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(1831 - 1881)
Du MÊME AUTEUR
A PARAITRE :
EUGENE ETIENNE
Fondateur second de l'Empire Français
Roland VILLOT
LA
VIEPOLITIQUEAORAN
de la Monarchie de Juille
aux débuts
de la Troisième République
(1831 - 1881)
AVANT-PROPOS
L'INSTALLATION FRANÇAISE
SOUS LA MONARCHIE DE JUILLET
(1831-1848)
La Monarchie de Juillet
LA
' FFAIRE VALENCIANO (SEPTEMBRE 1831)
Le général de Faudoas exerça le commandement
comme intérimaire jusqu'au 14 septembre 1831. Il fut
remplacé par le général Boyer qui « bien qu'instruit
et ami des arts »avait une pénible réputation justifiée
par ses actes.
L'ancien volontaire de 1792, après avoir participé
aux campagnes de l'Empire, avait acquis le grade de
général de division en février 1814. Proscrit par la
Restauration, il avait gagné l'Egypte où il instruisait
l'armée du Pacha. Rappelé à l'activité par la Monar-
chie de Juillet, il reçut le commandement d'Oran. Dès
son arrivée, il n'apporta aucune variante aux procédés
qui lui avaient valu, en 1810, à la tête de sa division
de Dragons, en Espagne, le surnom de « cruel ».
Informé de la correspondance compromettante en-
tretenue avec plusieurs arabes par un gros négociant
marocain établi à Oran, Mohamed Varenciano, il dé-
cida, sans qu'un semblant de jugement fut rendu, de
la mort et de la confiscation des biens de cet étranger.
Cet incident —significatif de la manière du général
Boyer —eut un large retentissement dans les états
du Maroc, en raison de la personnalité et des attaches
familiales de la victime et nécessita, en même temps
qu'un effort diplomatique, une « réparation conve-
nable »(1) de la part de la France.
(1) M. Horace Sébastiani, ministre des Affaires Etrangères,
en faisant administrer le pays par des représentants directs
du Gouvernement Français, désavouait la politique instaurée
par le général Clauzel qui avantageait démesurément, au détri-
ment de la France, les princes du sang tunisiens.
Cette affaire — minime par elle-même lorsqu'on
considère l'importance de l'expédition d'Afrique —
n'est pas étrangère à la parution de l'ordonnance du
1 décembre 1831, présentée à la signature du Roi par
le Président du Conseil Périer.
LES GÉNÉRAUX COMMANDANTLA DIVISION
L'administration de la ville dépendait pour une
large part des militaires. La période qui s'étend de
1831 à 1848 est jalonnée de transformations urbaines
conçues et réalisées par l'armée. Cependant, des onze
généraux qui commandèrent à Oran pendant la Monar-
chie de Juillet, seul le général de Lamoricière laissa
une impression durable.
Après les généraux de Faudoas et Boyer, le général
Desmichels résida d'avril 1833 à avril 1835. La ville
ayant souffert du choléra, il réussit en partie à réduire
le terrible fléau. Payant de sa disgrâce la signature
du traité qui porte son nom, il fut remplacé par le
général Trézel qui n'occupa ces fonctions que pendant
quatre mois (juillet 1835). L'affaire de La Macta pro-
voqua son départ et permit à un ancien émigré, sous-
préfet sous la première Restauration, le général
d'Arlanges, de séjourner à Oran pendant un an (juil-
let 1835 - août 1836). La garnison conserva, pour s'en
divertir, le souvenir cocasse de ce chef tatillon et ma-
niaque qui ,les jours de pluie arborait son képi d'or-
donnance sur son bonnet de nuit. Blessé sur les bords
de la Tafna, il céda la place au général de Létang
(août 1836 - janvier 1837).
Vieux soldat de l'Empire, dix fois blessé, sa répu-
tation n'était pas surfaite : de Létang garda jusqu'à
sa mort une balle dans la poitrine. Très petit, « maigre
comme un cent de clous et sec comme un coup de
trique, il avait une figure rébarbative et carrée, un
regard perçant et énergique ». (Canrobert.)
Au moral, du Barail le décrit « autoritaire, rageur,
et substituant sa volonté aux règlements ». Peut-
être fut-ce en raison de cette volonté que la ville
d'Oran peut s'enorgueillir aujourd'hui encore des jar-
dins qui surplombent la mer. Les troupes stationnées
à Oran n'avaient pas un emploi du temps tel qu'iil leur
interdisait de travailler utilement à l'embellissement
de la cité. Ainsi, l'hommage du Conseil municipal qui
décida de donner le nom de leur créateur à ces jardins
paraît amplement justifié.
Différent fut son successeur, le général marquis
de Brossard qui, de janvier à septembre 1837, porta
beaucoup d'intérêt aux émissaires d'Abd-el-Kader, tant
et si bien qu'il fut bientôt accusé de concussion par
le général Bugeaud venu en mission à Oran. Condamné
en août 1838 à six mois de prison par le conseil de
guerre de Perpignan, puis acquitté un an après, le
général de Brossard avait été remplacé par le général
Auvray. Rappelé aussitôt à Alger comme chef d'Etat-
Major de l'armée d'Afrique, il eut comme successeurs
les généraux Rapatel (janvier 1838 - septembre 1838)
et de Guehenneuc (septembre 1838 - août 1840). Le
20 août 1840, enfin, entrait à Oran le maréchal de camp
Juchaut de Lamoricière.
LES POUVOIRS CIVILS
LA SÉPARATION DES POUVOIRS CIVILS ET MILITAIRES
L'ordonnance royale du 1 décembre 1831 (1) con-
sidérait que s'il avait été « nécessaire dans les pre-
miers temps qui ont suivi l'occupation du pays de
laisser réunis dans une seule main les pouvoirs civils
et militaires » il importait maintenant que ces pou-
voirs fussent « séparés afin que la justice et l'adminis-
tration civile et financière puissent prendre une mar-
che régulière ». La direction et la surveillance de tous
les services civils en Algérie étaient confiées à « un
intendant civil placé sous les ordres immédiats du
Président du Conseil des Ministres ».
Si quelques mois après, le 12 mai 1832, une nouvelle
ordonnance révoquait celle du 1 décembre 1831 et
remettait les deux pouvoirs civil et militaire entre les
mains du Ministre de la Guerre, en plaçant sous les
ordres du général commandant en chef les bureaux
de l'Intendance civile, une différenciation de principe
n'en existait pas moins (2).
Les attributions de l'Intendant et des sous-intendants
civils nommés par le Roi sur la proposition du Ministre
de la Guerre et qui portaient la tenue des préfets et
des sous-préfets correspondaient à quelque détail près
à celles de ces fonctionnaires.
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