dans un cours en amphithéâtre. Il leur
était demandé d’observer, de dessiner (certains ont pris des photos sans flash
avec leur téléphone portable), et d’interroger un étudiant pendant la pause,
ou après le cours.
Les réactions ont été assez positives vis-à-vis de cette enquête dans la mesure
où les apprenants suivaient, dans leur cursus actuel, un cours d’économie de
licence. Ils ont ainsi pu comparer cet unique cours de spécialité qu’ils suivent
avec ce cours magistral. Plus facile à suivre et plus interactif, ce constat a
rassuré certains apprenants pour leur vie étudiante future.
Apprentissage d’un savoir-faire, savoir-être étudiant.
Les tâches de découvertes, comme nous l’avons abordé plus haut, permettent
de développer des compétences diffuses et complémentaires. L’enquête dans
une bibliothèque universitaire, s’est déroulée selon quatre axes :
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Partant du constat qu’un enseignant ne peut, dans le temps qui lui est imparti
pour la formation qu’il dispense, cerner toutes les difficultés d’intégrations que
rencontrent les apprenants allophones, l’orientation des tâches vers l’acquisition
d’un savoir-faire peut constituer un palliatif efficace. Pour preuve, les apprenants
ont jugé cette enquête « utile » non plus seulement au niveau de l’apprentissage
du français mais aussi en terme d’acquisition d’un savoir-faire.
Conclusion
Cette démarche repose sur l’hypothèse que la maîtrise des situations universitaires
favorise le « savoir être étudiant » et qu’elle constitue un point d’appui au bon
déroulement des études. Reste à découvrir plus précisément, les compétences
mises en œuvre lors de ces tâches, ainsi que les acquisitions effectives résultant
de ces découvertes en milieu homoglotte. Nous pensons de surcroît, que dans
cette perspective, notre démarche participe à cette problématique globale qu’est
l’intégration des étudiants étrangers dans les cursus universitaires français.
Références bibliographiques
ABRY, D. FERT, C. PARPETTE, C. STAUBER, J & Soria, M. Borg,S.(2007) « ICI 1 » Méthode
de français. Niveau A1. Paris. Cle International.
BORG, S. (2006) « Etre et avoir ou les deux privilèges d’apprendre le FLE en milieu
homoglotte » dans ABRY, D. et FIEVET, M. (coord.), L’enseignement-apprentissage du
français langue étrangère en milieu homoglotte : spécificités et exigences, Actes du 2e
colloque International de l’ADCUEFE. Lille 3, 17-18 juin 2005, 49-53.
DOLLEZ, C & PONS, C. (2007) « Alter ego 3 » Méthode de français niveau B1. Paris. Hachette.
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